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Jean GIONO (France)

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giono - Jean GIONO (France) Empty Jean GIONO (France)

Message  Lacazavent Dim 7 Déc 2008 - 13:55

giono - Jean GIONO (France) Jean_g10
Jean Giono en 1942



De : lucepico Envoyé : 30/04/2003 23:34
L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono 4/5

Petit récit de 30 pages racontant la vie d'un homme solitaire doté d'une grande détermination.
Tout le monde devrait lire ce court récit, à peine 15 minutes, à la fin, j'ai presque pleuré.
Ce livre regorge de citations exceptionnelles. Il fait du bien.
On se demande bien pourquoi, pour peupler la terre, on doit couper des arbres....

Je vous laisse deux citations, je ne peux faire autrement. Imaginez un peu le reste...

1. Les femmes mijotent des rancoeurs. Il y a concurrence sur tout ... pour les vertues qui se combatent entre elles, pour les vices qui se combattent entre eux et pour la mêlée générale des vices et des vertues, sans repos. Il y a des épidémies de suicides et de nombreux cas de folies, presque toujours meurtrières.

2. On renconre dans les chemins des hommes et des femmes bien nourris, des garçons et des filles qui savent rire et ont repris goût aux fêtes campagnardes.

Pour que le caractère d'une être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépoillée de tout égoïsme, si l'idée qui la dirige est d'une générosité sans exemple, s'il est absolument certain qu'elle n'a cherché de récompense nulle part et qu'au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d'erreurs, devant un caractère inoubliable.




De :sereinejulie1 Envoyé : 13/10/2004 23:14
Les âmes fortes, Folio, 375 pages

Résumé :
au cours d'une veillée funèbre, de vieilles femmes bavardent. Et que je te raconte ci, que je te raconte ça, et bien arrosé, délie les langues. À quatre-vingt-neuf ans, Thérèse n'est pas la moins bavarde. Et c'est sa propre histoire qui va occuper toute la veillée mortuaire.

Au fur et à mesure que se déroule la grande parlerie noctune, le talent de Giono passe à l'oeuvre en brossant le tableau du personnage de Thérèse qui se dilate, fait craquer les coutures de ses différents déguisements, jusqu'à atteindre à la grandeur maléfique des monstres romanesques.

À Cette vieille sorcière qui pérore sur ses anciens forfaits, à deux pas devant un mort, on doit une somptueuse fête langagère. Ses paroles vous entortillent, vous embobelinent en sortant le grand jeu des métaphores, des locutions. Elle réussit ce prodige de dire en même temps le mensonge et en même temps la vérité. Dans le grand mystère des êtres que nous fait entrevoir Giono, chacun donne sa version des événements auxquels il participe. Chacun traficote, embellit, met de côté ce qui l'arrange - car il y a toujours plus de crimes qu'on ne le pense, beaucoup plus, avec mises en scène, palabres, courses dans la nuit.

Pour les âmes fortes ni Giono ni aucun narrateur neutre ne prend la parole: seuls s'expriment les personnages. A travers des dialogues extraordinairement vivants, naturels et incisifs, perce une vue de l'humanité qui, à mon avis, n'a jamais été aussi noire chez Jean Giono. Une oeuvre à la fois touffue, compacte, trouble, contradictoire, et violemment buriné: un livre à l'eau forte.

Ce roman constitue un fabuleux morceau. Avec aptitude, Jean Giono en fait un modèle de composition et d'interprétation qui maintient le lecteur à l'écoute de ce grand récit polyphonique. Le conte de cette femme habitée par la passion qui l'écarte fortement du réel et dont la voix est doublée par une seconde narrratrice qui raconte une autre version des faits en un procédé narratif novateur. 4.5



De : gallomaniac Envoyé : 18/10/2006 21:46

Le texte intégral de "L'homme qui plantait des arbres" de Jean Giono se trouve au Wikipedia :

[url=http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Homme_qui_plantait_des_arbres ]Le texte[/url]

Jean Giono avait écrit ce texte sans titre pour le concours de Readers Digest "The most unforgetteable character I have ever met". Les Américains voulaient filmer sur place, alors ils ont découvert que c'etait de la fiction et... on refusait l'article, accusant Giono d'imposture. Alors, en mars 1954, Vogue l'a publié sous le titre "The man who planted hope and grew happiness". Giono donnait le copyright gratuitement à des organisations écologiques et le récit était traduit en beaucoup de langues... mais en France on ne l'a publié que des années plus tard, avec le titre que vous savez.



De : gallomaniac Envoyé : 19/10/2006 21:50
"Hortense ou l'eau vive" Jean GIONO (et Alain Allioux)
Ed. Frace-Empire 1958, Livre de Poche 1974, 222 pg.

Un des livres de Giono que j'aime relire. Ma note 5/5

"Hortense" était adapté au cinéma sous le titre "L'eau vive", alors le titre du livre est devenu "Hortense ou l'eau vive". Attention, Jean GIONO avait déjà publié des contes sous le titre de "L'eau vive". L'eau vive , c'est l'eau de la Durance, autour duquel l'histoire se développe. À peu près tous les livres de Giono parlent de La Provence sans être pour autant genre roman de terroir.

Résume.
Dans les Hautes-Alpes, un marchand de forêts et de bois forme son fils ainé Félix à la dure pour que celui-là devienne un "roi du bois" et tienne ses frères et sa soeur sous domination. Marié sur le tard, Félix a une fille Hortense. Connaissant le project du barrage sur la Durance, il s'enrichit démesurément par spéculation sur les terres du futur lac de Serre-Ponçon. Voyant venir sa mort et craignant la convoitise des oncles-tantes de Hortense, il cache l'argent de façon que Hortense un jour les trouvera. Entre-temps, Hortense est mis chez un frère de Félix, l'oncle Simon, du Mont-Genèvre ou de la Crau, c'est selon.

Le récit continue en forme de dialogues (style préféré de Giono) qui font surgir les personnages, les paysages et les évenements: le troupeau transhumant; les camions pour le barrage; les indemnités convoitées; l'enterrement du Félix dans l'Úbaye; les âpres discussions des oncles-tantes sur l'argent et sur la tutelle d'Hortense. A qui aura le trésor: ceux de Cavaillon, de Rochebrune, de Château-Arnoux ou de Merindol: excluant Simon et se surveillant réciproquement, les quatre familles vont à tour de rôle héberger la riche héritière, chaque famille essayant selon ses moyens de s'attacher Hortense . Et le barrage avance, l'eau va submerger des villages à peu près au moment que Hortense deviendra majeure. Poursuivi une fois de trop par un de ses neveux, elle enfuit chez Simon, retourne dans sa maison paternelle et cherche aussi... À la fin, avec l'eau, la tension monte.

Quelques citations:
* "Écoute, l'oncle! - Il n'y a rien à écouter ma belle. Tout le monde dort, même les moutons avec leurs yeux ouverts et verts. Tiens, c'est joli, ce que je viens de dire là."
* "Trente millions ! - Oui, Emma, trente millions. - Et elle dit qu'elle sait pas."
* "Faudra chercher. On a trois ans devant nous. Oui, Emma, on a trois ans..."
* "Tiens, ça, ça a beau être noir, ce n'est pas un masque pour le Mardi Gras, c'est un soutien-gorge, un cadeau de ta soeur Rosa à sa nièce. Pas moi, la nièce, l'autre. Trente millions qu'il vaut ce soutien-gorge."
* "Dis Jules, tu ne vas pas rater la maison comme t'as raté la fille?"
* "Tes trente millions, il faut que tu les leur montres au moins une fois. Sinon, dans dix ans, ils seront bons pour la camisole de force."



De : gallomaniac Envoyé : 20/10/2006 22:45
Le grand troupeau, Jean GIONO
Gallimard 1931, 254 pg.
Ma note 5/5.

Pendant la guerre 14-18 les femmes restent avec les bêtes au plateau de Valensole au-dessus de la Durance, tandis que les hommes souffrent, meurent au front en Lorraine, à Verdun et ailleurs. Vingt chapitres, presque vingt récits, qui se tressent à former un seul roman et qui à y regarder de près sont comme des tableaux de diptyques et de triptyques: Le grand troupeau des bêtes descendant la montagne par manque de bergers et le troupeau bleu des soldats français en route sur les champs de bataille. La nuit du soldat qui se couche auprès de son camerade blessé et la nuit de la femme au village qui se couche à côte de l'ombre de son homme. La veillée dans la boue du soldat mort et la "veillée sans corps" au village là-haut.
Le jeune soldat à son baptême de feu, l'apprenti-boucher avec la truie à tuer et encore le soldat tuant une truie qui mangeait un bébé. A travers le texte, on se sent assister de près à la façon que tous ces gens vivent les affres de la guerre. A la fin, la naissance de quatre angeaux et un beau garçon est comme une promesse de vie.



