Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

YING Chen (Chine/Canada/Québec)

2 participants

Aller en bas

YING Chen (Chine/Canada/Québec) Empty YING Chen (Chine/Canada/Québec)

Message  gallo Jeu 11 Déc 2008 - 15:45

De: Polo

Ying Chen - Le champ dans la mer
(Seuil, 2002, 106 pages)

L'enfance ne meurt pas. Des auteurs de psycho-pop l'affirment et nous invitent à retrouver l'enfant en nous. Dans une société en mutation électronique, on est tellement coupés de nos racines que la question de l'identité se pose parfois de façon dramatique. Ying Chen illustre dans ses romans cette réalité, ce déchirement entre deux mondes, celui du passé et celui de la société qui nous anesthésie par ses loisirs. Dans "Immobile", l'auteure remontait même au-delà de la vie, voire dans des réincarnations antérieures. Avec "Le champ dans la mer", elle se limite à l'enfance et à l'adolescence.

L'héroïne est une jeune femme mariée qui ne peut se détacher d'un amour d'adolescence, le seul, le vrai qu'elle a connu dans la campagne chinoise, à l'heure de la Révolution culturelle. Sur fond de guerre et de changements sociaux, elle a vécu en solitaire d'autant plus que son père était mal perçu du fait qu'il était maçon au sein d'une population agricole. Il est mort d'ailleurs de façon mystérieuse en tombant d'un toit qu'il réparait. Privé de ce lien important pour son développement, elle a aimé d'autant un adolescent qu'elle espérait marier un jour.

Ce passé a érigé une frontière infranchissable dans son esprit. Vivant dans une société qui travestit ce que nous sommes, l'héroïne se sent mal à l'aise dans son rôle de femme moderne. Sa mémoire la ramène constamment à ce passé qui l'a façonnée et qu'elle n'a pu assumer entièrement pour avoir été arrachée aux hommes de sa vie, ceux mêmes qui auraient facilité son développement. Pour y rester fidèle, elle se détache d'un amour adulte pour entamer celui qui n'a été qu'esquissé dans son adolescence. En fait, elle s'emmure dans un passé qui n'est pas sans rappeler le drame vécu par les peuples de l'Est interpellés par la machine commerçante de l'Ouest, qui frappe à leurs portes pour vendre les dérivés du bonheur. Tout asiatique qu'elle est, l'héroïne a tourné le dos à cette sollicitation pour se tourner vers ce qu'elle est. On connaît la vénération des Orientaux pour leurs ancêtres. Comme eux, elle est fidèle à ce qui l'a engendrée. Elle explore donc le temps pour sauver les balises qui conduiront son destin.

L'écriture dépouillée convient bien à l'état d'esprit de cette héroïne qui s'est fait voler son enfance, son père et son amour. L'auteure pousse le dépouillement à tous les niveaux. Comme pour les contes, on flotte comme sur un nuage qui se moque des frontières spatio-temporelles. Ce roman est un voyage dans l'imaginaire d'une femme qui a renoncé aux bonheurs trompeurs. Ce genre d'oeuvre n'échappe pas aux piétinements. C'est intéressant dans la mesure de notre curiosité pour les fondements d'une personnalité. À ce titre, ce roman est marquant.

Note : 4.5/5
(Polo)
------------------------------------------------------------------------------

Ying Chen

Ying Chen est née à Shangai en 1961.

Romancière, elle est diplômée en langue et en littérature françaises de l'Université de Shanghai (1983). Elle s'installe à Montréal en 1989, où elle obtient une maîtrise en création littéraire de l'Université McGill (1991).

Son roman "L'ingratitude" a été en lice pour le Fémina 1995 et a obtenu, la même année, le Prix Québec-Paris, de même que le Grand Prix des Lectrices de Elle Québec en 1996. Elle a aussi obtenu le prix Alfred-DesRochers, en 1999, pour son roman "Immobile".

Ying Chen est membre de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois.
--------------------------------------------------------------------------------

Bibliographie

Querelle d'un squelette avec son double Boréal, 2003
Le champ dans la mer Boréal, 2002
Immobile Boréal, 1998
L'ingratitude Actes sud, 1995
Les lettres chinoises Léméac, 1993
La mémoire dans l'eau Léméac, 1992
Le Mangeur Boréal, 2006


De : Friisette (Message d'origine) Envoyé : 14/10/2003 02:14

Ying CHEN - Les lettres chinoises

3/5

Yuan, un jeune homme de Shangai émigre à Montréal car il se sent étranger dans son propre pays. Il laisse derrière lui sa famille ainsi que sa fiancée Sassa, qui doit venir le rejoindre plus tard. Da Li, une consoeur de classe des amoureux, vient aussi s'installer à Montréal. Ce roman est en quelque sorte l'échange de courrier entre les trois jeunes chinois et ainsi que leur famille. Il exprime les difficultés que vivent les immigrants, déracinés, sentant qu'ils ne sont plus comme ceux de leur pays mais pas non plus intégrés dans la société nord-américaine. C'est aussi une histoire de triangle amoureux, puisque Da Li est amoureuse de Yuan et l'écrit à Sassa, sans toutefois dire qu'il s'agit du jeune homme.

Une histoire comme celle-ci aurait sûrement pu être extraordinaire. Le problème c'est que la magie n'opère pas. C'est bien écrit, l'intrigue est bonne mais c'est tout. On a du mal à sentir les émotions des protagonistes. On n'embarque jamais vraiment. Un peu comme dans les romans de Aude, l'écriture est simple sans fioriture mais ici... pas de magie. C'est triste car la trame aurait certainement permis que ce soit mieux réussi.


De : boogok Envoyé : 2003-05-31 00:18

Ying CHEN : Immobile.

