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James ELLROY (Etats-Unis)

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Message  gallo Sam 1 Nov 2008 - 19:26

De : PapillonY1 (Message d'origine) Envoyé : 23/08/2004 18:51

Résumé:
Difficile de résumer un roman aussi complexe et aussi touffu. Le propos de James Ellroy, dans ce roman est de détruire le mythe Kennedy : « Jack Kennedy a été l’homme de paille mythologique d’une tranche de notre histoire particulièrement juteuse (…) . Jack s’est fait dessouder au moment propice pour lui assurer sa sainteté. Les mensonges continuent à tourbillonner autour de sa flamme éternelle. L’heure est venue de déloger son urne funéraire de son piédestal et de jeter la lumière sur quelques hommes qui ont accompagné son ascension et facilité sa chute. » Pourtant cet ouvrage n’est ni un roman historique ni un livre politique, car Ellroy prend le parti de montrer le rôle qu’a joué la Mafia pendant la présidence de Kennedy. L’histoire commence en novembre 1958. Jack Kennedy est sénateur du Massachussetts et s’apprête à annoncer sa candidature à la Présidence, son frère Bobby dirige le Comité McClellan, chargé d’enquêter sur les activités de la Mafia. Ces deux hommes ont un ennemi mortel : Edgar J. Hoover, patron du FBI. Pour Hoover, la Mafia n’existe pas et le seul danger pour l’Amérique, ce sont les communistes. Convainu que Kennedy risque de devenir le prochain président et désireux de connaître les agissements des deux frères, Hoover fait infiltrer le Comité McClellan par l’un de ses hommes. Quelques semaines plus tard, Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba et instaure sur l’île un régime communiste. Catastrophe pour les américains. Catastrophe pour le FBI, catastrophe pour la CIA. Et pour la Mafia dont les nombreux casinos cubains ont été nationalisés par Castro. Malgré sa haine de Bobby Kennedy, la Mafia décide de financer la campagne de son frère, persuadée que Jack Kennedy saura chasser Castro de Cuba. L’histoire est racontée au travers de trois hommes : deux flics et un truand. Mais pour Ellroy la frontière entre flic et voyou est mince et perméable, comme le montrera la suite. Ces trois hommes vont travailler successivement pour le FBI, la CIA, les Kennedy et la Mafia. Ils vont s’allier, se trahir et se combattre.

Mon Avis : Il est difficile d’entrer dans ce roman. Toute la première partie manque de structure narrative. Les chapitres se suivent comme autant de courtes histoires de gangsters : extorsions, chantage, meurtres. Le point de vue change à chaque chapitre et l’action s’éparpille entre de multiples personnages secondaires. Le lecteur est souvent un peu perdu dans le jeu des alliances tordues et fluctuantes entre toutes les forces en présence. Difficile aussi de trouver sympathique le moindre personnage, car ils sont presque tous animés par la soif d’argent, de pouvoir ou de vengeance. Ellroy semble prendre un plaisir particulier à dépeindre des scènes très sanglantes qui n’apportent rien à l’histoire. Son style est également très particulier : phrases courtes, langage argotique truffé de néologismes.

Ce livre conviendra à ceux qui aiment les histoires de gangsters et décevra ceux qui veulent connaître un peu mieux l’histoire de l’Amérique, car finalement Kennedy joue un rôle très secondaire dans cette histoire.

Ma Note : 3/5



De : odilette84 Envoyé : 31/10/2006 12:56
James ELLROY - Le Dahlia noir

Un roman typiquement noir, l'Amérique des années 50, l'ambiance Hollywood.
Tous les ingrédients sont réunis.
Pourtant, j'ai eu un peu de mal à me repérer dans la foule des personnages, et des détails.
Trop touffu pour moi même si j'ai bien aimé.
La fin me parait tirée par les cheveux.
J'avais lu ce roman à sa sortie et je n'en avais aucun souvenirs.
Je pense que j'ai préféré LA Confidential (que j'ai vu en film récemment)
Le héros est malgré tout un peu similaire dans les deux cas et j'aime bien ces détectives torturés et malheureux.
Ma note : 3.5/5



De : liza_lou55 Envoyé : 12/11/2006 17:19
Le Dahlia noir - James ELLROY
(Rivages, 505 pages)

James Ellroy n’avait que 10 ans lorsque sa mère, Jean Ellroy, avec qui il vivait depuis le divorce depuis ses parents, fut assassinée. Le coupable ne fut jamais arrêté et Ellroy vivra toute sa vie avec cette « part d’ombre », oscillant entre haine et amour envers cette mère qu’il n’a que trop peu connu.

Le Dahlia noir est le roman le plus connu d’Ellroy. Celui-ci s’inspire d’un fait divers qui avait fait sensation à Los Angeles dans les années 40, à savoir le meurtre sauvage d’une jeune starlette, Elizabeth Short, retrouvée dans un terrain vague, le visage ouvert d’un coup de couteau et le corps dénudé, mutilé et découpé en deux au niveau de la taille. Dans le roman, deux policiers et anciens boxeurs, Bucky Bleichert et Lee Blanchard, surnommés Feu et Glace, vont alors s’occuper de cette enquête, enquête qui va bouleverser leurs vies et prendre une importance considérable voire incontrôlable. Jusqu’à l’obsession.

La plumé acérée comme un scalpel, Ellroy dissèque tout Los Angeles, cette ville où se côtoient des policiers corrompus, des hommes politiques véreux, des business men sans scrupules. Le Dahlia noir est un roman complexe, avec une vision apocalyptique de Los Angeles et des rapports humains et une violence parfois excessive (certaines descriptions sont, je trouve, à la limite du supportable). Les caractères des deux personnages deviennent rapidement ambigus et tourmentés, à l’image d’Ellroy lui-même qui avoue trouver en Bucky Bleichert une sorte de double (« Bleichert me ressemble : il est porteur d’une flamme, il porte en lui une douleur qui le consume et il ne craint pas de se brûler »).

Exécutoire au meurtre de sa propre mère – le récit lui est d’ailleurs dédié – Le Dahlia noir est un roman coup de poing qui ébranle le lecteur emmené dans un univers sombre et controversé. On ne sort pas indemne d’un tel roman d’une puissance phénoménale voire dérangeante. Un livre très dur et d’une noirceur terrible. Voire terrifiante.

Ma note : 5/5



De : Cocotte8017 Envoyé : 15/11/2006 23:59
Le Dahlia noir - James ELLROY

1947, Los Angeles, une jeune femme est retrouvée morte dans un terrain vague. Bucky Bleichert, ancien boxeur devenu maintenant policier, mène l'enquête sur ce meurtre sauvage de Betty Short surnommée Le Dahlia noir.

Non, je ne fais pas exception, j'ai beaucoup aimé ce polar. James Ellroy ne fait vraiment pas dans la dentelle! Personnages tordus, violence, mensonges, trahisons, Le Dahlia noir est un livre sombre, dérangeant qui ne laisse pas indifférent. D'autant plus que l'intrigue est tout à fait captivante, sans temps mort. J'ai eu de la difficulté à suivre le fil parfois tellement les rebondissements et les personnages sont nombreux. Ce n'est pas un polar facile, ça demande un minimum de concentration, mais ça en vaut le coup!

J'ai eu de la difficulté avec la traduction à l'européenne qui m'agaçait beaucoup surtout au départ, mais je m'y suis habituée.

À lire!

Ma note : 4,5/5



De : Bonogirl-U2 Envoyé : 11/12/2006 10:28
A cause de la nuit - James ELLROY

Résumé
Il est psychiatre, manipule les solitaires et les faibles, et utilise son pouvoir maléfique la nuit. Puis il tire d'informations de ses malades, plus son royaume devient puissant. Jusqu'au jour où ce " Voyageur de la nuit " croise le chemin du sergent Lloyd Hopkins.

