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Charles BUKOWSKI (Allemagne/Etats-Unis)

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Charles BUKOWSKI (Allemagne/Etats-Unis) Empty Charles BUKOWSKI (Allemagne/Etats-Unis)

Message  gallo Jeu 4 Déc 2008 - 19:31

De : Shan_Ze (Message d'origine) Envoyé : 10/11/2004 18:53

Contes de la folie ordinaire de Charles Bukowski
264p

Une vingtaine d'histoires plus ou moins (plutot plus) avec un rapport avec le sexe et l'alcool. Bukowski fait un peu dans l'autobiographie à travers ces histoires. Il fait beaucoup d'auto-dérision et n'a pas peur du ridicule.
J'ai trouvé les premières histoires pas mal mais plus on avancait, plus les decriptions me dégoutaient, l'image de la femme est complètement dégradé et plein d'autres choses encore.

Allez, 2.5/5 parce que ça commencait bien...


De : Thomthom1293 Envoyé : 10/09/2005 17:24
Eh bah dites mois, y a pas foule du côté de chez Bukowski ! Bon alors...commençons par une petite présentation en règle d'un auteur qui compte parmi mes préférés, dont je connais tous les textes sur le bout des doigts et qui, par fois, me donne l'impression de faire partie de ma vie comme si c'était un ami (ou en l'occurence un grand oncle un peu poivrot sur les bords).

Henry Charles Bukowski Jr, plus connu sous le nom de Charles Bukowski, Hank pour les intimes (et donc tous ses lecteurs), est né en 1920 en Allemagne, d'un père allemand mais soldat de l'US Army. Il débarque à Los Angeles à l'âge de trois ans, son père devient laitier et devient membre actif d'une petite bourgade middle-class tout à fait respectable (contrairement à une légende prétendant que Buko vient des bas-fonds de la ville). Henry Sr est un vértiable tyran, un monstre d'égoïsme tellement soucieux du qu'en dira t'on qu'il décide de laisser son fils en quarantaine lorsqu'adolescent, celui-ci va contracter une acnée particulièrement immonde. Marqué à vie (aussi bien physiquement que moralement), le jeune Henry va s'enfermer dans la solitude et le silence des bibliothèques, découvrir Tourgueniev et Hemingway, puis commence à écrire.
De son propre aveu, il deviendra un homme le jour où, rentré îvre chez lui, il mettre K.O. son père. Le reste relève du mythe : Bukowski quitte la maison familiale, devient facteur, ouvrier, accumulera les boulots les plus misérables qui soient, fera la manche, vivra à l'hôtel. La plupart des gens résument sa vie ainsi : alcool, sexe, écriture, provocation. Bien sûr, l'étiquette est réductrice. Et s'il se fait connaître en fondant à la fin des années 60 la revue provoc et anarchiste Open Pussy, il va très vite s'en désolidariser pour se concentrer avant tout sur la poésie, qu'il contribuera à révolutionner : saccadés, tordus, ses vers sont exceptionnels et indescriptibles, de longues divagations narrative parmi ce que la poésie du XXème nous a donné de plus sensationnel. Hélas, cent fois hélas, ils n'ont jamais bénéficié d'une traduction française digne de ce nom.
Par ailleurs, il faut diviser sa carrière littéraire en deux parties : la première, de 1960 (date de sortie de son premier recueil) à 1976, est placée sous le signe d'une débauche rabelaisienne qui, si elle a fait sa légende, a également énormément terni sa mémoire (un peu comme Gainsbourg avec Gainsbarre si vous voulez). En 1976, il rencontre Linda-Lee, qui va devenir sa troisième épouse et lui fera promettre de cesser d'écrire "Ces horribles histoires de sexe" - une promesse qu'il tiendra. Si on lit ses oeuvres de manière chronologique, on se rend compte qu'effectivement, après "Women" (1978), il n'écrira quasiment plus ces histoires salaces qui ont bati son succès. Ses romans seront plus aérés, moins violents, quoique tout aussi sulfureux.
C'est l'époque de la reconnaissance : "La vie commence à 63 ans" écrit-il dans "Holywood", livre hilarant sur le tournage de son film "Barfly". Mais c'est aussi l'époque du tourment : en 1989, la tuberculose le contrait à cesser de boire. Quelques moi plus tard, les médecins lui diagnostiques une leucémie, maladie mal connue à l'époque qui lui vaudra de finir ses jours dans d'atroces souffrances. Une fois de plus, son refuge sera l'écriture : puisqu'il se sent lentement partir, puisque son agonie est interminable, il décide de mettre en scène sa propre mort, de manière poétique et décalée, dans son dernier roman, "Pulp". Lui qui prétendait "Vivre jusqu'à 120 ans pour pouvoir encore coucher avec des filles de 18" s'éteindra le 9 mars 1994, soit quatre jours après son ami et disciple Kurt Cobain.

Aujourd'hui encore, les français, parents pauvres des éditeurs américains comme chacun sait, ne disposent même pas de la moitié des oeuvres de Bukowski en magasins. La plupart sont uniquement disponibles en version originales. Les autres sont toutes éditées dans Le Livre de Poche (pour les romans) et chez Grasset - Les Cahiers Rouges (pour la poésie) :

