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William TREVOR (Irlande)

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Message  Prospéryne Dim 14 Déc 2008 - 19:12

De : Eireann561 (Message d'origine) Envoyé : 2006-01-19 05:28
Mourir l’été William Trevor
Une obsession trop loin
Note 3,5
Une route, une femme sur son vélo et un homme dans sa voiture.
Trevor William est sculpteur et écrivain, est-ce pour cela que son écriture paraît ciselée, que le mot devient juste. Un grand écrivain, mais un nouvelliste remarquable.
Dans une grande maison, un homme veuf depuis peu, père d’une petite fille de 6 mois, ne voulant pas que sa belle mère s’installe chez lui ; il veut engager une nurse. Mais cet homme faible, victime d’un chantage, ne commande plus sa vie, sa belle mère vient vivre dans la maison familiale.
Pettie, jeune fille kleptomane et dérangée, se croit investie de la garde de cette enfant, elle s’impose à cet homme insidieusement, cherchant une bague soi-disant perdue lors d’un entretien d’embauche . Son obsession pour le père et sa démence se font jour peu à peu.
Et la campagne anglaise devient le lieu d’un drame.
Un rythme un peu lent parfois, au gré des descriptions précises.
Une déception, j’ai connu Trevor William plus inspiré et la fin me laisse perplexe.
Extraits
-Vous saviez que le trèfle irlandais, ça pousse jamais en Angleterre, Monsieur ?
Edition Phébus.



De : Sahkti1 Envoyé : 2006-01-20 12:26
William TREVOR, Hôtel de la Lune oisive
Editions Phébus, ISBN 2752900732
Littérature irlandaise

William Trevor excelle dans la nouvelle. Il le prouve une fois de plus avec ces dix histoires d'une égale qualité. Des récits qui font parfois pénétrer le lecteur dans l'intimité des personnages, dans les bassesses de la société, mais qu'à cela ne tienne, le monde est ainsi fait et il faut bien le contempler tel qu'il est… pas toujours joli!
Trevor est irlandais, il aime son pays et y plante souvent le décor de ses récits mais le cadre de chaque nouvelle dépasse largement celui de cette terre sublime pour s'universaliser et s'appliquer à quasi chaque endroit du globe. Comme par exemple dans la nouvelle intitulée "C'est arrivé à Drimaghleen", tournant autour de journalistes véreux n'hésitant pas à travestir les infos et se servir de la misère humaine pour nourrir les rapaces et les avides de scoop en tout genre. Ou la nouvelle qui parle d'un couple soi-disant tombé en panne de voiture et qui profite honteusement d'une hospitalité spontanément offerte.

Je ne vous résumerai pas chaque nouvelle car ce serait dès lors les déflorer un peu et leur faire perdre de leur charme, je vous laisse les découvrir.
Des textes pas toujours gais, souvent durs, voire glauques.
Trevor se détourne volontiers des sentiers battus pour s'enfoncer sur des chemins que d'autres éviteraient. Il y a beaucoup de souffrance et de désarroi dans les destins de ces êtres qu'il couche sur papier, des gens que l'on observe avec effroi ou pitié et peu à peu, on se rend compte que de tels êtres, il y en a partout, depuis toujours, et que ça pourrait être notre voisin ou, pire, nous-mêmes.
Trevor semble aimer les êtres abjects et hypocrites, il jongle avec la perversité comme d'autres alignent les sentiments à l'eau de rose. J'aime ça, beaucoup. Cette façon de dépeindre son prochain, sans concession, avec énormément de justesse et une lucidité à faire peur. Rien n'est caricatural ou surréaliste, tout sent le vrai et le vécu. De quoi en frissonner par moments!
Dix nouvelles, dix moments de plaisir à savourer longuement, ça en vaut la peine. L'écriture est toujours aussi belle, le rythme balancé et ces introspections de l'âme me paraissent de plus en plus abouties. Bravo Monsieur Trevor!