Giono a fait la guerrre 14-18. Il utilise ses souvenirs pour donner dans ce roman de touchantes descriptions de la vie en montagne et au front. Avec quelques traits de plume, il sait à chaque fois créer une ambiance différente. Ses histoires sont très lié à la terre sans pour autant être des romans du terroir. Il déplorait beaucoup le dépeuplement des villages en haute Provence et on trouve ce thème dans pas mal de ses livres.

Biographie de Giono


* "Olivier criait. Il courait dans l'herbe et le feu. Il avait perdu son fusil. Il criait un long cri d'appel, toujours le même, à pleine bouche ronde. ... Une main lui serra la cheville. Il tomba. On dit "Ta gueule."
* "Madeleine est revenue à la chambre et elle a bien fermé la porte. Elle a retiré ce qu'elle avait caché sous les draps. C'est la ceinture de laine rouge, la chose d'Olivier. Elle la regarde un long moment, elle la touche, elle la caresse. Elle relève sa chemise, elle s'enroule la ceinture autour du ventre à plusieurs tours. Elle rit en silence tant c'est chaud, tant c'est doux, tant c'est Olivier."
*"- Oh! appela Jolivet à voix basse. Olivier tourne la tête. - Tu as eu une lettre? - Oui. Jolivet se tira vers Olivier. Il ne regardait pas Olivier. Il regardait ceux qui jouaient à la bourre sous la bougie. - Prête-la-moi un petit moment, il dit. Je regarderai pas tes affaires. Je lirai juste les mots d'amitié. Olivier mit la main dans la poche. Jolivet arrêta le geste. - Non, va, il dit, garde-la. A la fin, elle écrira bien, la salope!"



De :gallomaniac Envoyé : 24/10/2006 09:47
"Un roi sans divertissement, Chroniques I" Jean GIONO
Gallimard 1948, Folio 1991 244 pg. Ma note 4/5

Un hêtre magnifique se trouve sur la route d'Avers en Trièves, à coté d'une scierie qui en 1946 est à Frédéric IV, quatrième en lignée. Un premier narrateur questionne l'historien local sur des événements qui sont arrivés ici il y a un siècle. Et l'historien raconte: "43 (1800 évidemment). Décembre." Une fille a disparu, et d'autres événements, plûtot sanglants, arrivent. La peur regne. L'hiver suivant, le capitaine Langlois, qui s'est battu à l'etranger, vient se poster au village avec une idée en tête. Encore un hiver plus tard, Frédéric II voit une silhouette descendre du hêtre. Quant il y monte à son tour, il y trouve quatre morts. Comme un renard il va suivre la silhouette jusqu'à Chichiliane, 20 km plus loin. Il alerte Langlois, qui organise une semblant de chasse, fait avancer l'homme devant lui, le regarde dans les yeux et le tue à bout portant: "c'est un accident" et puis, démissonne, quitte la région.

Pour la deuxième épisode, l'historien cite des vieillards, entendu 30 ans plus tôt. Par ce témoignage direct, le lecteur se sent participer dans les événements. Langois revient comme capitaine louvetier, organise une chasse à la battue et tue le loup pareillement en le regardant dans les yeux à bout portant.
Pour la dernière épisode, c'est Saucisse qui parle, une vielle femme chez laquelle Langlois s'est installé. Langlois décide à se marier, Saucisse lui procure "une femme de trente ans", mais Langlais n'arrive pas à vaincre l'attrait du sang et pour ne pas devenir un assassin il se tue.


L'histoire en lui-même couvre donc à peu près 5 ans, de 1843 à 1848. La narration commence en 1946 pour aller un siècle en arrière. GIONO aime les détours surprenants et des caprices de chemin. En 1946 il avait découvert le roman moderne et selon son dire il a appliqué dans cette "Chronique" les glissements de temps avec beaucoup de plaisir. Il ne complique pas trop les choses quand même, et l'histoire est bien captivant. Le sens du temps revolu est renforcé par l'énoncé de rélations généalogiques et l'hêtre, avec les morts dedans, symbolise l'arbre généalogique.

* "Frédéric II gardera de cette poursuite un souvenir de renard. Quand il parlera du pays derrière l'Archat il en parlera comme Colomb devait parler des Indes Orientales. Sa vision des choses était ordonnée autour de nouvelles nécessités. Il a vu les arbres par rapport au troncs qui pouvaient le cacher; placés plus ou moins judicieusement derrière l'homme; permettant plus ou moins facilement d'avancer dans la poursuite."
* "On croit toujours que c'est le renard qui est fin. Les loups le sont. La cruauté, voyez-vous, inspire. Le loup qui est bien plus cruel que le renard est bien plus fin que lui."

J'ai commencé à lire Noë, chroniques II. Le début est surprenant: il rétrécit l'éspace de "Un roi sans divertissement" à sa chambre de travail, ou tout se passe de nouveau. Ce très beau début me fait penser à "Voyage autour de ma chambre" de Xavier de Maistre, et du livre du même titre du hollandais Biesheuvel.
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Message  Lacazavent Dim 7 Déc 2008 - 13:56

De : gallomaniac Envoyé : 07/11/2006 23:50
Noé, Chroniques II, de Jean GIONO
1947, Gallimard 1961, 380 pg.

Ma note 4,5/5

Noé est un plaisir de mots d'un écrivain qui invente son monde. Le livre est comme l'arche de Noé, plein d'exemplaires uniques de petits récits, de petits drames dans un long enchainement. Le texte coule sans interruption, tantôt tranquille, tantôt accélérant. Les lieux et les temps s'entremêlent, les personnages se bousculent, se multiplient, très vivants et pleine de sentiments. En même temps il presente sa mode de travail d'auteur: comment les sujets de ses livres s'épanouissent ou s'eteignent (pour parfois revenir 10 ou 50 ou 300 pages plus loin) par libre association aussi bien que par choix de restriction. Ici, les chevaux de montagne galoppent à travers sa chambre de travail. Là, étant dans un bruyant Marseille il s'écrit comme assis à son bureau à Manosque (les deux sites principales du livre, d'ailleurs). Personnages, restés à l'ombre dans d'autres livres, prennent vie pour un, deux ou dix pages dans ce livre, qui en a 380! Les niveaus s'entrecroisent continuellement.
Par exemple il raconte, mais vraiment raconte, un bout d'histoire sur Empereur Jules - pour plus loin décrire nonchalament ses sources d'inspiration (qui eux-mêmes sont vrai ou ne le sont pas - on ne sait si la fabulation continue!) et méditer sur les suites possibles de l'histoire de Jules, et plus loin encore, il salue Jules (mais Empereur Jules ou Delphin Jules?) comme une connaissance. Dans l'impossibilité de donner un résumé, je donne quelques citations.

"...allez donc parler d'un garçon de seize ans quand vous êtes occupé à tirer au clair les scrupules d'un capitaine de gendarmerie? Je l'avais vu sur la place, le jour où Delphin Jules fut rayé de la surface du globe. Évidemment, il avait un visage fin, et une sorte de printemps fleurissait sa peau et ses gestes. Mais, malgré toute l'envie que j'aurais eu de le décrire, il n'y avait pas moyen de l'utiliser. Allez donc le décrire par le menu en plein milieu de l'assassinat de Delphin! Quand il n'a rien à voir avec quoi que ce soit; et qu'il est là en simple curieux; ou même (comme c'était le cas) quand il est là pour tout autre chose." (rapport à "Un roi sans divertissement")

"Nini et Gaston m'attendaient avec leur bon sourire. Je dis: "Nini, je viens de rencontrer un type épatant - Nous le connaissons? dit-elle? - Pas encore, dis-je, mais vous le connaîtrez sans aucun doute. - Vous trouvez toujours des types épatants, Jean, dit-elle; je ne sais pas comment vous faites. - Je n'en sais rien non plus, lui dis-je. En tout cas, cette fois, il n'y a pas à s'y tromper. C'est un cavalier qui semblait un epi d'or sur un cheval noir. A mieux le regarder, j'ai reconnu que c'était un officier des hussards du roi de Sardaigne en grand uniforme. - Où l'avez-vous rencontré? dit-elle. Là, sur le boulevard, le long du mur des Repenties. - Est-ce que c'est vrai? dit-elle. Bien sûr, dit Gaston. - C'est tellement vrai, lui dis-je, que c'est peut-être même la seule chose vraie de Marseille ce soir." (rapport à "Le Hussard sur le Toit").

"Comment pouvez-vous être jaloux, lui-dit-elle un soir qu'il souffrait d'imagination, alors que je suis l'être le plus foncièrement fidèle....- Croyez-vous que je serais jaloux de quelqu'un d'infidèle? lui répondait-il. Quand il s'agit de vous, je voudrais être jusqu'au receveur d'omnibus à qui vous donnez deux sous pour votre ticket". (bout de récit sur Empereur Jules)

"Je commence à comprendre la tendresse que j'ai pour ce pays; ce qui m'attache sensuellement à sa terre, à la façon dont elle se construit et pourquoi, quand je suis séparé de lui, que je ne le vois pas, que je n'en approche pas, je ne pense jamais à lui et je ne souffre de rien (car ailleurs, la même vérité me donne les mêmes joies). C'est qu'il me donne sans compter. Ce qu'il donne (et par conséquent ce qui m'est également donné ailleurs) est très haut placé dans la hiérarchie des dons. Ce n'est pas la sagesse, certes non; rien n'est moins sage! c'est la faculté de jouissance romantique."



