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Ludmila OULITSKAÏA (Russie)

4 participants

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Ludmila OULITSKAÏA (Russie) Empty Ludmila OULITSKAÏA (Russie)

Message  Invité Sam 29 Nov 2008 - 21:21

De : Polo Envoyé : 2003-03-05 10:36

Sonietchka

La Femme russe des années 30

Ludmila Oulitskaïa brosse le portrait d'une bibliothécaire qui s'oublie totalement pour permettre aux autres d'être. En plus, se trouver heureuse d'être la servante d'autrui me semble le comble du mépris de soi-même. Il faut dire que l'auteur nous plonge dans la Russie des années 30.

L'héroïne pousse tellement loin son esclavage qu'elle s'accommode, même sous son toit, de l'infidélité de son mari, un peintre reconnu. Après sa mort, elle s'occupera en plus de son amante afin qu'elle puisse regagner sa Pologne natale. Sonietchka a vraiment mené une vie triste et meurt finalement dans un hospice, abandonnée de sa fille, partie avec son fiancé sans laisser d'adresse. Ça me rappelle La Désertion de Pierre Yergeau qui situe son roman à la même époque que celui d'Oulitskaïa et dont les héroïnes connaissent le même sort.

Cette auteure sait susciter la curiosité pour cette femme qui n'est sûrement pas le modèle recherché par la jeune femme occidentale. Ce roman reste quand même un beau portrait de ce que fut la femme dans un temps pas si lointain et de ce que fut la vie des peintres dans la Russie de Staline.

Note : 4 / 5



De : 5859Chouette Envoyé : 2003-05-15 12:29

Sonietchka

Pas grand chose de plus à rajouter car tout a été dit et bien dit. J'ai beaucoup aimé ce court roman pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'il se situe en Russie , j'aime bien y aller de temps en temps à travers cette littérature qui ne me déçoit pas souvent. Ensuite je trouve que Ludmila Oulitskaïa est une vraie artiste peintre. Comme un impressioniste avec ses pinceaux, elle y va par petites touches, d'un geste simple.
Je crois qu'il faut vraiment prendre son temps pour le lire, car sinon, on peut très bien passé à côté et le refermer en pleurant sur la misérable vie de Sonietchka.

Note: 4/5



De : nimbus Envoyé : 2004-07-28 16:28

Sonietchka
Folio, 109 pages
Trad. Sophie Benech.

Ce n'est pas le chef-d'oeuvre des chef-d'oeuvres, mais c'est un excellent livre! Si j'étais capable d'écrire un tel texte...je ferais des bonds jusqu'à la Lune!

Résumé
Sonietchka est russe, mais elle pourrait être guatemaltèque, ça ne changerait rien! C'est l'histoire d'une femme peu gâtée par la nature, ni physiquement, ni intellectuellement. Elle le sais probablement très jeune, et trouve son bonheur dans la lecture. Celà lui suffit, elle n'attend rien, et elle est heureuse. Elle rencontre un peintre, bien plus agé, lui au moins est cultivé et doué pour la peinture. Ils ont une fille, Tania. Elle est heureuse, et même ne comprend pas ce qu'elle a pu bienfaire pour mériter un tel bonheur! Plus tard, Tania est partie, son mari est mort après l'avoir trompée avec Jasia l'amie de Tania....elle est heureuse et prend soin de Jasia. Quand Jasia part à son tour, elle retrouve ses livres et elle est heureuse. Heureuse, elle qui n'attendais rien d'avoir connu quelques instants de bonheur ! Outre une belle écriture simple et sans fioriture moi j'ai trouvé beaucoup de philosophie! Vivement conseillé, se lit en moins de deux heures!

