Toni JORDAN (Australie)

Toni Jordan est née en 1966 à Brisbane.


Elle adorait lire et écrire à l'école primaire mais est devenue une tête en sciences à partir du collège. Elle a d'ailleurs poursuivi jusqu'au master de Sciences à l'université de Queensland.

Elle a travaillé comme assistante de recherche, biologiste moléculaire, chimiste qualité, et j'en passe. En 1996 elle déménage à Melbourne et en 2004 elle quitte son boulot pour étudier l'écriture à plein temps à l'université. En parallèle, elle commence à écrire son premier roman Addition (traduit en français par Tu pourrais rater intégralement ta vie). Son roman a été publié en Australie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Italie, en France, en Allemagne, etc.
Elle publie également des articles dans le Sunday Age, le Sun-Herald et le Monthly et enseigne également écriture créative.
Elle est aujourd'hui rédactrice publicitaire et vit toujours à Melbourne avec son mari Rob.




Biographie tirée du site de Toni Jordan et traduite librement.

Tu pourrais rater intégralement ta vie - Toni Jordan
(Editions Héloïse d'Ormesson, 2010, 268 p.)

Je voulais écrire cette critique tant qu'elle était encore fraiche dans ma tête. Je viens de refermer le livre et j'ai eu tout de suite envie d'y mettre mon grain de sel (ce qui est plutôt bon signe).

Grace Lisa Vanderburg compte tout. Elle a 35 ans, elle vit seule et a pris comme habitude de tout additionner, de faire ses comptes dans sa tête puis peu à peu à vive voix. Elle compte les lettres de son prénom, les lettres de ses interlocuteurs, elle agit en fonction d'une logique implacable : elle se rend toujours à la même heure dans le même café où elle commande le même gâteau saupoudré de graines de pavot. S'il n'y avait que ça... Non, ladite Grace pousse le vice jusqu'à compter les pas qui la relient d'un point à un autre. Même les poils de la brosse à dents y passent et sans ces chiffres correctement consignés dans un carnet, Grace a des sueurs et panique. Dans tous ses plans, elle n'avait pourtant pas prévu de croiser sur sa route le charmant Seamus Joseph O'Reilly (un autre 19 de lettres). Comment composer avec ses propres manies lorsqu'un homme pose un regard aimant et attentif sur vous? Comment justifier l'irraisonnable?

Quel livre bizarre ! Déjà car j'ai moi-même du mal à me figurer qu'on puisse prendre plaisir à tout compter à longueur de journée. Les chiffres n'ont jamais été mes amis alors loin de moi l'idée de tous les rassembler en rangs ordonnés. Car tous les nombres, que Grace fixe noir sur blanc, sont fluctuants et tout est à refaire le lendemain. Comment peut-on se condamner à toujours faire des calculs avant d'agir?
Car c'est le cas, Grace ne peut pas sortir de chez elle sans avoir fait ses sempiternels comptes. C'est une obsession de toujours procéder dans un ordre bien défini, de toujours s'asseoir à une table puis de changer d'un jour sur l'autre en suivant les aiguilles d'une montre. Grace est une fourmi, elle ne semble pas être en proie aux passions, a une vie olé olé et ne peut que finir vieille fille dans ces conditions.
Car Grace semble avoir bloqué les compteurs au niveau séduction. Elle bougonne devant sa sœur cadette, Jill, mère de 3 enfants et déjà si à cheval sur l'éducation. Sa confidente c'est Larry, sa nièce qui est comme une amie (non, non point de choc de générations).

Alors quand vient Seamus tout est chamboulé. Il faut faire de la place dans ce petit appartement qui n'a vu entrer personne jusqu'alors. Il faut aller plus vite dans les calculs pour ne pas être en retard ou... il ne faut plus faire de calculs du tout. Seamus a le chic pour faire de chaque jour un renouveau alors les vieilles habitudes sont "de force" mises au placard. Mais il n'est pas dupe et a remarqué que quelque chose clochait. Oui, pourquoi acheter 10 salades, 10 bananes, 20 brosses à dents (ah les chiffres ronds !)?
Et si un changement de fond était à prévoir pour que ces deux-là arrivent à composer ensemble?

J'ai trouvé certains passages désopilants car on imagine parfaitement tous les rituels, qui nous paraissent à nous ridicules, mais qui sont pour Grace sensés et inévitables. On n'a pas idée de ce que peut être une vie sans répit, une vie où tout devrait être saisi dans toutes les proportions. Moi ça me ferait juste froid dans le dos. Mais avec Grace, on rit !

Je dors dans un lit une place car j'ai horreur de la vaste étendue des lits doubles. Avant le mariage de ma sœur, nous avons dormi, à une demoiselle d'honneur par chambre, dans un hôtel cinq étoiles de la ville plein de joueurs et de couples. Dans un lit "kingsize", conçu pour ces énormes rois américains, je suis restée paralysée toute cette longue nuit parce que, à chaque mouvement, mes jambes entraient dans une zone froide. Je ne savais jamais où se trouvait le bord.
Dans mon lit simple, je le sais. J'en connais la largeur et la longueur car je peux les mesurer avec la largeur de ma main et suivant le nombre de coups de pied, et il n'y a pas de zone où je ne puisse sentir la chaleur que mon corps dégage. Un lit double est un défi, une question. Un lit simple forme un tout avec moi, seule. Un lit double est une promesse vide. Une menace de vieille fille. Rien que l'idée d'en avoir un chez moi me fait mal aux reins. Je ne saurais pas comment m'y coucher. (p. 75)

J'avais proposé ce livre à la bibliothèque, il arrive bientôt ! (Ils ont mis un mois à voir ma proposition, je les ai relancés plusieurs fois, et j'attends deux mois pour qu'il arrive dans les bacs, je guette son apparition, il pourrait me passer sous le nez !)
Je n'ai lu que le début de ta critique (j'aime garder un peu de découverte) et la note, j'ai hâte ! Merci Aurore.

