Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
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Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
De : Mousseliine (Message d'origine) Envoyé : 2004-05-04 13:34
Note biographique
Ursula Le Guin est née à Berkeley (Californie), le 21 Octobre 1929. Fille du célèbre anthropologue américain Alfred Kroeber, elle suivra plutôt les traces de sa mère, Covel Brown Kracaw Kroeber, pour devenir écrivain et docteur en littérature. Elle a obtenu cinq Hugo et 4 Nebula pour le Cycle de Terremer ou La Main Gauche de la Nuit.
Le cycle de Terremer
Le sorcier de Terremer
A wizard at earth sea/1968, réédition Presses Pocket
Les tombeaux d'Atuan
The tombs of Atuan/1970, réédition Presses Pocket
L'ultime rivage
The farthet shore /1972, réédition Presses Pocket
Tehanu
Tehanu /1990, Robert Laffont/2002
Les Contes de Terremer
Tales from Earthsea /2000, Robert Laffont/2003
Le Vent d'ailleurs
The other wind 2001, Robert Laffont/2004
De : Mousseliine Envoyé : 2004-05-12 08:52
Terremer
(L'édition Robert Laffont comprend les trois premiers livres de la série Terremer.)
1. Le sorcier de Terremer
2. Les tombeaux d'Atuan
3. L'ultime rivage
1- Le sorcier de Terremer
Enfant, Ged découvre qu'il a des dons que sa tante, la sorcière de son village sur l'île de Gont, l'aide à développer. Bientôt ce ne sera pas suffisant, Ged part à Roke pour étudier à l'école des sorciers. Il y excelle mais son orgueil et la jalousie le perd, il commet un acte irréfléchi qui a pour conséquence de libérer son ombre, celle-ci le poursuivra à travers les contrées de Terremer afin de s'emparer de son esprit et de ses pouvoirs pour ainsi répandre le mal à travers le monde...
Une lecture très agréable. C'est bien écrit, les descriptions sont bien dosées, ni trop, ni trop peu, ce qui fait qu'on est captivé du début jusqu'à la fin. Plus on avance, plus c'est passionnant. On découvre avec Ged le monde de Terremer, toutes ces îles qui ont leurs caractérisques propres, qui abritent différents peuples. Bref c'est passionnant, je salive d'avance en pensant à la suite que je commence dès ce soir!
Note : 4.25/5
2- Les tombeaux d'Atuan
Ici c'est l'histoire de Arha. Elle est née la même journée que la Prêtresse des Tombeaux d'Atuan est décédée, ainsi elle fut choisi pour lui succéder. Très tôt on l'a enlevée à ses parents. Elle a grandi au Lieu des Tombeaux afin de se préparer au rôle qui lui est destinée. Le Lieu des Tombeaux est un endroit perdu dans le désert où ne vivent que des femmes, les prêtesses, les novices et les fillettes qui sont choisies pour prendre la relève. Ged, le Ged du premier livre, croisera la route d'Arha. Encore une fois on se laisse agréablement emporter, on ne voit pas le temps passé en fait. Quelle bonne série! A lire pour le plaisir de lire!
Note : 4.5/5
3- L'ultime rivage
Ged est maintenant l'Archimage de Roke, la fonction la plus respectée dans Terremer. Il se passe des choses bizarres dans les Lointains, la magie disparaît, les mages perdent leurs pouvoirs. Le jeune prince d'Enlad vient à Roke pour annoncer de terribles nouvelles à l'Archimage, celui-ci décide, malgré son âge vénérable, de repartir sur les mers afin combattre ce qui ou ce quoi détruit Terremer.
Dans Terremer, les seules créatures imaginaires sont les mages et les dragons. Les dragons sont craints mais en même temps vénérés. Ursula Le Guin nous fait voir les dragons dans toute leur grandeur et leur magnificience. Dans Terremer il n'y a pas que du suspense pour du suspense, c'est bien autre chose, de très belles valeurs sont véhiculées comme le respect de la nature. Les mages ont des pouvoirs mais aussi de grandes responsabilités, ils doivent respecter l'équilibre du monde. En voici un extrait parmi tant d'autres:
"Quand j'étais jeune, j'eus à choisir entre être ou agir. Et j'ai bondi sur la seconde solution comme une truite sur une mouche. Mais chacun de tes gestes, chacun de tes actes, te lie à lui et à ses conséquences, et te force à agir à nouveau et sans cesse. Il est donc très rare de rencontrer un espace, un moment comme celui-ci, entre l'acte et l'acte, où il soit possible de s'arrêter et simplement d'être. Ou se demander qui, après tout, est-on."
Une superbe série que je recommande à tous!
Note : 5/5
De : joubjoub Envoyé : 2008-04-10 05:19
.:: La Main gauche de la nuit ::.
Titre original : The left hand of darkness
Résumé : Sur Gethen, la planète glacée que les premiers hommes ont baptisée Hiver, il n'y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains. Des androgynes qui, dans certaines circonstances, adoptent les caractères de l'un ou l'autre sexe. Les sociétés nombreuses qui se partagent Gethen portent toutes la marque de cette indifférenciation sexuelle. L'Envoyé venu de la Terre, qui passe pour un monstre aux yeux des Géthéniens, parviendra-t-il à leur faire entendre le message de l'Ekumen ? (Source : Le Livre de Poche)
Ce roman de science-fiction nous raconte la relation d'amitié entre deux êtres que tout semble opposer sur une planète inhospitalière. Le monde créé par Le Guin est d'une crédibilité et d'une solidité sans faille.Quasiment dénué d'action, lent et souvent très descriptif, ce roman pourrait paraître rébarbatif, mais la sensibilité et la poésie qui se dégagent de cette oeuvre lui confèrent un souffle rarement atteint en SF.
