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Henry MILLER (Etats-Unis)

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Message  Mousseline Sam 29 Nov 2008 - 16:13

De : ThomThom12932 (Message d'origine) Envoyé : 2006-02-24 11:21

Hasard ou coincidence ? Coup du sort ou du destin ? A moins que le lien ait été oublié dans la dernière MAJ il semble qu'il n'y ait pas de discussion Henry Miller sur le forum...fichtre diantre !

A une époque, j'étais habitué, je savais que 9 fois sur 10 quand je voulais critiquer un bouquin il n'y avait pas de discussion sur l'auteur, c'était même devenu ma spécialité de présenté les GAOPLHDLVDUGF (Grands Auteurs Oubliés Par Les Hasards De La Vie D'Un Grand Forum )...mais là ça faisait un bout de temps que ça ne m'était plus arrivé, d'improviser comme ça une bio d'un auteur...j'ai peur d'avoir perdu la main.

Alors donc ! Henry Miller, né en 1891 à New York, fait partie de deux clubs très fermés : le Club des Miller Géniaux (où il semble enfermé à vie avec Arthur) et le Club des Ecrivains Interdits.

A savoir qu'il ne réussira à publier son premier roman, "Tropic Of Cancer" qu'en 1934. Certes, la littérature fut pour lui une vocation tardive (son texte le plus anciens, "Clipped Wings" ayant été écrit vers l'âge de 31 ans), mais il faut également savoir que ses manuscrits, jugés trop politiquement, religieusement et sexuellement incorrets, furent rejetés par quasiment toutes les maisons d'éditions américaines...Miller fuit donc vers l'Europe, et plus spécialement Paris, où il s'installe et continue d'éprouver toutes les peines du monde à se faire publier...Il n'est donc plus tout à fait un jeune homme lorsque paraît son premier roman !

Pour ce qui est de l'oeuvre en elle-même, Miller a un sujet de prédilection : Henry. A ma connaissance, je crois bien qu'aucun de ses romans soit dépourvu d'une part d'autobiographie. Je ne prétendrais pas avoir lu TOUT Miller, tout simplement parce que cela me semble impossible, parce que même ses correspondances ont été publiées comme des recueils de petites nouvelles, et parce qu'il vécut et surtout écrivit jusqu'à l'âge de 89 ans, ce quasiment non stop. Si vous cherchez sur le net une bibliographie de ses oeuvres dispos en français vous allez déjà halluciner, mais si par le plus grand des hasards vous alliez voir une bibliographie intégrale vous frôleriez la migraine car je pense qu'on doit lui attribuer entre 100 et 150 bouquins en tout (sans compter la poésie et les pièces de théâtres !).

Parmi ses oeuvres les plus significatives, on retiendra bien sûr ses deux "Tropics" ainsi que la célèbre Crucifixion en Rose : "Sexus" - "Plexus" et "Nexus", trilogie devenue culte puisque totalement censurée à l'époque ("Sexus", notamment, a été victime d'un ostracisme non pas seulement aux USA mais dans le monde entier, cela ne fait qu'une quinzaine d'années qu'on a levé cette censure et les quelques versions antérieures disponibles étaient amputées de nombreux passages).

Ensuite, des Miller, j'ai dû en lire une trentaine, c'est dire si je suis loin du compte...je n'aurais pas l'odieuse prétention de me poser comme un spécialiste de cet auteur, qui m'est cher c'est vrai, mais dont une partie énorme de l'oeuvre m'est inconnue. Je conseillerai néanmoins à ceux qui voudraient s'initier à son univers un petit roman très court - et drôle - intitulé en français "Un diable au Paradis" (1956), très facile à trouver en Livre de Poche.

"Tropic Of Capricorn" [Tropique du Capricorne] (Vintage Classics, 1939)

C'est tout de même marrant, en 2005, de lire un livre d'Henry Miller dans la prestigieuse collection Vintage Classics, car tout le monde sait que c'est en France (chez Stock si mes souvenirs sont bons) que Miller a fait publié l'essentiel de son oeuvre jugée à l'époque trop sulfureuse par les éditeurs anglo-saxons ! Alors oui, lire un Miller en Vintage, ça a un côté comique involontaire assez délectable !

