Gwendolyn CHABRIER (France)

Professeur de littérature américaine et comparée aux universités de Rouen et de la Sorbonne. Elle publie des biographies d’écrivains et des romans.

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Derrière les barbelés

Un jeune adolescent juif de Riga vit la conquête de la Lettonie par les soviétiques, l’invasion allemande, le ghetto, la déportation et les camps. Il survit et raconte son expérience à un psychothérapeute des décennies plus tard.
 
L‘auteure a voulu raconté l’expérience de Georges Schwabe, adolescent juif de Riga, survivant de camps de Lettonie et de Pologne. Le livre est un hybride entre un récit et un documentaire, mais selon moi rate sur les deux plans. À courir deux lièvres à la fois… Si le lecteur s’intéresse au récit du jeune homme, il décroche lorsqu’il pleut des statistiques. D’un autre côté, le lecteur qui veut s’informer sera irrité pendant les passages romantiques. Le style est généralement plat, factuel, avec néanmoins des tentatives de lyrisme, mais celles-ci jurent désagréablement avec le reste, ratant leur objectif. Le livre est fortement référencé, et je soupçonne que l’édition s’est faite d’une perspective de document de référence plutôt que d’œuvre littéraire. On a vérifié les faits et les sources plutôt que travaillé le style. Par exemple, il y a des phrases alambiquées comme « Nous les brulions [les poux] avec une chandelle qui faisait des traces sur les murs. » Qu’est-ce qui fait la trace, la chandelle ou la brûlure? Et pourquoi mentionner la trace, ça ne rime à rien avec avant ou après? Mais le pire exemple est à la page 170, où l’on retrouve deux fois la même phrase, au début et à la fin du paragraphe. Ce n’est pas une figure de style, c’est une répétition non éditée. La construction est parfois aussi étrange : alors que le récit est rendu à la fin de la guerre, on ramène des faits ou des statistiques du début de la guerre, même si le lien est ténu. Le livre se cherche aussi parce qu’il cherche à décrire un élément précis (le sort des Juifs de Lettonie), mais aussi l’ensemble (décrire la faste des dirigeants nazis, la personnalité d’Hitler). Encore une fois, à courir plusieurs lièvres…
 
2,5/5

le réaliste-romantique