Sorj CHALANDON (France)
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Lacazavent: c' est une façon de voir, en effet. La reflexion m'ayant agacée au plus haut point (et il y en a eu un certain nombre) c'est l'expression de 'la beauté terrible", à la fin d'un chapître (je n'ai pas le livre sous les yeux) or qu'implique cette terrible beauté? D'accepter que son lieu serve de planque: on y cache de l'argent et ce dans un but meurtrier. Désolée, mais le côté minable d'Antoine est une chose, cette belle figure de style en est une autre. Pour tout t'avouer, il y a bien des héros qui m'ont agacée: l'étranger de Camus, auquel j'aurais volontiers retourné quelques claques afin de le pousser à réagir, Solal d'Albert Cohen, un peu trop fier de lui, ce qui ne m'empêche pas de trouver ces livres merveilleux...
Cela étant, je conçois parfaitement que ce roman puisse plaire, apreès tout, nos critiques n'engagent que nous-mêmes...
Cela étant, je conçois parfaitement que ce roman puisse plaire, apreès tout, nos critiques n'engagent que nous-mêmes...
Invité- Invité
Re: Sorj CHALANDON (France)
Le quatrième mur
Sorj Chalandon
Grasset 21 août 2013
327 pages
Quatrième de couverture
« L'idée de Sam était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne... »
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne... »
Mon avis
Que d’émotions en lisant ce roman bouleversant écrit avec justesse et une certaine force d’esprit, c’est l’homme et la violence, renonçant ou approuvant, cela bien décrit avec la netteté des mots, des images éprouvantes et poignantes Un superbe roman sur l’espoir, l’amitié, l’amour et l’engagement, quel qu’il soit. Au milieu des gravats, Antigone sera Imane, la Palestinienne. Créon sera Charbel, le Chrétien. Hémon, Nakad le Druze. Et il y aussi Nabil, Nimer, Hussein et Khadija, les Chiites. Le théâtre, les mots, plus forts que la guerre, jouer Antigone, folie, car, bien sûr, le théâtre ne peut changer le cours du monde, cette belle aventure, est –elle possible ?, car l’horreur bien réelle surgit, Israël bombarde Beyrouth. Et ce n’est plus du théâtre, hélas !, un avion, un deuxième avion, les bombes explosent, les cris des gens, le sang versé, les tombes, les larmes qui suintent, les maisons détruites, les hordes apeurées. Elle est là avec un vacarme qui brisent les crânes, écrasent les yeux, serrent les gorges jusqu’à ce que l’air renonce. Pour nous, ce sont des pans d’histoire oubliés, pas sûre, car ce « Quatrième Mur » avec son final bouleversant force à ouvrir les yeux, à regarder la vie telle qu’elle est…Une histoire ou l’on confond les idéaux et la réalité, écrite sans concession, qui nous immerge complètement dans un monde ou les morts succèdent aux morts, un roman magnifique et désespéré. Le Quatrième Mur est le récit d'une utopie et une ode à la fraternité, une histoire certes qui ne se laissera pas oublier par l’émotion intense que j’ai ressentie en lisant ce livre que je recommande vivement….5/5
lalyre- Nombre de messages : 5781
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Re: Sorj CHALANDON (France)
J' avais peur d' être déçu, je vais peut-être me laisser tenter finalement
Merci Lalyre
Merci Lalyre
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Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Sorj CHALANDON (France)
Retour à Killybegs - Sorj Chalandon
Grasset - 336 pages
Quatrième de couverture
Maintenant que tout est découvert, ils vont parler à ma place. L’IRA, les Britanniques, ma famille, mes proches, des journalistes que je n’ai même jamais rencontrés. Certains oseront vous expliquer pourquoi et comment j’en suis venu à trahir. Des livres seront peut-être écrits sur moi, et j’enrage. N’écoutez rien de ce qu’ils prétendront. Ne vous fiez pas à mes ennemis, encore moins à mes amis. Détournez-vous de ceux qui diront m’avoir connu. Personne n’a jamais été dans mon ventre, personne. Si je parle aujourd’hui, c’est parce que je suis le seul à pouvoir dire la vérité. Parce qu’après moi, j’espère le silence.
La lecture de Mon traître m’avait beaucoup plu mais m’avait tout de même laissée un peu frustrée de ne pas savoir le pourquoi du comment de la trahison de Tyrone Meehan.
Heureusement, Retour à Killybegs revient sur l’histoire de Tyrone, depuis son enfance aux cotés d’un père violent jusqu’aux tout derniers jours de sa vie, lorsque sa trahison a été rendue publique.
