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François MAURIAC (France)

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Message  Mousseline Jeu 27 Nov 2008 - 0:15

De : Calou (Message d'origine) Envoyé : 2002-10-24 05:24

Thérèse Desqueyroux de Francois Mauriac

Pour éviter le scandale et protéger l'honneur de la famille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d'empoisoonner, dépose de telle façon qu'elle bénéficie d'un non-lieu. Enfermée dans sa chambre, Thérèse tombe dans une prostation si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ?

Mon avis:
La justice c'est une chose; la vengeance, c'en est une autre. Son mari se fait son juge, son bourreau, et décide de la séquestrer purement et simplement !
Voici une description terrible de la Vengeance et de l'enfermement qui me fait un peu penser au "Voleur de beauté" de Bruckner. C'est aussi un fascinant portrait d'une criminelle.
Je le mettrai bien sur mon étagère à côté de Madame de Bovary ou de La princesse de Clèves.

Note: 4/5


De : Mousseline Envoyé : 2002-10-24 08:06
Moi je l'ai lu 3 fois et je lui donne 5/5. Mais ton 4 est acceptable....


De : Mousseliine Envoyé : 23/09/2003 02:38
Je recopie ici la critique de Carabosse car il existait déjà une discussion sur François Mauriac.

Thérèse Desqueyroux, Bernard Grasset, 1927, 184 pages ( livre de poche )
Note: 3,5

Thérèse a tenté d'empoisonner son mari... Pour étouffer le scandale, son père dépose de telle sorte qu'elle bénéficie d'un non-lieu. Du palais de justice jusqu'à la demeure conjugale , Thérèse se demande se qu'elle devra dire à son mari pour expliquer son geste... Le chemin sera long... Plusieurs scènes de sa vie lui reviennent en mémoire.

L'arrivée chez-elle sera douloureuse. Elle sera prisonnière. Déchéance...

Critique: Il est à noter que l'histoire de ce roman n'est pas comtemporaine. En aucun cas, l'auteur mentionne les années. Par contre, selon plusieurs indices ( voiture tirée par des chevaux, vêtements...) je crois que cela se passe dans les années 20. D'ailleurs , le livre a été publié en 1927.

J'ai bien aimé ce livre. Par contre, je dois dire que la première partie m'a semblé un peu longue. En effet, lorsque l'héroîne se remémore sa vie avant le crime, j'étais assez froide. L'auteur a une belle plume, mais je n'arrivais pas à m'émouvoir , à ressentir de la pitié ou autre sentiment pour Thérèse.

Par contre, dès qu'elle est arrivée chez-elle... j'ai complètement embarqué dans l'histoire... J'étais troublée. La vie de Thérèse ressemble à celles de d'autres femmes... d'aujourd'hui ou d'hier... Des femmes ou même des hommes qui auraient aimé faire d'autre chose dans leur vie...

Voici un mot de l'auteur qui explique comment il a imaginé Thérèse :

(...) Plus tard, dans un salon de campagne, tu m'apparus sous les traits d'une jeune femme hagarde qu'irritaient les soins de ses vieilles parentes, d'un époux naîf: " Mais qu'à t-elle donc? disaient-ils. Pourtant nous la comblons de tout."

Depuis lors, que de fois ai-je admiré , sur ton front vaste et beau, ta main un peu trop grande! Que de fois, à travers les barreaux vivants d'une famille, t'ai-je vue tourner en rond, à pas de louve; et de ton oeil méchant et triste tu me dévisageais.(...)

(...) Les "coeur" sur la main" n'ont pas d'histoire ; mais je connais celle des coeurs enfouis et tout mêlés à un corps de boue. (...)


De: Denis
Thérèse Desqueyroux
On parle ici d'un chef-d'oeuvre comme il y en a peu en littérature. La suite est aussi réussie ce qui fait de Mauriac, à mon avis, un des plus grands romanciers du XXe siècle.
(Denis, 53 ans, Rimouski)


De : Friisette Envoyé : 27/06/2004 05:06

Thérèse Desqueyroux
4/5

L'intrigue ayant été très bien résumée par Carabosse, je ne vous donnerai que mes impressions.

Malgré un début lent, j'ai beaucoup aimé cette histoire empreinte de tension et de folie. J'ai eu l'impression de retrouver une ambiance semblable à celle de Kamouraska d'Anne Hébert mais en mieux... Les mêmes délires dans les pensées de l'héroine, la même angoisse face aux événements qui s'annoncent. Mais François Mauriac a mieux réussi à m'émouvoir.

Même s'il est difficile de trouver Thérèse attachante, on ne peut que sympathiser face à son sort, qu'être sensible à sa difficulté d'éprouver des sentiments envers les autres, que la plaindre de son incapacité à aimer tout simplement.

Un beau moment de lecture qui m'a permis de découvrir un grand classique de la littérature française!


De : grenouille Envoyé : 15/12/2004 16:04

Thérèse Desqueyroux

Je retrouve assez bien mes propres impressions dans ce qui a été déjà déposé comme critiques.. Moi aussi j'ai mis un peu de temps à me plonger dans l'univers désolé de la Lande (pourtant j'habite à côté.. je voyais les rues et les villes au fur et à mesure des descriptions...). Et je m'apprêtais à citer exactement le même passage que Carabosse!
J'ai trouvé très plausible cete histoire de femme, ce désespoir muet qui ne va pas jusqu'à la mélancolie au début... la peinture de la famille Desqueyrou est consternante de lucidité : quelle pauvreté de sentiment, quelle amour de la bienséance et de la bonne réputation.. Comment au milieu de tout ça, ne pas sombrer? Sans doute cela correspond-t-il vraiment à la vie de cette époque (d'après les echos que j'en ai de ma famille) et même si Thérèse montre une froideur peu attachante, je crois que son geste ne me paraît même pas monstreux... tout peut basculer très vite, comme son silence quand Bernard se trompe de médication.. s'il n'était plus là...on se prend à rêver ... tout serait si simple.... En lisant le résumé je m'attendais à plus de vengeance dans la séquestration dde la part du mari mais de bout en bout il reste un être tiède moins habité de passion que de son sentiment pour l'image de la famille (surtout qu'elle soit préservée à tout prix... quelle est la place de l'individu là dedans?). Quelle bonheur à la fin... Quelle liberté...
Note : 4. (pour la justesse des personnages et la puissance évocatrice des descriptions. )

Savez vous s'il y a eu de bonnes adaptations cinématographiques? J'aimerais vraiment en voir une!