Mon avis
A cause de la nuit est le deuxième volet de la trilogie Lloyd Hopkins (1 "Lune sanglante" et 3 "La colline aux suicidés").
Ma première rencontre avec Ellroy : fabuleux ! je n’ai pas été déçue. Voila du roman policier comme je les aime !
Dés les premières lignes je n’ai pu m’en détacher. L’enquête est menée avec précision, efficacité, sans temps mort, chaque page fait évoluer l’intrigue. L’inspecteur Hopkins est tenace, professionnel, il s’investit 100% dans son enquête et analyse parfaitement chaque indice qu’il relit les uns aux autres. On à l’impression de prendre part à l’enquête.
Beau duel entre deux génie le Dr Havilland et Hopkins. La psychologie des personnages est parfaitement maîtrisé
Belle découverte je ne sais pas comment sont ces autres bouquins mais celui-ci vaut vraiment le coup !! Ellroy m’a réconcilié avec les polars dont je m’étais lassée…

4,5 / 5



De : joubjoub Envoyé : 26/01/2007 14:21
.:: LE DAHLIA NOIR - James ELLROY ::.
Résumé : Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée "le Dahlia Noir", par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique. (Source : RIVAGES/NOIR)

--------------------------------------------------------------------------------

Il n’est vraiment pas facile d'accrocher au début. La multiplicité des protagonistes, des lieux, des abréviations américaines rend la lecture ardue de cet énorme pavé. Mais ce roman policier très noir regorge de rebondissements, l’action va en s’accélérant et le suspense est bien gardé jusqu'à la fin.

James Ellroy nous immerge dans l’univers de la police de Los Angeles des années 1950, sa corruption, ses luttes d’influence et son incroyable violence. Les mots sont durs, les phrases sèches et sans fioritures. Chaque dialogue est coupé au rasoir, chaque description réduite à l'essentiel, mais sans que rien nous soit épargné. Il n'y a jamais de sous-entendus chez l'auteur. Chaque événement se déroule sous la lumière crue des projecteurs de police des lampes d'interrogatoire.

Les personnages sont saisissants de profondeur. James Ellroy décrit la face la plus sombre, les pulsions les plus noires et les contradictions propres à chacun. On se retrouve captivé par cette poursuite du meurtrier, véritable cauchemar qui tourne à l’obsession pour le personnage principale. James Ellroy fait vivre au lecteur une véritable descente aux enfers.

Ce roman est d’une incroyable noirceur. En évoquant ces destins brisés, peuplés des désillusions les plus cruelles, ces histoires d’amour impossible, il n’épargne à aucun moment son lecteur et lui ouvre grands les yeux devant le spectacle des réalités et devant la réalité de la vie.

Un chef-d’œuvre incontesté de la littérature noire américaine.

Note : 4/5



De : Lucie217 Envoyé : 27/02/2007 10:05
Le Dahlia Noir - James Ellroy

J’ai été assez déçue par ce roman. Moi qui adore les romans policiers par ce qu’ils ont de prenant (cette sensation que nous connaissons tous que l’on n’arrivera pas à faire quoique ce soit d’autre avant de connaître le dénouement d’une histoire), je dois avouer que je n’ai pas réussi à me plonger totalement dedans.

Le Dahlia Noir est un roman très noir, mais aussi relativement complexe à mon goût, dans l’histoire elle-même et ses multiples enchevêtrements et dans la psychologie des personnages. Il faut dire qu’il est assez difficile de s’identifier au narrateur (un policier ex-boxeur, brutal et obsédé) !

Je trouve que l’on peut se laisser prendre assez facilement au début - j’ai d’ailleurs beaucoup aimé le fait que ce soit écrit à la première personne et ce que ça a de déroutant - mais que l’auteur a tendance à nous perdre par la suite ; et lorsque le dénouement arrive, j’ai pour ma part été frustrée car trop de temps a passé pour que les passions soient encore aussi vives qu’au début.

Ma critique est certainement trop forte et ce roman a certainement beaucoup plus de qualités que le laisse supposer mon commentaire, c’est juste que j’avais tellement hâte de lire ce roman que la déception l’a emporté.



De : lalyre7032 Envoyé : 27/02/2007 18:14
Le dahlia noir - James Ellroy , Rivages/Thriller

Los Angeles,deux policiers,anciens boxeurs sont lancés sur une enquête très difficile.Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans un terrain vague,le corps est coupé en deux et horriblement mutilée,le visage presque méconnaissable.Arrivant à l'identifier malgré les mutilations,il semblerait que les habitués la connaissaient sous le pseudo de Dahlia noir.Donc ce livre est une très grande enquête avec tous les à-côté des personnages principaux.Beaucoup de questions se posent.Quels étaient les liens de la jeune femme avec une famille très puissante?Comment vivait-elle?Et avec qui a t-elle passé ses dernières heures?Dans ce roman très noir on y retrouve aussi des flics très puissants,souvent corrompus,des jolies filles pas très nettes,des truands minables même pas sympathiques,mais aussi des prostituées dont l'avenir semble noir.

Mon avis : Un roman noir qui fut inspiré par un meurtre commis en 1947 et qui ne fut jamais élucidé,on évolue dans un monde noir,une atmosphère très lourde et parfois insupportable,une lecture qui m'a paru longue. 3,5/5
Lalyre



De : Chris tomando mate Envoyé : 11/03/2007 08:26
Le Dahlia Noir - James ELLROY
4/5

Je n'avais pas voulu lire vos critiques avant de le commencer et je regrette un peu maintenant. De savoir que la mère d'Ellroy avait été assassinée et qu'il était lui même obsédé par cette affaire aurait éclairé ma lecture d'une autre manière je pense...
Un polar très sombre : les personnages sont tout sauf manichéens, bourrés de complexes, angoissés, corrompus, pervers, à la limite de la folie, bref tout ce qu'il y a de plus humains. Avec le personnage principal Bucky et son co-équipier Lee on est loin des super-héros sans peur et sans reproche.
Le roman d'Ellroy m'a tenue en haleine sans être pourtant mon type de polar habituel. L'impression de longueurs ou de dérives était illusoire : tout était là pour ettayer les pistes et mener au dénouement sans rien dévoiler jusqu'aux dernières pages !
Et quelle angoisse de savoir qu'en réalité ce meurtre n'a jamais été résolu, brrr ....
Enfin, le Dahlia Noir n'a pas seulement intéressé Ellroy : beaucoup d'autres ont écrit sur l'affaire, ancien policier, journaliste... Si vous avez quelque peu accroché sur le bouquin je vous conseille le site [http://www.dahlianoir.fr/]
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 13:30

De: ClaudeJames Ellroy - Clandestin
(Rivages Noirs/poche, 1990, 461 pages)
La première chose à dire avec Ellroy c'est que ses romans sont à ne pas mettre dans les mains de n'importe qui. James Ellroy aime décrire des meurtres immondes mais là où d'autres s'arrangeraient pour taire les détails à vômir, lui ne se gène pas pour y aller de sa petite description écoeurante. Les meurtres dont parle Ellroy sont tous à caractère sexuel avec sévices et cortège d'hémoglobine. Ce préambule terminé venons-en au fait...

Malgré que l'on sache dès la première ligne du roman que l'on entre en enfer, que l'on va suivre un long chemin qui descendra dans les pires pièces des âmes tordues, que l'on va voir la face sombre de l'homme et l'horreur dans toute sa splendeur on ne peut décrocher d'un roman d'Ellroy. Vous êtes happés et c'est avec crainte et cependant avec un attrait maladif que vous dévorez les pages comme l'histoire dévore les personnages. Un roman d'Ellroy (surtout ceux qui ont pour cadre le Los Angeles des années 50) c'est comme un corps que l'on plongerait dans de l'acide sulfurique. Cela mange tout et peut hanter certaines de vos nuits. Nous ne sommes pas en face de thriller mais bien de choses terriblement véridiques et même banales. Car derrière ces personnages communs se cachent les pires êtres et les plus sordides joies...

Un premier tour pour se mettre en jambe avec ce "Clandestin" qui guide un flic de LA, plein de son assurance virile et mâle qui va jouer sa vie à la roulette russe pour aller au bout d'une enquête qui se terminera pour lui sur le bord de son lit...

A lire pendant une nuit d'insomnie quand le sommeil est vraiment introuvable, sinon c'est à vos risque et péril.

Une anecdote, l'histoire se passe il y a 8 ans déjà. C'était mon premier Ellroy. J'avais envie de le lire, un peu. Alors je suis allé dans un café pour me plonger dans l'ambiance. Il était 13h00 quand je suis entré, il était 03h00 du matin quand je suis sorti de l'établissement. Le livre était terminé mais j'avais oublié de prévenir ma future épouse... Je vous dis pas le savon.

Note : 4/5
(Claude)



De: Mousseline
James Ellroy - Le Grand Nulle Part
(Rivages Noirs/poche, 1991, 638 pages)

Trois hommes qu'on suit en parallèle. Danny Upshaw, vingt-sept ans et déjà enquêteur, il est sur une affaire de plusieurs meurtres dans le monde homosexuel. Malcolm Considine, enquêteur au Bureau du Procureur, un homme assoiffé de pouvoir, qui était à la libération du camp de concentration de Buchenwald. Buzz Meeks, ancien policier, il n'y avait pas plus corrompu, maintenant il bosse pour un producteur de cinéma. Ces trois hommes finiront par se rejoindre.

