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Vladislav KRAPIVINE (Russie)

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Message  Franillon Sam 21 Mar 2009 - 15:30

Vladislav Petrovitch KRAPIVINE est né le 14 octobre 1938 à Tioumen (Sibérie Occidentale). Etudes de journalisme à l'Université d'Etat de l'Oural. Collabore au Journal Sverdlovsk Soir puis à la revue Le Trappeur de l'Oural. En 1961, il crée l'association d'enfants Caravelle, dont les activités sont le journalisme, la mer, l'escrime, la réalisation de films, association qu'il dirige pendant une trentaine d'années.
Son premier livre, La course d'Orion, est publié à Sverdlovsk en 1962. Depuis cette date il ne cesse de publier contes, récits, nouvelles et romans, représentant actuellement plus de 200 éditions en une vingtaine de langues.
Plusieurs ouvrages de Krapivine ont été portés à l'écran et passent régulièrement sur les chaines de télévision russes. Le film Berceuse pour le frère, sur un scénario de Krapivine, a été honoré de plusieurs prix.
Il est lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Aelita en 1983 pour Les enfants du flamant bleu (Deti sinevo flamingo), médailles de bronze et d'argent au Ruskon 2007 (le Ruskon est une grande convention qui réunit écrivains, cinéastes et autres dans le domaine du fantastique). Après de nombreuses années passées à Ekaterinbourg (ex-Sverdlovsk), il est retourné vivre à Tioumen.
Marié, deux enfants dont l'un, illustrateur, a illustré certains ouvrages de son père, l'autre est écrivain comme son père.

V. Krapivine s'adresse aussi bien aux enfants et aux adolescents qu'aux adultes. Mais c'est un auteur inclassable. On l'a parfois comparé à Tolkien, à Alexandre Grine. En fait, il a deux points communs avec eux : d'une part, la création d'un univers particulier à la dimension des héros de ses livres, univers fantastiques, onirique, intemporel et multispatial. D'autre part, du moins en Russie, les lecteurs passionnés par Tolkien et par Alexandre Grine sont également passionnés par Krapivine.

Les recensions et critiques sur l'oeuvre de Krapivine sont très nombreuses, en russe... Un jour peut-être, j'en citerai quelques extraits, mais il me semble intéressant de citer déjà quelques extraits des premières critiques en français, celle de Michel Bonvalet :

"... Avec Vladislav Krapivine on n'est jamais sûr de savoir dans quelle situation on se trouve. Sa plume donne libre cours à un cheminement d'esprit guidé par son imagination débordante qui nous promène entre le réalisme et l'onirisme. C'est ce qui rend ses romans si intenses pour celui qui accepte d'abandonner, l'espace de quelques centaines de pages, son esprit cartésien. Vladislav Krapivine est un sorcier poète qui a choisi de s'exprimer en extrapolant notre monde dans un avenir lointain ce qui lui permet toutes les outrances, tous les ressorts du conte pour nous tenir en haleine. Et il ne s'en prive pas !
"... On cherche des liens, des inspirations, des styles pour s'apercevoir que cette littérature est propre à Krapivine et à personne d'autre ! Sans doute l'auteur sibérien a-t-il absorbé malgré lui les écrits de ses aînés mais il ne fait pas de doute qu'il est un merveilleux conteur d'aventures fantastiques doublé d'un poète de l'enfance...
"... Jules Verne s'adressait-il aux enfants ou aux adultes ? Les deux bien entendu ! C'est un auteur visionnaire... Il en est de même de Vladislav Krapivine."

L'oeuvre de Krapivine est immense. Et elle s'accroît chaque année d'un ou plusieurs romans. Il est impossible d'en donner ici une liste exhaustive en français. Je ne pourrais traduire les titres de façon correcte que pour les livres que j'ai lu moi-même, une vingtaine, soit 20 à 25 % de sa production. On trouve sa bibliographie complète sur son site officiel russe www.rusf.ru/vk.

La plupart de ses oeuvres sont regroupées en cycles. Ceux que je connais le mieux sont le cycle des Ailes et des voiles, le cycle Dans la profondeur du Grand Cristal et le cycle des Espaces déserts.

Ouvrages traduits en français et publiés aux Editions Delahaye :

2004 - Les enfants du flamant bleu (cycle des Ailes et des voiles),
2006 - Le Poste sur le Champ des Ancres (Cycle Dans la profondeur du Grand Cristal),
2006 - Le Pigeonnier de Villenoix, premier volet de la trilogie du Pigeonnier dans la clairière jaune, qu'on rattache parfois au Grand Cristal, car on y retrouve certaines idées,
2008 - L'Etincelle vivante, deuxième volet de la trilogie du Pigeonnier,
A paraître, Le garçon et le lézard, troisième volet de la trilogie du Pigeonnier.

Les enfants du flamant bleu. Un jeune écolier, Génia, a été attiré par ruse sur l'île de Dvid par un mystérieux personnage. Il apprend peu à peu qu'il est appelé comme un sauveur légendaire attendu depuis des générations. Un conte ? Pourquoi pas ? Il trouve d'abord des amis parmi les autorités de l'île. Les circonstances, trop favorables au départ, commencent à tourner mal. Conte ou réalité. L'adversaire est bien plus sérieux et tou à fait différent de ce qu'il pouvait imaginer. Génia doit se battre pour sa survie face à la tromperie, à la traîtrise, à la duplicité. Tout se terminerait mal pour lui s'il ne rencontrait pas les enfants du flamant bleu...

Le Poste sur leChamp des Ancres. Hérissons, douze ans, élève du lycée spécial pour enfants surdoués se sent bien seul dans le monde ultra-moderne du XXIIème siècle. D'après le proviseur du lycée, sa mère est morte dans un accident d'avion-taxi. Pourtant Hérissons a une raison de croire qu'on lui a enlevé sa mère et il se met secrtement à sa recherche. Les supercapacités de Hérissons l'entraînent bien loin de ce que les autorités du lycée attendaient de lui. Et c'est un ennemi invisible et très puissant qui s'efforce de l'arrêter dans sa quête. Il ne peut compter que sur sa propre intuition, sur les caprices des espaces parallèles, et sur les conseils de son ami qui n'est qu'un enfant comme lui, qui n'est même pas humain et qui est plutôt préoccupé par ses propres rêves aussi fous.

