Véronique de Bure (FRANCE)

Un livre qui devrait me plaire. Je le note.

Ce roman a été conseillé dans l'émission coup de coeur des libraires

UN CLAFOUTIS AUX TOMATES CERISES
Véronique de Bure
Flammarion - 2017 - 379 pages


Jane, une vieille dame de 90 ans, tient un journal sur une année, au fil des saisons. Elle habite seule dans une grande maison en pleine campagne près de Vichy. Elle raconte les petits riens de sa vie avec lucidité. Elle sait profiter des plaisirs que l’existence lui apporte, ses promenades dans les bois, ses parties de cartes, les déjeuners ou goûter avec ses amis , la messe du dimanche, ses petites escapades en voiture pour aller à la ville faire ses courses, les échanges avec « la petite Angèle », sa femme de ménage et avec ses voisins. Elle aime la convivialité et apprécie un petit verre de vin blanc ou de Crémant partagé avec ceux qu’elle aime. Elle cuisine avec amour et congèle en vue de repas futurs. Elle est attentive à sa présentation sans laisser place à une coquetterie excessive, elle continue à entretenir sa forme physique en marchant et sa tête en jouant au Scrabble ou en faisant les mots croisés du Figaro. Elle raconte cette vie toute simple avec humour et tendresse.
Elle a perdu son mari il y a une dizaine d’années et ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants vivent en région parisienne ou plus loin. Ils sont aimants, attentifs à leur mère, mais bien qu’ éloignés, elle ne leur reproche rien: « ils ont leur vie ». Elle a toujours été tête en l’air et cela ne s’arrange pas avec l’âge, d’où quelques mésaventures assumées avec humour comme celle des tomates cerises mises dans le clafoutis à la place des vraies cerises. Elle regarde avec lucidité et une pointe de nostalgie le temps qui passe, les amis qui sont malades ou décèdent. Elle écrit à propos du nouvel an où elle est seule: « Parce qu’on a beau dire que c’est un jour comme les autres, la solitude de ce jour-là n’est pas tout à fait comme les autres ».

Rien de triste dans ce roman où il ne se passe quasiment rien, rythmé en quatre parties par les saisons. L’écriture est légère et l’auteur livre un roman tout chaud, tout rond. La narratrice s’achemine paisiblement vers la mort. Il faut dire qu’elle n’est pas malade et relativement alerte pour son âge. J’ai aimé ce roman de la grande vieillesse qui est positif, Mais est-ce un livre qui peut intéresser la jeune génération? l’auteur pointe le décalage des gens âgés face à des technologies nouvelles ou au numérique, un changement social tellement rapide et si important qu’il peut aussi ne pas être imaginé.

Note: 4/5

Ce livre m'intéresse, je le note, merci de me le faire connaître

Je pense qu'il peut paraître aussi très ennuyeux. Mais il a eu une résonnance très personnelle pour moi...

Merci pour ton avis Awara cela conforte mon envie de le lire

Jeanne a 90 ans et c’est sous la forme d’un journal qu’elle nous raconte une année. Au fil des jours elle évoque les saisons, son jardin, les rencontres avec ses copines toutes veuves( forcément les hommes sont tous morts ) pour  gouter et  jouer au bridge parce que à 90 ans elle ne peut plus conduire la nuit et les déjeuner obligent les conversations quand on est un peu sourde c’est difficile et puis au bridge on ne parle pas beaucoup! Il y a les enfants et petits enfants qui viennent parfois et qui envahissent la maison avec leur cris et le chien de sa fille  .Et puis il y a forcément son passé quand on est seule on regarde derrière .
Ce roman est émouvant mais jamais triste je me dis que j’aimerais être comme Jeanne à son age .Certains passages m’ont fait rire l’auteur nous parle d’un sujet grave qui est la vieillesse et la dépendance sans jamais entrer dans le pathos il y a au contraire beaucoup d’humour .J’ai refermé le livre cet après midi en regrettant de quitter notre héroine.
5/5

Contente que vous avez aimé, toutes les deux !