Le Grand Nulle Part est bien davantage qu'un roman policier. Comme pour Le Dahlia Noir, c'est une véritable étude sociologique du milieu criminel de Los Angeles dans les années 50. Dans ce roman-ci c'est la chasse aux communistes qui est mise en évidence et le cinéma occupe une place de choix en ce sens. Ellroy montre l'autre côté de la médaille de Hollywood, les gros producteurs et les vedettes ce n'est pas toujours beau. L'histoire se concentre aussi sur le milieu homosexuel dans ce qu'il a de plus sordide. Et comme toujours les manigances et magouilles de toutes sortes des autorités policières en veux-tu, en voilà!

Faut pas s'attendre à du suspense avant les deux cents dernières pages, James Ellroy prend son temps, il décrit les choses minitueusement, peu à peu on comprend où il nous emmène. La dimension psychologique est renversante, chaque personnage est extrêmement fouillé dans ses moindres pensées et faits et gestes. Pas de pitié, les bons comme les méchants meurent, j'ai même versé une larme, c'est qu'on s'attache à des personnages quand un auteur sait à ce point les rendre réels.

J'aime passionnément ce genre de romans. J'aime pénétrer à l'intérieur du sordide c'est tellement loin de ma vie réelle. De plus avec Le Grand Nulle Part j'ai appris beaucoup sur l'histoire du communisme aux Etats-Unis et c'est très intéressant.

Ce n'est pas une lecture difficile mais qui demande tout de même une bonne concentration, il y a beaucoup de personnages et ça prend un certain temps pour démêler tout ça, mais ça n'en vaut le coup car c'est une histoire absolument grandiose. On n'oublie pas les romans de James Ellroy...

Un livre, un auteur que je vous recommande avec plaisir!

Note : 5/5
(Mousseline)



De: Mélodie
James Ellroy - Le Grand Nulle Part

Le brillant et jeune (et torturé) enquêteur Danny Upshaw essaie de faire des liens entre divers meurtres et de résoudre ces mystérieux et horribles homicides commis sur de jeunes homosexuels dans le Los Angeles du début des années 50. Au fur et à mesure que l'histoire (et l'enquête) avance, d'autres aspects de l'histoire, apparemment anodins au début, viennent s'y greffer. On se retrouve avec une enquête qui couvre aussi la chasse au Communistes qu'il y a eu dans les années 50 dans le milieu du cinéma à Los Angeles.

Encore une fois, Ellroy réussit à nous emporter! En plus d'une histoire policière extrêmement complexe et intéressante, nous avons droit, sans que ça soit laborieux, à un cours d'histoire et de sociologie. Vraiment génial! Et encore une fois, nous avons droit à une trame policière où le but premier n'est pas de nous chavirer avec de faux indices pour aboutir à un climax extraordinaire. C'est beaucoup plus. Certains passages sont plutôt brutaux (entre autres celui de l'autopsie sur le premier cadavre auquel les yeux ont été arrachés ; ceux qui ont lu le livre se souviennent sûrement de ce qui vient avec...), mais pour le reste rien à redire sinon cette traduction très argotique française parfois.

C'est très rare pour moi d'être aussi enthousiaste par rapport à un policier! Vivement le troisième!
(J'ai un peu moins apprécié que Le Dahlia noir... mais un petit peu seulement.)
Note : 4.5/5
(Mélodie)



De: Mélodie
James Ellroy - L.A. Confidential
(Rivages Noirs/poche, 1997, 598 pages)

Ce livre est le troisième du quatuor de Los Angeles. Il est tout aussi fascinant que les deux premiers!

Le format de l'intrigue est exactement le même que "Le grand nulle part", ce que l'on peut reprocher à Ellroy. Trois policiers, pris avec différents démons, enquêtent sur des histoires qui finiront pas se toucher à la fin: Ex Exley veut prouver à tout le monde qu'il peut surpasser son père, enquêteur primé à la retraite; Bud White a vu sa mère se faire assassiner par son père et se fait maintenant le devoir, on the side, de traquer les batteurs de femmes et de leur faire un peu mal; Jack Vincennes refile les secrets du gratin d'Hollywood à un magazine à potins. Ces histoires qui s'entremêleront portent cette fois-ci sur la distribution de pornographie, un massacre non-résolu (ou mal résolu), le meurtre de prostitués, etc. Très jojo, non?

Au début, je me disais que c'était un sacrilège! Que Ellroy avait tout simplement copié le livre précédent: même format (3 policiers bla bla bla) et alors que le deuxième livre touchait à des films porno, celui-ci s'en tient aux photos, magazines pornographiques. Quelle différence! (lire l'ironie svp) Mais, comme toujours, Ellroy a su me gagner. Ses personnages sont complets. Le livre est très psychologique. Moins sociologique/historique que les deux premiers, mais tout aussi bon et surprenant. La finale n'est jamais comme dans la majorité des livres policiers, c'est-à-dire que nous connaissons souvent l'identité du/des meurtriers bien avant la fin, mais Ellroy sait nous garder en haleine et nous dévoiler des trucs auxquels on ne s'attendait pas. Encore une fois, chapeau! Vivement le dernier tome!

Une petite suggestion à ceux et celles qui n'ont pas encore commencé le quatuor: gardez en note les noms/occupations des personnages. Ils sont nombreux (ce qui peut être mêlant parfois) et reviennent souvent dans les livres. Dans celui-ci par exemple, nous retrouvons Ellis Loews, Dudley Smith, Micky Cohen, etc. Très bien tissé!

Cette fois-ci, j'ai lu le livre en anglais pour m'éviter la traduction très française qui me tapait un peu sur le système mais la v.o. anglaise est tout aussi compliquée! Beaucoup de slang américain et du slang de policier en plus! Pffft!

Note : 4.5/5
(Mélodie)


De:Mousseline
James Ellroy - L.A. Confidential

Attention chef-d'oeuvre! Le meilleur de la série.

Au tout début on se mélange parmi la multitude de personnages, et puis on constate que du lot il ressort trois protagonistes principaux. D'abord, Bud White, reconnu pour sa brutalité. A 16 ans, son père l'a attaché sur des montants de lit et il a tabassé sa mère à mort. Bud White n'a aucun pardon pour les batteurs de femmes. Jack Vincennes lui se démarque dans la brigage des stups, sans relâche il traque les dealers et consommateurs. Voilà quelques années alors qu'il était gelé comme une balle il a abattu lors d'une fusillade deux innocents depuis il est sobre et tente de racheter son erreur. Puis Ed Exley, il est détesté de tous et chacun, c'est un dénonciateur, un faux héros, son père est riche, il est très ambitieux et occupe à trente ans à peine un poste clé. Tous les trois sont policiers à Los Angeles. Ils bossent chacun dans un département différent mais ils se rencontrent sur certaines affaires : meurtres, viols, drogues, pornographie et ainsi de suite. Ce ne sont pas les intrigues qui manquent ainsi que les coups bas entre collègues.

Un roman extrêmement violent. Les policiers sont de véritables brutes (par exemple, Bud White interroge un homme qui refuse de parler, il lui met alors la main dans un broyeur à ordures, de la peau et des os apparaissent dans l'évier et comme si ce n'était pas suffisant il lui plaque ensuite la même main sur un rond allumé...). Ça passait parfois bien difficilement, et pourtant j'encaisse bien habituellement. La corruption policière va aussi très loin et ça dérange. Mais voilà l'une des grandes forces de James Ellroy, là où un autre ne fait que dénoncer, lui il amène carrément les lecteurs dans les lieux, c'est comme si on y était, une sensation qui n'est pas nécessairement agréable mais j'imagine que c'est le reflet de ce qu'était la police de Los Angeles dans les années cinquante. Le langage aussi est brutal. Mais on s'habitue à force de lire Ellroy à toutes ces expressions de la rue, traduites en je ne sais quel français...?

James Ellroy se distingue des autres par la grande richesse de ses intrigues (il y a plusieurs intrigues), c'est complexe, rien n'est facile. Il suit son propre schéma. De même ses personnages sont très bien développés psychologiquement. Ils ont un passé qui explique le présent. Le rythme est rapide, des rebondissements à n'en plus finir, on embarque et on ne veut pas en sortir, au départ on ne peut pas dévaler les pages à toute vitesse, car on s'y perdrait facilement parmi le lot de personnages mais on finit par être très à l'aise et puis à un moment donné on ne peut plus se retenir alors on lit, lit, lit...

