Scholastique MUKASONGA (Rwanda)

L'Iguifou
Gallimard, collection Continents noirs. Une centaine de pages;
Résumé: difficile de résumer des nouvelles, cependant...
L'Iguifou, c'est la faim, pas le petit creux de dix heures, non, c'est la faim qui vous tenaille à votre lever et à votre coucher, mais avant la faim il eut la joie de vivre, et les vaches, jusqu'à ce que... et puis, avec la faim, il y a la peur, et sa compagne la mort, celle à laquelle on tente de survivre coûte que coûte, enfin, il y le deuil.
On aime: comme pour " entre amis" d'Amos Oz, la structure du recueil: nouvelles ou roman?
la suggestion du processus de déshumanisation, propre aux politiques génocidaires.
la pudeur et la dignité
...Enfin, le fait de pouvoir lire paisiblement, en buvant un thé et sans avoir ni faim, ni peur....

Je note, le sujet est dur mais intéressant. Merci Wenesday !

Je t'en prie!

Ce livre je le note, merci Elfe

Ce que murmurent les collines              
 Scholastique Mukasonga      
Gallimard mars 2014
            140 pages
    
Mon résumé
Six nouvelles qui nous enchantent dès la première qui est l'histoire de Cyprien le Pygmée, rejeté de presque tous et l'histoire d'Anonciata qui porte malheur, car au Rwanda, comme dans le reste du monde, le Malheur tisse inlassablement la trame de la vie humaine : la mort frappe les petits enfants, la peste décime les vaches, la sécheresse provoque la famine, la guerre ravage les collines. Cependant nous écoutons le murmure des collines avec ce doux et apaisant  recueil poétique,  nous rêvons en suivant le cours du  Rukarara et quel est donc ce chien mystérieux à la parole envoûtante appelé Titicarabi, serait-ce le chien de Compère Guilleri ? Et que dire de l’arbre géant de Kivumu qui prend racine dans la réalité historique du Rwanda ? Ô toi, Musinga, qui m’as donné une vache, que pouvait-il y avoir événement plus extraordinaire pour un Rwandais que le don d’une vache ? De proclamer à haute voix le nom de celui qui vous a fait cette faveur….

Mon avis
J’ai fait un bref résumé touchant à toutes les nouvelles sans en dire trop. Un petit bijou que ce livre ou les nouvelles rwandaises bien contées s’entremêlent avec contes et traditions. Toutes sont émouvantes, douces et fluides, j’ai ressenti la nostalgie et l’amour de l’auteure pour son pays, elle remonte dans le temps ou l’on racontait ces légendes et contes sur les collines.  Il n’existe pas assez de mots pour décrire tout ce que ces nouvelles ou contes m’ont apporté mais il est certain que ce sont des récits enchanteurs qui décrivent  des vies sordides ou douces,  que nous conte Scholastique Mukasonga avec tout son talent et sa sensibilité qui mérite un gros coup de cœur…5/5

Je n'aime pas trop les nouvelles, mais ce livre me tente.

moi aussi il me tente bien.
J' avais lu Notre-dame du Nil, j' en garde un très très bon souvenir    
Merci Lalyre.

Awara, moinon plus je n'aime pas trop les nouvelles mais celles-ci m'accrochées
Lacazavent , je crois que je vais m'acheter La dame du Nil

Notre-Dame du Nil      
Scholastique Mukasonga    
Folio janvier 2014             
             274 pages

Mon ressenti

Notre-Dame du Nil est une institution tenue par des professeurs et des religieuses belges. Cette institution est réservée à une certaine élite, tels des filles de militaires gradés, de commerçants ainsi que de politiques Hutu. Deux filles se distinguent parmi les pensionnaires, ce sont Virginia et Véronuca, des filles Tutsi, elles sont contraintes d’étudier plus que les autres pour obtenir leur diplôme. Gloriosa, orgueilleuse lycéenne hutu fille de ministre, participe à l'oppression. Elle se lancera dans une série de sinistres projets, dont un tragicomique : la destruction du nez de la statue de la vierge noire. Argument avancé pour justifier cet acte : "C'est un petit nez tout droit, le nez des Tutsi et lentement Gloriosa, fille de ministre et commandante dans l'âme, distille sa haine des Tutsi Une folie s’empare alors du lycée car le personnage de Fontenailles a une grande responsabilité dans le drame de ce pays.  L’autorité de Dieu comme celle des hommes de bonne volonté ne peut rien  contre le déchaînement de la violence. Une haine fondée sur la rivalité et la jalousie, l’attirance trouble de Fontenailles pour des jeunes filles trop jolies, l’hypocrisie des religieuses enseignantes, la violence qui rôde finira par le drame. Il semblerait  et le livre démontre à quel point  le génocide des Tutsis ne fut pas un phénomène spontané mais un fatal résultat.  Creusant dans les tréfonds de la mémoire rwandaise, Scholastique Mukasonga laisse  voir un microcosme nauséabond dans lequel se profile une sorte de préambule au génocide de 1994 - génocide dont cette écrivaine dit qu’elle fut une survivante et non une rescapée, elle dit aussi que le roman l’a réconciliée avec elle-même, et avec l’histoire du Ruwanda, elle parla avec amour de la beauté des milles collines de son pays. Il faut aussi savoir que les vrais concepteurs du génocide, ce sont les intellectuels rwandais. Et que certains d’entre eux ont échappés à la justice et vivent encore protégés en France en en Belgique. Bien qu'il m'ait laissée sur un certain mal à l'aise, c'est un très bon  livre que je conseille ….4,5/5