Pour le reste ce livre...

C'est le dernier volet d'une trilogie, L'Obeslik Trilogy pour citer son nom, entamée dans les années 30 avec "Tropic Of Cancer" et "Black Spring"...je le précise à simple titre indicatif, il se trouve que c'est un pur hasard si je les ai lus dans le bon ordre et que franchement ça n'a aucune importance, la preuve : c'est dans ce dernier volume que Miller évoque ses souvenirs d'adolescence et de jeunesse...une jeunesse étonnante, pour le moins : voleur, mythomane, obsédé sexuel...le jeune Miller est un être marginal, rejeté tant par sa famille que ses concitoyens ; un jeune homme qui refuse de s'insérer dans la société, frémit à la simple évocation du mot "travail" et n'a pas encore d'aspiration littéraires ou artistiques.

En un mot : nihiliste. Le jeune Miller vômit non seulement son entourage mais bel et bien l'humanité tout entière...il se voit en apôtre du chaos, puisque s'opposant à l'ordre...et puis bien sûr, il commence à mûrir. Et lâche cette phrase (que je m'efforce de traduire du mieux possible) :

"CONFUSION est un mot que l'homme a inventé pour désigner l'ordre, mais quand il ne le comprends pas".

Il grandit, donc, rencontre d'autres personnes, s'attache aux gens...entend parler du mouvement dadaïste et de son manifeste de 1916...il comprends qu'ailleurs, d'autres gens ressentent ce qu'il ressent lui-même. Que ce sont des artistes, et qu'il est de cette race.

Et le roman de prendre un tour iniatique aussi séduisant qu'innattendu...le tout est écrit dans un style unique, car du Miller restera toujours du Miller : écriture explosée, refus des conventions de la littérature traditionnelle, paragraphes et chapitres interminables, comme si l'auteur refusait d'accorder à son lecteur la moindre respiration, comme s'il voulait le voir suffoquer comme il suffoque lui-même de l'univers qu'il décrit.

Un chef d'oeuvre, un vrai.

5/5


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De : Pilou Envoyé : 2006-08-01 03:47

Pour compléter l’excellente présentation d’Henry MILLER faite par Thom-Thom (que je ne lis plus nulle part sur le forum à mon grand regret) je voudrais vous conseiller la lecture de l’ouvrage « Les livres de ma vie ». C’est un peu le même genre, en beaucoup plus développé et riche, qu’Ardoise de Philippe DJIAN, puisqu’il évoque les auteurs et les livres, par milliers, qui ont marqués son existence. On fait donc des découvertes passionnantes .

Mais en dehors de cela, les rats et rates et plus généralement le club, trouveront dans ce livre des considérations sur la lecture qui rejoignent les nôtres, en particulier sur le besoin de partager et faire connaître nos lectures et nos enthousiasmes.

Henry MILLERl écrit : « Un livre vit grâce à la recommandation passionnée qu’en fait un lecteur à un autre. Rien ne peut étouffer cet instinct fondamental de l’homme. Je suis convaincu que les hommes s’efforceront toujours de faire partager les expériences qui les touchent le plus profondément. …Ma faiblesse à moi, c’est de crier sur les toits chaque fois que je crois avoir découvert quelque chose qui me paraisse d’une importance vitale. Quand je viens de finir un livre admirable par exemple, je m’installe presque toujours à ma table pour écrire des lettres à mes amis, parfois à l’auteur, voire à l’éditeur…. Sans le lecteur enthousiaste, qui est vraiment la contrepartie de l’auteur et très souvent son plus secret rival, un livre mourrait. »

A noter le classement amusant que fait Coleridge des lecteurs qui se subdivisent en :

- Les éponges, ceux qui absorbent tout ce qu’ils lisent et le restituent pratiquement dans le même état, seulement un peu sali.
- Les sabliers, ceux qui ne retiennent rien et qui se content de prendre un livre pour passer le temps.
- Les chausses à vin, ceux qui ne gardent que la lie de ce qu’ils ont lu.
- Les purs diamants, ceux aussi rares que précieux qui profitent de ce qu’ils lisent et qui savent aussi en faire profiter les autres.