Note: 4,5 / 5



De : odilette84 (Message d'origine) Envoyé : 05/02/2006 09:26

SINCEREMENT VÖTRE, CHOURIK
Roman Gallimard 2005 (545p)

4ème de couv.
« Chez lui, la pitié et le désir physique étaient logés au même endroit. » C’est ainsi que Ludmila Oulitskaïa décrit le ressort secret qui fait de son héros Chourik une sorte de saint laïque entièrement dévoué aux femmes. Après avoir grandi entre une grand-mère énergique qui lui a inculqué les bonnes manières autant que le goût des langues étrangères, et une mère fragile au tempérament artistique incertain, il apprend vite à sécher les larmes de toutes les femmes autour de lui. Leur solitude lui inspire de la compassion, et ce sentiment, invariablement et malgré lui, réveille ses mâles instincts…

Ma critique
Ce livre raconte l’histoire de toutes les femmes qui gravitent autour de Chourik, et à travers elles, l’histoire de ce jeune homme depuis sa naissance jusqu’à l’âge de 30 ans. Dévoué à sa grand-mère, puis à sa mère, son unique souci est de rendre service et de soulager son entourage. Les femmes, qui l’entourent sensibles à sa beauté, à ses bonnes manières et à son dévouement vont abuser de sa gentillesse pour se faire consoler. Lui, remplit consciencieusement son rôle, toujours serviable, toujours disponible. Mais sans amour. Comme il le dit lui même : « Les relations spirituelles, l’amour, et tout cela c’est quelque chose de rare, ce n’est pas donné à tout le monde ! Les gens ordinaires sont plus terre à terre…Ce n’est pas du cynisme, c’est la vie tout simplement .» Je ne savais pas ce qui allait motiver ma lecture de ce livre au sujet assez bateau… Eh bien ce fut cette remarquable galerie de portraits de femmes russes, issues de toutes les couches de la société.
Ce fut un plaisir aussi de m’immerger dans la culture et le quotidien de ces personnages. Tellement confiants, tellement ouverts aux autres, toujours prêts à s’entraider. Fonctionnement typiquement russe très toûchant. Le seul écueil a été parfois de me retrouver dans les prénoms, les noms de famille et les diminutifs…mais on s’habitue. J’ai passé un bon moment avec ce pavé. L’auteur que je ne connaissais pas écrit très bien, le style n’est jamais lourd, on ne s’ennuie pas.

Ma note : 3.5/5



De : Sahkti1 Envoyé : 2006-02-05 10:40

La maison de Lialia et autres nouvelles
Folio Gallimard, ISBN 207031457X
Littérature russe

Trois nouvelles, trois incursions dans la vie quotidienne moscovite à travers des destins différents unis par un fil conducteur : un formidable appétit de vivre. Les conditions peuvent être dures, la misère présente, la désillusion garantie, il n'empêche, les protagonistes de ces récits gardent le sourire et le pouvoir de rêver. C'est sombre et pétillant à la fois, Oulitskaïa insère pas mal d'humour noir dans ce qu'elle fait et ces nouvelles le confirment. Par exemple celle autour des funérailles d'un fonctionnaire gris et morose pendant lesquelles une de ses collègues, officiellement mandatée pour la mission de représentation du bureau, rencontre un homme avec lequel elle s'unit pour quelques heures avant de partir et ne plus le revoir. C'est féroce, cruel par moments (la description du repas des funérailles est impressionnante, tout cela est si terne, si triste !) et plein de vie. Natalia respire, sourit, sent son coeur qui bat et on assiste à l'éclosion sur le tard de cette femme, avec un beau passage sur son départ au petit matin, lorsqu'elle traverse Moscou en bus (c'est d'un morose...) avec le sourire sur le visage. Parallèle qui symbolise tout ce que le lecteur trouve dans ce recueil de nouvelles. De la vie et de l'immobilisme, de la joie et du chagrin, de la désillusion et une formidable espoir placé dans la vie.