Il y est bien sur largement question de son engagement au sein de l’IRA et des nombreux combats menés en son nom et bien entendu, de ce qui l’a amené à trahir une cause qu’il avait défendu pendant des années au prix de nombreux sacrifices.
Bien plus que Mon traître, ce livre est d’une noirceur quasi totale. La violence du conflit, les conditions de détention inhumaines des prisonniers politiques, rien n’est épargné au lecteur qui entre de plain pied dans la réalité de la guerre.
Cette noirceur, heureusement, est compensée par la beauté de l’écriture, comme toujours chez Sorj Chalandon.
Même si je dois avouer avoir parfois été un peu noyée dans les événements historiques à cause de ma méconnaissance de cette période, j’ai beaucoup aimé cette lecture qui donne une autre dimension à la lecture de Mon traître et qui la complète parfaitement.
Bref, même si c’est une lecture très forte et très dure, elle m’a permis de mieux comprendre l’Irlande, la guerre qui l’a déchirée et les hommes qui ont combattu en son nom.
4/5
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Re: Sorj CHALANDON (France)
"Mon traître" Le Livre de Poche 2014 216 pages
Il y a une telle force qui se dégage du texte de Chalandon qu'on est vite empoigné par l'histoire. Avec des mots très simples, il sait faire ressurgir les sentiments qui étreignent les personnages: l'amitié, forte, virile; la haine, farouche, de l'occupant; la fraternité, qui unit les soldats de l'ombre; la douleur de chaque être qui a perdu un proche; la colère, légitime mais impuissante face aux forces spéciales.
Grâce à cette histoire terrible (inspirée d'un fait qui s'est réellement produit dans la vie de l'auteur) j'ai eu cette impression de vivre au coeur du conflit en Irlande du Nord, de partager la souffrance, la colère, la résignation des gens de Belfast, comme peut-être jamais il ne m'avait été donné.
La suite "Retour à Killybegs" semble obligatoire pour comprendre les raisons profondes de la trahison de Tyron Meehan. A suivre...
Note: 4.5/5
Il y a une telle force qui se dégage du texte de Chalandon qu'on est vite empoigné par l'histoire. Avec des mots très simples, il sait faire ressurgir les sentiments qui étreignent les personnages: l'amitié, forte, virile; la haine, farouche, de l'occupant; la fraternité, qui unit les soldats de l'ombre; la douleur de chaque être qui a perdu un proche; la colère, légitime mais impuissante face aux forces spéciales.
Grâce à cette histoire terrible (inspirée d'un fait qui s'est réellement produit dans la vie de l'auteur) j'ai eu cette impression de vivre au coeur du conflit en Irlande du Nord, de partager la souffrance, la colère, la résignation des gens de Belfast, comme peut-être jamais il ne m'avait été donné.
La suite "Retour à Killybegs" semble obligatoire pour comprendre les raisons profondes de la trahison de Tyron Meehan. A suivre...
Note: 4.5/5
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Le petit Bonzi - Sorj Chalandon
Grasset - 260 pages
Résumé
Le petit Bonzi est le premier roman de Sorj Chalandon mais ce n'est pas le premier que je lis puisque j'en ai déjà lu 4 avant celui-ci. Et oui, depuis que j'ai lu Une promesse, je suis fan! Ici, il nous raconte l'histoire de Jacques, un petit garçon qui souffre de bégaiement dans le Lyon des années 60.
Mon avis
Je le dis tout de suite ce n'est pas mon préféré de Sorj Chalandon. Si vous souhaitez découvrir cet auteur, je ne vous conseillerai pas de commencer par celui-ci. Mais c'est tout de même un bon livre, tendre et nostalgique, un livre sur l'enfance et la difficulté d’être différent, sur la honte et sur la solitude.
De toute évidence, Sorj Chalandon n'a pas oublié ce que c'est d'être un enfant. Il évoque très bien ce qui se passe dans la tête d'un enfant : l'imagination débordante, les amitiés, la difficulté à comprendre le monde des adultes, la naïveté.
C'est un livre un peu triste car Jacques souffre beaucoup de sa difficulté à parler, lui qui aime tant les mots mais qui doit se battre pour les faire sortir de sa bouche. Mais c'est aussi un livre touchant et attendrissant, un livre qui fait sourire et permet de replonger dans le monde de l'enfance.
J'ai trouvé que l'écriture n'était pas aussi belle que dans ces autres romans mais il faut dire que c'est un enfant qui raconte l'histoire donc forcément le style s'en ressent. Il y a des répétitions, un sentiment de lourdeur, qui je pense est voulu, pour mieux retranscrire le poids qui pèse sur le dos de Jacques.
