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Joyce Carol Oates - Les Chutes

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Message  Mousseline Lun 2 Fév 2009 - 8:33

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Les Chutes coeur coeur coeur
(Seuil/Points, 2006, 552 pages)

Une jeune femme, Ariah Littell, passe sa lune de miel à Niagara Falls, New York. Le lendemain même de sa nuit de noces, son mari se suicide dans les Horseshoes Falls. Ariah, fille du révérend Littell de Troy, New York. Pourtant elle a su subjuguer l'homme le plus en vue de Niagara Falls qui se tient à ses côtés lors de la semaine où elle arpente les Chutes pour retrouver le corps de son mari.

Ça ce n'est que le début car il s'en passe des choses dans ce roman très riche à tout point de vue. Alors qu'on croit que l'auteur va s'arrêter sur un sujet en particulier, elle passe à autre chose. Mais le thème central est certainement l'opposion entre le Niagara Falls touristique et clinquant et celui des usines chimiques, la pollution qui détruit des vies. Deux mondes en opposition. Joyce Carol Oates a une façon de décrire les lieux qui fascine, on ressent l'atmosphère comme si on y était. On passe par les deux phases de développement de la région, touristique et industriel. Par ce livre, elle dénonce le comportement de ces industries et démontre comment les coupables sont protégés par le Pouvoir même.

Et c'est un sujet qui m'inspire beaucoup. Les deux faces de la médaille de l'industrialisation. Aujourd'hui c'est le développement de la technologie à une allure vertigineuse qui est au centre de nos vies... comment ne pas s'interroger et s'inquiéter.

Ariah est un personnage complexe, pleine de contradictions : ses hésitations, son pessimiste s'opposent avec le fait qu'elle soit autoritaire, intransigeante, excessive, trop fière. Tous les personnages sont complexes d'ailleurs sans doute parce que Joyce Carol Oates sait si bien les décrire et les analyser.

Dès le tout début, j'ai été happée par cette histoire, c'est l'écriture de Joyce Carol Oates qui fait toute la différence. Un style très intense, puissant, dramatique. Un roman qu'on peut quitter difficilement tant qu'on n'a pas tourné la dernière page.

Un coup de coeur pour moi!

Note : 5/5

p.s. Je recommande pour qui s'intéresse à l'industrialisation : Pauvre blanc de Sherwood Anderson

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Message  Chantal Mar 10 Fév 2009 - 15:07

LES CHUTES - Joyce Carol Oates
Points - 552 pages.


Ariah, fille de pasteur, fait un mariage tardif avec Gilbert, lui aussi fils de pasteur. Leur voyage de noces se fait aux chutes du Niagara. Après une nuit de noces assez ratée (le mariage était arrangé, et les mariés très peu au courant des choses du sexe), Ariah se réveille seule au petit matin. Profitant de son sommeil, Gilbert s'est suicidé en se jetant dans les chutes. Pendant sept jours, Ariah, remplie d'incompréhension et de culpabilité, va errer sur le site, jusqu'à ce que le corps soit retrouvé. Celle, surnommée par les journalistes "La Veuve Blanche" va être suivie et plus ou moins protégée par un brillant avocat, Dick Burnaby, totalement fasciné par cette femme tellement différente, "hors du temps et du monde"....

Une belle découverte pour moi que cet écrivain. J'ai lu les deux premières parties très rapidement, complètement captivée. La troisième partie m'a paru comporter quelques longueurs, mais elle conclue superbement le roman. Il règne dans ce livre une atmosphère, une ambiance bien particulière où le site des chutes, si fascinant, avec son humidité perpétuelle, ses embruns, sa brume, son grondement continuel, fait partie intégrante de l'histoire. L'auteur fait d'ailleurs de constants parallèles entre le cours tumultueux du Niagara, son point de non-retour jusqu'aux chutes finales, et les différentes vies de ses personnages. La psychologie, les sentiments et réactions de tous les personnages sont finement analysés, l'écriture, très intelligente, est très travaillée tout en restant très belle et très coulante. Et en plus d'une histoire captivante, l'auteur dénonce aussi dans ce roman, l'exploitation touristique forcenée du site, et son développement industriel sans souci de l'écologie et de la santé de ses habitants. Et c'est cela que j'aime beaucoup dans ce roman : une belle saga familiale avec un personnage fort de femme (Ariah) plein de qualités mais aussi de défauts, et un regard sans concession sur les milieux industriels qui font de l'argent au mépris de l'environnement, de la qualité de vie et de la santé humaine, ainsi que sur les milieux politiques très souvent impliqués dans ses "affaires" scandaleuses.

