Les quatre filles Wieselberger de FAUSTA CIALENTE (Slovenie/Italie)

Avec "les quatre filles Wieselberger" je découvre Fausta CIALENTE, dont je n'avais jamais entendu parler.
Quelle bonne idée ce thème !
Parfois un vertige me prend à l'idée de tous ces livres que je ne lirai pas. C'est pourquoi je deviens de plus en plus sélective, ne lisant que ce qui m'intéresse vraiment et abandonnant le reste sans aucune culpabilité (merci Pennac).

F. Cialente mêle sa vie et celle de ses ancêtres à l'Histoire avec un grand H.
Le point de départ, c'est Trieste. Une ville avec laquelle j'avais fait connaissance en lisant des nouvelles de Boris PAHOR (que je vous recommande au passage) décrivant les exactions exercées à l'encontre de la minorité Slovène lors de la montée du fascisme en Italie.
Trieste qui est encore autrichienne quand F. Cialente nous présente ses grand parents puis ses tantes, sa mère.
Je découvre ce qu'est "l'irredantisme", terme cité de nombreuses fois dans le livre. C'est un mouvement qui réclamait l'intégration dans les frontières politiques de l'Italie des terres considérées comme italiennes.

J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans le livre (je m'impose tjs un certain nombre de pages avant d'abandonner et bien m'en a pris), je n'étais pas captivée, je restais à la lisière du vécu de cette famille bourgeoise du XIX° siècle.
Et puis, peu à peu, Fausta devenant le centre de l'histoire, à travers celle de ses parents d'abord, sa mère, une cantatrice de renom, obligée de quitter la scène au moment de son mariage avec un capitaine caractériel qui fera de sa vie un enfer et qu'elle finira par quitter quand ses enfants seront élevés, pour connaître enfin la sérénité et la joie de vivre selon son désir son frère, Renato, acteur de théâtre dont la vocation s'enracine dans l'enfance.

La vie de cette famille est inséparable des remous de la grande Histoire et se déroule sur fond de révolutions et de deux guerres mondiales.

Fausta nous donne une peinture un peu froide, comme détachée, sans pathos, et il faudra attendre les dernières pages, la promenade sur la plage avec sa fille et ses petites filles pour que jaillisse enfin l'émotion : amour, tendresse, magie de l'instant qui donne saveur et sens à la vie malgré les tragédies qui ébranlent le monde et nos vies.  

L'éditeur nous parle de Fausta Cialente comme une des plus grandes romancières italiennes avec Anna Banti, Lalla Romano, Elsa Morante,Anna Maria Ortese et Natalia Ginsburg.
J'avoue mon inculture

Boris Pahor, j' ADORE      


Je vais essayer de me dénicher ce livre pour le thème  

Merci Majeanne