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Lajos ZILAHY (Hongrie)

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Lajos ZILAHY (Hongrie) Empty Lajos ZILAHY (Hongrie)

Message  gallo Sam 6 Déc 2008 - 19:23

De : liza_lou55 (Message d'origine) Envoyé : 19/07/2007 22:06

Lajos Zilahy est né à Budapest en 1891. Romancier populaire pendant l'entre deux guerres, notamment avec Printemps mortel et Devant un soldat mort, Zilahy était également connu pour ses positions pacifistes et sociales ce qui lui valut l'hostilité de la presse et des autorités allemandes. Pendant l'occupation nazie, Zilahy dut se cacher dans une cave avec sa femme et son fils et survécut ainsi à la bataille de Budapest. Sa soeur Ica, elle, fut fusillée par les nazis et ce fut à elle qu'il dédia Les Dukay, roman qu'il écrivit en 1947 aux Etats-Unis après son exil pour fuir les répercussions du gouvernement communiste hongrois. Traduit en douze langues, Les Dukay connurent immédiatement un succès mondial et deux suites suivirent : Le siècle écarlate et L'ange de la colère. Lajos Zilahy est mort en 1974.


De : liza_lou55 Envoyé : 19/07/2007 22:29\

Lajos ZILAHY - Les Dukay
(Folio, 809 pages)

Le lecteur, en débutant Les Dukay de Lajos Zilahy devrait prendre garde. Une fois commencé, ce roman ne le quitte plus et ce sont des nuits blanches qui le guette jusqu'à ce que le dernière des 809 pages soit lue.

Car Les Dukay n'est pas un roman comme les autres. Certes, on peut le qualifier de chef d'oeuvre mais cela serait bien trop simple et trop rédibitoire. Car Les Dukay avant tout, est un playdoyer.

Playdoyer en faveur d'un certain art de vivre dont Zilahy se fait ici le rapporteur fidèle et nostalgique, soit les dernières heures de l'aristocratie européenne entre les deux guerres. A travers le destin d'une famille hongroise, les Dukay, Zilahy décrit un certain art de vivre, une ambiance, un luxe mais surtout un état d'esprit qui, après avoir été ébranlée par la Grande Guerre, fut mise à terre par le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Zilahy, d'ailleurs, et ce n'est pas un hasard, choisit d'arréter ici son roman.

Le "crépuscule doré" de l'aristocratie européenne, pour reprendre une expression d'un des personnages central, est évoqué grâce à cette famille hongroise. Zilahy décrit avec énormément de détails chacun des personnages de cette aristocratie. Qui ne peut se sentir pas attaché par la personnalité de Rere, simple d'esprit mais aussi fils ainé du comte Dukay qui avait enchanté les nuits parisiennes au début du XXème siècle? On est également troublé par la belle Kristina dont la vie sera à jamais bouleversée par la prédiction selon laquelle un jour, elle tiendrait entre ses mains le coeur d'un roi. L'inquiètant Janos est là aussi pour nous rappeler que c'est l'époque de l'essor du nazisme et du fascisme tandis que Gyorgy représente cette nouvelle race d'homme venue d'Amérique : les entrepreneurs. Mais surtout, Zilahy a un vrai attachement envers la benjamine Zia, qui n'hésite pas à se rebeller et qui comprendra avant l'heure, que le moment du partage est enfin venu.

Lajos Zilahy se fait l'apôtre d'un pays, d'une nouvelle nation qui apparait à cette époque : la Hongrie, autrefois rattachée aux Habsbourg dont Zilahy relate ici ses derniers moments. Les soubresauts de l'histoire atteindront cette nation, qui, elle aussi sera emmenée dans les tourments de la guerre.

Nostalgique, Zilahy? Peut-être mais pas totalement. Car si le roman s'achève avec le déclenchement de la guerre et l'arrêt brutal et irrémédiat d'un art de vivre, une note d'espoir transparait à la fin du roman, relayée par la voix forte et puissante de Gyorgy. Comme un rempart contre l'orage qui s'annonce. Un rempart fragile...

Ma note : 5/5


De : liza_lou55 Envoyé : 16/05/2008 17:35
Lajos ZILAHY : Printemps mortel
(Des Syrtes, 145 pages)

Le roman qui a apporté gloire et célébrité au romancier hongrois Lajos Zilahy. A noter que le roman a été adapté au cinéma en 1936 par Laszlo Kalmar, film que je n’ai pas vu et que je ne connais donc pas.

Le narrateur, fils unique d’une riche famille, rencontre et tombe amoureux d’Edith, la fille d’un général de Budapest. Secrètement, et avec la complicité de la mère d'Edith, tous deux s’aiment et se fiancent presque. Mais Edith, lors d’un séjour à Vienne, se laisse séduire par un aristocrate et abandonne son amoureux qui se laisse littéralement sombrer dans le désespoir. Parti de Budapest, le narrateur rencontre une autre femme, Josza, qui le sauve et qu’il demande finalement en mariage. Mais Edith le retrouve, lui annonce qu’elle n’a toujours aimé que lui et que ses parents sont d’accord pour le mariage. Incapable de choisir entre ces deux femmes, il ne reste plus que le suicide…

Un roman, ou plutôt une nouvelle classique dans son thème (l’amour, l’impossibilité de vivre avec l’être aimé, le désespoir). On ne peut pas dire qu’Edith ait un rôle particulièrement "positif". On ne peut même pas dire que les femmes ont le plus beau rôle dans cette histoire! En même temps, le narrateur m'a paru bien "mou" (excusez moi l'expression) puisque pendant la plus grande partie du roman, celui-ci ne fait que se lamenter...

C'est bien écrit, il faut le souligner. J'ai trouvé que, d'une trame classique, Lajos Zilahy avait pu écrire ici une nouvelle intéressante, avec de beaux passages sur l'amour et les désillusions qui vont avec. Un brin de romantisme, quelques touches de poésie et de mélancolie donnent ainsi une histoire qui évite la banalité sans pour autant renouveler le genre. Dans le style, je comparerais d'ailleurs ce récit avec Le bracelet de grenats de Kouprine que j'avais lu il y a deux ans.

Un bon récit donc, mais bien moins réussi (et de loin!) que Les Dukay. Si vous n'avez pas encore lu de Zilahy, privilégiez donc ce roman, plutôt que Printemps mortel, bien que j'ai déja lu pire.

Ma note : 3,5/5
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