Oui, on peut dire, que la plupart des livres de Giono sont des jouissances romantiques. Cette fois-ci un Giono style nouveau roman, sans la sècheresse qui va souvent avec ce style.

Un livre dense, qu'il faut lire par petits morceaux à la fois pour ne pas perdre le goût quand même. Pour en profiter pleinement, il faut avoir lu déjà quelques livres de Giono, notamment "Un roi sans divertissement". Avec ces réstrictions, je donne la note

4,5/5.



De : gallomaniac Envoyé : 13/11/2006 22:09

Il était surprenant de découvrir dans La vengeance de Lazare, polar regional de Daniel FRANÇOIS (lien: Daniel FRANÇOIS ) tant d'admiration pour Jean GIONO, admiration que je partage. C'est pourquoi je donne ici des citations de ce livre qui réfèrent à Jean GIONO.

"- Connaissez-vous l'écrivain Giono? - De nom seulement. - Vous devriez aimer ce qu'il écrit. - Sur quoi écrit-il? Sur la vie. Mais ça vous dérange peut-être de lire Giono en ce moment." (pg.32)
"Je vous ai appporté un court roman de Giono et son premier, Colline. Ça me paraît excellent pour faire sa connaissance, dit l'instituteur à Honorine. .... François lut les cinq premières pages du roman. - C'est beau, dit-elle. Mais pourquoi ça devrait me déranger de lire Giono en ce moment? - Il a été emprisonné l'an dernier pour collaboration avec l'État Pétainiste. C'était idiot. Il s'est admirablement comporté pendant la Grande Guerre. Puis il est devenu pacifiste, ce qui se peut comprendre. Giono est notre meilleur écrivain actuel. - Qu'-a-t-il écrit? Colline, Que ma joie demeure, Le chant du monde, Regain. --- Le Grand Troupeau. Ça date de 1931. Ce bouquin est un sacré tout de cochon qui a mûri pendant plus de dix ans dans la tête du survivant Giono. Puis, il est sorti de lui. Tu ne sauras pas que je l'ai lu d'une traite, l'espace d'une nuit, et qu'il m'a fait chialer."
(pg 45-46)

"- Je veux bien vous lire des extraits de Que ma joie demeure, mais à la condition que cela ait lieu à la lumière du jour. Bobi ne supporte pas la lumière électrique, dit François à Honorine. - Qui est Bobi? Le plus beau des héros de Giono. Celui qui ramène la joie et l'espoir." (pg 57)

- "Il quitta son lit ... et piocha dans sa bibliothèque un peu de réconfort auprès de Jean Giono"(pg 117).


De :gallomaniac Envoyé : 19/02/2007 12:52

Simone de Beauvoir, grande randonneuse, écrit dans "La force de l'âge"(LP, pg. 408) sur une randonnée en Provence, Pâques 1939:

De Beauvoir refère aux ateliers d'écriture, organisés par Giono au Contadour en 1938-1939.

"... et je me promenai sur les pentes du Lubéron, dans les montagnes encore neigeuses des environs de Digne. À Manosque, dans tout les kiosques, et toutes les librairies, on voyait exposés les romans de Giono; il avait commencé à prêcher le retour à la terre, et comme je suivais, sac au dos, une petite route aux environs du Contadour, des paysans me demandaient si j'appartenais à la colonie."

Après la guerre, l'intransigeance de Sartre et Paulhan a joué un rôle dans l'incarcération de Giono (accusation de collaboration non prouvé) et du refus, à Paris, de publier Giono entre 1945 et 1947.

Affaire de jalousie, dit on: Giono, qui continuait de publier pendant la guerre, prouvait qu'il y avait un salut littéraire ailleurs qu'aux Champs Élysée. Giono, ancien combattant de 14-18, était fier d'être incarcéré en 1940 par les Allemands, qui enragaient de son optimisme et ses contes racontés en prison; mais il a subi une dépression par l'incarcération injustifié par les Français en 1945.
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Message  Lacazavent Dim 7 Déc 2008 - 14:07

De : docguillaume Envoyé : 08/03/2007 19:43
Colline Jean GIONO


Pocket
159 pages

L'histoire

Dans les premières pages, c'est d'abord une description poétique de la Provence qui naît de la plume de Jean Giono. L'histoire se déroule dans un minuscule village nomné les Bastides blanches, perdu dans les collines. Il y a là des hommes : Gondran, Jaume, Maurras, ainsi que leurs femmes. Et Gagou, un simple d'esprit. Un jour, le vieux Janet fait une attaque et se retrouve dans son lit, à attendre une mort qui ne vient pas.
Un jour que Gondran est occupé à bécher, il tue un lézard et contemplant la nature pense tout à coup que celle-ci est toute-puissante et mystérieuse, que la colline est belle et bien vivante. Il prend peur et en parle à Jaume. Ils resteront une journée cachés dans un buisson, le fusil à la main à attendre un signe qui leur dirait que Gondran a peut-être raison.
Puis un matin, Jaume voit un chat noir, funeste présage de malheur : à chaque fois qu'il a vu un chat noir, c'était deux jours avant un grand malheur : le tremblement de terre de 1907, la foudre qui tua le père de Maurras...
C'est certain, dans deux jours, une chose terrible va se produire aux Bastides blanches. Le jour tant redouté arrive, et tout à coup la fontaine du village cesse de couler.
Le chat reviendra encore, porteur à chaque fois de mauvaises nouvelles.
Bientôt, après avoir parlé à Janet qui semble connaître le secret de la colline, et qui est surpris un jour à caresser ce chat de mauvaise augure, les hommes seront peu à peu convaincus que c'est lui qui a dressé la colline contre les Bastides blanches...

Morcaux choisis:

" Quatre maisons fleuris d'orchis jusque sous les tuiles émergent de blés drus et hauts.
C'est entre les collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras."

"C'est loin. C'est tout là-bas, derrière les trois collines couchées en travers du val et qui ne se dérangent pas , et qu'il faut contourner en leur passant sur le ventre."

"D'abord, Gondran a creusé un trou sous le genévrier le plus touffu, et quand il a atteint la terre noire, il a mis sa bouteille au frais. Il a choisi une bonne branche à l'abri des fourmis pour pendre son carnier, puis, manches troussées, il s'est mis au travail. Et l'acier de sa bêche a chanté dans les pierres"


Mon avis

C'est un style très différent de Pagnol. Le style est très poétique, riches d'images et de métaphores. C'est un style assez difficile à lire, il faut lire chaque phrase lentement pour s'imprégner de l'esprit de Giono. De plus il y a de nombreux mots de patois local, qui étaient expliqués dans mon édition.
L'histoire m'a rappelé "Manon des sources" de Marcel Pagnol, difficile de ne pas y penser lorsque la fontaine se tarit. Mais le but de l'histoire est de montrer à quel point les croyances ont une place importante dans la vie de ces gens et jusqu'où la superstition va les conduire.
Ceux qui voudraient lire ce livre pour les paysages du Sud de la France seront un peu déçus, c'est plutôt la morale du récit qui est intéressante. Il faudrait que je lise une seconde fois Colline pour pouvoir mieux l'apprécier.

Note : 4/5




De : gallomaniac Envoyé : 08/03/2007 20:13

Docguillaume, ta note pour "Colline" est proche de ma note: 3,75/5. Giono n'est encore qu'à ses débuts ici. Le livre est plus provençal que te ne crois. Giono s'inspire pour "Colline" et "Regain" sur le village Redortiers, ou sa future femme Eline était institutrice. Ce village, déjà presque en ruines entre Banon et la Montagne de Lure, s'appelle Aubignane dans les romans. Mais... les déscriptions eux-mêmes sont largement inventées.

Tu a raison de comparer Giono et Pagnol. Pierre de Boisdeffre en dit: "Il y a loin de la Provende de Pagnol à celle de Jean Giono: la Provence de Pagnol n'est qu'une banlieue de Marseille, une annexe rurale de la Canebière. La Provence de Pagnol est un théâtre. Mais il y a aussi en Provence des terres de silence et de solitude. Car Marseille et les Calanques, Cassis et même Toulon, ce n'est pas toute la Provence. Plus haut, s'élève une terre de gel et de feu, c'est la Provence de Giono." "...il est le peintre d'un monde méditerranéen plus ancien et plus profond que celui de Pagnol". Pagnol ne searit pas d'accord: il traitait le style de Giono de "gionisse".

Pagnol, plus tourné vers le théatre et le cinema, a porté plusieurs romans de Giono à l'écran. Par cela il a subi quelque influence de Giono, et plus tard dénégé cette influence, ce qui a nui à leur amitié. Ainsi la genèse de "La femme du boulanger" connaît 4 phases: d'abord une scène dans "Jean le Bleu" de Giono, changée par lui en pièce de théatre mal venue (Giono ne se sentait pas auteur de pièces de théâtre); ensuite livre de Pagnol mieux venu, et enfin une adaptation cinématoqraphique par Pagnol qui se taisait sur la contribution de Giono.