De : Cocotte8017 Envoyé : 19/09/2007 01:46

Thérèse Desqueyroux
(Livre de poche, 1989, 184 pages)

Le livre débute à la fin du procès de Thérèse Desqueyroux accusée d'avoir empoisonner son mari, Bernard. Thérèse va bénéficier d'un non-lieu en grande partie à cause du témoignage de Bernard qui a plaidé sa défense. Sur le chemin du retour à Argelouse, Thérèse nous livre ses souvenirs, de sa rencontre avec Bernard, sa relation avec Anne, la demi-soeur de son mari et Jean, un jeune juif qui ne la laissera pas indifférente...

Je suis contente d'avoir découvert ce classique de la littérature française! Ce n'est pas un coup de coeur, j'avoue avoir eu du mal à embarquer dans ce récit d'à peine plus de cent pages. La plume de François Mauriac n'y est pour rien, j'ai bien apprécié sa simplicité dans l'écriture sans fioritures et longues descriptions. Le hic, c'est que j'ai eu de la difficulté à m'attacher à Thérèse, à m'émouvoir de sa détresse et son angoisse. Je me suis sentie peu concernée, cette distance m'a quelque peu détachée de l'histoire et du personnage principal. Je reconnais tout de même que l'auteur a été loin dans la psychologie de ce personnage...

Bref, j'ai aimé, mais je reste avec une impression de ne pas avoir savouré ce livre à sa juste valeur. Il faudrait que je le relise un jour...

Ma note : 3,75/5

De : lalyre7032 Envoyé : 19/09/2007 10:59
Thèrèse Desqueyroux François Mauriac
Poche - Thème Prix Nobel 184 p.

Ce roman raconte la lente descente aux enfers de d'une femme qui a tenté de tuer Bernard son mari.Lors du procès, Bernard fera de fausses déclarations en faveur de Thèrèse,un non-lieu sera prononcé.Mais cet homme a décidé une vengeance terrible,ce dont ne se doute pas Thèrèse qui croyait au pardon mais son mari a décidé de la séquestrer car il ne peut la supprimer mais il ne veut plus la voir et pour cela l'isole dans une maison perdue dans la forêt de pins "cette histoire se passant dans les Landes " Pour faire face au villageois,il faut laisser croire que leur couple tient toujours et lors des fêtes de famille devra paraître naturel.Mais il se lasse vite de cette comèdie ,il la conduit à Paris ou nul ne la connaît ,l'abandonne à la terrasse d'un café.Ressentant une certaine liberté,ayant beaucoup bu,elle se sentait heureuse et commença à errer au hasard.
Ce livre me pose une question,que va devenir Thèrèse ? Un peu confus bien que j'ai aimé le style,mais j'ai ressenti un manque pendant ma lecture.Je n'ai ressenti aucune sympathie pour les personnages.Malgré tout je vais essayer de trouver La fin de la nuit ,ou paraît-il on apprendra ce qu'est devenue Thèrèse.... 3,5/5
Lalyre


De : Lyreek14 Envoyé : 05/12/2007 14:00

Thérèse Desqueyroux
Le livre de poche - 184 pages

Le livre ayant été de nombreuses fois résumé, je passe directement à mon avis.

Je ne connaissais pas Mauriac avant de me plonger dans l'univers de Thérèse, eh bien on peut dire que c'est une belle découverte. J'ai été happée par l'écriture dès les tous premiers mots. Quel talent pour dépeindre un univers et les personnages qui l'habitent!!
Par contre, je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à savoir quoi penser de Thérèse. D'un côté, je compatis à son sort, elle m'inspire de la pitié mais de l'autre, je sais pas, je n'arrive pas à la trouver sympathique, elle a un côté dérangeant qui m'a empêché de m'attacher à elle.
Quant à la fin, comme l'a dit Lalyre, elle laisse beaucoup de questions sur l'avenir de Thérèse, apparemment il y a une suite, mais je ne sais pas si je la lirai un jour, on verra!

4/5
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Message  gallo Dim 21 Déc 2008 - 9:02

De : odilette84 Envoyé : 08/07/2005 19:23

Le noeud de vipères de François Mauriac
livre de poche 295p.

j'ai trouvé dans ma bibli ce roman de Mauriac dont le titre était inspirant.
C'est le journal d'un homme à la fin de sa vie.
Il observe sa famille qui attend sa mort pour hériter.
C'est l'occasion pour lui d'écrire à sa femme les raisons de la haine qui l'oppose aux siens.
On découvre très vite qu'il faut remonter au tout début de leur mariage (d'amour pour lui, d'intérêt pour elle).
Cet homme détesté de tous se dévoile tout au long de son monologue. Il devient attachant, touchant.
Il évolue lui aussi au fil de son journal, et celui qui se disait incapable d'aimer, est en réalité rempli d'amour...

François Mauriac est un grand écrivain.
Son style est superbe, les phrases sont puissantes et chaque mot est choisi avec soin.
Il m'a fallu prendre mon temps pour savourer et m'approprier son style.
Pour moi, c'est une redécouverte.
Vos critiques de Thérèse Desqueyroux m'ont donné envie de le relire.
Un plaisir supplémentaire :
chercher les livres de Mauriac chez les bouquinistes.
Ma note : 4.5/5


De : Thomthom1293 Envoyé : 27/12/2005 17:20
"Le noeud de vipères" (Bernard Grasset, 1933)

J'ai découvert Mauriac sur le tard, il y a un an. Mon ex m'avait prêté "Génitrix" et là j'avais flanché...un choc, un vrai, comme je ne m'attendais plus à en avoir (en tout cas pas avec des auteurs dits "classiques"). Du coup j'ai acheté quasiment tout Mauriac, et je lis ça au compte goute, un peu à l'occasion. Après "Génitrix" donc, il y eut "Thérèse Desqueyroux" (re choc) puis "Le fleuve de feu" (nettement moins choc, voir carrément ennuyeux d'ailleurs j'étais persuadé de l'avoir critiqué ici mais bon...).

Et donc, "Le noeud de vipères". Une lettre. Une longue lettre d'un viel homme mourant adressée à son épouse. Qu'il déteste. On ne sait pas trop pourquoi mais on va le comprendre assez rapidement. D'autant que depuis son lit de mort, il ourdit sa vengeance.