"Flower, Fist & Bestial Wail" (poésie / 1960)
"Longshot poems for broke players" (poésie / 1962)
"It catches my heart in its hands" (poésie / 1963)
"Crucifix in a deathland" (poésie / 1965)
"Confessions Of A Man Insane Enough To Live With Beast" (nouvelles / 1966)
la nouvelle titre est disponibles en français dans les "Contes de la Folie Ordinaire"
"Notes Of A Dirty Old Man" (Journal d'un vieux déguelasse recueil des chroniques publiées dans Open Pussy entre 1967 et 1969 / 1969)
"Post-Office" (Le Postier, roman / 1970)
"Erections, Ejaculations, Exhibitions & General Tales Of Ordinary Madness" (Contes de la Folie Ordinaire , nouvelles / 1972)
"New Tales Of Ordinary Madness" (Nouveaux contes de la Folie Ordinaire, nouvelles / 1972)
"Poems written before jumping out of an 8-story window" (poésie / 1973)
"South Of Nowhere" (Au sud de nulle part, nouvelles / 1973)
"Factotum" (roman / 1975)
"Love Is A Dog From Hell" (L'Amour est chien de l'Enfer vol. 1 & 2 , poésie / 1977)
"Women" (roman / 1978)
"Play the piano drunk like a percussion instrument until fingers begin to bleed a bit" (Jouer d'un piano îvre comme d'un instrument à percussion jusqu'à ce que les doigts saignent un peu, poésie / 1979)
"Ham On Rye" (Souvenirs d'un pas grand chose, roman / 1982)
"Hot Water Music" (nouvelles / 1983)
"War All The Time" (poésie / 1984)
"Holywood" (roman / 1989)
"Septuagenary Stew" (Le ragoût du septuagénaire, collection de poèmes et nouvelles / 1990)
"The Last Night On Earth Poems" (poésie / 1992)
"Pulp" (roman / 1994)

titres posthumes :
"Betting on the muse" (poésie / 1996)
"Bone Palace Ballet" (poésie / 1997)
"The Captain is out to lunch, and the sailors have taken over the ship" (Le Capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparé du navire, journal intime 1991 - 1993, qui peut se livre comme un excellent roman...peut-être même son meilleur / 1998)
"Run with the hunted" (Avec les damnés, une sorte d'autobiographie en creux, compilant tous les textes autobio de Bukowski par ordre chronologiques...curieux mais dispensable / 1999)
"Open all night" (poésie / 2000)
"The Flash Of Lighting...behind the moutain" (poésie / 2004)

(les titres disponibles en français sont en rouge, vous l'aurez compris, et en italique leur traduction lorsque le titre est traduit)

Bon, c'est pas tout ça, mais j'avais une petite critique à poster moi, au départ...

"SEPTUAGENARY STEW" ("Le ragoût d'un septuagenaire", Back Sparrow Press / 1990)

Bukowski, c'est un peu le vieux pote que je vais voir de temps en temps pour avoir un conseil. Une ou deux fois par an, j'en reli un, un peu au pif. Celui-ci n'est pas forcément le meilleur, mais j'avoue avoir une affection toute particulière pour les livres de la fin de sa vie.
En fait, il s'agit d'une "collection", comme l'appelle les anglo-saxons, sorte de recueil un peu foutraque ou on trouve de la poésie, des nouvelles, des chroniques...en revanche, pour en parler, j'en suis un peu pour mes frais, car un ami m'a confié que la version française ne contenait pas l'intégralité de l'édition BSP.
On y retrouve des poèmes apocalyptiques, finalement assez proche de ce que Hank faisait à ses débuts, très sombres et laissant parfois perplexes ("My Best Girl-friend" par exemple), souvent très beaux, de cette beauté à la fois simple et crue qui caractérise son oeuvre. Les nouvelles, en revanche, sont nettement plus relevées. Certaines très savoureuses même, à l'image de "Son Of Satan" ou Bukowski et ses petits camarades de jeux, ados, torturent un rouquin mythomane avant de se dire que, en fait, c'est peut-être pas de sa faute s'il est rouquin - mais que bon c'est quand même grave de raconter qu'il a couché avant eux. Dans un registre plus proche du Buko polémiste, on trouvera "Story for madmen", dans laquelle il assiste à la projection du film "Contes de la Folie Ordinaire" de Marco Ferreri, adapté de son oeuvre, et se fait virer de la salle îvre mort, sans que personne ne remarque qu'il est le grand écrivains que tous s'apprêtent à applaudir au moment du générique. Ailleurs, dans "Erased", il se coltine un fan d'autant plus encombrant que ces dernier le prend pour Faulkner...
Un recueil typique donc, pas forcément le meilleur pour découvrir l'oeuvre colossale de ce cher Hank, mais fortement recommandable !

3,5/5


De : louve-épine Envoyé : 11/09/2005 00:33

J'avoue que c'est cette discussion précise qui m'a (enfin) poussée à m'inscrire...
Parce que Bukowski, j'adore !
Je l'ai un peu découvert "par hasard", en commençant par "Journal d'un vieux dégueulasse"... et j'ai été immédiatement séduite. Comme j'en avais déjà parlé ailleurs, je me permets de copier ici un p'tit paragraphe que j'avais écrit à l'époque :

"Buk a un style inimitable, grossier, il ne se prive jamais pour parler de sexe et d'alcool, ainsi que de courses de chevaux, à peu près les trois sujets qui l'importent le plus (du moins dans ce que j'ai lu de lui), et pourtant, il arrive à toucher.
Derrière une crudité féroce, on sent une sensibilité terrible, une peur de l'échec, on sent un gars bousillé par la vie, qui écrit parce qu'il n'aime que ça, un écrivain totalement fou, hors-norme, méconnu aux Etats-Unis pendant qu'il était encore vivant (encore qu'il avait réussi à ameuter les foules - ses lectures publiques étaient de véritables spectacles). Je le trouve drôle, dur, provocant, émouvant, il est exactement le genre de personne que j'admire, tout en étant bien contente de ne pas avoir eu la même vie. "

Et ça résume plutôt bien...
Je ne peux malheureusement pas parler d'un livre en particulier, parce que j'ai lu Bukowski il y a quelques mois, et que j'ai prêté mes livres...
Après "Journal d'un vieux dégueulasse", j'ai enchaîné avec "Le ragoût du septuagénaire" (où les poèmes sont excellents) et "Contes de la folie ordinaire" (celui des trois livres qui m'a le moins plu). J'espère pouvoir bientôt lire un romande Bukowski, pour tester son écriture sur une "longue distance".