Cette oeuvre nous oblige à poser un regard différent sur la sexualité et l'identité stéréotypée qui s'y rattache. Ursula Le Guin étudie l'impact supposé que le dimorphisme sexuel peut avoir sur la société, en générant des comportements agressifs de prédation et d'acquisition.
Véritable étude sociologique et politique, elle dénonce les abus du pouvoir et les dangers qui menacent toute société en crise, faisant une référence claire au nazisme (utilisation de la peur, retour à des valeurs primitives, xénophobie...). Elle en profite pour égratigner au passage quelques travers humains avec un humour sarcastique bienvenu. Humanisme et tolérance, voici le message essentiel sur lequel repose le roman d'Ursula Le Guin. Tout ceci pourrait paraître un peu simpliste, voire franchement naïf, mais à force de détails et finesse d'analyse psychologique, l'essence du propos émerge progressivement et subtilement, sans avoir le sentiment de suivre un cours magistral. Les sujets abordés sont denses et remarquablement approfondis.
La Main gauche de la nuit est considéré comme un grand classique de la science-fiction. Il a remporté le Prix Nebula du meilleur roman en 1969 et le Prix Hugo du meilleur roman en 1970. Pour conclure, on pourra méditer sur l'une de ces petites pensées philosophiques, qui parsèment ce récit :
"Vous n'avez pas encore compris, Genry, pourquoi nous avons porté à sa perfection l'art de la divination et pourquoi nous le pratiquons.
- Non.
- Pour démontrer la parfaite inutilité de connaître la réponse à la mauvaise question."
Note : 3,5/5
Note biographique
Ursula Le Guin est née à Berkeley (Californie), le 21 Octobre 1929. Fille du célèbre anthropologue américain Alfred Kroeber, elle suivra plutôt les traces de sa mère, Covel Brown Kracaw Kroeber, pour devenir écrivain et docteur en littérature. Elle a obtenu cinq Hugo et 4 Nebula pour le Cycle de Terremer ou La Main Gauche de la Nuit.
Le cycle de Terremer
Le sorcier de Terremer
A wizard at earth sea/1968, réédition Presses Pocket
Les tombeaux d'Atuan
The tombs of Atuan/1970, réédition Presses Pocket
L'ultime rivage
The farthet shore /1972, réédition Presses Pocket
Tehanu
Tehanu /1990, Robert Laffont/2002
Les Contes de Terremer
Tales from Earthsea /2000, Robert Laffont/2003
Le Vent d'ailleurs
The other wind 2001, Robert Laffont/2004
De : Mousseliine Envoyé : 2004-05-12 08:52
Terremer
(L'édition Robert Laffont comprend les trois premiers livres de la série Terremer.)
1. Le sorcier de Terremer
2. Les tombeaux d'Atuan
3. L'ultime rivage
1- Le sorcier de Terremer
Enfant, Ged découvre qu'il a des dons que sa tante, la sorcière de son village sur l'île de Gont, l'aide à développer. Bientôt ce ne sera pas suffisant, Ged part à Roke pour étudier à l'école des sorciers. Il y excelle mais son orgueil et la jalousie le perd, il commet un acte irréfléchi qui a pour conséquence de libérer son ombre, celle-ci le poursuivra à travers les contrées de Terremer afin de s'emparer de son esprit et de ses pouvoirs pour ainsi répandre le mal à travers le monde...
Une lecture très agréable. C'est bien écrit, les descriptions sont bien dosées, ni trop, ni trop peu, ce qui fait qu'on est captivé du début jusqu'à la fin. Plus on avance, plus c'est passionnant. On découvre avec Ged le monde de Terremer, toutes ces îles qui ont leurs caractérisques propres, qui abritent différents peuples. Bref c'est passionnant, je salive d'avance en pensant à la suite que je commence dès ce soir!
Note : 4.25/5
2- Les tombeaux d'Atuan
Ici c'est l'histoire de Arha. Elle est née la même journée que la Prêtresse des Tombeaux d'Atuan est décédée, ainsi elle fut choisi pour lui succéder. Très tôt on l'a enlevée à ses parents. Elle a grandi au Lieu des Tombeaux afin de se préparer au rôle qui lui est destinée. Le Lieu des Tombeaux est un endroit perdu dans le désert où ne vivent que des femmes, les prêtesses, les novices et les fillettes qui sont choisies pour prendre la relève. Ged, le Ged du premier livre, croisera la route d'Arha. Encore une fois on se laisse agréablement emporter, on ne voit pas le temps passé en fait. Quelle bonne série! A lire pour le plaisir de lire!
Note : 4.5/5
3- L'ultime rivage
Ged est maintenant l'Archimage de Roke, la fonction la plus respectée dans Terremer. Il se passe des choses bizarres dans les Lointains, la magie disparaît, les mages perdent leurs pouvoirs. Le jeune prince d'Enlad vient à Roke pour annoncer de terribles nouvelles à l'Archimage, celui-ci décide, malgré son âge vénérable, de repartir sur les mers afin combattre ce qui ou ce quoi détruit Terremer.
