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Henri VINCENOT (France)

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Message  Philcabzi Dim 26 Oct 2008 - 13:49

De : nimbus (Message d'origine) Envoyé : 2004-08-10 12:27
Henri Vincenot "Le Livre de raison de Claude Bourguignon"
Folio n° 2213 185 pages.

L'auteur.
Il est originaire de Bourgogne, l'autre grand pays du vin.

L'histoire.
Quelques épisodes de la vie de Claude Bourguignon, paysan-sculpteur- imagier, probablement très auto-biographiques.
Nous sommes dans les années de restriction pour cause de guerre, ce qui n'empêche pas notre bonhomme de vouer un véritable culte aux plaisirs de la table et aux bonheurs simples de la vie....et il est bien entouré!

Mon avis.
Un grand moment de plaisir! Ce livre est un hymne à la vie, à la malice, à la gaité.
Le personnage principal et ses déboires sont superbes, et l'écriture est magnifique, pleine du bon sens des paysans et d'expressions bourguignonnes issues de la terre et de la vigne.
J'ai adoré ce livre optimiste et truculent.
Vous y apprendrez comment on chasse à la chopine!
Petite remarque faite lors de la dégustation d'un poulet rôti:
"Je ne sais quelle fut sa vie...mais sa mort rachète beaucoup de choses!"

Note: 5 /5


De : gallomaniac Envoyé : 2008-04-20 16:50
Les voyages du professeur Lorgnon, par Henri VINCENOT. Ma note 4/5.
Denoël / La Vie du rail, 1983, Folio 1985, 311 pg. Un recueil de textes ecrits entre 1961 et 1970 dans "La Vie du rail".

Ah, le professeur Lorgnon, quel connaisseur, quel randonneur, quel raconteur. Il fait avec quelques amis des sortis en France en train, il parle de trajets de chemin de fer insolites puis il connaît les gares où descendre pour faire une randonnée pédestre (paarfois en vélo) très dans la nature et très culturel. En route, il fait le guide, parle comme un ingénieur sur la construction des lignes, leurs tunnels et viaducts; il donne des cours de géologie sur des volcans et des massifs traversés, il se change en professionel du bâtiment réligieux au pied des petites églises, il sait s'émerveiller avec les poètes chantres du pays et, last but not least, il sait choisir les meilleurs plats et vins régionaux et se rejouir de cette bonne chère. Et, heureusement pour ses amis, il arrive toujours à temps dans une autre gare pour continuer le voyage en train.
Ah, ce professeur infatiguable et aimable dans ses conversations, toujours sur un ton docte mais agréable à lire, jamais ennuyeux mais captivant par une richesse de détails, enjolivés par des croquis.
Surprise: j'ai fait à peu près la moitié des 16 trajets décrits: ceux-là m'ont excité particulièrement pendant la lecture par mes souvenirs ravivés (train et randonnée) et par les nouvelles découvertes de ces régions que je fais dans le livre.

Un fragment dans les gorges de l'Allier:
"- Ce n'est pas une descente, c'est une chute! s'exclama Ribistou en la regardant - 45 km de pente 19, 20, 21, 23 et 25 % - 825 mètres de dénivellation! Ce train va devenir un ascenseur, si je comprends bien?
- Vos ne croyez pas si bien dire ami! Nous passons en revue, vertigineusement, les six étages de ce grand magasin de la nature que sont les Cévennes.
- Et dont vous serez le "liftier", soyons-en sûrs!
- Si ça vous derange, je me tairai! retorqua Lorgnon, piqué."
Heureusement, Logrnon ne se tait pas. J'ai tiré personnellement de la lecture un plaisir 5/5; ma note pour le livre est 4/5.


De : gallomaniac Envoyé : 2008-04-22 09:46
Le maître des abeilles, de Henri Vincenot. Ma note 3,5/5
(son dernier roman, inachevé) Denoël, 1985, Folio 1991.

Un parisien avec son fils va visiter en Bourgogne la maison familiale, qui tombe en ruïne dans un village, qui n'a plus que 18 habitants, qui vivent largement en autonomie. Le fils, étudant drogué, découvre un monde nouveau et la vie dans la nature grâce au Mage, un vieux qui cultive des centaines de ruches et aussi grâce à la seule jeune fille du village. Le Mage prend sur soi de guérir le jeune homme de la drogue tout en le formant pour être Maître des abeilles. Tandis que le fils se cache de son père pour rester dans le village, le père cherche à Paris des intéressés pour mettre en valeur le patrimoine du village. Un amour vieux de 38 ans contratse avec un mariage à dissoudre après 22 ans. La derniere scène est entre le jeune homme et la fille.