Un très bon roman, une lecture captivante. Un grand écrivain que je relirai.

5/5
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Message  Invité Mer 11 Fév 2009 - 18:08

Les chutes Joyce Carol Oates Poins/Seuil
552 P.

Dans un hôtel se situant dans le site des Chutes du Niagara,un jeune couple vient de passer sa nuit de noce.Le marié sort en catimini ,avec une idée bien précise de ce qu'il va faire,c'est à dire se jeter dans le gouffre des Chutes.Ariah,la jeune mariée séveille,étonnée d'être seule,elle ne s'inquiète pas mais le temps passant ,ellle s'affole,erre à sa recherche jusqu'au moment ou elle apprend que quelqu'un a vu un homme se jeter dans l'abîme.Pendant sept jours et sept nuits ,elle va veiller jusqu'à ce qu'on retrouve le corps.c'est alors que Dirk Burnaby,un jeune avocat la remarque,en tombe amoureux,Ariah,un peu folle et sauvage se laisse apprivoiser et va enfin connaître l'amour.Il se marient très vite au grand déplaisir de leus familles bourgeoises ,ils vont connaître dix ans de bonheur avec les trois enfants nés de leur union.Mais Dirk,l'avocat au grand coeur s'investit pour défendre une cause qui dérange beaucoup de gens,c'est à dire la pollution du sol près de l'école ou les enfants jouent,ce fait est dénoncé par une jeune femme dont une petite fille est morte de leucémie.Un procès a lieu mais des élites sont concernés et Dirk perd le procès ,il est radié du barreau et meurt dans un accident.Pour Ariah qui se sent maudite et trahie c'est le déshonneur et le malheur qui s'abattent sur elle et ses enfants.Elle les éduque dans cette idée,car elle se croit maudite et ses enfants vont subir ses excès les entraînant vers le malheur.Mais les années passent et ce sera à eux de chercher et découvrir la tragédie qui a détruit la vie de leurs parents...

L'héroîne à elle seule crée toute l'atmosphère du roman,cette femme dont le seul charme semble être bâti sur une volonté farouche,une détermination qui sont ses seuls principes,les enfants vont subir la débâcle de cette mère bizarre.Les thèmes principaux de ce roman,passion,trahison,folie et pollution....m'ont mise mal à l'aise à certains passages de ma lecture.La pollution causée par l'industrie en expansion que rien ne peut empêcher,les ravages qui sont toujours d'actualité avec des élites cupides et corrompus.Je l'ai lu avec intérêt me demandant jusqu'ou l'héroîne pourrait aller...... 4/5

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Message  Liza_lou Dim 15 Fév 2009 - 17:31

Les Chutes
(Philippe Rey, 505 pages)

Tu as pleuré Dirk Burnaby en secret, n'est-ce pas? Mais tu as interdit à ses enfants de le pleurer. Tu nous as privé de notre chagrin.

Les Chutes. Un grand roman; imposant de par sa force, sa présence, son intensité; de par l'attraction qu'il fait au lecteur, qui, hypnotisé, se sent irrémédiablement attiré comme un aimant dans la vie et le destin d'Ariah Littrell, veuve le lendemain de sa nuit de noce, lorsque son mari désespéré se jette dans les chutes du Niagara.

L'histoire aurait pu s'arrêter là; avec le long cheminement d'Ariah, devenue alors par la force des choses et le destin la mystérieuse "Veuve blanche des Chutes" qui fascine mais aussi dérange de par son comportement tous ceux qui la cotoient.

