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Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice)

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Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Empty Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice)

Message  Invité Dim 9 Nov 2008 - 14:23

De : Laetitia Envoyé : 2003-03-11 09:13

Révolutions

Ce livre entrecroise les histoires individuelles de Jean-Eudes Marro, révolutionnaire de 1789 qui s’engage dans la guerre contre les ennemis de la jeune république française, de son lointain descendant, Jean Marro, étudiant épris de philosophie grecque dans les années 60, de Balkis, esclave évadée, épouse de Ratsatatane, chef de la révolte des esclaves de l’île Maurice au XVIIIe siècle, de Cathy Marro, l’aïeule qui a connu le monde ancien, celui de l’île Maurice avant la chute de la famille Marro et qui le raconte, inlassablement, à son arrière-neveu Jean, autour de goûters au pain perdu. Ces histoires croisées n’en font qu’une : celle de Rozilis, la maison dont l’aïeul Jean-Eudes voulait faire un havre de paix, un lieu où l’esclavage et les discriminations n’auraient jamais existé. Un lieu qui continue de vivre même après sa destruction par des hommes trop matérialistes, dans les yeux et le cœur du jeune Jean Marro.

Ce livre est particulier dans l’œuvre de Le Clézio. On y retrouve les thèmes qui lui sont chers, Maurice, le Mexique, l’Algérie (pendant la guerre, quelques scènes sont terribles), mais cette fois, le parti pris est nettement autobiographique, ce qui le rend étonnamment proche et touchant. Jean-Marie Le Clézio devient Jean Marro par un raccourci, et il n’épouse non pas une kabyle du nom de Jamia, mais une kabyle du nom de Mariam… mais pour le reste, c’est de lui qu’il parle, de son adolescence, sa formation d’être humain, son dégoût du racisme, des discriminations, de la guerre. Et on ne peut pas s’empêcher d’être extrêmement touchés par cette description sans complaisance du jeune homme qu’il a été, sans méchanceté non plus. Chaque mot qu’il emploie sonne juste, ses descriptions sont sensibles, et englobent tout autant le beau que le laid, sans s’attarder, il utilise tout l’éventail du vocabulaire, les mots les plus familiers comme les plus recherchés, selon ce qu’il a besoin de dire, au moment où il a besoin de le dire. Encore une merveille… Je pourrais encore en écrire des pages et des pages, mais la lecture du livre vous sera plus profitable que celle de ma critique.

Note : 5/5



De : Calou Envoyé : 2003-03-13 02:21

Pawana

Oh surprise, c'est un récit très court que j'ai trouvé à ma bibliothèque dans la section adulte ! Effectivement Polo, il pourrait faire partie de le section jeunesse mais pour des grands enfants (ados). Et comme j'ai conservé une âme puérile, il m'a bien plu ! C'est un livre qui parle de la chasse à la baleine sur les côtes californiennes. Ce qui est intéressant, c'est l'angle de prise de vue qu'a adopté Le Clézio. Un jeune mousse et un capitaine nous narrent cette aventure cruelle sous un éclairage différent; celle d'un gamin que ce carnage bouleverse et celle d'un adulte qu'aucun scrupule nne parviendra à freiner l'appât du gain. Mais ce n'est pas tout. Le carnage des "humains" envers les êtres fragiles et sans défense ne se borne pas au massacre des baleines. Ils n'ont aucun scrupule n'ont plus envers les leurs. En filigrane, il nous conte l'aventure amoureuse du jeune mousse avec Araceli, une jeune esclave prostituée indienne, qui a été capturée, mise de force aux services des putains du port et lâchement assassinée car elle ne désirait qu'une chose, sa liberté.

C'est un souvenir évoqué par deux solo, un baryton et une basse, où le coffre du baryton ne parvient nullement à couvrir cette musique douce et poétique de la jeune voix du gamin, une voix pure empreinte d'une mélancolie et d'un constat d'échec sur les capacités de l'homme à être le plus grand prédateur jamais connu.

Note: 4/5



De : Calou Envoyé : 2003-04-28 03:18

Désert

Magnifique roman de plus de 400 pages qui nous fait partager la vie de Lalla, une jeune marocaine, durant la colonisation française (1909-1912) dans le sud marocain. De magnifiques descriptions du désert, de la vie de ces hommes bleus, du poids de leurs légendes, de la certitude de leur appartenance, de la valeur fondamentale de la mémoire des "vieux" qui ne sont pas pressés par le temps. Roman sur la beauté originelle d'une civilisatiion perdue dont les hommes bleus du désert ont su conserver le souvenir; roman sur la force de l'identité, sur la cruauté de l'exil, sur son indifférence. Plus que la pauvreté, le Clézio dénonce l'abandon et l'oubli, le décalage, sans pour autant ce comporter comme un justicier.

Le soleil, la chaleur, les couleurs, les odeurs, la beauté, la poésie ... un subtil mélange d'émotions où les mots d'apparence banale s'ouvrent et nous font entrer dans le coeur des mots, comme dans un voyage (Alice au pays des merveilles). Un roman qui m'a fait vibrer, qui m'a envoutée, qui ne me lâche pas et qui m'a vraiment donnée envie d'écrire ! Pour ceux ou celles qui aiment l'Afrique, le voyage, les civilisations, ce chef d'oeuvre vous fait de l'oeil, alors laissez-vous aller, vous ne le regretterez pas ! Personnellement c'est un superbe coup de coeur semblable à celui ressenti avec Erri de Luca, ce n'est pas peu dire !

Note: 5/5



De : nimbus Envoyé : 2003-05-17 15:18

Le chercheur d'or

Au bout d'un certain temps ....faut se décider! Depuis une semaine j'ai terminé Le chercheur d'or de Le Clezio....et j'arrive pas à m'en remettre! Je ne sais pas quoi dire! Donc je vais rien dire!

Si je me souviens bien, j'ai appris à lire à l'âge de cinq ans, presque tout seul, parce que je le voulais vraîment. Donc je lis depuis ...52 ans!
Je crois bien n'avoir jamais rien lu d'aussi parfait et d'aussi beau! A vous de voir!

Note: hors cotation!!



De : Calou Envoyé : 2003-06-05 16:39

Poisson d'or

Bien mais pas sublime comme le Désert ! J'aurai pas du mettre la barre si haut en commençant par son chef d'oeuvre

Note: 4/5



De : Calou Envoyé : 2003-06-16 13:20

Le Chercheur d'or

Je serai assez tentée de dire comme nimbus: Je ne sais pas quoi dire! Donc je vais rien dire! mais ce ne serait pas sympa pour JMG alors je vais faire un petit effort. Le chercheur d'or s'adresse aux amoureux de la nature, des étoiles, de la mer, de poésie et de toutes les beautés.

Je ne me souviens plus la note que j'ai donnée au Désert, mais ces 2 oeuvres se valent, atteignent des sommets incroyables. Peut-être une préférence quand même pour Désert.

Note : 5/5



De : nimbus Envoyé : 2003-06-16 16:32

Etoile errante
Gallimard
1992, 440 pages

Sujet : Comment deux adolescentes font l'apprentissage de LEUR vie, et de ce qu'elle peuvent en comprendre.