Ma note: 5/5



De : Sahkti1 Envoyé : 2006-01-20 12:27
William TREVOR, Les anges dînent au Ritz
Editions Phébus, ISBN 2859409831
Littérature irlandaise

Les traductions françaises des livres de William Trevor sont parfois à la limite du médiocre. Heureusement Phébus a décidé de remédier à cela en confiant le travail de ce recueil à Katia Holmes qui s’en sort très bien.
D’autant plus que les nouvelles de Trevor sont beaucoup plus intéressantes que ses ouvrages romanesques (ceux-ci étant tout de même de bonne qualité, précision utile). Il est d’ailleurs dommage que les éditeurs aient préféré faire connaître au grand public francophone "Ma Maison en Ombrie" avant "Mauvaises nouvelles" et "Très mauvaises nouvelles", chef d’œuvre de cet écrivain irlandais installé en Grande-Bretagne.

"Les anges dînent au Ritz" est un recueil de nouvelles féroces sous des apparences d’eau dormante. C'est que chaque nouvelle est entamée dans un climat serein, une tasse de thé, un joli paysage, la vue d’un presbytère, des politesses d’usage… bref, cela fait immanquablement penser à la campagne anglaise et ses traditions figées de politiquement correct. En apparence toutefois, car dès que l’on se plonge dans le récit, on se rend compte que tout cela n’est que façade et tromperie. Chaque situation banale se transforme en cauchemar. De passage en passage, de silences de plus en plus assourdissants en non-dits révoltants, William Trevor nous conduit vers une chute inattendue et brutale. La fin n’a plus rien à voir avec la douceur du début ! Chaque détail de l’histoire (de ces histoires faudrait-il dire) révèle un mensonge, une horreur, une vilaine facette de l’âme et du monde. Ainsi le récit de cette petite fille adoptée par un couple de terroristes, ceux-là même qui sont responsables de la mort de ses parents, est terrifiant de perversité humaine. Certaines victimes sont capables de tout et d’autres n’hésitent pas à se mentir et inventer des histoires dans le seul but de se prouver qu’ils sont encore en vie.

L'âme humaine serait-elle noire ? Non, simplement manipulatrice !

Ma note: 4,5/5



De : Sahkti1 Envoyé : 2006-01-20 12:30
William TREVOR, Lucy
Editions Phébus, ISBN 2859408886
Littérature irlandaise

Comme dans les récits de Joseph O’Connor, c’est toute la détresse irlandaise que j’ai retrouvée dans Lucy. L’Irlande est une terre qui a payé un lourd tribut à l’exil et à la misère.
C’est encore de ces départs forcés dont on parle dans ce livre. Everard Gault vit à Lahardane, avec sa femme Héloïse et sa fille Lucy. Un soir, on le cambriole, c’est la goutte qui fait déborder le vase de l’amertume, il décide de quitter le pays et d’émigrer avec comme premier objectif l’Angleterre. Lucy refuse de toutes ses forces de partir. Sa terre, elle s’y accroche autant qu’elle le peut (quelle détermination chez cette gamine !). Elle s’enfuit, ses parents l’imaginent noyée et s’en vont sans elle. Trevor nous fait vivre ici un grand moment d’émotion en partageant avec le lecteur le chagrin qui ronge ces parents abandonnant leur fille aux flots tumultueux. Mais Lucy n’est pas morte, elle s’était cachée et regagne la demeure familiale après le départ de ses parents. Solitaire, l’enfant cohabitera avec des domestiques, espérant chaque heure le retour de ses parents, qui n’intervient que lorsque sa maman décède. Lucy a développé un énorme sentiment de culpabilité, son père de vulnérabilité. Ces deux êtres entiers se heurtent lors de ces retrouvailles pourtant attendues. Le deuil avait été fait d’un côté, difficile de revenir en arrière.
Intense lecture qui fait passer incessamment de Lucy à Everard, partageant leurs douleurs et leurs silences. Les deux versions humaines intérieures offertes au lecteur avec tout le talent qu’on connaît de William Trevor.
Difficile de choisir, on compatit avec les deux personnages, on comprend chacun d’eux. Au final, ça rend un peu triste toute cette peine.