Trilogie du Pigeonnier - 1. Le Pigeonnier de Villenoix. Cela commence par l'enlèvement le plus inouï dans l'histoire des vols cosmiques, à travers l'espace et à travers le temps. Iar Rodine, cosmonaute chevronné, ne se serait jamais attendu à pareille audace de la part d'un garçon de onze ans... et tout ça pour rejoindre une petite bande d'ados qui avaient impérieusement besoin d'un ami. Il découvre alors une Planète qui ressemble étrangement à sa Terre natale mais avec des traditions bizarres. Les intentions sincères de ses ravisseurs de le ramener à son vaisseau sont stoppées par une catastrophe inattendue qui secoue la Planète. Iar s'engage alors dans la lutte contre les maniaques galactiques et leurs expérimentations dévastatrices au but démesuré de créer une galaxie pensante. Sa situation se complique par la soumission hionteuse des habitants et la psychologie complexe de l'âme enfantine à laquelle Iar n'est pas préparé. Aucune arme n'a de prise sur ces maniaques. Malgré lui Iar retourne sur son vaisseau où il est accusé de désertion alors qu'il ne sait coment returner sur la Planète, le seul garçon capable de l'enlever à nouveau étant porté disparu. Les vraies conséquences de son intervention, non seulement sur la Planète, mais aussi sur les mondes parallèles, y compris la Terre, auront un développement imprévu dans les volumes suivants de la trilogie.

Trilogie du Pigeonnier - 2. L'Etincelle vivante. Vielmont au troisième siècle de l'ère cosmique est une petite ville de province tranquille. Mais trois ados, un robit vagabond et un jeune journaliste égaré sur une spire spatio-temporelle tiennent dans leurs mains, sans le savoir, la vie de la galaxie entière. L'ardente convoitise d'un ennemi invisible et implacable les menace d'un danger bien plus grave qu'on ne pourrait le croire.

Ma note pour ces livres concerne naturellement le texte russe de l'auteur : 5/5 pour chacun. Je ne peux naturellement pas noter le texte français dont je suis co-traducteur. Je suis toujours emballé par mes lectures de Krapivine. Heureusement d'ailleurs, car nous traduisons, Tanya et moi, pour le plaisir et non par obligation professionnelle, nous traduisons pour faire partager notre découverte avec des passionnés de lecture qui n'ont pas la possibilité de lire eux-mêmes en russe.

Encore un mot sur Krapivine : en Russie, il est tellement connu et apprécié que l'Association des écrivains de l'Oural a créé il y a deux ou trois ans le Prix Littéraire International Vladislav Krapivine, en signe de respect pour son oeuvre.

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Message  Franillon Sam 4 Avr 2009 - 16:12

Voici un extrait de Les enfants du flamant bleu.

Au milieu de la pièce, je vis une table ronde chargée de coupes de fruits, de plats sous des couvercles brillants, de cruches et d'assiettes.
Près de la table, il y avait une seule chaise, haute, noire, avec un dossier à barreaux.
Pendant que j'examinais tout ça, deux hommes apportèrent un deuxième siège. Ils se déplaçaient sans bruit et ne disaient mot. Ils portaient de drôles d'habits : étroites combinaisons de peluche gris cendré. La peluche couvrait les hommes de la tête aux pieds, ne laissant qu'une ouverture ronde pour la figure. Ca ressemblait aux costumes d'animaux au studio d'art dramatique de la Maison des Jeunes. Il ne leur manquait que la queue, les oreilles et les masques. A la place des masques, on voyait les visages, impassibles, et comme poudrés de rose.
Ces gens partirent.
-Qui sont-ils ? demandai-je à Ktor à voix basse. Ceux-là, et puis les autres dans les couloirs... Tous pareils.
- Les serviteurs du Dragon, dit Ktor.
- Quels serviteurs ? De quel Dragon ? De celui-là... le monstre ?
- Eh bien, ce n'est pas tout à fait ça... C'est plutôt un titre. Leur tâche est de maintenir l'équilibre de l'ordre sur notre île. Bref, c'est une sorte de garde du palais. La garde du Gouverneur et la police...
Tout s'embrouilla dans ma tête.
- Mais le Gouverneur... Je ne comprends pas : il est contre ou pour le Dragon ?
Ktor sourit d'un air ironique :
- Vous verrez bien. Je vais le prévenir que vous êtes déjà là, et il ne tardera pas à venir vous rencontrer... Attendez deux minutes.
Il sortit. Je restai seul assez longtemps. Je me tenais debout, regardant autour de moi, écoutant le claquement de l'horloge. Enfin, un petit homme rondouillard vêtu d'un costume à rayures apparut dans la pièce. Il surgit de la porte, s'arrêta devant moi, sourit et ouvrit légèrement les bras en m'accueillant gaiement :
- Ah ! c'est vous le jeune héros que Ktor a découvert ? Bienvenue sur l'île de Dvid, Chevalier au Cerf !

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Message  Franillon Sam 4 Avr 2009 - 19:38

Extrait de Le Pigeonnier de Villenoix.

Iar, soulagé, ferma les yeux et se renversa sur le dos. Il s'allongea béatement sur le sable sec et chaud de la Planète.

Quelle Planète ?
Un scadériste est tenu d'être toujours un scadériste. Un explorateur. Confronté à des circonstances inconnues, il doit examiner, étudier, analyser, tirer des conclusions. Bâtir au moins une théorie initiale. Au nom du développement ultérieur de la pensée humaine, au nom du progrès et de la science.
Iar sentait qu'il perdait, de la façon la plus scandaleuse, le droit à son titre élevé. Il n'analysait pas, ne bâtissait pas. Il se vautrait sur le sable en compagnie de trois gamins bronzés et d'une gamine ; contrairement à toute logique, il se sentait pareil à eux, content et sans souci.
D'ailleurs, il essaya mentalement d'élaborer le résumé de son premier rapport.
Premier point. Mode de débarquement sur l'objectif. Bon, comme ça : à travers un pigeonnier dans une clairière de pissenlits (Oh ! pauvres académiciens au comité des expéditions SCADER !).
Deuxième point. Aspect de l'objectif cosmique. Planète d'un type s'approchant au maximum du type terrestre... Et peut-être après tout, simplement la Terre ? Dans une autre spire d'espace-temps ou bien dans quelque variante parallèle d'évolution ou... sapristi ! Si Stan Tikhoff était là avec sa collection de science-fiction. Il y en a d'aussi casse-tête, à lire et relire. Mais Stan s'est brisé en fusée de débarquement sur une petite planète nue de granit au joli nom de Légende. Et où est maintenant sa collection ?
Enfin tant pis ! Troisième point. Présence de vie biologique. A volonté. En tous genres. Voilà une coccinelle qui se traîne sur mon coude...
Quatrième point. A-t-on quelques indices de civilisation ?
Mon Dieu ! Les voilà, les représentants vivants de la civilisation locale ! Ils ont kidnappé l'explorateur Iar Rodine de son croiseur et ils ne s'en soucient guère ! Dany est assise sur le sable dans la pose de la célèbre Petite Sirène et démêle ses cheveux mouillés avec un mignon petit peigne. Ignace et Alec ont mis à jour la couche de sable humide et construisent une forteresse, du genre de celle qui se dresse là-haut. Litro, naturellement, lit. D'ailleurs cela ne l'empêche pas de lancer furtivement de temps en temps de petites bombes de sable sur la forteresse. Il y a longtemps que Iar a remarqué que Litro pouvait faire beaucoup de choses sans détacher le regard de son livre.
Une nouvelle bombe s'écrasa au sommet de la tour principale.

