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Saint-John PERSE (France)

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Message  Invité Dim 26 Oct 2008 - 21:46

De : Claudeg061 Envoyé : 2003-10-06 03:35

Vents, de Saint-John Perse

Je relis le recueil intitulé Vents. A la fin des années 80, j'étais à Paris chez mon parrain lorsqu'en allant à la fnac des Halles je suis entré dans la Maison de la poésie. Il y avait une expo thématique autour de Perse. Ce qui, à l'époque, m'avait attiré c'est sont goût pour la mer. Amers est un des plus beau chant de ce poète si particulier. Il a consacré toute sa vie à cette forme de poésie que l'on dit en prose. Moins attractive que celle en vers, la poésie en prose n'en est pas moins très difficile à écrire. Et Perse en utilise toutes les facettes afin d'évoquer - mais ne devrai-je pas dire invoquer- des images et des impressions que sont et diffuses et précises. Lire Perse c'est s'attaquer à un vocabulaire vaste et ésotérique. Esotérique parce que peu utilisé. De mots savants et mots oubliés, le poète enlumine ses textes de milles mots qui pour nous n'ont plus d'autres écho que celui d'un ossement sur le sol d'une grotte. Les poèmes sont des chants, chants à la femme d'abord... Celle qui hante les rêves érotiques des hommes endormis, celle qui hante les pilotes de navire, ceux qui pendant la Renaissance étaient les garants des expéditions parce qu'ils savaient... C'est un hommage au passé... Aux terres immenses et vierges. Comme si ce politique, connaissant trop les affres et les vices de ce monde civilisé, avait voulu retrouver, à travers sa passion, la terre originelle. Je dirais le silence originel.

Lire Saint-John Perse c'est comme ouvrir un vieux manuscrit médiéval, ou un rouleau chinois... C'est être émerveillé devant la finesse de la prose, devant l'étendue du savoir... Mais c'est être aussi questionner sur le silence, l'oubli, le femme, l'humain et la chair...

Claude


Dernière édition par Calepin le Sam 21 Fév 2009 - 20:08, édité 1 fois

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Message  gallo Mar 25 Nov 2008 - 9:57

Calepin a écrit:De : Claudeg061 Envoyé : 2003-10-06 03:35

Vents, de Saint-John Perse

Je relis le recueil intitulé Vents. A la fin des années 80, j'étais à Paris chez mon parrain lorsqu'en allant à la fnac des Halles je suis entré dans la Maison de la poésie. Il y avait une expo thématique autour de Perse. Ce qui, à l'époque, m'avait attiré c'est sont goût pour la mer. Amers est un des plus beau chant de ce poète si particulier. Il a consacré toute sa vie à cette forme de poésie que l'on dit en prose. Moins attractive que celle en vers, la poésie en prose n'en est pas moins très difficile à écrire. Et Perse en utilise toutes les facettes afin d'évoquer - mais ne devrai-je pas dire invoquer- des images et des impressions que sont et diffuses et précises. Lire Perse c'est s'attaquer à un vocabulaire vaste et ésotérique. Esotérique parce que peu utilisé. De mots savants et mots oubliés, le poète enlumine ses textes de milles mots qui pour nous n'ont plus d'autres écho que celui d'un ossement sur le sol d'une grotte. Les poèmes sont des chants, chants à la femme d'abord... Celle qui hante les rêves érotiques des hommes endormis, celle qui hante les pilotes de navire, ceux qui pendant la Renaissance étaient les garants des expéditions parce qu'ils savaient... C'est un hommage au passé... Aux terres immenses et vierges. Comme si ce politique, connaissant trop les affres et les vices de ce monde civilisé, avait voulu retrouver, à travers sa passion, la terre originelle. Je dirais le silence originel.

Lire Saint-John Perse c'est comme ouvrir un vieux manuscrit médiéval, ou un rouleau chinois... C'est être émerveillé devant la finesse de la prose, devant l'étendue du savoir... Mais c'est être aussi questionner sur le silence, l'oubli, le femme, l'humain et la chair...


Je vais poser quelques phrases de ses poèmes. Car en plus d'être en prose, ils sont très longs donc je ne fais que des citations.

"Mais sa parole est aux vivants; ses mains aux vasques du futur"

"Et c'est par un matin, peut-être, pareil à celui-ci,
Lorsque le ciel en Ouest est à l'image des grandes crues,
Qu'il prend conseil de ces menées nouvelles au lit du vent.
Et c'est conseil encore de force et de violence"

"La teneur à son comble de grands essaims sauvages de l'amour"

"Et d'éventer l'usure et la sécheresse au coeur des hommes investis,
Voici qu'ils produisaient ce goût de paille et d'aromates, sur toutes places de nos villes,
Comme au soulèvement des grandes dalles publiques. Et le coeur nous levait
Aux bouches mortes des Offices. Et le dieu refluait des grands ouvrages de l'esprit"

"C'étaient de très grandes forces en croissance sur toutes pistes de ce monde, et qui prenaient source plus haute qu'en nos chants, en lieu d'insulte et de discorde;
Qui se donnaient licence par le monde - ô monde entier des choses - et qui vivaient aux crêtes du futur comme aux versants de glaise du potier...
Au chant des hautes narrations du large, elles promenaient leur goût d'enchères, de faillites; elles disposaient, sur toutes grèves, des grands désastres intellectuels,
Et sur les pas précipités du soir, parmi les pires désordres de l'esprit, elles instituaient un nouveau style de grandeur où se haussaient nos actes à venir;
Ou disputant, aux îles lointaines, des chances du divin, elles élevaient sur les hauteurs une querelle d'Esséniens où nous n'avions accès..."

Claude

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Saint-John Perse est un poète français né à Pointe-à-Pitre le 31 mai 1887, il est décédé à Giens le 20 septembre 1975. Après une enfance passée à la Guadeloupe, Alexis Saint Léger - plus connu sous le pseudonyme de Saint-John Perse - entreprend des études de droit en France. Obtenant le concours du Quai d'Orsay, il entame alors une brillante carrière de diplomate, qui le mène à Pékin. Principal collaborateur de Briand de 1925 à 1931, Secrétaire général aux Affaires Etrangères, il est désavoué par le régime de Vichy et contraint de s'exiler aux Etats-Unis. Il s'impose alors comme l'un des plus grands poètes, maniant la langue en vue de créer une respiration, un souffle particulier. Auteur d'une oeuvre solaire, emplie des images et des sons de son enfance dans les îles, et conçue en louange à la Création, il obtient le Nobel de littérature en 1960, avant d'être édité à La Pléiade, véritable consécration de son génie littéraire.
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