Résumé : Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arriere pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre: adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Une fois la guerre terminée, Esther décide avec sa mère de rejoindre le jeune état d'Israel. Mais la Terre Promise ne lui apportera pas la paix: c'est en arrivant qu'elle fait la rencontre, fugitive, de Nejma, qui quitte son pays avec les colonnes de Palestiniens en direction de camps de réfugiés. Esther et Nejma ne se rencontreront plus. Elles n'auront échangé qu'un regard et leur nom. Mais dans leurs exils respectifs, elles ne cesseront plus de penser l'une à l'autre. On retrouve le voyage vers la conscience de soi ; Tant que le mal existera, tant que les enfants continueront d'être captifs de la guerre, tant que l'idée de la nécéssité de la guerre ne sera pas rejettée, Esther et Nejma resteront des étoiles erranres.

Mon avis : Esther est juive, et découvre la misère de la fuite. Nejma est palestinienne, et découvre la misère de la misère, celle qui traîte identiquement l'humain et l'animal. C'est le roman d'un humaniste, sensible et universel : il ressent tout et nous donne tout. Et quelle écriture somptueuse !!

Note : 5 / 5 (et je ne suis pas désappointé par Gallimard !)



De : Calou Envoyé : 2003-06-23 11:08

Coeur brûlé et autres romances
Ed. Gallimard, Blanche
2000,188 p.

Recueil de sept récits sur des gens ordinaires d'ici et d'ailleurs. Me fait penser aux Roses d'Atacama de Luis Sepulveda. Mais chacun dans son style, sa poésie, sa beauté. Si on aime Le Clézio, on n'est pas déçu.

Note: 4/5



De : sereinejulie1 Envoyé : 2004-01-11 16:17

Diégo et Frida
Éditions Folio
308 pages

Voici partie de la quatrième de couverture : Diego et Frida raconte l’histoire d’un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego Rivera et l’expérience de la douleur et de la solitude pour Frida Kohlo. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l’aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l’art. Étrange histoire d’amour, qui se construit et s’exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une œuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L’art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison. Frida est, pour Diego, cette femme douée de magie entrevue chez sa nourrice indienne et, pour Frida, Diego est l’enfant tout-puissant que son ventre n’a pu porter. Ils forment donc un couple indestructible, mythique, aussi parfait et contradictoire que la dualité mexicaine originelle.

Mariés en 1929 avec presque 20 ans de différence d’âge, au fond, la chose extraordinaire tout au long de l’existence chaotique du couple Diego/Frida, c’est qu’il était difficile de réunir deux êtres plus dissemblables. Tous deux sont des créateurs, et tous deux sont révolutionnaires, mais leur création et leur révolution sont diamétralement opposées, et diamétralement opposées leurs idées sur l’amour, sur la recherche du bonheur, sur la vie elle-même. Tous deux communistes, tous deux artistes chacun admirant le talent de l’autre, son double et son contraire. Ils sont engagés politiquement, enthousiasmés par les grandes figures déjà mythiques de la révolution russe et par les héros populaires de la révolution mexicaine, ils voyagent et côtoient les grands artistes et figures politiques de leur temps.

Diego est l’illustre muraliste qui peint des fresques qui remontent à l’art d’avant les espagnols, aux grandes toiles aztèques, claires, lumineuses, exposant la mémoire d’une société rêvée, comme idéale. Pour Frida, sans doute l’une des personnalités les plus fortes parmi les femmes de l’ère révolutionnaire au Mexique, les peintures partent du goût pour le morbide de la culture mexicaine, que l’on retrouve à la célébration de la Toussaint, et de la culture hispanique en général. On évoque les esprits, les fantômes, les disparus, le souvenir d’anciens rites ayant survécus au christianisme. Sur fond de révolution et de défense du socialisme, les artistes Diego Rivera et Frida Kalho vivent une relation passionnée et difficile. Sentiments à fleur de peau, pinceaux accrochés aux lèvres comme le dernier souffle de vie, créer est la seule façon d’exister.

Ce livre s’adresse à un public qui a un intérêt pour l’art et les affaires socio-politiques des années 1910-1950. Le récit fait plusieurs références sur les artistes mondiaux de ce temps et les têtes d’affiches de la scène culturelle. Le Clézio écrit bien. De là, entres autres, le plaisir de lire l’histoire bien documentée de ces deux personnages. J’aime apprendre et j’ai appris. Un chapitre de plus à mes connaissances. Une rencontre capitale dans le monde de l’art et de l’histoire. J’ai refermé le livre avec le goût de visualiser leur art et d’aller fouiner sur internet et de tomber en amour avec leurs tableaux. A suivre puisque j'ai l'intention de lire leur biographie respective!

Note : 4.5



De : sereinejulie1 Envoyé : 2004-05-06 16:36

La quarantaine
Éditions Folio
540 pages

RÉSUMÉ: 1891, deux frères voguent en direction de l'ïle Maurice, leur terre natale. Deux cas de maladie suspecte se déclarent sur leur navire qui les y amène. Ils sont donc forcés de vivre sur une petite île avec les passagers du navire pendant quarante jours. Le rassemblement force de ces voyageurs (européens, esclaves indiens) contraints à la cohabitation dans un lieu fermé est l'ingrédient principal de ce roman.. Confrontés à la menace de la maladie, l'incertitude, l'angoisse, l'incompréhension, ils sont entièrement livrés à eux-même.

MON AVIS: L'écriture de Le Clezio charme, appelle à tous les sens. Ce livre m'a emporté dans une direction imprévue, dans un voyage en dehors de moi-même mais aussi au plus profond de moi, dans les cellules de mon être tout entier. Une émotion particulière et une atmosphère particulière se dégagent de ce récit dont la discipline est artistique et magique. Les impressions sensorielles sont fortes. Le Clezio travaille sur la mise en écriture du tissus des sensations et des sentiments qui lient les hommes à la vie.

Note : 4.5

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Message  Invité Dim 9 Nov 2008 - 14:56

De : nimbus Envoyé : 2004-07-29 16:17

La fièvre
L'imaginaire Gallimard
229 pages
1965

Le livre. Il s'agit d'un recueil de 9 nouvelles, allant de 9 à 60 pages. Le sujet est l'état fièvreux qui atteint les hommes parfois, quand ils sont malades, et quand l'organisme, le cerveau en particulier, se met à fonctionner anarchiquement, bref le livre traite des états chaotiques de la pensée lorsque l'homme délire.

Mon avis. Je n'ai absolument pas été interessé par ce sujet et par la façon dont il a été traité!! Le Clézio, que j'admire beaucoup, a déjà d'ordinaire une écriture un peu statique et redondante, mais ici quand il s'agit de décrire les multitudes de pensées chaotiques qui se bousculent dans un cerveau enfièvré, l'auteur en ajoute encore et ça ressemble à une diarrhée verbale! Je n'ai pas aimé.

Note: 2 / 5



De : Rotko21 Envoyé : 2004-08-21 08:54

La quarantaine
Galimard, collection folio (2974)
ISBN 2070743187

"Pourquoi suis-je en exil ?" Retrouver le berceau familial, c'est le but de Suzanne, Jacques et Léon qui se retrouvent en quarantaine sur l'île Plate, toute proche de Maurice, convoitée mais interdite d'accès.