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Message  Franillon Lun 6 Avr 2009 - 13:39

Voici un extrait de Le Poste sur le Champ des Ancres



Kantor soupira bruyamment, s'enfonça dans la profondeur du fauteuil, frappa de ses doigts épais les accoudoirs mous.

« Eh oui… L'homme, parfois, est contraint de passer sous silence quelque chose. Cela ne signifie pas, cependant, qu'il ment... D’accord, aujourd'hui je serai tout à fait franc avec vous. Tout bien considéré, vous y avez droit. Et il faut bien un jour mettre les points sur les « i »... Mais baissez donc la main, je n'ai rien, voyons. Ni paralyseur… ni même stimulateur cardiaque dont j'ai besoin de plus en plus souvent… »

Hérissons se redressa plus librement, appuyé contre le jambage.

« Le fait est, dit Kantor d'une voix fatiguée, confidentielle, que la confrérie de la Commanderie fonctionne dans des conditions très difficiles. Certains, c'est vrai, nous viennent en aide, il y a des partisans en haut lieu, mais si peu, Mathieu. Et surtout, tout le monde est indifférent à notre idée principale.

– A l'Harmonie Générale de l'Univers ? » ne put se retenir Hérissons. D'ailleurs, maintenant, ça lui était égal. Coûte que coûte.

Les lunettes de Kantor brillèrent et s'éteignirent.

« Ou bien vous avez encore rêvé quelque chose, ou bien quelqu'un vous a raconté toutes ces histoires… Notre objectif est plus simple et vital : essayer de réformer la société actuelle. Elle s'effondre sous la satiété, sous la prospérité générale déclarée ! Pardonnez-moi, mais vous êtes encore un enfant, vous ne voyez pas cela. D'ailleurs la majorité des adultes non plus… Il semble aux gens qu'ils ont atteint les plus hauts niveaux de vie désirés, qu'ils ont tout et qu'ils entrent dans une ère de plaisirs. Alors tout est sacrifié aux plaisirs : les sciences, les inventions, le sens de la vie. L'amour est devenu un divertissement d'une heure – pardonnez-moi, ce n'est pas une conversation d'enfants, mais c'est comme ça. Les familles normales sont tellement rares qu'on leur donnera bientôt une médaille. Et dans tout cela se dissimule le commencement, pour le moment imperceptible, de la destruction… Et le salut n'est qu'en vous.

– En moi ?

– En vous, les enfants ! Le monde adulte d'aujourd'hui est condamné. Seuls ceux qui ne sont pas encore empoisonnés par ce monde sont capables de sauver l'humanité. D’établir dans le monde un ordre stable dans lequel chacun connaît son rôle, sa raison d'être.

– Pourtant, on a déjà eu ça… un ordre stable. Que de fois ! On a appris ça. Et toujours du sang.

– Vous confondez, Mathieu. Il y a ordre et ordre. C’étaient des dictateurs qui venaient au pouvoir, qui tenaient le peuple dans la peur. Mais quand viendront des hommes raisonnables, pleinement conscients de leur grande et importante mission… Quand ils comprendront que leur objectif est le salut de toutes les civilisations, c’est alors qu’un nouveau monde viendra.

– Ça aussi, on en a eu, dit Hérissons. On en parle aussi dans le manuel d'Histoire. On les massacrait.

– Oui ! Oui ! Parce que c'étaient des hommes honnêtes mais faibles ! Mais doivent enfin surgir ceux qui seront plus forts que la méfiance et la méchanceté des gens. Ceux dont la force, le caractère et l'âme ne sont pas à l'échelle de la masse des autres gens. Ceux qui seront invulnérables. Ils auront pénétré les mystères de l'espace et du temps et, peut-être, le secret de l'immortalité…

– A quoi ça me sert l'immortalité s'il n'y a pas maman… » dit Hérissons à voix basse.

De nouveau Kantor chancela en avant. Fortement penché et en regardant le sol, il prononça sourdement :

« Ça, c'est au-delà de mes forces, mon petit…

– Pour expédier maman on ne sait où, vous les avez trouvées, les forces ! » Comme si Hérissons sautait dans le vide, il sentit se dérober son cœur. Mais comme précédemment, Kantor répondit d'une voix égale et lasse :

« Je comprends. A travers le sommeil… ou comment le docteur appelle cela déjà… vous avez entendu notre conversation. Notre vieille discussion théorique sur la crise de la famille d'aujourd'hui. Tout s'est embrouillé dans votre tête, la fantaisie et la réalité.

– Et c'est pourquoi le docteur a disparu on ne sait où ! Peut-être… dans le même endroit ?

– Le docteur est souffrant et alité à la maison. Si vous voulez, on peut lui rendre visite, il confirmera mes paroles… Croyez-moi, Mathieu, je ne ruse pas avec vous. A quoi cela me servirait ? Enfin, dans quelques jours, vous allez rentrer chez vous et, probablement, vous ne voudrez pas rester lycéen…
– Hélas, je ne suis pas fait pour figurer parmi les seigneurs du monde », dit Hérissons amèrement et sarcastiquement.
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Message  Franillon Lun 6 Avr 2009 - 14:40

Voici un extrait de l'Etincelle Vivante, deuxième volume de la trilogie du Pigeonnier.



« Eh ! Souneuf ! Allons, amène-toi ! »

Je regardai de tous côtés : d’où venait cette voix de casserole ?

Derrière, au sommet dénudé de la colline, il y a une tour de retransmission à barreaux. A gauche, s’étendent vers le bas les broussailles extrêmes du parc urbain. A droite, une friche envahie d’une vigoureuse bardane. Des petites granges abandonnées y subsistent. Si ramassées que seuls les toits pourris sont visibles au-dessus de la bardane.

« Souneuf ! C'est à toi que je cause ! »

Sur la grange voisine était couché Attila. Il avait ouvert les vantaux de tôle froissée sur son ventre, en avait tiré et écarté en éventail les éléments brillants d’une batterie solaire. Il se chargeait. Il tourna sa caboche carrée vers moi et me regarda de ses yeux verts comme ceux d’un chat.

« Quoi ? demandai-je craintivement.

- Tiens, approche. On va causer... »





Attila était un fugitif, un vagabond. Il avait décampé voilà cinq ans du salon municipal des jeunes techniciens.

On l’avait fabriqué, paraît-il, dans un cercle d’électronique à partir de toutes sortes de déchets. On avait fourré dans sa tête quelques vieux calculateurs et on avait bourré les espaces intercalaires de microcellules de mémoire d’un pupitre de commande Cristal-M usagé. Attila ne s’était pas échappé immédiatement. Il se comportait d’abord comme un obéissant objet ordinaire d’exposition : il disait bonjour, résolvait les problèmes des élèves de dixième et distribuait des prospectus aux visiteurs. Mais un soir, quand les visiteurs étaient partis et qu’Attila était sagement assis dans son coin, une femme de ménage laissa tomber sur sa tête une lourde bassine. D’Attila sortit une musique, puis il se mit à grincer, se tint coi et soudain dit à la femme des mots qu’un honnête robot n’aurait non seulement pas dû dire mais non plus connaître.

