Rabindranath TAGORE (Inde)

De : joubjoub (Message d'origine) Envoyé : 2007-05-02 05:15
.:: La maison et le monde (Rabindranath TAGORE) ::.

Rabindrananath Tagore est incontestablement le plus grand écrivain indien de langue anglaise du XXe siècle. Il est l'inventeur de la littérature indienne moderne ; son œuvre constituée d'essais, de poésie et de romans a pour cadre le Bengale au début du XXe siècle aux prises avec la domination du Royaume-Uni.

--------------------------------------------------------------------------------

Résumé : Publié pour la première fois en 1915, ce beau roman de Rabindranath Tagore, prix Nobel de littérature, a pour cadre le Bengale du début du XXe siècle où sévissent de graves troubles.
Récit à trois voix qui se croisent et se répondent, histoire d'amour centrée sur un bouleversant portrait de femme, ce livre, où se heurtent la tradition et la modernité, est aujourd'hui encore étonnamment moderne, au point d'avoir inspiré au grand cinéaste indien Satyajit Ray l'un de ses plus grands films, La Maison et le Monde. (Source : Payot)

--------------------------------------------------------------------------------

La maison et le monde raconte l'histoire de trois personnages qui sont confrontés à l'émergence des idées libé-rales et nationales en Inde. Une époque s’achève, une autre commence. Epoque et temps troublés dans un Bengale qui oscille entre tradition et révolution.

L'écriture très lyrique du poète Tagore est brodée de métaphores et colle au plus près des sentiments des trois protagonistes. La narration originale fait alterner le récit des trois personnages principaux. Ils prennent tour à tour la parole pour nous conter leurs sentiments et décrire une même situation où s'entremêlent amour, fidélité, passion, politique, pouvoir, privilèges.

Nikhil est le mari, un riche maharadjah aux idées libérales, féru d'Occident. Il prône la modération dans la lutte contre l'occupant anglais. Il place justice et vérité au-dessus de tout.
Bimala est son épouse qui s'émancipe, après avoir été confinée dans la maison familiale. Elle tangue entre les traditions, l’amour de son mari et de sa famille et l’engagement politique. Elle va se laisser fasciner par un agitateur.
Sandip est le révolutionnaire hostile à la puissance anglaise, prêt à tout. Son esprit est subtil, mais il est de nature vulgaire. Il poursuit des buts beaucoup moins désintéressés. Il va tomber amoureux de Bimala.

Mais une fois tous les ingrédients introduits, ça mijote jusqu’à la fin ! On ne rencontre ni relief, ni surprise. Néanmoins, il reste de très belles pages sur l'amour vu et perçu par une femme indienne et par son mari empreint de sagesse et de générosité. A lire pour mieux comprendre la vision indienne de l'amour.

Note : 3/5

---

De : Philcabzi5 Envoyé : 2007-09-30 15:03

Rabindranath TAGORE - Le Vagabond et autres histoires

Edition Gallimard, 1962, 215 pages

Note: 4.5/5

Le Vagabond: 4/5 - Tara, l'inattaché, le jeune brahmane à l'âme libre, croise la route du seigneur Moti Babu et de sa famille. Féru de nouveautés il sera intrigué par les caprices et comportements de la jeune Charu. La première nouvelle de Tagore que j'ai lu m'a instantanément conquise. Sa façon poétique de raconter la courte vie de ce jeune homme voulant être libre de toute attache m'a touché.

Le trésor caché: 5/5 - Cette nouvelle, se voulant plus une fable, nous démontre la futilité de la richesse.

Nuage et Soleil: 4.5/5 - Avec humour, Tagore nous raconte ici comment chaques petits détails de la vie peut multiplier notre bonheur ou nous enfoncer dans notre malheur.

Les Illusions perdues: 4/5 - Ici, c'est l'histoire d'une jeune musulmane qui, par amour, devient brahmane, une sannyasi, et qui un jour réalise que sa quête fut veine.

Le juge: 5/5 - La démonstration que souvent pour se punir soi-même, on en arrive à punir durement les autres.

Le Temple: 3/5 - Une jolie histoire mais dont la morale ou la conclusion m'échappe totalement!

Le Petite Mariée: 3/5 - À force de patiente et de force tranquille, un homme arrive a se faire aimer de sa jeune mariée sauvage et rebelle.

L'Horoscope: 3/5 - Les étoiles ne peuvent voir ce qu'il y a dans le coeur des hommes.

