Sophie Loubière (France)

Loubière Sophie
L’enfant aux cailloux
Fleuve noir 13 mars 2015
331 pages

Quatrième de couverture
Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire. De ces vieilles dames trop seules et qui s'ennuient tellement - surtout le dimanche - qu'elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins.
Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s'installer à côté de chez elle. Et très vite, elle est persuadée que quelque chose ne va pas. Les deux enfants ont beau être en parfaite santé, un autre petit garçon apparaît de temps en temps - triste, maigre, visiblement maltraité.
Un enfant qui semble l'appeler à l'aide. Un enfant qui lui en rappelle un autre...
Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n'a plus qu'une obsession: aider ce petit garçon qui n'apparaît ni dans le registre de l'école, ni dans le livret de famille des voisins.
Mais que peut-elle contre les services sociaux et la police qui lui affirment que cet enfant n'existe pas? Et qui est vraiment Elsa Préau? Une dame âgée qui n'a plus toute sa tête? Une grand-mère souffrant de solitude comme le croit son fils? Ou une femme lucide qui saura croire à ce qu'elle voit?

Mon avis
Ce serait dommage d’en dévoiler plus que la quatrième de couverture, simplement de brèves questions sur Elsa Préau. Cette dame âgée fut-elle directrice d’école ? Est-ce une grand-mère solitaire dont le fils lui fait de brèves visites ? Est-elle manipulatrice et souffre t-elle d’hallucinations ? Que croire ? Elsa vit seule avec sa routine, ses manies, vieillissante et toujours vaillante, passant son temps à observer ses voisins, elle voit un enfant triste qui ne joue pas avec ces frères et sœurs, c’est lui L’enfant cailloux… Ce roman noir qui n’est ni polar, ni thriller pousse à une réflexion sur la vie la solitude des personnes âgées, sur la maltraitance, sur les relations parents – enfants, de nombreux rebondissements, un bouleversant portrait de femme avec parfois du drame ou de l’humour, une atmosphère étrange ou l’auteur nous fait douter comme le fils d’Elsa qui doute de la santé mentale de sa mère…..4/5

Sophie Loubière



Biographie (source Fnac.com)

Auteur de dix romans, de nouvelles et de fictions audios, Sophie Loubière est aussi une voix bien connue de la radio (France Inter, France Info). Son univers littéraire : la maltraitance des sentiments, les secrets coupables de l’enfance, les losers flamboyants en quête de rédemption. Entre empathie et défiance envers ses personnages, elle plonge le lecteur dans un trouble profond, puisant son inspiration dans des faits divers ou dans ce qui la touche intimement.
Parmi ses derniers ouvrages, notons L’Enfant aux cailloux (Fleuve Noir, 2011 ; Pocket, 2014), roman plusieurs fois primé qui lui vaut une reconnaissance internationale, À la mesure de nos silences (Fleuve Éditions, 2015), traitant d’un évènement méconnu de la seconde guerre mondiale, Black Coffee (Fleuve Noir, 2013 ; Pocket, 2016) et White Coffee (Fleuve Noir, 2016 ; Pocket 2017), où Sophie Loubière passe de la route 66 aux sentiers sinueux et torturés des âmes, ainsi que Cinq cartes brûlées (Fleuve Noir, 2020), qui a reçu le prix Landerneau et dont l’univers glaçant marque tout autant les esprits que son héroïne au parcours jalonné d’addictions.

Obsolète
Belfond - 528 pages - Février 2024



Quatrième de couverture : 2224. Depuis le Grand Effondrement de la civilisation fossile et les crises qui ont suivi, l'humanité s'est adaptée. Économiser les ressources, se protéger du soleil, modifier son habitat, ses besoins, et adhérer au tout-recyclage.
Y compris celui des femmes.
Afin d'enrayer le déclin de la population, toute femme de cinquante ans est retirée de son foyer pour laisser la place à une autre, plus jeune et encore fertile.
L'heure a sonné pour Rachel. Solide et sereine, elle est prête. Mais qu'en est-il de son mari et de ses enfants ? Car personne n'est jamais revenu du Grand Recyclage. Et Rachel sent bien que le Domaine des Hautes-Plaines n'est pas ce lieu de rêve que promet la Gouvernance territoriale aux futures Retirées...

Mon avis : entre la couverture et sa quatrième, j’étais extrêmement enthousiaste à l’idée de découvrir ce roman, entre féminisme, écologie et anticipation.
Ma désillusion a donc été grande quand une fois le décor et les personnages plantés (une bonne moitié du livre puisque il faut le remps d’apprivoiser ce nouvel environnement où le recyclage et la décroissance sont une question de survie) l’intrigue s’est installée, et qu’elle ne tenait pas la route.
En réalité, il y a 2 intrigues qui ne m’ont pas semblé s’apporter grand chose l’une à l’autre. Cela m’a plutôt donné le sentiment d’un roman un peu brouillon, et de conclusions tirées par les cheveux.
Jai été particulièrement gênée par la toute “puissance” du personnage de Rachel, qui devine tout mieux que les autres, qui maitrise mieux la situation, qui est la seule à voir venir les choses. Ici, les personnages secondaires sont rapidement éclipsés au profit de Rachel. J’avoue préférer les romans qui foisonnent de protagonistes, qui mêlent les caractères, les défauts, les qualités. Avec un seul, je m’ennuie un peu, surtout quand il est prévisible car tellement plus malin que les autres.
Enfin, et c’est l’image qui me reste en tête depuis que j’ai refermé le livre, une scène m’a particulièrement agacée, car elle m’a rappelé un dessin animé de Walt Disney. C’était tellement gros que je n’y ai pas cru au début, me demandant en lisant où j’avais déjà pu lire/voir cette scène. Et quand j’ai fait le lien et que j’ai réalisé que ce qui se passait dans le dessin animé était reproduit dans le livre, les bras m’en sont tombés.
Je pense que c’est à ce moment là que j’ai complètement décroché du roman et poursuivi jusqu’à la fin pour connaître les conclusions de l’autrice, car comme dans tout roman d’anticipation, on n’échappe pas à la petite conclusion moraliste (qui là encore m’a laissée de marbre)

En résumé, c’est un roman qui m’a beaucoup déçue par ses intrigues mais intéressée par ses descriptions du mode de vie en 2224, l’autrice ayant visiblement bien potassé son sujet.

Ma note : 2,25/5