La femme de ménage se plaignit au directeur du salon. Celui-ci menaça Attila de le débrancher en punition. Attila dit qu’il ne le ferait plus. Mais pendant la nuit, il installa en lui des accumulateurs et des piles solaires, scia la serrure de la porte et s’en alla. Ainsi commença sa vie de liberté.

A Vielmont, Attila acquit tout de suite une célébrité de voyou. Il jouait avec une guitare improvisée en fer-blanc et chantait d’une voix enrouée les chansons de pirates du film Un galion arrive de Carthagène. Les gamins suivaient en foule Attila. A leur demande, il dansait et lançait de petits éclairs par ses oreilles. Mais ça n’était pas tout. Les gardiens du parc remarquèrent que pendant la nuit Attila cassait les statues de plâtre. Il y avait là toutes sortes de sportifs, de baigneurs, de vieillards avec des poissons d’or. Alors c’est la police qui s’occupa d’Attila. On voulait le démonter. Il ne se laissa pas faire. Il dit qu’on n’avait pas le droit, il était une créature vivante, pensante. On lui expliqua que les créatures pensantes ne se conduisaient pas ainsi. Attila promit de nouveau qu’il ne le ferait plus.

Après ça, il disparut un an ou deux. Certains disaient qu’il était parti à Néisk et travaillait comme guide au Musée Technique. D’autres, qu’il vivait clandestinement dans la cave de la bibliothèque municipale et que pendant la nuit il avalait la sagesse des livres.

Quand Attila réapparut dans les rues de Vielmont, il ne se comporta plus aussi insolemment. Mais les parents et les grand-mères interdisaient quand même aux enfants de jouer avec lui.

On appelait attilas les garnements qui disaient des grossièretés et qui n’obéissaient pas.

Attila ne fainéantait pas. En hiver, il enlevait la neige des rues avec les concierges – vivants ou automatiques – et, en été, il s'installait près de l’entrée du parc et nettoyait les chaussures de tous ceux qui le désiraient. Il aidait gratuitement les concierges mais pour le nettoyage des souliers, il demandait une petite pièce. Avec cet argent, il s’achetait du matériel radio. Pour ses tripes. En plus, il achetait du tabac.

Oui, imaginez-vous, Attila fumait ! Il expliquait que son appareil à sentir se chauffait de cette façon. Autrement dit, son bloc olfactif.

Aux enfants qui lui rendaient visite, malgré l’interdiction, Attila faisait cadeau de souris mécaniques – pour exciter les chats – et de sifflets électroniques. Il moulait des petits chevaliers et des pistolets en étain. Pourtant Attila n’invitait personne dans sa maison. On disait qu’il vivait à la campagne sur une grande décharge de ferraille.

Je ne connaissais pas Attila. Sans doute parce que je n’étais pas très audacieux. On voit les autres accourir tout le temps : « Attila, salut ! Attila, comment ça va ? Attila, fais-moi un souriceau ! » Alors que moi, je ne le regardais que de loin.

Mais alors Attila, il se trouve que lui, il me connaissait !





Je m’approchai, hésitant. Attila rentra la batterie solaire dans sa bedaine, claqua avec bruit les battants et les ferma avec un crochet en fil de fer. Puis il s’assit. Il laissa pendre ses jambes du toit. Celles-ci étaient faites de gros tubes de fer, avec des soufflets de caoutchouc aux genoux. A un pied il avait une vieille botte de feutre, à l’autre une immense chaussure de basket. Les bras aussi étaient en tubes avec des soufflets à la jointure, les mains et les doigts en matière plastique noire. Le torse ressemblait à un coffre en fer-blanc non peint et la tête était anguleuse, comme une boîte aux lettres. La bouche, élargie, les lèvres en caoutchouc poreux. Attila les écartait uniquement pour y fourrer un fume-cigarette tandis qu'il parlait à travers un haut-parleur sur sa poitrine.

D’une balle orange, on lui avait fait un nez, avec deux petits trous pour les narines. Plutôt d’une petite poire à lavement pour enfant, l’extrémité pointue fourrée au-dedans de la tête. Des indicateurs verts de vieux postes récepteurs à lampes lui servaient d’yeux.

C'est avec ces indicateurs qu'Attila me regardait. Difficile de dire si c’était aimablement, ou avec moquerie.
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Message  Philcabzi Mer 29 Avr 2009 - 23:43

Les enfants du flamand bleu
Ed. Delahaye, 2004, c1982, 267 pages, ISBN 2-35047-006-7
Titre original: Deti sinevo flamingo (traduit du russe par François Doillon, Tatiana Movtchan et Julien Tissen

Ma note : 3.5/5

Résumé:
En route pour la maison de sa grand-mère, Génia, un garçon de 12 ans, rencontre un homme étrange qui le convainc de l'aider à terrasser le dragon qui sévit sur l'île de Dvid. Mais Génia ne semble pas réaliser l'impossibilité de la tâche et surtout sa vrai raison sur cette île invisible. Par chance, il ferra la rencontre d'un immense flamand bleu et de quelques enfants rebelles...

Mon avis:
J'ai bien aimé ce récit véritablement écrit dans la même tradition que les romans classiques d'aventures que les enfants, en particulier les garçon, doivent lire avec plaisir. L'île de Dvid est suffisamment "fantastique" pour dépayser même si dans le fond c'est surtout l'idéologie qui prévaut sur cette île qui est si particulière et qui n'est pas sans rappeler certains régimes politiques! C'est d'ailleurs toute cette portion du récit qui m'a enchantée. Mon petit bémol va à la vitesse que peut prendre les évènements quelques fois. Je lis, je lis et soudain je ne comprend plus rien. Je dois alors reprendre quelques lignes plus haut pour saisir le mot qui donnait tout le sens à la suite. Mais tout de même je suis bien contente, Franillon, que tu m'ais donné la chance de lire un auteur totalement inconnu ici mais qui semble très reconnu dans de nombreux pays. (J'ai aussi beaucoup aimé les dessins très fidèles au texte)

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Message  Shan_Ze Sam 2 Mai 2009 - 15:52

Les enfants du flamant bleu (Cycles des ailes et des voiles, tome 1) de Vladislav Krapivine

Je donnerai juste mon avis :
J’ai bien aimé cette aventure fantastique et la façon de l’aborder doucement en intégrant les éléments un par un. On a le temps de découvrir les personnages et l’ambiance générale. Par contre, j’ai été parfois un peu surprise par le langage de Génia , j’avais l’impression de ne pas avoir affaire à un petit garçon de 11 ans. Par moments, j’ai eu du mal à suivre quelques descriptions. Mais les dessins illustrent bien l'histoire et j’ai bien envie de lire la suite de ce cycle ! (Est-elle en cours de traduction ?)
Merci Franillon pour cette découverte !

