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John Maxwell COETZEE: Disgrâce

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John Maxwell COETZEE: Disgrâce Empty John Maxwell COETZEE: Disgrâce

Message  Prospéryne Sam 22 Nov 2008 - 14:13

De : MarieProze Envoyé : 2005-05-12 02:37
Disgrâce
Seuil, collection Points (2002), 272 pp.

Quand un contexte national subit d’importantes transformations, un bouleversement au niveau de l’ordre établi par exemple, l’effervescence dans l’art et la littérature bat son plein. L’apartheid en Afrique du Sud a constitué une toile de fond dominante pour toute une génération d’écrivains dont J.M. Coetzee qui eut le mérite de ne pas la nommer, de la sous-entendre, propulsant ainsi son oeuvre – accompagnée du Prix Nobel – au statut universel.
Car l’oeuvre de Coetzee est dense, porte en elle un sérieux questionnement sur l’injustice, l’inégalité, la nature humaine, le regard de l’Autre, les consciences sclérosées par la douleur, l’impuissance des mots…

Dans Disgrâce, roman post- apartheid, l’ordre établi – la tyrannie – prend un virage extrême et devient chaos, anarchie. La culture, les moeurs, les idées reçues chez les hommes ne peuvent suivre la cadence des gouvernements. Le conservatisme haineux dicte sa loi. Ici, dans la simplicité d’une roman traditionnel, l’auteur dessine une fresque dans laquelle le lecteur est invité à trouver les éléments pour expliquer ce malheur chez les hommes.

Disgrâce, c’est deux histoires qui se coupent et se font écho. Le même crime dans deux contextes, le nouveau et l’ancien, en ville et à la campagne, de la perspective de l’amant et du père. Que dit Coetzee en conclusion ? Le destin des animaux livrés aux hommes… Entre un chien et un homme, la frontière semble mince.

4,5/5


De : Cryssilda_ Envoyé : 2005-05-12 04:24
Disgrâce de John Michael Coetzee
Editions Points Poche, 273 pages

Après une courte liaison avec l'une de ses étudiantes transformée en accusations pour harcèlement sexuel, David Lurie démissionne de son poste et décide d'aller retrouver sa fille au fin fond de la campagne sur africaine.

Voici un roman sombre et déroutant... L'histoire se passe en Afrique du Sud et est fortement enracinée dans l'histoire et la culture du pays. Du coup, il est très difficile de comprendre certains raisonnements des personnages (en particulier de la fille de David Laurie). En même temps, cet arrière plan culturel rend le roman passionnant, on tourne les pages en se demandant ce qui peut encore bien se passer.

Par contre, je ne trouve pas le style exceptionnel, mais j'ai lu une traduction, peut être que ce n'est pas aussi flagrant dans le texte original.

Note : 4,5/5

Cryssilda


De : Mousseliine Envoyé : 2005-05-12 05:48
Disgrâce
(Seuil/poche, 2002, 272 pages)

David Lurie, 52 ans, professeur à l'Université du Cap, séduit l'une de ses étudiantes, laquelle porte plainte. David perd son boulot mais on est bien content car David Lurie n'est pas sympathique.

Alors voilà David Lurie qui débarque chez sa fille à la campagne avec son arrogance, ses idées toutes faites, son égoïsme. On espère que David va apprendre, va évoluer... un peu, trop peu. Mais il n'y a pas à être déçu car c'est ça l'être humain, à moins de vouloir un happy end. Alors ça laisse un arrière-goût de la vie, de l'Homme...

C'est un roman assez complexe, mine de rien, qui devrait être lu plus d'une fois pour en saisir toutes les nuances. Un roman qui fait grandir à condition d'être attentif et c'est difficile de l'être entièrement lors d'une première lecture car l'histoire est très prenante et le rythme est rapide. C'est définitivement un livre à relire.

Note : 4.5/5


De : SisterCici Envoyé : 2005-05-12 07:01
Disgrâce de J.M.COETZEE.