Ludmila Oulitskaïa n'est pas le seul auteur russe à faire passer ça dans ses romans, c'est une des caractéristiques de cette littérature, faire passer la vie au milieu de ce qui existe de plus sombre et misérable. Simplement, Ludmila Oulitskaïa le fait très bien, avec beaucoup d'entrain. Un auteur à découvrir si vous ne la connaissez pas encore.

Ma note: 4,5/5



De : Sahkti1 Envoyé : 2006-02-05 10:43

Le cas du Docteur Koukotski
Gallimard, ISBN 2070763463
Littérature russe

Le héros de ce roman de Ludmila Oulitskaïa (qui connaît un succès de plus en plus grand) est un médecin, un gynécologue pour être précise, qui dispose du don de diagnostiquer le mal dont souffrent ses patientes rien qu’en les regardant, aucun appareillage ne lui étant indispensable. Le docteur Pavel Alexeïevitch Koukotski est spécialiste en médecine embryonnaire et adepte de l’avortement, en particulier lorsque les conditions sociales d’une nation qu’il qualifie de rétrograde ne permettront pas à l’enfant de s’épanouir correctement. Révolutionnaire à une époque où ceux qui pratiquent l’IVG sont condamnés pour assassinat. Le don du docteur Koukotski lui permet de déceler dès les premiers jours les malformations ou maladies dont pourrait souffrir le fœtus. Avec un petit hic : cette faculté disparaît lorsque le médecin a un rapport sexuel, sauf lorsque c’est avec son épouse.

Autour de ce personnage un peu étrange gravitent une demi douzaine de personnes toutes plus intrigantes les unes que les autres. Notamment Vassilissa, la servante dévouée de Koukotski, qui est en réalité sa pire ennemie, espérant secrètement la chute la plus brutale qui soit pour son patron, ce tueur, auquel elle voue pourtant une reconnaissance éternelle, car il l’a recueillie lorsqu’elle était dans la misère. Portrait décapant d’une femme un peu folle, à la limite de l’extrémisme, partagée entre ses convictions et ses sentiments. Ou Elena, Madame Koukotski, qui ne peut plus avoir d’enfant suite à une infection grave dont l’a guéri son mari. Elle a une fille, Tania, née d’un premier mariage, et une seconde, adoptée, la petite Toma. Tout ce petit monde vit dans un appartement pas très grand, source de conflits et de tensions, témoin des difficultés matérielles du couple et des divergences philosophiques qui opposent les différents membres de la tribu.

Ce roman est écrit en trois temps. La première partie ressemble à une longue saga russe, détaillée, factuelle, parfois longuette, tandis que la seconde partie brise ce rythme et ouvre la porte à une écriture allégorique et emportée, mêlant descriptions épiques des personnages et énonciation enthousiaste d’idées novatrices. Une rupture qui se fait malheureusement trop sentir, la cassure est nette et ne rend le début que plus long encore. Si l’idée de ressusciter Tolstoï, par exemple, est intéressante, Ludmila Oulitskaïa revient trop vite à ses premières amours, les longueurs et les détails, et saborde ce bel élan d’imagination et de générosité. Le dernier volet du récit est dédié à Tania, devenue adulte, ayant abandonné ses études de biologie par crainte des dérives de la science (l’eugénisme entre autres) et se donnant corps et âme (surtout le corps) à des petits amis de passage. Non par besoin sexuel mais par nécessité de tout savoir et comprendre de la conception. L’héritage paternel n’est pas loin, Tania veut avoir des enfants avant tout pour comprendre comment on les fait et de quoi ils sont composés.