Fille de pasteur, Ariah se marie tard, à presque trente ans. Si ce mariage la tire d'un célibat qui lui faisait horreur, le fait de devenir veuve dès le lendemain de son mariage la remplit d'effroi. Pendant une longue semaine, Ariah va attendre, repoussant toutes les aides qui viendront à elles - parents, proches, inconnus comme ce Dirk Burnaby, avocat à Niagara Falls rapidement subjugué par le tempérament extraordinaire qu'il devine chez cette femme. Ariah se renferme, oublie volontairement le monde extérieur, pour demeurer, jusqu'au bout, une femme mariée et non pas une veuve suscitant de la pitié.

"Toute faiblesse lui inspire du dégoût, et la sienne le dégoût d'elle-même."

Ah cette pitié, Ariah, toute sa vie, refusera de la susciter chez tous ceux qu'elle croisera. Aussi bien venue de ses parents, qu'elle rejettera avec son veuvage en voulant vivre seule. Puis, plus tard, lors de sa déchéance, en refusant l'aide de tous, ou du moins, en refusant de la voir, de l'accepter. Refusant d'admettre et surtout, de s'admettre à elle-même, qu'elle puisse avoir besoin d'aide. Tout au long du roman, Ariah demeure une femme fascinante, fière, refusant la critique et l'échec et cherchant à tout prix à conserver autour d'elle sa famille dont elle est si fière.

"Ariah jouait du piano comme elle avait joué sa vie : avec une fluidité forcée, brillante, fragile, impeccable. [...] Lorsqu'elle faisait une fausse note, ses doigts se mouvaient si rapidement qu'on ne pouvait être certain de l'avoir entendue."

Persuadée après la mort de son premier mari d'être damnée, Ariah se raccrochera donc désespérément à sa famille, bien qu'elle soit convaincu qu'à un moment ou un autre, le bonheur qu'elle vit avec sa famille prendra fin. Et jamais Ariah ne pardonnera à Dick, son mari, de la "trahir", de trahir sa famille avec l'affaire de Love Canal. Celle-ci éclate dans les années 60 dans un Niagara Falls devenu riche et puissante, non plus grâce à seulement ses Chutes devenues un instrument de tourisme, mais de par son développement industriel inexorable et impitoyable. Oates pointe ici du doigt avec une maîtrise parfaite, les dérapages économiques sur la santé, l'écologie et le bien être des habitants vivant à coté des usines appartenant aux riches familles de Niagara Falls dont Dick Burnaby en fait parti. Un Dick Burnaby dégoûté de la corruption des élites dont la plupart sont faits de gens qu'il a toujours côtoyés et qui se jettera à corps perdu dans une bataille qui rapidement va le dépasser. Une bataille qui va tout bouleverser.

L'auteur a un vrai talent pour retranscrire les évènements; des années 50 à la fin des années 70, nous suivons donc le destin extraordinaire d'une femme somme toute banale et en même temps extraordinaire et de ses enfants, qui en grandissant, chercheront à découvrir la vérité. Le style est foisonnant, et tour à tour direct et étrange. Un style précieux et précis donc, pas toujours évident à lire mais qui entraîne le lecteur dans un tourbillon, comme celui dans lequel les Chutes entraîne ses victimes. Un grand roman, un de ceux qui vous bouleverse, vous remue. On ne ressort pas indemne après avoir lu Les Chutes; en fait, on ne ressort jamais indemne après avoir lu du Joyce Carol Oates.

Ma note : 5/5

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Message  petitemartine Jeu 26 Fév 2009 - 13:54

