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Gérard BESSETTE (Canada/Québec)

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Gérard BESSETTE (Canada/Québec) Empty Gérard BESSETTE (Canada/Québec)

Message  gallo Dim 30 Nov 2008, 05:32

De: Dytal

Gérard Bessette - Le cycle
(Québec-Amérique, 1995)

C'est à la suite du décès du père, c'est par le biais de son épouse, ses cinq enfants (devenus adultes) et son petit-fils que nous apprenons la vérité sur cette famille. Nous pénétrons dans la tête de ces personnages les uns après les autres et c'est un tourbillon de pensées.

Chose remarquable et qui donne tout son sens et son effet au texte c'est qu'il n'y a aucune ponctuation mis à part les parenthèses et les tirets. Les mots sont dits à la suite les uns des autres ce qui donne cet effet de tourbillon et de chaos dans la tête des personnages.

C'est un livre à lire absolument mais j'avoue qu'à la fin j'étais un peu lasse de ce chaos et j'avais hâte de retrouver une paix intérieure.

Note : 4.5/5


De: Dytal

Gérard Bessette - Le libraire
(Édition originale: Julliard, 1960, 173 p. Réédité en 1993 par la maison d'Éditions Pierre Tisseyre.)
C'est l'histoire d'un libraire qui s'exile dans une petite ville et vend des livres à l'index. Tout tourne autour de cette descente bien bas dans la société québécoise sous le joug de Duplessis. C'est un petit livre de rien du tout alors pour passer deux heures en bonne compagnie: Le libraire!

Note : 4/5


De: Polo

Gérard Bessette - Le libraire

Sujet : Le Québec de la "grande noirceur"

Gérard Bessette est un écrivain porté à l'abstraction. Il a réussi cependant avec son roman "Le Libraire" à combiner habilement son penchant à la fiction. Sans tomber dans le réquisitoire pour dénoncer les pouvoirs occultes dont les Québécois étaient victimes, surtout au plan sexuel et culturel, l'auteur a su réduire sa démonstration à un personnage, Hervé, pour qui il est impossible de pactiser avec les gardiens de la rectitude, regroupés souvent en associations secrètes comme l'Ordre de Jacques-Cartier, qui se posait en ardent défenseur du peuple canadien-français.

Le héros est un employé d'une librairie dans une petite ville de province alors que la lecture est considérée comme un acte suspect par les élites religieuses et politiques. Elle est étroitement surveillée par une censure officielle comme l'Index et par celle, officieuse, des différents pouvoirs. Pour veiller au respect des interdits, les autorités se fient à la vigilance des curés. Ce contexte opprime Hervé. Faisant fi des anathèmes, il vend des livres condamnés, mais conservés dans un capharnaüm secret. La nouvelle se répand vite malgré la confidentialité qui entoure les ventes. Le héros mène aussi son combat contre les tabous sexuels. Il profite de sa propriétaire, bien consentante, non pas par amour pour elle, mais pour le plaisir de prouver sa virilité dans la plus grande indifférence aux normes admises.

L'auteur a bien saisi le Québec d'avant 1960. Son petit chef-d'oeuvre milite éloquemment en faveur d'une libéralisation pour sortir de ses ornières une société coulée dans une chape de ciment avec ses interdits étouffants. L'auteur a donné à son propos la forme d'une longue nouvelle au dénouement inattendu. Il l'a fait avec une simplicité et une efficacité teintée d'ironie pour que son oeuvre n'accroisse pas, j'imagine, l'inventaire des capharnaüms secrets.

Note : 4/5
(Polo)


Réponse
De : La Fillasse Envoyé : 2003-05-03 20:21
Polo,

G-é-r-a-r-d B-e-s-s-e-t-t-e !!!