De : docguillaume Envoyé : 08/03/2007 20:32


Je pense qu'il faudrait que je le lise une seconde fois. J'ai l'habitude (mauvaise ?) de lire vite et c'est pourquoi j'ai été un peu déconcerté par la richesse et la complexité de son écriture qui m'a freiné dans ma lecture.
J'admets que ce qui m'a attiré vers Giono était le fait qu'il s'agit d'un lecteur provençal et que j'ai adoré les romans de Pagnol. Mais ce sont 2 auteurs différents.
Les descriptions sont surtout sur la forme d'images très poétiques, par conséquent c'est plus difficile de se représenter les paysages.

J'ai lu Colline dans un des tomes de ses oeuvres complètes dans la collection de la Pléïade. Dans ce livre il y a également Le grand troupeau, Regain, Un de Baumugnes et Solitude de la pitié. Je vais les lire, au moins Le grand troupeau. Si comme tu le dis Giono n'est qu'à ses débuts dans Colline, je préfèrerais sans doute ses autres romans.

Le prochain auteur provençal sur ma liste est Henri Bosco, qui n'a fait, je crois, pour l'instant l'objet d'aucune critique. Je n'ai lu de lui que des extraits de L'enfant et la rivière.





De : gallomaniac Envoyé : 05/04/2007 17:12
Jean GIONO: Voyage en Italie

J'ai passé une journée agréable avec a lecture de Jean GIONO: Voyage en Italie. Un livre qui, sous un air léger, a des profondeurs de sentiment pas tout à fait inattendus.
Puisque Sam alias Lapin Fringant a annonçé une critique, je ne donnerai que ma note 4/5.

Encore une citation de Giono, dans "Voyage en Italie":

"Il n'y a rien d'extraordinaire sur (.....) , sauf pour moi, aujourd'hui, à cinq heures du soir, une lumière, et un air, des bruits, des couleurs, des formes, qui me comblent d'un bonheur que je suis seul à pouvoir goûter."





De :gallomaniac Envoyé : 25/04/2007 16:28

Le chant du monde - Jean GIONO. Ma note 4,5/5
Gallimard 1934, Folio 1984, 282 pg.

Le besson aux cheveux roux est parti en amont pour descendre une coupe d'arbres en radeau sur le fleuve, mais il ne revient pas. Alors son père, surnommé Matelot, homme du bois, va avec Antonio, homme du fleuve, chercher le besson à travers des paysages changeantes - creux d'eau, gorges profondes et grottes, collines forestières enneigés, hautes plaines et glaciers sous les cimes blanches. Ils sauvent Clara, une femme aveugle abusée donnant naissance dans la forêt, et Antonio est pris d'amour pour elle. Ils continuent et sont interpellés par des bouviers qui sont à la chasse au besson roux.
Arrivant à Villevieille, chef-lieu de la région, ils trouvent le besson et la fille du chef-bouvier qui se cachent chez un guérisseur: le besson a enlevé la fille et mortellement blessé un vieil homme amoureux d'elle. Cet homme meurt, on assiste à un enterrement hivernal peu ordinaire avec un traineau de taureaux. Puis les bouviers tournent autour de la maison du guerisseur, qui déploie ses talents étonnants. Il y aura règlement de comptes; le besson avec la fille en échappent; accompagnés du caquetage des oiseaux de printemps il descendent le fleuve sur le radeau. Antonio, lui, pense déjà qu'il va faire connaître à Clara le fleuve et le marais et qu'il va la prendre dans ses bras et la coucher par terre.

Le chant du monde: ce récit d'avontures insolites est une harmonie de mille détails, mille tons différents exprimant mille sensations d'un monde inventé plein de caractères forts dans des situations excentriques et des paysages extrèmes, le tout plus vrai que nature. Le chant du monde, c'est d'abord pour Giono le plaisir d'écrire ce monde inventé et ensuite pour moi le plaisir de le lire.
Giono décrit des paysages pas seulement à vue, mais à travers l'action des hommes et des bêtes; le paysage entre ainsi dans le récit comme un élement principal. Pour l'itinéraire d'Antonio et Matelot, Giono a enchainé les paysages les plus contrastants de Haute Provence. Le fleuve: on y nage, les poissons passent, on attent les radeaux des arbres; les gorges: par rapides, creux et grottes. La forêt: des animaux à l'affût, des arbres à couper, une femme en douleurs sur un lit de mousse. La haute plaine: des bouviers, des taureaux. La montagne hivernale: un paroi de neige à monter, une tombe à creuser, des taureaux qui passent une falaise; et puis le village et la petite ville grouillante de vie.

L'auteur écrit souvent à sa guise au hasard de l'inspiration, tel ce fragment de la déscription du fictif pays Rebeillard:
"Du creux de bois, les faisanes guettaient les champs de petit blé vert. La chienne était arrêtée sous l'arbre à la chouette; en même temps elle regardait du coin de l'oeil un gros scarabée doré qui travaillait une fiente de sanglier. Un aigle se balançait sous les nuages. Les coqs chantaient, puis ils écoutaient chanter les coqs. L'aigle regardait un petit gerbier entouré de poules et il se balançait doucement en descendant chaque fois un peu. Sur les aires d'un village très haut, au-dessus du fleuve, on avait allumé des feux malgré le matin et l'air doux. Sur de longues broches on faisait rôtir des lièvres rouges, des chapelets de grives pourries, les deux grosses cuisses d'un cerf et la graisse du lard pétillait dans les lèche-frites. Dans sa maison, la mariée était assise sur sa chaise. Elle n'osait pas bouger. Elle avait la grande jupe de soie, le lourd corsage, les bijoux de sa mère et la couronne en feuilles de laurier. Elle était toute seule, (...etc)"

Et puis, plus rien sur cette mariée. Cela est juste pour évoquer un village montagnard, juste un bout du chant du monde.

Un fragment de D. LE BRUN, J.C.PRATT: "La Haute Provence avec les yeux de GIONO", sur "Le chant du monde":
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giono - Jean GIONO (France) Empty Re: Jean GIONO (France)

Message  Lacazavent Dim 7 Déc 2008 - 14:14

De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 22/08/2007 00:22
Angélique
Jean Giono

Récit de jeunesse de Giono, Angélique, raconte les aventures d’un jeune homme qui parcours un pays ancien et mystérieux, d’abord avec son père, puis seul, et ensuite avec un compagnon. Angélique réfléchit à la vie, fait des rencontres inquiétantes ou enrichissantes, et se noue d’amitié. Il se rend au château de Suze, où il a le malheur d’être pris d’affection par l’éblouissante châtelaine.

Le ton est charmant, les aventures sont moyenâgeuses à souhait, mais le récit se termine tout juste comme débute l’intrigue. L’auteur place ses personnages, son contexte, son décor…et passe à un autre livre! L’aventure se termine abruptement à un étrange endroit, alors que l’intensité monte, que tout est en suspend. Ainsi, ce livre s’approche d’un exercice de style plutôt que d’un conte ou un roman. Le début était pourtant prometteur pour qui désirait se laisser porter par l’aventure…

3/5



De : Chantal5500 Envoyé : 27/08/2007 19:12

MANOSQUE DES PLATEAUX suivi de Poème de l'Olive : Jean Giono
Folio - 115 pages.

Dans ce tout petit livre, Giono nous raconte son pays (ce qui est bien agréable à lire quand on y séjourne en même temps). Il nous décrit les paysages, les odeurs, les bruits, toutes les sensations qu'on y ressent, les petits villages et leurs habitants, de vrais personnages. Joli pays de garrigue où à la Saint Catherine, vient le temps de l'olive et des pressoirs qui chantent. Un conteur provençal qui charme son lecteur.

3,5/5



De :gallomaniac Envoyé : 29/08/2007 22:24

Oui, le réaliste-romantique, Giono a écrit Angélique vers 1911, à peu près à l'âge de 16 ans. Il en parle dans sa correspondance. Mais selon mon édition de 1980, le livre n'a pas été publié pendant son vivant. Rien d'étonnant que te le trouve un caractère de pas fini, de texte d'apprentissage.
Giono est encore sous l'influence des classiques grecques. On y reconnait à peine le Giono des Grands Chemins.
Son premier livre vraiment édité date de 1929. Il est vrai qu'il y a eu la guerre entre-temps.
Chantal, Manosque des Plateaux, c'est un texte de Giono qui manque encore dans ma collection. Ça va bien dans la catégorie: lieux d'écrivains. Connais-tu Manosque? Jolie centre, mais developpé trop vite autour.