Ce roman en mythe des origines est la recherche d'une filiation affective et intellectuelle, notamment avec les "ancêtres" de l'île Maurice. L'écrivain s'appuie sur des souvenirs racontés, des poêmes entendus, ou des cahiers intimes retrouvés. C'est dire le rôle des mots qui font remonter à la source de son propre désir d'écriture. Il se fonde aussi sur des sensations fondamentales ("le bruit du vent me donne le frisson [...] j'aime aussi entendre la rumeur générale de la mer qui ronge l'île[...] la vibration est en moi, à l'intérieur de mes viscères".) qui le poussent à imaginer le voyage de Jacques, Suzanne et Léon. Léon, devenu narrateur, rencontre alors "Surya en train de marcher sur l'eau du lagon le long du récif, mince et légère, contre le mur d'écume, pareille à une déesse". Avec Surya, naît un roman polyphonique, puisqu'on va lire l'odyssée de ses propres ancêtres. Au contact de Surya, Léon choisit sa voie, en refus de l'égoïsme et des privilèges familiaux.

Ainsi ce roman poétique, placé sous le signe de Rimbaud, de Baudelaire et de Longfellow, devient-il pour le lecteur une allégorie de notre monde : inutile de chercher le bonheur dans une nature rentabilisée et une humanité fondée sur l'exclusion et l'exploitation. Le clezio est parfois inegal, et le chercheur d'or a des passages qui ressemblent beaucoup a la quarantaine. Diego et frida me semble moins bon mais frida emporte la conviction. La fin d'etoile errante tombe dans les bon sentiments, mais quel debut merveilleux. bon, j'arrête de parler de JMG :-)

Note : 4.5/5



De : sereinejulie1 Envoyé : 2004-09-24 17:21

Désert

Le résumé ayant été fait voici mon compte-rendu : JMG Le Clezio retrouve dans ce récit puissant et poétique un des thèmes centraux de son oeuvre: la recherche des origines, sans lequelles nul avenir n'est pensable, ni possible. Il travaille avec brio la mise en écrit du tissus des sensations et des sentiments qui lient l'homme à la vie. Il sait décrire comme personne, la douceur du soir, les étendues d'eau, les nuages, la scintillation des villes, le vent ''l'ensauvagement'' intérieur, l'énigme que présente le simple fait d'être vivant.

L'écriture de Le Clezio est dépouillée et simple comme le désert avec des touches de poésie et de musique et par delà les mots, il nous livre ses émotions ressenties au contact des dures réalités de ce monde. Sa parole est simple et naive, comme celle d'un conteur. Elle prend le lecteur par la main et l'invite dans son rêve, afin d'essayer d'apercevoir, tout au bout ''la plus belle des lumières'', ''la lumière de la paix''.

La littérature de Clezio n'est pas une littérature d'évasion mais de recherche: celle d'un trésor caché que le lecteur attentif finit par trouver: des maisons sans murs, un temps circulaire, du bonheur conquis. Le style est agréable, simple et savant. Il s'agit vraiment d'une lecture somptueuse. L'émotion reste captive. Malgré un début ''pas de tortue'', je me suis embarquée pour un merveilleux voyage et j'ai regretté l'avoir terminé tant j'étais ''emportée'' par cette histoire. Désert est une longue mélodie de descriptions images sur images, plans sur plans. Un magnifique croquis sur le désert qui charme, surprend. Une lecture fascinante. Mon meilleur de Le Clesio

Note : 4.75/5



De : Mousseliine Envoyé : 2005-03-12 18:14

Peuple du ciel
Gallimard/folio
1978, 132 pages

Voilà un recueil de deux longues nouvelles. La première Peuple du ciel, comme le titre du livre, raconte l'histoire d'une petite fille aveugle qui passe ses journées assise au bord d'une falaise. Et là elle vit des genres de voyages intérieurs et ce n'est que descriptions de paysage à n'en plus finir... Quarante-deux pages qui m'ont ennuyées comme rarement un livre m'a m'ennuyé. Je n'arrive pas à trouver un aspect qui a pu m'intéresser.

note: 0/5

p.s. Je note un livre selon le plaisir qu'il me procure. Je ne nie pas ici les qualités littérataires de cette nouvelle. En fait j'étais tellement en marge du récit que je n'ai pas pris le temps de m'y arrêter. C'est le genre d'histoire où l'on est inspiré ou pas, peut-être que vous ça vous plaira.

La deuxième nouvelle, Les bergers, est très très jolie. C'est l'histoire de Gaspar, un enfant de la ville, qui se retrouve (peut-être qu'il s'est égaré?), dans les plaines là où il y a des dunes de sables, là où la nuit le ciel est immense. Il rencontre un groupe de quatre enfants qui vivent dans les parages avec leurs chèvres. Gaspard se joint à eux et pendant un certain temps il vivra aux côtés de ces enfants. Il apprendra à chasser avec Abel, il dormira aux côtés de la petite Khaf pour la protéger du froid, il essaiera de connnaître les secrets du monde avec Augustin... Une plume qui reflète la nature, la liberté, la vie. J'ai beaucoup aimé. Dommage que ce soit si court, environ 70 pages, mais c'est correct car ça me donne le goût de lire d'autres oeuvres de J.M.G. Le Clézio.

note: 4/5

p.s. Ces nouvelles sont extraites de Mondo et autres histoires.



De : Thomthom1293 Envoyé : 2005-12-21 13:13

Le Procès-verbal
Folio
1963

On a souvent dit ou écrit que le premier roman de Le Clézio n'avait rien à voir avec les autres. Lui le premier. C'est à la fois vrai et faux... Vrai parce qu'en effet, nul exotisme dans l'histoire de ce type complètement paumé et en dehors du monde, qui trompe sa mélancolie au hasard des rencontres et des errances. Faux parce qu'on retrouve dès les premieres lignes le style de l'auteur, son écriture particulière, sa passion pour la nature et les grands espaces quasi fordienne (et quels espaces : un univers morne et désolé, finalement plus vivant que les personnages)

En fait de roman, c'est surtout une oeuvre extrêmement poétique et philosophique. Pas d'intrigue, mais une succession de tableaux décalés et décousus qui mis bout à bout forment une histoire. C'est vrai qu'on se demande durant les premiers chapitres (enfin les premiers fragments plutôt) : "qu'est-ce c'est ce truc". Eh bien ce "truc" est un livre. Un livre fort, mélancolique, drôle, absurde. Un livre refusant le cloisonement des genres (poésie, roman, philo). Très camusien dans l'esprit. Une longue errance contemplative qui a certes vieilli, mais n'en demeure pas moins profonde, aussi déroutante que captivante.

Note : 4/5



De : samegamegie (Message d'origine) Envoyé : 2006-03-05 13:44

L'Africain

Dans ce petit roman à saveur auto-biographique, Le Clézio raconte d'avantage la vie de son père que la sienne. Son arrivée en Afrique, son rapport avec cette culture qu'il juge comme la sienne, son amour pour cette terre, le tout écrit avec la plus belle écriture qu'il soit.

Le Clézio est un des grands auteurs francophone capable de parler des termites et des fourmis et de les rendent touchantes. Dans chaque phrases on voit l'enfant... En plus d'être magnifiquement écrit, l'auteur inclut dans son récit des photos de ses archives personnelles. Vraiment grandiose comme idée. Un tout petit roman qu'on déguste.