Ma note: 4/5



De : Eireann561 Envoyé : 2006-01-22 12:54
Péchés de famille William Trevor
La note: 5
Ces petits riens qui font les grandes nouvelles
Un des premiers recueils de nouvelles de Trevor William traduit en français, paru en 1991 et épuisé depuis. Ce livre n’a pas pris une ride et l’écriture Trevor ne se démode pas.
La rencontre du mari et de l’amant pour une passation de pouvoir dans «Le troisième » est très brillante et est ma nouvelle préférée de ce recueil. Cela commence par un rendez-vous dans un pub, d’une manière très fair-play, puis le mari se souvient d’avoir été au collège avec l’amant. Celui-ci était la bête noire des autres élèves et régulièrement humilié, alors une partie de poker menteur va alors s’engager. Le mensonge s’installe et la fin est inattendue.
« Événements à Drimaghleen » nous plongent dans l’Irlande rurale. Dans ce récit la mort violente de trois personnes dans un hameau est un événement tragique, mais la presse s’en empare et en un reportage, détruit la famille de l’une des victimes. Les personnages de «Un trio» sont un couple pour qui la défaite est familière, partant en vacances à Venise, ils atterrissent à Munich et tentent de s’expliquer avec le personnel de l’hôtel, réfléchissent sur ce qu’ils vont dire au vieil «oncle» acariâtre qui leur a payé le voyage.
Une galerie de gens ordinaires sont les principaux personnages de Trevor, un timide et une jeune fille culpabilisée par la mort de son père dans «Pour l’amour d’Ariane», un jeune égoïste dans «Péchés de famille». Un orphelin garçon de ferme qui épouse la fille de son patron dans «Lune de miel à Tramore », et qui pense avoir le plus gagné dans cette affaire. Petit détour en France dans «La graveuse ». Une jeune femme voit son mari partir avec sa sœur mais pour ses parents, c’est elle la responsable pour avoir introduit cet homme dans la famille («Le retour d’un mari »).L’écriture de Trevor est remarquable, minimaliste mais puissante, tout est dit, mais rien n’est de trop. La nouvelle est un genre qui lui convient à merveille et qui a fait sa renommée. Mais sa lecture n’est pas facile et doit en rebuter certains ce qui explique son relatif manque de notoriété en France, cela en dépit d’une œuvre de très bon niveau. Petite note d’humour dans «Les enfants du directeur » :
"Les sales brutes ont toujours quelque chose de comique, dit un élève. Voyez Hitler. Mussolini. Cromwell. Et le révérend Ian Paislay."
C’est écrit en 1991 et William Trevor est protestant, ce qui ne manque pas de sel.
Editions La manufacture.



De : Eireann561 Envoyé : 2006-03-10 13:30
En lisant Tourgueniev William Trevor
Note 5
Pauvre Marie-Louise.
Dans une institution pour «dérangés mentaux » qui doit fermer, Marie-Louise voit défiler sa vie. Enfin son absence de vie affective et les raisons qui ont amenée sa famille à la faire interner.
Le roman le plus accompli de William Trevor (cela n’engage que moi)
Quand Marie-Louise Dallon dans les années 1950, fille de fermier catholique, épouse Elmer Quarry, commerçant et notable protestant, elle ne sait pas qu’elle entame la longue déchéance d’une existence terne et d’un mariage jamais consommé.
Elle doit vivre avec ses deux belles-sœurs, personnages typiques de vieilles filles acariâtres, et avec un mari faible qui, petit à petit, se met à boire. Elle doit subir les jalousies de cette famille de la bourgeoisie protestante en fin de règne. Comme elle n’attend pas d’enfant, les commérages vont bon train.
Elle connaîtra un court moment de bonheur en retrouvant un de ses cousins dont elle était amoureuse pendant son adolescence, mais cet homme meurt et la tristesse s’installe encore plus pesante.
Un très grand roman sur la solitude et les dégâts que peuvent faire une société et un environnement proche du sectarisme.
Extraits :
-A table, elle serait constamment scrutée par les yeux de fouine des trois Quarry. Des vieilles filles desséchées : pouvait-on plus mal tomber ?
-Quant à son ménage, c’était un combat perdu d’avance. Ce n’était pourtant pas faute de l’avoir mis en garde.
-Pas plus ici qu’en ville, les sœurs n’avaient l’intention de divulguer que leur frère s’était mis à boire. Une fois cette fille partie, il redeviendrait normal en vingt-quatre heures.
Editions Phébus.