Les chutes de Joyce Carol OATES coeur coeur

Je découvre JC Oates à travers ce roman. Quelle plume ! Quel style à la fois moderne et classique, parfois dérangeant et déroutant. Une très belle écriture, une atmosphère tragique qui nous poursuit tout au long du roman.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ce livre : Allait-il traiter du suicide du mari d'Ariah? d'une histoire d'amour ? Des chutes ? etc...
Finalement ce roman est très riche et JC Oates nous emmène dans plusieurs histoires de "chutes" en tout genre....
Ariah, "jeune" épouse à la suite d'un mariage arrangé, perd son mari qui se jette dans les chutes dès sa nuit de noces à Niagara Falls.
Je me suis alors questionnée sur la cause de ce suicide : une homosexualité non avouée et non avouable à l'époque ! Et je pensais que ce thème allait être développé dans le livre....
Pas du tout, JCO nous entraine alors dans une histoire d'amour, un véritable coup de foudre, entre Ariah "Veuve Blanche des chutes" qui va errer pendant une semaine à la recherche de son défunt mari et un bel et brillant avocat Dirk Burnaby qui se trouve alors sur place.
On se dit alors que la tragédie est derrière eux, que - malgré le désaccord de leurs familles respectives- ces deux amoureux vont vivre une belle histoire d'amour : " ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants..." 3 enfants en fait !
Malgré une belle famille qui déteste Ariah, le couple se soutient et Dirk ne peut rien refuser à Ariah...
Tout va bien jusqu'à ce que Dirk soit entrainé et même noyé dans une sordide et difficile histoire concernant les industries chimiques et leurs ravages sur la santé des populations modestes de la ville. JC Oates en profite alors pour dénoncer ces complots
entre industriels et autorités de la ville par le biais du mari d'Ariah avocat qui se battra jusqu'à sa chute pour
en dénoncer les abus.
On suivra donc Ariah, ses joies,ses peurs, ses angoisses et ses déceptions, dans son rôle de mère de trois enfants et de femme sur quelques décennies.
On suivra également ses enfants - aux personnalités toutes différentes- qui peu à peu grandissent dans l'ombre des chutes, évoluent et se posent eux-aussi des questions...
On suivra aussi le développement touristique et industriel de Niagara Falls à travers l'histoire de cett famille.
J'ai été impressionnée par la
qualité et la richesse des portraits psychologiques des personnages :
Ariah est une héroïne à la personnalité très complexe à la fois sympathique et antipathique !
Le livre est suffisamment long pour qu'on ait le temps de bien
s'imprégner de l'ambiance des chutes, de toute cette vie qui s'articule
autour de ce lieu ma foi assez mythique, qui attire Ariah et sa famille mais aussi des millions de touristes...

Ce fut donc une très bonne lecture. Une très belle plume. J'ai vraiment beaucoup aimé l'atmosphère assez "pesante et oppressante " qui se dégage de cette histoire.

Ma note : 5/5
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Message  aBeiLLe Dim 1 Mar 2009 - 12:12

4e couverture:

Veuve au matin d’une nuit de noces hallucinante, lorsque son époux, un jeune pasteur, se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara, Ariah Littrell se considère désormais comme vouée au malheur. Pourtant, au cours de sa semaine de veille au bord de l’abîme, en attendant qu’on retrouve le corps de son mari d’un jour, La Veuve blanche des Chutes (ainsi que la presse l’a surnommée avant d’en faire une légende) attire l’attention de Dirk Burnaby, un brillant avocat au cœur tendre, fasciné par cette jeune femme étrange.
Une passion improbable et néanmoins absolue lie très vite ce couple qui va connaître dix ans d’un bonheur total avant que la malédiction des Chutes s’abatte de nouveau sur la famille.
Désamour, trahison, meurtre? C’est aux enfants Burnaby qu’il reviendra de découvrir les secrets de la tragédie qui a détruit la vie de leurs parents. Une quête qui les obligera à affronter non seulement leur histoire personnelle mais aussi un sombre épisode du passé de l’Amérique : les ravages infligés à toute une région par l’expansion industrielle gigantesque des années 50 et 60, expansion nourrie par la cupidité et la corruption des pouvoirs en place.
Un roman aussi beau et tumultueux que ces Chutes au charme maléfique.


À travers les défis sociaux, économiques et environnementaux de cette époque, Joyce Carol Oates dresse le portrait de l’Amérique des années 50 à 70. L’histoire se déroule dans la petite ville touristique de Niagara Falls. On y suit le quotidien des membres de la famille Burnaby, qui vivent des relations familiales difficiles. Une des forces de l’auteure est la maîtrise avec laquelle elle construit ses personnages tous très complexes et intenses.