Note : 4/5
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Message  Franillon Sam 2 Mai 2009 - 20:12

Shan_Ze, je suis content que ce premier Krapivine t'aie plu. Les enfants du flamant bleu font effectivement partie du cycle des Ailes et des Voiles, qui s'est d'ailleurs appelé précédemment Les contes volants. Mais les différents contes de ce cycle sont totalement indépendants les uns des autres. Cependant, ils ont un point commun : il s'agit toujours d'aventures liées à la possibilité de se déplacer dans les airs d'une manière assez peu conventionnelle. Génia et ses amis étaient emmenés par ce gigantesque flamant, bleu par surcroît. Dans un autre conte du cycle, ce sera un psychonef, terme par lequel j'ai traduit le mot inventé par Krapivine pour désigner un tapis volant qui obéit aux ordres donnés par la pensée. Attention, quand on est deux sur le tapis volant, il faut décider qui donne les ordres, autrement il peut y avoir des problèmes. Le titre de ce compte est naturellement Le tapis volant. Ou encore un immense parapluie avec lequel un garçon s'envolera un jour de tempête et se posera en douceur sur un yacht en perdition, d'où il repartira rejoindre le rivage, toujours accroché à son parapluie pour chercher du secours. Ce conte s'appelle Le retour du clipper Gerfaut dont le thème principal, à côté des aventures aérienne du garçon est l'amitié entre celui-ci et un vieux gnome de navire à la retraite... Un très beau conte sur la mer. Dans un troisième conte, le vecteur aérien sera un vêtement tissé en duvet de peuplier par trois braves sorcières, offert à un jeune garçon ravi de pouvoir voler et faire ainsi des blagues à ses copains, mais cela l'entraînera dans un périlleuse aventure dont il aura beaucoup de mal à s'en sortir. Ce conte s'intitule La chemise de peuplier. Il y a aussi Pilote pour missions spéciales. Profitant d'une longue absence de son père, directeur de l'aéroclub, un ado réussit à faire exécuter une super-maquette d'avion par les techniciens du club. Et cette maquette est capable d'effectuer un vol, à l'occasion de la fête de l'aéroclub, de courte durée certes, mais un vrai vol, avec le garçon aux commandes. Il ne va pas bien loin, et son père, et la police et toutes les autorités se précipitent pour le sermonner, mais alors, miracle, surgit un inconnu qui prend sa défense et l'engage immédiatement comme pilote pour aider les personnages des contes en difficultés dans l'exercice de leurs fonctions...

Tous ces contes sont traduits, mais en traduction brute pour le moment, et attendent sagement au fond d'un tiroir qu'un éditeur s'y intéresse...

En attendant, il y a quand même trois autres Krapivine disponibles, qui eux, appartiennent, comme Le Poste sur le Champ des Ancres, au Cycle du Grand Cristal, ou lui sont plus ou moins apparentés, comme Le Pigeonnier de Villenoix et L'Etincelle Vivante. Alors, un mot sur le Grand Cristal. Le Grand Cristal, c'est l'Univers. En effet, d'après les savants qui travaillent à l'observatoire Sphère, l'Univers, notre Univers, a la forme d'un très, très grand cristal, dont les multiples facettes sont autant de mondes "parallèles". Ces mêmes savants travaillent depuis longtemps sur les modalités de passage d'un monde à l'autre, mais les résultats de leurs recherches ne sont pas évidents, alors que les enfants, bon, pas tous, mais certains d'entre eux, ont de telles capacités qu'ils sont capables de passer d'un monde à l'autre par des moyens d'une simplicité... enfantine. Là, c'est pareil, la quasi-totalité des romans du cycle du Grand Cristal sont traduits, mais il faut encore les retravailler. Avec ce cycle, on entre dans l'univers krapivinien, créé spécialement par l'auteur pour que ses héros puissent évoluer à la mesure de leur talent...

Une autre fois, je parlerai des Espaces déserts, autre aspect du génie de Krapivine.

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Message  Prospéryne Lun 25 Mai 2009 - 11:26

Cycle des ailes et des voiles Les enfants du flamant bleu Vladislav Krapivine éditions Delahaye 267 pages

Vladislav KRAPIVINE (Russie) ArtHENFABig

Résumé:
Génia est un petit garçon ordinaire qui s'amuse aux chevaliers avec ses copains, lorsqu'un jour, un homme étrange l'aborde en lui disant qu'il recherche un chevalier pour sauver les habitant de son île d'un dragon immonde qui les oblige à maintenir indéfiniment un ordre malsain appelé équilibre de l'ordre. Mais les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être dans cet univers où la lune a les deux pointes de son croissant par en bas...

Critique:
J'ai mis quelques pages avant d'entrer véritablement dans la prose de Krapivine. Celle-ci est vraiment très très belle et m'a rappelé à la fois dans son ton et dans sa prose un autre écrivain: C.S. Lewis et ses célèbres Chroniques de Narnia. J'ai vu beaucoup de parallèle entre les deux ouvrages, même si le résultat avec Krapivine est plus fini et moins empreint de religiosité que dans les ouvrages de Lewis. Et je ne pouvais m'empêcher de me demander comment un auteur soviétique avant pu faire paraître un tel livre sans risquer les foudres des autorités! La critique du système est tellement claire dans le livre que c'est à se demander comme ils ont fait pour laisser se publier un tel livre. Remarquer, ça aurait été bien dommage pour les lecteurs! J'ai vraiment beaucoup aimé la lecture de ce livre, qui a une portée vraiment universelle. J'ai juste été un peu déçue par la fin qui m'a laissé l'impression qu'on aurait pu la prolonger pour bien faire comprendre l'enchaînement des événements qui ont permis ce qui arrivent à la fin sur l'île. Surtout pour les destins entremêlés de Jules, Génia et Tolik. J'ai bien aimé d'ailleurs le rôle de celui-ci dans la conclusion des événements. Et ah oui, chapeau à la belle imagination qui a permis l'apparition de l'Oiseau et de tout l'apport que celui-ci a pour la suite de l'histoire!

Ma note: 4.5/5

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Message  Prospéryne Mar 26 Mai 2009 - 11:21

Possible Filou, mais ici, ce n'est pas la désillusion de la vie russe qui est montrée, c'est carrément une critique du système et assez précise en plus! Enfin, je ne connais pas assez la censure durant cette période de la vie soviétique (mon cours d'histoire de l'Union soviétique commence à dater un peu...), mais ça a été publié avant la glasnost et la perestroika c'est sûr, d'où mon commentaire. Tiens, pour pouvoir connaître ton opinion, je t'offre de te prêter le bouquin! Si ça te tente, envoies-moi ton adresse par MP et je te le posterai dès que possible.