Humour, imagerie, sarcasme, tendresse, débordent dans ce texte qui est agréable à lire. Dommage, que le livre s'arrête là, cela me laisse sur ma faim. D'où ma note 3,5/5.


De : gallomaniac Envoyé : 2008-05-01 07:53
Le pape des escargots, roman de Henri Vincenot. Ma note 4,5/5
Denoël, 1972, ed. 1979, 285 pg.

Les années 1960 en Bourgogne. Le pape des escargots, c'est "La Gazette", Bourguignon salé et vagabond collecteur de nouvelles et selon son propre dire druïde errant vieux de dizaines de siècles. Il est bourré de vieilles connaissances qu'il porte avec les dernières nouvelles de village en village contre du vin et un bon repas. Il croit avoir trouvé un successeur dans le jeune Gilbert, sculpteur par vocation, qui fait des statues de tout bois. Gilbert est amené par le Curé à refaire une calvaire, puis une chapelle. Des soi-disants mécènes, marchands douteux, l'amènent à Paris pour suivre un cours d'art moderne. Mais Paris ne le va pas du tout, il se bute contre l'art moderne, les mécènes lui prennent toutes ses statues et il est poursuivi par une fille dont il ne veut pas: il a une promise au pays. Par bonheur, il rencontre au chantier du Notre Dame un Compagnon Passant du Devoir, et il se fait son élève. Ils trouvent à restaurer des Monuments Historiques en Bourgogne, douze cathédrales à restaurer. De retour au Pays, il est encore pourchassé par la parisienne; cela engendre un malentendu avec sa promise, elle s'enfuit sur une falaise, qui s'effondre sous elle. La Gazette a gardé à l'oeil cette fille, qui risque de lui prendre son successeur, et c'est ainsi qu'il la sauve. Après un temps dans le coma, elle reste invalide, mais elle trouve une guérison quasi-miraculeuse après plusieurs visites à la chapelle restaurée par Gilbert. On crie au miracle, les estropiés de la région affluent et les mécènes reviennent. Mais Gilbert a eu sa leçon....
L'histoire se termine en triple lune de miel.

Un livre amusant et instructif à la fois. Dans des scènes hilares de tout genre, qui se revèlent une géographie vivante de la Bourgogne, Vincenot parle de l'art, des paysages, du patrimoine culturel et folklorique de cette région. Il met tellement en valeur la Bourgogne et la joie de vivre bourguignon qu'on a envie d'y aller séance tenante. Un grand plaisir de lecture, presque un coup de coeur. Ma note 4,5/5
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Message  Chantal Dim 31 Jan 2010 - 19:13

Henri VINCENOT (France) Pape10
LE PAPE DES ESCARGOTS : Henri Vincenot
Folio - 375 pages.


Le Pape des Escargots, c'est "La Gazette". C'est une espèce de vieux fou, un grand épouvantail barbu, habillé de bric et de broc, qui déambule dans la campagne bourguignonne, lançant des prophéties, colportant les nouvelles, dormant et mangeant où il peut et où on veut bien l'accueillir. Il se dit druide, vieux de centaines d'années et connaît tous les secrets de la région depuis des temps immémoriaux. Gilbert, lui, est un jeune paysan, très doué pour la sculpture, mais qui va se faire "embobiner" par des soi-disants mécènes parisiens, qui vont lui voler toute son oeuvre. De retour au pays, les destins de ces deux hommes vont se mêler. La Gazette voit en Gilbert son successeur et veut lui donner tout son savoir, mais celui-ci est devenu compagnon des cathédrales et part souvent restaurer les belles églises bourguignonnes...

Ce roman m'a donné un énorme plaisir de lecture : à la fois par l'histoire, jamais simpliste, rebondissante de chapitre en chapitre ; par son écriture truculente, pleine de verve, d'humour, d'ironie et aussi de poésie ; par ses attaques réjouissantes contre un certain snobisme artistique parisien, contre les 'curés", contre le conformisme...; par son côté écologique aussi. La personnage de La Gazette m'a énormément amusée, les descriptions des paysages et des monuments bourguignons sont bien belles, et l'histoire de cette région bien intéressante.
Au final, je me suis régalée.