Je ne mets pas de note parce que j'aurais besoin pour ça de relire quelques nouvelles et poèmes, mais cet homme-là me touche énormément, j'ai même envie de dire que c'est un génie... il est à découvrir, il faut juste dépasser son apparence de provocateur, derrière se cachent des trésors...


De : Thomthom1293 Envoyé : 11/09/2005 01:04
Alors ça ce me fait plaisir !
Quand je pense que cette discussion était enterrée dans les limbes du forum quand j'ai voulu poster ma critique cet aprem ! Nous sommes maintenant deux à vouloir réhabiliter ce géant de la littérature chez les ratons. C'est dit : je m'engage à tous les relire, et à les critiquer tous - enfin sauf les poèmes car j'aurais du mal à écrire une critique sur de la poésie cela me semble quelque chose de trop intime...


De : Thomthom1293 Envoyé : 12/09/2005 13:34
Charles BUKOWSKI"THE CAPTAIN IS OUT TO LUNCH, AND THE SAILORS HAVE TAKEN OVER THE SHIP" (Black Sparrow Press / 1998 - "Le Capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du navire")

Derrière ce titre interminable et énigmatique se cache l'un des livres les plus forts et singuliers de Bukowski.
Durant l'été 91, l'auteur, qui vient d'avoir 71 ans, répond positivement à la demande de son éditeur et meilleur ami John Martin : il accepte d'écrire son journal intime. Il mènera cette entreprise à bien jusqu'aux derniers mois de sa vie, lorsqu'il ne sera même plus en état de se traîner jusqu'à son clavier.
Bien sûr, et comme toujours, Hank ne nous épargne rien : la lourdeur de son traitement médical, ses interrogations sur l'angoisse de la mort, et surtout, sa découverte tardive de la célébrité : le Bukowski de "The Captain" est désormais une super star richissime, vivant dans une villa sécurisée avec jaccuzi et tout le toutim. La starification, pourtant, ne force pas le respect : au contraire, il doit désormais frayer avec des rapaces en tout genre, comme ce producteur de télé qui cherche à lui faire céder les droits sur son nom afin de produire une série sur sa vie.
Paumé, en pertuel décalage, Hank n'est plus dans son époque ni dans son monde. Il découvre les joies et déboires de l'informatique (l'ordinateur efface à de nombreuses reprises les ébauches de ce qui deviendra son dernier livre : "Pulp") et devient même poli...ainsi le voit on convié à un concert de rock dans un stade par de jeunes zikos fan de son oeuvre...et lui qui n'ose pas décliner, alors qu'il déteste le rock, la musique binaire...lui qui n'écoute que du classique, ne jure que par Wagner et Stravinsky...le voilà en train de tailler le bout de gras avec des post ados dont il n'a rien à foutre (le portrait de la rockstar est à la fois touchant et cinglant...on devine assez facilement qu'il s'agit d'Eddie Vedder de Pearl Jam)...
Vous l'aurez compris, ce livre est irréprochable. A la fois son plus drôle et son plus mélancolique, puisque bâti sur la nostalgie d'une époque bénie où l'auteur était jeune, fringant, solide, et pouvait se souler et écrire toute la nuit sans en souffrir le lendemain - et surtout sans rendre compte à personne. Seule Linda, son épouse, fait figure de phare au milieu d'une vie étrange et angoissante, où le génie voit décliner son physique tout en conservant toutes ses facultés intellectuelles...
Bien sûr, le style journal intime revet par instant un côté voyeur qui peut gêner. Mais à la lecture de ces pages, qui peut nier que, contrairement à d'autres exercices du genre, celui ci n'était pas prévu dès le départ pour être publié ?

Une oeuvre posthume étonnante donc, qui garde une place unique et dans son oeuvre et dans le coeur de ses fans, et qui pourrait bien être son meilleur texte !

5/5
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Message  gallo Jeu 4 Déc 2008 - 19:41

De : Thomthom1293 Envoyé : 13/09/2005 11:37

"HAM ON RYE"
("Souvenir d'un pas grand-chose", Black Sparrow Press, 1982)

Voici l'ouvrage le plus ambitieux de Bukowski. Une tentative autobiographique ratée mais passionnante. On part du tout premier souvenir (celui d'un enfant-lui-sous caché sous la table au milieu des cris) jusqu'à une vie presque d'adulte. En fait, et c'est bien qui rend cette lecture compliquée, Hank va de son enface jusqu'à la période racontée dans "Factotum", en sautant tous les passages narrés dans "Post-Office", que ses lecteurs connaissent déjà. Ce postulat un peu tordu posé et le récit fractionné clairement, la lecture n'en pati pas vraiment.
A priori, je dirai que c'est LE livre qu'il faut lire pour s'initier à Bukowski. Parce que c'est celui où il dévoile pour la première fois sa face tendre, la réelle et touchante humanité qui n'était présente
qu'en filigrannes jusque là. C'est également l'histoire d'un gamin qui découvre la littérature, et comprend que ce qu'il sent en lui de si différent depuis toujours, c'est ce potentiel, cette profonde nature d'écrivain. La naissance d'une passion qui devient peu à peu vocation...:
"Tourgueniev était un monsieur très sérieux, qui me faisait beaucoup rire. Parce que sa vérité dérangeait les autres. Et aussi parce que c'était la mienne, et qu'un monsieur d'une autre époque qui prononce la même vérité que vous, c'est forcément comique. Voilà comment tout à commencé. Je me suis dit qu'il y avait peut être là encore un créneau à occuper."

(désolé la traduction est de mon cru, donc sans doute un peu "surtraduite"...)