Le début est époustoufflant ; on frise le nihilisme absolu. Vingt pages gorgées de haine : le fond remue les tripes, la forme coupe le souffle. Depuis combien d'années (de siècles ?) une poignée de pages ne m'avait-elle à ce point remué ?
Le soufflet retombe un peu par la suite, mais ces vingt premières pages méritent à elles seules l'achat du livre. Vingt pages soit donc une vingtaine de minutes durant lesquelles j'ai eu honte d'avoir un jour eu des prétentions littéraire.

La suite, donc...un texte court et sinueux, une écriture habitée conférant un impact innattendu à un drame de l'incommunicabilité somme toute très conventionnel. Comme toutes les histoires de Mauriac, celle-ci n'a rien d'exceptionnelle - elle est même stupéfiante de banalité. C'est la manière qui fait toute la différence...Et là encore on s'extasie : car le style de Mauriac est tout ce qu'il y a de classique, mais traversé d'une furie inexplicable qui atteint le lecteur et le renvoie à ses propres hantises (ou à sa propre culpabilité, selon les cas).

On ne sort définitivement pas indemne d'un livre de Mauriac. Dans "Le noeud de vipères" comme dans "Genetrix" ou d'autres, les caractère sont opressants, les climats étouffants, et la phrase la plus banale peut tout à coup sembler terriblement dérangeante. Si je voulais user d'un raccourci un peu pataud, je dirais que, tandis que Bukowski a écrit les "Contes de la folie ordinaire", Mauriac à écrit les "Chroniques de la haine ordinaire".

Seul petit bémol : à mon avis l'auteur aurait dû arrêter son livre à la première partie. Pour n'en être pas moins réussie, la seconde fait un peu dans la surenchère et atténue la force de la première.
Excellente lecture cependant !!

4,5/6


De : Melisande5505 Envoyé : 27/12/2005 20:15
J'ai lu "Le noeud de vipères", il y a quelque chose comme 25 ans, et il m'a en effet laissé un très grand souvenir. J'ai du mal à comprendre pourquoi Mauriac n'est pas plus lu et apprécié, à un certain moment il était de bon ton d'ironiser sur cet écrivain tellement classique et donc pas "moderne", ce qui montre à quel point cette histoire de modernité est un faux débat; chaque écrivain doit trouver le style qui est authentique pour lui et non pas essayer à tout prix de suivre la mode.


De : Thomthom1293 Envoyé : 27/12/2005 21:08
C'est vrai : il est tombé en totale désuétude et moi aussi je me demande pourquoi. Je suis trop jeune pour me rappeler si on le raillait ou non mais ce que je sais c'est que c'est un auteur absolument plus lu et absolument plus étudié...je trouve ça dingue. Bien sûr niveau structure ce n'est pas hyper moderne, et il y a plein de trucs totalement désuet tant dans le fond que dans la forme, mais d'un autre côté je trouve qu'il se dégage de ses livre une force et une colère uniques en leur genre ! Les gens qui lui reprochèrent autrefois de ne pas être assez modernes étaient vraiment de sacrés imbéciles si vous voulez mon avis ! Reproche t'on à Zola ou à Hugo de ne pas être moderne ? Et d'abord la modernité ça veut dire quoi en littérature ? Ce qui était moderne il y a quinze ans genre Jean Rouaud ça semble complètement vieillot aujourd'hui (la mode ma pt'ite dame)...bref je suis d'accord avec Meli pour la cinquième fois consécutive, là ça commence vraiment à me donner des sueurs froides .

ps : en tout cas j'ai trouvé ma prochaine suggestion pour l'auteur du mois !


De : Friisette Envoyé : 30/12/2005 03:15
Moi qui croyait que Mauriac était un classique en Europe...

Je l'ai découvert il y a environ un an et je suis assez d'accord avec vous sur le fait que l'intrigue est vieillotte par bien des aspects. Pourtant, je trouve que ça donne justement une couleur surannée au récit et qu'au contraire ça le renforcit, que ça donne encore plus d'impact à la violence, à la force qui s'en dégagent.

On a souvent la fausse impression que le passé était tendre... On en retient que le meilleur ou les événements très tragiques. On oublie trop souvent que le quotidien comportait aussi son lot de violence. Et Mauriac est tout simplement génial pour rendre tout ça.

Dommage qu'il soit un oublié...


De : ThomThom12932 Envoyé : 22/02/2006 15:55
"Préséances" (J'ai Lu, 1928)

Les préséances du titre, ce sont celles de Florence et de son frère, le narrateur. Deux enfants de ce qu'on appellerait aujourd'hui "la classe moyenne" rêvant de s'élever un jour au rang de la grande bourgeoisie. Pour cela, une solution, somme toute assez simple : Florence va épouse ce qu'elle appelle elle-même un "fils de". Mais c'est compter sans Augustin...Augustin, ce personnage intrigant, marginal, orphelin surdoué et sarcastique que le narrateur va prendre pour ami dans le seul but de railler ces mêmes "fils de" dont il souhaiterait tant faire partie. Alors Florence et son frère vont se servir d'Augustin pour servir leurs propres intérêts...sauf qu'évidemment les choses ne vont pas tout à fait se passer comme prévu...

J'ai été très surpris, car pour mon cinquième livre de Mauriac, celui-ci est le premier à proposer une histoire, une vraie. Une intrigue avec même un soupçon de suspens. L'ai-je suivie passionément ? Non. Il faut bien dire que l'idée géniale de Mauriac pour créer la tension est totalement désuète depuis que Hitchcock a réalisé "Psychose" : supprimer le personnage principal arrivé à la moitié de l'histoire, c'était sans doute hyper révolutionnaire en 1928 mais malheureusement c'est totalement éculé aujourd'hui et j'ai vu le coup venir environ une bonne trentaine de pages à l'avance.
Bon, c'est un défaut somme toute négligeable, les livres ont été écrits à l'époque où ils ont été écrits, c'est parfois embêtant mais c'est comme ça ! Quand j'écoute Bob Dylan en mono, ça m'énerve, mais c'est pas de sa faute si à l'époque le son stéréo n'existait pas...

Pour le reste le style de Mauriac fait toujours mouche, ce style qui semble si "classique" et qui cogne là où ça fait mal. Il tourne certes toujours autour des mêmes obsessions, en l'occurrence l'argent et la vengeance...comme tous les autres Mauriac que j'ai lu, celui-ci est donc une histoire de vengeance à ceci près que cette vengeance nous est racontée non par son commanditaire, mais par une de ses victimes.

