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Cynthia OZICK (Etats-Unis)

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Cynthia OZICK (Etats-Unis) Empty Cynthia OZICK (Etats-Unis)

Message  Invité Sam 29 Nov 2008 - 21:45

Cynthia OZICK (Etats-Unis) 610x


Cynthia Ozick est née dans le Bronx, en 1928, de parents chassés de Russie par les pogroms. Elle s'est dessiné une patrie qui avait les couleurs de la littérature. Avant Un monde vacillant, elle a publié des recueils de nouvelles (Le Rabbi païen, Lévitation), des romans (Le Messie de Strockholm, La Galaxie cannibale, Le Châle), mais aussi des essais sur la littérature anglo-saxonne et également sur le théâtre. Elle est lauréate de la fondation Guggenheim, de l'American Academy and National Institute for Arts et du O'Henry Prize et elle collabore régulièrement au New Yorker et au New York Times.




De : Fafou891 (Message d'origine) Envoyé : 25/09/2005 10:45

Un monde vacillant
Editions de l'Olivier, 410 p.

L'histoire
Nous sommes en 1935, en Amérique, dans le Bronx qui n'est alors qu'une vaste étendue sauvage aux confins de la grande ville. Rosie Meadows a 18 ans lorqu'elle entre au service des Mitwisser, des Juifs berlinois qui ont dû fuir la montée du nazisme et ont échoué dans le Bronx. Dans cette famille sans le sou, irritable à lexcès, chacun semble jouer une partition de soliste incompatible avec celle des autres. Rudolph, le père, est un illustre homme de lettres, spécialiste des Karaïtes, une secte juive dissidente du IXe siècle, qui vit dans ses livres. Elsa, sa femme, refuse ce nouveau monde et cette nouvelle langue, et semble avoir perdu la raison. Autour d'eux, il y a les cinq enfants, sous la houlette de l'aînée, Anneliese, arrogante et passionnée, qui découvrent l'Amérique, sa brutalité, ses vices. qui ne comprennent rien à ce naufrage au cœur de la misère. Condamnés à vivre en marge du monde et d'eux-mêmes, tous attendent le retour de leur bienfaiteur, James A'Bair, qui va arriver à point pour redistribuer le jeu.

Mon opinion
Le "pour" ... j'ai été tout à fait prise dans et par l'histoire et je trouve que ce roman est un pur joyau. L'ombre et la lumière alternent en permanence. Cynthia Ozick éclaire un monde à la fois surnaturel et déchiré. Ce déchirement de l'exil est admirablement dépeint, sous les différentes nuances dépendant du caractère de chacun des personnages. La lisière ténue entre folie et normalité, notamment concernant le personnage d'Elsa, la mère, est d'une finesse infinie. L'intrigue est menée habilement, jusqu'à un dénouement à la fois tragique et terriblement "moderne". L'écriture est superbe, très dense, mais légère à la fois, jamais ennuyeuse. J'ai également beaucoup aimé la référence faite presque en permanence à la littérature... l'accession à la langue anglaise par la mère se fait à travers un roman de Jane Austen et... je n'en dis pas davantage.

Le "contre"... Le côté "judaïsant" exacerbé peut parfois agacer... Certains passages m'ont rappelé Albert Cohen (pour le côté "négatif"...), mais il y a une "douceur" dans Cohen que l'on ne retrouve pas dans l'écriture d'Ozick, la douleur étant à fleur de lignes, presque palpable.

En fin de compte...
J'ai beaucoup aimé et j'espère que vous aurez envie de découvrir ce livre et son auteur si, comme moi, vous ne la connaissiez pas jusque-là.
Je vais essayer de trouver l'un de ses précédents romans pour continuer ma quête !!! Seulement, je ne pense pas le lire immédiatement... ce livre est profond, je dois le laisser faire son chemin !