J'ai bien pensé m'étouffer en lisant ce titre! J'ai lu "Le libraire" et "Les pédagogues" quand j'avais 17 ans! Je me souviens de m'être dit et d'avoir dit (c'est pas mon genre de garder mes opinions pour moi ;0)) que cet auteur avait bénéficié du gros boum de la Révolution tranquille; époque où n'importe qui écrivait n'importe quoi et trouvait facilement un imprimeur! Je crois même avoir dit à un prof de français que cet auteur était devenu un "incontournable" parce que le Québec de son époque était à construire, That's it! Un peu comme les peintres québécois qui ne connaissaient pas encore les règles de la perspective alors que l'Europe avait vu passer de grands génies! J'ai bel et bien sorti cette histoire de peintre pour "illustrer" mon point de vue!

Là, je ne me souviens plus du tout de ces bouquins et je vais être obligée de les relire, ne serait-ce que pour voir si j'ai évolué un peu! Tu vois, j'ai plus confiance en ton jugement qu'à celui que j'avais à 17 ans! Ça doit être la sagesse qui rentre un peu!

Un autre tantôt, je te donnerais d'autres grandes opinions de mes 17-18 ans! Je faisais mes critiques à cette époque! Quand je les relis, je trouve ça drôle et je me dis "elle se croyait la petite"!

Polo, n'empêche que tu me donnes envie de le relire ce Bessette et les Insolences du Frère Untel aussi.

C'est intéressant d'avoir ton opinion sur cette époque où je n'étais pas née. Mon grand-père aussi lisait des livres à l'index et faisait damner sa femme qui priait pour sauver son âme! Imagine, il lisait "Plato" (en anglais) qu'il devait commander (en cachette de sa femme) des États-Unis parce que non disponible ici! Aujourd'hui les étudiants du Cégep braillent parce qu'ils doivent le lire! Les temps ont bien changé!!!

C'est toujours intéressant de te lire! Merci de prendre le temps de venir écrire ici.


Gérard Bessette est bien connu Outre-Atlantique: 1961 "Le libraire" obtient le prix du grand jury des lettres, 1965 le prix du gouverneur général pour "L'incubation", et en 1972 pour "Le cycle". Docteur es lettres, il a enseigné dans plusieurs universités, notamment à Kingston (Ontario).

Voyons l'histoire: Le narrateur vient de se faire virer de son poste de répétiteur chez les Bons Pères. Il doit donc quitter Montréal pour devenir employé de librairie dans une bourgade de province, Saint-Joachim. Dans un magasin d'images pieuses et de livres saints, qui prête aussi - à la sauvette, des "livres à ne pas mettre entre toutes les mains". Notre narrateur qui pratique une indifférence tranquille aux "valeurs" établies, et ne se soucie guère d'avoir bonne ou mauvaise réputation, oppose à toutes les bien-pensantes pressions un immobilisme hiératique. Il pratique aussi une stratégie d'évitement qui n'a rien à envier aux savants sophismes des Jésuites.

Ses discours contournés sont un vrai régal pour les amateurs d'une langue de bois employée à rebours. Finalement l'hypocrisie ambiante et ses manèges contraignent le partisan du moindre effort à solliciter son imagination. 143 pages où le langage est à la fête.

Note : 4/5
(Rotko, Nantes/France)


De : melodie74 Envoyé : 02/09/2004 20:43
Gérard BESSETTE (1961). Le libraire. 143 pages.

Hervé, ancien employé d'un collège classique (professeur?), est à la recherche non-active d'un emploi. Il trouvera son compte dans une libraire de Saint-Joachin où le propriétaire mène un autre genre de commerce...

Un petit livre très amusant par son écriture et ses dialogues. Les répliques de Hervé sont parfois tordantes. On peut vraiment s'imaginer cet homme blasé, paresseux, désillusioné qui ne s'animera qu'à une seule reprise, lorsque qu'il "affrontera" monsieur le Curé.

Au Québec, nous connaissons sans doute tous quelqu'un qui est passé par le Collège Classique et nous avons sûrement entendu parler des fameux livres à l'Index. En ce qui me concerne, c'est mon père qui a fait sa scolarité dans un tel collège et il m'a souvent parlé des manoeuvres des jeunes pour se procurer ces livres et des conséquences s'ils se faisaient pincer. C'est parfois dur à croire que ce n'était qu'il y a un peu plus de quarante ans...Ce petit livre m'a plongé dans cet univers pendant quelques pages...

