Saul BELLOW (Etats-Unis)

Saul Bellow est né en banlieue de Montréal, en 1915, de parents juifs émigrés de Russie. De l'université de Chicago, il ressort brillamment diplômé en sociologie et en anthropologie. Il enseigne à l'université du Wisconsin puis sert dans la Marine durant la Seconde guerre mondiale. Son oeuvre débute avec "Dangling Man" en 1944, suivra "The Victim" en 1947. Vers 1948 il passe deux ans à Paris et découvre l'Europe. "The Adventures of Augie March", lui vaut le prestigieux National Book Award 1954. Sorte de biographie spirituelle, ayant pour personnage un héros juif emprunt aux conséquences de ses agissements, "Herzog" paru en 1964 lui donne une réputation internationale. En 1968, la France le fait "Chevalier des Arts et des Lettres". Saul Bellow a aussi écrit des pièces de théâtre dont "Under the Weather" en 1964, donné des conférences et il est le traducteur d'oeuvres d'Isaac Baschévis Singer. "Humboldt's Gift" en 1975 est salué par le prix Pulitzer.

Saul Bellow a reçu le prix Nobel de littérature en 1976.

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De : Mousseliine (Message d'origine) Envoyé : 01/12/2003 02:14

Saul BELLOW - Une affinité véritable
(Gallimard, 126 pages, 1997)

Un homme d'une cinquantaine d'années après avoir fait fortune en Birmanie retourne vivre dans sa ville natale, Chicago. Il n'a jamais oublié Amy, un amour d'adolescence, qui l'a accompagné dans ses pensées durant toute sa vie. Il jette un regard critique et lucide sur la bonne société juive de Chicago, sur les familles de riches industriels. Mais c'est avant tout une grande histoire d'amour.

J'ai bien aimé ce petit roman. Une lecture bien agréable. Mais ce n'est certes pas le livre du siècle. Je suis très très contente de l'avoir lu surtout parce que j'ai fait connaissance avec Saul Bellow, il a un beau style. Un auteur qui met l'accent avant tout sur les personnages. C'est certain que je vais le relire et la prochaine fois j'opterai pour l'un de ses romans les plus connus, là j'avais choisi un petit roman pour d'abord connaître l'auteur.

Note : 3.75/5
(Mousseline)
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De : Chantal5500 Envoyé : 10/04/2005 14:06

Saul BELLOW - UNE AFFINITE VERITABLE
Gallimard - 126 p.

Pour le résumé, voir celui de Mousseline, un peu plus haut...

Eh bien, je suis déçue. Je n'ai vraiment pas beaucoup adhéré à l'histoire, ça m'ennuyait terriblement et quand je reprenais le livre après un arrêt, il me fallait un certain temps avant de reprendre le fil et de me souvenir des personnages...et je me suis forcée à le finir...
Je mettrais quand même un 3/5 pour l'écriture. Je pense que je n'ai pas choisi le bon livre, et je réitérerai donc ma lecture de l'oeuvre de Saul Bellow mais en prenant plus de temps pour choisir un de ses romans.


De : Mousseliine Envoyé : 29/12/2006 18:13
Un topo intéressant de cet auteur qui soulève mon enthousiasme avec Le faiseur de pluie :

Prix Nobel de littérature en 1976, l'écrivain Saul Bellow est décédé

Hillel Italie
La Presse Canadienne

NEW YORK (AP) - L'écrivain Saul Bellow, Prix Nobel de littérature en 1976 et fer de lance de la littérature juive américaine, est décédé mardi à son domicile du Massachusetts, a annoncé son ami et agent Walter Pozen. Il avait 89 ans.

Saul Bellow était l'un des auteurs les plus reconnus de la génération d'écrivains juifs - Bernard Malamud, Philip Roth, Cynthia Ozick - qui avait émergé aux Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale.

Il a été le premier écrivain à remporter trois fois le prestigieux National Book Award pour "Les aventures d'Augie March" (1953), "Herzog" (1965) et "La planète de M. Sammler" (1971). En 1976, il avait reçu le Prix Pulitzer pour "Le don de Humboldt".

Cette même année, il avait également reçu le Prix Nobel de littérature pour sa "compréhension humaine et son analyse subtile de la culture contemporaine".

"La colonne vertébrale de la littérature américaine du 20e siècle reposait sur deux romanciers, William Faulkner et Saul Bellow", a réagi mardi l'écrivain Philip Roth.