Cote: 5/5



De : van1709 Envoyé : 2006-05-05 09:39

La quarantaine

Résumé : Léon se rend à l’île Maurice avec son frère Jacques et sa femme Suzanne. Mais le Capitaine du navire fait une escale non prévue et repart avec deux clandestins, malades. Tous les passagers du navire sont mis en quarantaine sur l’île Plate, au nord de l’île Maurice, lorsque la chose s’ébruite. Ils sont persuadés que ce n’est qu’une mesure provisoire. Sur l’île, d’autres personnes, des « coolies », des indiens qui voulaient aussi aller à l’île Maurice, en quête d’une vie meilleure.

Mon avis : Je ne connaissais pas cette partie de l’histoire de l’île Maurice, je ne savais pas que l’île Plate servait de lieu de mise en quarantaine. Je voulais en apprendre un peu plus sur les indiens qui ont immigré à Maurice, c’est un peu chose faite. J’ai été extrêmement satisfaite en lisant ce livre. Le Clézio a une façon d’écrire que j’ai trouvé vraiment magique. Ses mots transportent vers un autre lieu, et ses descriptions sont tellement bien faites, j’arrivais à imaginer ce qu’il décrivait, peut-être parce que j’ai reconnu certains éléments, mais aussi parce que ses descriptions rendent les choses bien réelles. L’histoire en elle-même est tout aussi attrayante, dans un contexte où l’Inde et l’île Maurice sont toujours des colonies du royaume britannique, et où les indiens sont persuadés, espèrent, en allant à Maurice, trouver de meilleures conditions de vie. A lire !

Note : 5/5



De : zerestia Envoyé : 2006-05-31 16:28

Printemps

Résumé: Saba, une jeune fille marrocaine immigrée en France avec sa mère, rêve de sa terre natale et de sa première famille, qui l'avait acheté à sa mère adolescente après sa naissance. Elle s'enfuira de son quartier marginal en quête de son identité.

Mon avis: Le Clézio accorde une voix unique à cette jeune fille, arrêtée à son enfance au Maroc et rêveuse de sa famille "perdue". Mais, pourtant la brièveté du récit, l'auteur réussit aussi à faire un beau portrait des autres personnages -surtout les femmes-: la mère, la belle voisine battue par son mari, l'amie inconditionnelle qui a finallement d'intérêts amoureux quant à Saba, l'amant... Ce n'est que la immigration qui fait l'isolation dans ce récit. Chacun d'entre eux essaie de trouver son oasis pour le surmonter: le sexe, le dévouement aux autres, etc.

Note: 4/5



De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 2008-02-11 16:13

Ourania
Gallimard
2006, 93 pages

Récit d’un pays inventé. Un géographe français se rend au Mexique pour un projet. Il y fait une rencontre amoureuse, se fascine pour une prostituée et apprend l’existence d’une communauté presque coupée du monde, près d’un idéal sauvage. Raphaël est celui qui présente cette communauté, Campos, au géographe, il lui raconte la vie des habitants les plus importants.

Campos est une nouvelle apologie d’un mode de vie simple, communautaire et près de la nature. C’est une communauté « d’urbains » réunis, mais l’on retrouve presque le « bon sauvage » de Rousseau. Ou alors, on peut y voir de l’anti-globalisation et du communautarisme. Il y a aussi de nombreuses mises en abyme, d’histoires dans l’histoire, ce qui peut faire croire que Campos n’est qu’une allégorie de l’âme intérieur du protagoniste; ce pays ne serait pas qu’inventé par l’auteur, mais aussi par le narrateur. Néanmoins, les personnages apparaissent unidimensionnels, peu attachants. Je n’ai trouvé qu’un peu d’intérêt vers la fin, lors d’un conflit entre Campos et des capitalistes.

Note : 2,5/5



De : lacazavent Envoyé : 2008-10-13 12:04

Pawana
Gallimard jeunesse
83 pages

Pawana veut dire baleine en langue nattick indienne. Ecrit initialement pour le théâtre, c'est un histoire "authentique", celle d'un baleinier, un homme qui après avoir découvert au Mexique une lagune où se reproduisent les baleines grises contribuent à les exterminer. Puis se rendant compte de l'horreur, il consacra sa vie à leur sauvegarde.

C'est un texte d'une sensibilité à fleur de peau - de pages plutôt-, illustré merveilleusement par Georges Lemoine, il s'adresse aux enfants (comme aux adultes) en leur faisant touché la fragilité de notre monde. Sublime ! "Awaïté Pawana ! lance l'homme de vigie (...) "

Note : 4,75/5

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Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Empty Re: Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice)

Message  Invité Dim 9 Nov 2008 - 15:05

De : lacazavent Envoyé : 2008-10-14 11:49


Voici une petite BiBLIOGRAPHIE du lauréat du prix Nobel de littérature 2008 ...!



Le procès-verbal. Gallimard, Paris. 1963 (Prix Renaudot)

Le jour où Beaumont fit connaissance avec sa douleur. Mercure de France, Paris. 1964

La fièvre. Gallimard, Paris. 1965

Le déluge. Gallimard, Paris. 1966

L'extase matérielle. Gallimard, Paris. 1967

Terra Amata. Gallimard, Paris. 1967

Le livre des fuites. Gallimard, Paris. 1969

La guerre. Gallimard, Paris. 1970

Lullaby. Gallimard, Paris. 1970

Haï. Skira, « Sentiers de la Création », Genève. 1971

Les géants. Gallimard, Paris. 1973

Mydriase. Fata Morgana, Montpellier 1973

Voyages de l'autre côté. Gallimard, Paris. 1975

Les prophéties du Chilam Balam. Gallimard, Paris. 1976

L'inconnu sur la terre. Gallimard, Paris. 1978

Vers les icebergs. Fata Morgana, Montpellier. 1978

Voyage au pays des arbres. (en collaboration avec Henri Galeron) Gallimard, Enfantimages, Paris. 1978

Mondo et autres histoires. Gallimard, Paris. 1978

Désert. Gallimard, Paris. 1980

Trois villes saintes. Gallimard, Paris. 1980

Lullaby. 1980

La Ronde et autres faits divers. Gallimard, Paris. 1982

Celui qui n'avait jamais vu la mer (suivi de) La montagne du dieu vivant. Folio Junior, Gallimard, Paris. 1982

Relation de Michoacan. Gallimard, Paris. (Adapté & Prés) 1984

Balaabilou. Albums Jeunesse, Gallimard, Paris. 1985

Le chercheur d'or. Gallimard, Paris. 1985

Le Jour où Beaumont fit connaissance avec sa douleur. (Reédition) Le Mercure de France 1985

Villa Aurore suivi de Orlamonde. Folio Junior, Gallimard, Paris. 1985

Voyage à Rodrigues. 1986

Le rêve mexicain ou la pensée interrompue. Gallimard, Paris. 1988

Printemps et autres saisons. Gallimard, Paris. 1989

La Grande vie suivi de Peuple du ciel, ill Georges Lemoine. Folio Junior, Gallimard, Paris. 1990

Onitsha. Gallimard, Paris. 1991

Peuple du ciel. ill. Georges Lemoine. Albums Jeunesse, Gallimard, Paris. 1991

Etoile errante. Gallimard, Paris. 1992

Pawana. Gallimard, Paris 1992

Diego et Frida. Stock. 1993

La Quarantaine. Gallimard, Paris. 1995

Poisson d'or. Gallimard, Paris. 1996

La fête chantée. Le Promeneur. 1997

Hasard suivi de Angoli Mala. Gallimard, Paris. 1999

Fantômes dans la rue. Elle, Aubin Imprimeur, Poitiers, 47p. 2000

Coeur brûle et autres romances. Gallimard, Paris. 2000

Révolutions. Gallimard, Paris. 2003

L'Africain. Mercure de France. 2004

Ourania. Collection blanche, Gallimard, Paris, 304 pages, 140 x 205 mm. ISBN 2070777030. 2006.

