Howard FAST (Etats-Unis)
5 participants
Page 1 sur 1
Howard FAST (Etats-Unis)
Romancier et cinéaste américain, Howard Fast est né en 1914, décédé en 2OO3.
Issu d'un milieu très pauvre, il est contraint de travailler dès l'âge de dix ans. Tout en continuant d'exercer une foule de petits métiers, il s'inscrit dans une école des Beaux-Arts et tente de vendre ses nouvelles à des magazines. En 1931, il parvient à publier son premier texte dans Amazing Stories. Il se lance en 1932 dans l'écriture à plein temps.
Il devient membre d'une association d'écrivains proche du Parti Communiste américain.
Un voyage dans le Sud des USA lui permet de constater la pauvreté abjecte résultant de la grande dépression et lui confirme son engagement politique. En 1943, il sera correspondant de guerre pour les magazines Esquire et Coronet.
Membre fondateur du Mouvement Mondial des Partisans de la Paix, il s'oppose à la guerre de Corée. A ce titre, il reçoit le Prix Staline International pour la Paix en 1953. Son activité militante au sein du Parti Communiste lui vaut d'être inscrit sur la Liste Noire du Cinéma, du Maccarthysme. Dès lors, il publie sous plusieurs pseudonymes, dont le plus connu est E.V. Cunningham, pour deux séries policière; l'une avec Masao Maturo, l'autre avec en titre des prénoms féminins.
Il meurt le 12 mars 2003.
Il a publié de nombreux romans et romans policiers voir ICI la liste de ses oeuvres.
(Tiré de Wikipédia)
Issu d'un milieu très pauvre, il est contraint de travailler dès l'âge de dix ans. Tout en continuant d'exercer une foule de petits métiers, il s'inscrit dans une école des Beaux-Arts et tente de vendre ses nouvelles à des magazines. En 1931, il parvient à publier son premier texte dans Amazing Stories. Il se lance en 1932 dans l'écriture à plein temps.
Il devient membre d'une association d'écrivains proche du Parti Communiste américain.
Un voyage dans le Sud des USA lui permet de constater la pauvreté abjecte résultant de la grande dépression et lui confirme son engagement politique. En 1943, il sera correspondant de guerre pour les magazines Esquire et Coronet.
Membre fondateur du Mouvement Mondial des Partisans de la Paix, il s'oppose à la guerre de Corée. A ce titre, il reçoit le Prix Staline International pour la Paix en 1953. Son activité militante au sein du Parti Communiste lui vaut d'être inscrit sur la Liste Noire du Cinéma, du Maccarthysme. Dès lors, il publie sous plusieurs pseudonymes, dont le plus connu est E.V. Cunningham, pour deux séries policière; l'une avec Masao Maturo, l'autre avec en titre des prénoms féminins.
Il meurt le 12 mars 2003.
Il a publié de nombreux romans et romans policiers voir ICI la liste de ses oeuvres.
(Tiré de Wikipédia)
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
"0]]La dernière frontière[/b]" Gallemeister 2014 (1ère éd. en 1941) 310 pages
En été 1877, un millier de Cheyennes rendent les armes et acceptent d'intégrer une réserve en Oklahoma, où vivent déjà quelques tribus de la même famille. Un an plus tard, en juillet 1878, les promesses d'une vie décente pour leur peuple n'étant pas tenues, les deux vieux chefs Little Wolf et Dull Knife font part à l'agent indien Miles, de leur mécontentement et de leur souhait de retourner vivre sur leurs terres ancestrales des Black Hills, loin dans le nord.
"Combien de temps devront-nous rester ici? disait Little Wolf, d'un ton monotone, sans jamais élever la voix. Jusqu'à ce que nous soyons tous morts? (...) Depuis que nous sommes ici nous avons tous été malades et beaucoup sont morts. Nous avons souffert de la famine et nous avons vu les os de nos enfants percer leur peau. Est-ce donc si affreux qu'un homme veuille retourner chez lui? Si vous ne pouvez nous donner la permission de partir, laissez quelques uns d'entre nous aller à Washington dire ce que nous endurons. Ou alors envoyez quelqu'un à Washington et obtenez-nous la permission de quitter ces lieux avant que nous soyons tous morts."
Il faut dire que la condition de vie est épouvantable pour ces centaines d'indiens: la permission de chasser leur étant extrèmement réduite (ils n'ont plus d'armes), ils ne peuvent compter que sur le ravitaillement du gouvernement qui se raréfie parfois à la limite de la famine; pas ou peu de médicament dans un environnement où les fièvres déciment les plus faibles (vieillards, enfants); la terre est tellement ingrate que rien ne pousse et ne peut suffire à subvenir aux besoins alimentaires.