Et puis la morale de l'histoire, comment lui résister ? L'aristocratie, la vraie, n'est pas dans le sang ou dans la généaologie, mais dans le talent, l'intelligence et la culture.

3,25/5


De : ThomThom12932 Envoyé : 06/03/2006 12:18
"Le baiser au lépreux" (Le Livre de Poche, 1922)

C'est l'histoire d'un mariage arrangé. Lui est riche, puissant, mais d'une laideur extrême qui le plonge dans un désespoir insoutenable. Elle est jeune, pauvre, sublime et pieuse. Bien sûr le mariage tourne au tragique...Lui n'a qu'une idée : être aimé. Elle n'a qu'une obsession : être une bonne épouse. Sauf qu'aucun des deux ne parvient à honnorer sa tache, l'un parce qu'il est trop obnubilé par sa laideur pour songer à montrer ses autres qualités, elle parce qu'elle n'arrive pas à surmonter cette laideur et à consommer l'union...

C'est le troisième roman de Mauriac, mais c'est surtout celui qui va le faire exploser. Le révéler au grand public, grâce au soutien de son parrain, Barrès, et à un succès de scandale qui semblera bien ridicule au lecteur contemporain.
Que dire ? On retrouve ici la plupart des obsessions de l'auteur, obsessions qu'il va développer dans ses oeuvres suivantes, nettement plus personnelles. Car "Le baiser au lépreux", pour n'en être pas moins un bon livre, ne possède pas la même écriture furieuse que j'ai déjà évoqué dans d'autres critiques. Certes la verve y est, et la satire de la bourgeoisie de Province est plutôt bien vue...mais tout cela, à l'époque de Mauriac, ç'avait été déjà fait par d'autres, en mieux (Barrès notamment).
Et il y aussi un certain maniérisme dans le style, des citations à outrance, et une structure peu convaincante.

Bref on sent que c'est une oeuvre de jeunesse, anonciatrice des chefs d'oeuvres à venir. Mais le roman en lui-même, retiré de son contexte et de l'oeuvre globale, n'a qu'un intérêt relatif...

2.75/5


De : Garanemsa Envoyé : 2008-09-05 08:56

LE BAISER AU LEPREUX - François Mauriac

J’ai lu ce livre en une grosse heure seulement étant donné que je n’ai pas spécialement apprécié, bien que ce soit Mauriac.

Tout au long on y décrit un personnage malheureusement laid et difforme et de ce fait ce cache des autres et de la société, résultat, on le prend également pour un demeuré et suivant les désirs du curé doit épouser la plus jolie fille du village.

Celle-ci ne peut le voir tellement il lui semble repoussant, mais étant terriblement religieuse, accepte.

Elle ne pourra s’habituer à lui malgré ses efforts et lui est suffisamment lucide pour voir que sa femme dépérit à son contact.

Il va aller faire un voyage à Paris, pour des recherches littéraires espérant que l’éloignement ferait un peu de bien.

A son retour, les choses n’ont pas changé et il va trouver une solution, terrible et impitoyable.

Je ne pense pas devoir en dire plus.

Le livre en lui-même jusqu’au deux tiers est assez banal, mais la fin est une terrible leçon d’amour, de respect, poussés jusqu’à l’extrême limite.

Cote : 3.5/5

Non pas que le livre ne soit pas bon, mais ce n’est pas le genre que j’aime spécialement.



De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 2008-11-09 20:38

Le baiser au lépreux
François Mauriac

Jean est laid. Il l’accepte, et vit seul avec son père. Mais sa vie va changer lorsque son père complote avec le curé pour néanmoins le marier avec une jeune femme d’une famille plus modeste. Les deux époux vont tenter de jouer leur rôle, mais ils peinent à le faire plus de quelques minutes. La présence de Jean horripile sa femme, les contacts accidentels dans le lit conjugal la font frémir, alors Jean part se promener tout aux long des journées, pour laisser un répit à sa femme. Néanmoins, cette cohabitation impossible les tue.

Il ne se passe pas grand-chose dans ce livre, mais j’ai aimé l’atmosphère oppressante. La famille et la société sont des étaux, mais Mauriac l’illustre par une demeure et un climat sombres. Par exemple, le patriarche impose se silence non seulement à la maisonnée, mais aussi à tout le quartier lors de ses siestes quotidiennes. Le roman date toutefois de près d’un siècle…et ça paraît. Il faut le lire avec les yeux de l’époque pour bien apprécier le propos.

3,5/5

le réaliste-romantique

PS C'est la critique de Garanesma qui m'a fasciné


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Message  gallo Dim 21 Déc 2008 - 9:07

De : ThomThom12932 Envoyé : 21/03/2006 17:57
Un jour, François Mauriac finira bien par être élu auteur du mois, vu qu'il est tout le temps proposé mais jamais tiré...et ce jour là je n'aurais plus rien à dire parce que je les aurais tous déjà critiqués

"La Pharisienne" (Le Livre de Poche, 1941)

Difficile de résumer un livre si complexe...oui, car une fois n'est pas coutume, ce livre de Mauriac-ci est un livre gigogne, avec une histoire à tiroirs, une multitude de personnages...(d'ailleurs je m'interroge : est-ce bien un livre de Mauriac ? ). Disons qu'en gros, c'est l'histoire de Brigitte Pian narrée par son beau-fils. Brigitte Pian qui sans doute aimerait se faire appeler "Brigitte Pieuse" tant, au nom du Seigneur, elle s'investit dans le devenir des gens qui l'entourent, au point de les étouffer...

Toute la complexité du livre vient de ce qu'il nous est narré par le regard d'un enfant, qui, devenu adulte, essaie de raconter cette enfance marquée par le personnage si charismatique et omniprésent de Brigitte, seconde épouse de son père qui semble tant vouloir prendre soin des ses beaux-enfants.

Autant le dire, ce livre est une réussite totale : Mauriac a donné à l'histoire un côté éclaté, fragmenté, comme de vrais souvenirs d'enfance, comme si le narrateur parvenait difficilement à se rappeler les choses dans l'ordre où elles se sont déroulées et surtout comme si le narrateur lui-même n'avait pas conscience que le personnage central du livre n'était pas lui, mais Brigitte.
Je ne reviendrai pas sur le style coup de poing de Mauriac (déjà traité dans mes autres critiques), encore plus efficace lorsqu'il est mis au service d'une véritable intrigue.
En revanche, ce roman d'apparence classique et qui revêt parfois un côté désuet (paradoxalement il fait plus vieux que ses romans de l'entre-deux-guerres) pose des questions d'autant plus troublantes qu'elles ont leur propre raisonnance dans notre époque : doit-on faire le bien d'autrui contre son gré ? Les actes désintéressés existent-ils réellement ? Peut-on tout se permettre au nom de Dieu ?