Du coup, le livre laisse une impression de tristesse et de malaise, et c'est pourquoi ça ne sera mon roman préféré de cet auteur. Mais c'est tout de même un très beau livre sur l'enfance que je ne regrette pas d'avoir lu et qui mérite d'être découvert.
4/5
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Re: Sorj CHALANDON (France)
"Retour à Killibegs" Le Livre de Poche 2012 332 pages
Qu'est-ce qui a pu contraindre Tyrone Meehan, figure héroïque de la lutte contre les anglais en Irlande du nord, chef connu et respecté de l'IRA, qui a à son actif quelques hauts faits de guerre, qui a connu les effroyables prisons anglaises et leurs inhumaines conditions de détention, à trahir son camp?... Quel élément déclencheur a pu forcer ce combattant endurci qui a voué sa vie à la cause irlandaise, à trahir la confiance de tout un peuple, à trahir ses amis, sa famille, ses frères combattants?...
Dans ce roman qui fait suite à "Mon traître", Chalandon a donné la parole à Tyrone Meehan pour qu'il explique son geste.
Il raconte tout d'abord son enfance: un père violent qui n'hésite pas à le rouer de coups. Ce Patraig Meehan a combattu l'oppresseur anglais jusqu'à l'indépendance de la République d'Irlande, puis il a sombré dans l'alcool: on l'a retrouvé mort, terrassé par une crise cardiaque, lesté de cailloux plein les poches, sur un chemin menant à la mer... La misère s'installe dans la famille, où la mère peine à nourrir ses neuf enfants. Un oncle les accueillera à Belfast. C'est là que Tyrone découvrira la réalité de la lutte contre les "Brits", la violence au quotidien, la brutalité des forces spéciales britanniques, la mort présente bien trop souvent; mais aussi la fraternité et la solidarité de tout un peuple luttant pour son indépendance et sa dignité.
Sorj Chalandon s'est fortement inspiré de son histoire d'amitié avec le réel Denis Donaldson, espion irlandais au service des autorités militaires britanniques pendant vingt ans. Si les motivations de cette trahison n'ont jamais été connues, il existe plusieurs hypothèses. L'une d'elles explique qu'il s'agit d'une erreur militaire lors d'un engagement de l'IRA contre les forces anglaises; une bavure restée ignorée aurait permis aux services secrets anglais de manipuler le chef irlandais. (Sur internet, on peut suivre une interview de l'auteur sur le blog Rue 89 pour en savoir plus ICI ). Chalandon articule son roman autour de cette hypothèse.
C'est un récit magnifique et bouleversant qui nous immerge dans les convulsions tragiques de l'histoire irlandaise. J'ai vraiment été touché par ce récit assez épuré mais ô combien explicite. On peut débattre à l'infini sur les sentiments qu'inspire le personnage de Tyrone Meehan: victime d'un engrenage qui dépasse sa volonté? Traître à sa cause sans rédemption possible? Peut-on lui concevoir des circonstances atténuantes? Ou considérer que l'hypocrisie de vingt années de double jeu suffise à prendre des distances avec un paria maudit?...
C'est un livre choc qui nous entraîne au plus profond du conflit nord-irlandais, au coeur de Belfast, aux côtés de la population qui souffre. On comprend sa détresse, sa colère, sa haine de l'anglais; c'est encore plus flagrant que dans "Mon traître".
Quand Tyrone Meehan fournit son explication sur sa trahison, la seule question qui reste est "Qu'aurait-il pu faire d'autre...?"
Note 5/5
Qu'est-ce qui a pu contraindre Tyrone Meehan, figure héroïque de la lutte contre les anglais en Irlande du nord, chef connu et respecté de l'IRA, qui a à son actif quelques hauts faits de guerre, qui a connu les effroyables prisons anglaises et leurs inhumaines conditions de détention, à trahir son camp?... Quel élément déclencheur a pu forcer ce combattant endurci qui a voué sa vie à la cause irlandaise, à trahir la confiance de tout un peuple, à trahir ses amis, sa famille, ses frères combattants?...
Dans ce roman qui fait suite à "Mon traître", Chalandon a donné la parole à Tyrone Meehan pour qu'il explique son geste.
