Claudie GALLAY (France)
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Re: Claudie GALLAY (France)
Bientôt le film, je crois !
Chantal- Nombre de messages : 3216
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Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Claudie GALLAY (France)
Une part de ciel - Claudie Gallay
(Actes sud, 2013, 445 p.)
Sorti ce 21 août !
(Actes sud, 2013, 445 p.)
Sorti ce 21 août !
L'histoire débute trois semaines avant Noël au Val-des-Seuls où Carole revient pour y retrouver son frère, Philippe et sa jeune sœur, Gaby. Eux y habitent à l'année et elle est une citadine de Saint-Étienne spécialement rentrée pour un moment particulier, avec la venue annoncée du père, l'insaisissable Curtil.
Carole traduit une version mais s'accorde un temps de recul, elle qui s'est séparée de son conjoint et dont les deux filles sont bien loin. La solitude et la contemplation semblent être une thérapie comme une autre, qu'elle engage, appareil photo au cou et objets du passé tout proches.
Je n'avais jamais lu de romans de Claudie Gallay mais j'ai été charmée par ses personnages à la force tranquille, cohabitant bon an, mal an car tous dans l'attente d'un même être - le père -. Quelque part ils sont tous porteurs d'un autre espoir. L'une veut reconquérir sa liberté en s'investissant dans une nouvelle rencontre, l'autre est dans l'attente du conjoint emprisonné, quant au dernier, il rêve de baliser un sentier dans les Alpes. C'est un récit plein d'instantanés, de touches de vie où chacun mène sa barque mais où tous ont à s'apporter. Et il y a surtout ce grand absent de père qui, tel le Père Noël s'annonce, à l'approche de la date fatidique, en envoyant à sa progéniture des boules de neige symbole de l'arrivée imminente.
Belle écriture pleine de sensibilité qui m'a projetée dans une galerie de personnages sympathiques et bons vivants. Entre le vieux Sam, le charmeur Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky et la Môme, c'est tout un patelin qui prend place pour quelques semaines dans le froid hivernal propice aux contacts plus chaleureux.
Je n'ai pas toujours été l'enfant du milieu. Je le suis devenue seulement quand Gaby est née. Pendant trois années, j'avais été la petite dernière. Mes parents savaient-ils qu'ils auraient un troisième enfant ? S'ils le savaient, alors j'ai toujours été, pour eux, dans leur esprit, l'enfant du milieu, j'ai toujours eu ce rang contrairement à Philippe qui lui, quelles que soient les pensées de nos parents, a toujours été l'aîné. (p. 236)
J'ai ressenti une sensation étrange. Une pensée méconnue. Mes larmes sont restées en suspens, au bord du vide. En lisière. C'est du faux chagrin, j'ai pensé.
D'un long moment, je n'ai pas bougé pour que les larmes ne débordent pas.
J'ai fini par les ravaler et elles ont rejoint leur lieu. L'endroit de vie des vraies larmes.
"En tout être humain, il y a un lac, a dit ma mère, une tristesse liquide que les oignons aident à vider." (p. 266)
J'aime beaucoup cette dernière phrase et trouve la formulation superbe. Incontestablement, ce livre est à sortir du lot pour cette rentrée littéraire. Même si le ton est mis sur le froid, la neige et les Noël en famille, il est facile d'adhérer à une narration si intemporelle où le sujet est bien plus intime et personnel que saisonnier.
Carole traduit une version mais s'accorde un temps de recul, elle qui s'est séparée de son conjoint et dont les deux filles sont bien loin. La solitude et la contemplation semblent être une thérapie comme une autre, qu'elle engage, appareil photo au cou et objets du passé tout proches.
Je n'avais jamais lu de romans de Claudie Gallay mais j'ai été charmée par ses personnages à la force tranquille, cohabitant bon an, mal an car tous dans l'attente d'un même être - le père -. Quelque part ils sont tous porteurs d'un autre espoir. L'une veut reconquérir sa liberté en s'investissant dans une nouvelle rencontre, l'autre est dans l'attente du conjoint emprisonné, quant au dernier, il rêve de baliser un sentier dans les Alpes. C'est un récit plein d'instantanés, de touches de vie où chacun mène sa barque mais où tous ont à s'apporter. Et il y a surtout ce grand absent de père qui, tel le Père Noël s'annonce, à l'approche de la date fatidique, en envoyant à sa progéniture des boules de neige symbole de l'arrivée imminente.