5/5 Henri VINCENOT (France) 397940
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Message  DM29 Dim 31 Jan 2010 - 21:49

Il me tente bien ce livre, en plus la Bourgogne est ma région d'origine . (raison de plus pour y jeter un oeil ! ) Very Happy

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Message  Chantal Lun 1 Fév 2010 - 17:52

Si tu connais très bien la région, raison de plus !! Henri VINCENOT (France) Icon_biggrin
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Message  Garanemsa Sam 27 Fév 2010 - 18:58

LA BILLEBAUDE

Henri VINCENOT

Pour plus de facilité et de clarté je recopie la 4ème couverture.
Je coterais 4,5/5
Il faut pour cela aimer les histoires de la France profonde et d’hier aussi.
« pour mieux vous parler du pays qu’il aime et où il est né, Henri Vincenot se penche sur son enfance quand il vivait chez ses grands-parents, dans un petit village de Bourgogne. Impossible d’échapper à la magie de ce conteur merveilleux, et nous le suivons allègrement dans ses fabuleuses parties de chasse, où il sait si bien recréer le climat de fête. Mais tout ici devient une fête, qu’il s’agisse de la visite d’une cousine extraordinaire, nourrice à Paris, ou de ces interminables repas de fin d’année, au cours desquels le petit garçon écoute, fasciné, les histoire savoureuses qui se racontent et qui lui serviront plus tard de tremplin pour ses récits.
Ce livre est aussi une galerie de portraits étonnants, hauts en couleur, increvables, farceurs, voici les vieux paysans bourguignons d’entre-deux-guerres : d’allègres nonagénaires avec leur philosophie souriante et leurs activités non négligeables. Les femmes n’ont rien à leur envier, notamment l’une des aïeules du narrateur qui sait guérir les asthmes, les rhumatismes, les eczémas et bien d’autres maladies
Mais le plus beau portrait est sans doute celui du grand-père, le vieux Tramblot, qui lui enseigne non seulement l’art de la chasse, mais l’art de vivre.
En nous restituant cette Bourgogne chatoyante, avec la même sensualité, le même amour de la nature que sa « payse », c’est à tous les siens, à tous ces rois de la nature et de la chasse que l’auteur rend hommage »
J’ai vraiment bien aimé car on a l’impression de vivre à côté de ce petit garçon, on y apprend de tout, chasse, vie, comment faire un feu qui dure dans l’âtre.
J’ai trouvé cela super.
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Message  Franillon Lun 12 Avr 2010 - 21:24

Henri VINCENOT (France)

Le pape des escargots. Folio, 374 pages.

Quatrième de couverture : Dans les hauts forestiers de Bourgogne vit un chemineau truculent surnommé La Gazette. Paré d’attributs bizarres, il joue les prophètes et se dit « pape des escargots » et immortel. Il mendie mais apporte en échange sa bonne parole. La Gazette va être mêlé incidemment au destin de Gilbert, un jeune paysan qui se révèle exceptionnellement doué pour la sculpture. Ensemble et à l’écart du monde moderne ils vont vivre les aventures singulières réservées aux inspirés et aux poètes. La Gazette considère Gilbert comme son fils spirituel. Aussi essaie-t-il d’intervenir dans sa vie professionnelle et dans sa vie privée. Dans cette histoire truculente, contée admirablement par Henri Vincenot, la Bourgogne et ses monuments spirituels reçoivent un éclairage nouveau qui nous les montre à la fois dans leur grandeur mystique et dans leur beauté populaire et quotidienne.