Dans ce roman, Joyce Carol Oates ne fait pas que raconter, elle dénonce avec cynisme le comportement des industries qui polluent sans vergogne et laisse mourir la population, caché derrière les autorités qui les protègent sans remords. Il règne dans ce livre une atmosphère oppressante et intense à la manière de ces Chutes, point central de cette saga familiale. Un style déroutant, dramatique et intense, à la façon Oates. Un roman très riche. J’ai trouvé par contre quelques longueurs mais rien pour nuire à mon plaisir. À mon avis, Joyce Carol Oates est une auteure incontournable. Elle tient une place de choix dans le palmarès de mes auteurs favoris. Et ça tombe bien car elle est une écrivaine très prolifique. Quel bon choix d'auteur du mois!

4/5

Extraits :

« Les Chutes exerçaient néanmoins un charme maléfique, qui ne faiblissait jamais. Lorsque vous grandissiez dans la région du Niagara, vous saviez. L’adolescence était l’âge dangereux. La plupart des gens du cru se tenaient à l’écart des Chutes et ne risquaient donc rien. Mais si vous approchiez trop près, même par curiosité intellectuelle, vous étiez en danger : vous commenciez à avoir des pensées qui ne vous ressemblaient pas, comme si le tonnerre des eaux pensait pour vous, vous dépossédait de votre volonté. » p.72


« On a envie de leur faire mal, parfois. À ceux qui vous aiment trop. » p.336


« Le jeune homme au crâne rasé communiquait autant par le silence que par la parole. Par des marmonnements, des grimaces, des haussements d’épaule, des grognements. Il soupirait, il grattait son crâne rasé. Il était toujours en train de tirer sur le col effiloché d’un tee-shirt, comme si ses vêtements informes étaient trop étroits. Il souriait de biais, avec l’air de douter qu’un sourire de lui fût le bienvenu. Il y avait de l’éloquence chez Stonecrop si on savait le déchiffrer. Il y avait de la subtilité dans son être, si gauche, si muet et menaçant qu’il pût paraître aux autres. » p.474-475
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Message  Philcabzi Sam 7 Mar 2009 - 0:56

Les Chutes
Ed. Philippe Rey, 2005 c2004, 505 pages, ISBN 2-84876-034-6
Titre original: The Falls (traduit de l'américain par Claude Seban)

Ma note : 2.5/5

Mon avis:
Je l'avoue, j'ai lu, ou plutôt survolé les cent dernières pages parce que j'avais envie d'en finir avec ce livre. Pourtant le début était prometteur et j'appréciais vraiment ma lecture mais j'en suis arrivée à me lasser des états d'âmes d'Ariah et je referme le livre en détestant franchement cette femme. Les répétitions constantes de certains sujets (damnation, malédiction, femme rousse et frêle, etc) m'ont fait décrocher et le survol d'autres sujets (pollution, corruption) m'ont laissé sur ma faim. Bref, loin d'être un coup de cœur pour moi.

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Message  zeta Lun 16 Mar 2009 - 18:48

Quand elle se réveille au matin de sa nuit de noce, seule dans la chambre d’hôtel de Niagara Falls où elle est venue passer sa lune de miel, Ariah devine tout de suite, instinctivement, que son mari l’a abandonnée. Elle ne se doute cependant pas que celui-ci, écrasé par le poids d’un secret (dont on devine aisément la teneur), s’est suicidé, se jetant à l’aube dans les chutes de Horseshoe falls, celles dont on ne ressort pas vivant.

Pendant sept jours, hagarde, maintenant une distance faite d’absence et d’orgueil avec tous ceux qui veulent la secourir, la jeune femme va guetter l’improbable retour d’un mari que pourtant elle n’aime pas. Ne s’apercevant pas, tant sa honte est grande d’être ainsi délaissée irrévocablement par le mari qu’elle désespérait de trouver un jour, qu’un très bel homme dès leur première rencontre est tombé amoureux d’elle. Un bel et honnête homme ce Dirk Burnaby dont la passion naissante est fouettée par l’indifférence que lui témoigne cette frêle Ariah dont il devine pourtant le tempérament de feu.