Saul Bellow, de son vrai nom Solomon Bellows, était né de parents immigrés russes le 10 juillet 1915 à Lachine, en banlieue de Montréal, avant de déménager à Chicago avec sa famille à l'âge de neuf ans. Cinq fois marié, il était père de quatre enfants, dont une fille qu'il a eue à 84 ans.

Grand nom des lettres américaines, il avait rencontré quelques-unes des plus grandes figures américaines du 20e siècle, qu'elles soient issues du monde politique (les présidents John Kennedy et Lyndon Johnson) ou artistique (Marylin Monroe, Jack Nicholson), tout en s'attirant les inimitiés d'autres écrivains (Truman Capote, Norman Mailer).

Auteur d'une trentaine de romans, il avait mené une carrière d'universitaire, notamment à Chicago, en marge de son activité d'écrivain et continuait à écrire à 80 ans passés, publiant notamment "Ravelstein" en 2000.


De : Mousseliine Envoyé : 06/01/2007 16:09

Saul BELLOW - Le faiseur de pluie
(Gallimard/folio, 1984, 475 pages)

Gene Harrison, dans la cinquantaine, millionnaire, marié deux fois, 5 enfants, s'ennuie... Chaque après-midi il entend une voix dans sa tête qui lui répète : "je veux, je veux, je veux". Gene est un grand costaud, agressif, énergique, mal embouché, pas de classe le bonhomme. Pendant qu'il était à la guerre (deuxième mondiale) il a décidé sur un coup de tête que quand il rentrerait il élèverait des cochons. Mais là même ses cochons ne chassent pas son ennui.

Et Gene Harrison ce vieux grogron, un personnage qu'on adore avec tous ses défauts et ses manques décide de partir pour l'Afrique. Oui pour l'Afrique, il espère ainsi chasser cette voix qui lui empoisonne l'existence. Là il se rendra jusqu'au bout de tout et les ennuis l'accableront.

Jubilatoire! Quel style, quelle plume! Saul Bellow est un maître. De l'humour à profusion, un humour pince sans rire, intelligent, fin, d'ailleurs on se surprend à éclater de rire peu importe où l'on est...

Bien souvent cette histoire ne tient pas debout, un peu comme "Life is Pi" de Yann Martel mais en même temps on ne peut s'empêcher d'y croire et de rigoler. C'est un genre de récit initiatique dans lequel le personnage principal se cherche. On se demande aussi si Saul Bellow ne voulait pas démontrer le ridicule du personnage. Un homme très riche qui vit dans le pays probablement le plus envié au monde et qui pour trouver le bonheur se retrouve à faire des choses qu'on pourrait qualifier presque de "ridicules" au fin fond de l'Afrique; il devient "Roi de la pluie" et s'exerce à rugir et agir comme un lion...

En tout cas, c'est un très bon roman. Agaçant par moments car beaucoup d'excentricités mais Gene Harrison est un personnage absolument fabuleux, je suis béate devant le talent de Saul Bellow d'avoir imaginé un énergumène tel que Gene Harrison. J'étais souvent exaspérée devant tout le blabla de Gene et du Roi mais en même temps impossible de résister.

Après deux romans lus Saul Bellow ne fait pas encore parti de ma liste des auteurs chouchou mais je vais le relire, ça c'est certain, car son style me plaît.

Un extrait : "Voici comment je devins le roi de la pluie. C'était sans doute bien fait pour moi, cela m'apprenait à me mêler d'affaires qui ne me regardaient pas le moins du monde. Mais ç'avait été plus fort que moi, j'avais obéi à une de ces impulsions qu'il n'est pas question de combattre. Et dans quel guêpier m'étais-je fourré?"

Note : 4/5
(Mousseline)


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 13/12/2007 00:31
Une affinité véritable - Saul Bellow
1997

Un antiquaire vit en semi-retraite. Il pourrait habiter Paris, New York ou Rangoon, mais choisit de demeurer à Chicago. Il y a un lien, en la personne d’Amy, une femme qui l’a toujours attiré, bien que chacun ait vécu séparément une vie de couple. Les deux amis se retrouvent unis autour du déplacement du cadavre de l’ex-mari d’Amy à un nouvel emplacement. Autour de cet événement, l’on rencontre certaines de leurs relations, des personnages intéressants et tous légèrement excentriques. Bellow raconte bien leur vie, avec un style mordant similaire à celui de Philip Roth.

4/5

le réaliste-romantique


De : Diantre65 Envoyé : 20/03/2008 03:35

Le faiseur de pluie de Saul BELLOW
Gallimard/ Folio, 475 pages.

