Blaise GUININ (France)

Ce projet de bande-dessinée m'intriguait fortement et j'ai décidé de le soutenir à fond pour l'acquérir dans ma structure. Il s'agit d'une réalisation faite uniquement avec un stylo quatre couleurs et autant dire que 150 pages dessinées au stylo bic, ça en jette ! Eh bien, je dois dire que les pages sont à la hauteur de l'ambition avec des fonds de case quadrillées en bleu, rouge, vert ou noir mais aussi avec des remplissages en pleine couleur. C'est dur à décrire mais pour qui a manipulé ces stylos, la technique parait implacablement maîtrisée.

Je vais maintenant évoquer ce qui, à mon sens, est la faiblesse de l'ouvrage : le scénario. L'histoire concerne deux étudiants qui décident d'échanger leurs identités et ainsi augmenter leur moyenne dans mes matières qu'ils maitrisent mieux. Même si ça parait alléchant, l'ensemble est assez fade et les dialogues tombent souvent à plat. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai privilégié l'esthétique du visuel au texte. Et ainsi, j'y ai trouvé mon compte. Mais, pour en avoir discuté avec une collègue, le pitch est crédible. Question de point de vue !

Je suis ravie de tomber parfois sur des projets ambitieux de jeunes dessinateurs qui tentent leur chance. Car présentement Blaise Guinin a flairé un bon filon et a instillé le goût de le suivre. Alors, êtes-vous prêt à ne jurer plus que par quatre couleurs ? Pas de lassitude dans le traitement, le lecteur est embarqué dans ces quatre tons qui dévoilent quatre atmosphères et tout autant de composantes qui sont loin de s’affadir. Une réussite !