Raga, approche du continent invisible. Seuil, Paris, 144 pages. 2006

Ballaciner. Collection blanche, Gallimard, Paris, 192 pages, 140 x 205 mm. ISBN 9782070784844. 2007.

Ritournelle de la faim. Collection blanche, Gallimard, Paris, 224 pages, 140 x 205 mm. ISBN : 9782070122837. 2008.



Remarque : je ne suis pas sur qu'elle soit tout à fait complète, dès que j'ai plus de temps devant moi, je vérifie !

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Message  gallo Mer 19 Nov 2008 - 12:45

De: Imaniw, 39 ans, Malte

J.M.G. Le Clézio

J'ai lu la quasi-totalité des livres de J.M.G. et j'ai fait ma thèse sur Désert. Je dirais, sans exagération, que cet auteur m'aide à vivre.

Je viens de revenir de l'Île Maurice et j'ai lu, pendant le vol, Gens des nuages et Coeur brûlé et autres romances. J'ai pleuré comme un enfant.

Une lectrice de Le Clézio a écrit que chaque fois qu'elle entendait le nom de J.M.G., une bougie s'allumait quelque part. Je ne saurais mieux dire. Je n'ai pas aimé.

Note : 5/5
(Imaniw, 39 ans, Malte)


De: Laetitia
Désert, pour moi, un des plus beaux livres, toutes catégories confondues. Je l'ai lu plusieurs fois, et toujours avec cette sensation poignante, c'est sublime!

Note : 5/5

J'ai lu Pawana aussi, en fait, je l'ai entendu "jouer" par un acteur formidable au TNP il y a pas mal d'années, et je l'ai lu ensuite. Je ne dirais pas que c'est un récit pour enfants. C'est très poétique, mais aussi tellement grave... un pur bijou, très court, très intense.

Note : 5/5
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Message  géromino Sam 6 Juin 2009 - 9:13

"RAGA -approche du continent invisible-" éd Folio 132 pages


L'océan Pacifique dans son immensité renferme une multitude d'îles, d'îlots, d'atolls que Le Clézio qualifie de "continent invisible". Les premiers explorateurs l'ont traversé sans véritablement l'apercevoir et aujourd'hui encore (je le cite): Il reste un lieu sans reconnaissance internationale, un passage, une absence en quelque sorte.
C'est l'Océanie.
Pour nous en parler, l'auteur s'est arrêté à Vanuatu, anciennement les Nouvelles Hébrides, archipel situé à l'est de la Nouvelle-Calédonie. Il retrace l'histoire mouvementée de ces îles aux noms évocateurs de soleil, sable chaud, vacances , vahinés, douceur de vivre. Pourtant, que ce soit à Tahiti, en Nouvelle-Calédonie, aux Fidji, le destin de ces paradis n'a pas toujours été calme et paisible. Les premiers explorateurs, ont abordé leurs côtes dans le but de faire le plein de fruits frais ou autres denrées, d'eau douce; de femmes aussi... Souvent, ils se sont imposés à coups de canon. Puis sont venus les colonisateurs, pour mettre en valeur ces terres nouvelles. Les cultures, les mines nécessitent de la main d'oeuvre à bon marché et là, la population est abondante et ne peut que plier devant la brutalité des hommes blancs. Colonisation, esclavage, guerre mondiale, cette population aura subi la folie meurtrière et destructrice des hommes apportant la "civilisation". Le schéma est classique.
La magnifique plume de J.M.G. Le Clézio nous raconte l'histoire de ces gens. Ces gens bousculés, violentés, qui veulent aujourd'hui retrouver leur culture ancestrale et leur liberté. Mais le monde moderne apporte avec lui les rêves d'une vie nouvelle et plus facile: l'argent, la médecine, internet. Il nous emmène au coeur de ces peuples, écoute leurs contes, leurs légendes, s'imprège de leur culture et nous restitue l'ensemble de telle façon que le charme nous transporte là-bas.

J'aurais voulu vous faire partager quelques phrases qui m'ont marqué, mais il y en a tellement! Je vous laisse quand même ce passage.

"La mer est d'un bleu pur, non pas le turquoise des lagons qui plaît tant aux touristes, mais un bleu sombre, violent, profond. A Pentecôte, il n'y a pas de barrière de corail. L'île est une seule longue crête volcanique jaillie des abysses, elle possède quelque chose de la majesté des commencements quand, après des millions d'années de pluies et de tempêtes, s'est formé l'océan, simplement le ciel tombé sur la terre et noyant les vallées où affleurait encore le magma."

Note: 4.85/5
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Message  Invité Jeu 3 Sep 2009 - 19:59

Desert de Le Clezio

L'histoire:
Le livre alterne deux histoires au Maroc a deux epoques differentes: l'une vers 1910, lors de la colonisation francaise, l'autre en 1980. Dans la premiere, on suit Nour, jeune nomade qui fait un long voyage vers le nord avec tout son clan pour survivre a l'invasion etrangere. Durant cet exil, on suit ses espoirs, mais surtout ses souffrances et ses ses peurs. Dans l'autre histoire, on suit Lalla, jeune marocaine, 70 ans plus tard. C'est une jeune fille pleine de vie, en communion totale avec le desert qui la transcende. Quand elle cherche ses origines, on sent qu'elle est l'orpheline des hommes bleus du desert.

Mon avis:
Le style est tres poetique, voir lyrique mais vraiment tres agreable a lire: Le Clezio nous fait sentir la force du soleil, de la chaleur, de la lumiere. Ce desert inhospitalier devient beauté et poésie. Les personnages font bien ressentir leurs emotions, c'est un vrai delice. On voit particulierement le decalage entre la civilisation nomade, pleine de force et de beaute et la civilisation occidentale moderne, violente, assoifee d'argent et vide de sens en comparaison.

J'etais curieux de voir ce que donnait le dernier prix nobel de litterature francais, et j'ai ete tres agreablement surpris.
Note: 5/5

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Message  géromino Sam 21 Nov 2009 - 9:58

"La ronde et autres faits divers" éd Folio mars 1990 (Gallimard 1982) 281 pages

Si ce n'était la narration enjolivée et descriptive de l'auteur,on pourrait s'attendre à trouver certaines de ces petites histoires dans la rubrique "faits divers" d'un quotidien: "Accident de la circulation: un vélomoteur percute violemment un camion; la jeune fille est gravement blessée". ( La ronde)
Ou: "Deux jeunes soeurs jumelles se sont enfuies de leur domicile. La police les recherche". ( La grande vie).