Je ferai court quant au résumé, car Mousseline l'a déjà très bien fait avant moi : C'est l'histoire d'un homme millionaire, qui a une femme qui l'aime et qui a , selon toute apparence, tout pour être heureux. Pourtant, il est colérique et impatient. Donc, ce Gene Harrison, qui veut trouver une solution à son malaise devant cette voix qui l'obsède et qui résonne sans cesse dans son esprit : " Je veux, je veux...", il part dans le fin fond de l'Afrique dans l'espoir de trouver des réponses à son mal de vivre. Là-bas, parmi les indigènes, il lui arrivera des aventures rocambolesques et peu communes qui le mèneront à se lier d'une grande amitié avec le Roi d'une tribu, Dahfu, homme de grande culture, philosophe à ses heures, avec qui il entretiendra de longues discussions sur le mystère de la vie.
C'est donc une quête initiatique entreprise par cet homme , il cherche des révélations et réponses qui lui permettront de vivre plus sereinement.
Je suis un peu ambivalent face à ce roman : j'ai aimé la plume , le style de l'auteur et aussi le dépaysement vécu grâce à ces régions sauvages du vieux continent. J'ai senti tout l'aspect exotique, j'ai senti cette chaleur accablante et j'ai trouvé intéressant le mode de vie particuliers à ces peuples. Toutefois, j'ai souvent été ennuyé par la longueur des échanges entre Harrison et Dahfu, peut-être qu'après tout je les trouvais inintéressants et pas très pertinents face au grand but de cet homme. Je me demandais souvent où tout cela mènerait notre héros. Ces discussions l'aideraient-elles à trouver l'illumination ?
Le dénouement de l'histoire, quant à lui, m'a beaucoup plu, car il laisse libre cours à notre imagination pour fermer la boucle, et l'auteur nous donne juste assez d'éléments pour y parvenir.
Donc, j'ai tout de même été charmé par toute cette ambiance africaine, mais j'ai trouvé ça un peu long par moments.

Ma note : 3.5/5

Diantre

Saul BELLOW - Ravelstein Folio 4051 - 2002, 2004 - Traduit par Rémy Lambrechts

Quatrième de couverture :

Abe Ravelstein est un brillant professeur de l'université de Chicago et un homme qui se targue d'avoir formé tout ce qui compte dans le monde politique. Il a vécu sur un grand pied, largement au-dessus de ses moyens. Son ami Chick, le narrateur, lui a suggéré d'exposer sa philosophie politique dans un livre destiné au grand public. A sa propre surprise, Ravelstein le fait et devient millionnaire. Durant un séjour à Paris destiné à célébrer ce succès, Ravelstein suggère à son tour à Chick d'écrire un livre sur lui et tous deux échangent des pensées sur la mort, la philosophie et l'histoire, les amours et les amis, et des anecdotes du passé. L'humeur s'assombrit à leur retour dans le Midwest et Ravelstein succombe au sida tandis que Chick lui-même frôle la mort de peu.
Le dernier roman de Saul Bellow est un voyage, tantôt sombre, tantôt férocement drôle, à travers l'amour et la mémoire ; c'est un hymne à l'amitié et à la vie.

Mon avis :

Bon, que dire de plus ? Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce livre, mais pour cela, il faudrait que je le lise deux fois, non pas parce qu'il est difficile à comprendre, mais parce qu'il est extrêmement touffu, extrêmement riche aussi bien sur le plan philosophique et politique que sur le plan anecdotique. D'autre part le style est très agréable, parfois truculent lorsque c'est Ravelstein qui parle. Ce personnage incroyable est quand même très sympathique. Le narrateur également. C'est le dernier roman de Saul Bellow, qui, à quatre-vingts ans passés n'avait rien perdu de sa verve. Une écriture enlevée, on y pren vraiment beaucoup de plaisir. J'avais lu, il y a longtemps déjà, Le faiseur de pluie que j'avais bien apprécié, ainsi que les aventures d'Augie March, qui est peut-être encore mon préféré de cet auteur. Pour Ravelstein, je donne la note de 4,25.

Franillon.

Intéressant. Faudrait que je relire cet auteur... éventuellement.

Ravelstein

Gallimard/Folio, 2004

D'abord j'ai lu de Saul Bellow "Une affinité véritable", un court roman, dans le but de connaître l'auteur. Puis j'avais lu à quelque part que le meilleur livre de Saul Bellow est "Les aventures de Augie March", à défaut de pouvoir le trouver j'achète "Le faiseur de pluie", et c'est un bon livre. Mais je pensais toujours à lire "Les aventures de Augie March", j'ai fait le tour des librairies et bouquineries à Montréal l'été dernier mais ni vu ni connu alors je me suis rabattue sur "Ravelstein" toujours en attendant de mettre un jour la main sur le fameux "Les aventures de Augie March".