Dans Terremer, les seules créatures imaginaires sont les mages et les dragons. Les dragons sont craints mais en même temps vénérés. Ursula Le Guin nous fait voir les dragons dans toute leur grandeur et leur magnificience. Dans Terremer il n'y a pas que du suspense pour du suspense, c'est bien autre chose, de très belles valeurs sont véhiculées comme le respect de la nature. Les mages ont des pouvoirs mais aussi de grandes responsabilités, ils doivent respecter l'équilibre du monde. En voici un extrait parmi tant d'autres:
"Quand j'étais jeune, j'eus à choisir entre être ou agir. Et j'ai bondi sur la seconde solution comme une truite sur une mouche. Mais chacun de tes gestes, chacun de tes actes, te lie à lui et à ses conséquences, et te force à agir à nouveau et sans cesse. Il est donc très rare de rencontrer un espace, un moment comme celui-ci, entre l'acte et l'acte, où il soit possible de s'arrêter et simplement d'être. Ou se demander qui, après tout, est-on."
Une superbe série que je recommande à tous!
Note : 5/5
De : joubjoub Envoyé : 2008-04-10 05:19
.:: La Main gauche de la nuit ::.
Titre original : The left hand of darkness
Résumé : Sur Gethen, la planète glacée que les premiers hommes ont baptisée Hiver, il n'y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains. Des androgynes qui, dans certaines circonstances, adoptent les caractères de l'un ou l'autre sexe. Les sociétés nombreuses qui se partagent Gethen portent toutes la marque de cette indifférenciation sexuelle. L'Envoyé venu de la Terre, qui passe pour un monstre aux yeux des Géthéniens, parviendra-t-il à leur faire entendre le message de l'Ekumen ? (Source : Le Livre de Poche)
Ce roman de science-fiction nous raconte la relation d'amitié entre deux êtres que tout semble opposer sur une planète inhospitalière. Le monde créé par Le Guin est d'une crédibilité et d'une solidité sans faille.Quasiment dénué d'action, lent et souvent très descriptif, ce roman pourrait paraître rébarbatif, mais la sensibilité et la poésie qui se dégagent de cette oeuvre lui confèrent un souffle rarement atteint en SF.
Cette oeuvre nous oblige à poser un regard différent sur la sexualité et l'identité stéréotypée qui s'y rattache. Ursula Le Guin étudie l'impact supposé que le dimorphisme sexuel peut avoir sur la société, en générant des comportements agressifs de prédation et d'acquisition.
Véritable étude sociologique et politique, elle dénonce les abus du pouvoir et les dangers qui menacent toute société en crise, faisant une référence claire au nazisme (utilisation de la peur, retour à des valeurs primitives, xénophobie...). Elle en profite pour égratigner au passage quelques travers humains avec un humour sarcastique bienvenu. Humanisme et tolérance, voici le message essentiel sur lequel repose le roman d'Ursula Le Guin. Tout ceci pourrait paraître un peu simpliste, voire franchement naïf, mais à force de détails et finesse d'analyse psychologique, l'essence du propos émerge progressivement et subtilement, sans avoir le sentiment de suivre un cours magistral. Les sujets abordés sont denses et remarquablement approfondis.
La Main gauche de la nuit est considéré comme un grand classique de la science-fiction. Il a remporté le Prix Nebula du meilleur roman en 1969 et le Prix Hugo du meilleur roman en 1970. Pour conclure, on pourra méditer sur l'une de ces petites pensées philosophiques, qui parsèment ce récit :
"Vous n'avez pas encore compris, Genry, pourquoi nous avons porté à sa perfection l'art de la divination et pourquoi nous le pratiquons.
- Non.
- Pour démontrer la parfaite inutilité de connaître la réponse à la mauvaise question."
Note : 3,5/5
Invité- Invité
Re: Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
Le sorcier de Terremer (Premier des trois romans inclus dans le livre Terremer), de Ursula Le Guin
éditions Robert Lafond, collection Le livre de poche
2008, 701 pages
Résumé : Ged, un ancien gardien de chèvres, découvre qu'il a le don de la magie. Il sera pris sous la tutelle de quelques magiciens pour développer ses pouvoirs. Par orgueil, il tentera une expérience qui le marquera profondément et qui l'obligera à fuir ses semblables.
Mon avis : Très bon roman de fantasy, bien construit et bien pensé. L'omniprésence de la magie en lien avec le nom des choses est intéressante. Et étant donné l'année de publication, on ne peut crier aus clichés à ce sujet. Personnellement, j'aurais préféré un personnage plus profond, ou du moins plus accessible au lecteur. Au début, le personnage principal est peu développé, voire un peu stéréotypé, mais l'accident qu'il vit le rend plus intéressant. Il faut dire aussi que la narration, à la troisième personne, y joue pour quelque chose.
Quant à l'histoire, j'ai bien aimé, mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de voyages en peu de temps et que la carte était franchie très rapidement d'un coin à un autre. Ça m'a donné l'impression que l'auteure souhaitait absolument nous faire visiter les différentes îles de son monde. Et je me suis justement senti comme un touriste dans une grande partie du roman. Heureusement pour moi, l'intérêt ne m'a pas quitté. C'est avec plaisir que je continuerai mes lectures !