Mais ces onze nouvelles, qui se déroulent dans les années soixante, sont bien plus que cela. Les personnages que décrit J.M.G. Le Clézio se débattent au sein d'une société qui les étouffe, les enferme, les rejette. Comment s'en sortir, comment fuir l'exploitation, l'angoisse, la misère? C'est de la souffrance humaine dont parle l'auteur; des gens au quotidien confrontés à la cruelle réalité d'une société moderne, avec son lot de chômage, de violence et de solitude. La recherche de liberté, de justice, d'une vie meilleure, c'est le dénominateur commun de chacune de ces histoires, comme dans "La grande vie", ou dans "Le passeur" avec le thème des travailleurs immigrés; ou encore dans "L'échappé", (Tayar qui s'est évadé et qui est poursuivi par la police).
C'est aussi la violence et la solitude des banlieues dans "Moloch" ( Liana accouche seule devant son chien-loup); dans "Ariane" (une jeune fille est violée dans une tournante).
Le Clézio porte un regard sensible sur des personnages attachants; quelques fois avec une pointe de nostalgie (dans "Villa Aurore" le narrateur évoque les souvenirs du parc qui faisait son terrain de jeux, enfant, et dont la propriété va être rasée). Les textes sont toujours simples et minutieux et déguster chaque page est un réel plaisir.

Note 4.5/5
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Message  Franillon Lun 8 Mar 2010 - 20:56

J.M.G. LE CLEZIO

Ourania. Folio – 350 pages.

Enfant pendant la guerre de 40, Daniel Sillitoe invente un pays imaginaire, Ourania. Une vingtaine d’années plus tard, géographe, il part dans le centre du Mexique pour une mission : la cartographie de la vallée du Tepalcatepec. Au cours d’un voyage en car à travers l’ouest mexicain il fait connaissance avec « le jeune homme le plus étrange que j’aie jamais rencontré », Raphaël Zacharie. Celui-ci va lui faire découvrir la république idéale de Campos, un endroit comme un autre. Il n’y a rien d’extraordinaire là-bas. C’est un village, c’est tout. Dans le cadre de sa mission, il se rend sur la colline des anthropologues où s’est installé l’Emporio, centre de recherche universitaire créé par Thomas Moïses. En bordure de la colline s’étend un bidonville, où vivent les Parachutistes, familles regroupées là par les avocats corrompus pour occuper les terrains vacants en vue de l’expropriation des propriétaires légitimes. La Vallée est le domaine du Chernozem, ou Tchernoziom, terre noire très riche couverte de cultures de fraisiers. Là il rencontre la belle Dahlia et cherche à découvrir qui est Lili, la prisonnière de la zone rouge. A l’Emporio, on lui demande de faire une conférence sur un sujet de son choix. Il propose de parler de pédologie. Et le voilà qui fait le portrait de la terre devant une assemblée de femmes de la bourgeoisie de la Vallée, de notaires, de médecins, d’employés de banque, car ils étaient tous issus de cette terre. Etaient là aussi quelques ouvriers agricoles, petits fermiers, venus à la ville pour une transaction, ou pour se délasser, et qui étaient entrés par curiosité, ou parce qu’ils n’avaient rien de mieux à faire. Il rappelle l’histoire géologique de cette Vallée, comme si c’était le lieu le plus important du monde. Un peu plus tard, il partira quand même faire sa coupe dans la vallée du Tepalcatepec.

Mon avis : Jusqu’à présent, je n’avais rien lu de J.M.G. Le Clézio. Pourtant j’en entendais souvent parler, mais je n’avais jamais été tenté. Un tort sans doute, car il écrit bien, mais bien sûr, on ne peut juger un auteur sur un seul livre, surtout d’un auteur qui a beaucoup publié. Que dire d’Ourania ? Un bon roman qui nous fait découvrir un coin du Mexique, avec la richesse des uns, plus ou moins bien acquise, la pauvreté et le malheur des autres, le rêve humaniste de l’Emporio, avec les rivalités propres à ce genre d’établissement, l’autre rêve de Campos… Certains passages sont remarquables : la conférence de Daniel Sillitoe, la découverte des étoiles les nuits sans lune par les enfants de Campos sous la direction du Conseiller. Des personnages intéressants, sympathiques pour les uns, antipathiques pour les autres… A l’occasion, je lirai d’autres ouvrages de Le Clézio. Ma note : 4/5.
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Message  Chantal Jeu 11 Mar 2010 - 13:44

Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Gens_d10

GENS DES NUAGES : Jemia et JMG Le Clézio
Photographies de Bruno Barbey
Folio - 148 pages.


Jemia et JMG Le Clézio ont accompli au Maroc un voyage de retour aux origines. En effet, Jemia est originaire par ses ascendants de la Saguia El Hamra dans le Sahara Occidental, extrême sud du Maroc.
L'auteur nous livre ici le récit de son voyage et nous décrit le désert de façon très poétique et attachante. Ce récit de leurs visites et de leurs rencontres alterne avec des passages plus historiques ou légendaires.
Les très belles photos qui illustrent le récit et appuient le texte, l'écriture très poétique, très érudite et pleine de spiritualité de l'auteur, font que le lecteur est transporté là-bas, qu'il ressent avec son corps, la chaleur, la sécheresse, le froid, la soif, le vent, le silence, l'immensité...., et font de ce moment de lecture, d'évasion, de culture, un moment captivant, qui nous fait aimer le désert et ses habitants fiers et libres, ces gens des nuages, nomades qui suivent les nuages à la recherche de la pluie et de l'eau salvatrice.

4,5/5


"Depuis le commencement de ce voyage, il nous est devenu évident que nous progressions vers cette dimension nouvelle. Ici, dans la Saguia El Hamra, le passé n'est pas le passé, il se mêle au présent comme une image se surimpose à une autre. Comme sur un visage on peut trouver les traits de ceux qui l'ont engendré, ou comme à travers les mots d'un mythe peut apparaître la vérité."

"Mais ce sont les yeux des enfants qui sont les vrais trésors du désert. Des yeux brillants clairs comme l'ambre, ou couleur d'anthracite dans des visages de cuivre sombre. Eclatants aussi leurs sourires, avec ses incisives hautes, une denture capable de déchirer la chair coriace accrochée aux os des vieilles chèvres."

"Vivre au désert, c'est aussi apprendre la vie dans un des endroits les plus beaux et les plus intenses du monde, vaste comme la mer ou comme la banquise. Un lieu où rien ne vous retient, où tout est nouveau chaque jour,comme l'aurore qui illumine les schistes, comme la chaleur qui brûle dès le matin jusqu'à la dernière seconde de jour. Un lieu où rien ne différencie la vie de la mort, parce qu'il suffit d'un écart, d'une inattention, ou simplement d'un accès de folie du vent surchauffé sur les pierres pour que la terre vous abandonne, vous recouvre, vous prenne dans son néant."
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Message  Chantal Jeu 11 Mar 2010 - 13:46

Quelques photos :

Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Seguie10



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Message  Chantal Jeu 11 Mar 2010 - 13:49

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Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Empty Ritournelle de la faim - Folio - 3,5/5