De : Eireann561 Envoyé : 2006-03-15 11:02
Hôtel de la Lune Oisive William Trevor
Note 4
Ces nouvelles sont de très grands moments de littérature, la méchanceté de Trevor William ne s’émousse pas. L’intrusion d’un couple dans la vie de personnes âgées, allant jusqu'à les dépouiller, est d’une malveillance extraordinaire, dans la nouvelle donnant son titre à l’ouvrage. A lire pour ceux qui veulent découvrir Trevor William. A lire également l’excellente critique de mon amie Sahkti.
Mon seul reproche concerne le contenu de ce livre, 10 nouvelles soit, mais 5 seulement sont des inédites, 2 sont en effet des retraductions (nécessaires peut-être ?). Trois autres font partie d’un petit recueil, hors commerce d’accord mais il était nécessaire d’acheter deux ou trois ouvrages chez cet éditeur. Mais pour avoir fait découvrir Hugo Hamilton et pour la réédition de Flann O’Brien, il sera beaucoup pardonné aux éditions Phébus.



De : liza_lou55 Envoyé : 2006-10-21 09:19
Les splendeurs de l'Alexandra William Trevor
(Joëlle Losfeld, 128 pages)

Un très court roman - à peine un peu plus de cent pages - mais qui dégage une intensité et une émotion incomparables. Un roman où la nostalgie et le regret se conjuguent pour former une douce litanie qui vous emmène là-bas, à Cloverhill, petite bourgade irlandaise qui prend forme sous vos yeux, comme si vous y étiez.

Dans l'Irlande rurale de la seconde guerre mondiale, Harry, un jeune adolescent, fait la connaissance des Messinger, couple ayant fuit l'Allemagne nazie. Lui se met à travailler d'arrache pied leur propriété sur les conseils de sa femme afin d'oublier que ses fils servent dans l'armée hitlérienne. Elle, femme énigmatique, "apprivoise" Harry et lui raconte ses souvenirs; de jeune fille démunie avec sa mère à sa rencontre en Allemagne avec celui qui deviendra son mari.

C'est le roman d'une fascination; celle d'Harry pour les Messinger, surtout envers elle avec ses robes rouges et ses multiples conversations, alors que les autres habitants se méfient de ses "espions" allemands. C'est aussi le roman d'amour d'un mari envers sa femme à qui il offrira un cinéma, l'Alexandra, avant la mort prématurée de Frau Messinger. Cinéma qui reviendra à Harry qui ne le quittera jamais par la suite, s'attirant la désapprobation générale de sa famille et de sa ville.

C'est très beau; c'est surtout très bien écrit avec un style retranscrivant les sentiments et les émotions sans égal. Un de ses romans qui vous trotte dans la tête plusieurs jours après l'avoir fini. Une histoire presque trop courte mais inoubliable.

Ma note: 4/5
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Message  Van Dim 31 Mai 2009 - 18:32

Lucy


Lucy, 12 ans, vit en Irlande avec ses parents. Ceux-ci, poussés par les évènements, décident de s’exiler. Mais Lucy n’est pas d’accord. La veille du départ, Lucy va dans les bois, toujours réticente à l’idée de partir. Elle va se casser la jambe, et dans l’impossibilité de bouger, ne peut rejoindre sa maison. Ses parents la cherchent, en vain. Ils retrouvent ses habits près de la plage, vêtements qu’elle avait perdus auparavant, mais cela, personne ne le sait. Tous la croient morte, et ses parents, fous de chagrin, décident de quitter quand même le pays avec l’intention de ne plus jamais revenir.

Un livre que j’ai trouvé triste. Il se lit avec avidité, on se sent concerné par le sort et surtout la solitude de Lucy, son avenir, ses parents. Une histoire très bien écrite, et d’un ton plein de tristesse.