Un 4/5 pour moi!
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Quelques répliques tordantes :

"Et, après tout, parler de mes clients ou d'autre chose, c'est du pareil au même. Pourvu qu'ils soient absents, c'est le principal". (p.32)

À quelqu'un qui lui demande s'il pense que les Joachinois ont un parler spécial : "J'ajoutai toutefois que j'étais fort mauvais juge en cette matière, attendu que j'écoutais toujours le moins possible ce que les gens me disaient". (p.55)

À monsieur le Curé : "Je m'empressai alors de le féliciter de jouir quand même d'une si bonne vue à un âge où la plupart des gens sont impotents. Mon compliment le laissa froid". (p.70)

Relatant une conversation avec une collègue : "Elle savait trop bien, précisa-t-elle, à quoi on s'exposait quelquefois en vendant des livres. Il fallait être un étranger sans expérience comme moi pour accepter un poste si dangereux". (p.116)

Mélodie


De : Mousseliine Envoyé : 02/09/2004 20:45
Gérard BESSETTE - Le libraire

Après avoir perdu son emploi un homme quitte Montréal pour aller exercer le métier de libraire à Saint-Joachin. Il est confronté à l'esprit bien-pensant de la campagne et surtout à l'Église qui encore dans les années soixante au Québec faisait office de conscience sociale.

Une lecture des plus agréable et quel humour pince-sans-rire! De plus Gérard Bessette a une fort jolie plume. Le personnage principal est très bien campé, un homme taciturne, caustique, cynique, désabusé qui nous fait rigoler tout au long. C'est un roman écrit dans les années 60, faut alors le situer dans son contexte, à l'époque les écrivains contestaient les valeurs du passé et tentaient de rebâtir un nouveau Québec, Bessette pour sa part s'en prend ici au clergé.

Je vous le recommande vivement, un court roman qu'on lit en une soirée. Gérard Bessette a laissé sa trace dans la littérature québécoise dans la période de la révolution tranquille, pour un Québécois c'est un auteur incontournable et les lecteurs d'ailleurs vont certainement avoir du plaisir à découvrir le Québec des années soixante avec la plume truculante de Gérard Bessette.

Note : 4/5


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 01/01/2008 20:41
Le cycle - Gérard Bessette - 1971

À l’occasion des funérailles du père, le lecteur s’immisce dans la tête de ses enfants, petit-fils et veuve. Nous faisons la connaissance des filles Berthe abandonnée de son mari parce qu’elle ne le respectait pas, maintenant amoureuse de l’Italien Roberto, Anita la grosse mère de famille déjà veuve, et Germaine la jeune étudiante qui phantasme sur ses professeurs, des fils Julien jeune révolté marxiste séparatiste, et Roch l’ainé solitaire malheureux et déjà malade, du fils de Berthe souvent laissé de côté par sa mère, ainsi que de sa femme. Ceci se déroule dans les années cinquante, alors que le sang des Québécois commençait à bouillir mais que les institutions comme l’Église tentaient de le réfréner en alourdissant son joug. Les pensées de tous et chacun tournent autour de la sexualité, mais elles sont rapidement suivi du sentiment de culpabilité.

Pour illustrer le discours intérieur, l’auteur n’utilise pas de ponctuation, seulement des doubles espaces et des majuscules. De plus, les phrases sont souvent entrecoupées de parenthèses, d’insertion et d’autres mots. On sent bien le désir d’affranchissement de l’époque dans ce texte, mais il n’a pas bien vieilli. Le style apparaît forcé, et le contenu n’est plus autant d’actualité. Je recommande plutôt de lire (ou relire) Le libraire de cet auteur, qui demeure encore aujourd’hui excellent.