5/5

NB : petit point agaçant, je trouve que le titre français est complètement nul. Ca sonne très mal, et franchement, quand on passe devant en libraire, on ne peut pas dire que ça accroche. Il faut dire que l'expression "Ham On Rye" est impossible à traduire littéralement...il existe néanmoins une expression française équivalent, "Du pain sur la planche", qui à mon sens reflète bien plus l'esprit du livre.


De : louisemyheart Envoyé : 06/10/2005 14:03
merci pour lui
c'est un grand auteur, je viens de voir le documentaire sur lui
c'était un homme doux mais à l'alcool mauvais
mais le plus important reste ses bouquins, notamment "le postier", génialissime!


De : Thomthom1293 Envoyé : 11/10/2005 16:19
C'est marrant que tu en parles Louise, car c'est celui que j'aime le moins - or je connais des dizaines de gens qui pensent que c'est le meilleur...tu n'aurais pas envie de nous en faire une petite critique, histoire que je comprenne mieux ?

Charles BUKOWSKI - "WOMEN" (Black Sparrow Press / 1978)

On peut prendre "Women" de deux manières.

Certains n'y verront qu'un improbable enchaînement de scène de sexe crues et mal écrties.
D'autres y devineront en sous entendu un homme, autrefois grand séducteur, devenu ...comment dire ? Un peu trop vieux et un peu trop malade pour coller à son mythe (j'ai été assez poli, c'est bon ? )
"Women" est entreprise aussi folle qu'inutile : Bukowski tente de raconter toutes ses aventures par le menu. Même pas d'essayer d'esquisser de manière plus profonde la nature de ses relations avec la gent féminine, non non. Juste raconter. Il a promis à son épouse de ne plus parler de sexe dans ses oeuvres, alors il essaie de tuer ce vieux démon en lui consacrant un roman entier...Personellement je doute qu'il en ai "fait" autant qu'il le prétend (dans le cas contraire, ce type est mon héros !)...à côté de lui, c'est sûr, Delon est un dragueur de prisunic. C'est bien simple : on a l'impression qu'une femme ne peut croiser Hank sans avoir envie de coucher avec lui.

Le plus important étant bien sûr ailleurs : une fois encore, le récit est baigné d'une nostalgie étrange et envoutante. On a tendance à oublier que la grande majorité de ses textes ont été écrits à postériori : en 1978, Bukoswki est encore considéré comme un "espoir" de la littérature - pourtant il a déjà pas loin de 60 ans. Or donc, il est inutile de se forcer pour deviner que la réalité se mélange totalement à la fiction, dans une de ces tambouilles littéraires dont lui seul avait le secret.
Un livre paradoxal : c'est à celui-ci que Buko doit sa réputation d'affreux macho, alors que justement, en le lisant, on comprend que c'est tout le contraire : toutes ces femmes sont meurtries et fortes à la fois, drôles, indépendantes...pas du tout les poupées gonflables que les critiques littéraires de l'époque montrèrent du doigt. Bon, ok, elles sont toutes un peu dérangées, mais pas plus que Bukowski lui-même. Lequel n'essaie jamais, à aucun moment, de se donner le beau rôle. S'il s'est comporté comme un salaud, il l'assume totalement - et évite de tomber dans l'excès inverse en s'accablant. Et s'il n'emloie jamais le mot, on comprend qu'il s'agit là d'amour - ni plus ni moins : "Chinaski est en train de perdre ses couilles. Et il en est fier.".
Bref, encore un roman superbe, drôle et acerbe - bukowskien en somme. Dominé par le personnage de Lydia, la femme qui louche, l'un des plus beaux portraits de femme que j'ai lu...

5/5


De : louisemyheart Envoyé : 14/10/2005 12:52
Charles BUKOWSKI - LE POSTIER

Hank, faut qu'il vive, ou au moins qu'il vivote, alors il entre à La Poste américaine qui en ces temps là ressemblait fort à l'usine. Mais Hank est un rebelle, ou plus simplement souvent, il n'a pas envie d'aller bosser, alors il a des ennuis avec ses supérieurs mais il retourne aux courses et baiser aussi, c'est mieux que n'importe quel boulot.
Tout Buckowski est déjà là dans son premier livre qui raconte les longues années du génie enfermé dans les bureaux et s'échignant sur des tournées monstrueuses. Le ton n'appartient qu'à lui, il écrit comme il vit et la fraîcheur de ce premier opus est étonnante;par la suite, ce style qui n'en est pas un tout en étant un ne traduira qu'une chose: l'extrême honnêteté d'un homme debout.

5/5


De : Thomthom1293 Envoyé : 31/12/2005 15:20

FACTOTUM (Black Sparrow Press / 1975)

Puisqu'il vient d'être admirablement trahi au cinéma, parlons un peu de "Factotum". On pourrait faire court : "Factotum" est un grand livre de Bukowski. Voilà. Bonne année à tous !

Comme ça fait un peu trop court, je vais essayer d'en dire un peu plus : "Factotum" est une sorte de quintessence de l'oeuvre de Bukowski. Tout y est : les soirées entre ivrognes qui systématiquement tournent au vinaigre, les femmes, belles et totalement névrosées (à commencer par Jan, sa première et épouse, la mère de sa fille, la plus belle de toutes), les boulots minables et asservissants, les parents (puisque Hank, tout adulte qu'il soit, retrouve le cocon familial vers le milieu du bouquin), les amis pas toujours très fidèles et, bien sûr, la machine à écrire qui accompagne les nuits de solitude.
En gros, c'est le plus bukowskien de tous les livres de Bukowski et c'est très certainement par celui-ci qu'il faut commencer si on veut découvrir cette oeuvre majeure (et finalement pas très dense)...euh...oui je sais, j'ai déjà dit ça à propos de "Ham On Rye"...bon, disons qu'il faut commencer par un des deux...