Déjà, le genre littéraire qu'est la nouvelle, me plaît énormément, mais la poésie et l'humour qui émanent de celles-ci ainsi que ces sujets intemporels m'ont vraiment subjugués. Il est certain que je relirai d'autres textes de Tagore.

Citations:

"La destinée, l'antique et prodigieuse destinée qui éternellement tisse un âge dans un autre avec une attitude de dureté immuable, cette même destinée ferait que les semences de joies et de peines dans toute la vie de la jeune fille germeraient des larmes et des rires légers de ce matin-là et de cette soirée."

"Comme l'automne, la fin de la jeunesse vient sur nous comme une période paisible et pleine de charme, où le fruit de la vie comme le blé mûr est préparé dans une atmosphère de belle sérénité. Les agitations de la jeunesse n'y sont plus à leur place. Les bases de nos vies ont été plus ou moins sûrement établies, notre personnalité s'est développée à travers les peines et les joies, dans un monde où le mal, comme le bien, a formé notre caractère. Nous avons alors retiré nos désirs de ce royaume enchanté qui est au-delà de notre atteinte, et nous les avons placés dans les limites des choses possibles."

Souvenirs d'enfance de Rabindranath Tagore
L'imaginaire gallimard / 160 pages


C'est une très courte autobiographie de celui qui restera l'un des plus grand et des plus connus des auteurs indiens dont l'œuvre fut récompensé en 1913 par l'obtention du Prix Nobel de littérature.
J'ai toujours éprouvé des difficultés à lire des autobiographies, faut-il y voir un traumatisme de jeunesse dû à ce très cher Jean-Jacques Rousseau ou un certain agacement face à ses personnes qui se juge suffisamment intéressante pour décrire leur vie ?
Enfin il faut faire preuve d'ouverture d'esprit et puisque quelque part je dois trouver mon avis et mes lectures suffisamment intéressants pour vous en faire part, je suis donc certainement mal placé pour pouvoir juger ce besoin irrépressible qu'éprouve certain écrivain à parler de soi.

Mais pourquoi donc avoir lu cette autobiographie si je n'apprécie pas particulièrement ce genre ?
Par curiosité sur cet auteur dont je ne connaissais pas grand chose sinon qu'il avait reçu au début du siècle le Prix Nobel de littérature, que c'était un poète et qu'il était originaire des Indes et puis très certainement par facilité, cherchant un autre texte d'un autre auteur j'ai croisé ce livre sur les rayonnages de ma bibliothèque alors à défaut d'avoir à ma disposition dans la dite bibliothèque une biographie j'ai satisfait une toute petite partie de ma curiosité avec ce court texte.


Donc malgré un apriori assez peu positif « Souvenirs d'enfance » fut pour moi une belle surprise. Je me suis prise de curiosité pour cet auteur qui au travers d'une écriture empreinte de sensibilité quasi poétique décrit avec délicatesse et simplicité une petite part de son enfance. Il ne s'accable pas de reproche, ne tombe pas dans les auto-compliments à outrance, n'a pas non plus la prétention de tout nous dire sans rien omettre. Et puis il y a aussi la part de témoignage, un bref aperçu de la vie quotidienne d'une famille indienne relativement aisé à la fin du XIX siècle. Intéressant et finalement
très agréable à lire...3/5


On dit que Rabindranath Tagore aurait écrit "Souvenirs d'enfance" pendant l'été 1940 dans la petite bourgade de Kalimpong, près de Darjeeling.



Extraits :

« A cette époque, le long de la route il y avait une douve dans laquelle l'eau du Gange arrivait à la marée montante. Au temps de mon grand-père, ce flot remplissait notre étang. Quand les vannes étaient ouvertes, l'eau retombait en chute bruissante et écumante. Les poissons avaient l'air de vouloir nous montrer comme ils savaient nager même à reculons. Par-dessus la balustrade de la véranda du sud, je restais à regarder avec un grand étonnement. Mais, un jour, le temps de cette pièce d'eau se termina, on y jeta charrettes après charrettes de détritus pour la combler. Quand il fut rempli, ce fut pour moi comme si le miroir d'eau dans lequel se reflétait la verdure des alentours avait été emporté. L'arbre est encore là. Mais la forme étrange ne l'habite plus, bien qu'il lui soit toujours possible de se tenir les pieds éloignés l'un de l'autre.
Maintenant, au-dedans comme au-dehors, la lumière s'est répandue. » (p14/15)

« Depuis hier soir, les nuages n'ont pris aucun repos. La pluie n'a pas cessé de tomber. Les arbres sont bêtement serrés les uns contres les autres. Les oiseaux sont silencieux. Aujourd'hui je me souviens des soirs de mon enfance. » (p27)