Note : 3,25/5
éditions Robert Lafond, collection Le livre de poche
2008, 701 pages
Résumé : Ged, un ancien gardien de chèvres, découvre qu'il a le don de la magie. Il sera pris sous la tutelle de quelques magiciens pour développer ses pouvoirs. Par orgueil, il tentera une expérience qui le marquera profondément et qui l'obligera à fuir ses semblables.
Mon avis : Très bon roman de fantasy, bien construit et bien pensé. L'omniprésence de la magie en lien avec le nom des choses est intéressante. Et étant donné l'année de publication, on ne peut crier aus clichés à ce sujet. Personnellement, j'aurais préféré un personnage plus profond, ou du moins plus accessible au lecteur. Au début, le personnage principal est peu développé, voire un peu stéréotypé, mais l'accident qu'il vit le rend plus intéressant. Il faut dire aussi que la narration, à la troisième personne, y joue pour quelque chose.
Quant à l'histoire, j'ai bien aimé, mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de voyages en peu de temps et que la carte était franchie très rapidement d'un coin à un autre. Ça m'a donné l'impression que l'auteure souhaitait absolument nous faire visiter les différentes îles de son monde. Et je me suis justement senti comme un touriste dans une grande partie du roman. Heureusement pour moi, l'intérêt ne m'a pas quitté. C'est avec plaisir que je continuerai mes lectures !
Note : 3,25/5
Invité- Invité
Re: Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
Les tombeaux d'Athuan (Deuxième des trois romans inclus dans le livre Terremer), de Ursula Le Guin
Éditions Robert Laffond, collection Le livre de poche
2008, 701 pages
Résumé : Au sein de l'empire Kargade, une jeune fille est enlevée à sa famille pour être le réceptacle de l'Unique prêtresse réincarnée, dirigeante du culte des Innommables. Elle sera celle qui pourra entrer dans les Tombeaux situés sous terre, royaume des ténèbres et des Innommables.
Mon avis : Rarement une suite aura été aussi captivante ! Le culte des Innommables, ses rites, ses règles et la vie dans le Lieu sont fascinants ! Bien que les liens avec le tome précédent sont très longs avant d'apparaître, ils ont renouvelé mon intérêt pour cette série. J'y ai trouvé une profondeur, une réflexion humaine et culturelle, bien plus intéressante que le précédent tome. Particulièrement les changements psychologiques que l'on perçoit chez Tenar alors qu'elle devient au fil des années Arha, la Dévorée. J'ai particulièrement aimé les sensations diffuses d'oppression qui sont décrites dans les tombeaux. Cette façon de rendre mystérieux et intrigant le pouvoir, toujours sous-entendu, des innommables. Et c'est ce mystère, qu'on ne perce jamais tout à fait, qui donne toute la force de cet endroit. J'ai aussi aimé le jeu de pouvoir que se livre Arha, qui apprend peu à peu à vivre avec sa position officielle supérieure avec la grande prêtresse Kossil, qui laisse peu à peu sa place. Mais jamais tout à fait.
J'aurais été pleinement satisfait d'une histoire qui se suffit en elle-même avec ce seul contexte-là. Toutefois, un intrus dans les tombeaux change la donne et à partir de cet instant, l'intérêt augmente encore davantage. Et crée mes quelques critiques négatives. Le culte des Innommables a une force évocatrice dans le mystère. Expliquer une partie de ce mystère en efface le poids et c'est là que se fonde ma critique. Et grâce à la nature de la magie, dans le monde créé par Le Guin, les tombeaux réussissent au moins à étouffer les capacités des mages.
Au final, cette suite du Sorcier de Terremer m'a plus bien davantage.
Note : 4,25/5
Éditions Robert Laffond, collection Le livre de poche
2008, 701 pages
Résumé : Au sein de l'empire Kargade, une jeune fille est enlevée à sa famille pour être le réceptacle de l'Unique prêtresse réincarnée, dirigeante du culte des Innommables. Elle sera celle qui pourra entrer dans les Tombeaux situés sous terre, royaume des ténèbres et des Innommables.
Mon avis : Rarement une suite aura été aussi captivante ! Le culte des Innommables, ses rites, ses règles et la vie dans le Lieu sont fascinants ! Bien que les liens avec le tome précédent sont très longs avant d'apparaître, ils ont renouvelé mon intérêt pour cette série. J'y ai trouvé une profondeur, une réflexion humaine et culturelle, bien plus intéressante que le précédent tome. Particulièrement les changements psychologiques que l'on perçoit chez Tenar alors qu'elle devient au fil des années Arha, la Dévorée. J'ai particulièrement aimé les sensations diffuses d'oppression qui sont décrites dans les tombeaux. Cette façon de rendre mystérieux et intrigant le pouvoir, toujours sous-entendu, des innommables. Et c'est ce mystère, qu'on ne perce jamais tout à fait, qui donne toute la force de cet endroit. J'ai aussi aimé le jeu de pouvoir que se livre Arha, qui apprend peu à peu à vivre avec sa position officielle supérieure avec la grande prêtresse Kossil, qui laisse peu à peu sa place. Mais jamais tout à fait.
J'aurais été pleinement satisfait d'une histoire qui se suffit en elle-même avec ce seul contexte-là. Toutefois, un intrus dans les tombeaux change la donne et à partir de cet instant, l'intérêt augmente encore davantage. Et crée mes quelques critiques négatives. Le culte des Innommables a une force évocatrice dans le mystère. Expliquer une partie de ce mystère en efface le poids et c'est là que se fonde ma critique. Et grâce à la nature de la magie, dans le monde créé par Le Guin, les tombeaux réussissent au moins à étouffer les capacités des mages.