Il raconte tout d'abord son enfance: un père violent qui n'hésite pas à le rouer de coups. Ce Patraig Meehan a combattu l'oppresseur anglais jusqu'à l'indépendance de la République d'Irlande, puis il a sombré dans l'alcool: on l'a retrouvé mort, terrassé par une crise cardiaque, lesté de cailloux plein les poches, sur un chemin menant à la mer... La misère s'installe dans la famille, où la mère peine à nourrir ses neuf enfants. Un oncle les accueillera à Belfast. C'est là que Tyrone découvrira la réalité de la lutte contre les "Brits", la violence au quotidien, la brutalité des forces spéciales britanniques, la mort présente bien trop souvent; mais aussi la fraternité et la solidarité de tout un peuple luttant pour son indépendance et sa dignité.
Sorj Chalandon s'est fortement inspiré de son histoire d'amitié avec le réel Denis Donaldson, espion irlandais au service des autorités militaires britanniques pendant vingt ans. Si les motivations de cette trahison n'ont jamais été connues, il existe plusieurs hypothèses. L'une d'elles explique qu'il s'agit d'une erreur militaire lors d'un engagement de l'IRA contre les forces anglaises; une bavure restée ignorée aurait permis aux services secrets anglais de manipuler le chef irlandais. (Sur internet, on peut suivre une interview de l'auteur sur le blog Rue 89 pour en savoir plus ICI ). Chalandon articule son roman autour de cette hypothèse.
C'est un récit magnifique et bouleversant qui nous immerge dans les convulsions tragiques de l'histoire irlandaise. J'ai vraiment été touché par ce récit assez épuré mais ô combien explicite. On peut débattre à l'infini sur les sentiments qu'inspire le personnage de Tyrone Meehan: victime d'un engrenage qui dépasse sa volonté? Traître à sa cause sans rédemption possible? Peut-on lui concevoir des circonstances atténuantes? Ou considérer que l'hypocrisie de vingt années de double jeu suffise à prendre des distances avec un paria maudit?...
C'est un livre choc qui nous entraîne au plus profond du conflit nord-irlandais, au coeur de Belfast, aux côtés de la population qui souffre. On comprend sa détresse, sa colère, sa haine de l'anglais; c'est encore plus flagrant que dans "Mon traître".
Quand Tyrone Meehan fournit son explication sur sa trahison, la seule question qui reste est "Qu'aurait-il pu faire d'autre...?"
Note 5/5
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géromino- Nombre de messages : 5569
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Belle critique, Géromino. Je note!
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Prochaine lecture:
Avis en attente:
Awara- Nombre de messages : 7113
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Sorj Chalandon, que j'ai vu au palais de Tokyo à Paris pour les 50 ans de France Culture, est indubitablement un battant, un homme convaincant dans ses propos débordants de dynamisme, capable de gagner un auditoire à sa cause. Donc, que sa littérature soit à l'avenant ne m'étonne guère. Je me suis promis de lire un de ses livres, ce que je n'ai pas encore réalisé. Vos critiques m'y incitent.
Merci Lyreek, merci Géromino pour ces critiques.
B
Merci Lyreek, merci Géromino pour ces critiques.
B
Bernard- Nombre de messages : 3697
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Date d'inscription : 28/10/2009
Re: Sorj CHALANDON (France)
Awara Bernard ces deux livres et les critiques plus haut (et en général dans la presse) presque unanimement élogieuses envers Sorj Chalandon me confortent dans l'idée que cet auteur mérite qu'on s'y attarde. Je ne connaissais guère avant que Clochette m'en parle avec chaleur et enthousiasme. C'est sûr, je relirai avec plaisir d'autres livres de lui.
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géromino- Nombre de messages : 5569
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Profession du père
Sorj Chalandon
Grasset 19 août 2015
316 pages
Quatrième de couverture
« Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider.
Je n’avais pas le choix.
C’était un ordre.
J’étais fier.
Mais j’avais peur aussi…
À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet. »
Sorj Chalandon
Grasset 19 août 2015
316 pages
Quatrième de couverture
« Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider.
Je n’avais pas le choix.
C’était un ordre.
J’étais fier.