« Les garçons ont moins d'audace et sont moins sûrs d'eux que les filles. Je me souviens d'aucun jeune poète qui ait écrit des vers à ce moment-là, si ce n'est moi.
Le fils de ma soeur, qui était plus âgé que moi, m'avait expliqué un jour que, si on versait les mots dans le moule des quatorze syllabes, ils se cristalliseraient en vers. Aussitôt j'essayais la formule magique. Le lotus de la poésie fleurit sans délai dans cette forme, et même les abeilles y trouvèrent un siège. Entre les poètes et moi la différence a été détruite, et depuis ce temps-là je continue mon effort. » (p119)

Chârulatâ

Paru en 1901, 2009 pour la traduction française
Ed. Zulma, 112 pages

la couverture du livre est juste jaune, donc pas très parlante. Je vous mets donc une image du film (sorti en 1964)



Résumé:
L'histoire est simple. Un riche homme d'affaire marié à une jeune femme, Chârulatâ, qui s'ennuie. Elle passe alors du temps avec le jeune cousin de son mari, Amal, qui devient son partenaire d'écriture. Sans cesse ils se cherchent et se provoquent et cette anodine histoire prend de plus en plus de place dans leur coeur.

Avis:
Cette histoire parue en bengali il y a fort longtemps a scandalisé la bonne société à sa sortie. C'est assez surprenant en fait car, pour notre époque, il n'y a absolument rien de scandaleux dans ce livre... mais les époques et les mentalités ne sont pas les mêmes... Donc le thème choisit par Tagore est celui du triangle relationnel formé par une femme, son époux et son "beau-frère". Ce type de relations familiales intimes étaient, selon le traducteur, monnaie courante en Inde. Mais Tagore l'a décrit dans ce roman avec une passion et une poésie défiant tous les dictas de la morale Indie.
Cette histoire n'est absolument pas dépassée par le temps, les personnages ont de belles personnalités, bien décrites par l'auteur. Cette incursion dans une Inde riche et non plus préoccupée par des besoins primaires de nourriture et de vêtements, me fait l'effet d'un conte des mille et une nuits... mais c'est aussi un genre de la littérature Indienne que je n'avais pas encore approché.

Ma note: 4,5/5

Souvenirs d’enfance de Rabindranath Tagore
(L'imaginaire Gallimard, 160 pages)

Rabindranath Tagore nous raconte son enfance. Son quotidien qui s’organise entre l’école et ses loisirs, sa découverte de la poésie…

J’ai découvert avec plaisir sa grande famille, même si j’aurai aimé la connaître encore plus. J’aime beaucoup découvrir les vies de personnes ayant marqué une période de l’histoire. Certains passages sont néanmoins moins prenant mais je continuerai volontiers avec Souvenirs qui, je pense, couvre une plus grande période de sa vie.

Note : 4/5

Souvenirs d'enfance
Ed. Gallimard, 1964, c1964, 160 pages, ISBN 2-07-070452-1
(Traduit du bengali par Christine Bossennec et Rajeshswari Datta)

Ma note : 2/5

Résumé :
Ce tout petit bouquin fut écrit en 1940, peu de temps avant la mort de l'auteur. De son lit, Tagore racontait à qui voulait bien l'entendre les souvenirs de son enfance, de sa famille, de sa maison, de ses études, et ceux-ci notaient les paroles du maître.

Mon avis:
Autant j'avais aimé le recueil de nouvelles Le Vagabond, autant ce bouquin m'a laissé indifférente. J'ai eut l'impression que ces souvenirs, précieux pour l'auteur et ses proches, n'aurait pas dû être publiés car trop personnels pour être appréciés par quelqu'un de l'extérieur comme moi. La beauté de la plume de Tagore n'apparaît que par bride, au détour d'une page, dans une description ou un choix de mots, ce qui m'a tout de même amené à terminer ce livre. Bref, si vous voulez découvir cet auteur, allez-y pour les nouvelles, c'est selon moi plus représentatif de son talent.

Chârulâtâ de Rabindranath Tagore

Nathalire a déjà bien résumé le roman.

Une belle histoire d’amitié et d’amour qui se lit bien et qu’on n’a pas envie de reposer avant la fin. J’avais envie de secouer le mari si naïf qui ne voyait rien et ne trouvait que de mauvaises solutions. Une belle histoire avec une écriture poétique envoutante. On ne lâche pas le court roman avant de connaitre le dénouement entre ces 3 personnes…

Note: 4.5/5