Plusieurs jours après ce discours de Little Wolf à l'agent Miles, trois Cheyennes prennent la fuite. Les chefs sont sommés de désigner des otages, afin de faire revenir les fuyards. Refus de Little Wolf et Dull Knife. La tribu -trois cents cheyennes, guerriers, femmes, enfants, vieillards- faussent compagnie aux surveillant de la réserve et prennent la direction du Nord. Aussitôt, une compagnie de soldats se lance à sa poursuite; il y aura un premier affrontement, le premier de cette chasse à l'homme qui durera plusieurs mois, jusqu'à l'entrée de l'hiver. Encerclés par des centaines de soldats, épuisés, affamés, ces moribonds vont finalement se rendre. Mais un groupe, celui qui a voulu suivre Little Wolf, a réussi à échapper aux mailles du filet et s'est mis en sûreté dans les collines. Ceux restés avec Dull Knife, seront parqués à Fort Robinson dans des conditions absolument inhumaines (reclus dans une baraque en bois sans chauffage, avec leurs vêtements d'été devenus des loques -c'est l'hiver, le thermomètre descend bien en dessous de zéro!- affamés par le responsable militaire), tenteront une ultime évasion qui se terminera en un épouvantable massacre d'hommes, de femmes et d'enfants.
Cette affaire que relate Howard Fast est véridique et entache à jamais l'Histoire de l'Amérique. Fast ne décrit pas le camp indien; on ne suit le déroulement que par les évènements, les actions menées par les blancs. C'est un plaidoyer en faveur des Indiens, pour qu'ils retrouvent leur dignité; une dénonciation d'un génocide perpétré par le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, pays fondé sur les principes de Liberté, qu'il a lui-même bafoué allègrement, lorsqu'il s'agissait de ses rapports avec les Indiens.
C'est une épopée tragique, menée tambour battant, qui montre bien à quel point la cohabitation entre les Hommes Blancs et les Indiens était totalement impossible. Deux mondes se sont entrechoqués, seul le plus fort devait gagner.
Note: 5/5
En été 1877, un millier de Cheyennes rendent les armes et acceptent d'intégrer une réserve en Oklahoma, où vivent déjà quelques tribus de la même famille. Un an plus tard, en juillet 1878, les promesses d'une vie décente pour leur peuple n'étant pas tenues, les deux vieux chefs Little Wolf et Dull Knife font part à l'agent indien Miles, de leur mécontentement et de leur souhait de retourner vivre sur leurs terres ancestrales des Black Hills, loin dans le nord.
"Combien de temps devront-nous rester ici? disait Little Wolf, d'un ton monotone, sans jamais élever la voix. Jusqu'à ce que nous soyons tous morts? (...) Depuis que nous sommes ici nous avons tous été malades et beaucoup sont morts. Nous avons souffert de la famine et nous avons vu les os de nos enfants percer leur peau. Est-ce donc si affreux qu'un homme veuille retourner chez lui? Si vous ne pouvez nous donner la permission de partir, laissez quelques uns d'entre nous aller à Washington dire ce que nous endurons. Ou alors envoyez quelqu'un à Washington et obtenez-nous la permission de quitter ces lieux avant que nous soyons tous morts."
Il faut dire que la condition de vie est épouvantable pour ces centaines d'indiens: la permission de chasser leur étant extrèmement réduite (ils n'ont plus d'armes), ils ne peuvent compter que sur le ravitaillement du gouvernement qui se raréfie parfois à la limite de la famine; pas ou peu de médicament dans un environnement où les fièvres déciment les plus faibles (vieillards, enfants); la terre est tellement ingrate que rien ne pousse et ne peut suffire à subvenir aux besoins alimentaires.
Plusieurs jours après ce discours de Little Wolf à l'agent Miles, trois Cheyennes prennent la fuite. Les chefs sont sommés de désigner des otages, afin de faire revenir les fuyards. Refus de Little Wolf et Dull Knife. La tribu -trois cents cheyennes, guerriers, femmes, enfants, vieillards- faussent compagnie aux surveillant de la réserve et prennent la direction du Nord. Aussitôt, une compagnie de soldats se lance à sa poursuite; il y aura un premier affrontement, le premier de cette chasse à l'homme qui durera plusieurs mois, jusqu'à l'entrée de l'hiver. Encerclés par des centaines de soldats, épuisés, affamés, ces moribonds vont finalement se rendre. Mais un groupe, celui qui a voulu suivre Little Wolf, a réussi à échapper aux mailles du filet et s'est mis en sûreté dans les collines. Ceux restés avec Dull Knife, seront parqués à Fort Robinson dans des conditions absolument inhumaines (reclus dans une baraque en bois sans chauffage, avec leurs vêtements d'été devenus des loques -c'est l'hiver, le thermomètre descend bien en dessous de zéro!- affamés par le responsable militaire), tenteront une ultime évasion qui se terminera en un épouvantable massacre d'hommes, de femmes et d'enfants.
Cette affaire que relate Howard Fast est véridique et entache à jamais l'Histoire de l'Amérique. Fast ne décrit pas le camp indien; on ne suit le déroulement que par les évènements, les actions menées par les blancs. C'est un plaidoyer en faveur des Indiens, pour qu'ils retrouvent leur dignité; une dénonciation d'un génocide perpétré par le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, pays fondé sur les principes de Liberté, qu'il a lui-même bafoué allègrement, lorsqu'il s'agissait de ses rapports avec les Indiens.
