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PATRICK MODIANO : La Petite Bijou

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PATRICK MODIANO : La Petite Bijou Empty PATRICK MODIANO : La Petite Bijou

Message  La petite Bijou Jeu 1 Jan 2015 - 20:15

La Petite Bijou, Patrick Modiano
 
Thérèse, une jeune fille de 19 ans croit reconnaître, dans le métro de Paris, sa mère qu’elle n’a pas vue depuis près d’une dizaine d’année. Celle-ci devait être « morte au Maroc » et fait donc l’effet d’un spectre à cette jeune fille fragile et totalement à la dérive. Thérèse la file dans le métro et découvre qu’elle habite un complexe d’appartement du côté de la porte de Vincennes. Elle semble aussi à la dérive et bien loin de la vie brillante de l’époque où elle se faisait appeler la comtesse Sonia O’Dauyé, connue aussi sous le nom de La Boche et de Trompe-la-Mort, et qu’elle appelait Thérèse, la Petite Bijou, son nom d’artiste…
 
Thérèse repérera de nouveau la « femme au manteau jaune » dans le métro et reprendra alors sa filature les jours suivants.  Elle poussera l’audace jusqu’à monter jusque devant sa porte, mais ne pourra aller plus loin tant la peur de glisser « au fond d’un puits » est grande : « Il avait fallu une douzaine d’année pour que la porte blanche à deux battants devienne cette vieille porte écaillée, sous la lumière Blafarde d’une ampoule, et que la petite plaque dorée où il était gravé : COMTESSE SONIA O’DAUYÉ, ne soit plus qu’une feuille de papier d’écolier barrée de ce simple nom : BORÉ. »
 
Traitée avec négligence, parfois maltraitée et par la suite abandonnée par sa mère, Thérèse a du mal à vivre et à prendre son envol. Comme si son corps était lesté de plomb. L’apparition fantômatique de Suzanne Boré, dite la comtesse O’Dauyé, n’a rien pour l’apaiser. Sans formation ni métier, vivotant de petits boulots, Thérèse aura nettement l’impression de revivre son enfance en prenant soin de la petite fille d’un couple bizarre et louche qui fait peu de cas d’elle, allant jusqu’à la laisser seule lorsqu’ils se rendent à leurs soirées mondaines : « Nous marchions dans l’allée qui longe le jardin d’Acclimatation, et la petite m’a pris la main pour traverser l’avenue en direction de la porte Maillot. « Tu habites loin ? » Elle m’avait posé cette question comme si elle espérait que je l’emmène chez moi. J’ai bien senti que je n’avais qu’un mot à dire pour qu’elle me suive et descende les marches et ne revienne plus chez ses parents. Je la comprenais bien. Il me semblait même que c’était dans l’ordre des choses. »
 
Logée dans le même hôtel que sa mère avait occupé dans sa jeunesse et situé à proximité de la place Blanche, Thérèse n’en fini plus de remuer les fantômes de son passé. La rencontre d’un étudiant de l’École des langues orientales la distraira néanmoins de ses chagrins et lui ouvrira d’autres perspectives. Plus tard une autre rencontre déterminante la sauvera du « néant » et lui permettra de naître une seconde fois.
 
Au fil de la lecture de ce très très beau et lancinant roman, l’angoisse nous étreint. Si le bonheur est souvent tributaire des « bonnes rencontres », nous tremblons devant la vulnérabilité de Thérèse et de toutes les « mauvaises rencontres » qu’elle pourrait faire. Toutefois, Modiano, nous fait la grâce, pour une fois, d’une fin heureuse et ouverte sur la vie.
 
Tout ce que j’aime des œuvres de Modiano se trouve dans ce roman : mélancolie, passé étouffant, couples suspects, jeune fille à sauver, parents indignes et autres chiens perdus. Tout cela cousu d’une fine dentelle où chaque mot est à sa place
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