Au final, cette suite du Sorcier de Terremer m'a plus bien davantage.
Note : 4,25/5
Invité- Invité
Re: Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
L'ultime rivage (Troisième des trois romans inclus dans le livre Terremer), de Ursula Le Guin
Éditions Robert Laffond, collection Le livre de poche
2008, 701 pages
Résumé : Dans ce roman, environ une quinzaine d'année s'écoulent. Ged est devenu
archimage. Le calme reigne, mais aucun roi ne règne encore dans la
grande tour d'Avnor. Arren, le jeune prince d'Enlade, vient livrer un message sur l'île de Roke : les sorciers de certaines îles ont oublié la signification des mots, des noms. Il partira avec Ged dans le but de trouver une réponse à cette énigme.
Mon avis : Sans contredit le meilleur tome de cette trilogie. Bien que les histoires qui la compose soient conçuent de manière quasi indépendantes, les liens entre elles existent, mais pas de la manière habituelle. Du moins à notre époque. J'aurais aimé cependant revoir Tenar, qui a été si centrale dans le deuxième roman, mais l'auteure en a décidé autrement.
Le Guin approfondie davantage ses personnages, leurs pensées et leurs réflexions. Je peux dire qu'à ce sujet, je suis pleinement satisfait. Le mystère, qui se dévoile dans toute son étrangeté, vient combler le reste. Inutile de faire de grandes démonstrations magiques pour avoir mon intérêt et cette fois, c'est franchement réussi ! Je n'ai toutefois pas compris le destin d'Arren, dévoilé par Ged et qui changera beaucoup de choses. Ça m'a semblé un peu tiré de nulle part, mais j'ai sans doute manqué quelque chose. Et que dire de la découverte du mystère : intéressante, originale, mais j'ai trouvé que Ged avait malheureusement trop réponse à tout dans cette séquence. Je n'ai jamais aimé cet effet d'omniscience chez un personnage, ce qui me donne l'impression que l'auteure a manqué d'idées.
D'une manière ou d'une autre, j'ai adoré cette lecture et je persiste en disant que c'est effectivement le meilleur des trois.
Note : 4,75/5
Éditions Robert Laffond, collection Le livre de poche
2008, 701 pages
Résumé : Dans ce roman, environ une quinzaine d'année s'écoulent. Ged est devenu
archimage. Le calme reigne, mais aucun roi ne règne encore dans la
grande tour d'Avnor. Arren, le jeune prince d'Enlade, vient livrer un message sur l'île de Roke : les sorciers de certaines îles ont oublié la signification des mots, des noms. Il partira avec Ged dans le but de trouver une réponse à cette énigme.
Mon avis : Sans contredit le meilleur tome de cette trilogie. Bien que les histoires qui la compose soient conçuent de manière quasi indépendantes, les liens entre elles existent, mais pas de la manière habituelle. Du moins à notre époque. J'aurais aimé cependant revoir Tenar, qui a été si centrale dans le deuxième roman, mais l'auteure en a décidé autrement.
Le Guin approfondie davantage ses personnages, leurs pensées et leurs réflexions. Je peux dire qu'à ce sujet, je suis pleinement satisfait. Le mystère, qui se dévoile dans toute son étrangeté, vient combler le reste. Inutile de faire de grandes démonstrations magiques pour avoir mon intérêt et cette fois, c'est franchement réussi ! Je n'ai toutefois pas compris le destin d'Arren, dévoilé par Ged et qui changera beaucoup de choses. Ça m'a semblé un peu tiré de nulle part, mais j'ai sans doute manqué quelque chose. Et que dire de la découverte du mystère : intéressante, originale, mais j'ai trouvé que Ged avait malheureusement trop réponse à tout dans cette séquence. Je n'ai jamais aimé cet effet d'omniscience chez un personnage, ce qui me donne l'impression que l'auteure a manqué d'idées.
D'une manière ou d'une autre, j'ai adoré cette lecture et je persiste en disant que c'est effectivement le meilleur des trois.
Note : 4,75/5
Invité- Invité
Re: Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
Belle critique Calepin! A mon avis, cette trilogie est tellement meilleure que Harry Potter - bon je ne sais pas pourquoi je compare... mais je me demande pourquoi Harry Potter a fait tant de bruit et pas Terremer! Enfin...
Bien hâte de relire de la fantasy, ça n'ira pas avant l'été... ou je pourrai enfin commander le 2e tome de la série "Xanth".
Bien hâte de relire de la fantasy, ça n'ira pas avant l'été... ou je pourrai enfin commander le 2e tome de la série "Xanth".
_________________
Mousseline
Magasin général tome 2 : Serge de Loisel et Tripp et L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May
"Happiness is only real when shared." (Christopher McCandless)
Le Guin Ursula
LA MAIN GAUCHE DE LA NUIT
La ligne de tous les monde
Ursula LE GUIN
Un livre de science fiction
Ce n’est pas vraiment ce que j’aime et j’avoue avoir zappé pas mal car franchement je ne parviens pas à m’y faire à ces choses un peu abstraite
Certes on pourrait parfois transposer des situations extra terrestres à ce qui se passent ici, mais je n’aime pas
Je vous livre pour les amateurs de ce genre le 4ème de couverture :
Depuis son arrivée sur la planète Gethem, Genly Aï a toujours eu froid
Il risque bien pis, comme tous les Envoyés de l’Ekumen
L’Ekumen n’est pas un empire, mais une coordination de mondes habités
Sur cent années lumière, la guerre n’aurait aucun sens à quoi bon envoyer une armada sur un monde dont on recherche l’alliance ?
