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Mariama BÂ (Sénégal)

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Mariama BÂ (Sénégal) Empty Mariama BÂ (Sénégal)

Message  Mousseline Dim 26 Oct 2008 - 15:35

De: amoureuse

Mariama Bâ - Une si longue lettre
(Le Serpent à Plumes, 2001, 164 pages)

Ramatoulaye qui s'est toujours considérée elle-même comme une femme incomparable à cause de son mariage monogame de vingt-cinq ans avec Modou Fall se trouve finalement devant la polygamie qu'elle a toujours considérée comme une forme de trahison légale. Ramatoulaye, une femme sénégalaise et musulmane, une éducatrice pionnière et la mère de douze enfants, vient de perdre son mari pour la deuxième fois. Elle écrit à son amie d'enfance Aïssatou une si longue lettre où elle raconte avec beaucoup de minutie le deuil de son mari Modou. En écrivant cette lettre, elle revit intérieurement sa perte pénible et sa douleur.

Dans ce roman épistolaire, l'auteur Mariama Bâ peint un tableau vivant et juste de la société africaine. A travers la voix de Ramatoulaye, qui est dévouée corps et âme à ses enfants, son époux, et son métier, on arrive à comprendre le rôle multidimensionnel de la femme sénégalaise. Bien que ce livre soit un peu difficile à lire à cause des expressions culturelles, c'est un livre bien écrit avec une certaine touche de sensualité et de réalité. C'est peut-être le style épistolaire qui me rend bien disposée envers Ramatoulaye, mais c'est aussi sans doute le charme de la femme africaine forte qui m'attire . Grâce aux détails émotionnels et expressifs qui captivent l'imagination, je me suis amusée à lire ces 27 lettres comme si elles sont envoyées à moi.

C'est difficile de donner à ce roman prenant sa juste valeur dans peu de lignes, donc c'est à vous de le découvrir!

Note : 4/5
(amoureuse)


De: JoAnn_Kamar
Mariama Bâ - Une si longue lettre

Quel livre! Si court et si grand! Tellement rempli de signification! Voilà la place de la femme africaine dans les années 1970s et encore, certainement et malheureusement, aujourd'hui dans certains recoins de l'immensité de l'Afrique.

Mariama Bâ, première romancière africaine à parler si franchement de la lutte des femmes contre la polygamie, contre les traditions archaïques (dépouillage de la veuve par la belle-famille...), contre la condition précaire de la femme... C'était dans les années 1970s et tellement d'actualité malheureusement!

Ce petit livre est un bijou. Une ode à la femme africaine de tout âge et de tout temps, une ode à sa force et à sa lutte pour un avenir meilleur pour elle et ses enfants.

Aux hommes la politique. Aux femmes la cité...

Note : 5/5
(JoAnn_Kamar)


De: lacazevent

Mariama Bâ - Une si longue lettre

Donc soyons simple, j'ai aimé tout simplement aimé, ni beaucoup ni pas trop... juste aimé. Il y a pour moi un peu trop de redondance dans sa mise en lumière de la condition des femmes et de la place qui leur est accordée. Empreint de militantisme et de révolte, elle nous livre les codes d'accès à une société en plein bouleversement mais prise dans sa bataille elle en oublie ses personnages qui tous manquent de corps. En plus, j'ai été déçue par des critiques par trop élogieuses mais que cela ne vous empêche pas de le lire.

Note : 4/5
(lacazavent)


De : Azurelia7 Envoyé : 2008-07-24 04:59

Mariama Bâ - Une si longue lettre
(Le Serpent à Plumes, éd. 2001)

Résumé de l'éditeur : Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu'elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l'une d'elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage.
Elle y évoque leurs souvenirs heureux d'étudiantes impatientes de changer le monde, et cet espoir suscité par les Indépendances. Mais elle rappelle aussi les mariages forcés, l'absence de droits des femmes. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d'amour.

La Sénégalaise Mariama Bâ est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sa société.
Un ouvrage magnifique sur la condition des femmes en Afrique, dans les années 1970... même si l'on se doute qu'aujourd'hui, ce cloisonnement reste sûrement d'actualité dans certaines régions...

Ma note : 5/5


De : gallomaniac Envoyé : 2008-07-19 16:30

Un Chant écarlate, roman de Mariama BÂ, (Sénégal) . Ma note 5.
Les nouvelles Editions, Dakar, 1981. Lu en néerlandais, traduction Edith Klapwijk 1989, Rainbow pocket 1995, 249 pg.

Un mariage mélangé noir-blanc au Sénegal des années 1980. Un chant d'amour qui finit en sang. Ousmane et Mireille, étudiants en philosophie au Dakar, s'aiment profondément; les deux doivent affronter leurs parents et leurs entourages, si totalement différents, pour fonder un ménage. Mireille, femme émancipée, cherche le juste milieu des deux cultures et sociétés; Ousmane, bon fils de ses parents, est attiré par sa négritude, les traditions, ses amis et toute l'entourage de son enfance.
Les méchanismes qui vont séparer les deux époux sont finement développés, la tension entre les époux monte progressivement. Dans ce mariage pleine de paradoxes existentialistes Ousmane semble s'en sortir en vivant un double vie, retournant secrètement dans sa famille, son tribu, se mariant une deuxième fois; pour Mireille, de plus en plus isolée mais liée par sa maternité, il n'y a plus de sorti vers sa famille et elle est poussée à la psychose, folie meurtière.

