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Carlos LISCANO (Uruguay)

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Carlos LISCANO (Uruguay) Empty Carlos LISCANO (Uruguay)

Message  Invité Mar 18 Nov 2008 - 12:01

De : Sahkti1 (Message d'origine) Envoyé : 2006-05-18 06:28

Le fourgon des fous
Editions Belfond, ISBN 2714441556
Littérature urugayenne

Nous sommes en 1973, Carlos Liscano est emprisonné à Libertad (quelle ironie!) par le régime uruguayen et vivra pendant treize ans de souffrances et d'humiliation. Il a alors 22 ans, est accusé de subversion politique et voit le monde autour de lui continuer à tourner sans qu'il puisse y participer. Tout cela est très dur, tant moralement que physiquement. La torture est quotidienne, dans les interrogatoires, les sévices, les brimades psychologiques. Comme un deuil ou un exorcisme, Liscano tente de raconter, avec des mots crus et violents, les détails de cette torture, de son enfermement et toutes les ruses qu'un prisonnier doit mettre au point pour supporter la douleur et tenter de conserver un peu de dignité.

L'écriture de Liscano est rapide, vive et la forme courte de ses chapitres augmente la sensation d'oppression qui se dégage des pages. Comme si il fallait respirer entre les coups, comme si un répit était nécessaire avant de passer à autre chose, à une autre souffrance.
J'ai été frappée par la puissance des mots de Liscano, qui tressaille dans chaque terme racontant ce qu'il a vécu, et qui arrive pourtant à témoigner de son emprisonnement avec un certain détachement, un recul qui permet à la fois de narrer tout cela froidement (et donc de manière terrible parce que sans pudeur) et en même temps de glisser beaucoup d'humanité entre les mots.
En couchant son histoire sur papier, Carlos Liscano tente, à mes yeux, de structurer l'horreur afin de pouvoir continuer à vivre et, à défaut de l'accepter, l'intégrer à son existence. Parce que ces souffrances font désormais partie intégrante de sa personne et l'écriture est sans doute un moyen d'échapper à une dérive irréversible.

J'ai à plusieurs reprises ressenti en le lisant les mêmes impressions qu'en lisant des auteurs dits de l'Holocauste, comme Primo Lévi ou Aharon Appelfeld, ce besoin de raconter l'horreur pour apprendre à vivre avec et aussi à s'accepter, avec ce deuil permanent au fond de soi.
Un récit dense et dur qui fait droid dans les dos et qui apprend beaucoup sur les mécanismes de résistance humaine, physique et psychologique. Une belle leçon.

Ma note: 4,5/5

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