Immoral pourrait-on penser mais au fil des pages, on se rend compte qu’il n’en est rien. Les hommes ne sont présents dans l’ouvrage que pour donner leur semence et contribuer à la procréation, la femme fera le reste et dès l’enfant conçu, le mâle n’existe plus. La femme et son enfant ne forment plus qu’un seul corps, une seule vie dont nous étudions l’évolution pas à pas (là encore, on pourra reprocher à l’auteur de trop longues descriptions de l’anatomie féminine par exemple). Ce roman met en avant les femmes, mais aussi de grandes questions d’éthique : où doivent se fixer les limites de la science ? Quel rôle doit jouer la religion dans de tels domaines ? Le sujet a le mérite d’être intéressant, dommage qu’il tire parfois un peu en longueur et en lenteur. Il m’a semblé que Ludmila Oulitskaïa était en meilleure forme dans ses précédents récits, plus courts il est vrai, cela condensait et amplifiait son propos.

Ma note: 3/5

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Message  Invité Sam 29 Nov 2008 - 21:24

De : Chantal5500 (Message d'origine) Envoyé : 2006-03-16 12:38

Ludmila Oulitskaïa - SONIETCHKA
Gallimard - Du Monde Entier - 117 pages.
Traduit du russe par Sophie Benech.
Prix Médicis Etranger 1996

Depuis toute petite, Sonia, au physique ingrat, consacre sa vie à lire. C'est dans les livres qu'elle trouve le bonheur et échappe à sa vie misérable. Soudainement, un peintre, beaucoup plus âgé qu'elle, qui a déjà beaucoup voyagé en Europe et qui a également connu les camps pendant cinq années, la demande en mariage, après l'avoir connue depuis peu dans la bibliothèque où elle travaille. Ensemble, ils auront une fille Tania, et partiront vivre dans une région éloignée où Sonia n'aura plus le temps de lire, consacrant sa vie à sa famille et aux corvées ménagères quotidiennes. Des années plus tard, Tania, jeune fille, ramène à la maison sa nouvelle amie, d'origine polonaise, orpheline et solitaire mais surtout très jolie.......

Un court roman, mais tellement dense, où chaque "dit" est essentiel, où il n'y a pas place pour les élucubrations, un style d'écriture dépouillé et en même temps détaillé, une lecture qui m'a enchantée. Voilà un joli portrait de femme : Sonia prend la vie comme elle vient, avec ses bons et ses mauvais côtés, sans sentiments excessifs, avec placidité, s'étonnant de tant de bonheur quotidien malgré la dureté de la vie, acceptant les alléas avec presque sérénité, ne recherchant que le bon côté même dans les pires évènements. On la sent spectatrice plutôt qu'actrice de sa vie.Une ambiance très russe (j'aime beaucoup), un hommage aux livres, à la peinture, et derrière ce portrait, une autre peinture, celle de la société russe. Mais c'est surtout l'écriture de l'auteur que j'ai énormément appréciée. J'ai déjà envie de le relire....

Note : 4,5/5



De : Mousseliine Envoyé : 2006-07-31 11:07

Ludmila Oulitskaïa - Sonietchka
(Gallimard/folio, 1998, 108 p.)

Sonietchka est laide et quelconque, elle se réfugie dans les livres dès son plus jeune âge. Vers la trentaine, elle se marie, elle a du mal à croire à sa chance. Elle est comblée de bonheur même si elle est le gagne-pain de la famille en plus d'être la seule à se taper les tâches ménagères pendant que son mari Robert végète dans son atelier et que sa fille Tania s'intéresse plus aux garçons qu'à sa famille. Mais voilà Sonietchka est heureuse et ne croit pas méritée autant de bonheur...

C'est un excellent roman! Oh on a envie de la brasser cette Sonietchka, de lui crier bien fort de prendre sa place. Mais c'est un très beau portrait de femme. Une femme qui se contente de peu car elle est convaincue d'avoir peu de mérite et finalement elle n'a que peu. A peine cent pages mais un texte qui mène à de longues réflexions sur la condition féminine, sur le bonheur... C'est peut-être Sonietchka qui a raison après tout... Une très belle découverte que ce livre et cette auteure.

Un extrait : "Pendant vingt années, de sept à vingt-sept ans, Sonietchka avait lu presque sans discontinuer. Elle tombait en lecture comme on tombe en syncope, ne reprenant ses esprits qu'à la dernière page du livre."