2/5

Une jeune femme raconte sa vie antérieure à travers sa relation amoureuse contemporaine.

Ça ne vous semble pas clair? Ben c'est ça c'est pas clair!

C'est bien écrit. Ça se lit. Je ne peux pas dire que ce soit plate à lire.

Ce que j'ai senti c'est que l'auteur écrivait sur le mode allégorique. Une fable sur la transcendance de nos relations amoureuses les unes à travers les autres.

Ce n'est pas dénué d'intérêt mais je l'ai déjà dit dans d'anciennes critiques, les symbolismes obtus, ça me tue.

Bref, je ne relirai pas d'autres livres de Ying Chen. Et je vous jure que j'étais dénuée de préjugés: j'ai vraiment lu dans l'objectivité.

Une chance!!!

Mousseline, peut confirmer que c'est très rare que je donne une cote basse.


De : doune9197 Envoyé : 17/04/2004 06:05
Bonjour!
Je viens de terminer le livre: Lettres Chinoises de Ying CHEN

Appréciation:
Pour ma part, j'ai trouvé ce livre, contrairement à Frisette, (les opinions divergentes, c'est bien ) particulièrement intéressant pour les récits "chocs-culture". Cependant, j'ai trouvé le rôle de la fiancée Sassa un peu prétentieuse et à vrai dire, son caractère désespérée me tombait sur les nerfs. Par contre, je trouve que ça fait changeant car à l'habitude, les écrivains tentent de faire aimer à tout prix leurs personnages, du moins dans ce que j'ai lu. D'ailleurs, je crois que tout dépend de la situation dans laquelle vous le lisez. Si vous avez déjà vécu "l'exil", vous vous sentirez beaucoup plus proches des personnages et des émotions véhiculées.

Ma note: 3,7/5 à cause du personnage de Da Li. si vous l'avez lu, vous comprendrez que j'ai cherché qui était le "quelqu'un" de sa vie et que j'ai eu quelques soupçons!
Alors voilà!
Doune


De : samegamegie Envoyé : 04/01/2006 20:41

Bonjour!
Soyez sympa...c'est pas première critique!

L'INGRATITUDE, de Ying Chen, Éditions Leméac, coll. Babel., 1995.

Ce roman, raconté à la première personne, raconte l'histoire troublante d'un suicide. Une jeune chinoise brise par la mort, ses liens avec une mère dure et étouffante, mais aussi avec la société écrasante de la Chine.

Très bon roman dans son ensamble mais on ne doit pas avoir peur des phrases chocs qui brisent des silences et qui en créent d'autres. Une de mes ami(e)s l'a trouvé trop sombre pour rien. Moi, l'année où je l'ai lu pour la première fois, je l'ai trouvé génial. Tellement que je l'ai analysé dans un de mes cours de littérature.
Mais aujourd'hui, lorsque j'y jette un oeil, je le trouve moins intéressant...je crois que c'est une lecture qui ne vieillit pas avec son lecteurs.
Pas une lecture que je recommande à tout le monde!!!

Alors...ce premiere essai????

Same xxx
gallo
gallo

Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

YING Chen (Chine/Canada/Québec) Empty Re: YING Chen (Chine/Canada/Québec)

Message  Lacazavent Ven 11 Sep 2009 - 7:11

La mémoire de l'eau de YING Chen
Babel Roman / 115 pages
(Thème littérature chinoise)
YING Chen (Chine/Canada/Québec) 2742709010



Ceci est une histoire de pied,

Grand-mère Lie-Fei est née en 1912 quelques années seulement avant la mort du dernier empereur chinois. Elle a connu la fin de l'empire, les débuts du communisme, les heures de gloire et les heures noires. Petite, elle avait subi une opération inachevé destinée à rendre ses pieds « beaux comme des fleurs de lotus ».
« Mon arrière grand-père aimait tout ce qui était moyen : richesse moyenne, intelligence moyenne, loyauté moyenne, beauté moyenne, taille moyenne... Même pour le riz, il préférait celui de longueur moyenne. '' Il faut se mettre au milieu du monde, dirait-il plus tard à Lie-Fei. C'est la position la plus stable, donc la meilleur. '' Et sa fille avait eu le bonheur de jouir, elle aussi des lumières de cette sagesse. »
De retour de mission l' arrière grand-père du narrateur va donc interrompre l'opération, sa fille aura des pieds de longueur moyenne. Mariée a un fabriquant de soulier, ses pieds moyens auront, suivant les époques, des conséquences différentes marquant le destin de la narratrice.




« les années ont passé comme de l'eau », imprégné de souvenirs, ce roman nous sert de prétexte à parcourir un siècle d' une histoire tourmentée. C'est une belle histoire que celle de cette famille, il y a des aventures, des anecdotes plaisantes ; cela aurait pu être une belle lecture. Cependant, plus j' avançais au fil des pages et plus j'avais l'impression de passer à côté de quelque chose d'essentiel. Les idées sont là mais la sauce ne prend pas. Je suis restée en dehors de cette histoire que je l'ai lu avec détachement. L'écriture est rapide, le style est sec et précis, les quelques incursions de la poésie tombent complètement à plat. « La mémoire de l'eau » est un livre moyen et c'est bien dommage... 3/5




Un autre extrait :
« Tous ces gens avançaient lentement dans la rivière. Lorsque le vent s'élevait, ils chancelaient tous et se heurtaient. Peu à peu, les fleurs de lotus se transformaient en petites chaussures. Grand-mère se retournait de temps en temps pour saisir ces chaussures qui lui échappaient constamment. Ce geste amusait beaucoup Mao qui riait aux éclats. »
Lacazavent
Lacazavent
Admin

Nombre de messages : 5581
Age : 38
Location : France
Date d'inscription : 25/10/2008

http://quandlappetitvatoutva.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum