Sadie JONES (Royaume-Uni)

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Les petites guerres
2012
 
En 1956, le major britannique Hal Trahene débarque à Chypre avec sa femme et leurs jumelles de 16 mois. Les militaires Britanniques en ont plein les bras, car ils doivent contenir les mouvements de rébellions indépendantistes. Mais dans ces situations, les armées officielles sont toujours perdantes, car elles ne parviennent pas à distinguer leurs ennemis de la population civile innocente, les bavures s’ensuivent inévitablement. Trahene est témoin d’horreurs, commises autant par les terroristes que ses confrères. Ses proches se retrouvent même au cœur d’un incident. Dans ces conditions, que signifie l’engagement du militaire? Sa famille et son couple vont-ils survivre à l’épreuve?
 
Je ne connaissais rien de l’occupation britannique de l’île et du conflit qui a mené à l’indépendance de l’île. Dès le départ, l’auteure établit des liens avec d’autres situations d’occupation contemporaines, avec de la torture par simulation de noyade et la qualification de tout combattant comme « terroriste ». Le roman est, dans son ensemble, bon, mais il y a des hauts et des bas. Au début, je m’ennuyais un peu, je trouvais le récit convenu. Mais à un certain moment, j’ai découvert, à mon grand plaisir, une couche additionnelle de complexité. Le héros ne joue justement pas le héros justicier attendu devant les horreurs. Les conjoints ne se comprennent plus, ils vivent chacun une épreuve, mais ne veulent ou ne peuvent en parler à l’autre, ce qui les éloignent encore plus l’un de l’autre. Le soldat qui souffre de ce « petit » conflit insurrectionnel se sent lâche par rapport à ses ancêtres, vétérans des deux grandes guerres mondiales. La fin est surprenante, mais elle s’étire, ce qui m’aurait fait apprécier une conclusion du récit plus tôt. Au total, une lecture intéressante.
   
3,5/5

le Réaliste-romantique