Je n'en dirais pas plus de peur de déflorer l'intrigue : le personnage de Brigitte est peint avec génie : d'abord effleuré, il s'impose de plus en plus au fil des pages, puis se dévoile...

Mais ce livre m'a troublé, à plus forte raison parce les interrogations suscitées émanent de Mauriac, catholique fervent, auteur moraliste glissant souvent vers le propos moralisateur, et généralement considéré comme particulièrement conservateur, sinon réac.

Autre raison de mon trouble : je me suis dit qu'après Thérèse Desqueyroux, après la mère castratrice de "Génitrix", après la jeune arriviste de "Préséances" et la fausse vierge du "Baiser au lépreux" (pour ne citer que les exemples les plus frappants), ça faisait quand même beaucoup de portraits de femmes atroces et/ou terrifiantes dans l'oeuvre d'un seul auteur ! Une misogynie latente ? Je ne sais pas...je ne suis pas sûr, et visiblement on lui a fait des tas de critiques mais jamais celle-ci...en tout cas un sujet d'interrogation à ne pas négliger si jamais d'aventure Mauriac était un jour à l'honneur sur ce forum...

Bref ! on a souvent tendance à réduire Mauriac à ses livres des années 20, pas forcément à tort. Mais s'il y a au moins un de ses livres postérieurs à cette période qu'il faut absolument lire, c'est "La Pharisienne".

5/5


De : Danslapoche14 (Message d'origine) Envoyé : 2007-07-18 07:06
François MAURIAC (Prix Nobel 1952) – Le Désert de l’Amour. Livre de poche n° 691

Résumé. Premier quart du XXe, le docteur Courrèges, la cinquantaine, est un homme dévoué et qui se consacre entièrement à son travail. Entouré de sa famille, il semble avoir apparemment une vie bourgeoise confortable. Mais en réalité celle-ci est sans reliefs, sans imprévus, mécanique et enserrée dans les convenances et les interdits de sa classe.
Un jour, il est appelé auprès de Maria Cross pour soigner son fils François. Le Docteur, complètement bouleversé par cette jeune femme que l’on dit légère et courtisane se verra incapable de communiquer la passion qu’il nourrit et qui finira par le ronger. Sa douleur sera entretenue notamment par la découverte d’un rival auprès de Maria : son fils Raymond, un adolescent ombrageux et mal dans sa peau.

Avis : MAURIAC disait à propos de ce livre que « ce pourrait être le tire de mon œuvre tout entière ». C’est, effectivement, à mon avis, un bon moyen pour entrer dans l’univers de cet écrivain. On y retrouve, en effet, tous les ingrédients qui ont fait sa fortune romanesque. Une atmosphère étouffante au propre comme au figuré, des personnages incapables d’exprimer naturellement leurs sentiments, insatisfaits, déchirés, complexes, contradictoires. Le style de MAURIAC vaut également le détour. Des phrases courtes où chaque mot à sa place est porteur de sens.
Bonne Lecture à tous.

A lire également du même auteur : Le Noeud de Vipères - Le Baiser au lépreux - Génitrix


De : lalyre7032 Envoyé : 05/09/2007 14:35
Le mystère Frontenac - François Mauriac
Livre de poche Thème prix Nobel 190 P.

Un petit roman ou l'auteur nous conte l'histoire d'une famille aisée,Blanche veuve,mère de cinq enfants ne conçoit la vie qu'au travers du bien-être de ses enfants,elle semble n'exister que pour eux.Jean-Louis l'aîné,brillant élève dont le rêve est de poursuivre des études mais la vie en décidera autrement.Le cadet,Yves rêveur est poète dans l'âme,il partira à Paris mais réussira t-il à s'imposer en menant une vie de plaisir ?José que va t-il devenir ?Dépensier,le laissera t-on dilapider ce que son père a construit ?Il y a l'oncle Xavier qui vit à Angoulême ,lui aussi ne pense qu'à ses neveux mais il a un secret,une maîtresse cachée,il ne veut à aucun prix que sa famille l'apprenne car pour lui ce serait le déshonneur et pourtant lorsque mourant ils les voit auprès de lui,il se rend compte qu'ils savaient....
Je pense que ce livre est autobiographique,l'auteur ayant perdu son père très jeune il a vécu avec sa mère dévouée et ses frères.Assez désuet,très simple à lire,une histoire à thème,famille,fraternité,solidarité,amour,deuil et non-dit.
4/5
Lalyre


De : liza_lou55 Envoyé : 23/09/2007 17:40

Le sagouin
(Pocket, 140 pages)

Pour quitter son milieu bourgeois bordelais et devenir baronne, Paule Meulière a épousé Galéas de Cernès, pauvre homme dégénéré. De cette union mal assortie, est né un fils, Guillaume, dit Guillou. Gamin disgracié physiquement, simple d'esprit, Guillou, ce "sagouin", devient vite le souffre-douleur de sa mère qui passe sur lui toute sa rage et ses regrets de s'être alliée aux Cernès. Alors que malgré tout la question de son éducation se pose, Guillou parviendra t-il à être sauvé par l'instituteur du village, le seul qui le traite en humain?

Première incursion en ce qui me concerne dans l'univers de François Mauriac. Et autant dire que ce roman m'a marquée. Quelle noirceur de l'âme humaine l'auteur décrit ici! Âmes sensibles, abstenez vous... Chaque mot, chaque description des scènes et des personnages, chaque dialogue suinte la haine et la souffrance. Le style de François Mauriac est particulièrement simple et c'est souvent avec presque de l'épouvante que j'ai suivi le destin tragique de ce pauvre Guillou.

L'atmosphère retranscrite ici est pesante voire irrespirable par instants comme lors des dialogues haineux échangés entre Paule et sa belle-mère. J'ai souvent été mal à l'aise durant ce récit puisqu'il me semblait que j'étais le témoin génant de choses que je n'aurais pas souhaité voir...

Je ne peux que saluer le talent narratif évident de Mauriac avec ce récit. Mais encore une fois, c'est le genre de roman où l'on ne sort pas indemne. Ce qui a été mon cas.