Mon avis : Ce livre mériterait plusieurs pages de commentaires, mais je n’ai ni le temps ni la compétence pour le faire. Donc, je serai bref. Déjà, la quatrième de couverture donne une bonne idée de ce livre, à mon avis, et je ne suis pas le seul à le penser, le meilleur de l’ami Vincenot. Je dis « l’ami », car bourguignon moi aussi, j’ai fait mes études dans le même établissement que lui, une vingtaine d’années après lui. Tous les personnages de ce roman sont extraordinaires, La Gazette naturellement, qui est le plus haut en couleurs, mais aussi Gilbert, ce garçon qui a appris tout seul la sculpture dans sa vieille ferme de La Rouéchotte, les frères Goé, aussi paresseux que capables de redonner vie à la ferme que Gilbert néglige pour s’adonner à sa passion, les « promoteurs-experts-assermentés », Regenheim et le baron Marchais, et tous les autres… Et quand Gilbert, entraîné par son ami Germain, compagnon du devoir, participe à la réfection des cathédrales, basiliques et autres églises romanes de Bourgogne, La Gazette, passant là par hasard, nous fait découvrir le sens caché des sculptures qui ornent ces édifices. On ne peut qu’être admiratif devant les connaissances de Vincenot en matière d’architecture sacrée. J’ajouterai quelques mots sur la langue de Vincenot, d’une richesse incomparable. Le seul regret c’est l’absence d’un lexique des mots du langage bourguignon, comme celui qu’on trouve à la fin de La billebaude, autre célèbre roman de l’auteur, lexique qui ne fait pas moins de neuf pages… Personnellement, j’ai reconnu au passage quelques mots bourguignons que j’ai retenus de ma lointaine jeunesse, quant aux autres, j’en ai souvent deviné le sens.

Donc, le meilleur Vincenot, avec une note de 5 / 5 et un coup de cœur renouvelé puisque c’est une relecture.
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Message  gallo Dim 11 Juil 2010 - 14:36

Henri Vincenot - La pie saoule
Denoël 1956, Folio 1979, 188 pg. Ma note 3,5/5

Livre amusant basé sur les recits d'un ancêtre qui a aidé a construire le chemin de fer qui passe de Dyon à Lyon à peu près.

Le forgeron Lazare Denizot quitte son village Bourguignon pour chercher à s'embaucher chez les constructeurs de chemin de fer. et donne à sa petite amie Céline sa pie qui sert de lien de fidélité. Lazare en voyage vit une série de périples très musclés ( il s'amourache et se retarde en route; sachant écrire, il devient clerc; mais forgeron, il prouve ses qualités faisant des paris, etc. Fameux batailleur, il passe en prison, pour juste au bon moment être gracié par Napoléon III devenant empereur. Et filalement, il est embauché. Entre-temps au village, son meilleur ami, sabotier et sculpteur dans ses temps libres, est jaloux de Céline, mais la pie dérange chaque rencontre; alors il la saoule pour l'éloigner et pour prouver quíl a autant de capacités que le forgeron, héros du coer de Céline, il se retire dans sa cabane pour sculpter, et sculpter encore, des personnages en bois. Cela fait rire Céline, mais en même temps: Lazare ne réapparaît pas, et elle est demandée plusieurs fois en mariage.. malheur, elle se marie, Lazare revient...

Le livre est savoureux; j'en tirais un plaisir supplémentaire, étant dans la Bourgogne. Vincenot a fait mieux. C'est que construire un roman autour des souvenirs (même humoristiques) n'est pas facile. Je ne donne que la note 3,5/5.

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Message  géromino Ven 7 Fév 2020 - 15:43

"Les étoiles de Compostelle"  folio 1998  345 pages
                                   Henri VINCENOT (France) 9k=
                       En Bourgogne, au milieu du XIIIe siècle. Une communauté d'essarteurs vit chichement de son dur travail de défrichement. La curiosité du jeune Jehan le Tonnerre le pousse à épier un tout proche chantier de construction. C'est une abbaye que des moines et des Compagnons bâtisseurs sont en train d'ériger. Entreprenant et doué, Jehan s'incorpore à l'équipe. Il va être initié aux secrets de la construction et aux leçons de géométrie. Ses maîtres vont lui enseigner la signification des symboles religieux et paîens (qui bien souvent s'interfèrent et se superposent). Il va quitter la Communauté des essarteurs et devoir oublier Reine (qui aurait tendance à lui tourner les sens!). Guidé par Le Prophète, un personnage atypique doté d'une solide connaissance ésotérique, il va vivre un périple initiatique qui l'emmènera sur les chemins de Compostelle. 
                       