"Ravelstein" est le dernier roman de Saul Bellow, décédé en 2006. Un roman qu'il a écrit pour tenir une promesse faite à son grand ami Allan Bloom, un philosophe américain très connu. Ravelstein c'est en fait Allan Bloom. L'amitié occupe une grande place ainsi que la vieillesse et la mort, le judaïsme et l'Holocauste.

Chicky, un écrivain, écrit la biographie de son ami Abe Ravelstein à la demande de ce dernier. Ravelstein est professeur de philosophie politique à l'université de Chicago. Il a formé quatre générations d'étudiants qui aujourd'hui occupent des postes importants à travers les Etats-Unis. D'abord un érudit comme il ne s'en fait plus, il n'ignore rien des grands hommes qui ont façonné le monde de Platon à Machiavel, de Churchill à Bush... Ses étudiants le vénèrent. Il donne des conférences partout. Il vit dans un luxe effreiné. Il aime Paris presque autant que l'Amérique. C'est un grand homme.

Je ne sais pas si Ravelstein est un personnage aimable mais une chose est certaine il est fascinant. Il est plein de contradictions. Il possède une culture phénoménale mais n'a aucune manière dans les restaurants. Il vit à cent milles à l'heure, ne prend aucunement soin de sa santé et pourtant il aime la vie. C'est un intellectuel vrai de vrai mais il adore les commérages. Il est juif et homosexuel. Chicky nous fait vivre les derniers moments de Ravelstein qui lutte contre le sida.

"Ravelstein, avec sa puissante tête chauve, était à l'aise avec les déclarations tonitruantes, les grandes idées et les hommes célèbres, avec les décennies, les ères, les siècles. Il était cependant, tout aussi familier des amuseurs comme Mel Brooks que des classiques et pouvait passer des immenses tragédies de Thucydide à Moïse interprété par Brooks."

Un roman intellectuel pas parce qu'il est nécessairement réservé à des lecteurs intellectuels mais parce que les personnages sont des intellectuels, des professeurs à l'université, des gens qui ont écrit des livres, qui vivent de leurs idées et opinions, qui parlent de Nietzsche, de Platon, qui ont beaucoup de culture. J'adore ce type de milieu et de personnages car j'ai un peu goûté à ces grands auteurs et étudié la philosophie. Mais aujourd'hui qui se soucie de l'étude des humanités. On est à l'heure de la technologie, ce sont les informaticiens et les ingénieurs qui comptent. Et Saul Bellow le déplore ou du moins Ravelstein.

Saul Bellow a une plume très agréable à lire entre autres pour son érudition et toutes les références littéraires dont il parsème son oeuvre.

Certains disent que Saul Bellow est l'un des meilleurs écrivains américains sinon le meilleur, après trois livres lus je n'arrive pas à me faire vraiment une opinion. Mais plus je le lis, plus je l'apprécie.

En espérant que le prochain livre que je critiquerai sera "Les aventures de Augie March".

Extrait :

"Il disait toujours que le basket allait de pair avec le jazz comme contribution majeure des Noirs à la vie supérieure du pays - à son caractère spécifiquement américain. Au même titre que les toreros en Espagne, les ténors en Irlande ou les Nijinski en Russie, les pivots et les redondeurs comptaient aux USA."

Note : 4/5

L’hiver du doyen

En 1978, un doyen de Chicago accompagne sa femme qui retourne en Roumanie pour voir sa mère mourante. Américain dans une dictature communiste, il ne peut circuler librement et passe ses journées à attendre dans l’appartement. Ceci lui permet de réfléchir sur des événements de Chicago, alors qu’après avoir causé tout un tumulte en dénonçant l’état des prisons, puis défendant un directeur accusé de violence, il intervient dans une affaire de meurtre. Dans la tourmente médiatique qui réveille des tensions sociales et raciales, il se retrouve à affronter un neveu et un cousin.

Saul Bellow décrit le régime communiste et Bucarest après le tremblement de terre de 1977 en parallèle a Chicago qui souffre de tension raciales et de poches de violences. Mais 35 ans plus tard, le livre ne semble plus aussi pertinent, je me suis ennuyé par moment. Le doyen se veut un journaliste au style littéraire, alors plusieurs de ces réflexions sont longues, détaillées et ampoulées. Selon moi, il y a beaucoup mieux pour découvrir ou apprécier Saul Bellow.

3/5

le réaliste-romantique