Pour vous dire s'il est bon, ça fait 25 ans que Philippe Djian essaie de l'écrire, son "Factotum" à lui.

5/5


De : louisemyheart Envoyé : 05/01/2006 10:33
Salut Thom

je ne trouve pas qu'il ait été si trahi que cela;évidemment il est difficile de mettre en images une oeuvre de ce grand Monsieur, mais je trouve que Dillon s'en sort pas mal, et puis il y a le message final sur l'écriture, "la seule chose qui en vaille vraiment la peine", rien que pour cela...
En revanche, je suis déçu que peu de gens soient allé le voir, mais au fait, as tu vu le doc qui lui est consacré?
Je n'avais pas encore Factotum, et j'ai comblé hier cette lacune monstrueuse

see you.


De : Thomthom1293 Envoyé : 06/01/2006 19:53
J'ai vu plusieurs docs sur Bukowski alors je ne sais pas précisément duquel tu me parles Louise ! Pour le film j'ai précisé "admirablement trahi" parce que pour Bukowski, le film de sa vie existait déjà, c'était "Barfly" qu'il aimait énormément et qu'il avait écrit exprès pour le cinéma...je ne pense pas que de son vivant il aurait accepté qu'on adapte un autre de ses livres, le coup du film de Ferreri lui ayant servi de leçon (cf sa nouvelle "Story for madmen" où il exprime tout le bien qu'il en pense !). Donc le simple fait qu'il ait été adapté peut être vu comme une trahison...d'autant qu'il n'adapte pas que "Factotum" mais aussi "The Captain..." et d'autres textes que je n'ai pas réussi à identifier.

Sinon le film est très bon, c'est vrai...bon personnellement je trouve Matt Dillon beaucoup trop beau pour jouer Bukowski, physiquement il n'est pas crédible mais il a eu le talent de se réaproprier totalement le personnage...et Marisa Tomei est comme toujours exquise !

As-tu vu "Lune froide", le film de Patrick Bouchitey et Jackie Berroyer d'après différentes nouvelles ? je suis en train d'essayer de le charger (ouais je sais c'est ps bien mais je ne le trouve nulle part), il paraît que Bukowski l'avait beaucoup aimé même si c'est plus "inspiré" qu' "adapté"...

See you (soon) !


De : zaphod_0 Envoyé : 16/02/2006 10:44
Charles BUKOWSKI - Factotum

Sssss lvvvvvr tn cccccp ppppppgh dsstt mmmmmmmmaaarghh !

Pffff, je reprends mon souffle.

Je disais : Ce livre est un coup de poing dans l’estomac.

Parti de nulle part, revenu de tout. Les pérégrinations de Henry Chinaski entre boulots de merde et piaules minables ne mènent à rien. Mauvais whisky, mauvais sexe, mauvais vin se succèdent. Cela pourrait se résumer à pas grand-chose, mais c’est parfois dans ces petites choses minables que se découvre la nature humaine.

Un factotum c’est un homme à tout faire, un va-chercher (du latin facere totum, j’ai regardé dans le dico). Le mot m’avait fait penser aussi à « facts », les faits. Et le style de Bukowski est en effet très factuel. J’aime ce genre de style direct et vivant, presque oral, qui colle bien au personnage. Il y a un art véritable dans cette technique épurée, qui va à l’essentiel. Par petites touches, l’air de rien, Bukowski arrive à nous faire pénétrer ce personnage et ressentir son fatalisme.

Le personnage de Chinaski, bien que peu aimable, a manifestement touché un point sensible chez moi. Bon, j’ai toujours eu de la sympathie pour les paumés, c’est vrai.
Pour Chinaski, les gens réels (comme il dit), la vie réelle sont un univers parallèle qu’il perçoit comme dans un rêve et pour lequel il n’a aucune attirance. Et il nous embarque dans son rêve (ou son cauchemar si vous voulez), une sorte de perpétuelle fuite en avant.

En lisant ce bouquin, j’ai été pris d’une envie irrépressible de boire du whisky. Peut-être parce que Bukowski rime avec Whisky ? Non, trop facile ! Plutôt parce que cette lecture réveille le Mister Chinaski qui sommeille chez le Docteur Zaphod. On se donne des raisons (famille, travail, …) de continuer à lutter pour surnager au jour le jour, mais ces raisons seront-elles toujours suffisantes ? Rien ne dit qu’un jour, on ne lâchera pas prise, et quand on commence à couler, ça peut être très dur de revenir à la surface.

Mais vous savez le pire ? A un moment, il y a une scène avec les parents de Henry, et en tant que parent moi-même, je me suis mis à compatir au sort de ces deux ringards coincés ! C’est bien la première fois que ce genre de truc m’arrive en lisant un bouquin. C’est le début de la vieillesse. Putain !

Ma note : 4/5
gallo
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Charles BUKOWSKI (Allemagne/Etats-Unis) Empty Re: Charles BUKOWSKI (Allemagne/Etats-Unis)

Message  gallo Jeu 4 Déc 2008 - 19:46

De : louve-épine Envoyé : 27/03/2006 22:01

Charles BUKOWSKI - Souvenirs d'un pas grand-chose
livre de poche, 350 pages

Pfiiiiou.
Le titre français du livre ment et dit la vérité à la fois.
Souvenirs, oui - Bukowski se raconte, en partant de sa toute petite enfance à l'âge adulte (je ne peux pas être plus précise, parce que je ne sais pas quel âge a le héros, Chinaski, à la fin), et nous parle de son père, ultra-violent, qui passe sa vie à dénigrer son fils, il nous parle de l'école, où il se sent mal, des bagarres (passage obligé pour montrer qu'on est un dur, sinon, on est cuit), de son adolescence qui l'enfonce encore plus (une acnée monstrueuse recouvre son corps), il nous parle des bibliothèques et de l'alcool, ses deux refuges. Il parle aussi des femmes, partout, tout le temps, mais le jeune Henry Chinaski est trop laid pour les intéresser.