Avec James Ellroy... ça c'est du polar! J'aime inconditionnellement.

Note : 5/5
(Mousseline)

NB. Le titre du livre critiqué par Papillon (tout en haut) est : American Tabloïd



De: Sahkti1
James Ellroy - Destination morgue

Peu d'originalité dans ce recueil qui regroupe des textes parus ci et là dans des magazines américains entre 1999 et 2003 (sept articles déjà publiés et une nouvelle inédite), on y a ajouté un titre un brin racoleur et voilà.

Passé cette première déception (je n'aime guère qu'on fasse du nouveau avec du réchauffé), je me dis que Ellroy va nous parler de lui, se livrer. En cherchant un peu, on y arrive, si on met de suite de côté les aspects un peu médiatico-glauques de sa biographie voilà, sa "vie de branleur" comme il dit.

L'épisode de l'assassinat de sa mère est certes très douloureux et aucun jugement ne peut être porté sur ce fait dramatique et ses conséquences mais plutôt que d'être brandi comme un argument comportemental, j'aurais cependant aimé qu'il soit transformé en ouverture littéraire, apprendre comment cette étape majeure dans la vie d'Ellroy a transformé et modifié sa vision du monde et comment il l'a transcrit dans son écriture.

Ellroy a voulu devenir pasteur luthérien, une vocation abandonnée sur pression de son épouse. Dans les entretiens qu'il a accordés à la sortie de ce recueil, James Ellroy explique qu'au fond de lui, il n'y a jamais cru sérieusement. Tiens, je retrouve ici une des facettes appréciées de James Ellroy, ses passages incessants entre humour noir et humour tout court. Que prend-il réellement au sérieux?

Qu'à cela ne tienne, il n'empêche que ce livre offre toutefois quelques (trop rares) bons moments, notamment lorsque l'auteur évoque des thèmes bien connus de lui, comme les enquêtes policières à Los Angeles, dont il connaît la police sur le bout des doigts pour avoir de très bons amis flics. L'occasion, à travers "Un certain doute" de réfléchir à la peine de mort, contre laquelle se situe Ellroy, même si il pense que ce type est coupable, estimant que la peine de mort, dans le cas présent, est plutôt mal utilisée. "J'ai les infos" résume assez bien ses positions sur la presse à scandale des années 50, c'est intéressant. "Stéphanie" est étonnant, une enquête non-résolue sur le meurtre d'une jeune fille.

Bref, c'est inégal, pas déplaisant mais pas incontournable non plus.

Note : 2/5
(Sahkti)
gallo
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Message  gallo Dim 2 Nov 2008 - 14:23

De : Eireann561 Envoyé : 25/03/2006 11:07
Destination morgue - James Ellroy
La note: 2,5

L.A.Arnaque
Ce livre commence par 2 articles parus dans un magazine américain, c’est la version «Reader Digest» de «Ma part d’ombre» et malgré cela des mêmes phrases, reviennent dans les 2 articles. Comme cela concerne sa mère, nous y avons déjà eu le droit dans le premier chapitre de «Crimes en série». Ce n’est même plus du bis repetita mais trois fois bonjour les dégâts. Ensuite vient «J’ai les infos» c’est du style : comme mon papa travaille à Hollywood, je sais tout, qui couche avec qui, etc, etc. Si la boxe n’est pas une de vos préoccupations principales encore 30 pages de perdues avec «Sport sanglant ». Donc rendez-vous page 109. Puis viennent deux enquêtes, la première non résolue, «Stéphanie » et qui le restera d’ailleurs, malgré les investigations de Ellroy. Et une autre pour lequel un doute subsiste et, à la fin le doute est toujours présent. Puis encore à suivre «Le petit salopard» affaire qui m’est strictement inconnue qui se passe entre les années 70 et maintenant, et qui permet à Ellroy de relancer ses couplets sur O.J.Simpson et sur la justice pour les célébrités Hollywoodiennes. Ouf la page 217 et la nouvelle inédite me tend les bras ! En plus elle n’est pas terrible. Mais je ne sais pas pourquoi je m’en doutais un peu. De deux choses l’une : ou Ellroy vieillit mal, ou il a des arriérés d’impôts à payer?. Heureusement que j’ai eu ce livre pour 7,6 E au lieu des 19,50 prix du neuf. La note de 2,5 est en souvenir du «Dahlia noir», «L.A.Confidential» et pour «Stéphanie » seule nouvelle intéressante de ce recueil absolument pas nécessaire.
Rivages/thriller



De : Eireann561 Envoyé : 04/11/2006 22:06
Un tueur sur la route - James ELLROY
Note : 5

Une route pavée de mauvaises intentions.
Retour sur James Ellroy après de longs moments d’oubli. Au moins, une relecture de ses livres de jeunesse. Je pense que pour un lecteur un peu averti, la prose du dit Ellroy s’est fortement dégradée dans ses dernières oeuvres.
«The sextueur» raconte, du fond de sa cellule dont il sait qu’il ne sortira pas, sa route macabre. Les autorités l’accusent de quatre meurtres, mais pensent que le chiffre le plus vraisemblable est de plus de trente. La série de meurtres s’échelonne sur dix ans, entre 1974 et 1984.
Martin Michael Plunkett ne se confesse pas, il narre sa vie ; de l’enfance où, après avoir un peu aidé sa mère à mourir, et fasciné par le méchant d’une bande dessinée «Super Saigneur», il se déconnecte de la vie courante. Après un séjour en prison, pour vol, un retour à la vie civile, il commence sa triste cavale de tueur. Passant d’états en états, travaillant parfois, volant l’argent de ses victimes, il revend leurs cartes de crédits, ne s’en servant jamais lui-même.
Passant par hasard dans le Wisconsin, il tue un homme, mais est accusé du meurtre et du viol de deux adolescentes. Emprisonné, il rencontre le sergent Ross Anderson, tueur et violeur de ces deux jeunes filles. Après une fouille détaillée de la voiture de Plunkett, ce policier lui dit qu’il sait la vérité, et lui fait découvrir son homosexualité latente. Il le laisse partir, mais garde des preuves contre lui, et déclare : «Lis les nouvelles, on va parler de moi ».
Puis par une suite d’articles de journaux et de rapports de police, nous suivons leurs cheminements meurtriers. Ils se retrouveront et deviendront réellement amants, mais leurs folles équipées prendront fin à quelques jours d’intervalles. La morale ne sera même pas au rendez-vous, à la fin du livre !
Peu de personnages de premier plan, Plunkett, Anderson et Thomas Dussenberry, le policier, qui apparaît d’ailleurs très tard dans l’histoire. Les victimes passent et trépassent, sans l’espèce de
boulimie de personnages secondaires, qui ne clarifient pas toujours la lecture et la compréhension, que l’on trouve dans certaines œuvres d’Ellroy.
Un roman classique : un sérial killer, un système judiciaire mal adapté et, enfin un policier à sa poursuite. Une construction en trois parties : une première partie, l’enfance et l’adolescence, qui peut paraître longue (115 pages), mais nécessaire ; ensuite les crimes et la route dans la seconde partie du livre, que nous suivrons surtout grâce à la presse et à la police. Sa rencontre avec Ross Anderson et le cataclysme moral qu’elle déclenche. Puis se produit la chute fatale, la capture de Ross, un dernier carnage et la rédition.
Mais l’écriture d’Ellroy est sobre, voire glaciale, comme Plunkett.
Le plus facile à lire (de ceux que je connais) tout en étant un des plus accomplis.
Extraits :
-On ne peut pas faire saigner une pierre même en l’écrasant.
-En l’espace de dix secondes, la femme qui m’avait porté passa du statut d’énigme vivante à celui d’ennemie majeur.
-Los Angeles m’avait fait, m’avait possédé et m’avait chassé.
-A moi d’être étonné à mon tour ; je commençais à apprécier la femme.
-Le cuisinier Martin Plunkett, 27 ans déclaré : « Bobby était un auto-stoppeur invétéré, et ça, c’est dangereux.
-S’il t’a fait pleurer par sympathie, alors ta volonté n’est plus ce qu’elle était.
S’il t’a fait pleurer sur toi-même, tu es fini.
-Quand on est «en série», on cherche toujours le prochain. Amant ou victime on cherche.
-Où es-tu Saigneur ?
-J’ai usé de lui, et j’userai de vous, et au bout du compte je l’emporterai.
Titre original : Silent Terror.
Editions Rivages



De : Eireann561 Envoyé : 03/11/2007 19:23
Brown's Requiem - James ELLROY
Note :4

Requiem et grandes messes.