Mais j’avais peur aussi…
À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet. »
Petite chronique
Alors au moment du dîner, mon père était entré dans une rage immense. Il m’a expliqué que ces gens n’étaient pas de vrais grands-parents, mais des imbéciles qu’il avait eu le tort de cacher pendant l’occupation, au péril de sa vie. Et que c’était fini. Que je ne reverrais plus jamais ces salauds. Il m’a dit comme ça, entre deux bouchées d’omelette. Et il a fait jurer à ma mère de ne plus jamais les revoir…Cet homme semait la terreur chez lui, il a menti pendant toute sa vie, pour rien, pour simplement se faire valoir. Il disait "Mon fils, De Gaulle m'a trahi. Je dois le tuer et tu vas m'aider". C'était un ordre…..Mon avis
Dans ce roman qui contient probablement tous les autres qu'il a écrits, Sorj Chalandon nous livre son enfance auprès d'un père complètement mythomane et d'une mère que ce dernier a anéantie. Peut-on aimer un homme qui vous a frappé, peut-on l'admirer ? Sorj Chalandon secoue son lecteur dans un roman glaçant qui puise sa genèse dans son vécu. Un roman qu’il faut lire, il est magnifique ! 5/5
lalyre- Nombre de messages : 5781
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Date d'inscription : 01/03/2009
Re: Sorj CHALANDON (France)
J'adore Sorj Chalandon mais je suis en retard je n'ai pas encore lu Le quatrième mur Mais ensuite, c'est sur je lirai celui-ci, merci Lalyre
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Lyreek- Nombre de messages : 3099
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Date d'inscription : 26/10/2008
Re: Sorj CHALANDON (France)
Profession du père
A travers l'histoire de Emile, c'est sa propre enfance que Sorj Chalandon nous raconte. Une enfance passée aux côtés d'un père mythomane et violent. Il prétend avoir été chanteur, champion de judo, pasteur, parachutiste, membre de l'OAS, agent secret et que sais-je encore ?
Mais voilà ce qui nous, en tant que lecteur, nous paraît de la pure folie semble tout à fait normal pour Emile qui voit son père avec ses yeux d'enfant. Il croit toutes ses histoires d'autant plus que son père s'est mis en tête de le prendre comme associé pour sa grande mission: tuer le général de Gaulle ( qui bien sûr avant les évènements en Algérie était un ami proche)......
Ce père n'est pas seulement mythomane, il est également très violent: les coups pleuvent régulièrement sur le petit Emile et sa mère, une femme littéralement soumise à son mari ( que j'ai eu souvent envie de secouer un peu pour ma part).
Malgré le côté sordide de ce récit, l'auteur ne tombe jamais dans la sensiblerie. Ce roman est dur mais jamais larmoyant et la fin, inattendue et très belle, m'a bouleversée.
5/5
A travers l'histoire de Emile, c'est sa propre enfance que Sorj Chalandon nous raconte. Une enfance passée aux côtés d'un père mythomane et violent. Il prétend avoir été chanteur, champion de judo, pasteur, parachutiste, membre de l'OAS, agent secret et que sais-je encore ?
Mais voilà ce qui nous, en tant que lecteur, nous paraît de la pure folie semble tout à fait normal pour Emile qui voit son père avec ses yeux d'enfant. Il croit toutes ses histoires d'autant plus que son père s'est mis en tête de le prendre comme associé pour sa grande mission: tuer le général de Gaulle ( qui bien sûr avant les évènements en Algérie était un ami proche)......
Ce père n'est pas seulement mythomane, il est également très violent: les coups pleuvent régulièrement sur le petit Emile et sa mère, une femme littéralement soumise à son mari ( que j'ai eu souvent envie de secouer un peu pour ma part).
Malgré le côté sordide de ce récit, l'auteur ne tombe jamais dans la sensiblerie. Ce roman est dur mais jamais larmoyant et la fin, inattendue et très belle, m'a bouleversée.
5/5
Re: Sorj CHALANDON (France)
Le quatrième mur - Sorj Chalandon
Grasset - 336 pages
Résumé
Sam, metteur en scène juif grec exilé en France a un rêve fou : monter Antigone d’Anouilh à Beyrouth, au cœur de la guerre, un symbole de paix au milieu des combats. Les acteurs ? Un membre de tous les camps qui s’opposent pour faire une parenthèse dans le conflit et pour quelques heures, s’unir plutôt que s’affronter. Mais quand Sam tombe gravement malade, il décide de confier son rêve à son meilleur ami Georges.
Mon avis
Quelle claque! C’est un livre sur la guerre, sur l’horreur et l’absurdité des combats mais aussi sur la part de beauté et d’humanité qui subsiste malgré tout. On en ressort sonné, abattu et infiniment triste mais sans avoir perdu tout foi en l’être humain.
Comme toujours, le style de Sorj Chalandon est impeccable : fort, presque violent mais toujours beau.
Ses personnages sont profondément humains. Sam l’écorché vif est déterminé à dire non à la guerre, malgré les risques, et même si c’est complétement dingue, il y croit dur comme fer. Georges lui est un homme qui se cherche encore. Ancien étudiant contestataire, il a maintenant la trentaine, marié avec une petite fille, et il peine à trouver sa place. Mais il est sûr d’une chose : Sam est son meilleur ami et pour réaliser son dernier rêve, il est prêt à partir vers l’inconnu et à braver le danger. Une décision qui va totalement bouleverser sa vie.