"Je ne savais plus si j'étais malheureux. Je me sentais bien trop mal pour l'être. On aurait dit que le monde entier s'était transformé en pelouse à tondre et que moi, je commençais seulement à m'y attaquer."

Je disais donc que le titre était mensonger, parce que le pas grand-chose est l'avis personnel du traducteur, Bukowski n'emploie jamais ces mots, et surtout : il n'est PAS un pas grand-chose.
Ce fut mon premier roman du bonhomme, je n'avais jusque-là lu que des chroniques, poèmes et nouvelles, et forcément, ce n'est toujours pas aujourd'hui que je vais être dégoûtée de Bukowski...
Il y a une humanité incroyable dans ce bouquin, si Chinaski joue les durs, ce n'est que pour (sur)vivre, mais au fond, c'est juste un gars paumé, malheureux, seul. Mais l'humour est présent aussi - Bukowski est tellement intelligent qu'il est forcément (très) touchant ET (très) drôle.

"Tes parents te donnent pas beaucoup d'amour, c'est ça ?
- C'est pas un truc dont j'ai besoin, lui renvoyai-je.
- Voyons, Henry : l'amour, tout le monde en a besoin.
- Moi, j'ai besoin de rien.
- Pauvre petit."

Contrairement à ce qu'a dit ThomThom au début de la conversation, je n'aurais pas aimé découvrir Bukowski à travers ce livre, parce que j'ai l'impression qu'il faut connaître un peu le personnage avant de se lancer dans ce récit de sa vie... J'avais débuté ma découverte par Journal d'un vieux dégueulasse, et au moins, ça permet d'entrer dans le bain bukowskien d'emblée... j'ai d'ailleurs retrouvé dans Souvenirs... des épisodes que Buk avait racontés ailleurs.

Je m'embrouille...
Bukowski écrit comme il vit, sans arrondir les angles, c'est un détail qui a son importance, puisqu'il emploie un vocabulaire très cru, mais pourtant, je ne le trouve pas vulgaire. C'est juste violent, Buk nous dit à chaque page qu'il ne sait pas comment on fait pour vivre, et qu'à partir de là, à part écluser des litres de vin bon marché, qu'est-ce qu'on peut faire ?

"Je m'assis sur le canapé. Se soûler était agréable. Je décidai que j'aimerais toujours me soûler. Ca faisait disparaître ce qui était évident et peut-être qu'en réussissant à se tenir assez longtemps loin des évidences on évitait d'en devenir une soi-même."

Là, pour le coup, c'est la souffrance qui permet à Bukowski d'écrire, et c'est l'écriture qui le maintient en vie...

"Tu te caches la réalité, c'est tout, reprit Becker.
- Et alors ?
- Et alors tu seras jamais un écrivain si tu continues comme ça.
- Mais qu'est-ce qu'il te prend ? Comme si les écrivains, ils faisaient jamais autre chose !"

Des personnages attachants rôdent autour du petit Chinaski, je ne parlerai que de sa mère, qui personnellement me fend royalement le coeur : mariée avec un homme qui passe des heures à battre leur gosse, mère d'un enfant qu'elle aime, mais qu'elle ne peut pas comprendre ni aider... Une femme qui a dû se taire toute sa vie, à se demander si elle a elle-même réussi à sourire un jour.

"Mais enfin, Henry, me demandait ma mère, t'as donc pas envie d'être heureux ? Jamais un sourire. Mais souris donc ! Sois heureux !"

Bukowski nous donne des claques, et pourtant, on a envie de le prendre dans nos bras.
Et franchement, c'est pas maintenant que je vais arrêter de le lire !

5 / 5


De : ThomThom12932 Envoyé : 28/03/2006 16:36

D'abord, louve, deux petites corrections tout à fait amicales :

1/ Je disais donc que le titre était mensonger, parce que le pas grand-chose est l'avis personnel du traducteur, Bukowski n'emploie jamais ces mots, et surtout : il n'est PAS un pas grand-chose

Je n'apprécie pas plus que toi la traduction française du titre, mais à mon avis le "pas grand chose" ne désigne pas Bukowski, mais le côté fragmentaire des souvenirs.

2/ Contrairement à ce qu'a dit ThomThom au début de la conversation, je n'aurais pas aimé découvrir Bukowski à travers ce livre, parce que j'ai l'impression qu'il faut connaître un peu le personnage avant de se lancer dans ce récit de sa vie

Peut-être que oui, peut-être que non...il se trouve que c'est celui par lequel je l'ai découvert, et ça ne m'a nullement empêché de l'apprécier . Pour autant ça ne veut pas dire que j'ai raison et que tu as tort, juste que tu n'en sais rien du tout puisque tu ne l'as pas découvert par ce livre - même avec tous les efforts mentaux possibles tu ne pourras jamais savoir ce que tu aurais ressenti si ç'avait été ton premier Buk.

Passon à la critique, puisque nos lectures sont quasi synchro (là j'exagère pour faire le mec sympa qui a oublié que tu l'avais commencé y a un bout de temps )

"New Tales Of Ordinary Madness" [Nouveaux Contes de la Folie Ordinaire] (Black Sparrow Press, 1972)

Dans mon souvenir, les "nouveaux contes" étaient très supérieurs aux premiers...eh bien pour une fois, mes souvenirs étaient bons !

