Nicolas Maleski (France)

Maleski Nicolas
La science de l’esquive
Editions Harper Collins 8 janvier 2020
2216 pages

Quatrième de couverture
« Rien n’indiquait que c’était son jour. Il n’y avait rien de particulier dans l’air. En refermant la porte derrière lui, il savait que c’était la dernière fois. Il n’y avait plus à réfléchir. Sa décision était prise. Il restait à exécuter le plan. Les trottoirs étaient noirs de monde, les magasins happaient et recrachaient les badauds à jets continus. À cet instant il était encore un homme honnête. C’était facile en vérité de basculer dans l’horreur.»

Kamel Wozniak est en fuite. Locataire d’un meublé où pour rester invisible il faut se montrer habile, l’ancien boxeur sur ses gardes tente de se faire oublier le temps d’un été au vert. Mais de qui ? Et où s’arrête son plan B ? Difficile de disparaître dans une petite ville où un garçon comme lui, aux airs de desperado, n’est pas sans piquer les curiosités.
Après Sous le compost, Nicolas Maleski signe un roman qui s’ouvre comme un film des frères Coen, ménage un suspense de polar et déroule, dans une langue où la lucidité combat à armes égales avec la causticité, l’épopée d’un antihéros insaisissable et pourtant pas si éloigné de nous.

Mon avis
Voici un roman bien construit avec Kamel Wozuiak comme personnage principal, c’est un homme mystérieux, qu’a donc fait cet homme en cavale ? Pourquoi s’est-il enfuit ? Il semblerait qu’il a fait quelque chose de terrible, qu’il a une vie trouble, il est mutique et secret, dans ce coin sombre des Cévennes, il suscite la curiosité, on le suit dans une histoire sombre. Bien qu’une bande de jeunes ne reculant devant rien l’ai pris en amitié, en dire beaucoup est difficile, cependant on sait que sa fuite aurait pu s’arrêter là, si l’amour, la haine et la violence n’en avaient décidé autrement. Ce roman d’ambiance est une lecture déroutante car on bascule dans une réflexion sociale sur le sens de la vie, les personnages sont bien campés. Dans ce roman, on décèle beaucoup d’humanité, sans que l’on puisse rien deviner, Nicolas Maleski détourne notre curiosité jusqu’à la fin ou le titre prend tout son sens. Ce roman est une belle idée travaillée par l’auteur pour cette histoire digne d’un roman noir...4:5/5