Ma note : 4,5/5



De : louveloba Envoyé : 2007-05-02 07:46

Heir to the glimmering world
2004

J'ai été attirée par le titre de ce roman, que je trouvais extrêmement poétique; j'ai donc failli être déçue, car à la lecture, si la littérature est omniprésente (la critique de Fafou est excellente, je ne vais pas la refaire !), de poésie, point ! Comme beaucoup, j'ai vu dans ce roman une relecture du roman du 19ème (Austen, Dickens), dans un contexte du 20ème siècles. Excessivement bien écrit, ce roman mérite amplement ses nombreuses nominations: Meilleur livre de l'année pour au moins 3 grands journaux américains, finaliste pour le Man Booker International Prize, etc.. Je l'ai quand même trouvé très, très sombre, j'ai cherché en vain jusqu'aux dernières pages la lueur ("glimmer") du titre... d'où le petit -0,5 de ma note.

Ma note: 4,5/5



De : Profgéo Envoyé : 2007-12-22 14:40

Le monde vacillant
Éditions de l'Olivier 408 pages

Résumé:
Rose Meadows, 18 ans oprheline de mère depuis l'enfance et abandonné par un père centré sur lui-même et ses petites manigances depuis presque aussi longtemps est engagée par la famille Mitwisser. Engagée pour faire quoi? Les Mitwisser eux-mêmes ne semblent pas le savoir. Cette famille juive fraîchement débarquée de l'Allemagne en pleine montée du nazisme se retrouve dans le Bronx encore campagnard de 1935. Le père spécialiste d'une secte juive disparu un millénaire auparavant se raccroche à ses études même si elles ne peuvent pas faire vivre sa famille. La mère, ancienne physicienne mise à la porte de l'institut où elle travaillait, se réfugie dans la folie pour ne pas avoir à affronter celui qui fait vivre la famille: le Bear Boy, ancien modèle de son père pour une série de livre pour le tout-petits qui lui colle à la peau malgré les années, ce qui le fait vivre dans la richesse, mais en fait une espèce de déséquilibré de la vie, courtisé par la fille aîné des Mitwisser. Avec trois garçons chahuteurs et la petite dernière qui est quasi-totalement délaissé par sa mère, on obtient le portrait d'une famille disfonctionnelle à souhait!

Critique:
Je crois que ce livre peut-être considéré comme de la «vraie» littérature: dur, exigeant, brûlant d'émotions profondes et contradictoires. Un roman que l'on peut détesté au premier abord, mais qui laisse des traces par la profondeur des questions posées: l'exil, les blessures de l'enfance, la pauvreté, la décadence, la folie. Tous des thèmes universels et profond. On y retrouve un certain parfum du Monde selon Garp, mais là où John Irving manie avec art l'ironie, Cynthia Ozick préfère le cynisme. Ça donne un roman sombre, sans queue ni tête, dont on ne sait ce qui va advenir de la famille à la fin et dans le fond, on s'en fou. C'est une tranche de vie d'une famille d'écorchés de la vie qui ne sont pas capable de faire en sorte que quelque chose de différents arrivent dans leurs vies, prisonniers de leur passé allemand parce qu'ils ne savent pas faire autrement. Un roman asez dur, qui ne peut pas faire l'unanimité. Fafou semble l'avoir aimé, moi, ce n'est vraiment pas mon style!

Ma note: 3/5

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Cynthia OZICK (Etats-Unis) Empty Re: Cynthia OZICK (Etats-Unis)

Message  Mousseline Lun 8 Juin 2009 - 12:35

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Un monde vacillant

(Seuil/Points, 2007, 440 pages)

A dix-huit ans, Rose entre au service d'une famille de réfugiés juifs, les Mitwisser, ce après une enfance épouvantable auprès d'un père menteur et peu affectueux.

A travers Rosie, Cynthia Ozick jette un regard perçant sur une famille juive allemande d'immigrants. Des gens qui en Allemagne étaient des sommités dans leurs domaines, le père historien, la mère physicienne. Ils avaient toujours été servis. En Amérique, ils ne sont rien d'autres que de pauvres réfugiés.