C'est l'histoire de David Lurie, homme de 52 ans et divorcé deux fois.
A défaut de littérature, David Lurie enseigne la communication à l'université du cap.Ce qui l'intéresse vraiment, c'est de composer un opéra sur Byron amoureux!
En pleine idylle avec une de ses étudiantes, il est accusé de harcélement sexuel.Sa carrière d'enseignant en est brisée.
Mais David ne se sent jamais coupable de ce qu'il a fait car il aime mélanie, l'érudiante.
La séducteur du cap se replie chez sa fille Lucie au fin fond du cap oriental.
Il pense, en quelque sorte, se changer ses idées en allant chez sa fille mais encore d'autres choses désastreuses lui arriveront à lui ainsi qu'à sa fille...

Le rapport de Lurie et de sa fille est très intéressant.
Ce livre est facile à lire et j'ai été vraiment prise dans l'histoire.
En même temps, ce livre m'a permise de faire la découverte de Coetzee et j'en suis ravie car son livre m'a plu, car l'auteur nous surprend et le déroulement de l'histoire nous interpelle!
Ce qui m'a énormément touché aussi, c'est l'hisoire avec les chiens.
Il n'y a qu'une chose que je n'ai pas comprise: c'est quand David rend visite aux parents de Mélanie.Celui ou celle qui a compris, pourriez me l'expliquer.

Voici ma cote: 4,5/5


De : Cocotte8017 Envoyé : 2005-05-12 07:40
Disgrâce
(Éditions du seuil, 2001, 251 pages)

Âgé de 52 ans, David Lurie est enseignant en Afrique du Sud. Divorcé deux fois, éternel, séducteur, il s'éprend d'une de ses étudiante. Cette relation lui coûtera son emploi. Il décidera alors de s'exiler et de se réfugier auprès de sa fille Lucy qui habite sur une ferme en campagne. Un drame surviendra alors et viendra bouleverser son existence.
Voilà un excellent roman! Dès les premières pages, j'ai été accrochée par l'histoire de cet homme dont le désarroi est palpable. Un homme qui tentera pour s'en sortir un rapprochement auprès de sa fille, mais c'est peine perdue ; ils n'arrivent pas à se comprendre. J'adore les livres qui décrivent des relations complexes! Disgrâce est aussi un tableau de l'Afrique du Sud après la guerre où règne la violence, une violence qu'on essaie de taire, mais qui est tellement réelle qu'elle crée un climat de peur. Bref, un livre somble, poignant et très bien écrit.

À lire sans faute!

Ma note : 4,75/5


De : Cocotte8017 Envoyé : 2005-05-12 07:45
Scènes de la vie d'un jeune garçon
(Éditions du Seuil, 1999, 190 pages)

John Michael Coetzee raconte ici son enfance passée en Afrique du Sud. On y découvre un enfant brillant, insécure, réservé, mal dans sa peau. L'auteur met l'accent sur sa relation avec ses parents. Tout d'abord, sa mère qu'il adore et qu'il a tellement peur de décevoir. Et son père, un alcoolique qu'il méprise. L'auteur raconte avec sincérité les angoisses et les doutes d'un enfant face au monde dans lequel il évolue. Il nous fait découvrir également l'Afrique du Sud, un pays déchiré où règne les préjugés entre les cultures, les langues et les religions.
C'est un livre très agréable à lire bien que le ton de ce roman soit assez triste, les moments de bonheur dans la vie de ce garçon sont rares! Sans être extraordinaire, l'écriture de John Michael Coetzee est fluide, sans longue description. C'est un récit qui se lit comme un charme! Je vais sûrement lire la suite nommée Vers l'âge d'homme, car j'ai envie d'en savoir plus sur cet homme.

Ma note : 4/5

Bref, j'ai bien aimé mon expérience avec cet auteur. Une très belle découverte! Je veux absolument lire Michael K, sa vie , son temps, l'autre livre qui a valu à l'auteur le Booker Price.