Ma note : 3,5/5


De : Le-réaliste-romantique Envoyé : 07/10/2007 17:53

Génitrix - François Mauriac
1923

Mathilde est malade, elle se meurt. Pourtant, elle se trouve seule dans sa chambre, son mari se trouve plutôt auprès de sa mère, dans le pavillon voisin. Fernand aime sa femme, mais il n’est qu’un pion pour lequel les deux femmes s’affrontent. Qui va réussir à remporter Fernand? D’autant plus que la mort ne signifie pas toujours la fin du jeu…

Mauriac met encore une fois en scène dans la bourgeoisie de province un bon drame. L’atmosphère de cet huis-clos est sombre et oppressante. La mère tente de regagner son fils adoré par la tradition, tandis que Mathilde mise sur sa spontanéité et sa joie de vivre. Et Fernand n’est qu’un faible pantin qui valse entre les deux.

3,5/5

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Message  gallo Dim 21 Déc 2008 - 9:08

De : lalyre7032 Envoyé : 15/10/2007 19:03
La fin de la nuit - François Mauriac
Poche Thème prix Nobel 252 p.

Nous retrouvons Thèrèse qui vit à Paris avec sa servante Anna,isolée de tous,elle n'aime pas qu'on la remarque et quand elle sort c'est toujours chapeautée ,les yeux baissés,elle ne recherche d'ailleurs aucun contact avec sa concierge ou ses voisins.Voila la vie de Thèrèse jusqu'au jour on l'on frappe à sa porte,c'est sa fille Marie qui a fait une fugue,ne supportant plus de vivre avec son père,fiancée avec Georges elle est venue le rejoindre à Paris.A Thèrèse,elle plaide sa cause,tient absolument à lui présenter Georges,c'est à ce moment que la vie de Thèrèse va changer.
Ce livre qui fait suite à Thèrèse Desqueyroux ayant pour thème la misère,la solitude ,l'amour et la jalousie.Une bien triste vie qui nous est contée comme seul Fr.Mauriac sait le faire,le personnage attachant de cette femme triste et esseulée qui d'un seul coup se croit aimée,la douce Marie qui aime sa mère,Georges pas sympathique que je qualifie de menteur et tricheur.Beaucoup d'émotion en terminant ce roman.......4,5/5
Lalyre


De : lalyre7032 Envoyé : 28/10/2007 20:10
Génitrix - François Mauriac
Poche 159 P. Thème prix Nobel

Dans la grande demeure bourgeoise des Cazenave,une jeune femme Mathilde vient de perdre son bébé dès la naissance,fièvreuse et allongée dans son lit,elle est seule car son mari Fernand ,la cinquantaine a déserté leur lit pour se réfugier dans sa chambre d'enfant contiguë à celle de sa mère qui déteste Mathilde.Cet homme- enfant vit sous l'autorité maternelle,il en oublie la jeune Mathilde qui sent la mort qui rôde,qui agonise et rend son dernier soupir dans la solitude de sa chambre sordide.C'est alors que voyant le beau visage calme et apaisé de jeune femme morte,Fernand se rend compte qu'il l'aimait ,il reproche à sa mère d'avoir organiser sa solitude ,se console dans l'alcool,s'isolant à son tour dans la chambre de Mathilde.La mère tombe malade.paralysée,peu à peu elle sent son fils lui échapper,elle devra à son tour se sentir seule jusqu'à sa mort.

Personnages principaux,la mère ogresse qui à son tour souffrira,Fernand,enfant gâté et égoïste.Une ambiance sombre dans un milieu bourgeois.Des phrases sans complaisance dans ce roman âpre et poignant.Pas trop aimé ce livre...... 3/5


De : gallomaniac Envoyé : 07/11/2007 21:33

Le fleuve de feu - François Mauriac (Prix Nobel 1952). Ma note 2,5/5
Grasset 1923, edition poche relié 1938, 191 pg.

Le récit d'une séduction. Le cadre: un hotel dans les Pyrenées, queqlques années après la gueere 14-18. Daniel est un homme peu réligieux, avec des sens à fleur de peau, d'une morale pas très sûre et plutôt double: un peu libertin avec soif de ... pureté chez la femme convoitée. La femme convoitée, Gisèle, possède cet air de pureté à tel degrée, qu'il n'ose pas la souiller... jusqu'au jour qu'il découvre son secret: elle est fille-mère. Sous les cendres de cette femme retournée à la pureté, le fleuve de feu coule toujours. Gisèle laisse percer juste avant son départ qu'elle est enflammée et Daniel la prend dans sa chambre à lui.
Daniel ne veut pas de suite à l'avonture, mais ne peut pas l'oublier non plus. Gisèle pris par le remords se reconnait en feu, mais se remet sur la voie de la réligion et va commmunier à la messe. Le mot de la fin: l'eau bénite est "cette piscine séculaire et délaissée des hommes d'où pourtant les coeurs et les corps des jeunes filles perdues remontent de nouveau resplendissants." L'homme perdu , la femme sauvée.

Le livre: Plus que l'action vaut l'analyse des sentiments, les considérations morales, voir hypocrites, dans ce roman, qui est un mélange de réligion et de concupiscence. C'est déjà l'univers deMauriac, sans la grandeur de ses romans ultérieurs; ici les rôles sont trop des clichés pour que le livre ne sorte de la médiocrité.

L'auteur: J'ai lu quelques livres de Mauriac au lycée, vers 1960, peu de temps après qu'il a obtenu le prix Nobel, au sommet de sa renommée; je trouvais ses romans (lus en traductions) assez noirs, noir d'obscurantisme.
Vers 1980 j'ai commencé de lire en français, et Mauriac n'était pas trop difficile de language. J'ai remarqué que tous ses livres respirent une même ambiance "vieille France catholique" (d'ailleurs inspiré sur sa région les Landes), les personnages sont tournés vers l'intérieur, le thème est souvent l'innocence perdue à regagner. En ceci, l'auteur n'est pas moderne, mais ses livres ná rrivent pas à se couvrir de la patine du temps.


De : doriane99 Envoyé : 09/11/2007 07:57
Le mystère Frontenac

Blanche de Frontenac, jeune veuve, se consacre entièrement à sa famille. On suit à travers les années le destin de cette femme et de ses enfants.

Je me suis ennuyée dans la lecture de ce petit livre. Le seul point positif est la vie et le ressenti du jeune Yves, poète, écrivain de génie qu'on ne peut s'empêcher de comparer à Mauriac (au vu des similitudes entre leurs deux vies). Sans plus.