"C'était une époque - je l'ai compris depuis - d'immigration intensive : un afflux de réfugiés intellectuels, blessés, diminués, éberlués, qui se déversait dans le chaos d'un havre étranger avec l'espoir d'un quelconque amarrage universitaire; d'une réplique de leur ancienne existence, du respect qu'on leur avait voué."

Il y a une certaine folie dans cette histoire : M. Mitwisser qui ne vit que pour ses recherches sur les karaïtes, un groupe de dissidents juifs disparus depuis des siècles - Cynthia Ozick montre ici l'inutilité de certains travaux universitaires, qui n'intéressent personne, qui n'apportent rien à l'humanité mais pourtant des hommes comme M. Mitwisser y dépensent chaque seconde de leur existence.

"Comprenez-vous que personne, dans cet excellent pays, n'a jamais accordé la moindre pensée à mes investigations? Parce qu'elles sont dépouvues de nécessité, une invitation à la futilité, l'obscurité engendre le comique."

Elsa Mitwisser, la mère, n'a pas accepté d'être renvoyée de l'Institut (?) à Berlin, parce qu'elle est juive, où elle était docteur en physique et peu à peu elle sombre dans la folie. Le père de Rose. celui de James... James qui manipule les personnages de sa maison de poupée suédoise...

Le thème central est sans doute l'inaptitude pour des réfugiés de s'adapter à leur pays d'accueil. Renoncer à son ancienne vie. Etre toujours des étrangers. Rose aussi est une étrangère dans cette famille.

Le style est très intense, les sentiments sont exacerbés, les personnages sont sinistres, l'atmosphère est souvent opressante, les lieux sont sordides, ce qui fait qu'on est souvent mal à l'aise. Bien plus que les personnages ce sont les lieux qui dépriment. Pour moi qui voit presque de la beauté partout, j'avais du mal avec des descriptions de villes, de rues, de maisons, de paysages aussi lugubres. Mais étant donné que les personnages sont tellement écorchés on ne s'étonne pas qu'ils ne voient que de la laideur. En tout cas, Cynthia Ozick a énormément de talent pour avoir su créer une ambiance qui se marie si bien avec le propos de son roman.

Un roman très fort. Une lecture qui donne l'impression de ne pas avoir perdu son temps, qui permet d'élargir sa conception du monde, qui marque. J'ai aimé, j'arrivais difficilement à lâcher ce livre mais je tourne la dernière page contente de quitter cette famille peu sympathique, en espérant que ma prochaine lecture soit plus gaie, qu'il y ait du bonheur autour des personnages.

p.s. Encore un autre roman où l'oeuvre de Jane Austen apparaît, je me demande si ce n'est pas l'auteur qui est le plus cité dans la littérature tellement je la vois souvent?

Extraits :

"C'était vrai, je n'en savais rien; ce que je savais, c'est que j'avais été élevée dans le cynisme. Je n'étais pas facilement inspirée ou émue."

"Mes valises ne contenaient qu'une infime quantité de livres qui m'étaient chers, puisque j'avais toujours eu pour habitude - dans mon for intérieur je la trouvais extatique - d'entrer, comme en quelque caveau mystérieux, dans toutes les bibliothèques publiques. J'étais attirée par les livres qu'on avait déjà lus, par les romans que des filles comme moi (sauf que leur mère ne serait pas morte) avaient bercés et chéris. Par l'esprit - par isolement, je crois - je m'emparais de toutes les lectrices qui m'avaient précédée, et de toutes celles qui liraient après moi, pour m'en faire des compagnes fantômes et des amies secrètes."

Note : 4,5/5

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Message  Aurore Mer 10 Juin 2009 - 20:10

Critique très complète qui me réconcilie quelque peu avec Cynthia Ozick. J'avais tenté Le châle dont la quatrième de couverture m'avait emballé mais j'avais trouvé le style terne et cette prédominance "judaïsante" avait eu tendance à m'agacer. Plaisant mais fade pour résumer ! Je comprends donc très bien ta description des personnages et paysages.

Merci Mousseline, tu m'as malgré tout donné envie de me plonger dans Un monde vacillant Ange1

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