Au premier abord, le thème de ce livre n’a pas grand chose pour me plaire. Je n’aime généralement pas les livres sur la guerre et je ne suis pas spécialement une amatrice de théâtre. Pourtant, l’histoire de ce livre m’a touché. Parce que c’est complément fou, parce que c’est beau, parce que j’avais envie de croire que malgré tout c’était possible.
L’atmosphère du roman est particulièrement sombre, l’auteur ne nous épargne rien de la violence et de la barbarie des combats . Certains passages sont très durs, on aimerait pouvoir fermer les yeux sur tant d’horreurs. Dans ces moments là, la phrase « On a toujours deux yeux de trop » prononcés par le médecin de Georges prend tout son sens.
Heureusement, il y a aussi des beaux moments et de belles rencontres entre des êtres qui, sans le projet de Sam, ne seraient jamais rencontrés.
Au final, même si c’est un livre très dur, il y a de la lumière parmi toute cette noirceur : il y a l’amitié, il y a l’espoir et il y a la foi en la paix et la fraternité malgré tout. Si vous ne connaissez pas encore Sorj Chalandon, je vous recommande vivement de le découvrir. En 6 romans, il ne m’a jamais déçu.
4.5/5
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"Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois"
Lyreek- Nombre de messages : 3099
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Re: Sorj CHALANDON (France)
La profession du père de Sorj Chalendon
Le petit Emile grandit entre un père mythomane et violent et une mère complètement soumise. Comment peut on se reconstruire et devenir un adulte équilibré avec de tel parents ?
Un roman qui se lit tout seul et dans lequel je suis entrée dès les premières pages. L' attitude la mère est incompréhensible elle est complètement soumise et ne fait rien pour s'opposer à la violence de son mari certes l'époque était différente
4.5/5
Le petit Emile grandit entre un père mythomane et violent et une mère complètement soumise. Comment peut on se reconstruire et devenir un adulte équilibré avec de tel parents ?
Un roman qui se lit tout seul et dans lequel je suis entrée dès les premières pages. L' attitude la mère est incompréhensible elle est complètement soumise et ne fait rien pour s'opposer à la violence de son mari certes l'époque était différente
4.5/5
Re: Sorj CHALANDON (France)
Profession du père
Le père d’Émile est violent et imprévisible. Il fabule aussi et s’invente une réalité plus excitante que sa vie de chômeur : ancien chanteur, compagnon de de Gaulle, agent secret de l’OAS… Lorsque qu’un père semble sincère et que la mère ne dit rien, l’enfant ne peut pas ne pas croire.
Récit d’abord très dur, l’enfance d’Émile est pénible, par exemple le père l’empêche de réviser ses leçons parce qu’il le réveille en pleine nuit et il l’envoie faire des « missions » au lieu d’étudier, mais le père fait ensuite un crise et punit (exagérément) Émile parce qu’il n’obtient pas une bonne note. Heureusement, on peut souffler vers la page 224, lorsque le récit bascule de nos jours. La relation n’est plus la même, Émile a quitté ce foyer et s’est refait une vie, mais sa famille peut encore lui faire du mal.
5/5
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Le père d’Émile est violent et imprévisible. Il fabule aussi et s’invente une réalité plus excitante que sa vie de chômeur : ancien chanteur, compagnon de de Gaulle, agent secret de l’OAS… Lorsque qu’un père semble sincère et que la mère ne dit rien, l’enfant ne peut pas ne pas croire.
Récit d’abord très dur, l’enfance d’Émile est pénible, par exemple le père l’empêche de réviser ses leçons parce qu’il le réveille en pleine nuit et il l’envoie faire des « missions » au lieu d’étudier, mais le père fait ensuite un crise et punit (exagérément) Émile parce qu’il n’obtient pas une bonne note. Heureusement, on peut souffler vers la page 224, lorsque le récit bascule de nos jours. La relation n’est plus la même, Émile a quitté ce foyer et s’est refait une vie, mais sa famille peut encore lui faire du mal.
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Je n'ai jamais lu cet auteur mais son dernier titre me dit bien, merci Dodie, Kattylou et RR !