Belle écriture pleine de sensibilité qui m'a projetée dans une galerie de personnages sympathiques et bons vivants. Entre le vieux Sam, le charmeur Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky et la Môme, c'est tout un patelin qui prend place pour quelques semaines dans le froid hivernal propice aux contacts plus chaleureux.
Je n'ai pas toujours été l'enfant du milieu. Je le suis devenue seulement quand Gaby est née. Pendant trois années, j'avais été la petite dernière. Mes parents savaient-ils qu'ils auraient un troisième enfant ? S'ils le savaient, alors j'ai toujours été, pour eux, dans leur esprit, l'enfant du milieu, j'ai toujours eu ce rang contrairement à Philippe qui lui, quelles que soient les pensées de nos parents, a toujours été l'aîné. (p. 236)
J'ai ressenti une sensation étrange. Une pensée méconnue. Mes larmes sont restées en suspens, au bord du vide. En lisière. C'est du faux chagrin, j'ai pensé.
D'un long moment, je n'ai pas bougé pour que les larmes ne débordent pas.
J'ai fini par les ravaler et elles ont rejoint leur lieu. L'endroit de vie des vraies larmes.
"En tout être humain, il y a un lac, a dit ma mère, une tristesse liquide que les oignons aident à vider." (p. 266)
J'aime beaucoup cette dernière phrase et trouve la formulation superbe. Incontestablement, ce livre est à sortir du lot pour cette rentrée littéraire. Même si le ton est mis sur le froid, la neige et les Noël en famille, il est facile d'adhérer à une narration si intemporelle où le sujet est bien plus intime et personnel que saisonnier.
4,5/5
Re: Claudie GALLAY (France)
J' ai hâte de le lire !
Merci Aurore
Merci Aurore
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Claudie GALLAY (France)
Tu vas te régaler ! Ce livre est une plongée dans la Vanoise profonde, un véritable univers où les gens simples ont su garder du temps pour protéger les vraies valeurs. C'est dans ces cas-là qu'on est fier d'être Français
Re: Claudie GALLAY (France)
Je le lirais bien aussi j'avais eu un coup de cour pour les déferlantes mais il va falloir faire un choix dans tous les livres de la rentrée car j'ai prévu d'acheter Transatlantique de Colum Mc Cann
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La Terre - Zola
Re: Claudie GALLAY (France)
Je note cet auteur que je ne connais pas. Merci.
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Lecture en cours : La chambre des curiosités de Douglas Preston et Lincoln Child
catimini- Nombre de messages : 503
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Re: Claudie GALLAY (France)
Une part de ciel
Carole récemment séparée de son mari et dont les deux filles sont parties tenter leur chance en Australie revient dans le village de montagne de son enfance où son père lui a donné rendez-vous.Elle y retrouve son frère Philippe, garde-forestier, et sa soeur Gaby qui survit dans un bungalow, faisant des ménages en attendant la sortie de prison de son mari.
Les jours passent et dans l'attente du père, dont toute la vie n'aura été qu'une succession de départ et de retour, Carole relie des liens avec ses connaissances d'autrefois: une belle galerie de personnages admirablement croqués par l'auteur.
C'est aussi pour elle l'occasion de se rapprocher de son frère et de sa soeur car pour eux comme pour les gens du village elle est celle qui est partie, elle ne fait plus partie des leurs.
Avec sa famille les sentiments sont cachés, tus. Personne n'exprime vraiment le fond de sa pensée et ce depuis un accident dramatique qui s'est produit lorsque Carole avait 6 ans. Petit à petit l'auteur nous en dévoile la teneur.
Le temps semble s'être arrêté dans ce bourg où se côtoient les conservateurs et ceux qui aimeraient bien voir aboutir le projet de création de pistes de skis afin de faire venir les touristes et un peu de vie.
Tout semble immobile,monotone et triste comme les journées de Carole rythmées par des petits actes quotidiens répétés: prise de photo, passage à l'épicerie, repas pris au bar, véritable poumon du village, va et vient des camions et des ouvriers de la scierie.......
Seule les premières neiges tombées avant Noël semble éclaircir le paysage.