Alors voilà : je suis moi aussi quasiment tombée amoureuse de ce roman, un roman dont je craignais dans les premières pages qu’il ne soit bien morose. L’écriture me plaisait mais cette héroïne au comportement névrotique, cette atmosphère très lourde pendant les sept jours qu’elle passe à attendre que le corps de son époux refasse surface, harcelée par les journalistes, complètement fermée aux autres, j’ai craint que le roman ne s’enlise dès le départ dans une intrigue bien lugubre.

Et puis non, après vient la période si fraiche, si passionnée, si joyeuse, de son nouvel amour et l’on se prend à espérer que la vie du jeune couple va effacer tous les doutes et les appréhensions d’une héroïne intransigeante, égoïste, insensible parfois, fière à l’excès pas toujours sympathique mais ardente et entière.

Je ne voudrais pas en dire plus mais c’est difficile de ne pas avoir envie de raconter tout ce qui se passe dans ce roman qui mélange tant de sujets divers en conservant pourtant notre pleine attention. Ce qui se passe à Niagara Falls concernant l’environnement est tout aussi important que l’histoire des êtres.

Pour résumer : une histoire solide et mouvementée, des personnages réalistes qu’on aime ou/et qu’on déteste, des informations intéressantes sur des scandales d’un passé pas si lointain, une alternance d’événements gais et triste à l’image de la vie. Il y a tout dans ce livre pour combler un lecteur.
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Message  Chantal Lun 16 Mar 2009 - 19:33

Very Happy biere
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Message  Mariselya Mar 17 Mar 2009 - 21:38

Philcabzi a écrit:Les Chutes
Ed. Philippe Rey, 2005 c2004, 505 pages, ISBN 2-84876-034-6
Titre original: The Falls (traduit de l'américain par Claude Seban)

Ma note : 2.5/5

Mon avis:
Je l'avoue, j'ai lu, ou plutôt survolé les cent dernières pages parce que j'avais envie d'en finir avec ce livre. Pourtant le début était prometteur et j'appréciais vraiment ma lecture mais j'en suis arrivée à me lasser des états d'âmes d'Ariah et je referme le livre en détestant franchement cette femme. Les répétitions constantes de certains sujets (damnation, malédiction, femme rousse et frêle, etc) m'ont fait décrocher et le survol d'autres sujets (pollution, corruption) m'ont laissé sur ma faim. Bref, loin d'être un coup de cœur pour moi.

J'ai lu ce livre il y a déjà plus d'un an après qu'il ait été choisi comme livre du mois dans un autre forum (Doriane). Et le même sentiment que toi avec Ariah, qui m'horripilait et j'ai failli abandonner ce livre; je n'ai poursuivi qu'après avoir vu de nombreuses critiques assez élogieuses. J'ai nettement préféré les personnages masculins dans ce livre (même le 1er mari d'Ariah-.
Mais je remarque que chez JCO, j'ai laissé de côté "Mère disparue", il y a toujours ce côté "agaçant" "gnan-gnan" chez les femmes (enfin certaines femmes).D'ailleurs idem avec un titre jeunesse que j'ai lu dernièrement "Nulle et grande gueule" (la mère). Ce petit côté "desperate housewife" des années 60_70 n'est pas une bonne amorce pour moi, cela a tendance à me refroidir et à me mettre sur les nerfs. Mais quelle différence avec la mère de Garp (>Irving), n'est-ce pas Phil ?
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Message  Philcabzi Mer 18 Mar 2009 - 1:13

Tout à fait Mariselya! La mère de Garp a un fort caractère, est un peu fêlée, mais tout de même attachante. J'ai trouvé que le personnage d'Ariah était trop primaire, qu'elle ne possèdait que peu de personnalité, qu'elle n'était caractérisée que par son entêtement à se croire damnée. Par contre j'ai bien aimé Dirk et les garçon, Chandler et Royall.