De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 10/09/2007 02:34
Que ma joie demeure -
Jean Giono

1935

Bobi apparaît un matin sur le plateau provençal de la Grémone. Telle une décharge fertile, il fera naître la joie dans le cœur des habitants de ce coin. Ils se détournent de leur côté avare pour retrouver les plaisirs des oiseaux, des cultures des belles fleurs, des visites entre voisins, du travail en groupe. Bobi est l’initiateur, mais les habitants formeront à la longue d’eux-mêmes une communauté unie et heureuse.

Fable champêtre qui encense le travail agricole à l’ancienne et la communion avec la nature. Jean Giono critique l’industrialisation de l’agriculture, et élève cette communauté en exemple : des gens simples et vertueux, qui réapprennent à admirer les beautés qui les entourent. Le ton est fortement lyrique; toutes les saisons sont décrites avec brio, pleines de charmes. Toutefois, je ne trouve jamais de telles glorifications du paysan crédibles : près de la nature, donc de la Vérité ou du Bien. Livre charmant pour sa peinture de la région, mais l’argument est exagéré.

3/5

le réaliste-romantique



De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 06/01/2008 22:30
Provence
Jean Giono


Recueil de courts récits et articles écrits par Giono au sujet de sa chère patrie entre 1933 et 1969. Les textes sont variés, parfois Giono propose des parcours dans la Provence méconnue des touristes, parfois il fustige la modernisation et l’augmentation du tourisme qui la travestissent. L’auteur, tel qu’il le montre dans Que ma joie demeure, possède une forte nostalgie pour la Provence d’antan, alors que l’Homme profitait de la nature qui l’entourait, vivait au rythme du temps et se contentaient de ce qu’il avait.

Comme tout recueil, les textes sont inégaux. Il y en a de très intéressants sur les oliviers et les cultures, mais qui se terminent abruptement. À d’autre moment, la haine du progrès devient lassante, et certains textes descriptifs ne sont qu’enfilades de noms de lieu, difficile à suivre si l’on ne connaît pas parfaitement la région. Donc, je le recommande seulement aux amants de cette région, et non pas pour la découvrir.
3/5

le réaliste-romantique



De : gallomaniac Envoyé : 11/01/2008 12:58

Provence, j'ai du chercher mais le titre du recueil n'est pas de Jean Giono.
Il y a bien un récit "Provence"dans le recueil originel "L'eau vive".

Ce recueil, datant de 1943, contient quelques courtes esquisses autobiographiques de Giono du temps de sa jeunesse (de 1916 à 1929), plusieurs récits assez longs et et de longs frangments s d'un roman jamais terminé.
Pour l'édition Poche on en a fait deux livres: "Rondeur des jours" (16 recits, y compris "Provence") et "L'oiseau bagué" (6 recits). On n'a pas retenu pour ces receils partiels le titre L'eau vive, pour éviter des malentendus avec "Hortense ou l'eau vive", roman écrit plus tard. En plus, quelques'uns des recits de "L'eau vive" sont édités sous leur propre titre en livre de luxe illustré (notamment "Description de Marseille".

Le livre entitulé "Provence" sera encore une sélection de textes provenant de "L'eau vive"" de 1943 avec peut-être quelques textes inédits ou tiré d'autres livres.
On se perd un peu dans les titres des éditions, il faudrait connaître les titres des récits pous savoir de quoi il s'agit. Il me semble que les éditeurs en ont abusé pour pousser les ventes.





De : gallomaniac Envoyé : 11/01/2008 13:08

J'ai trouvé: le recueil date de 1993, 23 ans après sa mort et collecte des textes de 1933 à 1969.

Provence

Conception: 1933-1969.
Publication: Gallimard, 1993.

Recueil de textes divers portant sur la Provence. Le recueil comprend les trente-deux textes suivants:
Comme une tache d'huile, la Provence..., Il est vain de vouloir réunir..., Quand on vient du nord et qu'on a dépassé Valence..., Le printemps en Haute-Provence, Lettre sur les paysages provençaux, Je ne connais pas la Provence..., Ce que je veux écrire sur la Provence..., Arcadie! Arcadie!, J'ai beau être né dans ce pays..., On n'a jamais fini de connaître..., Sur une géographie scolaire des Basses-Alpes, Basses-Alpes, 04, Manosque, Itinéraire de Nyons à Manosque, Itinéraire de Manosque à Bargemon, Charme de Gréoulx, Revest-du-Bion, La montagne de Lure, Les monts de Vaucluse, Gordes, Les gorges du Verdon, La Crau, La Méditerranée, Légendes de la Haute-Provence, Les santons, Sur des oliviers morts (I), Sur des oliviers morts (II), La lavande, Les fermes ne marchent pas avec le siècle, Maisons en Provence, Un paysage dans lequel on est heureux..., Protestation contre l'installation d'une centrale nucléaire à Cadarache, Tout le long du XIXe siècle...
La Provence n'est plus ici le lieu, à demi transformé par l'imaginaire, où il a situé le plus grand nombre de ses romans. Le but, dans ces essais, est de la montrer telle qu'il la connaît et telle qu'il la voit, c'est à dire très souvent à l'opposé des poncifs qui se sont accumulés sur elle. De ce pays, sur lequel on a beaucoup écrit, Giono donne une vision renouvellée par l'acuité de son observation, par son sens des couleurs et le bonheur de ses images. (4e de couverture)

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giono - Jean GIONO (France) Empty Re: Jean GIONO (France)

Message  gallo Dim 4 Jan 2009 - 12:40

Je débute le thème séries littéraires avec Le cycle du Hussard: quatre romans indépendants de Jean Giono , mais où l'on retrouve les mêmes personnages. Ces quatre romans sont Angelo, Mort d'un personnage, Le Hussard sur le toit et Le bonheur fou
Pour qui est intéressé dans ce cycle: il forme le tome IV des Œuvres romanesques complètes, publié en 1977.
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Jean Giono - Angelo. Ma note 4/5
Texte de 1945, remanié à l'occasion de la première publication en 1957. Folio 1983, 245 pag.

Giono dit dans la préface : "Angelo a été écrit en six jours. Le Hussard sur le toit m'a occupé pendant huit ans. Ce n'est pas du tout le même travail. Il ne s'agissait dans ces six jours que d'analyser le personnage qui venait de naître et d'éprouver les élements d'analyse. .... Ce texte est donc un simple rapport de laboratoire. Il a été rédigé à toute allure pendant l'expérience même.

Le récit: Après un duel mortel, Angelo, un hussard de 20 ans, fuit vers 1834 du Piemont en France. En chemin il guide la vieille Marquise de Théus à travers des dangers de voyage et c'est ainsi qu'il trouve un appui dans le château de La Valette auprès de la Marquise et son frère, qui lui, est marié avec une femme beaucoup plus jeune, Pauline. Le Marquis demande à Angelo de porter une lettre et Angelo part.

L'auteur a un style jubilatoire quand il développe progressivement les traits de caractère de ce personnage de roman: comment va réagir Angelo, type épatant, devant des situations multiples: à cheval, mal ou bien vêtu, dans les auberges et les châteaux, en ville, au village et sur les routes de montagne, encore incertain dans ses traits de caractère et son orientation sexuelle, en contact avec des femmes jeunes, vieilles, élégantes ou paysannes, et des hommes soldats, commerçants, nobles, clericals? Le style devient plus retenu vers la fin, quand Angelo a pris forme de jeune homme débordant de vie et de liberté, grand d'âme et de coeur, a pris forme d'homme de grand chemin.

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Jean Giono: Mort d'un personnage. Ma note 4,5/5.
Écrit 1945-46, première publication Grasset 1949. En un volume avec "Lettre aux Paysans sur la pauvreté et le paix" dans Editions Rombaldi 1977, 153 pag (des 268 pag).

Le personnage, c'est Pauline de Théus, dont on a fait connaissance dans Angelo. Elle a vieilli et elle est grand-mêre d'un autre Angelo, le narrateur de ce récit. Angelo enfant qui récite des comptines dans les rues de Marseille et rencontre sa grand-mère devenue aveugle. Angelo grandissant qui accompagne sa grand-mère à travers Marseille; Angelo qui part naviguer les océans et revient vers sa grand-mêre dans un institut pour aveugles géré par son père; Angelo qui finalement prend soin de sa grand-mère aveugle, sourde et impotente, confinée dans une chambre et qu'il faut laver, nourrir, porter, bercer.
J'ai lu avec un étonnement grandissant ce livre, qui commence avec un air de rien du tout et qui finit en chef-d'oeuvre de sensibilité et de respect petit-filial.

Une citation:
"Il ne s'agissait plus de l'aimer pour ce qu'elle me donnait ; il s'agissait de l'aimer pour lui donner. Il fallait la voir de façon très objective pour pouvoir, précisement, faire exactement les choses indispensables à son bonheur. C'était ça l'amour. Que c'était difficile !"