Vous l'aurez compris ce roman est un roman d'ambiance, d'atmosphère. Il ne se passe pas grand chose. L'important est dans les relations humaines qui évoluent pendant ces quelques semaines tout comme Carole.
Mais nous sommes dans un village de montagne dont les habitants ne sont pas des plus expansifs. Tout est dans le non-dit, dans l'attitude ou le regard. Toujours présents, les secrets de famille depuis longtemps enfouis, et qu'il n'est pas bien vu de ressortir....
J'ai été une nouvelle fois emballée par l'écriture et le style concis de Claudie Gallay. Elle dépeint à merveille ces personnages tous si différents mais tous portés par un rêve de vie meilleure, l'atmosphère lourde comme engluée dans le brouillard de l'hiver montagnard.
Une très belle lecture à déguster dans son canapé, bien au chaud......
4,5/5
Carole récemment séparée de son mari et dont les deux filles sont parties tenter leur chance en Australie revient dans le village de montagne de son enfance où son père lui a donné rendez-vous.Elle y retrouve son frère Philippe, garde-forestier, et sa soeur Gaby qui survit dans un bungalow, faisant des ménages en attendant la sortie de prison de son mari.
Les jours passent et dans l'attente du père, dont toute la vie n'aura été qu'une succession de départ et de retour, Carole relie des liens avec ses connaissances d'autrefois: une belle galerie de personnages admirablement croqués par l'auteur.
C'est aussi pour elle l'occasion de se rapprocher de son frère et de sa soeur car pour eux comme pour les gens du village elle est celle qui est partie, elle ne fait plus partie des leurs.
Avec sa famille les sentiments sont cachés, tus. Personne n'exprime vraiment le fond de sa pensée et ce depuis un accident dramatique qui s'est produit lorsque Carole avait 6 ans. Petit à petit l'auteur nous en dévoile la teneur.
Le temps semble s'être arrêté dans ce bourg où se côtoient les conservateurs et ceux qui aimeraient bien voir aboutir le projet de création de pistes de skis afin de faire venir les touristes et un peu de vie.
Tout semble immobile,monotone et triste comme les journées de Carole rythmées par des petits actes quotidiens répétés: prise de photo, passage à l'épicerie, repas pris au bar, véritable poumon du village, va et vient des camions et des ouvriers de la scierie.......
Seule les premières neiges tombées avant Noël semble éclaircir le paysage.
Vous l'aurez compris ce roman est un roman d'ambiance, d'atmosphère. Il ne se passe pas grand chose. L'important est dans les relations humaines qui évoluent pendant ces quelques semaines tout comme Carole.
Mais nous sommes dans un village de montagne dont les habitants ne sont pas des plus expansifs. Tout est dans le non-dit, dans l'attitude ou le regard. Toujours présents, les secrets de famille depuis longtemps enfouis, et qu'il n'est pas bien vu de ressortir....
J'ai été une nouvelle fois emballée par l'écriture et le style concis de Claudie Gallay. Elle dépeint à merveille ces personnages tous si différents mais tous portés par un rêve de vie meilleure, l'atmosphère lourde comme engluée dans le brouillard de l'hiver montagnard.
Une très belle lecture à déguster dans son canapé, bien au chaud......
4,5/5
Re: Claudie GALLAY (France)
Une lecture que je vais me garder pour les soirées hivernales devant la cheminée.
Chantal- Nombre de messages : 3216
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Re: Claudie GALLAY (France)
Je sais que tu aimes beaucoup Claudie Gallay Chantal et je suis sure que tu ne seras pas déçue J'attends ton avis avec impatience.......
Re: Claudie GALLAY (France)
UNE PART DE CIEL
Actes Sud - 446 pages.
Je viens de relire l'avis de Dodie, et vraiment il n'y a rien à ajouter. J'ai tout à fait le même ressenti.
J'aime les ambiances des romans de l'auteur, j'aime ses histoires qui paraissent simples mais où les "mal-être" des personnages sont dus à des raisons cachées dans leur passé, j'aime ses personnages de gens simples, qui vivent de peu, sans artifice, toujours un peu paumés, j'aime sa retranscription de la nature, celle de la vie dans les petits villages où tout le monde se connaît plus ou moins. J'aime ses mots sur le temps présent, sur les menus moments de la vie quotidienne. J'aime l'univers de Claudie Gallay et son écriture minimaliste mais si profonde.
