James BALDWIN (Etats-Unis)

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Message  Mousseline Jeu 6 Aoû 2009 - 16:24

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"L'amour arrache les masques sans lesquels nous craignons de ne pas pouvoir vivre et derrière lesquels nous savons que nous sommes incapables de le faire."


James Baldwin naît en 1924 à Harlem dans un milieu défavorisé, d'une union illégitime qui le prive de la connaissance de son père. Sa mère se remarie alors qu'il a trois ans avec un pasteur, homme dur et cruel dont il prend le nom. C'est un lecteur vorace qui commence très tôt à écrire. Sa première nouvelle paraît dans le journal de son église alors qu'il a douze ans. Pendant son adolescence, il est très actif dans son église pentecôtiste. Il quitte sa mère à dix-sept ans, vit de jobs mal payés et commence son apprentissage littéraire.
Son premier livre sort au début des années 40. C'est un ouvrage sur les églises de Harlem, réalisé en collaboration avec le photographe Theodore Pelatowski, mais qui n'obtient aucun succès. Son principal soutien à cette époque est Richard Wright, à qui il voue une immense admiration.

Bien que les éditeurs rejettent son travail, ses chroniques pour des revues telles que The New Leader, The Nation, ou Partisan Review lui valent en 1948 une bourse Rosenwald. Il part pour Paris et Londres, mû par les relations tendues avec son beau-père, le racisme ambiant et des questions d'identité sexuelle. Il termine en Suisse son premier roman, La Conversion (Go Tell It On The Mountain) qui lui vaut tout de suite la reconnaissance, suivi de la pièce Le Coin des amen en 1955. La Conversion se base sur son expérience de jeune prêcheur dans une petite église. Pendant son séjour en Europe il écrit également l'essai Stranger in The Village dans lequel il raconte sa visite d'un petit village suisse, et le racisme ignorant qu'il y a ressenti.
Après une dizaine d'années passées en Europe, principalement à Paris et Istanbul, il rentre aux Etats-Unis en 1957 pour s'impliquer dans le mouvement pour les droits civiques.

Dans ses oeuvres suivantes, romans et essais, Baldwin explore des thèmes hautement politiques : l'homosexualité dans La Chambre de Giovanni, et la condition des noirs - ainsi que le risque d'une explosion de violence de la part de cette communauté mise à l'écart - dans Notes of A Native Son (en référence au Native Son de Wright), Personne ne sait mon nom et La prochaine fois, le feu.
Par la suite, ses romans Un autre pays et L'homme qui meurt sont mal accueillis par une critique qui leur reproche des personnages inconsistants.

Alors que sa présence au sein du mouvement pour les droits civiques est surveillée par le FBI depuis plusieurs années, la mort de Martin Luther King en 1968 fait prendre un tournant à sa réflexion : il se dit alors que la violence peut être le seul chemin vers la justice raciale. Parallèlement, il n'arrive plus à écrire.
Ce n'est qu'en 1974 qu'il retrouve l'inspiration et plus de pacifisme dans ses considérations politiques. Si Beale Street pouvait parler est une histoire d'amour poétique dans laquelle Baldwin insiste sur l'importance des liens familiaux et le pouvoir de l'amour comme seul moyen de survie. Dans son sixième roman, Harlem Quartet, il renoue avec la musique afro-américaine, qui était présente dans La Conversion et dans de nombreuses allusions au fil de ses livres, pour raconter l'histoire d'un chanteur de gospel, sa carrière et son déclin.
En 1983 son dernier roman, Meurtres à Atlanta, commande de Playboy, est un échec critique. La même année, il devient professeur de littérature afro-américaine à l'université du Massachusetts.

Il passe la fin de sa vie à Saint Paul de Vence en France, où il meurt d'un cancer de l'estomac en 1987.
James Baldwin, avec ses textes sur l'identité et la sexualité mélangeant fiction et bribes d'autobiographie, est reconnu depuis La Conversion comme un écrivain important, figure du combat pour les droits civiques des minorités aux Etats-Unis.

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Message  Mousseline Jeu 6 Aoû 2009 - 17:45

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La chambre de Giovanni

(Rivages/poche, 1998, 256 pages)

David, un jeune New-Yorkais, quitte les Etats-Unis pour la France en espérant se retrouver, en fait il est à la recherche de son identité ou on pourrait plutôt dire qu'il refuse ce qu'il est, il nie son homosexualité.

"Je pense maintenant que si j'avais eu la moindre idée que le moi que je trouverais se révélerait n'être que ce moi que j'avais passé tant de temps à fuir, je serais resté chez moi."

A Paris même s'il a une fiancée, Hella, il fréquente le "milieu". Il ne peut pas vraiment s'en empêcher. Ce qui l'amène à rencontrer Giovanni...

"Il m'attira contre lui, se glissant entre mes bras comme s'il se confiait à moi pour que je le porte, et il m'entraîna peu à peu avec lui vers le lit. Tout en moi hurlait : Non! et ce qui était vraiment moi soupirait : Oui!"