Genly est venu seul, comme tous les Envoyés ; s’il échoue, on recommencera dans un siècle ou deux
Mais les seigneurs de Gethem y voient un piège
La peur tourne vite à la haine quand on découvre que l’Envoyé n’a qu’un seul sexe et qu’il est perpétuellement disponible
Une monstruosité, voilà, ce qu’il est
Sur cette planète hostile, il aura du mal à se faire accepter comme un ami, c’est à peine si l’on verra en lui un homme
Cet auteur édifie des univers chatoyants où des personnages étrangement sereins s’essayent à tenir compte des autres, à respecter leurs particularités, à vivre simplement ensemble
Il m’est difficile de donner une cote à ce livre étant donné que c’est un peu contrainte que je l’ai lu, mais comme je n’aime absolument pas la science fiction je ne peux pas juger impartialement.
Pourtant voici ce qu’en dit wikipedia : pour ceux qui aiment
La plupart de ses écrits science-fictifs se distinguent par l'importance qu'ils accordent aux sciences sociales comme la sociologie ou l'anthropologie. Ses œuvres délivrent souvent un message sur nous-mêmes via l'invention de cultures extra-terrestres inhabituelles. Un exemple typique est l'étude de l'identité sexuelle dans La Main gauche de la nuit. Par ailleurs, l'auteure est connue pour sa capacité à créer des mondes crédibles et peuplés de personnages très humains. Ainsi, ses œuvres dans le domaine de la fantasy (le cycle de Terremer) sont beaucoup plus centrés sur la condition humaine que ceux d'autres auteurs comme J.R.R. Tolkien, même s'ils partagent l'idée, propre à de nombreux récits appartenant à ce genre, d'un « vrai roi » qui doit sauver le monde et rétablir la justice.
La ligne de tous les monde
Ursula LE GUIN
Un livre de science fiction
Ce n’est pas vraiment ce que j’aime et j’avoue avoir zappé pas mal car franchement je ne parviens pas à m’y faire à ces choses un peu abstraite
Certes on pourrait parfois transposer des situations extra terrestres à ce qui se passent ici, mais je n’aime pas
Je vous livre pour les amateurs de ce genre le 4ème de couverture :
Depuis son arrivée sur la planète Gethem, Genly Aï a toujours eu froid
Il risque bien pis, comme tous les Envoyés de l’Ekumen
L’Ekumen n’est pas un empire, mais une coordination de mondes habités
Sur cent années lumière, la guerre n’aurait aucun sens à quoi bon envoyer une armada sur un monde dont on recherche l’alliance ?
Genly est venu seul, comme tous les Envoyés ; s’il échoue, on recommencera dans un siècle ou deux
Mais les seigneurs de Gethem y voient un piège
La peur tourne vite à la haine quand on découvre que l’Envoyé n’a qu’un seul sexe et qu’il est perpétuellement disponible
Une monstruosité, voilà, ce qu’il est
Sur cette planète hostile, il aura du mal à se faire accepter comme un ami, c’est à peine si l’on verra en lui un homme
Cet auteur édifie des univers chatoyants où des personnages étrangement sereins s’essayent à tenir compte des autres, à respecter leurs particularités, à vivre simplement ensemble
Il m’est difficile de donner une cote à ce livre étant donné que c’est un peu contrainte que je l’ai lu, mais comme je n’aime absolument pas la science fiction je ne peux pas juger impartialement.
Pourtant voici ce qu’en dit wikipedia : pour ceux qui aiment
La plupart de ses écrits science-fictifs se distinguent par l'importance qu'ils accordent aux sciences sociales comme la sociologie ou l'anthropologie. Ses œuvres délivrent souvent un message sur nous-mêmes via l'invention de cultures extra-terrestres inhabituelles. Un exemple typique est l'étude de l'identité sexuelle dans La Main gauche de la nuit. Par ailleurs, l'auteure est connue pour sa capacité à créer des mondes crédibles et peuplés de personnages très humains. Ainsi, ses œuvres dans le domaine de la fantasy (le cycle de Terremer) sont beaucoup plus centrés sur la condition humaine que ceux d'autres auteurs comme J.R.R. Tolkien, même s'ils partagent l'idée, propre à de nombreux récits appartenant à ce genre, d'un « vrai roi » qui doit sauver le monde et rétablir la justice.
Garanemsa- Nombre de messages : 445
Age : 78
Location : Belgique/Liège
Date d'inscription : 28/10/2008
Re: Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
L’Anniversaire du monde. Livre de poche 2010. 567 pages.
Quatrième de couverture : Il y a bien des années, la planète Hain a essaimé l’humanité sur des dizaines de planètes, dont la Terre, et y a multiplié les expériences biologiques hasardeuses. Chargés de culpabilité, les Hainiens ont créé l’Ekumen dans l’espoir de réparer.
Sept des nouvelles de ce recueil appartiennent au cycle de l’Ekumen, comme la plupart des grands romans d’Ursula K. Le Guin, La Main gauche de la nuit, Les Dépossédés, Le Dit d’Aka, paru dans la même collection.