                      Vincenot mélange l'Histoire, les traditions, les légendes. Avec son personnage du Prophète, il se plaît à narguer les institutions chrétiennes, en déclarant à coup de références longuement argumentées, que toute la connaissance en matière de construction serait issue des traditions païennes (transmises notamment par les druides). La preuve serait dans les mystérieux symboles celtiques, présents, mais obscurément cachés, sculptés dans les pierres des édifices religieux: parce que les Compagnons bâtisseurs, contrairement aux moines, tiennent la maîtrise de leur art de Grands Maîtres initiés à des techniques ancestrales, celle-ci conservées jalousement au sein de confréries plus ou moins occultes. 
                      L'apprentissage de Jehan est professé par quelques uns de ces initiés, qui lui inculquent par oral, tout leur savoir. Ici, c'est de géométrie qu'il est question, de rapports d'angle, de quadrature du cercle, de nombre d'or, etc... A vous donner le tournis! Et qui peut aussi lasser tellement on est abreuvé de paragraphes et de schémas explicatifs! Mais l'ensemble est plaisant et on a vraiment cette impression que Vincenot prend plaisir à nous confier cette connaissance. 
                      Faut-il prendre pour autant tout ses dires comme réalité? Pas sûr. Si bon nombre de ses interprétations ne sont pas dénuées de pertinence, il est préférable d'avoir un oeil critique et averti sur certains passages. Ainsi, (un exemple) il avance avec conviction que des mystérieux Atlantes auraient débarqué sur les lieux de St Jacques de Compostelle, se serait mêlés, un peu plus loin, aux autochtones et auraient donné naissance au peuple des Basques. Une partie de la Connaissance universelle nous viendrait de là... A chacun de voir.
                      Le style de Vincenot vous entraîne sans forcer. Le ton est taquin, l'écriture agréable. Et même si beaucoup de termes techniques parfois alourdissent la fluidité de la lecture, on se prend à l'histoire comme un divertissement qui nous apprend beaucoup de choses sur la construction des églises, abbayes, voire cathédrales. Un roman plaisant et instructif.


Note: 4/5  

_________________
                                                                                                                                                                              

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Message  géromino Mar 7 Avr 2020 - 10:07

"La pie saoule" Folio 1979  190 pages
                 Henri VINCENOT (France) Z
                    En France, à la période charnière du XIXe siècle, entre la fin de la royauté et le début du Second Empire, le chemin de fer en est au début de son irrésistible développement. En Bourgogne, non loin de Dijon, Lazare Denizot, un jeune forgeron, n'a qu'une ambition, conduire une locomotive à vapeur. Il décide d'aller se faire embaucher sur la ligne Paris-Lyon-Marseille en construction qui va passer à peu de distance de son village. Rien ne le dissuadera, même pas l'amour de Céline, à qui il confie sa Margot, une pie apprivoisée. Il part. A Céline, réticente devant son déraisonnable projet, Lazare lui assure qu'il reviendra avec l'argent nécessaire à leur mariage.
                     Mais les jours passent et Lazare, s'éloignant de plus en plus, au fur et à mesure de la progression du chantier, n'a plus la possibilité de revenir passer le dimanche auprès de sa fiancée. Insouciant, menant la vie des trimardeurs, il parvient jusqu'à Lyon.
                     Alors, de dépit, Céline se morfond et Margot se met à boire...
                   
  Le roman de cette épopée, Henri Vincenot le doit en partie à la découverte de papiers ayant appartenu à un de ses grands-oncles, des lettres que ce dernier écrivait à son frère, arrière grand-père de l'auteur, entre 1849 et 1852. Il raconte l'histoire de ces trimardeurs qui s'embauchaient à la construction du rail; cette confrérie était très mal vue par la corporation des bateliers, qui voyait -et avec raison- le chemin de fer comme une menace pour leur avenir. Des heurts physiques, et parfois très violents avaient lieu entre les deux camps, lors de rencontres qui ne manquaient pas de se produire aux approches des fleuves (Lazare, fanfaron et volontiers chicaneur, ne se privait d'ailleurs pas de se lancer dans des bagarres mémorables!). 
                       Vincenot se plaît à utiliser un vocabulaire (forcément) bien spécifique dans ses explications techniques, mais c'est largement compréhensible et jamais rébarbatif. Un roman simple et en même temps très évocateur d'une société qui ne va pas tarder à être bousculée sous la poussée inexorable de ce nouveau mode de transport qu'est le train. La plume de Vincenot est savoureuse, entraînante. Elle déborde de générosité. J'ai eu un grand plaisir de lecture.