De : Venusia Envoyé : 2005-05-12 09:38
Disgrâce

Le roman Disgrâce se déroule en Afrique du Sud, dans la période post-apartheid. C'est l'histoire d'un homme dans la cinquantaine qui, suite à une liaison avec une de ses étudiantes, est contraint de quitter son poste universitaire. Il décide de visiter sa fille qui possède une petite fermette dans la campagne. Une invasion domiciliaire modifiera sa relation avec sa fille et le poussera graduellement à se remettre en question.
Mon avis: C'est un roman dense qui aborde plusieurs thèmes, dont surtout celui du pouvoir, plus spécifiquement le transfert du pouvoir des plus forts vers les plus faibles. Évidemment dans le cadre de l'Afrique du Sud, le transfert du pouvoir de l'homme blanc à l'homme noir, et dans le roman, de David à son étudiante, de sa fille vers son "homme-chien", et dans une certaine mesure, du droit que s'approprient les hommes envers les animaux. Le thème en titre de la disgrâce est aussi traité abondamment, disgrâce de David, de sa fille, des animaux, de l'homme blanc en Afrique du Sud.

La caractérisation des personnages est excellente: voici des hommes et femmes complexes, avec toutes leurs qualités et défauts. Malgré leurs faiblesses, on se prend de sympathie pour eux, surtout pour David et sa fille; on leur souhaite de passer au travers de leurs épreuves, de vaincre leurs malheurs, de s'en trouver ressortis plus forts et sûrs d'eux-mêmes. On est impatient avec eux lorsqu'ils tergiversent ou prennent des décisions qu'on désapprouve.

Mais Disgrâce est un roman dérangeant; on le referme avec un sentiment de malaise. L'auteur n'a pas joué les dieux pour réaligner les cartes des ses personnages, et on se doute bien que l'histoire n'est fictive que dans les personnages imaginés; force est de s'avouer que les comportements semblent malheureusement refléter la réalité contemporaine.

Petit bémol, j'ai trouvé l'exploration de la métaphore élaborée dans son opéra sur Byron superflue et un peu longuette, une indulgence évidente de la part de Coetzee, qui n'apporte pas grand-chose à l'histoire, selon moi. L'étudiante Mélanie, aussi, est caractérisée de façon assez sommaire; c'est le seul personnage qui ne semble être qu'un accessoire.

Ma note: 4.5 sur 5.

Pourquoi pas 5? Pour la fin, surtout. Ce n'est pas que je demande une fin de conte de fées, mais je me désole que Coetzee n'a pas réussi à nous fournir une seule note optimiste dans son roman, surtout lorsqu'on considère que Disgrâce reflète son point de vue sur l'Afrique du Sud. Il semble résigné à l'idée qu'il n'y ait pas d'alternative à la violence et à la soumission.


De : -Iliade- Envoyé : 2005-05-12 11:42
Disgrâce

Résumé :

Suite à une liaison avec une de ses étudiantes qui tourne mal, David Lurie, professeur de 52 ans à l’université du Cap, spécialiste du romantisme anglais et admirateur de Byron, démissionne et va s’installer quelques temps chez sa fille Lucy qui habite une ferme isolée. Son arrivée ravivera les rancoeurs et la violence en bouleversant le fragile climat de respect que Lucy avait jusque là réussit à maintenir avec ses voisins noirs.

Mon avis :

L’histoire de David Lurie illustre cette période post-apartheid où l’incompréhension persiste toujours. Peinture d’une société en pleine évolution dans laquelle les anciens rôles bougent : les noirs maintenant les agresseurs des blancs, ou leurs défenseurs, les blancs éprouvant un sentiment de culpabilité (ce remords qui sera une des raisons pour lesquelles Lucy évitera de poursuivre plus avant ses agresseurs), de mépris aussi et de peur. Portrait d’une Afrique déchirée par le ressentiment et l’appréhension, qui engendrent la violence, comment ce pays cicatrisera des plaies causées par l'Histoire ? J’ai aimé ce livre au style lucide et sceptique, emprunt de malaises et d’interrogations sur l’avenir. Si je ne mets pas une meilleure note, c’est à cause de quelques passages qui, selon moi, n’apportent rien au livre, notamment à son début et à sa fin (Par exemple, les développements sur Byron ; pourtant j’apprécie la période romantique).

