Heimito von DODERER (Autriche)

De : Melisande5505 (Message d'origine) Envoyé : 2005-08-28 08:58

Les chutes de Slunj

L'histoire de ce livre se déroule sur plusieurs dizaines d'années, de la fin du XIXem siècle au début du XXem. Un industiel anglais installe à Vienne une usine de machines agricoles, et il y expédie son fils pour s'en occuper. Nous suivons les destinées de cette famille anglaise, sur 3 générations, en même temps que nous croisons de très nombreux personnages dans l'empire hostro-hongrois: aussi bien hauts fonctionnaires, juristes, industriels que prostituées, concierges, gardien de musée...

Je me suis lancée dans la lecture de ce livre, car j'aime beaucoup S.Zweig, A. Schnitzler, R. Musil; toute cette ambiance "Vienne au crépuscule", décrivant une société avec une très riche culture, mais en même temps en pleine décadance, avec des personnages attachants à la sensibilité exacerbée.
Je n'ai pas vraiment retouvé tout cela dans " Les chutes de Slunj", je ne suis pas du tout rentrée dans ce livre que j'ai y beaucoup de mal à finir. Cela tient sans doute à l'écriture de l'auteur. Malgré un très beau style, ce roman me paraît exagerement compliqué: on passe d'un personnage à un autre, on saute allègrement des années sans que cela ait été expliqué, on revient en arrière sans crier gare, un personnage vaguement évoqué 100 pages avant revient sans qu'on nous rappelle de qui il s'agit...En un mot il faut s'accrocher pour suivre!
En plus on ne rentre pas vraiment dans la psychologie des personnages: il sont décrit comme de l'extérieur, sans presque jamais évoquer ce qu'ils éprouvent. Par exemple au début du livre il y a une description de paysage anglais et on nous dit que c'est là que l'un des personnages principaux à rencontré sa femme. Mais on ne saura rien d'autre: comment cela s'est passé, l'auteur ne nous dit même pas quels sentiments les protagonistes ressentent l'un pour l'autre; non on les retrouve en voyage de noce!
Les personnages ne semblent en fait ressentir que des sensations très simples, en réaction à la pluie qui tombe, à un paysage, un bruit, une odeur, mais ne paraîssent pas ressentir des sentiments ni même penser.
Si j'ai réussi à aller jusqu'au bout du livre, c'est que certaines pages sont belles, très poétique dans la description de choses simples et là pendant quelques minutes on est sous le charme. Mais dès la page suivante on passe à autre chose et on est en train de s'accrocher pour comprendre de quoi l'auteur nous parle
Tout cela ne me donne pas envie d'explorer d'avantage l'univers de von Dodorer.

1,8/5