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Message  Ysla Jeu 28 Mai 2009 - 20:24

LE PIGEONNIER DE VILLENOIX - premier volet de la Trilogie du pigeonnier dans la clairière jaune
Editions Delahaye, 232p

Vladislav KRAPIVINE (Russie) Villenoix

Pour le résumé, voir le premier message de Franillon.

Mon avis : J'ai adoré ! Voilà une vraie aventure avec tout ce qu'il faut de surprises, de merveilleux, de terreur aussi, et surtout une très belle relation entre un adulte et des enfants. Ici, tout est inversé : l'adulte ne sait rien, ne comprend rien à ce qui se passe, les enfants expliquent, voient et réalisent les choses grâce à la simplicité, la foi (pas religieuse, mais en général) et l'espoir. C'est un très beau message qui nous invite à relativiser et à dire c'est possible au lieu de désespérer, à croire en l'autre et en soi-même. Bon, ce n'est pas explicite dans le récit, mais moi c'est une des choses que j'y vois au-delà du plaisir de lire une aventure trépidante.
Une des choses qui m'a le plus plu dans l'histoire, ce sont les "bredouillots" (j'adore ce nom que tu as trouvé, Franillon !) : petits êtres éphémères créés par les enfants, les bredouillots peuvent répondre à une seule question quelle qu'elle soit, mais si on leur en pose une deuxième ils se déchargent et deviennent inertes ! Quelle imagination a Krapivine ! Son univers est unique et surprenant.
Autre chose que j'ai apprécié : les illustrations qui tombent toujours à point nommé pour se représenter la situation ou les créatures (notamment le bredouillot). Elles nous plongent bien dans l'ambiance du récit.
Vous l'aurez compris, j'ai passé un excellent moment en découvrant cette histoire.
Il résulte de tout ça que j'ai très envie de lire les 2 autres volets de cette trilogie faim ! Franillon, peux-tu me dire comment je pourrais me les procurer ?

Ma note : 4,75/5
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Message  Franillon Jeu 28 Mai 2009 - 21:54

Ysla, voilà une critique qui me fait vraiment plaisir ! A propos des bredouillots qui te plaisent tant, leur nom en russe est bormotountchik. Je ne l'écris pas en cyrillique car je ne sais pas si ça passerait ici. Ce terme, naturellement inventé par Krapivine, vient du verbe bormotat', qui signifie notamment bredouiller. Je crois qu'au départ on l'avait traduit par petit bredouilleur. En effet, le suffixe en tchik donne l'idée de petit, mais avec une connotation affectueuse. C'est ainsi que le petit bredouilleur est devenu un bredouillot. C'est une de ces étonnantes créatures qui peuplent son univers et qu'on découvre au fil des pages...

J'apprécie également que tu aies envie de lire les deux autres volets de la trilogie. Le deuxième, l'Etincelle Vivante, est disponible depuis le début 2008, mais le troisième n'est malheureusement pas encore sorti.

Krapivine et, d'une manière générale, tous les ouvrages publiés par les éditions Delahaye sont mal distribués en librairie, Delahaye faisant surtout de la vente par correspondance. Cependant, un bon libraire peut et doit commander les livres que ses clients lui demandent. Je suppose qu'il y a de bonnes librairies à Grenoble. Je sais bien que beaucoup de libraires sont assez réticents pour commander un exemplaire d'un auteur dont ils n'ont jamais entendu parler, publié chez un éditeur peu connu. Tout dépend des relations que tu peux avoir avec ton libraire.

En principe, les librairies en ligne telles Amazon ou Alapage devraient pourvoir fournir l'Etincelle vivante, mais ce n'est pas sûr. En effet ces gens-là n'aiment pas travailler avec les petits éditeurs, et répondent que l'ouvrage est épuisé ou indisponible.

La solution la plus sûre est de commander directement à l'éditeur, soit par courrier à

Carnet de Bord, 40 rue Carnot 89100 SENS, soit par téléphone au 03 86 65 18 10, soit par internet : sur leur site www.carnet2bord.com ou par mail contact@carnet2bord.com . Evidemment, par correspondance, il faut ajouter les frais de port (environ 6 euros par commande). Carnet de Bord et Delahaye, c'est la même chose, Carnet de Bord étant leur face distribution. D'ailleurs, tu peux leur demander de t'envoyer leur catalogue sur lequel il y a d'excellentes choses, notamment une magnifique édition du Livre de la jungle de Kipling, avec les illustrations de Pierre Joubert. Et puis, il y a aussi Les enfants du flamant bleu et Le Poste sur le champ des Ancres wink ...
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Message  Prospéryne Ven 29 Mai 2009 - 11:12

Franillon, les livres à la suite des Enfants du flamants bleu est-il une suite dans le sens où on continue l'histoire avec Génia, Jules et Tolik, ou une autre histoire se passant avec les flamants bleus? Je me pose la question! Juste au cas ou je voudrais poursuivre ma lecture de la série Wink

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Message  Shan_Ze Ven 29 Mai 2009 - 13:59

Franillon a écrit:Shan_Ze, je suis content que ce premier Krapivine t'aie plu. Les enfants du flamant bleu font effectivement partie du cycle des Ailes et des Voiles, qui s'est d'ailleurs appelé précédemment Les contes volants. Mais les différents contes de ce cycle sont totalement indépendants les uns des autres. Cependant, ils ont un point commun : il s'agit toujours d'aventures liées à la possibilité de se déplacer dans les airs d'une manière assez peu conventionnelle.

...

Tous ces contes sont traduits, mais en traduction brute pour le moment, et attendent sagement au fond d'un tiroir qu'un éditeur s'y intéresse...

...

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Prospéryne, je pense que ça peut répondre à ta question. La réponse de Franillon à ma critique... Wink
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Message  Philcabzi Mer 10 Juin 2009 - 17:35

Je suis d'accord avec toi Filou pour classer cet auteur dans Littérature adolescente. Je n'avais pas remarqué qu'il était classé dans Général (et pourtant j'ai moi-même fait une critique! Embarassed )

J'aime beaucoup ta critique et suis tout à fait d'accord quoique j'ai peu de chose à dire à propos de la traduction, n'étant pas une experte, ni même une amateure dans ce domaine!

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Message  Franillon Mer 10 Juin 2009 - 22:13

Merci, FilouDlidou, pour cette critique détaillée, avec ses aspects positifs et négatifs. Je me permettrai, bien sûr, quelques réponses, mais sans polémique.