Note : 4,25/5


De : lassy Envoyé : 2005-05-12 12:45

Disgrâce

Lecture soyeuse, souple, et pourtant pénible, dérangeante. C'est un constat amer qui met en parallèle la fin de la jeunesse, de l'insouciance, et la fin de l'Apartheid. le sentiment de supériorité n'est plus de mise, le temps est aux règlements de compte, aux verdicts, aux prises de conscience, à la responsabilisation.
Ce roman, ave des mots choisis, pose une question cruciale : Quel sera le futur en Afrique du Sud ? Comment les différentes générations vont-elles cohabiter ? les différentes ethnies ? Quel sera le prix ? Faut-il tout raser et repartir à zéro ? se retrouver nu et désarmé, comme un chien....

4/5


De : Lhisbei Envoyé : 2005-05-12 13:16
Disgrâce
Seuil 252 pages

Disgrâce raconte la déchéance sociale et personnelle de David Lurie, un professeur de l’université du Cap en Afrique du Sud. Après 2 divorces, David Lurie séduit une étudiante et entame avec elle une relation malsaine. En parallèle il essaie d’écrire un opéra sur Byron. Tout va de mal en pis le jour où l’étudiante l’accuse d’avoir abusé d’elle et porte plainte. David se retrouve face à l’institution et plein de morgue refuse d’admettre ses torts, de s’abaisser à s’expliquer. Il perd son poste à l’université et se réfugie chez sa fille Lucy avec laquelle il n’a pas vraiment de contact depuis un certain temps. La déchéance ne fait que commencer.
Disons le tout net j’ai détesté le personnage de David Lurie. Il est abject, médiocre et bouffi de suffisance. Je n’ai éprouvé tout au long du récit aucune compassion pour lui et ses atermoiements d’ordre sexuel. . L’histoire en elle-même est glauque et ce qui arrive à Lucy parfaitement horrible même si très réaliste. Je veux bien que Coetzee aborde l’apartheid et ses conséquences mais pas de cette façon, pas avec autant de froideur, d’absence de révolte.
Bref je n’ai pas non plus aimé ce livre et je n’ouvrirai plus de livre de Coetzee. Il y a trop de froideur chez cet écrivain, une trop grande absence de sentiment et d’empathie avec ses personnages pour qu’il me plaise. Ma note 2,5/5.


De : Muriel13B Envoyé : 2005-05-12 14:12
Disgrâce,

Je suis exactement de l'avis de Lhisbei. Je n'ai pas du tout aimé le personnage de David Lurie, sans morale aucune, qui malgré son âge avancé et sa culture, n'est pas capable de voir que sa relation avec cette gamine est franchement dégoutante et dégradante. Il retrouve un peu d'humanité avec son travail auprès des animaux, mais bon...
Je n'ai pas aimé la manière dont Daid Lurie a l'air tout à fait spectateur de ce qui lui arrive, et du coup moi aussi je ne me suis pas sentie très investie.
C'est le seul livre que j'ai lu de Coetzee, je n'ai peut-être pas choisi le bon, mais c'est vrai que je ne me suis pas sentie d'en lire un autre.

Mon avis : 3/5
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Message  Prospéryne Sam 22 Nov 2008 - 14:30

De : Claarabel Envoyé : 2005-05-19 05:32
Voici d'abord mon commentaire AVANT d'avoir lu l'ensemble de vos avis :

--) Ce roman est très violent, dans son discours, ses personnages, son contexte, bref "Disgrâce" n'est nullement tendre et édulcoré. La volonté de JM Coetzee semble d'avoir voulu traduire la virulence croissante dans l'Afrique du Sud de l'après-apertheid, les entités différentes, des divergences nourries des rancoeurs.
Et puis, l'auteur paraît ne jamais établir de sympathie pour ses personnages. Aucun ne trouve d'indulgence pour le lecteur, depuis le professeur David Lurie, à la sexualité compulsive, la jeune Mélanie, par qui le scandale et la déchéance arrivent, sa fille Lucy, isolée dans les terres, dans une ferme, seule, Petrus, l'homme des chiens, etc. Dans ce tableau d'une incroyable froideur, on se sent poisseux de crasse, de cette poussière des terres sèches et arides. Il y a une volonté de détruire, de haïr, de clamer justice, de courber l'échine.