Voilà. 4,5/5
Actes Sud - 446 pages.
Je viens de relire l'avis de Dodie, et vraiment il n'y a rien à ajouter. J'ai tout à fait le même ressenti.
J'aime les ambiances des romans de l'auteur, j'aime ses histoires qui paraissent simples mais où les "mal-être" des personnages sont dus à des raisons cachées dans leur passé, j'aime ses personnages de gens simples, qui vivent de peu, sans artifice, toujours un peu paumés, j'aime sa retranscription de la nature, celle de la vie dans les petits villages où tout le monde se connaît plus ou moins. J'aime ses mots sur le temps présent, sur les menus moments de la vie quotidienne. J'aime l'univers de Claudie Gallay et son écriture minimaliste mais si profonde.
Voilà. 4,5/5
Chantal- Nombre de messages : 3216
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Claudie GALLAY (France)
Ravie que ce roman t'ait autant plu Chantal
Dernière édition par dodie le Ven 25 Oct 2013 - 16:33, édité 1 fois
Chantal- Nombre de messages : 3216
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Claudie GALLAY (France)
Je viens de regarder sur Arte le téléfilm "Les déferlantes" adapté du roman de Claudie Gallay, avec Sylvie Testud. L'avez-vous vu? J'ai beaucoup aimé, belle histoire, belles images...
A revoir en replay...
A revoir en replay...
Chantal- Nombre de messages : 3216
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Claudie GALLAY (France)
oui Merci Chantal je l'ai aussi raté j'avais beaucoup aimé ce roman
_________________
La Terre - Zola
Re: Claudie GALLAY (France)
Je viens de lire les critiques de Dodie et Chantal concernant la part de ciel .J'ai le même ressenti . Les romans de Claudie Gallay sont intimistes, comme pour les déferlantes il se situe en "vase clos" c'est d'abord une ambiance la vie de gens simples. J'aime son écriture et je me plonge dans ses romans avec plaisir . Je regrette de l'avoir emprunté je pense que j'aimerais le relire
4.5/5
4.5/5
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La Terre - Zola
Re: Claudie GALLAY (France)
l'office des vivants
pour le résumé, Lalyre.c'était un super bon pos qui diait l'essentiel.
Je viens de reposer cet ouvrage, j'ai aimé le style d'écriture: phrases courtes, très percutantes,
les personnages sont crédibles....
les décors naturels somptueux , les lieux de vie repoussants...une totale misère, bref, l'histoire est sombre et bien glauque.
J'ai apprécié...
4/5
pour le résumé, Lalyre.c'était un super bon pos qui diait l'essentiel.
Je viens de reposer cet ouvrage, j'ai aimé le style d'écriture: phrases courtes, très percutantes,
les personnages sont crédibles....
les décors naturels somptueux , les lieux de vie repoussants...une totale misère, bref, l'histoire est sombre et bien glauque.
J'ai apprécié...
4/5
noemiejardine- Nombre de messages : 604
Date d'inscription : 05/08/2009
Re: Claudie GALLAY (France)
Les Déferlantes
Quatrième de couverture :La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs.
La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.
Mon avis : un roman d'atmosphère, très bien rendue. On sent les embruns, la pluie, le vent, comme si on y était. Le poids des secrets aussi, du huis-clos sur ce bout de terre à la merci des éléments. L'écriture de Claudie Gallay fait mouche, on est vite happé par l'histoire.
Pourtant, je n'ai pas adhéré à ce roman. L'histoire est plutôt prévisible, lente à se mettre en place et à se dénouer. Les personnages sont pour certains assez caricaturaux, et c'est bien dommage, car avec une telle écriture, je m'attendais à plus de complexité, de crédibilité même.
J'avais beaucoup aimé L'Office des vivants du même auteur. Là, j'ai l'impression que l'histoire est moins puissante, moins percutante, plus lente et longue aussi. Une petite déception.
Ma note : 2/5
Quatrième de couverture :La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs.
La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.
Mon avis : un roman d'atmosphère, très bien rendue. On sent les embruns, la pluie, le vent, comme si on y était. Le poids des secrets aussi, du huis-clos sur ce bout de terre à la merci des éléments. L'écriture de Claudie Gallay fait mouche, on est vite happé par l'histoire.