Note: 4/5

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Message  géromino Lun 18 Mai 2020 - 17:27

"La billebaude"  folio 1982   435 pages
                                             Henri VINCENOT (France) 9k=
                          Le lexique de Vincenot explique le mot ainsi:  A la billebaude: au hasard. Billebauder: chasser au hasard des enceintes et des voies. Faire les choses au hasard. Chasser à la billebaude: chasser au hasard des rencontres.
                          Henri Vincenot est né en 1912. Son père est mort dans les tous premiers jours de la guerre de 14. C'est dans la maison de ses grands-parents maternels qu'il va passer ses années d'enfant. Le petit village de Bourgogne vit au rythme de "l'ancien temps", au pas des chevaux tirant carriole, des chemins creux encore nombreux, de la reconnaissance et du respect du travail manuel, de la vie chiche mais combien saine et pleine d'enseignement. Le jeune Henri est élevé par son grand-père -dit Le Tremblot-, maître bourrelier et chasseur émérite de sangliers, reconnu et respecté dans la vallée et même au-delà! Les enfants à l'époque aident activement -et dès le jeune âge- aux tâches familiales. Henri va chercher l'eau au puits, le bois pour le feu, participe aux menues corvées quotidiennes. La vie est rude, c'est une vie d'économie et d'épargne à chaque instant. Les grands-mères ravaudent, raccommodent les vêtements; les hommes rafistolent le matériel: l'outillage est réparé jusqu'à la dernière extrémité. Rien ne se perd, il faut faire durer tant que possible, la vie est coûteuse. Mais ce n'est pas la misère pour autant. Et Vincenot jure qu'il ne l'a jamais connue. 
                           Et la chasse? Ah la chasse! Elle fait partie intégrante de cette vie campagnarde. Elle est même indispensable, et nécessaire. Elle est d'ailleurs la trame du livre. S'il n'y avait pas cette ressource en viande, les gens mourraient de faim. Le récit abonde d'anecdotes de chasse au sanglier (qui fait des ravages dans les cultures). J'ai dû mettre de côté ma détestation de cette pratique et accepter les scènes. Elles ne sont pas réellement sanguinaires, et Vincenot en parle avec naturel, sans exaltation morbide, mais bon... 
                           Henri Vincenot déploie des trésors d'écriture pour nous combler de sensations, de saveurs, d'odeurs, que seuls les plus de cent ans ont pu connaître. Il nous décrit une époque en train de glisser rapidement vers le "progrès". Un bouleversement, un raz de marée mécanisé qui voit l'arrivée de machines petit à petit suppléer l'homme et ses bras. Un savoir-faire incomparable va disparaître; des traditions vont suivre le même chemin, celui de l'oubli. 
                          Par certains côtés, je me suis revu dans Le cheval d'orgueil de Per Jakez-Hélias, mais Vincenot a en plus cette touche de malice au creux des phrases qui rend la lecture incomparablement savoureuse. Une ode à la nature et à la vie rurale; il y a longtemps.


Note: 5/5   coeur coeur

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Message  kattylou Mer 20 Mai 2020 - 15:46

Ce roman me plairait surement et j'ai aussi le cheval d'orgueil dans ma PAL

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Message  cookie610 Dim 7 Juin 2020 - 16:21

La billebaude 

Note : 3.75/5

Le résumé a été très bien fait par Géronimo ci-avant.

Critique : lu dans le cadre d'un livre du mois, ce livre est l'exemple même du livre que je n'aurais surement jamais lu sans ça. Je ne lis pas de "littérature du terroir", ce n'est pas un genre que j'apprécie habituellement. J'ai profité du fait que ce livre était dans les tablettes de mes parents pour me lancer dedans. On est dans la France profonde des années 20, la campagne de la Bourgogne. C'est incroyable de voir comment les choses ont changé et évolué en 100 ans, dans tous les domaines. Vincenot nous dresse une galerie de personnages assez hauts en couleur (en particulier son arrière grand-mère guérisseuse !) et un décor magnifique de son cher pays. Il rend aussi hommage à la nature qui l'entoure. Vincenot a un veritable talent pour nous raconter son histoire (dans un patois local pas toujours évident, merci aux notes de bas de pages). Bref, une lecture dépaysante pour moi et très surprenante.
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Message  Dkois Sam 13 Juin 2020 - 12:09

LA BILLEBAUDE
Henri VINCENOT
Folio 423 Pages
 
Résumé (4° de couverture)
 
Pour mieux nous parler du pays qu'il aime et où il est né, Henri Vincenot se penche sur son enfance, quand il vivait chez ses grands-parents, dans un petit village de Bourgogne. Impossible d'échapper à la magie de ce conteur merveilleux, et nous le suivons allégrement dans ses fabuleuses parties de chasse, où il sait si bien recréer le climat de fête. Mais tout ici devient une fête, qu'il s'agisse de la visite d'une cousine extraordinaire, nourrice à Paris, ou de ces interminables repas de fin d'année, au cours desquels le petit garçon écoute, fasciné, les histoires savoureuses qui se racontent et qui lui serviront plus tard de tremplin pour ses récits.
 