Quatrième de couverture

Jeanne, 90 ans, décide d’écrire son journal intime. Du premier jour du printemps au dernier jour de l’hiver, d’événements minuscules en réflexions désopilantes, elle consigne pendant toute une année ses humeurs, ses souvenirs, sa petite vie de Parisienne exilée dans l’Allier, dans sa maison posée au milieu des prés, des bois et des vaches. La liberté de vie et de ton est l’un des privilèges du très grand âge, aussi Jeanne fait-elle ce qu’elle veut : regarder pousser ses fleurs, boire du vin blanc avec ses amies, accueillir – pas trop souvent – ses petits-enfants, remplir son congélateur de petits choux au fromage, déplier un transat pour se perdre dans les étoiles en espérant les voir toujours à la saison prochaine…

Mon avis

Un clafoutis aux tomates cerises est un roman agréable à lire. J’ai beaucoup aimé le format journal intime dans lequel Jeanne nous fait part jour après jour des petites choses qui font son quotidien, de ses souvenirs de jeunesse et de ses réflexions sur la vie. On pourrait craindre que la vie de tous les jours d’une nonagénaire soit monotone et ennuyeuse mais rassurez-vous il n’en est rien. Jeanne est bourrée d’humour et son journal est très vivant. Elle a du caractère et ça la rend très attachante.

C’est un vrai plaisir de suivre la succession des saisons dans cette petite ville de campagne loin de l’agitation des villes. Même si ses enfants ne vivent pas tout près, Jeanne ne manque pas de compagnie après toute une vie passée dans le même village. Entre la messe, le bridge et le thé chez ses amies, la solitude l’épargne, du moins pour un moment. Car bien sur, à 90 ans, on sent le poids du temps qui passe et qui, jour après jour, vous enlève des êtres chers et vous fait vous sentir de plus en plus en décalage avec les générations suivantes.

Bref, un clafoutis aux tomates cerises est un joli roman plein de tendresse qui invite à savourer les plaisirs simples de la vie. Malgré les petits et grands tracas inévitables lorsqu’on prend de l’age, c’est un livre qui donne envie de vieillir aussi sereinement que Jeanne.

4,5/5

Un amour retrouvé
Flammarion 15 mai 2021
285 pages

Quatrième de couverture
Il m’arrive une drôle d’histoire… »
C’est par ces mots que Véronique est accueillie cette nuit-là par sa mère, soixante-treize ans. Et c’est vrai que c’en est une, drôle d’histoire, celle de la réapparition d’un premier amour, premier chagrin aussi, dont elle était sans nouvelles depuis plus de cinquante ans.
Très vite va reprendre une cour à l’ancienne, faite de visites, de billets doux, de retrouvailles émues et de mains qui s’effleurent. Comment vit-on l’amour retrouvé à l’âge des tables de bridge et du temps qui s’étire ? Et comment, lorsqu’on est la seule fille de la fratrie et que l’on peine encore à faire le deuil d’un père trop tôt disparu, accepter l’intrusion de l’homme du passé et la liberté nouvelle d’une mère qui nous échappe ?
Mon avis
Et voila que cette veuve de 73 ans revit les émois d’un flirt devant les yeux de sa fille, elle lui avoue avoir retrouvé son premier amour de jeunesse, ils s’écrivent et veulent se revoir, ils vont se revoir et le nouveau couple va se retrouver chez l’un ou chez l’autre. Véronique a très difficile d’accepter cette situation, elle ressent la douloureuse sensation d’abandon et de perte fusionnelle avec sa mère et en tant que fille a des difficultés à accepter la présence de cet homme dans la vie de sa mère, elle souffre aussi de l’oubli de son père décédé qu’elle a beaucoup aimé et si tout compte fait Véronique finit par se réjouir de ce retour de bonheur pour sa mère au soir de sa vie, sa relation avec elle est fortement ébranlée. J’ai lu sur le Net que Véronique a écrit ce livre en hommage à sa mère, on peut le croire puisque lors de l’histoire, elle là tutoie...Il faut dire que c’est d’une façon poignante mais très sensible que l’auteure avec délicatesse explore la complexité des sentiments et des émotions…
Quelques passages qui m’ont interpellée...
Il n’y a pas d’âge pour les sentiments amoureux.
Le passage ou le nouveau couple fait connaissance avec leurs familles respectives.
Une belle réflexion sur le temps qui passe et laisse le droit à l’amour qui pourtant change en tendresse avec la vieillesse.
Dans la tendresse, on s’oublie soi-même, on s’efface pour l’autre, on s’émerveille.. poser un regard de tendresse sur un être cher, c’est comme poser son âme sur l’âme de l’autre, en l’effleurant à peine avec une infinie délicatesse.
La tendresse c’est quelque chose de solide qui soutient solidement, qui aide l’autre à se tenir debout et à affronter les rigueurs de la vie et ses échecs sans en être écrasé. 4,5/5