Martin SMAUS (République Tchèque)
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Martin SMAUS (République Tchèque)
(de l'éditeur)
Martin Smaus est né à Jiblava au sud-est de Prague en 1965. Après des études d'électro-technique il s'installe à Odry na Novojicinsku, où il vit avec son épouse et leurs deux enfants. Il travaille actuellement comme technicien hospitalier. "Petite, allume un feu" est son premier roman, récompensé à sa sortie en 2005 par le prix du Club du Livre; il sera ensuite lauréat du prix Magnesia Litera dans la catégorie "Découverte de l'année".
En choisissant pour héros un Tzigane et sa famille, Martin Smaus ose aborder, dans un style qui lui est propre, une réalité sociale qui dérange et nous offre ainsi un roman unique en son genre dans la littérature contemporaine.
Martin Smaus est né à Jiblava au sud-est de Prague en 1965. Après des études d'électro-technique il s'installe à Odry na Novojicinsku, où il vit avec son épouse et leurs deux enfants. Il travaille actuellement comme technicien hospitalier. "Petite, allume un feu" est son premier roman, récompensé à sa sortie en 2005 par le prix du Club du Livre; il sera ensuite lauréat du prix Magnesia Litera dans la catégorie "Découverte de l'année".
En choisissant pour héros un Tzigane et sa famille, Martin Smaus ose aborder, dans un style qui lui est propre, une réalité sociale qui dérange et nous offre ainsi un roman unique en son genre dans la littérature contemporaine.
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géromino- Nombre de messages : 5569
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Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Martin SMAUS (République Tchèque)
"Petite, allume un feu..." Editions des Syrtes 2008 356 pages
Cette histoire se déroule dans ce qui s'appelait la Tchécoslovaquie, pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Quelques pages au plus mentionnent des faits produits pendant la deuxième Guerre Mondiale (les déportations nazies); l'essentiel se passe donc sous différents régimes: l'influence soviétique, l'invasion russe et l'Indépendance, puis la partition entre les deux pays (Rép. Tchèque et Slovaquie).
Il est question d'une famille Tzigane, les Dunka, habitant misérablement le hameau de Poljana perdu au fin fond du pays, à l'extrème est, au milieu des collines et des forêts, là où vivent en plus ou moins bonne entente un brassage de populations, blanches -ruthènes, polonais, slovaques, tchèques- et... tziganes.
Le petit Andrejko est encore tout jeune quand son père charge l'oncle Fero de l'emmener à Prague pour lui apprendre "le métier". Le pauvre enfant ne se console pas d'avoir été arraché à sa mère douce et aimante. Andrejko est habile de ses mains et n'a pas son pareil pour la "fauche". Mais il se lasse vite de cette vie de larcins. Un passage en maison de correction puis l'amour d'une jeune "blanche" lui font comprendre qu'une autre vie que celle que mènent ses cousins est envisageable. Malheureusement, alors que tout lui réussit (il a trouvé un très bon emploi à la brasserie), il est agressé par des jeunes blancs qui ne voient pas d'un bon oeil sa relation amoureuse. Andrejko ne doit son salut qu'à un dramatique coup de couteau, pour se défendre. Le jeune décède; Andrejko est incarcéré...
Andrejko, comme tout Tzigane, porte en lui (et sur son visage, ses cheveux, son allure, dans sa culture...) cette marque indélébile qui le différencie des "Blancs" (dans le livre, Smaus parle réellement des Blancs, en opposition aux Tziganes à la peau brune et aux cheveux noirs). Cet ostracisme poussé jusqu'à la haine, l'oblige à vivre en marge des "gadjé" (terme que leur donnent les Tziganes). Bien peu lui accorderont leur confiance et croiront en lui. Andrejko symbolise ce désir fort de s'intégrer dans un monde qui est pourtant hostile; trop de différences séparent ces deux cultures qui paraissent parfaitement incompatibles.
"Les Dunka ne voulaient faire de mal à personne: ils voulaient vivre. Et ils vivaient comme ils en avaient l'habitude depuis des siècles, oubliant la veille et ne voulant pas savoir ce que leur apporterait le lendemain"...