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Message  zeta Mer 18 Mar 2009 - 10:14

Je suis d'accord avec vous Ariah est détestable quand elle rejette son mari au lieu de le soutenir dans sa cause, quand elle manipule ses enfants et les coupe de leur père, ou les condamne à la médiocrité pour les garder près d'elle. En fait sa malediction c'est ses névroses son pessimisme, c'est la cause de son inaptitude au bonheur. Elle a un besoin effréné de perfection et d'absolu irréalisable ; ce qui nous la rend attachante c'est le moment où elle vit pleinement son nouveau bonheur avec Dirk avec le même besoin d'absolu. Dès que les choses, les êtres ne sont plus ce qu'elle exige d'eux, elle se referme sur son égocentrisme et là, elle est odieuse.
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Message  Liza_lou Mer 18 Mar 2009 - 11:11

Tout à fait d'accord avec ton avis Zeta : pour moi, Ariah est une perfectionniste névrosée, ce qui fait que de toutes manières, la vie qu'elle mènera ne sera jamais en accord avec l'idéal qu'elle s'est fixée en elle. D'où sa fierté et son égoïsme intransigeant et le fait qu'elle demande et recherche à tarvers ses enfants une nouvelle perfection que, eux, vont finir par rejetter.

Je tiens également à dire que pour moi, le personnage d'Ariah m'a semblée assez compréhensible; je l'ai comprise en lisant ce roman, peut-être parce mine de rien, je suis peut-être un peu comme elle!
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Message  mieldorado Mar 24 Mar 2009 - 23:45

Les Chutes

L'auteur m'était inconnue jusqu'à ce qu'elle devienne auteur du mois de mars et que je découvre un de ces livres dans ma bibliothèque. J'ai longtemps reporté cette lecture mais je peux enfin rendre un avis sur ce livre.

Quel plus beau lieu que les chutes de Niagara, lieu des amoureux, pour situer le voyage de noces d'un jeune couple et célébrer l'amour. Hélas, pas réellement d'amour et de sentiments profonds entre Ariah Littrell, fille de pasteur longtemps célibataire, et Gilbert Erskine, passionné de vieux fossiles. Ce qui devait être le début d'une vie de couple tourne vite à la solitude pour Ariah, lorsque son jeune époux décide de se précipiter dans les chutes pour en finir avec la vie. A peine épouse, elle devient alors la Veuve Blanche des Chutes à la recherche du corps de son mari disparu. Qui aurait pu croire qu'elle attirerait le regard du brillant avocat Dirk Burnaby, fasciné par cette femme si différente des autres ?

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en suivant la vie de Ariah Littrell et de sa famille. Tous les ingrédients sont réunis pour que la "mayonnaise prenne". D'abord, un décor fascinant avec les Chutes de Niagara Falls, qui jouent le rôle d'un personnage à part entière, tantôt charmeuses et envoûtantes, tantôt menaçantes et destructrices, fascination et répulsion s'exercent. La psychologie des personnages est rendue de manière remarquable : on découvre les personnages de l'intérieur et de l'extérieur. Le personnage principal est Ariah, femme aux multiples facettes. Plutôt fragile et vulnérable face au mariage et à la vie au début du roman, elle devient une amante passionnée dans les bras de Dirk Burnaby, pour finalement camper un rôle de mère aimante et "désaimante" jusque la fin du roman. A cette histoire de famille lourde de secrets et de non-dits, se mêle une intrigue politico-judiciaire, qui nous plonge dans un monde de corruption où les gens les plus modestes ont peu de moyens de faire entendre leurs voix face aux patrons d'usines chimiques. L'écriture de JCO est superbe, du moins la traduction qui est faite du roman est superbe.

En d'autres termes, c'est une belle découverte, pour un livre acheté au hasard des rayons d'une librairie. Je récidiverai peut-être dans la lecture d'un autre roman de JCO, un jour...

5/5 coeur
mieldorado
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joyce carol oates - Joyce Carol Oates - Les Chutes Empty Re: Joyce Carol Oates - Les Chutes

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