Premier roman de James Ellroy, il est amusant de constater que je ne l'avais trouvé, ni chez un bouquiniste, ni dans une médiathèque alors qu'il date de 1981 en version originale et de 1988 pour la traduction française.

Fritz Brown, détective privé de Los Angeles, aurait dû se contenter du marché passé avec un de ses amis, récupéré les voitures dont les clients ne payent plus les traites. Il en vit bien ; à quelques exceptions près c'est relativement sans danger et il est payé rubis sur l'ongle.

Pourquoi avoir accepté l'offre de Freddy Baxter de surveiller sa soeur et l'homme chez qui elle habite, Sol Kupferman qui est beaucoup plus âgé qu'elle? En plus que ce client l'écoeure au plus haut point!

L'appât du gain, quitter une routine un peu pesante, changer ses habitudes pour une semaine?

Toujours est-il que le voilà embarqué dans une affaire pas très claire, ou plutôt trop claire, éclairée par des incendies passés et présents.

Durant ses premières investigations, il découvre qu'il y a une dizaine d'années plusieurs clients avaient été brûlés dans un bar 'L'Utopie" après que trois personnes y avaient lancé des cocktails molotovs. A l'époque une quatrième personne fut un moment évoquée, mais sans suite, et les trois autres ayant été condamnées à mort et exécutées, l'affaire fut close.

Or il s'avère d'après les recherches de Brown que Sol était le vrai propriétaire du bar. Mais l'entrepôt de fourrures de Sol brûle à son tour et Freddy Baxter disparaît, ainsi que le frère d'une des victimes de l'incendie de l'"Utopie" qui, lui, détient des clichés de Janet Baxter nue dans des positions équivoques.

Baxter ne disparaît pas très longtemps, il réapparaît mais en cadavre, et sa mort n'a pas dû être douce et paisible.

Ce décès ne sera pas, loin s'en faut le dernier!

Fritz Brown représente l'archétype du privé de roman policier. Ancien flic, il a été révoqué pour alcoolisme, mais dorénavant il est sobre et ses nombreuses connaissances des bas-fonds de Los Angles vont lui servir. Sa passion, la musique classique, ce qui n'est pas fréquent dans ce genre de roman.

Jane Baxter, après une enfance de placement de foyer en foyer avec son frère, rencontre Sol, qui devient son mécène, sans contrepartie, dit-elle. Alors pourquoi Brown retrouve t'il des photos érotiques d'elle?

Freddy Baxter, son frère obèse portant bien son surnom de "Gros Dogue". Raciste et néo-nazi, Brown découvre des photos ignobles dans son repaire, il est un des caddies les plus recherchés des golfs de Los Angeles. Enfant violent, sa passion de jeunesse était de torturer et tuer des animaux domestiques. Il fait également une fixation sexuelle sur sa soeur de huit ans sa cadette. Ce qui obligera celle-ci à s'enfuir.

Sol Kupferman, richissime fourreur, protecteur et mécène de Janet, mais son passé n'est pas si reluisant que cela. Pourtant il dédommage encore la famille des victimes de l'incendie de son bar!

Du bon et du grand James Ellroy, ce qui fait très plaisir, un roman où s'emmêlent plusieurs histoires du passé et du présent, des personnages tangibles, pas très nets mais plausibles. Une bonne intrigue, bref un bon livre de jeunesse qui remplace très avantageusement ses dernières productions littéraires.

Je suis réconcilié avec Ellroy!

Extraits:

- Une vie passée à Los Angeles m'avait appris à ne rien prendre pour argent comptant.

- Les circuits de golf, c'est paisible.

- L'hôtel Rector avait mille ans d'âge et témoignait d'un désespoir qui ne se rencontrait qu'à Hollywood.

- Mais finalement, c'est la misère qui vous bouffe.

- Il n'a connu que la haine, la colère et la mesquinerie. C'est pour cette raison que je retourne l'enterrer. Il méritait mieux de la vie.

- Je m'aperçus que je pleurais pour la première fois depuis mon enfance, lorsque j'avais découvert que les larmes ne servaient à rien.

- Brillant raisonnement. Et grâce à la gnôle, une nouvelle fois.

- Je savais maintenant : j'allais faire plus que survivre, j'allais gagner.

- Il a juste trinqué. La grosse trinque, celle dont on ne revient pas.

- Un polo à épaulette portant l'effigie d'un rock and roller du nom de Neil Young.

Éditions : Rivages/ Noir.

Titre original:

Brown'Requiem

Autres chroniques de cet auteur :

Destination morgue.

Un tueur sur la route.
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Message  frmwa Jeu 20 Aoû 2009 - 21:30

Un grand auteur à coup sûr.
La clé (si on peut parler de clé) est certainement dans "Ma part d'ombre" qui est une enquête autobiographique en quelque sorte qui traite du meurtre de sa mère dont on a jamais retrouvé l'assassin. On sent que c'est le coup d'envoi de cette incroyable violence, qui s'exprime d'abord de manière brute, dans sa vie, puis qui se canalise dans l'écriture, sans perdre de sa force, ce qui est assez remarquable.

Le premier que j'ai lu c'est L.A. Confidential, remarquablement bien porté à l'écran d'ailleurs, grâce notamment au talent de Russel Crowe. Avec son dispositif qu'il va continuer à affiner au fil des bouquins, c'est-à-dire trois personnages en parallèle dont les trajectoires s'entrecroisent, on est plongé au coeur de la corruption de la police de L.A. - sa ville natale et qu'il connaît comme sa poche. Plusieurs anciens policiers l'ont d'ailleurs félicité d'avoir mis dans le mille dans sa description.

J'ai lu aussi le Dahlia Noir, porté à l'écran par Brian de Palma qui en a fait un film tout juste honnête, mais assez terne et faible par rapport au bouquin. L'intérêt est évidemment dans l'écho entre cet assassin inconnu et celui de sa mère, dans une histoire restée célèbre - Dans le bonus canadien du DVD Dahlia noir, on voit l'espace d'une fraction de seconde, des photos
d'archives du vrai Dahlia Noir, brrrr, ça fait froid dans le dos. Encore une fois, James Ellroy est chez lui à L.A., Hollywood et on retrouve d'ailleurs des personnages de L.A. Confidential.

Bon, je n'ai pas suivi le bon ordre et plusieurs années séparent ces lectures. J'ai continué avec "Le grand nulle part".
Les titres ont quand même de la gueule ! Toujours le même dispositif, le même cadre, LA, et cette fois-ci sur fond de mac cartysme et d'anticommunisme exacerbés. Toujours la même violence, la même force, des personnages qui cherchent la vérité par la seule force de leur intelligence dans un océan de corruption et de mensonges et qui eux-mêmes sont totalement tourmentés par un inconscient extrêmement trouble, ce qui leur donne leur force. Cette fois-ci j'ai pigé : je prends une feuille, car j'ai mauvaise mémoire, je trace trois colonnes qui correspondent aux trois personnages principaux et je note les noms au fur et à mesure qu'ils apparaissent. À la fin du bouquin j'en ai une page et demie A4.

Ouahh. Après le gars James Ellroy, qui s'est bien rodé, a fait le tour de LA, vise plus grand - les États-Unis tout entiers.
Et c'est l'incroyable trilogie (dont deux volets seulement sont parus, le dernier, American Madness (Blood's a Rover) est prévu pour novembre ) American Tabloid et American Death trip (The Cold Six Thousand) avec les titres en français en anglais ! mais pourquoi pas. Avec le même dispositif, il passe à la moulinette l'époque Kennedy - Cuba, l'assassinat des Kennedy, de Martin Luther King. Le personnage du Grand Pete est absolument génial, et on finit pas s'y attacher alors qu'il n'est pas spécialement un tendre, quoique... Je les ai terminés juste à temps avant l'élection d'Obama. J'ai quand même eu peur. Également deux feuilles A4 remplies de noms. C'est vraiment passionnant tant du point de vue de la fiction que de la mentalité de l'époque - cette violence, cette haine, l'anticommunisme, Cuba, Hoover, Howard Hugues, camé, transfusé avec du sang mormon, le plus pur selon lui (oubliez di Caprio) Jack Ruby, Lenny, Hoffa, la mafia, la parano, le KKK, le racisme exacerbé, Las Vegas, le Viet-Nam - excusez du peu. Tout ça forme une pâte brûlante avec des personnages tout aussi cramés. Cela donne du sens à tout ce que l'on sait de cette époque par des bouquins, les actualités de l'époque, les films, (pas de "révélations" sensationnelles, on n'apprend rien qu'on ne sache pas ou qu'on n'ait pas pu savoir) en jetant un éclairage extrêmement cru. Le mélange entre fiction et toile de fond historique fonctionne à merveille. Les retranscriptions des conversations téléphoniques entre Hoover et les différents protagonistes qui cadencent le bouquin sont une excellente trouvaille au niveau du rythme (et du cynisme), en style télégraphique.