"Quant au repas préparé dans une cuisine minuscule, comment peut-il être au goût de gens habitués aux chaudrons noircis par la fumée, à l'odeur de la graisse fondue, des poules grillées telles quelles, avec leurs plumes, dehors, sur le feu? Comment l'oeil peut-il se réjouir de la chaleur rayonnante et excessive des charbons coupants? Et l'été, aucun chauffage ne fonctionne, on sectionne le tuyau en quelques minutes et la bouteille de gnôle aura vite fait de vous réchauffer en rentrant de la décharge... Et même ces portes brûlées ne manquent à personne , parce que les nôtres ne peuvent s'enfermer dans aucune chambre, dans aucun réduit. Au contraire, ils ont besoin d'espace, pour pouvoir rencontrer les autres et garder un oeil sur eux, s'asseoir avec eux à table, parler et chanter ou bien même seulement se toucher en silence, respirer et vivre..."
Anrdejko reviendra dans son village d'enfance, Poljana, pour retrouver sa mère, sans succès; retournera à Prague auprès de ses oncles, tantes cousins, puis retournera une fois encore, fuyant la justice et des conditions de vie qui lui répugnent, tenter de retrouver ses racines et s'installer avec sa petite cousine et fonder une famille. Mais la haine et l'injustice auront toujours raison des plus faibles...
C'est un magnifique roman et les thèmes qui y sont présents parlent d'amour et de liberté; la liberté de vivre chacun y a droit. Ne peut-on pas laisser tomber les différences sociales, culturelles, ethniques...? C'est un livre qui m'a fait réfléchir aussi, en portant un regard différent vers ces communautés Rom que l'aperçoit ici ou là, faisant la manche à la sortie des magasins, dans la rue. Et qu'on ne connait pas.
Note: 5/5
Cette histoire se déroule dans ce qui s'appelait la Tchécoslovaquie, pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Quelques pages au plus mentionnent des faits produits pendant la deuxième Guerre Mondiale (les déportations nazies); l'essentiel se passe donc sous différents régimes: l'influence soviétique, l'invasion russe et l'Indépendance, puis la partition entre les deux pays (Rép. Tchèque et Slovaquie).
Il est question d'une famille Tzigane, les Dunka, habitant misérablement le hameau de Poljana perdu au fin fond du pays, à l'extrème est, au milieu des collines et des forêts, là où vivent en plus ou moins bonne entente un brassage de populations, blanches -ruthènes, polonais, slovaques, tchèques- et... tziganes.
Le petit Andrejko est encore tout jeune quand son père charge l'oncle Fero de l'emmener à Prague pour lui apprendre "le métier". Le pauvre enfant ne se console pas d'avoir été arraché à sa mère douce et aimante. Andrejko est habile de ses mains et n'a pas son pareil pour la "fauche". Mais il se lasse vite de cette vie de larcins. Un passage en maison de correction puis l'amour d'une jeune "blanche" lui font comprendre qu'une autre vie que celle que mènent ses cousins est envisageable. Malheureusement, alors que tout lui réussit (il a trouvé un très bon emploi à la brasserie), il est agressé par des jeunes blancs qui ne voient pas d'un bon oeil sa relation amoureuse. Andrejko ne doit son salut qu'à un dramatique coup de couteau, pour se défendre. Le jeune décède; Andrejko est incarcéré...
Andrejko, comme tout Tzigane, porte en lui (et sur son visage, ses cheveux, son allure, dans sa culture...) cette marque indélébile qui le différencie des "Blancs" (dans le livre, Smaus parle réellement des Blancs, en opposition aux Tziganes à la peau brune et aux cheveux noirs). Cet ostracisme poussé jusqu'à la haine, l'oblige à vivre en marge des "gadjé" (terme que leur donnent les Tziganes). Bien peu lui accorderont leur confiance et croiront en lui. Andrejko symbolise ce désir fort de s'intégrer dans un monde qui est pourtant hostile; trop de différences séparent ces deux cultures qui paraissent parfaitement incompatibles.