Pourtant, je n'ai pas adhéré à ce roman. L'histoire est plutôt prévisible, lente à se mettre en place et à se dénouer. Les personnages sont pour certains assez caricaturaux, et c'est bien dommage, car avec une telle écriture, je m'attendais à plus de complexité, de crédibilité même.
J'avais beaucoup aimé L'Office des vivants du même auteur. Là, j'ai l'impression que l'histoire est moins puissante, moins percutante, plus lente et longue aussi. Une petite déception.
Ma note : 2/5
Pistoufle- Nombre de messages : 1451
Age : 39
Location : Val-de-Marne - FRANCE
Date d'inscription : 10/03/2011
Re: Claudie GALLAY (France)
LA BEAUTE DES JOURS :
Actes Sud - 404 pages
Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l'habitude. Elle était jeune quand elle a épousé Rémy, ils ont eu des jumelles, sont heureux ensemble,et font des projets raisonnables. Mais Jeanne aime aussi le hasard, les surprises de l'inattendu. L'année du Bac, un professeur lui a fait découvrir l'artiste serbe Marina Abramovic. Fascinée par cette femme qui engage son existence dans son travail, Jeanne a toujours gardé une photographie de sa célèbre performance de Naples : comme un porte-bonheur,la promesse qu'il est possible de risquer une part de soi, pour vivre autrement. Quand Jeanne s'amuse à suivre tel ou tel inconnu dans la rue, ou quand elle calcule le nombre de bougies soufflées depuis son premier anniversaire, c'est à cet esprit audacieux qu'elle pense. Surtout cet été-là. Peut-être parce que, les filles étant parties, la maison paraît vide ? Ou parce que sa meilleure amie, qui s'est fait plaquer, lui rappelle que rien ne dure? Ou parce qu'elle recroise un homme qu'elle a aimé adolescente? Jeanne se révèle plus que jamais songeuse et fantasque, prête à laisser les courants d'air bousculer la quiétude des jours…
Toujours cette écriture, très, très simple, des chapitres très courts, qui déconcertent au premier abord. Toujours ce rythme lent pour mettre en place le ou les différents personnages et les situations. Mais cette fois, il m'a fallu beaucoup plus de temps pour embarquer dans l'atmosphère et dans l'histoire de Jeanne. C'est seulement aux trois quarts du livre que je me suis sentie bien et que j'ai le plus apprécié ma lecture. Je me suis accrochée parce que j'aime cette auteure, ses non dits dans la retranscription des petits faits de la vie quotidienne qui font qu'on y retrouve une part de soi. Jeanne essaie de se sortir de la routine de son quotidien par de petites "escapades" destinées à provoquer le hasard et à donner plus de sel à sa vie, motivée sans doute par l'admiration qu'elle porte à l'artiste serbe. Mais au final….
J'ai de beaucoup préféré les chapitres concernant les parents de Jeanne et ai terminé le livre grâce et à cause de la partie consacré à eux et à la vie et aux dimanches à la ferme.
Il y a tout de même de très beaux passages que j'ai notés. En voici un qui m'a particulièrement touchée :
"Elle a posé sa main sur la terre. Voilà ce qui attend, et on fait comme si ça n'existait pas. On continue presque gaiement. On croit que c'est toujours chez les autres, l'irrémédiable, dans les autres maisons, mais un jour c'est nous que ça frappe, c'est quelqu'un qu'on connait, qui était là et qui était un peu nous, et qui ne sera plus jamais là, ni ici, ni nulle part. Il n'y a plus d'endroit où le chercher, aucune ville, aucune grange. Ce que l'on croyait ne jamais perdre, est à jamais perdu. La voix, les gestes. Toutes ces choses que l'autre faisait. A la place, il reste un vide immense.
Et on est seul.
Alors on se demande si on aurait pu faire mieux. Si on a assez aimé. Si on s'est assez occupé."