Selon les commentaires, le récit serait écrit en hommage de la propre grand-mère de Giono, qui s'appelait Pauline.
--------------------------------------------------------
J'ai trouvé une belle critique par
Didier Sénécal dans Lire, juin 2003 : que je copie ici. Voir le lien

Il y a encore des gens qui prennent Giono pour un poète de la garrigue, pour une sorte de Fernandel littéraire. Les malheureux! Ils ne connaissent donc pas sa diversité, sa profondeur, sa manière si naturelle de passer d'Homère à Melville puis à Stendhal, son aptitude à écrire des nouveaux romans supérieurs à toutes les productions du nouveau roman. Dans Mort d'un personnage (1949), il conduit ses lecteurs à Marseille, «un peu haut sur la hanche de Notre-Dame-de-la-Garde, dans cette vieille forteresse des chevaliers de Malte qui servait d'entrepôt pour les aveugles». Puis il leur présente la mère du directeur de cet établissement à trois âges de la vie: 75, 85, 95 ans. Cette vieille dame s'appelle Pauline de Théus. Eh oui, l'héroïne du Hussard sur le toit. Malgré ses cheveux d'argent et son esprit absent, elle est toujours aussi belle et impose le respect à ceux qui ne respectent rien. Angelo Pardi, son amant piémontais, est mort depuis des lustres. Mais un autre Angelo Pardi l'aime à la folie: son petit-fils, un gamin qui grandit et qui part naviguer sur toutes les mers du globe sans oublier un instant sa grand-mère. De retour à Marseille, il la trouvera dans l'état de dépendance où naissent les enfants, et fera pour elle ce que les parents font sans dégoût pour les bébés. C'est ainsi que cet étrange récit confine à la perfection.

--------------------------------------------------------------------
à suivre.
Gallo


Dernière édition par Gallo le Dim 4 Jan 2009 - 15:10, édité 1 fois
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giono - Jean GIONO (France) Empty Re: Jean GIONO (France)

Message  Prospéryne Dim 4 Jan 2009 - 14:27

Superbes critiques Gallo! Tu me donnes le goût de découvrir Jean Giono dont j'ai beaucoup entendu parler sans jamais le connaître (bizarre non?)

@+ Prospéryne
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giono - Jean GIONO (France) Empty Re: Jean GIONO (France)

Message  gallo Mar 6 Jan 2009 - 20:32

Jean Giono - Le hussard sur le toit.
Tome III du cycle du Hussard. Ma note 5/5
Gallimard 1951, LP 1971, 510 pag.

Angelo (à 25-26 ans) s'en va vers Manosque pour rencontrer son frère de lait et de révolution italienne, qui a une lettre et de l'argent de sa mère. Chévauchant dans la montagne de Lure par une chaleur écrasante , il entre dans une épidémie de choléra morbus (celui de 1838). Pendant deux, trois mois, il va traverser les champs de choléra qui sont comme des champs de bataille: des moribonds (qu'il soigne, asisstant un médecin), des morts (qu'il lave, assistant une réligieuse), évitant les soldats (au besoin après une bataille) qui mettent tout le monde en quarantaine. À Manosque, il échappe à un lynchage en fuyant dans une maison, puis sur les toits vertigineuses, où il déambule quelques jours (en compagnie d'un chat), guettant sous ses pieds la ville pleine de moribonds et de morts. En descendant chercher de quoi boire il rencontre une jeune femme d'allure courageuse qui lui offre du thé. Les citadins ont quitté la ville pour camper aux alentours, et là il retrouve son frère de lait qui lui donne l'argent avec une lettre passionnée de sa mère. Angelo décide de ne pas rester camper sur place (trop de morts), et continue sa chévauchée sur la montagne, frôlant souvent des morts - et des centaines de milliers de corbaux qui les mangent, ainsi que des nuées de mouches, de papillons, de guêpes. Il croise la femme rencontrée à Manosque et ils continuent leur chemin ensemble, tantôt dans une nature déserte, évitant des embusquades, tantôt dans les villages mortellement dangereuses, où ils doivent fuire des quarantaines à caractère de prisons. Vers la fin des quelques trois mois de choléra, lui et la jeune femme se présentent enfin: elle, c'est Pauline de Théus, en route vers son mari, le Marquis de Théus. Mais il y a encore un dernier danger.

Bien que Giono raconte dans ce livre une grande quantité de petites histoires, le récit est d'un seul tenant, chaque passage découle tout naturellement du passage précédent. L'effet est d'une Odyssée épique mais rélativée. La part centrale du récit est le paysage provençal et le choléra, le vrai sujet est le caractère d'Angelo. Cet Ulysse italien-provencal cherche plus l'homme que la nature et fuit l'ennui autant que le danger,... voir cette citation à un moment tranquille sur la montagne déserte:
(Angelo à Pauline:) "J'avoue qu'ici, dit-il, je respire à l'aise et que je n'ai pas à batailler. Mais, que puis-je faire avec un hêtre au bout de cinq minutes de compagnie avec lui? Je me dis qu'il est beau, je me le repète deux ou trois fois, je prends plaisir à sa beauté puis il faut que je passe à autre chose dans quoi il y a l'homme."


Et pourtant, Giono a construit un autre roman en partant d'un hêtre: "Un roi sans divertissement" (voir une critique plus haut) dont le personnage principal fuit aussi l'ennui autant que l'attrait du sang.
-------------------------------------------------
À suivre par "Le bonheur fou".
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giono - Jean GIONO (France) Empty GIONO et le Hussard

Message  Invité Mer 7 Jan 2009 - 15:03

7 janv.-09
à Gallo à propos de Giono et du Bonheur fou

Je te suis tout à fait sur ce coup de cœur, car Giono est un des auteurs favoris.
Et d’autant qu’ils ne sont pas nombreux ceux que je classe ainsi : Giono, Gracq, Nabokov, Sebald …

Dans Giono, le cycle du Hussard a été longtemps mon préféré. Je dis le cycle du Hussard, car à partir d’Angelo, le personnage clé du Hussard, Giono a travaillé dès les années 1950 à composer ce cycle de romans indépendants mais reliés par le même thème qui comprend –outre le Hussard- « Angelo », « Le bonheur fou » et « Mort d’un personnage ». Ce cycle qui place l’ardeur de la jeunesse face aux désillusions de la vie, renvoie –mais de façon lointaine et non autobiographique- aux réflexions que Giono avait engagées dans les années cinquante sur deux périodes clés de sa vie : l’enthousiasme d’avant-guerre (celle du Contadour, ce hameau de haute Provence d’où il a lancé un vaste mouvement pacifiste) et les désillusions qui ont suivi la fin de la guerre (il fût même -très injustement- mis quelques mois en prison fin 1944),

Petite anecdote personnelle à propos du Hussard : il y a quelques années –fou de Giono- j’ai voulu refaire le périple de son héros à travers la Haute Provence et les montagnes de la Drôme sauvage. N’étant pas cavalier comme le Hussard, je suis parti en vélo, et ma vitesse était ainsi adaptée à celle du héros de Giono. Le début était parfait ! Comme Angelo j’ai bivouaqué au Pas de Redortier, puis je suis descendu (par un sentier terriblement abrupt) sur le hameau des Omergues, là où Angelo découvre les premières victimes du choléra qui ravage la région. Mais ensuite cela s’est gâté : je trouvais bien sur les cartes les villages et les hameaux cités par Giono, mais les parcours ne correspondaient pas. Si Vaumeilh, Chauvac, St Cyrice existaient bien, ils étaient situés hors des régions parcourues par les héros de Giono. Il était impossible d’aller de Villette à Montjay dans le temps et par les routes que parcouraient dans le roman Angelo et Pauline de Théus. J’étais bien déconfit, mais j’ai eu –au cours de cette même randonnée, la chance de faire étape dans une Auberge de Jeunesse du Lubéron –une auberge semi troglodyte située dans un ravin invisible de la route ! Et là j’ai rencontré un vieux monsieur : François Morénas, le fondateur de cette auberge qui avait très bien connu Giono. Je lui narre mes mésaventures et il rigole, il rigole … et il me dit enfin : « mais tout le monde sait ici que Giono est le plus grand affabulateur du monde ! » (comme le prouve d’ailleurs sa belle mystification de « l’homme qui plantait des arbres).
Depuis j’ai appris comment Giono travaillait. Il connaissait parfaitement sa région et il en avait dans sa maison du Panais à Manosque toutes les cartes (dites alors d’Etat Major). Quand il avait composé en imagination le paysage où il voulait placer un de ses personnages, il cherchait ensuite sur les cartes un nom aux sonorités qui lui plaisait, sans se soucier de la véracité topographique. Voilà pourquoi j’ai tant erré sur les traces du Hussard, ce qui m’a permis en heureuse contrepartie de découvrir les beautés des paysages de Provence, beautés qui ne sont maintenant vraies que parce que Giono les a inventées….


S'il m'arrive aujourd’hui de relire parfois le Hussard, j’avoue que j’ai quelque peu délaissé les œuvres de jeunesse de Giono, celles qui ont fait sa célébrité, comme : « Colline », « Que ma joie demeure », « Le chant de monde », trop marquées par un lyrisme de la nature que je trouve maintenant un peu trop emphatique.