2,5/5


De : Azurelia7 Envoyé : 22/11/2007 16:27
Le sagouin - François Mauriac

Une sombre nouvelle autour d'une souffrance familiale : celle d'un enfant, sale et disgrâcié, que sa mère rejette de tout son poids, parce qu'il représente son unique rapprochement avec un mari qu'elle haît, choisi uniquement parce qu'il pouvait la faire accéder au statut de baronne. Délire maternel, et souffrance du père également, plongé dans un mutisme éloquant, pris lui aussi entre crainte et rancoeurs. Triste famille châtelaine du Sud-Ouest, bien mal assortie. François Mauriac nous fait suivre le destin de l'enfant, Guillou, que sa mère appelle "le sagouin". Pas de vie, pas d'école, pas d'amis... mais voilà que sa mère veut qu'il prenne des cours auprès de l'instituteur du village. Pour la première fois de sa vie, Guillou va être traîté en être humain. Enfin, une personne lui laisse le droit de s'exprimer, de lire, de parler ! Une vrai révélation pour l'enfant mal-aimé, mais, au pays des rancoeurs, tout ne peut que se finir tristement... Très belle nouvelle de l'auteur qui sait nous emmener dans un univers sombre, pessimiste et désolant, tout en gardant une belle sobriété d'écriture.

Ma note : 4/5

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Message  Julescoco Lun 7 Juin 2010 - 10:32

François MAURIAC (France) Les_ch11
Les Chemins de la mer
François Mauriac
Grasset
1939
320 pages


L'histoire :

Les Révolou et les Costadot sont des familles de notables. Oscar Révolou, le chef de famille, notaire, se suicide après la découverte de malversations financières. Ruinés, les Révolou se réfugient dans leur vieille maison de vacances à Léognan.

Mon avis :

C'est le premier Mauriac que je lis. L'intrigue est assez ennuyeuse, tant il se passe bien peu de choses dans cette maison en ruine. Le roman s'articule principalement autour des personnages, à propos des relations transformées par l'argent,..
J'ai du commencer par un des moins bons romans de Mauriac. Je possède Le Noeud de vipères qui devrait certainement, au vu des critiques ci-dessus, mieux me plaire.

Note : 2.5/5

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Message  Yann Jeu 23 Fév 2017 - 16:21

La Pharisienne

François Mauriac (1885-1970) publie La Pharisienne en 1941, en plein de cœur de la grande guerre, il a d'ailleurs dû, avec son éditeur, discuter fermement avec les Allemands pour que ce livre soit publié. Il finit par être publié, mais sans publicité et à un tirage un peu limité. 

   Ce livre est merveilleux à plus d'un titre, il mêle avec brio les intrigues diverses. Le narrateur est le jeune Louis Pian qui vit avec sa sœur Michèle, son père et sa belle-mère Brigitte. Cette dernière est une dévote manipulatrice et qui ne vit que pour régir la vie d'autrui... Brigitte Pian est de la trempe de Félicité Cazenave dans Génitrix (1923), mais elle croit fermement que sa tâche en ce bas-monde est d'aider son prochain à marcher sur le stricte chemin de la perfection morale. Brigitte Pian va ainsi, par des actions pleines d'ingérence, causer la mort de son mari, d'une institutrice, elle va faire placer sa belle-fille chez les sœurs pour lui éviter de frayer avec un drôle, séparer des amis, précipiter un jeune homme dans les bras d'une pharmacienne anticléricale. J'affirme tout cela d'un ton péremptoire, mais le roman ne condamne pas vraiment Brigitte Pian. Elle est détestable dès l'abord, mais son image se redéfinit tout au long de la lecture, si bien que j'en viens à me demander, à l'instant où je vous écris, si Brigitte Pian n'est pas une sainte perdue, déchue. Elle est consciente de l'ambivalence de certaines de ses actions, mais avec un jésuitisme consommé elle parvient à retourner les situations pour s'entourer d'un voile de perfection morale. 
    Nous suivons Louis jusqu'à l'aube de sa majorité. Il était un jeune garçon quand s'ouvre le roman, il a été jaloux de sa sœur et de leur ami Mirbel. Il a été indiscret, comme le sont les petits garçons. Nous suivons aussi l'abbé Calou, un brave homme que Brigitte détruira sans l'ombre d'un doute. Nous apercevons plus d'une fois Puybaraud et Mlle Tronche, un couple aussi vertueux qu'amoureux. 
   Comme dans beaucoup de romans mauriaciens l'image de la femme n'est guère reluisante, hormis celle des saintes, qui sont bien rares... La mère de Mirbel est un magnifique prototype de mère indigne. Il règne dans le roman, comme souvent chez Mauriac, un air méphitique qui prend le lecteur à la gorge ; je suis souvent dérangé par le huis clos qui nous enferme avec les personnages dans des salons début de siècle, bourgeois, et nauséabonds à souhait; mais il est bien vrai que je lis Mauriac pour me sentir mal, j'aime l'angoisse que je ressens à la lecture de tous ses romans. 

   Ce roman est l'une des œuvres maîtresses de Mauriac, nous y retrouvons avec joie les thèmes chers à l'auteur : la famille, l'amitié, l'argent, et surtout la religion. J'aime Mauriac depuis longtemps, je peux comprendre aisément que d'aucuns le trouvent daté, moralisateur, plat... Mais ne vous en laissez pas conter.
En un mot, lisez Mauriac !

Note : 5/5  coeur
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Message  Yann Ven 24 Fév 2017 - 15:43

L'Agneau (1954)

