Keith RIDGWAY (Irlande)

De : lalyre7032 Envoyé : 30/11/2005 19:01
Mauvaise pente Keith Ridgway Phébus-Libretto

Dans une Irlande révoltée par un fait divers qui s’est réellement passé(une jeune fille qui
enceinte d’un viol demandait le droit de se faire avorter).
En parallèle une femme Grâce qui a tué son mari pour croit-elle redonner un sens à sa vie.Tout d’abord un premier drame l’a frappée quand son petit garçon s’est noyé dans un fossé,son mari lui reproche,il boit ,la frappe et terrorise son autre fils Martin qui a dix-huit part pour Dublin.Le temps passe et un soir de beuverie il tue accidentellement une jeune fille il est comdamné et à son retour de prison Grâce doit de nouveau supporter les coups et son mépris et c’est à ce moment-là,qu’elle décide de le tuer avec sa voiture.Pour fuir la police elle se réfugie chez son fils homosexuel et c’est lui qui indique à la police ou là trouver et c’est sur cette histoire dramatique que l’auteur nous décrit le destin pathétique de cette femme broyée pour le reste de sa vie.

Mon avis :c’est un roman écrit sur un ton très juste mais dans une atmosphère angoissante et trouble ou la peur et la panique dominent le cheminement de Grâce

4/5
Lalyre


De : Sahkti1 Envoyé : 17/01/2006 16:19
Keith RIDGWAY, En temps normal
(Editions Phébus, ISBN 2752900589 )

Keith Ridgway un auteur irlandais étonnant qui aime dépeindre la société actuelle dans ce qu'elle a d'humainement misérable et de désenchanté. Cela peut donner des textes très noirs et aussi des petites perles de justesse et de lucidité. Comme ce "En temps normal", recueil de douze nouvelles dans lesquelles, une fois de plus, Ridgway suit des parcours humains au moment où ceux-ci vont basculer…et les happy end ne sont pas forcément au rendez-vous ! Des ruptures, des malentendus, pas mal de détresse et de souffrance, oui tout cela est bien sombre, mais en même temps terriblement humain. Impossible de ne pas s'identifier à l'une ou l'autre des histoires, comme par exemple cette femme que la Vierge vient harceler toutes les nuits et qui relate cela de manière ahurissante à un prêtre. Le propos peut prêter à sourire à certains moments (mais très peu !) mais la détresse qu'elle exprime, ce découragement mêlé à une teinte d'espoir, tout cela nous est familier.

Un fil conducteur : le besoin d'amour et le mal-être. Chaque personnage se retrouve confronté au vide et à la tristesse, les vies ressemblent à des échecs et on finit par se demander si le bonheur leur est interdit. L'écriture est belle, puissante. Ridgway aime installer des ambiances particulières autour de ses personnages et les rendre très humains. Pour sans doute nous permettre davantage encore de nous glisser dans leur peau. Et ça marche !

Ma note: 4/5


De : Sahkti1 Envoyé : 17/01/2006 16:22
Keith RIDGWAY, Puzzle
(Editions Phébus, ISBN 2859409521)

Un résumé:
Puzzle (The Parts en V.O.) se déroule à Dublin, pour partie dans une maison horrible et immense des années 60, le reste errant de bar gay en ruelle sombre, de meublé sordide à station de radio miteuse. Une ambiance poisseuse que j’avais déjà humée dans "Mauvaise pente" du même auteur, paru en 2001.

Au centre de cette demeure kitsch, une romancière en panne d’inspiration et une millionnaire hypocondriaque, Kitty Flood et Delly Roche. Deux personnages ressemblant à des caricatures, des êtres loufoques et désoeuvrés, qui puent le malheur et la solitude. Avec autour d’eux des dublinois fauchés et une ville grisâtre.
Ces gens se croisent, tentent de se parler, mots croisés creux et inutiles qui plantent le décor et la trame de l’histoire.

Pendant près de 500 pages, Keith Ridgway nous raconte l’histoire de ces êtres emplis de vacuité. C’est triste, démoralisant, Ridgway jongle avec nos humeurs et les états d’âme de ses protagonistes.
Chaque personnage y a sa place, joue un rôle, s’interroge sur la vie et sur lui-même à l’aide de dialogues pourtant si plats, avec un tas de questions (je pense par exemple à Joe, l’animateur de radio, qui n’arrête pas de questionner ses auditeurs sur tout et sur rien, manière à peine détournée de remplir une tranche horaire, son esprit et en quelque sorte son existence).
D’autant plus qu’il est question dans le récit d’une substance illicite qui permettrait d’effacer les mauvais souvenirs. Mais je ne vous en dis pas plus, il est difficile de parler de l’intrigue sans s’embarquer dans un labyrinthe de situations et de regards croisés. Tout est subtilement désordonné dans ce récit qui mêle froideur, noirceur, espoir, humour et Dublin… Dublin côté verso, la ville de tous les jours, celle qu’on connaît peu.

Mon avis:
Des tranches de vie intéressantes avec cependant un petit bémol de ma part : je trouve que par moments, Ridgway en fait trop. Lorsque tout est noir, inutile d’en remettre une couche, il n’existe plus de noir foncé dans ce cas-là. Noir c’est noir… et à force de trop insister, ça rend le texte un peu lourd ou indigeste pour certains passages.