Aujourd’hui ma préférence va plutôt vers les dernières oeuvres de Giono : « Un roi sans divertissement » et tout particulièrement : « L’iris de Suse », qui est véritablement mon livre de chevet. Dans « L’iris de Suse » qu’il a achevé en 1970 quelques mois avant sa mort, Giono, ce conteur merveilleux est au summum de son génie et sa prose charnue, voluptueuse fait les délices du lecteur. Giono sait adapter la réalité ce que lui dicte son imagination. Il a raison : la réalité est magique, mais pour cela il faut ré-enchanter sans cesse un monde de plus en plus désenchanté. Ce n’est pas une tâche à la portée de tous eux qui manient une plume !

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Message  gallo Mer 7 Jan 2009 - 17:58

Terra-antiterra, on a apparemment bien de lectures et bien de souvenirs gionesques en commun.
Moi aussi, j'ai traversé la Vaucluse, la Montagne de Lure, le Lubéron, plusieurs fois, mais à pied.
Moi aussi j'ai logé au gîte de François Morénas, celui qui a balisé en jaune-bleu tant de chemins sur le Lubéron que sans topoguide on ne peut plus se fier à ces balises.
Est-ce que tu connais le livre D.le Brun, J.C.Pratt "La Haute Provence avec les yeux de Giono, guide de découvertes 42 journées randonnées", Didier Richard 1995 ?
Quatrième de couverture:
"Quel lien existe-t-il entre les terroirs, les cités, les villages de Haute-Provence et l' oeuvre de Jean Giono? Ce guide trace les chemins et dessine les cartes pour marcher avec l'écrivain à la découverte de sites réels ou rêvés, toujours magiques. Manosque, gorges du Verdon, Forcalquier, Sisteron, Lure, Valensole, Contadour, Théus, Trièves... 42 journées de découverte en voiture, en chemin de fer, à pied, à vélo ou à VTT."
Un livre que je prends en main chaque fois que je lis Giono. Ils tracent entre autres en à peu-près les périples du hussard de Banon à Manosque et de Manosque à Théus.
NB. L'Iris de Suse, je n'ai pas encore lu.

On dit que Giono fait des mystifications, soit; mais je dirais plutôt qu'il emprunte les détails dont il a besoin pour faire un récit vivace avec des personnages vivantes là où il les trouve: dans les environs, les lieux traversés pendant ses randonnées. Il décrit ce processus bien dans Noé (Chroniques II), livre-arche, où il analyse sa propre façon de travailler en écrivain.
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giono - Jean GIONO (France) Empty un avant goût de l'Iris de Suse ...

Message  Invité Mer 7 Jan 2009 - 23:19

à Gallo

Effectivement, nous semblons bien parcourir les mêmes chemins à la poursuite de Giono ... et à nos risques et périls ...
Je ne connais pas le guide que tu cites. Mais je doute qu'il puisse tracer une topographie véridique des paysages des romans de Giono. Car, après le Hussard, j'ai voulu mettre mes pas dans ceux d'un autre héros de Giono, avec le même résultat.
C'était d'ailleurs les pas de “Tringlot” le héros de ce roman que tu n'as pas encore lu (j'aimerais bien qu'il me reste encore la chance de découvrir un livre de Giono !). Et pour te donner un avant goût de "l'Iris de Suse", je te livre ces quelques lignes tirées de la page 206 (Folio) et qui sont en phase avec la météo qui règne actuellement sur l'Europe :


" Tringlot, se mit en devoir de faire son lit. Les draps qu'il avait tirés de la commode étaient frappés d'épais tortils brodés. Les gouverneurs ont-ils des couronnes? En tout cas, il savait qu'ils avaient des vêtements en tussor.
« Il a dû sacrément en baver, se dit-il, il fait un froid de canard ici dedans. »
Il souffla la bougie et il se fourra sous les couvertures en gardant ses chaussettes et son caleçon long; pelotonné, les mains entre les cuisses, il réprima ses frissons.
Le vent grondait.
Il se réchauffa peu à peu. Pour la première fois depuis le départ du Jocond il eut la sensation d'être de nouveau dans une maison « en dur ».
Au matin, le vent tomba, laissant un grand silence. Le ciel se dressa sur la neige comme un mur noir.
- “J'insiste, dit Casagrande. je sais que vous pourriez partir malgré les congères, mais restez : j'ai besoin de vous. N'entrons pas dans les détails. Si nous entrions dans les détails, nous serions perdus. En gros, voilà de quoi il retourne : il me faut un compagnon; pour cent mille raisons : l'âge, apparemment, et surtout l'usure. J'ai battu en retraite toute ma vie, depuis l'université de Florence jusqu'à Quelte ; le chemin est long et sans intendance; je me suis nourri de ma propre substance et il n'y avait pas gras au départ. Finalement, ici, j'ai été acculé à un balcon; je domine mais la tête me tourne et de plus en plus. J'ai besoin d'un point d'appui.
Il s'entoura de précautions et de phrases contournées; en même temps, à la dérobée, il délivrait un regard à la fois très pointu et très bleu.
« Ça tombe à pic, se dit Tringlot. je voulais rester et je ne savais plus comment tourner mon compliment. »



Sur les paysages de Giono, il y aurait de quoi alimenter un forum spécialement dédié. Mais il faut avertir les razerates qui vivent dans les neiges canadiennes et qui pourraient imaginer la Provence comme un jardin d'Eden, que la Provence de Giono est un pays noir, rude et solitaire. Pas plus que Giono n'est un régionaliste ou un Fernandel de la littérature, la Provence de Giono n'a rien à voir avec la Côte d'Azur. C'est la Haute Provence, qui pour lui va jusqu'aux Hautes Alpes où il passait tous les étés et où se situe l'action de beaucoup de ses romans depuis "Le chant du monde", jusqu'à "Un roi sans divertissement" (Chichilianne dans le Vercors et sous la neige!) ...

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Message  gallo Jeu 8 Jan 2009 - 8:19

Terra-antiterra, merci pour la citation.

Chez Giono, il ne faut pas se fier aux noms des lieux, il y a trop de transpositions. Le Brun et Pratt ont fait dans leur livre une analyse poussé des lieux et leur livre contient des cartes réels ainsi que des cartes imaginaires. Je cite:
"Giono avait ainsi mis au point une véritable methode d'exploitation littéraire de la carte. On le voit tantôt prendre un nom sur une carte et baptiser un lieu situé à des kilomètres de là (par exemple Vergons, dans L'homme qui plantait des arbres). Ou bien il choisit un paysage entier et il le déplace (dans Colline, les alentours immédiats de Manosque transporté sous la montange de Lure). On voit Giono prendre un lieu et le restituer fidèlement... en changeant les noms (le cirque de tréminis dans Batailles de la montagne). Mais on le voit aussi respecter le lieux et les noms (l'estive de l'Iris de Suse). Giono a aussi acolé des régions séparées, dont il avait de plus changé les noms (Le Chant du Monde). Et quand ça l'arrangeait, il agrandissait les espaces - mais cela, beaucoup moins qu'on a coutume de l'affirmer..."

Connais-tu la pièce de théâtre de Giono: "Le voyage en calèche", autour d'un hussard, sorte de précurseur d'Angelo?
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Message  gallo Sam 10 Jan 2009 - 12:38

Jean Giono - Le bonheur fou.
(Cycle du hussard, tome 4).
Gallimard 1957 - Folio 1976, 583 pag, (édition Folio en en deux volumes: pag 1-288 et pag 289-583).

Angélo, vieilli de 10 ans, parcourt l'Italie en pleine révolution de 1848 comme une sorte d'Artagnan, qui va où l'on se bat, mais qui perdrait son honneur si l'on le battait; qui alterne attaque et recul, sans repos ou dormant 48 heure à l'affilée; qui préfère prendre le commandement que de subir des commandements; qui distribue autant de sigares que de coups de sabre ou de pistolet; qui change plus souvent de cheval que de chemise; qui tire de ses poches des provisions infinies de Louis d'Or et de cartouches sans que l'on sait d'où ceux-là viennent. Les fumées de canon et de bivouac se mélangent avec le brouillard, les autrichiens et les croates se mélangent avec les lombards et les "crosciati", les paysans avec les bourgeois et les vicaires; on passe de maison en maison par des murs percées et de ville en ville par des embuscades contournées, de région en région plus vite que la vitesse d'un cheval au galop.

Ceci n'est pas un roman, ceci est un texte surréaliste d'un cirque de guerre, au mieux une parodie de la guerre et des romans de cap et d'épée. La piste du cirque c'est l'Italie, et on change continuellement de décor, les actions s'enchainent avec une vitesse vertigineuse, les phrases voltigent comme des objets de jongleur, s'entrecroisent, se choquent parfois, se retrouvent dans un ordre de réalisme apparent. Il y a du trompe-l'oeil à presque chaque page. Une courte: "Il tirait avec son pistolet les marrons du four."