Je note, je note

Tu pourrais rater intégralement ta vie de Toni Jordan
(Editions Héloïse d'Ormesson, 268 pages)

Grace Lisa Vanderburg a 35 ans. Elle a la manie de tout compter, ce qu'elle mange, ce qui l'entoure, les lettres, tout. Rien n'y échappe. Un jour, en faisant ses courses, elle rencontre Seamus, un homme charmant. Et coup du hasard, elle le revoit à son café... Comment concilier ses petites manies et l'amour quand il se présente ?

Au début, je trouvais Grace un peu spéciale mais sans plus. Moi aussi, j'aime compte des choses infignifiantes parfois. Mais à la fin du premier chapitre, j'ai vu que ça n'avait rien à voir ! J'ai bien aimé suivre ses pensées même si, au moment de son traitement, elles m'a parues assez floues, sans doute voulu par l'auteur pour montrer le flou dans lequel se trouvait Grace.

J'ai eu un peu de mal avec l'histoire d'amour, il m'a manqué de savoir ce qui rapprochait ces deux êtres (à part le physique ?). Dans l'ensemble, une histoire plaisante et légère qui aborde avec humour les TOC et les moyens (pas forcément adaptés) pour les traiter.

Note : 4/5

j'ai commencé ce roman ce matin, je n'ai pas voulu le lâcher et l'ai fini en fin d'après-midi. C'est une raison pour lui donner la note maximum. Et pourtant, à priori l'histoire d'une jeune femme présentant un certain désordre mental, une sorte de Trouble obsessionnel compulsif, l'obligeant à compter et énumérer tout ce qui l'entoure aurait pu me déplaire, car, comme Aurore, je n'ai jamais été l'amie de chiffres.

Mais j'ai trouvé ce livre très prenant et les pages où Grace exprime son obsession ont quelques chose d'envoutant et d'angoissant. Toni Jordan nous fait toucher du doigt et ressentir intimement la névrose qui nous semble d'habitude, à nous gens ordinaires, si incompréhensible.

L'humour de Grace, n'arrive pas à dissimuler complètement la profondeur de son déséquilibre. Et puis Seamus entre en scène, et même si l'on peut se demander en effet pourquoi ses deux là s'attirent, d'un autre côté on a vu des couples plus improbables ....

Oui vraiment j'ai bien aimé ce roman, je l'ai trouvé dérangeant ; quelque part, il bouscule nos certitudes sur la normalité, sur l'équilibre de chaque être. J'ai aussi découvert, grace à ce roman l'existence de Nikola Tesla, dont, , je n'avais jamais entendu parler, alors que ce savant est à l'origine de bien des inventions importantes.

J'ai donc aimé les personnages, l'histoire, en particulier l'originalité du thème, j'ai trouvé l'écriture agréable (mais pas exceptionnelle), alors

Tu pourrais rater intégralement ta vie de Toni Jordan
Editions 10/18

3/5

L'histoire d'une enseignante en arrêt maladie, célibataire et névrosée. Elle présente un TOC; une obsession compulsive pour les nombres. Elle fait la rencontre d'un homme qui boulversera ses habitudes.

Je suis un peu déçue de ce livre. Pas vraiment mauvais, il m'a même arraché un sourire à quelques occasions, mais je me suis lassée. J'avais hâte de le terminer. Je crois que le côté "chiffres" j'en avais marre. Je ne me suis pas attachée aux personnages. Bref, un livre que je ne garderai pas dans ma bibliothèque personnelle. Je préfère de loin Sophie Kinsella pour m'assurer un bon moment de lecture légère.

ça donne très envie de le lire !

Grace, 35 ans, souffre d'un TOC qui l'oblige à compter tout et n'importe quoi. Cette maladie lui a couté son emploi de professeur et l'enferme dans une vie de célibataire, jusqu'au jour où elle rencontre Seamus.

J'ai bien aimé ce roman qui nous fait partager et mieux comprendre le quotidien d'une personne souffrant de TOC. Le plus souvent, c'est traité de manière humoristique donc on sourit des travers de Grace mais on sent aussi sa souffrance et son enfermement.
Toute la question est de savoir comment l'histoire d'amour va pouvoir évoluer avec le trouble de Grace, comment Seamus va supporter ses bizareries et si Grace va se sortir de ses obsessions.
Je ne révélerais rien mais j'ai été agréablement surprise par le déroulement de l'histoire et j'ai particulièrement aimé la fin du livre qui nous rappelle ce qu'on a trop tendance à oublier.

"La plupart des gens ratent intégralement leur vie, tu sais. Ecoute moi : la vie, ce n'est pas se tenir au sommet d'une montagne et regarder le coucher du soleil. La vie, ce n'est pas l'attente devant l'autel, ni l'instant même de la naissance de ton enfant, ni ce moment où nageant en eau profonde, tu as été rejointe par un dauphin. Ce ne sont là que des fragments. Dix ou douze grains de sable répandus dans l'intégralité de ton existence. Et qui ne sont pas la vie. La vie, c'est se brosser les dents, se préparer un sandwich, regarder le journal télévisé ou attendre le bus. Ou marcher. Chaque jour, des milliers d'évènements minuscules t'arrivent, et si tu les observes pas, si tu n'y prends pas garde, si tu ne les captes pas et ne fais pas en sorte qu'ils comptent, tu pourrais les rater.
Tu pourrais rater intégralement ta vie."

4,5/5