Mon avis
 
Il est toujours agréable de se plonger dans le passé de nos aïeux. Henri Vincenot nous emporte dans celui des siens avec l’étoffe d’un grand conteur. On y associe rapidement à ce récit des mots comme nostalgie, enfance, innocence, ruralité, nature et … chasse.
Si j’ai, dès les premières pages, adhéré à cette vie rustre de l’auteur, bien vite son obsession à tout amener à la chasse m’a progressivement assommé. J’admets fort bien que la chasse était une nécessité dans ce milieu et cette époque et qu’elle puisse se transformer en passion. Mais cette évocation de jeunesse c’est rapidement transformé en apologie de chasse.
Comme j’aurai aimé en savoir plus sur la vie en général du village. Sur la scolarité du village. Sur les années collège du garçon. Sur les années universitaires du jeune homme. Bien sûr, cette évocation est parsemée de personnages marginaux, de croyances, de religion,… symboles d’une autre époque dont on partage de doux et durs événements. Mais si on retire, les longues et répétitives scènes de chasse, il ne reste pas grand-chose. Là est bien ma frustration et le fait qu’il m’a été impossible de créer à travers cette lecture, un lien de sympathie avec le personnage « Vincenot ».  
 
Ma note 3 / 5

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Message  kattylou Dim 28 Juin 2020 - 13:14

Henri Vincenot - La Billebaude
Dans ce roman l'auteur nous raconte son enfance chez ses grands parents en Bourgogne .
Il nous parle d’un temps ou il n’y avait pas de frais de garde ni de frais de maison de retraite car toute la famille vivait sous le même toit les grands parents , l’arrière grand-mère et la tante célibataire et chacun faisait sa part de la communauté . Les champs étaient labourés avec des chevaux et le plat du pauvre était le lièvre à la Royale .
Ce roman a été un coup de cœur pour moi-même si j’avoue avoir un peu lu en diagonale quelques scènes de chasse .La vie de cette époque ne devait pas être idyllique pour tous surtout pour les habitants des villes mais ce roman fait le constat que en 3 ou 4 générations nous avons perdu tout un savoir ancestral.
Merci Geromino pour cette lecture
5/5:coeur:

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Message  lalyre Sam 4 Juil 2020 - 16:19

Vincenot Henri
La billebaude


Mon avis
Voici un livre au rythme lent suivant les saisons qui passent, Henri Vincenot nous raconte ce que fut sa vie simplement, une vie rude , des plaisirs simples avec des sens en éveil sur sa connaissance des plantes pour se soigner, il nous décrit les récoltes, les ruches, mais aussi critique rudement le progrès et le monde moderne. Un récit riche en émotions, une ode à la vie et une certaine philosophie de la vie de cet homme écologiste avant l’heure qui donne à réfléchir. Un petit livre reposant avec une écriture simple et pleine de sincérité...4/5
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Message  Pistoufle Ven 28 Aoû 2020 - 7:20

La Billebaude

Mon avis : une bien belle découverte que je dois au forum (encore une !) Un roman que je n'aurais certainement jamais ouvert, mais qui pourtant m'a beaucoup plu. J'ai aimé ce rythme lent, ces descriptions détaillées de la vie à la campagne au siècle dernier. J'ai aimé partager le quotidien de ces hommes et de ces femmes plein de bon sens, qui puisent dans leur environnement ce qui va leur être utile tout en respectant cette nature dont ils dépendent. Alors certes, les scènes de chasse n'étaient pas mes passages favoris, mais j'ai trouvé qu'ils apportaient du rythme à la narration et à la chronologie des évènements. Enfin, l'écriture, simple et en même temps douce et ironique a été pour beaucoup dans l'appréciation de ce roman.