Les rats et rates sont de purs diamants.




De : Sahkti1 Envoyé : 2006-04-21 05:01

Lawrence DURREL et Henry MILLER, Correspondance 1935-1980
Editions Buchet-Chastel, ISBN 2283019184

Quelle complicité entre Henry Miller et Lawrence Durrell. Les deux hommes étaient amis, je le savais, mais à ce point, j’ai été surprise (en bien) par leur simplicité et la nature de leurs échanges. De grands propos généraux sur le monde, la société et la culture, mais aussi et surtout un tas de petites anecdotes de la vie quotidienne, de celles qu’on ne raconte qu’aux amis proches, ceux avec lesquels on partage tout.
Presque cinquante ans de correspondance, de lettres, d’échanges et d’amitié partagée… j’imagine que le choix éditorial a dû être difficile dans cette masse de courriers. Frédéric-Jacques Temple, qui signe parallèlement un essai sur Henry Miller chez le même éditeur, n’a pas eu la tâche aisée.

Non seulement ces lettres sont pleines de vie et d’entrain mais également de franchise et de bon sens. Les deux amis s’écrivent comme ils pensent, avec qualité et ferveur, c’est un régal que de les lire. Avec beaucoup d’humour et d’ironie lorsque Miller aborde sa vie amoureuse et que Durrell plaisante sur le sujet. C’est que six mariages et une quantité impressionnante de liaisons amoureuses ont de quoi nourrir les conversations.
Beaucoup d’émotion lorsque les deux correspondants abordent leurs petits maux quotidiens, lorsqu’un rhume chez Miller prend des allures de drame national. Le regard bienveillant de Durrell n’est jamais loin. Un vieux couple d’amis très touchant.

Mais ce n’est pas tout, Miller et Durrell échangent à propos de littérature et des écrivains, la plupart du temps en bien, à souligner à une époque où il est de bon ton de casser du sucre sur ses collègues scribouillards. Des lectures communes qui noircissent des pages entières, des informations échangées à propos de tel ou tel auteur… on réalise rapidement que les deux hommes lancent un regard global et actualisé sur ce qui se passe autour d’eux.
Notamment la guerre dont ils parlent à demi mots ou en tentant de ne pas se démoraliser. Les petites aventures de tous les jours servent de métaphore à ce qui se produit, quelques allusions permettent de prendre la température devant l’ampleur du désastre psychologique provoqué par le conflit mondial.

C’est beau, intime, pudique, cela réclame le respect pour deux hommes qui s’apprécient et n’ont pas peur de le dire. deux amis qui se congratulent et se consolent, partagent leurs tourments grands et petits, vivent leurs vies ensemble en étant pourtant séparés par un océan. La mort y mettra un terme. Peut-être. Ils étaient trop amis pour ne pas avoir trouvé la combine qui leur permet d’encore échanger leurs clins d’œil malicieux.
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Message  géromino Mer 7 Jan 2015 - 8:53

"Lire aux cabinets" Folio 2euros  102 pages


Deux textes tirés d'un même ouvrage "Les livres de ma vie"
*Ils étaient vivants et ils m'ont parlé*    Qu'est ce qui pousse un lecteur à choisir un livre? Quelles influences vous font aimer un auteur plutôt qu'un autre? Miller nous fait part de son itinéraire littéraire et de son questionnement au sujet de la qualité d'une bonne lecture et de l'enseignement qu'il en tire. 


*Lire aux cabinets*      Quel est l'endroit le plus approprié pour savourer une lecture au calme? Je pensais trouver ici un argumentaire en faveur des lieux d'aisance; pas du tout! C'est même carrément l'inverse que Miller nous conseillerait plutôt, avec humour et ironie parfois: lisez dans les transports en commun, dans la sérénité d'une forêt, au bureau (!), mais laissez "le petit coin" aux usages prévus à cet effet!


En tant que lecteur assidu et écrivain fécond, Miller est un passionné de littérature et je ne peux pas m'empêcher de citer une de ses réflexions (page 13):
                                                       "Les livres sont une des rares choses que les hommes chérissent vraiment (...)  Prêtez et empruntez tant que vous pourrez, aussi bien livres qu'argent! Mais surtout des livres, car ils représentent infiniment plus que l'argent. Un livre n'est pas seulement un ami, il vous aide à en acquérir de nouveaux."