C'est selon l'introduction Folio un "roman écrit dans la langue la plus rapide du monde". Au début on cherche encore une sorte d'histoire mais à bout d'un moment de lecture on se laisse envoûter par cette vitesse d'écriture, ce style vertigineux. Mais un tel texte galopant et en meme temps complexe peut fatiguer: à mi-chemin du livre je sentais le besoin d'une lecture plus légère et je prenais un polar de Iean Pears: "Le jugement dernier". Quel contraste: le texte de Pears, pourtant un bon thriller, avait l'air fade après le texte de Giono.
Après cette expérience, je suis retourné à "Le bonheur fou", et je l'ai terminé avec une appréciation nouvelle. Un texte riche sur une histoire qui n'en est pas une. C'est pourquoi cela n'est pas un coup de coeur: ma note 4/5.
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Message  gallo Dim 29 Mar 2009 - 19:45

Jean Giono - Naissance de l'Odyssée.
Ecrit janvier 1925-décembre 1926.
Première publication: Paris, Éditions Kra, 1930.
Grasset, Les Cahiers Rouges 1987, 235 pg.
Ma note 4/5.

On appelle Naissance de l'Odyssée le premier roman achevé de Giono, puisque Angelique est resté inachevé et n'est publié que posthume. Mais le roman a été refusé d'abord, et n'est publié après le succes de "Colline" et "Un de Baumugnes".

C'est un roman d'une conception originale: Giono s'imagine un Ulysse qui pendant les dix ans de son retour n'a fait que traîner auprès des femmes rencontrées en route. Une fois de retour , il se sent obligé, dans un auberge avant de rentrer chez sa femme Penelope, de donner une explication de cette longe absence, et il se met à raconter des aventures imaginés.... Un guitariste à l'écoute change ses récits en poème, en chanson épique. Le succès est immédiat, et le récit imaginé par Ulysse fait le tour d'ithaqca. Ulysse, retournant dans son Mas auprès de sa femme Pénélope et de son fils Télémaque, est obligé d'affronter ses mensonges, ou par une découverte honteuse, ou par devenir le héros imaginé de ses propres fantasies.

L'idée de base est originale et bien chatouillante, le texte est assez modeste, mais bien construit, et sent la Provence autant que la Grèce antique. Cette "littérature dérivée" suppose une connaissance minimale d'Homère et avec cette connaissance le livre se laisse lire comme une pastorale qui va du pittoresque au burlesque, du pitoyable au grotesque. Oui, Giono ouvre déjà toute sa gamme de techiques de conteur. C'est avec ce livre peut-être que commence sa renommée d'affabulateur. Et le livre vous fait réfléchir sur la naissance des récits épiques.
Ma note 4/5.

Il y a un site intéressant d'étude littéraire, www.fabula.org, qui donne une analyse appprofondie intéressante de ce livre: Lien direct ICI , qui met bien en valeur ce livre.
Et il y a de la part d'un lecteur un long commentaire autrement intéressant sur www.mediapart.fr , lien direct ICI

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Message  Invité Jeu 11 Juin 2009 - 20:26

Invité est Mo rat-tu ?

Jean Giono - Un roi sans divertissement.



Que se passe-t-il lorsque l'humain se plonge dans sa condition de mortel et ses misères? Pour Pascal, il faut combler ce vide par la religion ; mais l'auteur n'est pas de cet avis, ce n'est qu'un divertissement comme les autres. Il met alors en scène des "homme[s] comme les autres", dont, parmis le commun des mortels, des âmes fortes appartenant à un autre système de références.
Il plonge ses personnages dans l'ennui le plus "mortel", leurs soumait différents types de divertissements et nous propose de suivre leur évolution afin de trouver le meilleur moyen de lutter contre l'ennui. Seulement pour Langlois, qui incarne une des âmes supérieures de cette histoire, de simples divertissements temporaires ne suffisent pas. Fascination du sang sur la neige, des cadavres dans un hêtre virtuose et majestueux, toute un cérémonie pour une chasse au loup, ...un divertissement "comme les autres" ou bien folie ?
Un récit lacunaire, des voix de narrations multiples, Giono utilise tous les procédés possibles pour garder le mystère sur l'identité de Langlois, et ce, même après la fin du livre. Roman très interessant et révélateur.

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Message  Invité Ven 12 Juin 2009 - 8:16

"Que se passe-t-il lorsque l'humain se plonge dans sa condition de mortel et ses misères? Pour Pascal, il faut combler ce vide par la religion" Pour d'autres, c'est le Nutella... Very Happy Bonjour, Moriarti ! heu ... Je veux dire Mo rat-tu !

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Message  zeta Ven 12 Juin 2009 - 13:44

Je ne suis pas contre le Nutella .... Je vois qu'on a des dérivatifs similaires AG
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Message  FilouDlidou Ven 12 Juin 2009 - 14:29

Philcabzi a écrit:Bonjour Mo rat-tu! Dis-moi, ce livre est écrit par qui, je présume Giono?
Giono a bien écrit un roman portant ce titre... Ne l'ayant pas lu, je ne saurais dire que c'est bien de lui dont il est question, mais Giono ayant par ailleurs été mentionné dans la critique, je serais tenté de dire que c'est bien lui.
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Message  Invité Ven 12 Juin 2009 - 14:35

@ Zeta : dans mes bras, ma petite Zeta ! Very Happy Et finalement, descendre un pot de Nutella est un crime bien pardonnable, et une bien innocente façon de lutter contre l'ennui, et de combler les vides existentiels, ( les jeans aussi, mais bon ... ) Shocked
@ FilouDidlou : oui, il me semble bien aussi qu'il s'agit de Giono.

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Message  Philcabzi Ven 12 Juin 2009 - 14:50

Vous êtes choux, mais je l'avais deviné! wink Je voulais juste faire prendre conscience à Mo rat-tu que sa critique était au mauvais endroit.

Et le Nutella devrait faire partie des aliments essentiels du guide alimentaire, non? Razz

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Message  Invité Ven 12 Juin 2009 - 18:13

Je dirais même plus, Philcabzi ! le Nutella devrait être remboursé par la sécu, au même titre que certains euphorisants, et comme d'ailleurs, certains bouquins qui font du bien au moral ! wink Bizzz !

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Message  FilouDlidou Ven 12 Juin 2009 - 19:09

AG a écrit:le Nutella devrait être remboursé par la sécu, au même titre que certains euphorisants [...]
Ah oui, il y a des euphorisants remboursés par l'état, chez vous? Pas chez nous, en tout cas! Il sont plutôt assez lourdement taxés (lorsque légaux)...

Les seuls euphorisants subventionnés sont les émissions d'humour sur la radio ou la télévision d'état, dont beaucoup sont emm...nnuyantes à souhait (et par ailleurs, l'excellent émission radiophonique Macadam Tribue se fera virer des ondes dans huit jours, avec comme misérable excuse la situation économique actuelle (alors que d'autres émissions beaucoup moins stimulantes perdureront)).
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Message  Invité Sam 13 Juin 2009 - 7:11

Salut, les deux farfadets ! Very Happy
Ben oui, certaines substances chimiques à visée euphorisante, sous condition d'ordonnance, sont remboursées par l'état ... je ne peux pas citer de noms, je ne pense pas qu'ils me verseraient des royalties, de toutes façons ... Cool FilouDlidou, si les euphorisants subventionnés de la téloche ne te font aucun effet, éteins-la, et reste avec les rats papivores ... Que du beau monde, ici ! Et pour le moment, ( et pour longtemps je pense ), aucun filtre ni censure, en ce beau jardin ... lecture

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Message  FilouDlidou Sam 13 Juin 2009 - 12:54

AG a écrit:FilouDlidou, si les euphorisants subventionnés de la téloche ne te font aucun effet, éteins-la, et reste avec les rats papivores ...
Aaah mais c'est que je n'ai pas même d'antenne à ma télévision : impossible de l'écouter à la maison! Ça ne m'immunise cependant pas contre les expositions lors de visites...
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Message  Invité Sam 13 Juin 2009 - 14:44

a ne m'immunise cependant pas contre les expositions lors de visites..." Aaaah, Filou ! ( Me permets-tu cette familiarité ? ) Aaaah, Filou, disais-je, difficile d'échapper à son époque ... No D'autre part, je ne retrouve plus le fil où tu parlais de linguistique ... Alors, je vais poster là, je pense que Giono ne nous en voudra pas ... Les administrateurs non plus, j'espère. "Par chez nous", dans le sud-est de la France, le Dauphiné, plus précisément, la génération de nos parents parle encore le franco-provençal. ( Mais uniquement dans des occasions précises : veillées, foires, marchés, ou entre connaissances) Il y a des sites très bien faits sur le web, où l'on peut se rendre compte de la musicalité de la langue. Il existe aussi des almanachs, ( almanach du dauphinois, par exemple )qui s'attachent à préserver et retranscrire, et comparer les vocables, selon chaque village ou territoire.

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Message  Invité Sam 13 Juin 2009 - 14:48

Ca y est, je l'ai retrouvé, le fil ! Il me faudra une seconde paire de lunettes ... Cool

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