Le language est très soigné, par moments vraiment poétique.La fin est quelque peu flou et moins soignée - la raison pourrait être que le livre est publié posthume, Mariama Bâ étant mort d'un cancer.
Grâce à mes lectures antérieures dans le cadre du thème Afrique, j'ai pu placer beaucoup de scènes ethniques (coutumes familiales, fêtes, sorcelleries), reconnu des références qui m'auraient échappés il y a deux mois, par exemple: "Soundiata" (voir: Lilian KESTELOOT ). Et ces scènes, ces references, ont leur fonction psychologique dans ce récit d'mour qui par là dépasse aussi bien le moralisme que la sentimentalité à bon compte.
Ça m'a été un plaisir de lire; je donne la note 5/5.

N.B. En comparant Mayama Bâ et Calixthe BEYALA , je trouve que les livres de Mayama BÂ ont plus de profondeur et sont racontes avec plus de poésie; que les livres de Calixthe Beyala contiennent plus d'humour mais restent plus banales.


De : gallomaniac Envoyé : 2008-07-12 13:38

Une si longue lettre, Mariama Bâ.
Nouvelles Editions Africaines1979, . Lu en néerlandais,trad. Sonja Pos, Rainbow pocketboeken 1982, 198 pg. Ma note 3,5/5

Le récit est le portrait d'une femme en forme de lettre, ce qui permet à cet auteure Sénégalaise d'alterner les données du recit et les reflexions sur la position de femme, épouse et mère dans son pays muselman. Il ne s'agit nullement de développer des personnages comme dans un roman.

Les données du récit: une institutrice entre 40-50 ans forte et entreprenante en période de deuil, qui regarde en arrière, vers le présent, et en avant:
En arrière: épouse, elle a choisi dans sa jeunesse pour la morale et modernité, tout en respectant la plupart des traditions disparaissantes, elle a été pendant 20 ans bonne épouse, bonne ménagère et bonne mère, mais son mari, riche et d'origine plus haute, la trahit avec une autre femme (jeune fille) qui sera sa deuxième femme avant de quitter sa première. Par le biais de ce deuxième mariage, trop de traditions vont influencer la vie de l'institutrice, et elle en souffrira 5 ans, puis elle devient veuve. Elle se lamente, mais pas trop, de cette trahison.
Le présent: Veuve, elle est quand même un bon parti pour tout une foulé d'hommmes qui la demandent en mariage; ce qu'elle refuse autant au beaufrère muselman traditionaliste héritier de la femme du frère, qu'à l'homme moderne défenseur au parlement des droits de la femme.
Vers l'avenir: mère, elle est confrontée dans la formation de ses enfants avec la vie plus dissolue de la jeunesse (1970-80), et elle doit encore choisir entre sa morale, les tradition et ses enfants. Elle sait choisir pour ses enfants tout en gardant sa morale, même contre la disgrâce publique qui pourrait en être la suite.

Sauf pour les détails locaux, le recit aurait presque pu se passer au Pays-Bas (années 1950-60 et encore après): une contrôle sociale très forte, les femmes encore soumise au prêtre, qui les incite à ne pas trop attendre pour avoir un n-ième enfant; polygamie de fait par des maîtresses; des femmes délaissées aussi financièrement par un mari infidèle; les hommes trop enclin de consoler la veuve ou la divorcée; tensions envers les belles-familles, pas seulement autour de l'héritage; apprendre à conduire à 50 ans; une societé changeant tellement vite que les parents ne savent pas toujours quoi apprendre aux enfants, cela n'est pas reservé qu'à la condition féminine dans un pays africain. Mais qu'une femme africaine a écrit un tel livre, c'est spécial. Au 19e siècle, une femme écrivaine, telle que Geoge Sand, était une rarité et presque considéré comme une curiosité; au 20e siècle les premières femmes écrivains d'Afrique noire ont aussi cet aura de rarité: le livre a reçu le "Noma Award pour le meilleur livre Africain" sur la Frankfurther Buchmesse 1980. Le livre, un document d'époque, a eu son impact, mais descend maintenant un peu dans la grande masse des écrits. Ma note: 3 allant vers 4 à la fin, je donne 3,5/5.
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Message  gallo Sam 29 Nov 2014 - 11:22

Hier dans le train, j´ai eu l´occasion de relire Mariama Bâ: ''Une si longue lettre'', cette-fois-ci ne pas en traduction, mais en français. Pour moi, le livre y a gagné de le lire en langue originale. Je cite de mon premier commentaire: qu'une femme africaine ait écrit un tel livre, c'est spécial. Et j'y ajoute: j'ai été agréablement surpris par la pureté du français de cette auteure.

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