Anecdotes et souvenirs de lecture peuplent ces pages; le ton y est souvent léger, voire facétieux. J'ai passé de bon moments (et même quelques instants... aux cabinets!), amusé de ses réflexions drôles ou parfois sérieuses et philosophiques. 
Note: 3.5/5 


Première rencontre avec Henry Miller. Ses livres me sont totalement inconnus. Les critiques et avis plus haut titillent ma curiosité. A première vue, ses livres ne sont sans doute pas faciles d'accès, mais ça vaut peut-être le coup de s'y aventurer...

_________________
                                                                                                                                                                              

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Message  géromino Lun 5 Juin 2017 - 9:04

"Les livres de ma vie"   Gallimard "L'Imaginaire" 1957    500 pages
     (ce livre date de 2006, il a été reproduit par procédé photomécanique)


                C'est donc de cet ouvrage qu'ont été tirés les extraits du petit livre "2 euros" dont je parle plus haut. Le titre est explicite et annonce clairement de quoi il va être question. Miller se penche sur la littérature qui a accompagné son existence, modelé sa vie, orienté ses réflexions philosophiques, morales ou spirituelles. En filigrane c'est partiellement sa vie qu'il dévoile: depuis New-York alors qu'il n'est qu'un enfant (début des années 1900) et qu'il fréquente les représentations théâtrales, jusqu'aux années 1930 à Paris, les souvenirs affluent et sont toujours accompagnés d'un flot continu de noms d'écrivains et de titres de livres. A ce sujet, Miller a tenté de recenser ses lectures et en a dressé un catalogue impressionnant d'un peu plus de 70 pages (en moyenne 40 titres par page...) en fin de volume, intitulé "Liste des livres lus".
                 On ne peut pas toujours être d'accord avec les idées d'Henry Miller et son propos est parfois exubérant, mais il met tellement de coeur et de conviction dans son récit, qu'il vous donne envie de découvrir l'auteur ou le livre dont il parle. Elogieux, il l'est aussi lorsqu'il évoque des écrivains qu'il a côtoyés, comme Cendrars ou Giono.
                  Miller parle, il est inarrêtable! C'est un volubile, mais son propos est la plupart du temps agréable et quelquefois teinté d'humour (surtout dans "Lire aux cabinets"!). J'avoue que certains passages m'ont parus barbants, mais dans l'ensemble, j'ai passé des moments plaisants à lire ses pages et ma liste de livres et d'auteurs s'est enrichie d'un grand nombre de titres et de noms. Mais j'ai surtout découvert un écrivain attachant, dont l'oeuvre (qui m'est pratiquement inconnue, finalement), mérite de s'y attarder.


Note:  4/5

_________________
                                                                                                                                                                              

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Message  Shan_Ze Mar 28 Sep 2021 - 12:34

Les livres de ma vie d'Henry Miller
(Gallimard, 500 pages)

J'aime lire et lire un livre sur la passion de lecteur et les livres est toujours un bon moment. Au début, j'ai été un peu rebutée par la concentration d'informations, ce qui fait que j'ai fragmenté ma lecture par morceaux. La partie sur ses premiers livres est très émouvant pour moi quand ce genre de choses qui définit souvent vers quelle littérature, on s'oriente (ou pas). L'éloge qu'il fait à des auteurs comme Rider Haagard, Jean Giono ou Blaise Cendrars donne une folle envie de (re)découvrir ces auteurs. Certains chapitres m'ont moins parlé comme celui concernant la spiritualité (sur le Krishnamurti). Ce que j'ai surtout apprécié, ce sont les rencontres avec d'autres lecteurs ou personnalités avec lesquels il se sentait en phase. J'ai été surprise par la quantité de souvenirs, émotions qu'il partage avec ce livre. Petite déception, je me suis sentie parfois un peu perdue avec tous ces auteurs inconnus, non traduits.
(J'avais lu Lire aux cabinets il y a une dizaine d'années, sans savoir qu'il était tiré de ce livre).
Note : 3.5/5
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