Note : 4.5/5



De : liza_lou55 Envoyé : 2006-08-14 05:15

Ludmila Oulitskaïa - De joyeuses funérailles
Folio, 220 pages

Alik, peintre juif russe va mourir et il le sait. C’est entouré de sa femme, de ses anciennes maîtresses et de ses amis qu’il décide de vivre ses derniers jours dans son loft d’artiste à Manhattan dans une surprenante cacophonie où resplendit par dessus tout la joie de vivre.

On pouvait craindre le pire avec une telle idée de départ. Ludmila Oulitskaïa s’en sort plutôt bien et offre avec ce récit un vibrant hommage à l’âme russe aussi bien fantasque que sérieuse dans les moment difficiles. Nina, la femme d’Alik, cherche tant bien que mal à le faire baptiser par un pope afin de le sauver tandis que le mourant promène un regard lucide et amusé sur le décor loufoque qui l’entoure.

C’est toute une société de russes émigrés à New York que l’auteur retranscrit ici. Le lecteur est emmené dans un spectacle haut en couleurs fait de folklore avec des chants et danses à la limite du tournis. Les préoccupations et les modes de pensée de cette population russe exilée tiraillée entre deux modes de vie – la russe et l’américaine – sont parfois assez étranges voire inattendues et on se trouve mêlé à son corps défendant aux situations successives de ces « joyeuses funérailles » qui portent bien leur nom.

Un récit à la limite du burlesque par moments mais qui évite le ridicule : De joyeuses funérailles joue sur l’originalité du récit et de sa construction mais n’empêche pas en définitive de rester un peu sur sa faim.

Ma note: 3,5/5



De : Chantal5500 Envoyé : 2006-08-24 16:36

Ludmila Oulitskaïa - LA MAISON DE LIALIA et autres nouvelles
Folio - 103 pages.

"La maison de Lialia", "Une vie longue, si longue", "Goulia", voilà trois nouvelles, trois histoires de femmes russes contemporaines, des femmes de la cinquantaine ou plus, seules ou solitaires et qui, malgré l'âge qui avance, les difficultés de la vie, le temps qui passe et l'approche inéluctable de la mort, ont encore envie de connaître des plaisirs, de faire des rencontres, sensuelles ou amoureuses, de vivre. C'est très réaliste, c'est une vrai restitution de la vie contemporaine russe, moscovite, c'est souvent sombre, mais il y a toujours cette lueur d'espoir et un certain clin d'oeil humoristique, en plus d'un style que j'apprécie beaucoup, qui fait de cette lecture, un moment très agréable.

Note : 4/5



De : liza_lou55 Envoyé : 2008-06-28 04:54

Ludmila Oulitskaïa - Sonietchka
Folio, 110 pages

Dans l'URSS de l'après seconde guerre mondiale, Sonietchka, bibliothéquaire timide et effacée vivant à travers les romans qu'elle dévore depuis toujours, est demandée en mariage par Robert, artiste peintre plus âgée qu'elle et ayant connu l'enfer des camps. N'ayant jamais cru qu'une telle chance puisse se produire un jour, Sonietchka va alors vivre un bonheur simple et paisible avec Robert et sa fille Tania jusqu'au jour où celle-ci introduit chez eux Jasia, réfugiée polonaise, dont Robert va rapidement tomber amoureux. Se retrouvant seule, Sonietchka se réfugie de nouveau dans les livres, tout en continuant à être heureuse...

Difficile de résumer ce court récit qui, il faut bien l'avouer ne possède pas d'intrigue à proprement parler. Ludmila Oulitskaia dresse le portrait d'une femme somme toute banale, plutôt laide et réservée et qui aime se réfugier avec un plaisir rare dans la lecture des grands auteurs russes. Envie d'échapper à un quotidien morne et sans intéret? Même pas puisque ses années conjuguales avec Robert ont été assurément les plus belles années de Sonietchka, bonheur qui s'achève brusquement avec le déménagement de toute la famille en banlieue, suivi du départ précipité de tous les membres de la famille, laissant Sonietchka seule.