Les enfants du flamant bleu, ce n'est pas le premier Krapivine que nous ayons traduit, mais le premier que nous avons publié. Malgré tous les soins que nous y avons apportés il peut subsister quelques imperfections, j'en suis tout à fait conscient. Quelques précisions auraient pu être données, soit en notes de bas de page, soit in fine. A la demande de certains lecteurs, nous avons pris l'habitude de donner quelques explications en fin de livre pour les ouvrages suivants, sous le titre de Krapifantadic (ce qui veut dire dictionnaire du fantastique krapivinien. C'est d'ailleurs la traduction du Kratokrafan qui représente près de deux cents pages pour l'ensemble de l'oeuvre de Krapivine). Pour les étages, en Russie en effet, et dans les livres de K. par conséquent, les maisons ont un étage de plus qu'en France, mais pour la traduction en français, nous avons ramené aux habitudes françaises, et j'ignorais qu'au Canada on compte comme en Russie.
Francisation : d'une manière générale, nous avons pris le parti de franciser en partie, pour éviter justement d'avoir à donner des explications, notamment pour les noms et les innombrables diminutifs.

Krapivine doit-il être placé en littérature générale ou en littérature pour adolescents ? Krapivine écrit sur les enfants et pour les enfants, c'est vrai, mais il y a autant, sinon plus, d'adultes que d'adolescents qui le lisent. Où place-t-on Jules Verne ? Où place-t-on Mark Twain ? Et même Harry Potter, et Tolkien ? Notre éditeur indique "Tous publics" sur la quatrième de couverture. Une amie libraire à qui j'avais demandé conseil pour la recherche d'un éditeur m'avait dit, après lecture du manuscrit : "Mais il ne faut pas donner ça à un éditeur jeunesse !"...
Personnellement, que Krapivine soit classé sur le forum en littérature générale ou en littérature jeunesse, peu m'importe, ce qui m'intéresse, c'est qu'on en discute et j'ai constaté que les rates et les rats lisaient aussi bien la littérature jeunesse que la littérature générale, alors...

Ta remarque, FilouDlidou, sur la conduite prudente qui devrait normalement être enseignée à un enfant, m'a beaucoup amusé. Les jeunes héros de Krapivine sont des enfants tout à fait normaux mais qui, pour des raisons diverses, souvent parce qu'ils le veulent bien, se trouvent confrontés à des situations souvent difficiles. Quels sont les garçons qui ne rêvent pas d'aventures ? D'ailleurs, un livre où l'on dirait constamment aux héros d'être bien sages, de faire bien attention, de ne pas écouter les inconnus, etc. n'aurait pas beaucoup d'intérêt et je crois qu'aucun enfant ne le lirait...

Les répétitions : en russe, on répète à tour de bras, pourtant la langue est très riche et les synonymes très nombreux. A une certaine époque, on cherchait par tous les moyens à éviter les répétitions dans la traduction. On s'est vite aperçu qu'il y avait deux sortes de répétitions chez K. (Je pense que ce doit être la même chose chez les autres auteurs russes) Des répétitions ordinaires, parce qu'il n'est pas nécessaire en russe de les éviter, et des répétitions voulues, qui renforcent le thème. Les premières, nous nous sommes toujours efforcés de les éviter en français, les autres il faut les garder.

Les "ne" sont tombés : Mais bien sûr, dans les dialogues, dans le langage parlé des enfants, ils ne sont pas nécessaires, bien au contraire ! Là aussi, c'est un choix. Combien de fois Tanya ou Julien, lequel nous a beaucoup appris, me reprochaient ma traduction trop littéraire...

Ceci étant, merci FilouDlidou, d'avoir lu ce livre et de l'avoir longuement critiqué d'une façon positive et amicale.
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Message  Philcabzi Jeu 11 Juin 2009 - 10:46

En fait, sans parler du niveau de lecture, ados ou non, je crois que les Harry, Krapivine et autres méritent leur petite section à part, soit la littérature adolescente. Pourquoi? Parce qu'un jeune qui vient ici, ou quelqu'un voulant faire un cadeau à un jeune, n'a qu'à fouiller dans cette section pour y trouver l'inspiration. Rien n'empêche les adultes d'aller y jeter un oeil, ce que beaucoup d'entre nous faisons d'ailleur. Bref, ce classement est plus pratico-pratique que se voulant le reflet de la clientèle lisant ce type de livres. En fait, c'est comme ça que je le vois!

En passant... je n'avais absolument jamais porté attention à cette histoire d'étage! J'étais certaine que tout le monde utilisait le même système. Embarassed

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Message  Prospéryne Jeu 11 Juin 2009 - 11:36

J'approuve le transfert de Krapivine vers cette section-ci, soit littérature adolescente. C'est vrai que le texte (du moins celui que j'ai lu) s'adresse davantage à des ados qu'à des enfants ou à des adultes (quoique... moi j'ai bien apprécié! Twisted Evil ). Mais tout comme Philcabzi, je crois qu'il est nécessaire de faire une distinction entre littérature jeunesse et adolescente, les ados n'aimant en général vraiment pas se faire classer avec les petits!!!!!!!! Et il faut aussi dire que Fascination ou Harry Potter comptent en général par mal plus de pages que les petits livres que lisent les plus jeunes. Bref, très belle initiative qui a été prise ici!

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Message  Franillon Jeu 11 Juin 2009 - 13:29

A vrai dire, lorsque j'ai ouvert un nouveau sujet sur Krapivine, je me suis posé la question : où dois-je le placer ? Partant du principe qu'il est toujours lu par au moins autant d'adultes que d'ados, je me suis permis de le placer en littérature générale. Qu'il soit maintenant déplacé en littérature ados ne me gêne pas du tout. De toute façon, j'accepte les règles du club et du forum. Mais je me permettrai cependant encore une petite remarque : Les enfants du flamant bleu est l'un des ouvrages de Krapivine les plus faciles à lire, sans problème à partir de dix ans, d'autres comme Le Poste sur le Champ des Ancres et d'ailleurs l'ensemble du cycle du Grand Cristal sont déjà d'un niveau un peu plus difficile, mais conviennent à partir de 12 - 14 ans (moins pour les ados très motivés par la lecture).

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Message  Prospéryne Ven 12 Juin 2009 - 11:11

Dans ce cas Franillon, Krapivine est ici dans la bonne section! On y a placé Stephenie Meyer dont le public-cible est aux alentours de 17 ans (mais qui est lu par toutes les tranches d'âges), alors 12 à 14 ans, selon moi, c'est en plein ici.

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Message  Ysla Jeu 3 Sep 2009 - 11:46

LE POSTE SUR LE CHAMP DES ANCRES
Editions Delahaye
Livre voyageur de Franillon

Vladislav KRAPIVINE (Russie) ArtHPOSTEBig

Résumé : voir le premier message de Franillon dans cette discussion.