Il est forcément difficile de critiquer un recueil de nouvelles, je ne vais pas vous faire un "one by one" ce serait fastidieux pour tout le monde et qui plus est totalement inutile puisque comme dans tout recueil, il y a du bon et du moins bons, du génial même parfois - mais point de médiocre (pas dans celui-ci du moins).
A plus forte raison dans ces vrais / faux "nouveaux contes" : en réalité, il s'agit d'une collection dont le principal maître d'oeuvre est l'éditeur de Bukowski, dans le but avoué de capitaliser sur le succès des premiers. C'est à dire qu'il n'y a pas réellement de ligne directrice dans ce livre-ci et qu'il regroupe des textes écrits entre 1965 et 1972, ce qui fait une sacrée marge. Certains ont été publiés dans des revues littéraires, d'autres au milieu de recueils de poésie comme "Crucifixion in Deathland", et d'autres encore ont été écrits pour les "premiers contes" et tenus à l'écart de leur édition définitive.
Bref c'est un peu comme en musique, quand un artiste publie les chutes de studio de son album précédent ! Sauf que bizarrement, ce côté dilletante, bordélique et j'menfoutiste va comme un gant à Hank. Hank, dont ce recueil marque d'ailleurs la naissance (c'est à dire que c'est le premier livre où Bukoswki / Chinaski se voit surnommé Hank).

Dans "New Tales Of Ordinary Madness", il y a des choses drôles, des choses horribles, et surtout beaucoup de choses horriblement drôles...les deux premières nouvelles font frôler le haut le coeur (notamment la mort atroce de Ramon Vasquez) et c'est là que je me dis que j'ai mal vieilli car bizarrement je n'ai pas souvenir que ces textes m'aient heurtés durant mon adolescence. Pourtant paradoxalement, les deux zonard nécrophages ou les deux blaireaux torturant l'ex star du muet sont aussi pourris que terriblement attachants...
Et que dire de la double apparition de son idole et rival Hemingway ? totalement géniale et délirante : la première fois, Hemingway téléphone pour s'excuser, il ne pourra venir à leur rendez-vous parce qu'il est retenu ailleurs, il vient de mourir (et lâche au passage : "quand ils ont adoré mon The Old Man & The Sea j'ai compris que l'humanité était cinglée") ; la seconde il est bien vivant, et c'est Bukowski qui s'excuse de s'être envoyé sa femme la veille au soir !

Bukoswki est un genre d'éboueur : il est l'Eboueur de l'Humanité. Même pas par provocation, juste parce qu'il est comme ça : il parle de ce que les autres taisent, il jette un regard aussi lucide que cruel et hilarant sur le monde de fou qui l'entourent.
Ca passe par des mésaventures tragi-comiques comme celle de l'araignée qui le fixe du regard et le stresse au point qu'il n'arrive pas à faire son caca...je sais, écrit par moi ça n'a aucun intérêt. Ca n'a même aucun intérêt écrit par qui que ce soit - exception faite de Bukowski.
Ca passe aussi (surtout) par des moments poignants, cette incroyable humanité avec laquelle il traite les marginaux, les toxicos, les putes oeuvrant avec un crucifix au-dessus du lit, les pauvres qui crèvent de la tuberculose dans les hopitaux parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'offrir les soins nécessaires (je peux vous dire que quand on repense à certains évènements récents, l'ouragan Katrina en tête, ça n'a pas vieilli)...

Comme toujours, il y a Bukowski côté pile (la violence, la rage, les sentences définitives aux arrières goût de fin du monde) et Charles côté face (deux nouvelles où il évoque, sous couvert de fiction, sa toute récente paternité).

Un peu comme les deux faces de cette société occidentale sur laquelle il fait semblant de cracher tout en étant partie prenante.

4,75/5


De : Melisande5505 Envoyé : 08/04/2006 10:07
Charles BUKOWSKI - Souvenirs d'un pas grand chose
Grasset / traduit par Robert Pépin

Suite à la brillante critique de Louve, j'ai vraiment du mal à me lancer pour parler de ce livre.

Il s'agit en effet du récit de la vie de Bukowski de l'enfance jusqu'à l'âge de jeune adultle ayant quitté le domicile familial et devant se débrouiller tout seul pour survivre, et commencant à écrire.

C'est un récit extrement fort, dans un langage très direct, cru parfois, mais en effet comme le dit Louve, jamais vulgaire, parce que tous simplement Bukowski arrive à transformer cette enfance et adolescence plutôt épouvantables en très grande littérature, où sans détours et sans surtout rendre tous ça plus présentable, il nous fait partager son univers intérieur, transfiguré par l'écriture.

J'ai été littéralement happée par ce récit, la force et l'intensité du style de l'auteur m'ont fasciné tout d'abord. Mais je dois avouer que vers la fin du livre, j'ai été de moins en moins touchée par le personnage, il commencait même à carrément m'agacer, je n'y ai pas trouvé l'humanité et la fragilité que d'autres lecteurs semblent y avoir vu, je l'ai trouvé franchement indifférent aux autres, s'enfermant de plus en plus dans son monde à lui et absolument insensible aux gens de son entourrage. Trop froid finalement, trop détaché de tout.

3,75 / 5


De : Pilou Envoyé : 09/05/2006 10:01
Charles BUKOWSKI - Le Journal d’un vieux dégueulasse.

C’est le premier ouvrage que je lis de lui me semble t-il. Il faut s’habituer à une écriture et un vocabulaire qui vont m’interdire d’en faire la lecture à haute voix à ma femme, mais ne m’empêchera pas de lui en conseiller la lecture, hypocritement. Ce n’est pas très convenable, mais quand on aime déjà CELINE, « le plus grand écrivain depuis 2000 ans » on n’est pas dépaysé. Au-delà des gros mots, de l’alcool et du s…, de l’absence de majuscule en début de phrase, je ne peux que m’incliner devant la pertinence des analyses sociales et politiques. C’est très glauque et même gore mais je m’y suis bien plu. Une vie de misère dans le froid, la pauvreté et l’alcool et aucun espoir de rien. Une vie de SDF. Néanmoins on se sent proche de lui et je l’ai trouvé souvent attendrissant raison pour laquelle j’ai poursuivi avec Factotum sans hésiter. Quelques redites. On m’a dit qu’il avait été jeté à la porte d’Apostrophe tant il était ivre, mais je n’ai pas vu cette émission.