"Elle avait l'impression d'enterrer son passé, d'empaqueter dans chacune de ses caisses les minutes, les nuits et les années de son bonheur, et elle caressait tendrement ces cercueils de carton."

Certains diront qu'il s'agit d'un récit absolument dénué d'intérets tandis que d'autres crieront au chef d'oeuvre (Sonietchka a d'ailleurs reçu le pris Médicis étranger en 1996). C'est ce qui explique mon avis partagé face à un tel roman, qui, s'il s'avère très bien écrit et reconstitue avec merveille l'ambiance artistique russe (ambiance que j'avais déja pu entr'apercevoir en lisant de Joyeuses funérailles), m'a laissé encore une fois insatisfaite. Peu d'intéret pour un récit linéaire, sans réel péripétie. Certes, c'est la vie de tous les jours que l'auteur décrit ici, mais par moments, moi aussi j'avais envie de secouer Sonietchka afin qu'elle se prenne en main...

Sonietchka n'est effectivement pas une de ses héroines que l'on pourrait rencontrer dans n'importe quel autre roman - déterminée, fonceuse, ardente. Non, au contraire, avec une résignation tranquille, Sonietchka accepte et se plie à son destin, ne faisant rien pour se révolter ou changer le cours des choses.

"Il y a longtemps que cela aurait dû m'arriver... J'ai toujours su que ce n'était pas possible... Que je ne le méritais pas..."

Alors, roman génial ou d'une banalité affligeante? En réalité aucun des deux puisque Ludmila Oulitskaia n'a en fait fait que retranscrire ici la vie de millions de gens dans le monde, qui, dans la vie, font ce qu'ils peuvent, avec leus propres moyens, pour vivre une vie qu'ils espèrent heureuse...

Ma note : 3,5/5

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Message  Pistoufle Mar 30 Avr 2013 - 15:24

Sonietchka

Ludmila OULITSKAÏA (Russie) 510XMVS47EL._SL500_AA300_

Résumé : voir tous les résumés faits précédemment

Mon avis : une très belle découverte, tout à fait au hasard des étagères de la bibliothèque (comme quoi parfois il faut laisser faire le hasard... !)
J'ai beaucoup aimé ce personnage de femme. Il est très ambigu et, aujourd'hui encore, alors que plusieurs semaines ont passé depuis que j'ai refermé ce livre, je ne sais toujours pas quelle femme est exactement Sonietchka. Je prend le partie de penser que c'est une femme forte car sous ses airs de femme "soumise" qui accepte tout, même les tromperies de son mari, je pense qu'il faut beaucoup plus d'énergie et de force pour positiver en toute circonstance et s’accommoder de ce que nous offre la vie, plutôt que de se laisser aller à son propre malheur. Alors je dis "chapeau" Madame, quelle force de caractère !
Un bon petit roman, servi par une très belle plume.

Ma note : 3.75/5
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Message  Lacazavent Mar 30 Avr 2013 - 16:01

ça donne envie, merci Pistoufle Very Happy

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Message  noemiejardine Mar 8 Juil 2014 - 14:56

Sonietchka

je ne reviens pas sur le résumé, ceux de Chantal5500 et de Pistoufle suffisent largement.
Un ami avait ce petit écrit sur lui, il m'en a dit grand bien....me suis dépêchée: les bonnes lectures ne sont pas légions;

un vrai bijou!
aime le style "nouvelle", il faut tracer à grands traits, rapidement, les faits et les personnages,
et reste concis quant à leur bio et aux évènements, on s'en tient à l'essentiel... le résultat est fantastique!
Cette Sonietchka est vraiment très attachante avec son obstination à vouloir voir le positif partout, à se réjouir de tout.