Shan_Ze- Admin
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Re: Sorj CHALANDON (France)
PROFESSION DU PERE :
C'est le récit d'une enfance, une enfance très difficile et traumatisante, une enfance brisée par la maladie mentale d'un père et le silence de la mère et sa soumission. Je n'étais pas à l'aise au début de l'histoire, mais très vite, j'ai été happée par le récit. Le père, mythomane, manipulateur, entraîne l'enfant, naïf et admiratif, dans ses délires, et le brutalise quand il n'est pas conforme à son désir. La mère ne dit rien, ne veut rien voir, et excuse toutes les dérives. C'est à la fois tragique et comique, les situations paraissant quelquefois tellement hallucinantes. C'est un récit percutant, dérangeant mais bouleversant. La fin est comme un pied de nez au passé, et malgré TOUT, il reste toujours l'amour d'un enfant pour ses parents, pour son père : "je ne peux pas m'empêcher de l'aimer…".
5/5
C'est le récit d'une enfance, une enfance très difficile et traumatisante, une enfance brisée par la maladie mentale d'un père et le silence de la mère et sa soumission. Je n'étais pas à l'aise au début de l'histoire, mais très vite, j'ai été happée par le récit. Le père, mythomane, manipulateur, entraîne l'enfant, naïf et admiratif, dans ses délires, et le brutalise quand il n'est pas conforme à son désir. La mère ne dit rien, ne veut rien voir, et excuse toutes les dérives. C'est à la fois tragique et comique, les situations paraissant quelquefois tellement hallucinantes. C'est un récit percutant, dérangeant mais bouleversant. La fin est comme un pied de nez au passé, et malgré TOUT, il reste toujours l'amour d'un enfant pour ses parents, pour son père : "je ne peux pas m'empêcher de l'aimer…".
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Chantal- Nombre de messages : 3216
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Profession du père - Sorj Chalandon
Grasset - 320 pages
Quatrième de couverture
Mon père disait qu’il avait été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Église pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider.
Je n’avais pas le choix.
C’était un ordre.
J’étais fier.
Mais j’avais peur aussi…
À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet.
Mon avis
Après un début plutôt laborieux, j’ai beaucoup apprécié ma lecture.
Pourquoi un début laborieux ? Parce qu’il faut un moment pour entrer dans l’histoire et pour comprendre le personnage. Parce qu’il y a des répétitions, parce que les élucubrations du père partent dans tous les sens. Enfin, parce qu’il est beaucoup question de la politique des années soixante et que j’avoue n’y connaitre pas grand chose. Alors l’OAS, de Gaulle et compagnie, ça me passe un peu au dessus de la tête.
Mais ce n’est pas ça le plus important. L’important, c’est le regard d’Émile sur son père : sa naïveté devant ses délires, son admiration et sa peur. C’est particulièrement intéressant de voir la maladie mentale par le biais des souvenirs d’un enfant qui, bien sûr, ne comprend pas la situation et croit aveuglement tout ce que dit son père. Et comment pourrait-il en être autrement quand sa mère elle-même se voile la face et refuse d’admettre la vérité ? C’est à se demander lequel est le plus malade des deux…
Ce n’est pas une lecture facile. Au début, on peut avoir envie de rire devant les extravagances du père mais bientôt on ne rit plus du tout. Voir grandir cet enfant entre un père violent et mythomane et une mère archi-soumise incapable de le protéger, c’est extrêmement poignant.
Mais, heureusement, tout n’est pas noir, au contraire, Emile devenu adulte saura quitter cette atmosphère délétère et prendre le recul nécessaire pour se construire une nouvelle vie.
Encore une fois, Sorj Chalandon nous livre un magnifique roman dérangeant certes mais fort, émouvant et beau malgré tout.
Vivement le prochain!
4,5/5
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Lyreek- Nombre de messages : 3099
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Chalandon Sorj
Le jour d’avant
Grasset 16 août 2017
ISBN 978 2246 81380 4
326 pages
Quatrième de couverture
« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes.
Mon avis
Très jeune, Michel rêvait de descendre dans la mine comme Joseph, son frère aîné décédé lors du coup de grisou survenu à la fosse Saint-Amé à Liévin en 1974 qui a fait 42 victimes. Après la disparition de son frère, Michel quitte le Nord, le pays des terrils pour Paris, là il a vécu en attendant l’heure de la vengeance. Quarante ans plus tard, n’ayant plus aucune attache à Paris, il rentre dans son pays natal avec un seul but, découvrir le coupable de la catastrophe et le faire payer. C’est sur fond de ce pénible fait divers que Georges Chalandon nous parle de tous ces hommes qui descendaient dans la fosse pour travailler dans les entrailles de la terre, ces gueules noire et porions. Dans ce roman Sorj Chalandon évoque avec beaucoup d’humanité le drame que fut ce coup de grisou et rend hommage à tous ces mineurs aujourd’hui disparus. Cependant revenons à Michel qui pour mettre fin à sa colère et offrir une tombe à son frère, on imagine qu’il va réussir à venger tous ces martyrs de la mine. Un très beau roman écrit avec finesse, toutes les descriptions de la mine tueuse et du pays noir sont profondément humaines. Un roman prenant pour vivre la douleur d’un homme égaré dans un drame qui ronge son âme. Culpabilité, mineurs, fratrie et vengeance sont des thèmes qui interpellent. 4,5/5
Le jour d’avant
Grasset 16 août 2017
ISBN 978 2246 81380 4
326 pages
Quatrième de couverture
« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes.