De: Ben

Contes de la folie ordinaire - Charles Bukowski

Bukowski est un auteur contestaire, il dénonce avec vigueur et férocité les conventions sociales. La brutalité de son oeuvre ne réside pas dans ses propos mais dans le dynamisme et l'énergie de son style. Il peint le visage de la pauvreté, de la déchéance avec une plume de maître. Il dévoile avec violence et réalisme la nature humaine. On se rend vite compte que derrière cette dureté Bukowski se révèle être un véritable poète de génie, d'une douceur et d'une sensibilité plus que singulière.

Note : 5/5
(Ben, 20 ans, Nice/France)



De : Livrovore Envoyé : 24/05/2006 17:31

Contes de la folie ordinaire - Charles Bukowski

J'ai apprécié les premières histoires, j'ai trouvé ça assez nouveau, intéressant, décalé. Mais au bout d'un moment, les histoires se ressemblent, toujours les "aventures" d'un vieil alcoolique obsédé sexuel, au bout d'un moment, bon, ça va. Et puis la dernière histoire est jolie, poétique. Je reste donc mitigée sur cette première lecture de Bukowski.

2/5


De : SphinxCoco Envoyé : 22/04/2007 22:33

Factotum - Charles Bukowski


Chinaski erre. La Nouvelle-Orléans, New York, Philadelphie, Los Angeles… un homme perdu qui se cherche, toujours entre deux beuveries et deux femmes à "séduire".
Il enchaîne les petits boulots (magasinier, vendeur…), mais se fait assurément virer, pour beuverie ou insolence… Un vrai factotum, il fait ce qu’on lui demande, s’adapte quand il manque d’argent, puis repart avec une femme, du whisky et assez d’argent pour tenir quelques jours, quelques mois au mieux.

Difficile à cerner ce Chinaski, mais on souffre avec lui. Bien sûr il est mal, cherche sa voie mais semble bien asocial, conséquence certaine de ses penchants pour l’alcool. Heureusement il a l’écriture et du talent, qui commence seulement à être reconnu après un envoi massif de nouvelles à la presse.

C’est rapide, trash, complètement névrosé… alors, chef-d’œuvre ou provocation facile ?
J’en suis restée à cette question, je n’ai pas adhéré plus que ça, même si je reconnais les talents d’écrivain de Bukowski.
Peut-être faut-il en lire d’autres pour se forger une vraie opinion, pour l’instant j’en resterai à 2,5/5.

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Message  Réaliste-romantique Dim 2 Déc 2018 - 0:06

Contes de la folie ordinaire

Recueil de nouvelles qui tournent autour du personnage de l’auteur, donc généralement saoul, parfois drogué, à la recherche de femmes. Il est généralement en mauvais état, en opposé à l’ordre et la société conservatrice. Le titre en français est adouci, la traduction est moins gênante à laisser trainer au bureau : Erections, Ejaculations, Exhibitions and General Tales of Ordinary Madness…

Le style de la traduction était vieillot (« jeune fille accorte »), je vais essayer d’en lire un en version originale. Ce sont des textes qui veulent choquer et égratigner la société bien-pensante, mais aujourd’hui ça me semble dater, comme si un vieil oncle poivrot me racontait ses frasques de jeunesse.

3,5/5

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Message  Le petit montagnard Mer 9 Sep 2020 - 12:07

Contes de la folie ordinaire

Charles BUKOWSKI (Allemagne/Etats-Unis) Bukows10

Recueil de nouvelles, certaines basées sur des faits réels survenus à l'auteur, d'autres de pures fictions. Misère, sexe, alcool, déchéance ... dans un style direct, grossier voire choquant. 

Note : 2,5/5
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Message  Dkois Mer 9 Sep 2020 - 13:13

Petit Montagnard : Ainsi tu as rencontré ce bon vieux Hank !!! C'est vrai, avec lui 2 alternatives. On aime ou on aime pas ... Et je fais parti de ceux qui aiment. J'ai toujours ressenti une volonté de transmettre de l'émotion à travers ses écrits et ceci de manière plutôt réussie. Derrière cette volonté de provoquer et de choquer, des sentiments d'un monde qui n'est pas le mien émergent. C'est en tout mon ressenti général. 
Mais je comprends très bien ceux qui sont hermétiques à ce genre de littérature.

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Message  Le petit montagnard Jeu 10 Sep 2020 - 15:04

C'était le deuxième bouquin que je lisais de Bukowski, puisque j'avais déjà lu Pulp, une parodie de polars avec le privé qui boit son bourbon à 8h du mat. Je suis curieux de cet auteur que certains considéraient comme le plus grand poète américains. Et c'est le seul écrivain qui se soit fait viré du plateau de Apostrophes par Bernard Pivot, une sacré référence !
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Message  Dkois Jeu 10 Sep 2020 - 16:48

Petit Montagnard : Oui personne n'a oublié la visite de Bukowski chez Pivot. Coup marketing pour entretenir le personnage?? 

  Après avoir déposé mon précédent message, j'ai trouvé le qualificatif qui va le mieux à mon ressenti quand je lis du Bukowski: Humanisme. 

Cet auteur n'a pas son pareil pour nous faire partager ce monde populaire fait "De dingues et de paumés". Ses romans sont souvent construits selon un même schéma, fait de tranches de vie, de chronique. C'est court et rapide à lire. Rien de magistral je te l'accorde, mais pas gratuit non plus. Bon d'ici à le considérer comme le plus grand poète Américain ?... Ce dont je suis sur c'est que je ne lui connais pas d'équivalent dans le genre. Si quelqu'un en a un à me présenter, je suis preneur  wink

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