Note : 4.5/5
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Message  Shan_Ze Mar 2 Juin 2009 - 10:33

Je ne connais pas cet auteur mais le résumé et ta critique m'attirent... Merci Van, je le note dans ma LAL !
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Message  s-lewerentz Ven 2 Oct 2009 - 17:26

Les anges dînent au Ritz– William Trevor


Commentaire
Un recueil de onze nouvelles qui m’a laissée tout d’abord un peu dubitative, je dois l’avouer. Il y a longtemps que je n’avais pas lu cet auteur, que j’aime par ailleurs beaucoup, et c’était peut-être la raison de mon hésitation. Le style et l’écriture sont tels que je les connaissais mais je crois que j’avais oublié l’art de Trevor pour les fins surprenantes. Tout commence de manière anodine (décor, personnages, atmosphère) mais rapidement, on détecte que quelque chose est « tapi » derrière cela. Ça peut être un personnage ou une situation. Souvent, il faut un peu réfléchir pour comprendre ce qui cloche, pour comprendre ce qui se passe réellement. Mais tout reste réel ; on n’est pas dans le fantastique.
Et après avoir fini le recueil et y avoir un peu réfléchi, ce qui me laissait tout d’abord perplexe, est en réalité ce que j’aime le plus chez cet auteur !

J’ai particulièrement bien aimé « Mr McNamara » et « Soleil d’automne », ainsi que « Les anges dînent au Ritz ».

3.5/5

(éd. Phébus, 2004)
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Message  Invité Ven 2 Oct 2009 - 20:34

Excellent auteur dont j'ai aimé Coups du sort et Le voyage de Felicia.

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Message  s-lewerentz Sam 3 Oct 2009 - 10:17

Coup du sort, je ne suis pas sûre de l'avoir lu mais par contre, Le voyage de Félicia, je n'ai pas réussi à accrocher...
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Message  Lacazavent Mer 24 Fév 2010 - 9:22

Lucy de William Trevor
Phebus Libretto / 275 pages


William TREVOR (Irlande) 2859409904


Résumé de l'éditeur :
Une gamine qui refuse de suivre ses parents à l’heure de s’exiler hors d’Irlande disparaît… puis revient dans la maison vide, désertée par ses habitants d’hier. Elle comprend bientôt qu’elle a voulu cette vie orpheline, que quelque chose en elle refuse ce que les autres appellent le bonheur – et finit par dire non à l’amour lorsqu’un jour il frappe à sa porte.  


C'est le premier livre que je lis de William Trevor et tout de suite, j' ai été conquise et séduite par son écriture ainsi que par sa manière bien à lui de raconter ses histoires. Je ne regrette qu'une chose, ne pas avoir lu plus tôt un livre de cet auteur.
Le sujet est grave, l'idée un peu tordu et surprenante mais le tout est mené avec brio et surtout on ne tombe jamais dans une émotion excessive du moins si on se contente des mots et des phrases. Celle-ci est distillée mais la peine est tellement présente dans ce roman que l'on ressort de notre lecture un peu triste. Les personnages ont tellement souffert de leurs différentes décisions que l'on ne peut que compatir à leur peine.
Un roman magnifique, un auteur à coup sûr à découvrir

4,5/5


Dernière édition par Lacazavent le Sam 21 Mai 2016 - 14:20, édité 1 fois
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Message  Invité Mer 24 Fév 2010 - 10:06

C'est pour moi ça ! je note William TREVOR (Irlande) Icon_biggrin

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Message  revolte Mer 24 Fév 2010 - 12:49

Encore un auteur qui me donne envie. Surtout que j'ai vu et adoré le film "Le voyage de Félicia".
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Message  Aurore Mer 24 Mar 2010 - 22:48

En lisant Tourgueniev - William Trevor
(Ed. Phébus Libretto, 2006, 236 p.)