Mon avis
Très jeune, Michel rêvait de descendre dans la mine comme Joseph, son frère aîné décédé lors du coup de grisou survenu à la fosse Saint-Amé à Liévin en 1974 qui a fait 42 victimes. Après la disparition de son frère, Michel quitte le Nord, le pays des terrils pour Paris, là il a vécu en attendant l’heure de la vengeance. Quarante ans plus tard, n’ayant plus aucune attache à Paris, il rentre dans son pays natal avec un seul but, découvrir le coupable de la catastrophe et le faire payer. C’est sur fond de ce pénible fait divers que Georges Chalandon nous parle de tous ces hommes qui descendaient dans la fosse pour travailler dans les entrailles de la terre, ces gueules noire et porions. Dans ce roman Sorj Chalandon évoque avec beaucoup d’humanité le drame que fut ce coup de grisou et rend hommage à tous ces mineurs aujourd’hui disparus. Cependant revenons à Michel qui pour mettre fin à sa colère et offrir une tombe à son frère, on imagine qu’il va réussir à venger tous ces martyrs de la mine. Un très beau roman écrit avec finesse, toutes les descriptions de la mine tueuse et du pays noir sont profondément humaines. Un roman prenant pour vivre la douleur d’un homme égaré dans un drame qui ronge son âme. Culpabilité, mineurs, fratrie et vengeance sont des thèmes qui interpellent. 4,5/5
lalyre- Nombre de messages : 5781
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Moi pareil ! J'adore Sorj Chalandon et j'ai toute la collec...
Clochette- Nombre de messages : 2135
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Re: Sorj CHALANDON (France)
J'aime aussi Chalendon et je l'ai noté .
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Une promesse
Note : 3.75/5
Le résumé a déjà été fait plusieurs fois
Critique : Premier livre que je lis de cet auteur. Une assez bonne découverte. C’est un roman doux et sensible, un peu mélancolique mais très poétique sur le deuil, l’oubli, l’acceptation, l’engagement entre des amis, l’engagement dans un couple. Ça se lit tout doucement, ça coule tout seul. On comprend vite de quoi il s’agit, la promesse des amis à ce couple mais on suit quand même avec plaisir leurs pensées, jusqu’à l’ultime adieu. C’est un livre qui touche forcément le lecteur parce qu’on a tous été touché par le sujet, c’est ce qui donne une profondeur certaine au roman. Bref, une belle lecture, simple mais émouvante.
cookie610- Nombre de messages : 5559
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Re: Sorj CHALANDON (France)
Le jour d'avant - Sorj Chalandon
Grasset - 336 pages
Quatrième de couverture
« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes.
Mon avis
Quel bonheur de retrouver l’écriture de Sorj Chalandon! Dès les premières lignes, j’ai été prise à la gorge par l’émotion, presque en apnée.
Au début, on fait la connaissance de Michel, profondément marqué par le décès de son frère, mineur. Près de quarante ans plus tard, Michel n’arrive toujours pas à tourner la page, gardant les affaires de son frère dans un box tel un mausolée, collectionnant les coupures de presse sur la catastrophe de la mine de Liévin.
Alors, quand Michel perd sa femme Cécile, il voit enfin l’occasion de tenir la promesse faite à son père et revient dans la ville de son enfance pour punir celui qu’il tient responsable de la catastrophe.
Avant-tout, ce livre est un hommage aux mineurs et à leur courage de descendre au fond malgré la peur. Un hommage à ceux qui y ont laissé leur santé, à ceux qui ne sont jamais remontés et à ceux qui y ont perdu un proche.
Mais c’est aussi le portrait d’un homme brisé. Un homme pour lequel on ressent une grande compassion mais qu’on ne peut toutefois pas tout à fait comprendre.
C’est un roman poignant et profondément triste. L’ambiance est pesante mais pourtant, on ne peut s’empêcher de tourner les pages avec avidité.
J’avoue n’avoir pas été totalement convaincue par le retournement final mais ça reste un très bon Sorj Chalandon. Vivement le prochain !
4,5/5
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Lyreek- Nombre de messages : 3099
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