Eric VUILLARD (France)

Éric Vuillard, né en 1968 à Lyon, est écrivain et cinéaste. Il a réalisé deux films, L’homme qui marche et Mateo Falcone. Il est l’auteur de Conquistadors (Léo Scheer, 2009), récompensé par le Grand prix littéraire du Web - mention spéciale du jury 2009 et le prix Ignatius J. Reilly 2010. Il a reçu le prix Franz-Hessel 2012 et le prix Valery-Larbaud 2013 pour deux récits publiés chez Actes Sud, La bataille d'Occident et Congo.


Présentation des éditions : Actes Sud

La bataille de l' occident d' Eric Vuillard
Actes Sud, Babel / 180 pages

De l'ambition d'un stratège allemand à l'assassinat d'un archiduc, du Chemin des Dames à la bataille de la Somme, du gaz moutarde aux camps de prisonniers, La Bataille d'Occident alterne portraits intimes et scènes épiques ou émouvantes pour offrir un récit très personnel de la Grande Guerre irrigué d'une érudition et d'une ironie constantes. Revisitant de manière polémique le premier conflit mondial, cet "Art de la guerre" met en parallèle les stratégies militaires et leurs conséquences désastreuses à travers quelques journées décisives. Le gâchis est sans précédent, la chair à canon n'aura servi que les intérêts financiers et politiques de décideurs sans scrupules : l'Occident est bel et bien entré dans la modernité.


Un ouvrage qui reprend sous la forme d' un "essai polémique" les grandes lignes de l' histoire de la première guerre mondiale. Court, presque sec, c'est un texte à double tranchant que l' on appréciera ou non, à mon goût le ton général était bien trop polémique, trop personnel, de l' ironie en excès un humour caustique parfois placé de façon douteuse. C'est une approche de la première guerre mondiale qui ne me convient guère, elle apporte peu et s’enrichit de supposition.
Je relirai cet auteur par curiosité.  

J'ai repéré ce livre qui semble très intéressant; Lalyre, tu donnes envie de le lire.

"La bataille d'Occident"  Babel 2917  180 pages 


           On a tellement écrit sur la première guerre mondiale qu'on se demande ce qui pourrait être dit de plus... Mais Eric Vuillard, avec un récit assez court, aborde l'événement de façon originale. Comment a-t-on pu en arriver là? Et aussi Pourquoi?... Dans un premier temps, il fait remonter les origines de la Grande Guerre à bien des années en arrière et insiste sur la stratégie proprement dite mise au point par d'éminents militaires en mal d'actions d'éclat sur les champs de bataille, rêvant de grands mouvements enveloppants, d'offensives foudroyantes, de victoires écrasantes, de déroutes ennemies. Mais ces grands stratèges ont négligé le grain de poussière qui va venir gripper la mécanique... 
           Puis l'auteur revient sur les causes principales (dont l'assassinat de l'archi-duc d'Autriche à Sarajevo), en fouillant un peu dans les histoires de famille et les relations complexes que les états entretenaient entre eux par un système d'alliances, de pactes, d'arrangements plus ou moins secrets. Comme si chaque souverain aurait eu de la répugnance à envisager une guerre, mais de toute façon la considérait comme inévitable. Retour aussi sur les grands carnages qui eurent lieu à maintes reprises. Suivent un bref tableau de la vie des Poilus, un panorama sommaire des grandes offensives, le tout s'appuyant sur des chiffres effrayants quand le compte est fait des millions de morts, blessés, disparus et celui non moins effrayant des millions de tonnes de bombes déversées sur les campagnes: une abomination.
           Le dernier chapitre attire l'attention sur des acteurs que l'on aurait tendance à sous-estimer: les banquiers. Car si une partie du monde a sombré dans l'horreur, la misère et le deuil, il ne faut pas oublier que certains y ont trouvé leur compte.


           Comme le précédent livre lu d'Eric Vuillard, j'y trouve la même ironie mordante et une vision qui retranscrit de façon originale une portion de l'Histoire. C'est comme un récit historique, mais agrémenté façon roman, avec une verve tout à fait personnelle. On pourrait reprocher que le texte s'éparpille parfois dans des observations un peu décalées (parfois assez abstraites, même) par rapport au sujet, mais l'ensemble offre une analyse crédible et suffisamment détaillée pour saisir toute l'horreur qui s'est abattue sur ces quatre années d'atrocités.


Note: 4/5

La bataille d'occident

Dans ce court récit, l’auteur parvient à dresser un portrait d’ensemble de la guerre mondiale. Il réussit à la fois à prendre du recul pour esquisser le contexte et les liens qui unissaient les dirigeants européens à la veille du conflit, jusqu’à plonger au plus profond des tranchées et des abris souterrains pour donner un aperçu de la vie horrible et de la souffrance des poilus. L’auteur ne se perd pas dans une montagne de détails, mais en distillent quand même quelques-uns qui donne de la couleur, par exemple que la femme de l’archiduc était roturière donc ne pouvait pas participer aux activités royales, impliquant qu’il y avait moins de gardes de sécurité lorsqu’elle était présente, par exemple lors de l’attentat de Sarajevo. Le style de l’auteur est incisif, sans pardon pour les « grands » qui font massacrer des milliers d’innocents pour des idéaux (ou des rigidités psychologiques, selon le point de vue).

On a tant écrit sur ce conflit, mais c’est néanmoins encore impossible d’en saisir toute l’horrible et l’absurdité qui ont causé tant de morts pour si peu de résultats. C’est aussi un bon livre d’introduction au sujet.

4/5

RR

L'ordre du jour



Résumé : L'Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts ? 
Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne!

Mon avis : La Grande Histoire vue...sous un autre angle ! La Grande Histoire comme on pense la connaître, mais racontée à travers des petits détails et anecdotes, qui peuvent sembler insignifiants, mais qui une fois posés en perspective du contexte historique nous font sourire, nous effraient et nous donnent une nouvelle lecture de ce que nous pensions connaître. L'écriture est prenante, sarcastique, efficace et rend ce petit roman addictif.
Pour ceux qui aiment les romans historiques, un roman à découvrir.

Ma note : 3/5

Congo



Quatrième de couverture : Regarde ! Ce sont les puissances d'Europe telles que Dieu les a faites et telles que moi j'ai épousseté leurs os et tendu leur peau toute blanche. Elles faisaient bien ce qu'elles voulaient de leurs domestiques et de leurs nègres, eh bien moi, je dispose de leurs grandes carcasses héroïques ; j'en fais ce qui me plaît. Je les ressuscite et je les montre, là, comme des singes de cirque, grands singes vainqueurs dans un océan de misère.

Mon avis : un petit roman très érudit qui l'air de rien, à travers des anecdotes et des petits détails romanesques nous compte un des nombreux épisodes de la colonisation, à savoir le partage et l'annexion du Congo par la Belgique. L'écriture est rythmée, on retrouve bien le "style" d'Eric Vuillard, mordant et sarcastique. Pourtant, je n'ai pas accroché. Mes connaissances, trop minces sur le sujet, ne m'ont pas permis d'apprécier à sa juste valeur je pense cet écrit et m'ont laissée sur ma faim.
Un auteur à découvrir, indiscutablement. Et un thème que j'ai bien envie de creuser pour combler mes lacunes !

Ma note : 2,5/5