On en sort lessivé mais c'est un chef d'oeuvre. Une montée en échelle (de la ville au pays) et en puissance totalement réussie.

frmwa

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Message  Bernard Ven 15 Jan 2010 - 14:11

Ci-après : article de presse relatif à Underworld USA de James ELLROY











Le plus grand écrivain vivant de romans noirs livre enfin le dernier
acte de sa trilogie américaine. Underworld USA emporte tout. A
lire d'urgence.





James Ellroy


4 mars 1948 Naissance à Los Angeles (Californie).
1958 Assassinat de sa mère.
1981 Parution, aux Etats-Unis, de son premier roman,
Brown's Requiem - 1988 en France.
1987 Le Dahlia noir - 1988 en France.
1995 American Tabloid.
1996 Ma part d'ombre - 1997 en France.
1997 LA Confidential, film de Curtis
Hanson, d'après son roman.
2001 American Death Trip.



La bombe à retardement signée James Ellroy aura mis neuf ans pour
exploser. Neuf ans d'attente entre la publication d'American Death
Trip
et Underworld USA, dernière partie de sa trilogie sur
les Etats-Unis période 1960-1970. Une attente qui frise l'énervement,
attise l'excitation et entretient, évidemment, le risque toujours plus
grand d'une déception. Une fois le roman fini, le couperet tombe, et le
jugement est définitif : Underworld USA est bien au-delà de
toutes les espérances. C'est une oeuvre majeure. Folle. Démesurée.
Emportée par une fièvre romanesque qui ne guérit jamais. Après lui, le
déluge. Et pendant, également (Lire
un extrait
).
Résumé des épisodes précédents : devenu le plus grand écrivain vivant
de romans noirs, tel qu'il l'avait lui-même annoncé à la publication,
il y a plus de vingt ans, de son Dahlia noir, James Ellroy
s'est attelé, depuis American Tabloid, en 1995, à son grand
oeuvre : raconter les Etats-Unis, de l'ère Kennedy au Watergate. De
l'époque où, selon lui, le pays perd son innocence - l'assassinat de JFK
- à celle où la présidence se confond avec une vulgaire histoire de
plomberie, signe de tous les renoncements à une ambition politique digne
d'un Etat à la grandeur désormais oubliée. American Death Trip,
le deuxième volet, s'achevait sur la mort de Bobby Kennedy, le 6 juin
1968, Underworld USA s'ouvre, après un prologue, le 14 juin
1968, dans la suite d'un hôtel de Las Vegas, où Wayne Tedrow Jr a
installé son labo de fabrication de drogues.
Une nouvelle fois, trois personnages servent de points d'ancrage au
récit : Wayne Tedrow Jr, donc, homme de main de Howard Hugues aux
accointances mafieuses, Dwight Holly, bras armé de John Edgar Hoover,
patron tout-puissant du FBI, et Don Crutchfield, détective privé au
romantisme pourri par les caniveaux. Autour d'eux, des centaines de
personnages, des centaines de pages, des centaines de lieux, de
meurtres, de silences, de combines, de toutes ces choses que l'histoire
des bureaux feutrés, ovales ou non, efface - si tant est qu'elle en eut
conscience.

Il ne cesse de faire exploser les mythologies
Underworld USA est un rouleau compresseur auquel rien ne
résiste et sûrement pas la tentation de le quitter. Délaissant
l'écriture parfois trop saccadée d'American Death Trip, Ellroy,
sans renier son style dégraissé jusqu'à l'os, trouve une ampleur
romanesque qui s'accroche aux faits en leur donnant un souffle dont ils
sont, a priori, totalement dépourvus.
Page 782 : "Nous sommes obnubilés par nos propres vies, au point de
les confondre avec l'Histoire." Cette phrase, prononcée par l'agent du
FBI Jack Leahy, pourrait être le pivot de l'oeuvre de James Ellroy qui a
fait, justement, de sa vie un roman parce qu'elle nourrissait un
imaginaire propre à un pays en proie aux excès : mère assassinée,
délinquance, flirt avec la mort, écriture en forme de catharsis. Comme à
ses personnages, toute perte lui est encore douloureuse. James Ellroy
est le seul écrivain américain, aujourd'hui, qui ne cesse de faire
exploser les mythologies, la sienne et celle de l'Amérique, puis de les
reconstruire. Pour les briser à nouveau. Et se remettre à l'ouvrage.
Jusqu'au bout de la nuit.
Bernard
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Message  nauticus45 Lun 15 Fév 2010 - 13:41

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"Lune San
glante" , James Ellroy, 286 pages, Rivages (février 2001)

Résumé:


10 juin 1964, Larry Craigie dit "Le Givré" et Delbert "Blanc Mec" Haines préparent, au milieu de leur lycée en travaux, le kidnapping du poète, un jeune arrogant qui a osé se moquer d'eux dans "La revue poétique du Lycée Marshall", la parution dont il s'occupe avec zèle. Le poète arrive et ils lui tombent effectivement dessus, sans savoir que cette agression, qu'ils prennent pour un simple règlement de compte, va faire basculer leur vie, à eux trois, mais aussi à beaucoup d'autres.
Dix huit ans plus tard, l'inspecteur Lloyd Hopkins, en visite sur les lieux d'un meurtre, est pris d'une drôle d'impression. C'est un policier instinctif, et généralement son flair lui permet de soulever des lièvres ignorés par beaucoup de ces collègues. Alors il décide de l'écouter une nouvelle fois, son flair, et se laisse comme à chaque fois imprégner par son enquête. Mais celle-ci est différente des autres, plus ancienne, plus mystérieuse, et surtout plus dangereuse, autant pour lui que pour ces proches.

Avis:

J'ai eu un peu de mal à accrocher au début car les bonds dans le temps et dans l'espace m'ont gênée, mais dès que j'ai compris à quel point ils servaient à poser l'intrigue, j'ai été totalement accrochée au roman, et je l'ai fini avec regret, tant j'ai aimé le suspense haletant et le rythme croissant que fait régner Ellroy dans cette histoire.

5/5 James ELLROY (Etats-Unis) 397940
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Message  Bernard Lun 15 Fév 2010 - 16:27

J'ai lu ce livre Nauticus et, c'est vrai, le début est rébarbatif. Je crois que cela vient du fait que Ellroy a un style de boxeur et qu'il faut l'assimiler avant d'atteindre la vitesse de croisière et se réjouir du talent de ce type. J'avais beaucoup aimé ce bouquin et d'autres, d'ailleurs. Il me semble qu'il y a un film tiré de Lune sanglante (?).
Je suis en passe de lire le dernier qui vient de paraître Underworld USA, que j'ai emprunté à la bibliothèque.

B
Bravo pour ta critique !
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Message  doriane99 Mer 17 Fév 2010 - 15:24

3.75/5
Fritz Brown est un "privé" spécialisé dans la récupération des voitures aux traites impayées... Jusqu'au jour où un "caddy" lui demande de surveiller sa soeur, qui vit avec un vieil israelite, "race" qu'il abhorre...


Un roman noir, très noir, le premier de James Ellroy, auteur du célébrissime "Dahlia Noir" (auquel il est fait allusion, ce terrible crime est une des obsessions du héros). Comme pour le "Dahlia", j'y ai trouvé quelques longueurs, j'ai été gênée par l'aspect noir de l'histoire et, comme pour le "Dahlia", je n'ai pu m'arracher à la lecture de ce livre bien différent de mes lectures habituelles. Ellroy a le don de donner l'envie de suivre ses personnages torturés.


Une lecture difficile à définir : je n'ai pas envie de continuer à découvrir cet auteur mais suis sûre que si le hasard me met un de ses livres entre les mains, je le dévorerai tout autant partagée entre une sorte de répulsion et une envie morbide de continuer l'histoire...
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Message  Bernard Mer 3 Mar 2010 - 16:04

James ELLROY

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James Ellroy lors de la présentation de Blood's A Rover (Underworld USA)

UNDERWORLD USA

Rivages - 2009 - 841 pages

James ELLROY (Etats-Unis) 61heqk10


Résumé :

1964 à Los Angeles, un camion de lait percute et attaque un fourgon blindé de la Wells Fargo qui contient des sacs de billets de banque et des mallettes d'émeraudes. Les convoyeurs sont abattus et les braqueurs tués, puis brulés par un quatrième, qui prend la fuite avec le butin. L'affaire récupérée par le FBI au détriment du LAPD (Los Angeles Police Department) n'est, toujours, pas élucidée quand débute le roman proprement dit en 1968.

Mon avis :

Ce livre est le dernier volet de la trilogie commencé avec American Tabloïd, puis American Death Trip. Ellroy nous offre avec ces trois volets douze ans, parmi les plus tourmentés du XXème siècle, du paysage noir et politique des Etats-Unis.

1968, Martin Luther King et Robert Kennedy ont été assassinés. L. B. Johnson termine son mandat et ne reçoit pas l'investiture démocrate. C'est Humphrey qui se présente face à R. Nixon, qui sera élu à la présidence des Etats-Unis, selon la volonté du FBI, de la mafia et de Howard Hughes, lesquels ont financé sa campagne en échange de promesses, notamment, contre la loi antitrusts et l'implantation de casinos en Amérique latine.

C'est dans un style éblouissant, télégraphique, sujet-verbe-complément, épuré au maximum, beau comme une tragédie grecque que J. Ellroy a écrit ce livre. Il vous scotche à votre fauteuil pour mieux vous mettre K.O avec sa prose dont Chandler ou Chase seraient jaloux. Vous voulez du roman policier noir, vous en avez.

Ellroy appelle un chat un chat, pas de fioriture, on n'est pas là pour ça. Le KKK entre en scène, alors c'est la langue klanesque qui entre en lice, on parle de l'ékipe, du kar, du kamp, des klébards, etc. Il réussit, surtout, ce tour de force, à intégrer ce changement de style sans affecter le déroulement de l'action ni la lecture. Cette approche n'est pas sans rappeler Melville dans son Moby Dick et la langue des marins.

Un règlement de comptes, des coups de feu, alors le sang gicle sur votre gilet, sur vos lunettes de lecture. Les balles sifflent, vous vous précipitez derrière votre fauteuil, respirez l'odeur de la poudre et comptez les douilles. Les coups pleuvent, il vous faut les esquiver, gauche, droite, direct, uppercut, c'est trop, vous êtes K.O debout, jet de l'éponge, le livre glisse de vos doigts. Dodo, faites de beaux rêves!

Le braquage reste le leitmotiv du roman, certains protagonistes, mieux informés que d'autres cherchent la vérité, avec pour but la récupération du magot. D'autres, exécuteurs de basses oeuvres, y viendront, leurs chemins se croisant.

Ellroy, avec ce brio qui lui est propre nous fait passer des assassinats de MLKing et RFKennedy aux parrains mafieux, Marcello, Giancana et Traficante, à Howard Hughes, sa clique de Mormons et sa volonté de rachat des casinos de Vegas. Mais aussi de Hoover Directeur du FBI aux fantoches haïtiens, Papa "Doc" Duvalier et ses tontonss macoutes ainsi que dominicain Balaguer et sa banda.

Le black power est en boutons et ne demande qu'à éclore. La droite n'en veut pas, la gauche, les rouges, si et tentent de le récupérer. La droite envoie ses indics, ses coupe-circuits, ses sous-marins, elle infiltre, espionne, la gauche désinforme, réagit, aide financièrement, se bat sur tout le territoire mais aussi en République Dominicaine et en Haïti.

Avec une grande facilité d'écriture, Ellroy, nous entraine dans l'underground de Los Angeles, sa ville, dans les bouges, avec les prostituées mâles, femelles, les homos des deux sexes, les porte-flingues, les balances, les flics ripoux. Les personnages de ce roman, dont les caractères sont tranchés et écrits à la serpe, sans complaisance, sont tous guidés par un but bon ou mauvais, juste ou injuste, pour leur compte ou pour le compte d'autres et il mettra dans la bouche de l'un des protagonistes, cette phrase : si tu poursuis un but, fais en sorte que ce ne soit pas lui qui te poursuive.

Je suis un convaincu, pas besoin de prêcher pour, je suis un affidé, un conquis d'Ellroy. J'ai attendu 9 ans la suite de American Death Trip et je m'attendais à quelque chose d'aussi fort que les deux précédents opus. Dire que je ne suis pas déçu est un petit mot, j'ai été enthousiasmé par Underworld USA. Cette forme d'écriture, remarquable, n' a qu'un seul inconvénient, celui d'arracher les tripes et de vous faire entrer tête baissée dans le roman en sachant que le choc risque d'être rude et qu'il laissera des traces et fera des dégâts !

Dans la dernière partie, au moment du dénouement, Ellroy, démontre avec un phrasé plus conventionnel, une richesse de vocabulaire, qu'il sait aussi être un véritable écrivain de très grand talent.

On aurait tort de se priver d'une telle lecture, voire, pour ma part, d'une relecture.

C'EST UN CHEF-D'OEUVRE !

5/5

B


Dernière édition par Bernard le Mar 19 Oct 2010 - 13:48, édité 1 fois
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Message  odilette84 Mer 3 Mar 2010 - 18:29

bon, avec une telle critique ...
je l'ai pioché aujourd'hui à ma biblio, mais j'avoue que j'y vais à reculons, j'ai peur d'être un peu larguée par un foisonnement de personnages et de situations politiques qui m'échapperaient , FBI, CIA et tout le toutim, j'y perds souvent mon latin moi ...
mais tu es tellement enthousiaste Bernard que je ne peux que tenter l'aventure James ELLROY (Etats-Unis) 401775

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Message  Bernard Jeu 4 Mar 2010 - 11:20

Merci Odilette. Objectivement il faut connaître quelque peu cette période mais on s'y fait vite. Et puis ce genre de magouilles n'est pas le monopole des Etats-Unis. En cas de doute, contacte-moi.
Ils sont quelques uns qui ont une écriture aussi puissante dont Burke, Rankin et Ellroy et lorsque l'on aime Burke, il est difficile de ne pas apprécier Ellroy.
On ne peut pas résumer 850 pages en trois phrases, aussi, tu verras une magnifique histoire d'amour, avec toute la pudeur qui caractérise Ellroy, je ne te dis que ça...
Il faut aussi un certain temps pour se remettre et les lectures suivantes paraissent, quelquefois, bien fades.

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Message  odilette84 Jeu 4 Mar 2010 - 20:11

Bernard , ma collègue a carrément fait des fiches pour s'y retrouver ! James ELLROY (Etats-Unis) Icon_eek
par contre elle se régale

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Message  Bernard Ven 5 Mar 2010 - 11:42

Ne te force pas Odilette, ça viendra tout seul. Commence par Lune sanglante ou le Dahlia noir, c'est plus facile. Lire c'est prendre du plaisir et tu le sais comme moi, il y a tellement de livres que nous aimerions lire...
Je te conseille aussi, puisque tu aimes ce genre de roman, Ville noire, ville blanche de Richard Price.
Lis à ta guise.

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Message  Mousseline Mar 16 Mar 2010 - 13:11

Bernard - tu me donnes le goût de lire tout, tout, tout James Ellroy, un de ces jours je vais m'y remettre.

Odilette : c'est vrai que ce sont des romans qui demandent une certaine concentration et même de prendre des notes mais la lecture en est tout à fait réjouissante.

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Message  Bernard Mar 16 Mar 2010 - 17:31

Merci Mousseline.

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Message  rose Mar 16 Mar 2010 - 17:41

Bernard, Génial ta critique...effecrtivement cela donne très envie de se pencher sur cet écrivain, je le note

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Message  Bernard Mar 16 Mar 2010 - 17:52

Merci Rose

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Message  revolte Mar 16 Mar 2010 - 18:17

Bernard a écrit:Ne te force pas Odilette, ça viendra tout seul. Commence par Lune sanglante ou le Dahlia noir, c'est plus facile. Lire c'est prendre du plaisir et tu le sais comme moi, il y a tellement de livres que nous aimerions lire...
Je te conseille aussi, puisque tu aimes ce genre de roman, Ville noire, ville blanche de Richard Price.
Lis à ta guise.

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C'est marrant que tu conseilles Ville noire, ville blanche en rapport avec les romans d'Ellroy. Perso, Ellroy m'a impressionné une fois avec "Un tueur sur la route" et tout les autres, je les ai arrêté en cours de route à cause de son style très sec. Prenons American tabloïd qui est le dernier essai que j'ai fait avec cet auteur : on sent qu'il a vraiment réfléchi sur la complexité de l'histoire et que si on arrive au bout, on ne sera sûrement pas déçu de ce côté-là. Mais côté écriture, il commence chaque paragraphe, si ce n'est chaque phrase, par le nom du personnage. Chaque phrase décrit une action, ce qui donne un style très haché, très scénaristique aussi. Cela donne un genre de truc comme ça: Bernard va pisser dans le bosquet au bout du jardin. Bernard sort son engin et laisse couler une cascade géante. Bernard se renculotte et va rejoindre les autres. Bernard est heureux car, enfin, sa gêne est parti.
Sauf que là, je suis beaucoup plus lent que lui car en un paragraphe, il se passe beaucoup plus de choses dans ses romans.
Pour Richard Price, et principalement Ville noire, ville blanche qui est le seul, à ce jour que j'ai lu, on a droit aux antipodes du polar d'Ellroy. Pour Price, l'histoire est un prétexte pour décrire ses personnages et les cités qu'il décrit avec une force et un réalisme à toute épreuve. Avec Price, on sent l'odeur du bitume, on voit exactement chaque scène se dérouler devant nos yeux grâce à ses descriptions très précises. En même temps, ce n'est pas du Zola ou de Delillo, il n'y a pas de paragraphe uniquement descriptif. Ca avance quand même dans la psychologie des personnages.
Bref, pour moi, comparer ses deux auteurs ne me serait vraiment pas venu à l'esprit pour les raisons évoquées plus haut. Ceci n'est bien sûr que mon avis et je ne dis absolument pas que j'ai raison. Mais en tout cas, j'attends avec impatience que d'autres personnes sur ce site aient lu ses deux auteurs.
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Message  Bernard Mer 17 Mar 2010 - 11:47

Merci de ta réaction Révolte. C'est ce style qui me plait chez Ellroy, sujet, verbe, complément. Pour moi c'est épuré au maximum et ça me convient, d'ailleurs ta description et tes exemples sont justes. Le rapprochement entre les deux genres n'est pas stylistique mais qualitatif dans l'intrigue et le roman noir par lui-même. Il y a mille sortes de polars, historique, juridique et même anthropologique, c'est dire et ceux qui les écrivent, le font avec plus ou moins de talent, on n'aime ou on n'aime pas, je ne juge pas.
Les auteurs classiques "noir" ne sont pas légion (autres que Chandler et Chase), de ceux qui vous assènent un coup par derrière pendant votre lecture, qui vous scotchent au fauteuil. Outre Ellroy, je pense à Mailer, le chant du bourreau, Rankin en général, Bunker, Aucune bête aussi féroce, Thomas H. Cook, Les rues de feu, La preuve de sang, Interrogatoire, Burke, Black cherry blues, Capote, De sang froid, etc.
Mon conseil à Odilette, allait plus vers un livre de qualité "noir", plus qu'à une comparaison entre les deux auteurs, je me suis mal exprimé.
Je vais relire Ville noire, ville blanche.
Il ne me reste plus que White Jazz et j'aurai fait le tour de James Ellroy.
Je sais que tu aimes Price et tu as bien raison, pour Ellroy, je ne chercherai pas à te convaincre, Underworld USA, pour moi est un chef d'oeuvre, une tragédie grecque. J'en ai pris plein les mirettes et j'aime ça.

Tes réflexions sont perspicaces, Révolte. soit le bienvenu dans mon monde.

@+
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Message  revolte Mer 17 Mar 2010 - 14:01

Merci Bernard.

Je ne peux pas dire que je déteste Ellroy et que je trouve sa notoriété exagérée. Je comprends tout à fait qu'on puisse aimer ses romans. D'ailleurs, moi-même, j'ai plus qu'adhéré à "Un tueur sur la route". Peut-être est-il totalement différent, ou peut-être l'ai je lu à une période où ça correspondait plus à ce que je cherchais. Faudrait que je le relise pour le savoir.
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Message  Invité Lun 29 Mar 2010 - 14:11

Le Dahlia noir

Que de complications !

J'ai mis une dizaine de semaines à lire ce roman décrit comme étant un chef d'œuvre. Sans nul doute que James Ellroy sait écrire, sans nul doute également a-t-il voulu régler son compte à certains vieux démons personnels ou typiquement américains. Je ne sais. Je ne m'imagine pas avoir un mode d'emploi supplémentaire pour lire un roman. Dans ce polar, certaines choses sont bien : les descriptions de l'Amérique entre 1947 et 1951, une histoire sordide à souhait de femme découpée, l'étalage de tous les travers de la société de ces années-là. C'est bien fait. Par contre, ce roman est très long, tourne parfois en rond inutilement, est très cafouilleux sur les personnages qui se multiplient et les boucles scénaristiques qui font pareil. Alors bien entendu, nous sommes tout de même loin au-dessus du simple roman de gare ou du produit markéting de masse. James Ellroy est un écrivain de bonne facture, installé dans le paysage des lettres outre-Atlantique. Il n'empêche que j'avais hâte que ce roman se termine. Je suis allé jusqu'au bout, c'est déjà cela !

Veilleur

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Message  Bernard Lun 29 Mar 2010 - 17:06

Le dahlia noir est un roman à part dans l'oeuvre de J. Ellroy (à mon humble avis), ce dernier cherchant à faire le deuil de l'assassinat de sa mère resté non résolu. On l'inscrit dans une série intitulée : le quatuot de Los Angeles et, autant L.A Confidential, Le grand nulle part et White jazz, se suivent avec les mêmes personnages, autant Le dahlia est esseulé dans ce soi-disant quatuor.
Steve Hodel, ancien flic, sous un titre éponyme, a publié une enquête lourde et fastidieuse sur l'affaire du dahlia noir où il donne une solution plus réaliste que celle romancée de Ellroy, dénonçant, notamment, l'assassin du dahlia noir comme étant, également, celui de la mère d'Ellroy. Attention, c'est de la petite littérature, rien à voir avec Ellroy. J'ai lu les deux et pour la véracité, Hodel est plus convaincant, pour le style, il n'y a pas photo.
Ellroy tenait à chasser ses vieux démons en écrivant ce livre qui, comme déjà dit, tient une place à part dans son oeuvre.

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Message  Invité Lun 29 Mar 2010 - 19:46

Bernard a écrit:Le dahlia noir est un roman à part dans l'oeuvre de J. Ellroy
Je tenterai d'autres bouquins s'ils me tombent sous la griffe. Pour le moment, je dois digérer cette "sombre astéracée" !

Veilleur

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Message  revolte Lun 29 Mar 2010 - 19:55

J'ai lu le livre d'Hodel et les trois premiers quarts du livre m'ont tout simplement envoûté. Car comme tu dis Bernard, le côté réaliste de cette histoire est vraiment très réussi. La suite ne m'a par contre déçu car alors, qu'il m'avait convaincu à 300% sur la culpabilité de son père, il s'est trouvé qu'au bout d'un moment, l'accumulation de preuves étaient devenu si énorme que j'en suis venu à me demander si Steve Hodel n'avait pas fait de cette histoire une obsession et qu'au final, tout serait sorti de son imagination.
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Message  Bernard Mar 30 Mar 2010 - 9:58

C'est tout le problème, Révolte. Je me suis, également, posé la question, d'autant que Le LAPD n'a jamais confirmé ni infirmé les dires de Hodel. De plus, il me semble que des dossiers ouverts au grand public, celui-là ne l'a jamais été. Comme Jack l'éventreur, malgré les promesses de la Reine.
C'était facile pour Hodel de tomber dans le mercantilisme de bas étage, maintenant est-ce glorifiant de balancer son père comme tueur en série? Ellroy se disait convaincu par l'enquête de Hodel. On peut aussi se demander qui les policiers cherchaient à couvrir ? Comme pour l'éventreur.
Veilleur a raison sur la qualité de l'oeuvre de Ellroy, cependant ce livre donne le départ à un style d'écriture qui, affiné au fil du temps, est devenu rare et précieux, à mes yeux, dans le genre.

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