Un extrait:
"Il y a le Dublin des riches, naturellement, et le Dublin des pauvres. Comme partout. Mais il y a plus que cela. Les riches après tout s’accommodent volontiers d’un peu de variété ; les pauvres sont riches de leur diversité. Et puis il y a les autres, ceux qui ne sont ni l’un ni l’autre, ceux qui sortent sans plus, la masse moyenne, la piétaille. Où est-ce qu’ils vivent, ceux-là ?
A Dublin, avec les autres. Un million de chats dans un cas, sur les bords de la rivière."

Ma note: 3/5


De :Chantal5500 Envoyé : 27/01/2006 18:19
MAUVAISE PENTE
Editions Phébus - 331 pages.

A Monaghan, en Irlande, Grace Quinn et son mari vivent dans une ferme complètement perdue en pleine campagne. Ce mari, alcoolique, colérique et très brutal, la maltraite, et a, un an auparavant, renversé en voiture et tué une jeune fille un soir de beuverie. Complètement à bout, Grace va tuer à son tour son mari en l'écrasant avec sa propre voiture. Puis elle ferme sa maison et va rejoindre son fils Martin à Dublin pour oublier et commencer peut-être une nouvelle vie....

Cette histoire n'est pas gaie mais, grâce à Keith Ridgway et à son écriture claire, nette, et qui nous mène habilement où elle veut nous mener, elle est fascinante et nous tient en haleine jusqu'à la fin. Cette mauvaise pente, cette chute lente, (du titre en anglais : "the long falling") se suit avec intensité. Il y a dans ce livre toute une ambiance typiquement irlandaise, et plus j'ai avancé dans ma lecture, plus j'ai été captivée par cette femme et son tragique destin.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture.

4,25/5


De : EnglishSummerRain101 Envoyé : 19/04/2006 22:56
MAUVAISE PENTE
Phébus, 334 pages

Je crois que ce roman doit beaucoup heurter certains Irlandais. L’auteur nous livre une série de tabous dans un pays où la religion est omniprésente et très conservatrice : l’avortement suite à un viol, l’homosexualité, la brutalité de couple conduisant à un meurtre, les beuveries qui détruisent les vies, le sensationnalisme de la presse, etc.

Nous suivons le parcours de Grace, une femme battue par son mari alcoolique vivant sur une ferme perdue au beau milieu de la campagne irlandaise. Tous les jours, cette femme doit faire face à la haine de son mari qui la blâme pour la mort d’un de leurs deux fils et à l’hostilité de la communauté, son époux ayant tué une jeune fille alors qu’il conduisait soûl un soir. Ne pouvant plus supporter cette existence, elle décide de tuer son mari. Suite à cet assassinat, elle fuit à Dublin pour retrouver son fils, Martin, qui a quitté le domaine familial il y a quelques années. Dans cette ville, Grace va connaître la vraie nature de son fils et des gens qui l’entourent.

L’auteur a choisi un procédé que j’aime beaucoup en littérature : il alterne les chapitres entre les différents personnages du livre. Ainsi, nous suivons leurs états d’âme étape par étape.
Le début du roman est très fort et fascinant notamment avec le personnage de Grace et sa situation familiale. Les descriptions moroses faites par l’auteur rejettent le cliché des paysages verdoyants de la campagne irlandaise et dès le départ le livre nous donne le ton exact de l’histoire :

«Il pleut sur Cavan et sur Monaghan ; il pleut sur les collines, sur les lacs et sur les routes ; sur les maisons, sur les fermes, sur les clôtures qui les divisent, sur les fossés et sur les champs, sur la terre qui soupire; la pluie tombe sur toute cette géométrie biscornue et lui impose une forme»

Oui, le début est très bon, mais à la long, le récit devient lassant, ça traîne en longueur et j’avais très hâte de finir ce livre pour passer à autre chose. Pour être percutant, ce livre aurait très bien pu avoir environ 100 pages de moins.

Tout de même, je conseille ce livre. Il exploite des sujets délicats avec beaucoup d’adresse et ce, sans jugement.

Note : 3 / 5


De : natevaP Envoyé : 2006-07-11 08:43
MAUVAISE PENTEde Keith Ridgway

Grace vit seule avec son mari Michael, depuis que son fils aîné Martin est parti à Dublin vivre son homosexualité au grand jour. Michael est devenu alcoolique et violent depuis le jour où il a renversé et tué une jeune fille sur la route. Le voisinage les a depuis exclus. Après une dernière volée de coups, elle décide de lui faire subir le même sort et passe à l'acte la nuit suivante. Désorientée, elle part chez son fils.
Dans une Irlande en pleine révolution de moeurs, nous assistons à l'errance immobile d'une femme qui se libère du joug masculin avec une détermination aveugle. Le récit n'est pas conventionnel et les personnages sont en demi-teinte. Il n'y a ni manichéisme ni parti pris mais un traitement pudique de l'homosexualité masculine, pas de remords mielleux dans la réflexion d'après meurtre, une confrontation intéressante de la réalité (lois anti-avortement, affaire X***) et de la fiction. Les chapitres nominatifs évitent que les personnages annexes ne s'affadissent au profit d'un personnage central (Grace) trop encombrant.

Nateva 4/5