2,5/5

le réaliste-romantique
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Message  Philcabzi Sam 14 Mar 2009, 13:53

Le libraire
Ed. Pierre Tisseyre, 1993, 143 pages, ISBN 2-89051-500-1
Littérature québécoise

Ma note : 2.5/5

Résumé:
Hervé Jodoin, un homme désintéressé et paresseux se voit offrir un poste de libraire dans le petit patelin de Saint-Joachim. Il entrera bizarrement dans les bonnes grâces de son patron et sera mit au parfum de la pièce secrète de la boutique.

Mon avis:
Bon, après seulement quelques jours je ne me souvenais presque plus de l'histoire et j'ai dû revoir la fin pour me rafraîchir la mémoire. C'est dire si cette lecture ne m'a pas marqué!! Par contre, la lecture fut agréable surtout dû au ton humoristique et sarcastique de la plume de G. Bessette. Bref, pas grand-chose à en dire mais j'aurai au moins fait baisser ma PAL de 1 livre! Laughing

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Message  Prospéryne Lun 12 Oct 2009, 13:41

La Bagarre Gérard Bessette Pierre Tisseyre 327 pages

Résumé:
Jules Leboeuf est un étudiant en littérature qui travaille de nuit au nettoyage des wagons de tramway de Montréal. Il passe ses nuits à boire avec Weston, un américain venu écrire une thèse sur les Canadiens-Français et avec Sillery, autre étudiant, homosexuel et efféminé incapable de dormir la nuit et qui parcours les rus de Montréal à la rechercher de l'amour ou de l'oubli.

Critique:
Le résumé n'est pas facile à faire. Ce livre est le reflet d'un époque, quelque part entre la fin des années 40 et le début des années 50, les dates sont volontairement laissées flou dans le temps pour marquer l'intemporalité du livre, le premier publié de Gérard Bessette. Jules Leboeuf est décrit comme un ours, mais un ours cultivé, son niveau de langage est beaucoup plus élevé que les gens avec lequel il parle. On sent l'influence de l'université en lui. Le reste des personnages secondaire a un langage beaucoup plus populaire, à l'écrit, les un deviennent des ein, on coupe certaines syllabes, on en ajoute d'autres déformées, le langage de la classe ouvrière de l'époque dans toute sa splendeur. L'auteur a eu le génie de le rendre tel quel, tellement que je devais lire certaines phrases à voix haute en prenant le bon accent pour comprendre ce qu'ils disaient. Au milieu de tout ça, Jules veut avancer dans la vie, il veut progresser intellectuellement, faire progresser son peuple, mais il se perd dans les moyens, dans les tentatives pour le faire. Il est incapable de prendre une direction et de les suivre. Ses tergiversations intellectuelles alourdissent le texte même s'ils en forment le coeur. Il est mis en parallèle avec Weston qui veut lui aussi écrire sur les Canadiens français, mais il est incapable de le faire, comme si tout ce qui engluait ce peuple le contaminait et l'empêchait de faire ce qu'il souhaite faire. Ou peut-être qu'il portait le problème en lui dès le départ, même s'il est américain. L'auteur n'apporte pas de réponse à cette question. De l'autre côté, Sillery, homosexuel incapable de se brancher malgré son éducation. Ses grandes envolées magistrales tellement théâtrales qu'elles en perdent pratiquement toute prétention à un moyen de communication oral normal montrent l'indécision du personnage. Ses errements nocturnes dans Montréal montrent également l'indécision, autant la sienne que celle des siens. Jules lui envie ses envolées oratoires, mais ils partagent au départ la même angoisse. Pas de jugement sur les relations anglophones-francophones dans ce livre, quelques commentaires ici et là des personnages secondaires montrent la haine tenace et bien ancrée de certains, mais pas de méchant anglo de service pour montrer l'asservissement des pauvres canadiens. Le problème est montré comme venant de l'intérieur. Et dans un sens, l'auteur est un visionnaire d'avoir pu rendre à l'écrit une telle chose si longtemps avant la Révolution tranquille.

Ma note: 3.5/5

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Message  Clochette Lun 12 Oct 2009, 16:41

Ah je suis sûre que ça me plairait ça aussi, mais tu as raison Prospé, il n'est pas encore arrivé chez nous. (enfin à la Fnac en tout cas !)
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