Ursula Le Guin y a aussi publié Terremer, un célèbre cycle de fantasy en quatre volumes.
Ursula Le Guin reste, par la finesse de ses analyses et la qualité de son écriture, une grande dame de la science-fiction, voire de la littérature tout court. Claude Ecken.
Mon avis : Ce recueil de nouvelles commence par une préface d’Ursula Le Guin elle-même. La plupart du temps, on néglige les préfaces, ou on ne les lit qu’après avoir lu le livre lui-même. Dans le cas présent, cette préface est très importante, surtout pour les lecteurs qui aborderaient l’œuvre d’Ursula Le Guin par ce livre, et même pour ceux qui connaissent un peu son œuvre. Les planètes où elle nous emmène font donc partie des mondes de l’Ekumen, cet « univers pseudo-cohérent qui a des trous aux coudes ». La dernière nouvelle du recueil, longue de plus de 160 pages, Paradis perdus, ne fait pas partie de l’Ekumen. Elle se passe en grande partie dans un vaste vaisseau spatial qui emmène toute une colonie de Terriens à destination d’une nouvelle planète, Shinditchou, ou Nouvelle Terre. Le voyage devait durer deux cents ans. L’histoire commence avec les générations 4 et 5 qui vivent en circuit fermé et ne connaissent rien du monde extérieur, n’ayant bien évidemment aucun souvenir d’une Terre qu’ils n’ont pas connue. Leur monde intérieur paraît tellement idyllique à certains qu’ils ne veulent pas s’installer sur Shinditchou et préfèrent continuer à parcourir l’espace indéfiniment, génération après génération, d’où des tensions assez violentes entre les partisans de Shinditchou et ceux de l’espace. Dans la première nouvelle, Puberté en Kharaïde, on retrouve le monde de Gethen, visité autrefois dans le roman La main gauche de la nuit où les humains sont tantôt mâles, tantôt femelles, avec un mode de vie assez surprenant, bien que logique. Et ça, c’est un des points forts d’Ursula Le Guin, de rendre logiques des habitudes, des traditions, des événements assez surprenants pour des Terriens qui ne sont jamais allés voir ce qui se passait sur les autres planètes habitables… Prenons l’exemple de la nouvelle Un amour qu’on n’a pas choisi. Cela se passe sur la planète O. L’organisation de la société de O est basée sur le sedoretu, c’est un mariage à quatre, que je ne peux vous expliquer qu’en donnant la parole à l’un des personnages : « Si je me marie – par amour, par désir de stabilité, pour avoir des enfants -, j’épouse trois personnes. Je suis un homme du Matin, j’épouse une femme du Soir et un homme du Soir, et avec ces deux-là, j’ai des relations sexuelles ; et j’épouse une femme du Matin, avec qui je n’ai pas de relations sexuelles. Elle a des relations sexuelles avec l’homme du Soir et la femme du Soir. Ce mariage à quatre s’appelle un sedoretu. Il comprend quatre sous-mariages : les deux couples hétérosexuels s’appellent Matin et Soir, d’après la moiétié de la femme ; le couple homosexuel masculin s’appelle le mariage de la Nuit, et le couple homosexuel féminin le mariage du Jour. » Cela semble un peu compliqué mais on finit par s’y habituer en cheminant avec quelques personnages de cette nouvelle qui cherchent à fonder un sedoretu, eh bien, c’est pas si facile que ça, surtout dans un village de montagne. Dans la nouvelle Musique Ancienne et les femmes esclaves, on assiste à une guerre civile qui n’a rien à envier ce qui se passe sur Terre de génération en génération.
Dans tous ces textes, Ursula Le Guin maîtrise parfaitement la situation. Si parfois on se demande où elle veut en venir dans les premières pages de l’un de ces textes, on est quand même assez vite conquis.
J’avais déjà lu il y a quelques années La main gauche de la nuit, Le monde de Rocannon et Le livre d’or de la science-fiction.
Ma note : 5/5
L’Anniversaire du monde. Livre de poche 2010. 567 pages.
Quatrième de couverture : Il y a bien des années, la planète Hain a essaimé l’humanité sur des dizaines de planètes, dont la Terre, et y a multiplié les expériences biologiques hasardeuses. Chargés de culpabilité, les Hainiens ont créé l’Ekumen dans l’espoir de réparer.
Sept des nouvelles de ce recueil appartiennent au cycle de l’Ekumen, comme la plupart des grands romans d’Ursula K. Le Guin, La Main gauche de la nuit, Les Dépossédés, Le Dit d’Aka, paru dans la même collection.
Ursula Le Guin y a aussi publié Terremer, un célèbre cycle de fantasy en quatre volumes.
Ursula Le Guin reste, par la finesse de ses analyses et la qualité de son écriture, une grande dame de la science-fiction, voire de la littérature tout court. Claude Ecken.