Mon avis :
De nouveau, je me suis laissée prendre au jeu et à l'imagination surprenante de Vladislav Krapivine et je me suis passionnée pour l'histoire de Hérissons. Il y a quelque chose qui me plaît beaucoup chez cet auteur, c'est qu'il part de situations très banales, de lieux comme le métro (métro du futur, mais métro quand même) pour nous entraîner dans des histoires fantastiques. Et il sait donner à des objets auxquels je ne pense pas très souvent (ici, une ancre) une nouvelle symbolique. Ainsi, en lisant le titre seulement, je me demandais bien de quoi allait parler ce livre, et à la fin je réalise qu'il parle d'un poste sur un champ d'ancres ! C'est aussi littéral que cela, mais empreint de magie, de poésie et de fantaisie. Les histoires de Vladislav Krapivine me parlent, elles me rappellent dans un sens les petits histoires que j'inventais enfant (j'avais une histoire de cristal, notamment Smile) et elles parlent à mon imaginaire. J'aime bien également ses héros, simples et capables de grandes choses grâce à cette simplicité. Ils sont très touchants et attachants.
Il n'y a qu'une chose que je regrette, c'est que le livre soit un peu court... J'aurais bien aimé en savoir plus sur plusieurs aspects du récit. Je ne sais pas si les 6 autres volumes du cycle répondraient à mes questions, mais j'espère un jour pouvoir les lire pour en apprendre davantage.

Ma note : 4.5/5
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Message  Aurore Mer 16 Sep 2009 - 15:47

Le poste sur le champ des ancres
(Editions Delahaye)
Livre voyageur de Franillon


Avec ce livre je suis partie à la découverte d'un récit fantastique destiné aux jeunes enfants (11 ans et plus selon le site de l'éditeur). Ce qui m'avait fait opter pour ce livre était l'aspect dépaysement lié à la nationalité russe de l'auteur, je m'attendais donc à une virée dans le (grand) froid. Par ailleurs, je ne connaissais pas du tout cet auteur et ai été bien surprise de découvrir les autres critiques sur le forum. Il a l'air d'avoir déjà assuré sa renommée par plusieurs sagas.

Ici nous suivons un dénommé Hérissons, jeune garçon vivant avec sa mère. Tout commence à prendre une tournure défavorable au moment où la maison est assiégée, que la mère de notre héros est introuvable et que celui-ci est sommé d'intégrer le Lycée où il est placé sous étroite surveillance.
Peut-être n'est-ce pas le début car, comme l'a dit Ysla, tout débute dans un métro ce qui nous introduit dans un monde extrêmement réaliste et similaire au train de vie de nous autres occidentaux. Mais le récit prend peu à peu une direction proche de l'onirisme : ce fameux champ des ancres où les petits objets, symbolisant le souvenir, s'amoncellent et paraissent même pousser sur le terrain désertique. Des rencontres fortuites, des voix qui laissent présager à notre héros qu'un piège se tend et ne demande qu'à se refermer sur lui.

Je dois bien avouer que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire et à me situer dans le fil narratif. J'ai été même à deux doigts de jeter l'éponge car je n'arrivais pas à localiser où se limitait la part de réel et la part d'imagination toute en images suggérées. Cela valait peut-être le coup d'attendre car le récit s'emballe : les personnages prennent au fur et à mesure de l'humanité et s'ancrent dans l'action.
Je ne sais plus quel rat disait avoir pensé aux Chroniques de Narnia en lisant un Krapivine. Quant à moi, j'ai eu de grosses pensées pour A la croisée des mondes de Philip Pullman car nous retrouvons cet aspect "machination" : adultes diaboliques, manipulateurs. Les objets dans les deux récits s'avèrent essentiels et les personnages mi-humains ou dotés de capacités humaines sont les forces inhérentes qui propulsent les héros dans leurs derniers retranchements.

A découvrir alors car les adultes peuvent trouver de solides répercussions dans ce récit pour la jeunesse.
D'ailleurs, un autre point positif m'a fait apprécier ce livre : il s'agit des illustrations qui étaient étrangement proches de ce que je me figurais lorsque je lisais les situations.

4/5

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Message  dodie Mer 14 Oct 2009 - 16:52

LE POSTE SUR LE CHAMP DES ANCRES-Livre voyageur de Franillon

Je me contenterai de donner mon avis car Franillon et d'autres ont déjà bien résumé l'histoire.
Pour commencer je dirais que je ne suis pas et loin de là attirée naturellement par ce genre de littérature mais le fait que Franillon soit si enthousiaste et qu'il ait participé à la traduction de ce livre m'ont donné envie de le découvrir.
Je l'ai abordé en essayant de retrouver l'imagination que l'on peut avoir enfant en faisant fi de tout repère cartésien. Et la magie a opéré: je me suis retrouvée dans le personnage de Hérissons. J' ai beaucoup aimé la poésie qui baigne cette histoire. Comme l'ont rapporté d'autres lecteurs, les illustrations sont très belles et apportent vraiment quelque chose.
En résumé ce fut une belle découverte et comme une escapade hors de notre temps.
Ma note 4/5
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Message  FilouDlidou Ven 6 Nov 2009 - 14:18

Comme je suis un impulsif à tendance destructrice, mais que je sais aussi reconnaître mes torts, je replace ici quelque chose qui fut par mes soins détruit.
Filou, un certain jour passé, présent ou à venir, avait, a ou aura déposé la critique suivante :
Critique qui retrouvera peut-être un jour sa place, mais que je suspend pour l'instant. Je veux bien reconnaître mes torts, mais je ne souhaite pas particulièrement être bonasse.
Franillon, cinq heures plus tard, avait alors ainsi répondu :
Allez cherchez plus haut si vous voulez vraiment le savoir (ndF)
S'en est suivi un commentaire, beaucoup plus conçis et encore présent plus haut, de Philcabzi. Les curieux pourront aller voir par eux-mêmes.


Dernière édition par FilouDlidou le Mer 23 Déc 2009 - 2:50, édité 1 fois (Raison : Parce que c'est ainsi!)
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Message  Philcabzi Sam 5 Déc 2009 - 21:36

Le poste dans le Champs des Ancres
Ed. Delahaye, 2005, 215 pages, ISBN 2350470296
Titre original: Zastava na Yakornom pole (traduit du russe par François Doillon et Tatiana Palma)
Livre voyageur de Franillon

Ma note : 4/5

Mon avis:

Dans ce récit, qui tient autant de la science-fiction que du fantastique selon moi, nous suivons les aventures et mésaventures d'Hérisson, un petit garçon que la vie a bien malmené. Mon intérêt pour ce roman a été en fait un attachement face à ce petit garçon qui ne comprend plus rien, qui se remet en doute et qui ne demande qu'à être chez lui, dans la maison de sa mère. Tous les gens qui l'entouraient sont partis ou disparus (son ami, sa mère, Iachka) et ceux qui restent ne semble pas du tout honnête dans leurs intentions. Plusieurs mystères planent dans ce bouquin; qui sont les enfants dans le Champs des Ancres? Qui est vraiment Kantor? Quel est le but de ce Lycée? Etc. Mon seul problème avec ce bouquin c'est que je n'ai pas vraiment bien saisi la fin! Vladislav KRAPIVINE (Russie) Icon_redface Peut-être que j'étais trop fatiguée ou qu'il me faut lire la suite… Mais somme toute j'ai été captivé par cette histoire.

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