Sara ROBINSON (Québec)

Née en 1990 en Outaouais, détentrice d'une maitrise en littérature, maintenant Montréalaise.

 
Crédits Photo - Sandra Kucko

L'angoisse d'être à jeun

Le quartier du Vieux-Hull dans la ville de Gatineau est bipolaire : remplie de fonctionnaires tranquilles pendant le jour, il devient une cour des miracle la nuit, avec sa concentration de bars. La narratrice travaille dans un de ceux-ci, tout en poursuivant des études en littérature. Elle a toutefois un passé de danse nue, drogue, alcool…et un présent avec encore les deux derniers, même si en plus petite quantité. Elle est l’Esméralda de ce conte, car elle fréquente trois hommes, des Phoebus, Frollo et Quasimodo. Un qui l’aime juste pour son corps (et vice-versa), l’autre qui l’aime sans oser la toucher, et le troisième qui est un drôle de comparse (mais presque absent et oublié du livre, pas assez développé selon moi).


Le style est cru, drôle, oral et critique. Si vous aimez le « parlé » québécois, vous allez être servi ici. Ce quartier de Gatineau est aussi à un jet de pierre du Parlement canadien, dans l’autre province, avec sa majorité anglophone, source de tensions continues (mais moins qu’aux ères des référendums). La narratrice a une vie difficile, mais elle veut aussi montrer que c’est seulement une phase, qu’elle se dirige vers un bel avenir. J’ai aimé le parallèle avec l’œuvre de Victor Hugo, et aussi parce que je fréquente ce quartier (dans la version diurne).


3,5/5

RR