C'est un ensemble très noir, rythmé par les amours vieillissantes de Byron pour Teresa, et taillé au cuteur par l'atmosphère écoeurante des animaux qu'on abandonne et condamne. C'est un tout qui n'est pas gai mais déchirant, qui laboure les âmes sensibles en n'épargnant rien ! Jusque la fin qui tranche l'histoire comme une cisaille implacable. Retenez votre souffle jusque là, puis soufflez...

3.5 / 5


Voici mon commentaire APRES la lecture des vôtres :

--) Mon impression confirme celle de l'ensemble ! Ce roman est âpre, sombre, déroutant... Le style est froid mais hélas passionnant car on tourne les pages du livre pour en connaître la suite ! Comme une macabre fascination pour ce glauque, ce solennel et cette haine ambiante.

Je trouve aussi que le personnage de David Lurie est un être foncièrement égoïste et qui a du mal à tirer les leçons de la vie pour évoluer. Il est buté, aveugle et tout aussi violent dans ses rapports avec les femmes que ces trois individus qui aggressent sa fille, mais ça il ne le comprend pas !

Par contre je trouve que tous les personnages sont frustres, obtus et assez complexes à cerner, leurs desseins demeurent vagues jusqu'au bout ! Pas un n'échappe à cette règle !

Comme Venusia, je trouve aussi que ce roman est dérangeant et place le lecteur en position mal à l'aise . & Petit bémol, j'ai trouvé l'exploration de la métaphore élaborée dans son opéra sur Byron superflue et un peu longuette : tout comme moi !! Surtout vers la fin, ça enfle, ça enfle.. pfff.

Pour conclure, je me tiendrai là dans l'envie de lire un autre livre de Coetzee. Un, ça suffit ! Peut-être dans l'avenir, car pour l'instant je trouve que cet auteur est désespérant, glauque et démoralisant. Pourtant je comprends qu'on fasse de lui un Nobel de la littérature et qu'il soit envisageable qu'il devienne un Classique !

(Livre-voyageur à l'initiative de Muriel - merci ! )


De : Plaisir_des_Mots Envoyé : 2005-05-22 03:51
Grosse déception. Bien sûr, nos déceptions sont à la mesure de nos attentes, et vis-à-vis de Disgrâce, les miennes étaient grandes. L’œuvre de J.M. Coetzee ayant été couronnée du prix Nobel, je m’attendais à un ouvrage riche, dense. Las, je n’ai trouvé qu’une intrigue plutôt décharnée qui, à force de vouloir partir dans tous les sens, ne mène à rien. De quoi donc l’auteur voulait-il vraiment nous entretenir : du démon de midi, de la fidélité, de la création artistique, de problèmes de langage, de l’angoisse de vieillir, de l’évolution socio-politique de l’Afrique du Sud, des relations pèrte-fille, de l’homosexualité, de notre relation avec les animaux, du viol ?

Quant aux personnages, leur psychologie m’a semblé assez sommaire, parfois même à la limite de la carricature. Quoi qu’il en soit, j’ai eu beau m’appliquer, je ne suis jamais parvenu à croire à ce professeur d’université, don Juan incorrigible qui à 52 ans se considère déjà comme un presque vieillard, ni à cette lesbienne, hippie attardée qui appelle son père par son prénom et qui veut garder l’enfant qu’elle porte, fruit d’un viol, sans que l’on parvienne vraiment à comprendre les motivations de son choix.

Si au moins le tout était racheté par le style… mais tout au long de ma lecture je ne me suis senti emporté par aucun souffle, je n’ai jamais entendu de véritable voix, de celles qui éveillent en vous de riches résonances. Pis, certains dialogues entre le père et la fille me semblaient sonner creux quand ils n’étaient pas tout simplement proches du cliché le plus banal.