C'est une épopée tragique, menée tambour battant, qui montre bien à quel point la cohabitation entre les Hommes Blancs et les Indiens était totalement impossible. Deux mondes se sont entrechoqués, seul le plus fort devait gagner.
Note: 5/5
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
C'est malin, j'avais déjà très envie de le lire, après avoir lu ton avis c'est pire !
Merci Géromino
Merci Géromino
_________________
Lectures en cours : Indépendance de Richard Ford ([i]Frank Bascombe T2) $
Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
A mon avis Lacazavent, ça devrait te plaire! C'est certainement aussi un auteur à découvrir pour les amateurs de romans policiers
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
Je note aussi. Merci Géromino !
Shan_Ze- Admin
- Nombre de messages : 9252
Age : 40
Location : Lyon/France
Date d'inscription : 26/10/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
De rien Shan_Ze !
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
Je le note, celui-là. Ta critique m'a emballée ! Merci Géro !
Clochette- Nombre de messages : 2135
Age : 50
Location : Nantes Bretagne
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
De rien Clochette !
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
La dernière frontière
En 1878, les Américains ont colonisé tout leur pays, les Amérindiens survivants sont relégués dans quelques réserves. La principale se trouve dans l’Oklahoma, un territoire aride, poussiéreux et désertique. Les Cheyennes, après qu’ils aient déposés leurs armes, y ont été déplacés depuis leurs collines verdoyantes de Black Hills au Nord dans le Montana. Ils souffrent affreusement dans leur nouvel environnement, les membres de la tribu sont presque tous malades et beaucoup meurt. Les responsables de la réserve sont sourds à leurs demandes, alors les Cheyennes décident simplement de partir retourner dans leur pays. Les Amérindiens ne sont toutefois pas des citoyens à part entière, plutôt des prisonniers, car ils n’ont pas le droit de quitter leur réserve. L’armée tente d’abord de les convaincre de revenir, mais après leur premier échec, ils adoptent la manière forte et utilisent plutôt les armes. Les Cheyennes sont affaiblis par leur année dans le désert, mais ils n’ont pas perdu les habiletés guerrières, développées pendant des millénaires. La tribu de trois cent, incluant femmes, enfants et vieillards, parvient à tenir en échec les deux premiers détachements de cavalerie qui les attaquent. Dans le Kansas, d’autres unités militaires se lancent à leur poursuites, mais la tribu réussit à les éviter et à traverser l’état jusqu’au Nebraska. Dans ce dernier état, la tribu se scinde en deux groupes pour semer les milliers de soldats qui les pourchassent. Le premier groupe réussira à éviter tous les détachements et les patrouilles pour rejoindre ses Black Hills, où la tribu disparaitra, fondue dans la nature qu’elle connaît comme sa poche. L’autre groupe se lance à travers les dunes de cet état, mais la faim et la soif auront raison d’eux, ils se rendront à une unité militaire qui les découvre. En plein hiver, ils sont enfermés dans un entrepôt avec à peine du chauffage, pas de vêtement chaud et un minimum de nourriture. Au bout de semaines de palabres administratifs, on décide de les renvoyer dans le Sud, dans la réserve de l’Oklahoma. Les Cheyennes refusent, car ils savent que ce sera leur mort. Le dirigeant de Fort Robinson décide de leur couper les vivres, mais la tribu persiste et vit sans ni nourriture. Après des jours à se régime, alors que les morts se multiplient, les prisonniers se révoltent et forcent leur prison. Ils fuient mas les soldats réagissent par le feu et la fureur, ils descendent et sabrent tout ceux qu’ils peuvent rattraper, sans distinction d’âge ou d’état. Soixante-cinq cadavres sont comptés après la poursuite, probablement la moitié des prisonniers. L’Amérique ne s’intéresse toutefois pas longtemps à ce drame, les Amérindiens sont choses du passé, le pays regarde vers l’avenir.
Superbe récit du dernier baroude d’honneur des Amérindiens qui ne sont plus chez eux dans leur pays. Le livre raconte bien l’acharnement et la stupidité de ceux qui traitent avec eux. Certains sont lucides : « Ils ne veulent que rentrer chez eux. », mais l’obstination et la ligne durent prédominent parmi les politiques et les militaires. Le livre raconte la fin d’une époque : la page de la colonisation du pays est tournée par ce dernier sang cheyenne versé. Les Amérindiens n’ont plus de pays.
Je déplore seulement une erreur de traduction. À Fort Robinson, les militaires parlent d’un froid de 0 et même -10 degrés, ce qui n’est pas si froid pour ce coin de pays. Mais il s’agit probablement de fahrenheit, donc ce devrait plutôt être -20 à -27 degrés en français, ce qui peut être facilement être mortel. Surtout que dans la postface, on indique que les fuyards ont peut-être dû affronter des froids de -30.
4,5/5
le Réaliste-romantique
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3241
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Howard FAST (Etats-Unis)
Merci pour cette judicieuse précision météorologique RR .
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5609
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|