Mon avis : Ce recueil de nouvelles commence par une préface d’Ursula Le Guin elle-même. La plupart du temps, on néglige les préfaces, ou on ne les lit qu’après avoir lu le livre lui-même. Dans le cas présent, cette préface est très importante, surtout pour les lecteurs qui aborderaient l’œuvre d’Ursula Le Guin par ce livre, et même pour ceux qui connaissent un peu son œuvre. Les planètes où elle nous emmène font donc partie des mondes de l’Ekumen, cet « univers pseudo-cohérent qui a des trous aux coudes ». La dernière nouvelle du recueil, longue de plus de 160 pages, Paradis perdus, ne fait pas partie de l’Ekumen. Elle se passe en grande partie dans un vaste vaisseau spatial qui emmène toute une colonie de Terriens à destination d’une nouvelle planète, Shinditchou, ou Nouvelle Terre. Le voyage devait durer deux cents ans. L’histoire commence avec les générations 4 et 5 qui vivent en circuit fermé et ne connaissent rien du monde extérieur, n’ayant bien évidemment aucun souvenir d’une Terre qu’ils n’ont pas connue. Leur monde intérieur paraît tellement idyllique à certains qu’ils ne veulent pas s’installer sur Shinditchou et préfèrent continuer à parcourir l’espace indéfiniment, génération après génération, d’où des tensions assez violentes entre les partisans de Shinditchou et ceux de l’espace. Dans la première nouvelle, Puberté en Kharaïde, on retrouve le monde de Gethen, visité autrefois dans le roman La main gauche de la nuit où les humains sont tantôt mâles, tantôt femelles, avec un mode de vie assez surprenant, bien que logique. Et ça, c’est un des points forts d’Ursula Le Guin, de rendre logiques des habitudes, des traditions, des événements assez surprenants pour des Terriens qui ne sont jamais allés voir ce qui se passait sur les autres planètes habitables… Prenons l’exemple de la nouvelle Un amour qu’on n’a pas choisi. Cela se passe sur la planète O. L’organisation de la société de O est basée sur le sedoretu, c’est un mariage à quatre, que je ne peux vous expliquer qu’en donnant la parole à l’un des personnages : « Si je me marie – par amour, par désir de stabilité, pour avoir des enfants -, j’épouse trois personnes. Je suis un homme du Matin, j’épouse une femme du Soir et un homme du Soir, et avec ces deux-là, j’ai des relations sexuelles ; et j’épouse une femme du Matin, avec qui je n’ai pas de relations sexuelles. Elle a des relations sexuelles avec l’homme du Soir et la femme du Soir. Ce mariage à quatre s’appelle un sedoretu. Il comprend quatre sous-mariages : les deux couples hétérosexuels s’appellent Matin et Soir, d’après la moiétié de la femme ; le couple homosexuel masculin s’appelle le mariage de la Nuit, et le couple homosexuel féminin le mariage du Jour. » Cela semble un peu compliqué mais on finit par s’y habituer en cheminant avec quelques personnages de cette nouvelle qui cherchent à fonder un sedoretu, eh bien, c’est pas si facile que ça, surtout dans un village de montagne. Dans la nouvelle Musique Ancienne et les femmes esclaves, on assiste à une guerre civile qui n’a rien à envier ce qui se passe sur Terre de génération en génération.
Dans tous ces textes, Ursula Le Guin maîtrise parfaitement la situation. Si parfois on se demande où elle veut en venir dans les premières pages de l’un de ces textes, on est quand même assez vite conquis.
J’avais déjà lu il y a quelques années La main gauche de la nuit, Le monde de Rocannon et Le livre d’or de la science-fiction.
Ma note : 5/5
Franillon- Nombre de messages : 1676
Age : 89
Location : MONTMARTIN-SUR-MER (Manche)
Date d'inscription : 09/03/2009
Re: Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
Lavinia
Ed. L'Atalante, 2011, c2008, 311 pages
Ma note: 4.25/5
Résumé:
Lavinia est la fille du roi du Latium, l'Hélène d'Énée, sa dernière femme. Virgile n'en parle pratiquement pas dans son Énéide mais Ursula Le Guin lui donne vie et voix.
Mon avis:
Voilà un procédé plutôt particulier: donner voix à une personnage imaginaire! Ce qui est encore plus singulier c'est que Lavinia le sait qu'elle n'existe quand dans l'imagination de Virgile mais nous parle tout de même d'elle et de sa vie de fille de roi. C'est absolument fascinant et l'écriture d'Ursula Le Guin rend le tout très agréable à lire. Une auteure que je relirai avec plaisir, cet avant-goût m'a beaucoup plût!
Ed. L'Atalante, 2011, c2008, 311 pages
Ma note: 4.25/5
Résumé:
Lavinia est la fille du roi du Latium, l'Hélène d'Énée, sa dernière femme. Virgile n'en parle pratiquement pas dans son Énéide mais Ursula Le Guin lui donne vie et voix.
Mon avis:
Voilà un procédé plutôt particulier: donner voix à une personnage imaginaire! Ce qui est encore plus singulier c'est que Lavinia le sait qu'elle n'existe quand dans l'imagination de Virgile mais nous parle tout de même d'elle et de sa vie de fille de roi. C'est absolument fascinant et l'écriture d'Ursula Le Guin rend le tout très agréable à lire. Une auteure que je relirai avec plaisir, cet avant-goût m'a beaucoup plût!
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Philcabzi
Ainsi qu'une journée bien remplie donne un doux dormir, ainsi une vie bien employée donne un doux mourir. Leonardo da Vinci
Lecture du moment: Le collier de la reine de Alexandre Dumas
Re: Ursula LE GUIN (Etats-Unis)
Ce n'est pas dans mes habitudes de lectures mais à te lire Phil, j'ai l' impression que ce livre pourrait bien me plaire
Merci
Merci
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Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
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