Message  zeta Mar 31 Aoû 2010 - 10:17

JMG le Clezio a écrit un roman d'inspiration autobiographique sur une petite fille Ethel (fortement calquée sur sa mère) qui grandit dans la France des années 30, au sein d'une famille bourgeoise mais dont la fortune se délite peu à peu du fait de l'inertie et des placements hasardeux du père. Ethel va ressentir les frustrations d'une enfant sensible et intelligente, en raison du peu de cas qu'il est fait d'une adolescente. Jusqu'à l'héritage que lui a laissé en mourant son oncle chéri, dilapidé par son père, alors qu'elle rêvait de pouvoir vivre dans cette maison mauve pas encore construite qu'il lui avait légué. Il y aura d'autres déceptions, d'autres désillusions à supporter dont la fin de l'amitié exclusive qu'elle vouait à son amie Xénia, réfugiée russe, qui se joue un peu des sentiments qu'Ethel ressent pour elle.
C'est, bien sûr, très joliment écrit avec la précision de style et la poésie qui caractérise Le Clezio, mais je dois dire que les personnages et l'histoire m'ont paru, pour les uns assez neutres, pour l'autre banale, quand on a déjà beaucoup lu sur cette époque précédant la deuxlème guerre mondiale. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Ethel, et à ceux qu'elle cotoie. Je pense que ce roman je l'oublierai assez vie, Le Clezio déclare qu'il a écrit cette histoire en mémoire d'une jeune fille qui fut malgré elle une héroïne à vingt ans mais je ne vois rien dans la vie d'Ethel qui ait cette dimension héroïque.
De ce roman, me reste en mémoire une introduction où Le Clezio parle de lui et de la faim qui a entouré sa petite enfance du fait des restrictions liées à la guerre, et ces pages ont une force et une pénétration bien plus efficaces que celles qu'il consacre à Ethel, à ses parents, à des souvenirs qu'il n'a pas lui-même vécus.
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Message  géromino Sam 18 Sep 2010 - 8:23

"Ritournelle de la faim" folio 2010 206 pages (Gallimard 2008)

Le père d'Ethel, revenu de l'Ile Maurice à Paris avec sa famille, dilapide sa fortune et celle de sa fille, en projets grandioses ou en prêts à des "amis" douteux qui s'empressent de l'oublier. La guerre survient. Complètement ruinée, la famille se réfugie à Nice où elle va connaître la misère et la faim. Ethel prend de l'assurance et c'est elle qui prend en charge sa mère et son père, ce dernier rongé par le remords et la maladie.

Le Clézio s'est inspiré de sa mère pour dessiner le portrait de la jeune Ethel. Il fait revivre le climat des années 30 et 40 à Paris, puis à Nice. C'est surtout dans la seconde moitié du livre que l'on retrouve ce qui à donné matière au titre: la faim. La misère et la faim avec en toile de fond la guerre.
Les personnages secondaires apportent une touche qui permet de composer le portrait d'Ethel: Soliman, son grand-oncle qui avait de grands espoirs en sa petite-nièce; Xénia, fille d'émigrés russes en exil, avec qui elle se liera d'une amitié ambigüe et malsaine; le bel Anglais Laurent, vers qui elle se sent attirée très tôt et finira par épouser; Maude, la maîtresse de son père, sujet d'éternelles disputes avec sa femme, qu'elle retrouvera à Nice dans un délabrement total.

Ce n'est pas le meilleur Le Clézio que j'ai lu. J'ai trouvé que le livre manquait de corps, de vigueur, et l'ensemble m'a paru fade comme si l'auteur avait retenu sa plume (comparé à d'autres lectures de l'auteur qui m'avaient emballé). Peut-être le sujet ne se prêtait-il pas à des envollées lyriques, mais je reste un peu...sur ma faim.

Note 3.5/5
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Message  Franillon Ven 1 Oct 2010 - 5:11

Mondo et autres histoires. Folio 1982. 310 pages.

Quatrième de couverture :
Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.
Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sinbad qui n'a jamais vu la mer, Ali, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

Mon avis : Qu'ajouter à celà ? Pas grand chose, tout est dit et bien dit. Et c'est plein de poésie. On referme le livre avec tristesse que ce soit déjà terminé. Ma note : 5/5.
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Message  géromino Ven 1 Oct 2010 - 12:34

J'avais découvert Le Clézio avec "Mondo" (et tout de suite après "Désert"). Comme tu dis Franillon, c'est plein de poësie, c'est beau; c'est tout.
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Message  géromino Ven 17 Déc 2010 - 8:50

"Onitsha" Folio 1994 289 pages (1ère éd. 1991)

Mars 1948. Maou et son fils Fintan quittent le port de Bordeaux en direction de l'Afrique, destination Onitsha, une ville fluviale, non loin des bouches du Niger, au Nigéria. Là-bas les attends Geoffroy, mari de Maou et père de Fintan, qu'il n'a jamais connu. Il travaille pour une compagnie coloniale de commerce anglaise.
Durant le long voyage en bateau, Maou se fait un rêve de la vie qui l'attend là-bas: une Afrique mystérieuse, avec sa brousse, ses fauves, ses légendes. Elle va vite déchanter au contact d'une réalité coloniale cruelle et haineuse. Et puis Geoffroy est souvent absent et rentre tard. De plus, une lubie l'accapare tout entier: une légende parle qu'une reine égyptienne, pour échapper à la mort, a traversé le désert avec son peuple afin de se réfugier quelque part sur le grand fleuve et fonder une nouvelle communauté. Il recherche ce lieu vainement depuis des années.
Fintan pour sa part, du haut de ses douze ans, découvre L'Afrique jusqu'à s'y fondre, initié par son ami Bony.

Derrière les rêves inaccessibles d'une famille qui finit par se recomposer (mais à quel prix!), c'est un tableau de l'Afrique de l'ouest (Nigéria) qui s'étale devant nous, avec sa magie et ses mystères, son histoire profonde et ses coutumes ancestrales; une Afrique que les soubresauts de l'époque coloniale finissante vont plonger dans le chaos. Un roman fort qui rappelle un peu "Désert" dans sa construction, mêlant l'histoire elle-même à l'Histoire légendaire plus ancienne, les deux finissant par se recouper.

Une lecture simple, aux accents émouvants, parfois révoltants. La magie des mots opère, comme souvent à la lecture de cet auteur.

Note:4/5
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Message  géromino Mer 30 Oct 2013 - 14:18

"Hasard" suivi de "Angoli Mala" Folio 2000 325 pages

                *Hasard    roman (ou longue nouvelle) 225 pages

Sur le port de Villefranche, Nassima, une adolescente d'une quinzaine d'année, rêve devant le superbe bateau du riche acteur Juan Moguer. Sans rien dire à personne, elle s'embarque clandestinement à bord du Azzard. Après avoir un moment pensé à rejeter l'intruse à la mer ou sur une île, Moguer consent à garder Nassima à bord, pour un voyage merveilleux qui conduira Moguer, Andriamena (son second, que Nassima appelera Oncle) et la jeune fille, de la Méditerranée aux Antilles et plus loin, au Panama. Nassima, privée de père dans son enfance, trouve en Moguer un repère paternel; pour ce dernier, Nassima évoque fortement sa fille, à peu près du même âge.
     Mais quel est ce poids qui pèse sur les épaules de l'acteur? Une tragédie du passé qu'il n'arrive pas à oublier...



                *Angoli Mala    nouvelle 88 pages 

(Panama) A la mort de ses parents, Bravito est emmené à la ville et élevé par un pasteur. Mais à dix-huit ans, Bravito préfère retourner vivre parmi les indiens, dans la jungle. Il doit tout réapprendre, la vie dans la forêt, la langue de sa tribu. Il tombe bientôt amoureux de Nina, une jeune indienne. Mais la forêt a ses dangers; et les contrebandiers qui trafiquent (surtout la drogue) ne font pas de cadeaux. Les parents de Nina sont assassinés; Nina s'enfuit. Bravito s'enfonce dans la partie la plus inaccessible de la jungle...