Me faut-il donner une seconde chance à J.M. Coetzee ? Peut-être Disgrâce n’est-il qu’une part mineure de son oeuvre ? Mais l’appréciation de la quatrième de couverture (« élégie aussi sombre que magnifique ») me fait plutôt penser que je ne suis peut-être pas fait pour cet auteur. Car il ne faut pas oublier qu’une mauvaise appréciation d’un livre peut tout aussi bien venir du livre lui-même que d’un mauvais lecteur. Qui suis-je donc pour ainsi critiquer un prix Nobel ?

Tant pis : j’assume ma cote : 3 / 5.


De : Friisette Envoyé : 2005-05-22 09:58
Disgrâce

3/5

Qu'il est difficile de noter ce roman! Autant certains aspects m'ont plu, autant d'autres ont rendu ma lecture ardue et même laborieuse... Mais une chose est certaine, ce n'est pas un roman que j'ai aimé lire. Je lui reconnaîs de grandes qualités mais il a fallu que je me force pour l'achever.

Cette oeuvre est très riche au point de vue ethnologique, à travers une oeuvre romanesque, Coetzee nous permet de découvrir l'Afrique du sud post-apatheid. Il illustre ses paradoxes et ses difficultés. Particulièrement, le risque de basculer vers l'autre extrême, puisqu'il est difficile, voire même impossible de faire fi et d'oublier de la haine qui a existé entre les deux peuples depuis si longtemps. L'auteur nous permet aussi d'apréhender les impacts que ce bouleversement a eu sur la vie des sud-africains. Oui cela a permis d'amorcer d'autres changements mais tout modifier en même temps perturbe aussi l'ordre établi. Et changer pour changer, est-ce la bonne solution? C'est du moins ce que j'ai cru percevoir au sujet des changements dans le milieu universitaire. Mais le roman ne juge pas, n'apporte pas de solution, c'est plutôt un constat. Et c'est ce qui est plaisant, qui nous permet d'apprendre et de comprendre un peu mieux la société sud-africaine.

Par contre, tous ces éléments intéressants sont portés par une histoire terne, défendue par des personnages mornes qui n'attisent aucune sympathie. Sans compter que l'intrigue part dans tous les sens, sans qu'on comprenne trop où l'auteur veut en venir. Mais surtout, j'ai détesté ces personnages mal esquissés. Oui l'auteur nous les décrit, mais il ne nous parle pas de ce qu'on a besoin de savoir et ça devient frustrant. Lucy par exemple, elle semble forte, savoir ce qu'elle veut et l'auteur la développe suffisamment pour qu'on ait l'impression de bien la cerner. Pourtant ses réactions ne collent pas au personnage décrit. Comme s'il avait choisi de nous livrer les mauvais éléments. Et à force de faire la même chose avec chacun, on en vient à se sentir floué et on cesse d'apprécier sa lecture.

Bref, voilà une lecture qui a enrichi ma culture mais certainement pas un roman m'a marquée...
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Message  doriane99 Jeu 26 Fév 2009 - 21:28

David Lurie est professeur à l’Université du Cap, la cinquantaine passée, il a besoin de se prouver qu’il peut encore plaire et entame une liaison awec une de ses élèves. Mais l’aventure tourne court, accusé de harcèlement, il est contraint de démissionner et se réfugie chez sa fille en pleine campagne.
La rivalité entre blancs et noirs est tangible, ceux qui se sentent dépossédés n’hésitent pas à se servir dans les possessions des « nantis » et David et sa fille en font la douloureuse expérience. Mais le professeur hautain du début apprendra à être un homme compatissant et attentionné.
Un roman dur, sans concession. On y vit au quotidien l’énorme fracture qui sépare encore les habitants de l’Afrique du Sud. Difficile de faire cohabiter ces deux cultures si différentes. Il me semble bien pessimiste. Intéressant mais je lui ai trouvé des défauts (ces longs passages sur Byron entre autres).3/5
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