je recommande vivement et vais bien vite lire d'autres Oulitskaïa
5/5
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Message  Lacazavent Mar 8 Juil 2014 - 17:33

Laughing En lisant les messages précédents, je m' aperçois que je ne vais faire que me répéter mais bon. J' ai toujours bien envie de le lire, reste à savoir quand !
Merci Noémie, tu me l'as remis en mémoire. Very Happy

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Message  noemiejardine Sam 12 Juil 2014 - 20:35

Les pauvres parents

Ludmila OULITSKAÏA (Russie) 511714NCY4L._

  • Broché: 272 pages
  • Editeur : Folio (3 mars 2005)
  • Collection : Folio
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2070307042
  • ISBN-13: 978-2070307043


présentation de l'éditeur:
Une vieille mendiante ou de brillants intellectuels, de petites gens ou des privilégiés - Ludmila Oulitskaïa nous brosse un tableau extraordinaire de la vie moscovite d'après-guerre à travers neuf nouvelles d'une rare qualité littéraire.
Héritière de Tchekhov, elle peint des tableaux de famille, met en scène des personnages dont les enjeux, apparemment étrangers à nos préoccupations, nous touchent par une humanité quasiment palpable.
Loin de la petite politique ou des beuveries d'arrière-cour, loin aussi des lancinantes réflexions philosophiques, ces textes lumineux, drôles parfois, nous plongent dans des univers étonnants et nous donnent à voir une vérité sur la société russe comme peu d'auteurs contemporains ont su l'exprimer jusqu'à présent.

recueil de nouvelles, il y en a 9. Certaines m'ont beaucoup plu, d'autres moins.
Mais toutes ont une vigueur étonnante et une qualité de descriptions rapides mais précises, bref, ramassées, comme lorsque l'on fait vite une caricature....
Franchement, l'auteure est une grande dame de la nouvelle!
Je suis restée un peu sur ma faim après Sonietschka, mais bon, tout ne peut pas plaire autant
4/5
noemiejardine
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Message  noemiejardine Sam 2 Aoû 2014 - 16:38

Daniel Stein, Interprète
Ludmila OULITSKAÏA (Russie) 41GCJPf22LL._

  • Broché: 528 pages
  • Editeur : Gallimard (30 octobre 2008)
  • Collection : Hors série Littérature
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2070785645
  • ISBN-13: 978-2070785643

quatrième de couverture:
«Ils sont partis. Je suis resté là, dans un silence absolu. Une heure, deux heures. Je comprenais qu'il fallait que je trouve le moyen de sortir. Le laissez-passer allemand que l'on m'avait remis à la Gestapo avait été déchiré par l'officier lituanien. Je n'avais plus que ma carte de lycéen délivrée en 1939. Ma nationalité ne figurait pas sur cette carte, juste mon nom, Dieter Stein. Un nom allemand ordinaire. J'ai arraché l'étoile jaune de ma manche. J'avais pris une décision : le Juif allait rester dans cette cave. Celui qui remonterait à la surface serait allemand. Il fallait que je me comporte comme un Allemand. Non, comme un Polonais. Mon père était allemand et ma mère polonaise, ce serait mieux comme ça. Et ils étaient morts…»

Ce nouveau livre de la grande romancière et nouvelliste russe Ludmila Oulitskaïa est consacré à un personnage hors du commun, le père Daniel Stein, né en Pologne en 1922 et mort en Israël en 1998. Son destin est exceptionnel à plus d'un titre : il échappe miraculeusement à la déportation en se faisant passer pour un Allemand, puis se convertit au catholicisme, avant de s'installer en Israël dans un monastère près de Haïfa. Dans ce livre foisonnant, Ludmila Oulitskaïa ressuscite avec brio un personnage fascinant injustement oublié du grand public.