Qu'il s'agisse de Nassima ou Bravito, les deux adolescents en quête de leurs racines quittent tout et tentent de construire leur vie, attirés par un bonheur, un amour hypothètique, fuyant une réalité amère dans laquelle ils ne se retrouvent pas. Dans ces deux destins, on retrouve la beauté du monde -la mer, la forêt sauvage- mais en même temps la violence, la puissance de la nature et ses éléments; et parallèlement, la violence humaine.
Deux très belles histoires; c'est très joliment écrit et le voyage en bateau dans "Hasard" est un des moments que j'ai préféré, tellement on vit avec intensité et délectation ces instants d'évasion, de rêve, de liberté.

Note 4.5/5

_________________
                                                                                                                                                                              

Challenge "Book around the States":  20/50
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Message  géromino Mer 26 Aoû 2015 - 12:45

"La quarantaine" Folio 1997 540 pages


                                Les livres de Le Clézio ont plusieurs constantes: entre autres l'humanisme, le voyage, la recherche de ses racines. On retrouve ces trois tendances dans "La quarantaine".
                                Jacques et Léon Archambau sont deux frères dont les parents ont été expulsés de l'ïle Maurice pour d'obscures raisons au sujet de l'exploitation du domaine familial (et colonial). Arrivés à Paris, Jacques a neuf ans, Léon vient de naître; on est au début de l'année 1872. -Petit clin d'oeil à Rimbaud, entrevu dans un bar-
                                On retrouve les deux frères (Jacques s'est marié avec Suzanne) lors d'une escale à Aden en 1891. Ils font route vers Maurice; Jacques projette de regagner le domaine familial. -Deuxième clin d'oeil à Rimbaud, rencontré moribond à Aden-  A l'approche de Maurice, on soupçonne des cas de maladie (variole?). Pour éviter tous risques d'épidémie, les autorités décrètent une quarantaine et le bateau débarque ses passagers sur l'île Plate. C'est un caillou battu par les vents, ignoré de Maurice pourtant à portée de signaux optiques, mais habité par des immigrants venus d'Inde qui tentent de survivre sur une exploitation coloniale. 
                                 Prenant leur mal en patience, Jacques, Suzanne et Léon essayent à leur tour de survivre. Le péril de l'épidémie n'est pas un vain mot et des cas de fièvre se déclarent. Les malades sont isolés sur Gabriel, un minuscule îlot rocheux; Suzanne prise par les fièvres y est transférée. Léon fait la connaissance de Surya, une jeune femme d'origine indienne. Des similitudes dans l'origine de leurs ascendants les rapprochent...


     Ce livre est un roman. Et la précision est importante, car Le Clézio mêle étroitement l'histoire de ses grands-parents à un récit de pure fiction où il fait intervenir un grand-oncle imaginaire: Léon. Au début du livre, c'est bien lui, JMG Le Clézio, qui prend la parole pour jeter dans un court chapitre en guise de prologue, les bases de son récit; plus loin, la voix sera celle de Léon. Il explique comment il tient de sa grand-mère le détail des histoires familiales et on prend ses premières pages pour vérités tellement cela semble authentique. Sauf que Le Clézio brouille les pistes d'entrée! Ce grand-oncle Léon est un personnage imaginaire, qu'il invente pour donner du corps à sa "rêverie" (c'est le terme qu'il utilise dans un interview à l'occasion de la sortie du livre en 1995 voir ici ) et faire revivre un épisode réellement arrivé à son grand-père maternel, Alexis (le Jacques dans "La quarantaine"). Mais Léon est aussi le nom de son grand-père paternel  (celui du "Chercheur d'or"). D'où la confusion et mon égarement dans toute cette histoire!
     Ceci étant dit, c'est un livre dans la même veine que d'autres Le Clézio. Il met en forme des souvenirs qui tentent de ressusciter ses aïeux; son discours est toujours empreint d'humanisme et de poésie. Ici, il décrit avec clarté le système colonial de l'île Maurice et comment s'est produit le peuplement d'immigrants venu des Indes. Et puis il y a la mer, les îles, les oiseaux...
     Une "rêverie" a dit Le Clézio?... Oui, c'est sans doute le terme qui convient le mieux.


Note: 4/5

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Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Empty Re: Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice)

Message  Shan_Ze Lun 23 Jan 2017 - 21:48

Le chercheur d’or de Jean-Marie Le Clézio

Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Sm_cvt_Le-Chercheur-dor_7266

Première fois que je lis Jean-Marie Le Clézio, je le découvre à travers la vie du jeune Alexis sur l’île Maurice. Sa jeunesse idyllique avec sa sœur et son cher ami est brisée par un coup du sort, il perd son père puis le domaine familial. Il s’embarque sur un bateau à la recherche du trésor du Corsaire… il va mettre un moment à être enfin apaisé par la compréhension du véritable trésor.
Beaucoup aimé la langue pleine de tournures de Le Clézio, j’ai relevé de phrases très belles mais il m’a manqué un peu de rythme à cette histoire pour l’apprécier totalement. Les moments sont plus symboliques que tumultueux, c’est plus un roman contemplatif et philosophique. J’ai encore Désert du même auteur sur mes étagères, je pense laisser un peu de temps avant de le lire…

Note : 3/5
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Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Empty Re: Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice)

Message  lalyre Ven 13 Avr 2018 - 16:13

Le Clézio J.M.G.
Biyna, sous le ciel de Séoul
Editions Stock 28 mars 2018

ISBN 978 2 234 08573 2
216 pages 
Clézio - Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO (France/Île Maurice) Cvt_bi10

Quatrième de couverture

Parce que le conte peut faire reculer la mort, Bitna, étudiante coréenne sans un sou, invente des histoires pour Salomé, immobilisée par une maladie incurable.
La première lutte contre la pauvreté, la seconde contre la douleur. Ensemble, elles se sauvent dans des récits quotidiens ou fabuleux, et bientôt la frontière entre réalité et imaginaire disparaît.
Un roman qui souffle ses légendes urbaines sur la rivière Han, les boulevards saturés et les ruelles louches.
Sous le ciel de Séoul se lève « le vent de l’envie des fleurs »...


Mon avis

C’est alors que Bitna se rend régulièrement chez Salomé pour lui conter des histoires,. La première c’est celle de M. ChoHan-Soo vivant dans un grand bâtiment des années 80, il en est le concierge, et grâce à cela, il a la permission d’emporter ses cages enfermant ses pigeons sur le toit de l’immeuble pour les faire s’envoler. Ou alors celle de Kitty, une femme mystérieuse, celle de Hanna, infirmière dans une maternité, trouvant un bébé à ,l’entrée de l’établissement qu’elle nomme Naomi et décide que l’enfant lui appartiendra, voici aussi celle d’un apprenti meurtrier ensuite la dernière, l’histoire d’une jeune chanteuse. C’est à chacune de ses visites chez Salomé que Btna, reprend la suite de chacune de ces histoires (Dont nous connaîtrons la fin au fil des pages). Car entre temps on découvre la sienne et celle de Salomé atteinte d’un mal incurable. Une lecture délassante que je classerai comme des nouvelles, j’ai trouvé Salomé attachante, quant à Bitna c’est une étudiante qui parfois prise par ses études oublie Salomé, j’ai aussi apprécié cette façon de raconter les histoires par découpages, ce qui n’est pas ordinaire…..4/5
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