William TREVOR (Irlande) En_lis10


Dans cette histoire un personnage vient hanter les pages comme un esprit tourmenté. Et pour cause puisque Marie-Louise qui est placée au centre de l’intrigue est comme un élément rapporté qui n’a aucune maîtrise de la situation ni de sa vie. J’aime prendre référence sur d’autres ouvrages et celui-ci m’a particulièrement fait penser à Madame Bovary de Flaubert. Je m’explique : notre héroïne de ce jour est une femme qui pense trouver son salut dans le mariage et la chaleur d’un foyer bien établi (mais elle leurre, cela va de soi). Bien avant de conclure l’arrangement nous sentons que l’entourage à une forte emprise sur notre personnage : sa sœur Letty est fermement opposée à cette union et son frère James semble avoir beaucoup plus de distance quant à cette relation. Le livre prend de l’élan avec le fameux jour qui est normalement l’un des plus beaux dans une vie. Elmer Quarry, tenancier d’une grande boutique de tissus qui fait de constants bénéfices devient donc son mari. Mais en s’unissant à l’homme Marie-Louise aurait-elle pu soupçonner qu’elle devrait aussi prendre les sœurs de celui-ci dans son ménage futur? Et ce n’est pas une famille qui lui ouvre ses bras avec joie à laquelle Marie-Louise se retrouve confrontée : Rose et Mathilde, ses belle-sœurs sont deux vieilles filles recluses au magasin et rendues acariâtres par la vie. Une autre image m’est venue en faisant connaissance de ces demoiselles : Javotte et Anasthasie, les deux pimbêches de Cendrillon. J’ai peut-être besoin de signaler que Marie-Louise est issue d’une modeste famille fermière sans le sou mais dont les liens affectifs ne se démentent pas. Cette union entre deux familles que tout oppose sera explosive !


Passons maintenant à la structure du récit qui m’a quelque peu perturbée au départ. Le livre est construit avec une succession de courts chapitres qui illustrent en parallèle la vie de Marie-Louise à l’aube de sa vie de jeune mariée, et celle d’une Marie-Louise 50 ans après. Même si on se doute que l’action est scindée et que les deux voix n’ont donc pas de continuité, la construction du récit augure une mise en abime des plus efficaces. On a l’impression de voir les faits, puis de voir leurs conséquences par un trou de la serrure. C’est écrit avec une réelle habilité, dans un ton à la fois neutre et mesuré mais aussi avec une gravité qui nous touche indéniablement. Plus j’avançais dans l’intrigue plus j’arrivais à cerner des personnes complexes, en proie aux doutes, à la suspicion ou au vice (l’alcool). Et Marie-Louise tirait son épingle du jeu admirablement. Je ne veux pas révéler le fin mot mais dans ce tourbillon d’épreuves qui peu à peu la mettent en pièce, j’en arrivais à regarder son petit jeu avec la sévérité de son entourage. Que les autres fautent, cela passe encore, mais que Marie-Louise cherche une quelconque distraction dans la campagne environnante, dans la lecture de Tourgueniev entreprise avec son cousin… cela engendre une sorte d’amertume et de mépris. Dans ses errances, dans ses prises de conscience, on découvre une héroïne faible et qui fuit, qui préfère laisser les rumeurs se colporter plutôt que de rétablir la vérité. Et finalement… on la comprend !


Superbe ce livre ! Première découverte de la littérature irlandaise contemporaine grâce à une amie swappeuse qui me l'a offert récemment à l'occasion de la Saint-Patrick. J’y ai trouvé tous les ingrédients qui me ravissent dans un récit où le personnage prend tout le drap à lui. Les relations humaines, la difficile frontière entre vérité et mensonge sont aussi les enjeux de ce livre. Mais avant tout je retiendrai une petite bonne femme qui a l’étoffe d’une grande et qui se permet de nous le montrer dans son histoire. Quel bon moment ! Du William Trevor, j’en redemande ! Et chose notable, on brûle d'envie d'ouvrir un roman de Tourgueniev pour connaître les mêmes vagues à l'âme que son héroïne ce qui montre que ce livre ne demande qu'à être prolongé par d'autres de la même veine.


5/5

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Ce n'est pas parce que c'est inventé que ça n'existe pas.





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Message  Invité Jeu 25 Mar 2010 - 7:52

Décidément il faut que je me penche sur cet auteur.

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Message  Le petit montagnard Ven 27 Avr 2012 - 23:53

En lisant Tourgueniev
Editions Phébus, 1991, 235pages.

Variation sur le thème de Mme Bovary (malheurs de la femme mariée) : l'asile psychiatrique dans lequel Marie-Louise a passé une grande partie de sa vie va fermer et elle doit réintégrer le domicile congugal. Ce retour est l'occasion pour Marie-Louise de se remémorer les épisodes de sa vie qui l'ont conduit à l'asile : l'enfance à la ferme familiale, le mariage avec un homme alcoolique de 20 ans son aîné, la vie avec ses deux belles-soeurs véritables pestes, son cousin, amant platonique qui meurt subitement.