Quel étrange bouquin!
le personnage est réel, Daniel Stein, c'est Oswald Rufeisen cf:  http://en.wikipedia.org/wiki/Oswald_Rufeisen

on apprend beaucoup de choses, sur les religions, la religion juive et même la catholique,
la guerre, les pogroms, les gens qui allaient en Israël, la loi du retour, son application, comment l'on est perçu si on est un juif d'une autre religion,
c'est bourré de mille histoires, et l'on voit comment la guerre change les vies, définitivement.
Que de destins tragiques, d'histoires terribles, et toutes ont un fond de vérité, c'est cela le plus terrible...

je n'ose imaginer tout ce que Ludmila a du consulter comme ouvrage pour écrire ce récit....
il m'a plu, beaucoup. Je lis vite, et c'est sûr, c'est un récit que je reprendrai, à temps perdu, pour la beauté des histoires et les réflexions, justes et profondes, sur la-les religions.

Un brin touffu, ces échanges de lettres entre différents personnages, mais dans l'ensemble, une lecture que l'on n'arrive pas à abandonner.
4.5/5
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Message  lalyre Ven 24 Juin 2022 - 16:28

  Le corps de l’âme
 Editions Galimard 7 avril 2022
 203 pages
Ludmila OULITSKAÏA (Russie) Index_13
Quatrième de couverture
Si nous pouvons sentir, connaître et étudier notre corps, l'âme en revanche se refuse aux définitions. Que recouvre-t-elle précisément ? Est-elle présente tout au long de notre existence, ou se révèle-t-elle seulement à certains moments ?Telles sont les questions que se posent les personnages qui peuplent ce livre, à des instants à la fois exceptionnels et quotidiens : un médecin légiste s'interrogeant sur des traces visibles, une épouse esseulée qui se découvre des propriétés physiques étonnantes, un jeune homme qui se fond dans un paysage bien-aimé. En un subtil jeu d'échos, ces points déposés à la lisière entre la vie et la mort tracent une esquisse surprenante et délicate du passage dans l'au-delà.Dans ce livre hors du commun nimbé d'une lumière apaisante, Ludmila Oulitskaïa fait scintiller des éclats de vie qui dessinent un atlas de l'âme.
Mon avis
Ludmila Oulitskaïa débute le livre en guise d’avant-propos, par un poème qu’elle dédie à ses amies dont le titre est … Je n’en veux pas d’autres. Ensuite elle nous raconte quatre histoires courtes ou l’on fait la connaissance de Lilia qui épouse le fiancé choisi par sa mère. Ensuite, Alice qui a toujours été célibataire. A sa retraite elle veut choisir sa mort et demande l’aide d’un médecin. Elle lui confie sa mort mais aussi son âme, trouvant avec lui l’amour et sa raison de vivre. Ce que j’en écris est très bref car je ne dévoile rien de plus, deux autres histoires accompagneront ces premières mais chacune y perdra son âme car pour l’héroïne, la mort est là qui attend son heure. Cependant le décès de leur mère permettra à Lydia et Nina de se retrouver . Ce que j’écris peut paraître un peu confus mais en guise de préface dont le titre est….Pas une seule leçon n’est assimilée et on retrouve d’autres histoires...Ce que je pense, c’est que ce livre est une quête d’un autre ailleurs, un voyage dans un autre monde, un peu de fantastique lorsque l’une se prend pour un papillon pour rejoindre le mondes des errants, un monde merveilleux qu’une autre rejoindra au terme d’une curieuse maladie etc...Les textes gardent un parfum de mystère car quelles sont les questions que se posent les personnages qui peuplent le livre hors du commun ou l’autrice fait scintiller des éclats de vie qui en devient un jeu de subtils échos nimbés d’une lumière apaisante. Je dois dire que j’ai plongé avec plaisir dans ce livre qui n’est nullement triste, bien au contraire. Un gros coup de coeur sans hésiter...5/5





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