    Ce court roman est une suite informelle de La Pharisienne. Nous retrouvons Jean de Mirbel, Michèle (devenue sa femme) et Brigitte Pian. L'intrigue prend place bien des années après La Pharisienne. Mirbel est maintenant un trentenaire rongé par la frustration, car il ne peut donner un enfant naturel à sa femme, si bien que le couple décide d'accueillir, à l'essai, le jeune Roland (10 ans), venu tout droit de l'Assistance Publique. Malheureusement, l'enfant ne leur correspond pas, ils le trouvent étrange et inintéressant, ils prennent donc la décision de le rendre à sa solitude. 
   Le roman a pour personnage principal Xavier Dartigelongue, un jeune homme qui se destine au séminaire de la rue Vaugirard. Sur le chemin du futur prêtre se dresse un autre voyageur, Jean de Mirbel. Nous assistons alors à une scène quasi amoureuse, les deux hommes semblent se plaire. Il y a chez Mauriac, un peu à la manière de Gide, des évocations à la prétendue homosexualité des personnages ; rien n'est dit, naturellement, mais tout est fortement suggéré. L'atmosphère est très pesante, à tel point que Jean de Mirbel prétendra que Xavier est pédophile, car il ne comprend pas qu'un enfant si fade intéresse Xavier. 
   Brigitte Pian a perdu de sa superbe, elle chausse maintenant des lunettes noires qui lui donnent l'air d'une aveugle, mais elle ne perd rien de sa morgue, puisqu'elle tient en son pouvoir, Dominique, une jeune institutrice sans le sou, qui a la charge de son frère cadet. Il est d'ailleurs piquant de remarquer que Louis Pian, le narrateur de La Pharisienne, lisait Dominique, quand Brigitte Pian fit irruption dans sa chambre pour prendre conseil. "Dominique m'entraîna de nouveau bien loin de cette femme tourmentée" ( La Pharisienne, p.864, III, Pléiade)
   Le nœud principal de l'action réside dans l'histoire d'amour éphémère et chaste qui lie Dominique et de Xavier. Ephémère, car les deux amoureux seront rapidement séparés par Brigitte Pian, rendue folle de rage par Mirbel, lui-même rendu jaloux de l'attention que Xavier porte à Dominique et Roland. 
   La fin du roman laisse beaucoup d'interrogations : Pourquoi Xavier est-il mort ? et surtout comment ? Suicide, meurtre, accident ? Nous n'en saurons rien. Heureusement ! que chacun se fasse son idée à propos de ce jeune homme, qui par certains aspects rappelle le Prince de L'Idiot de Dostoïevski. 

   Ce roman est à nouveau un huis clos, mais cette fois plus malsain, plus dérangeant à cause de l'enfant qui se retrouve pris dans une querelle qu'il ne comprend pas, il devient l'instrument du narcissique Mirbel, et de l'amoureuse Dominique, qui sait bien que Xavier fera tout pour l'enfant : aime-t-elle seulement Roland comme une mère ? 
   Je trouve Michèle beaucoup moins réussie que dans La Pharisienne, elle est aussi prévisible qu'effacée. Brigitte Pian est une vieille aigrie qui est plus détestable que dans le roman précédent. 

   Ce roman m'a plu, mais ne m'a pas soufflé comme m'avait soufflé La Pharisienne. Il faut impérativement lire L'Agneau dans la foulée de La Pharisienne, ce qui vous permettra de voir les nombreux échos, ainsi les deux romans s'achèvent sur le même mot : "aimer" pour La Pharisienne, et "aimé" pour L'Agneau. Un détail ? Je ne le pense pas. 

Bonne lecture, 
Yann

Note : 4/5
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Message  Réaliste-romantique Jeu 3 Jan 2019 - 14:36

Les chemins de la mer

Le notaire Révolou se suicide après que sa maitresse soit partie avec un autre homme, entrainant la ruine de sa famille. La mère Costadot, dont c’est le fils Gaston qui a entrainé la maitresse, réussit à extirper une signature à la veuve Révolou pour garantir les fonds de sa famille, pour ses fils. Les enfants Révolou sombrent : l’ainé Julien devient malade chronique, Rose doit abandonner son idée de mariage avec un fils Costadot, trouver un travail, et Denis ne voit plus l’utilité de poursuivre ses études. Le livre suit ces familles sur plusieurs années, alors que les Révolou tentent de survivre et que les Costadot doivent vivre avec le spectre de leurs anciennes relations.

J’ai adoré ce récit de famille « à l’ancienne » près de Bordeau, incluant une faillite de notaire. Bon nombre des personnages sont oppressées par les attentes sociales, certains s’en émancipent, mais parfois pour s’y resoumettre plus tard. Mauriac fait aussi évoluer les personnages et les familles au cours des années que couvre le récit. Il contraste aussi ceux qui sont le plus fortement liés aux vieilles convenances et ceux qui sont prêt à évoluer. Le livre est aussi construit pas chapitres qui mettent l’accent sur des personnages différents. Certains livres nous conviennent mieux à certains moments de notre vie, je vais relire d’autres Mauriac cette année.

4,5/5

RR
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Message  Awara Ven 4 Jan 2019 - 0:44

Intéressant, ce roman de François Mauriac que je ne connais pas. Merci R.R.

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Message  kattylou Dim 6 Jan 2019 - 19:12

Merci pour ton avis RR je ne connais pas non plus ce roman de Mauriac

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Message  Liza_lou Sam 1 Juil 2023 - 20:34

Thérèse Desqueyroux
(Le livre de poche, 190 pages)

François MAURIAC (France) Therese-desqueyroux-livre-de-poche-n138-1791108433_ML

J'ai vécu de nombreuses années à Bordeaux où François Mauriac est une institution. Et bien vous n'allez jamais le croire : je n'avais jamais lu le moindre de ses romans! Il aura fallu que je tombe sur ce roman dans une boite à livres (vieille édition des années 60, personnellement j'adore) pour que je lise enfin une œuvre de ce grand écrivain, Prix Nobel de Littérature en 1952.

Plus que l'histoire en elle-même - jugée non coupable de l'empoisonnement de son mari grâce au témoignage du dit mari justement, Thérèse rentre chez elle et se remémore comment elle a pu commettre l'irréparable - c'est le style qui m'a surprise. Le roman a été écrit en 1927; il me semble qu'il a été écrit aujourd'hui. C'est moderne oui, c'est surtout incisif, percutant, ça dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Quelle critique de la bourgeoisie bordelaise, de son mode de vie, de pensée! Quelle femme moderne cette Thérèse qui fume comme un pompier, refuse de se plier à son rôle de petite femme bourgeoise, mari d'un rustre qu'elle dépassé allègrement de son intelligence acérée! Thérèse n'est pas coupable, non, elle est victime d'un monde retardataire, qui s'effondre petit à petit, ce que Mauriac a bien compris. C'est incroyablement bien écrit; dire que ce roman a presque 100 ans! Mais il est terriblement actuel! Assurément, je comprends maintenant pourquoi tous mes professeurs de français me disaient de lire Mauriac; comment ai-je pu attendre aussi longtemps!

Alors non, ce texte n'est pas ennuyeux, rébarbatif, insipide. Au contraire, c'est un magnifique portrait de femme qui cherche à devenir libre. A lire, c'est impératif.

Ma note : 4/5

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