"J'étais dans un état de confusion terrible. Parfois je me disais : mais c'est cela ta vie. Cesse de lutter. Cette de te débattre. Ou bien je pensais : mais je suis heureux. Et il m'aime. Je ne suis pas en danger. Parfois, lorsqu'il n'était pas près de moi, je pensais : je ne le laisserai plus jamais me toucher. Et puis quand il me touchait, je me disait : ça ne fait rien, ce n'est qu'un corps, il n'y en a pas pour longtemps."


J'ai apprécié parcourir le Paris des années 40 et surtout le milieu dans lequel gravitent les homosexuels; où les vieux obtiennent rarement de l'affection mais se font plutôt escroquer par des jeunots qui n'en veulent qu'à leur argent. Ça m'a dérangé quand même. C'est sordide, ça fait peur.

Une belle écriture, un style classique, intimiste, sensible, intense. C'est comme si David me racontait son histoire à moi.

James Baldwin décrit avec beaucoup de sensibilité les pensées et les émotions de son personnage principal. Et surtout son combat intérieur pour vaincre ses penchants sexuels, c'est un grand tourment qui ne lâche pas, un cri... c'est l'essence de "La chambre de Giovanni". Mais si le récit nous semble aussi véridique c'est peut-être parce que c'est un peu la vie de James Baldwin : il était homosexuel, noir et avait des conflits avec son père adoptif, tout ça l'a amené à quitter New York pour aller vivre en France pendant plusieurs années.

Un très bon roman. Il m'a touchée. On tourne la dernière page le coeur chamboulé. James Balwin un auteur que je vais relire assurément, en tout cas j'ai envie de lire "Harlem Quartet" ou "La conversion".

Note : 4,5/5

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Message  Invité Jeu 25 Avr 2013 - 15:57

La conversion.
Rivages poche. 314p.
1952
Résumé: 4ème de couv.
Au soir de ses quatorze ans, dans une boutique désaffectée de Harlem, au milieu des prières et des trépignements cadencés de ses frères, au rythme des tambourins, John Grimes traverse sa "nuit noire". Tourmenté par l'idée du péché, après être allé au bout de sa culpabilité, il lui semble avoir connu son moment de vérité.
On aime: le style
Florence, Esther et Elisabeth, femmes de caractère
La problématique.
On aime moins: le côté prêchi-prêcha...

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Message  lalyre Sam 14 Oct 2017 - 16:08

Baldwin James
Harlem Quartet
Editions Stock 17 septembre 2017
ISBN 978 2 234 08405 4
570 pages
James BALDWIN (Etats-Unis) 41xujm11
Quatrième de couverture
Dans le Harlem des années cinquante, se nouent les destins de quatre adolescents : Julia, l'enfant évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy son jeune frère, Arthur qui manifeste déjà son talent de chanteur de gospel et Hall, le frère aîné d'Arthur qui s'apprête à partir pour la Corée...
Trente ans après, pour se réconcilier avec la mort récente d'Arthur, Hall revient sur leur jeunesse et tente de découvrir la folle logique qui a conduit la vie de ces êtres remarquables. Pourquoi Julia a-t-elle subitement cessé de prêcher ? Pourquoi le quartette s'est-il dispersé ? Pourquoi Arthur n'a-t-il jamais vraiment trouvé le bonheur malgré le fidèle Jimmy, son dernier amant ?
L'écriture sensuelle de Baldwin, rythmée par les cadences et les cris poignants du gospel, nous entraîne de New York au sud des Etats-Unis rongé par la haine raciale et le mépris des minorités. Ce roman bouleversant, dans lequel la violence et l'érotisme sont constamment maîtrisés par la tendresse et l'humour du poète, est un chant d'amour. Chant d'amour de Hall à son jeune frère et à la culture noire.


Mon avis
Hall le narrateur retrace l’histoire de quatre noirs de Harlem dont les destins furent très diverses quoique Arthur le jeune frère du narrateur avait fondé un groupe musical, d’ou le titre du livre. Sans m’attarder sur l’histoire, je citerai les nombreux thèmes traités par l’auteur, la religion, les droits, civiques, la religion, la famille, l’amitié, l’homosexualité, l’amour, l’inceste, l’art, érotisme et sexualité. On fait la connaissance de Julia, une petite fille prédicatrice et le jeune Jimmy , victimes de la violence d’un père perdu dans l’alcoolisme. C’est grâce au récit émouvant et sensible du narrateur qui vient de perdre son jeune frère Arthur, que nous entrons dans la vie intime de Julia et de Arthur qui fut l’amant de Jimmy. C’est un roman sombre cependant évoqué avec un certain lyrisme provoquant de l’émotion, c’est un témoignage sur le racisme et la violence de l’Amérique de l’époque envers les noirs. De petits textes de chants de gospel à la gloire divine, comme dit plus haut, le titre évoque le groupe formé par Arthur mais aussi les liens indestructibles qui unissent la plupart des personnages. Un chef-d’oeuvre écrit avec beaucoup de compassion envers les êtres humains qui m’a fait ressentir de la tendresse pour la plupart des habitants de ce roman. Un véritable coup de coeur pour ce très beau roman….5/5
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