3,8/5
Actes Sud - 404 pages
Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l'habitude. Elle était jeune quand elle a épousé Rémy, ils ont eu des jumelles, sont heureux ensemble,et font des projets raisonnables. Mais Jeanne aime aussi le hasard, les surprises de l'inattendu. L'année du Bac, un professeur lui a fait découvrir l'artiste serbe Marina Abramovic. Fascinée par cette femme qui engage son existence dans son travail, Jeanne a toujours gardé une photographie de sa célèbre performance de Naples : comme un porte-bonheur,la promesse qu'il est possible de risquer une part de soi, pour vivre autrement. Quand Jeanne s'amuse à suivre tel ou tel inconnu dans la rue, ou quand elle calcule le nombre de bougies soufflées depuis son premier anniversaire, c'est à cet esprit audacieux qu'elle pense. Surtout cet été-là. Peut-être parce que, les filles étant parties, la maison paraît vide ? Ou parce que sa meilleure amie, qui s'est fait plaquer, lui rappelle que rien ne dure? Ou parce qu'elle recroise un homme qu'elle a aimé adolescente? Jeanne se révèle plus que jamais songeuse et fantasque, prête à laisser les courants d'air bousculer la quiétude des jours…
Toujours cette écriture, très, très simple, des chapitres très courts, qui déconcertent au premier abord. Toujours ce rythme lent pour mettre en place le ou les différents personnages et les situations. Mais cette fois, il m'a fallu beaucoup plus de temps pour embarquer dans l'atmosphère et dans l'histoire de Jeanne. C'est seulement aux trois quarts du livre que je me suis sentie bien et que j'ai le plus apprécié ma lecture. Je me suis accrochée parce que j'aime cette auteure, ses non dits dans la retranscription des petits faits de la vie quotidienne qui font qu'on y retrouve une part de soi. Jeanne essaie de se sortir de la routine de son quotidien par de petites "escapades" destinées à provoquer le hasard et à donner plus de sel à sa vie, motivée sans doute par l'admiration qu'elle porte à l'artiste serbe. Mais au final….
J'ai de beaucoup préféré les chapitres concernant les parents de Jeanne et ai terminé le livre grâce et à cause de la partie consacré à eux et à la vie et aux dimanches à la ferme.
Il y a tout de même de très beaux passages que j'ai notés. En voici un qui m'a particulièrement touchée :
"Elle a posé sa main sur la terre. Voilà ce qui attend, et on fait comme si ça n'existait pas. On continue presque gaiement. On croit que c'est toujours chez les autres, l'irrémédiable, dans les autres maisons, mais un jour c'est nous que ça frappe, c'est quelqu'un qu'on connait, qui était là et qui était un peu nous, et qui ne sera plus jamais là, ni ici, ni nulle part. Il n'y a plus d'endroit où le chercher, aucune ville, aucune grange. Ce que l'on croyait ne jamais perdre, est à jamais perdu. La voix, les gestes. Toutes ces choses que l'autre faisait. A la place, il reste un vide immense.
Et on est seul.
Alors on se demande si on aurait pu faire mieux. Si on a assez aimé. Si on s'est assez occupé."
3,8/5
Chantal- Nombre de messages : 3216
Location : France
Date d'inscription : 22/12/2008
Re: Claudie GALLAY (France)
Seule Venise
Une femme se rend à Venise, seule, pour oublier ou se couper de son ex-amoureux. Elle se pose dans une pension habitée de quelques personnages mystérieux et intéressants, comme un aristocrate russe en fauteuil roulant et un couple de danseur. La narratrice erre dans la ville, découvre des aspects inconnus, mais rencontre surtout un libraire taciturne mais attirant. Il lui fait découvrir la lecture et redonne le goût à la vie et peut-être l’amour.
Intéressant livre qui explore Venise d’une perspective moins commune que les traces des touristes. Les personnages sont intéressants. On prend plaisir à les connaître lentement.
4/5
RR
Une femme se rend à Venise, seule, pour oublier ou se couper de son ex-amoureux. Elle se pose dans une pension habitée de quelques personnages mystérieux et intéressants, comme un aristocrate russe en fauteuil roulant et un couple de danseur. La narratrice erre dans la ville, découvre des aspects inconnus, mais rencontre surtout un libraire taciturne mais attirant. Il lui fait découvrir la lecture et redonne le goût à la vie et peut-être l’amour.
Intéressant livre qui explore Venise d’une perspective moins commune que les traces des touristes. Les personnages sont intéressants. On prend plaisir à les connaître lentement.
4/5
RR
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3221
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
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