Ma note : 4/5
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Message  Awara Ven 11 Sep 2020 - 17:07

La billebaude
Henri Vincenot
Folio - 1990 - 434 pages

J’ai eu un grand coup de coeur pour ce roman en grande partie autobiographique dans lequel Henri Vincent raconte son enfance dans la Bourgogne des années 1920. Il passe ses vacances chez son grand-père maternel qui lui fait découvrir la nature et l’importance des richesses qu’elle dispense à celui qui sait les voir, la beauté des savoirs traditionnels;  l’emmène à la chasse, à la billebaude,  c’est à dire une chasse au hasard, une chasse qui suit le parcours des animaux que l’on croise,  qui n’a rien à voir avec la chasse en battue et surtout avec la chasse à courre qui traque l’animal dont la chair, quand il est abattu, n’est plus consommable.

Ce grand-père, bourrelier, ainsi que le grand-père paternel d’Henri Vincenot avaient fait leur tour de France. De belles pages racontent la fierté de ces hommes qui ont appris leur métier en se confrontant aux autres et en allant chercher loin de chez eux les techniques pour se perfectionner. Ce sont des pages qui mettent en valeur la beauté de l’artisanat, du travail bien fait et la fraternité qui unissait les compagnons. Le déclin de l’artisanat associé à la montée de l’industrialisation et à une transformation profonde du paysage sociale, expliquent la nostalgie qui imprègne par moment ce roman qui n’est en rien triste, mais plein de bon sens et d’humanité.

Henri Vincenot est un merveilleux conteur. Je suis tombée sous le charme de son écriture précise, poétique et truculente qui fait revivre la Bourgogne d’autrefois. Ces hommes étaient pauvres, mais pas miséreux. Ils pouvaient vivre en autarcie, en puisant dans la nature nourritures et remèdes, échangeant les produits de leurs jardins ou de leurs fermes contre des produits produits par d’autres exploitations ou d’autres artisans.

Ce livre invite à se poser des questions sur ce que nous appelons le progrès. C’est un livre de sagesse.

Note: 5/5 coeur coeur
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Message  géromino Dim 16 Mai 2021 - 16:19

"Les chevaliers du chaudron"  folio 1987  220 pages       
                                        Henri VINCENOT (France) Th.jpg?u=https%3A%2F%2Ftse.mm.bing.net%2Fth%3Fid%3DOIP
                                        Le "chaudron" c'est ainsi que Vincenot appelle la chaudière qui alimente en vapeur les locomotives du XIXe siècle.
                                        On est au milieu du XIXe siècle. Le chemin de fer commence à faire de l'ombre aux transports traditionnels, que sont la diligence ou la batellerie. Joubert, un vieux colonel des Hussards ayant suivi Napoléon Bonaparte dans ses conquêtes, nostalgique d'un temps où le cheval est omniprésent, tente de s'opposer au progrès fulgurant du chemin de fer. Le mode de transport par le train est en passe de bouleverser de façon irrémédiable la société. La durée du voyage est l'argument décisif, tant  en ce qui concerne les déplacements commerciaux ou militaires, ou pourquoi pas pour une nouvelle forme de loisir, le tourisme.  
                                       Lazare Denizot est un mécanicien qui croit au progrès. Enthousiaste et passionné, il conduit sa machine avec sérieux et professionnalisme. Il va se heurter au vieux réactionnaire à demi-fou qui jure de combattre jusqu'à la mort l'avènement du chemin de fer. 
                                       Ce roman aux accents épiques et romanesques se passe une fois de plus en Bourgogne, terre natale de l'auteur. En plus d'une histoire d'amour (et même deux!) en fond de tableau, il porte un regard objectif sur l'irruption du progrès dans la société. On ne peut nier les bienfaits du rail dans le transport des gens et des marchandises, mais d'un autre côté, c'est tout un pan de la société qui va se trouver condamné à s'adapter ou à disparaître. Vincenot pointe aussi une réflexion sur les conditions de travail des premiers cheminots; car en effet, les patrons imposant une cadence de conduite au mépris de toute règle de sécurité (les conducteurs n'ayant aucune limite de temps de conduite, roulent parfois jusqu'au bord de l'épuisement), des accidents mortels peuvent se produire, et ce sont systématiquement les conducteurs qui sont tenus pour responsables, mis en cause et condamnés, parfois à de la prison. Des sections syndicales (souvent interdites) commencent à voir le jour afin de défendre les intérêts des travailleurs du rail. On voit tout de suite se profiler le combat social contre l'avidité du capitalisme.
                                        C'est une belle évocation de la vie du rail sous le Second Empire, avec en prime la langue simple et savoureuse de Vincenot.


Note: 4/5

_________________
                                                                                                                                                                              

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