Mon avis : un très beau roman qui se déroule dans l'Irlande rurale, un monde où les apparences priment et imposent une pesanteur sociale qui va enfermer l'héroïne, d'abord moralement au sein de sa belle-famille, puis physiquement avec l'asile. Une mention spéciale aux personnages des deux belles-soeurs, tellement bien décrites qu'on aimerait parfois voir Marie-Louise se rebeller et balancer une gifle ou deux (un peu comme Nelly Holson dans "La petite maison dans la Prairie" Very Happy ). La construction du roman est très intéressante : un chapitre "normal" consacré à la vie de Mari-Louise alterne avec un chapitre très court (1 ou 2 pages) des préparatifs de Marie-Louise pour son retour chez elle. On connait donc la fin de l'histoire (Marie-Louise sera enfermée à l'asile) et le roman va nous mener doucement à cette échéance. Seul point où je reste sur ma fin : les romans de Tourgueniev qui donnent le nom au roman mais qui sont très peu développés. C'est dommage, j'aurais apprécié des passages plus généreux, pour faire par exemple un parallèle entre Marie-Louise et des héroïnes de ces dits romans, ou pour le simple plaisir.

4/5

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Message  Invité Mer 17 Avr 2013 - 15:26

En lisant Tourgueniev.
De très bons résumés ont été faits par certains membres du forum. De très bonnes critiques aussi bien que je ne rejoignent pas les adeptes de ce roman.
La structure du roman est sympathique, le sujet beaucoup moins parce que grave, tout cela serait fort bien passé si tout n'avait pas été tellement prévisible...

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Message  Invité Mer 17 Avr 2013 - 15:29

N.B. Cela étant dit, je lirai volontiers un autre ouvrage du même auteur afin de me forger un avis digne de ce nom.

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Message  Aurore Sam 9 Aoû 2014 - 14:01

Les enfants de Dynmouth - William Trevor
(Phébus, 2014, 237 p., coll. Littérature étrangère)

William TREVOR (Irlande) Dynmou10

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti un tel malaise en progressant avec un personnage, notamment avec un adolescent. Timothy Gedge, 15 ans, est l'agitateur qui perturbe les pages de ce roman picaresque. La narration se concentre sur les habitants de Dynmouth, petit village anglais niché sur la côte du Dorset. Et le dénominateur commun c'est le jeune Tim, celui par qui le malheur arrive.

Jusque-là, l'adolescent s'était senti sans but. Après son échec avec la maquette d'avion, il avait commencé à suivre les gens pour voir où ils allaient et à regarder par les fenêtres des maisons. Il se surprenait souvent à assister aux enterrements car, sans trop savoir pourquoi, il éprouvait un certain plaisir à se trouver dans le cimetière de l'église St Simon et St Jude ou celui de l'église baptiste. (pp. 30-31)

Las de seulement les suivre et espionner, Tim aborde les gens et ne fait pas que leur parler, il les harcèle. Chaque jour il fait son tour de garde chez tous ces gens chez qui il a glané des secrets. Le capitaine Abigail serait attiré par les louveteaux, le couple Dass a été à l'origine du départ de leur seul fils, Mr Plant (le barman) courrait les filles, quant au récent mariage des parents de Kate et de Stephen, il serait fondé sur un mensonge. Il y a aussi le pasteur Featherston qui aurait bien du mal à se faire respecter parmi ses paroissiens et en particulier face au jeune Timothy.

C'est une lecture captivante car peuplée de nombreux personnages et le liant et le personnage d'ado qui va d'une maison à l'autre, à l'approche du concours Les talents de demain. En coulisses il prépare un numéro qui s'annonce aussi malsain que déplacé et son objectif et de mobiliser toute la population pour être la tête d'affiche. Il réussirait presque son coup avec ses manigances et son idée très précise de ce que devra être son grand moment.

Alors oui, William Trevor, bouscule avec un personnage tout à fait antipathique et des habitants qui, presque tous plus âgés, se font carrément marcher sur les pieds. On aurait bien envie de donner une leçon à Timothy, lui qui maltraite psychologiquement tout un monde. Mais l'auteur, soyez en sûr, est tout à fait à l'aise pour renverser la balance et faire d'un méchant le gentil en devenir ou d'un gentil, un être plus menaçant à l'avenir.

4/5

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