"Les Dunka ne voulaient faire de mal à personne: ils voulaient vivre. Et ils vivaient comme ils en avaient l'habitude depuis des siècles, oubliant la veille et ne voulant pas savoir ce que leur apporterait le lendemain"...
"Quant au repas préparé dans une cuisine minuscule, comment peut-il être au goût de gens habitués aux chaudrons noircis par la fumée, à l'odeur de la graisse fondue, des poules grillées telles quelles, avec leurs plumes, dehors, sur le feu? Comment l'oeil peut-il se réjouir de la chaleur rayonnante et excessive des charbons coupants? Et l'été, aucun chauffage ne fonctionne, on sectionne le tuyau en quelques minutes et la bouteille de gnôle aura vite fait de vous réchauffer en rentrant de la décharge... Et même ces portes brûlées ne manquent à personne , parce que les nôtres ne peuvent s'enfermer dans aucune chambre, dans aucun réduit. Au contraire, ils ont besoin d'espace, pour pouvoir rencontrer les autres et garder un oeil sur eux, s'asseoir avec eux à table, parler et chanter ou bien même seulement se toucher en silence, respirer et vivre..."
Anrdejko reviendra dans son village d'enfance, Poljana, pour retrouver sa mère, sans succès; retournera à Prague auprès de ses oncles, tantes cousins, puis retournera une fois encore, fuyant la justice et des conditions de vie qui lui répugnent, tenter de retrouver ses racines et s'installer avec sa petite cousine et fonder une famille. Mais la haine et l'injustice auront toujours raison des plus faibles...
C'est un magnifique roman et les thèmes qui y sont présents parlent d'amour et de liberté; la liberté de vivre chacun y a droit. Ne peut-on pas laisser tomber les différences sociales, culturelles, ethniques...? C'est un livre qui m'a fait réfléchir aussi, en portant un regard différent vers ces communautés Rom que l'aperçoit ici ou là, faisant la manche à la sortie des magasins, dans la rue. Et qu'on ne connait pas.
Note: 5/5
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géromino- Nombre de messages : 5569
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Re: Martin SMAUS (République Tchèque)
Géromino, tes lectures m'inspirent beaucoup en ce moment !
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Re: Martin SMAUS (République Tchèque)
Merci Cyrielle !
Après avoir acheté "Les dépossédés", je cherchais des auteurs pour le challenge Europe, dans cette veine de témoignage sur les horreurs qu'ont commis les nazis. En poche, il n'y pas beaucoup de choix, je me suis rabattu sur la médiathèque. A vrai dire, je pensais que ce livre aurait traité davantage de cette période sinistre, mais il se trouve que cela ne représente que cinq ou six pages. Pas grave, j'ai trouvé tellement d'autres sources d'intérêt: l'histoire de ces Tziganes bien sûr, mais aussi une sublime description du pays, de sa campagne, ses forêts, ses habitants, etc... Il y a quelque chose de fort qui se dégage de ce récit; je suis sûr qu'il te plairait, ainsi qu'à d'autres rats.
Après avoir acheté "Les dépossédés", je cherchais des auteurs pour le challenge Europe, dans cette veine de témoignage sur les horreurs qu'ont commis les nazis. En poche, il n'y pas beaucoup de choix, je me suis rabattu sur la médiathèque. A vrai dire, je pensais que ce livre aurait traité davantage de cette période sinistre, mais il se trouve que cela ne représente que cinq ou six pages. Pas grave, j'ai trouvé tellement d'autres sources d'intérêt: l'histoire de ces Tziganes bien sûr, mais aussi une sublime description du pays, de sa campagne, ses forêts, ses habitants, etc... Il y a quelque chose de fort qui se dégage de ce récit; je suis sûr qu'il te plairait, ainsi qu'à d'autres rats.
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géromino- Nombre de messages : 5569
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Re: Martin SMAUS (République Tchèque)
Je l'ai trouvé d'occaz, pas cher et très bon état sur internet alors j'ai craqué
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Re: Martin SMAUS (République Tchèque)
Veinarde!
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géromino- Nombre de messages : 5569
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