Théodore MONOD (France)
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Théodore MONOD (France)
Mousseline Dim 30 Nov 2008 - 13:46
De : nimbus (Message d'origine) Envoyé : 2004-03-19 16:33
Théodore Monod "Tais toi et marche..."
Actes sud. Environ 60 pages, 24 photographies.
L'auteur: je l'adore!
Pourtant il ne me ressemble pas du tout!
Protestant, profondément croyant, exigeant, savant... le seul reproche que l'on pourrait lui faire, selon ses enfants est ne ne pas avoir su communiquer sa tendresse.
Le livre: c'est un journal de route, lors d'une expédition saharienne, agrémenté de réflexions sur la vie du monde.
Difficile quand on a passé les 50 ans: la chaleur, les ampoules aux pieds....mais l'auteur a choisi de vivre dans les conditions des chameaux!
Livre interessant et tres plaisant à lire.
A propos de chameau......Lors des obsèques de Théodore Monod, dans un cimetierre de la banlieue parisienne interdit aux animaux et aux chiens....Une dérogation spéciale fut donnée pour qu'une chamelle nommée Tataouïne puisse assister aux obsèques!
Je trouve celà très réconfortant!
Note: 4,5 / 5 et merci à Actes sud pour la publication de ces petits livres.
nimbus
De : cuné Envoyé : 2004-11-30 09:18
Théodore MONOD
Tais-toi et marche...
Actes Sud 59 p. (dont 24 photos)
Tout petit journal d'exploration dans le désert. Théodore Monod avait passé la cinquantaine, souffrait beaucoup des pieds, et avait emporté 2 livres. Il nous raconte, par petits bouts, ce qu'il voit, ce qu'il ressent, ce qu'il fait. Et ça nous emporte ! Personnellement le but d'un tel périple m'échappe; ce serait tout bonnement l'enfer pour moi. Je n'en ai que plus d'admiration pour ceux qui entreprennent des marches comme ça, vers eux-mêmes essentiellement me semble-t-il.
Très court, donc, mais vraiment interessant à lire.
3,5 / 5
Ps. Nimbus, moi je trouve qu'il te ressemble beaucoup au contraire, dans sa manière de s'exprimer : "Au coeur du sinistre Tassarat : rien dans toutes les directions... ce n'est pas beaucoup." Tu aurais pu l'écrire ça, par exemple
Théodore Monod "Tais toi et marche..."
Actes sud. Environ 60 pages, 24 photographies.
L'auteur: je l'adore!
Pourtant il ne me ressemble pas du tout!
Protestant, profondément croyant, exigeant, savant... le seul reproche que l'on pourrait lui faire, selon ses enfants est ne ne pas avoir su communiquer sa tendresse.
Le livre: c'est un journal de route, lors d'une expédition saharienne, agrémenté de réflexions sur la vie du monde.
Difficile quand on a passé les 50 ans: la chaleur, les ampoules aux pieds....mais l'auteur a choisi de vivre dans les conditions des chameaux!
Livre interessant et tres plaisant à lire.
A propos de chameau......Lors des obsèques de Théodore Monod, dans un cimetierre de la banlieue parisienne interdit aux animaux et aux chiens....Une dérogation spéciale fut donnée pour qu'une chamelle nommée Tataouïne puisse assister aux obsèques!
Je trouve celà très réconfortant!
Note: 4,5 / 5 et merci à Actes sud pour la publication de ces petits livres.
nimbus
De : cuné Envoyé : 2004-11-30 09:18
Théodore MONOD
Tais-toi et marche...
Actes Sud 59 p. (dont 24 photos)
Tout petit journal d'exploration dans le désert. Théodore Monod avait passé la cinquantaine, souffrait beaucoup des pieds, et avait emporté 2 livres. Il nous raconte, par petits bouts, ce qu'il voit, ce qu'il ressent, ce qu'il fait. Et ça nous emporte ! Personnellement le but d'un tel périple m'échappe; ce serait tout bonnement l'enfer pour moi. Je n'en ai que plus d'admiration pour ceux qui entreprennent des marches comme ça, vers eux-mêmes essentiellement me semble-t-il.
Très court, donc, mais vraiment interessant à lire.
3,5 / 5
Ps. Nimbus, moi je trouve qu'il te ressemble beaucoup au contraire, dans sa manière de s'exprimer : "Au coeur du sinistre Tassarat : rien dans toutes les directions... ce n'est pas beaucoup." Tu aurais pu l'écrire ça, par exemple
Mousseline- Admin
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Re: Théodore MONOD (France)
géromino Mer 19 Fév 2014 - 15:32
"L'émeraude des Garamantes" Babel 2013 465 pages
Souvenirs d'un saharien -Récit-
Dans "Méharées" Théodore Monod racontait comment, venu sur les côtes de Mauritanie en 1923 à l'occasion d'une mission océanographique, il a découvert le désert et a succombé à ses attraits.
Dans "L'émeraude des Garamantes", qui est la suite en quelque sorte, il revient un instant, dans un court chapitre, sur son enfance à Paris à deux pas du Jardin des Plantes, puis reprend le fil de ses souvenirs d'explorations qui l'ont conduit à arpenter les plus grands déserts Africains, à partir de Dakar en 1939, jusqu'aux années 1980.
Pour le scientifique multi-cartes qu'est Théodore Monod, ces contrées inhospitalières recèlent des trésors: de botanique, dans la présence insoupçonnée (du moins pour le commun des mortels) de quantité de plantes, de fleurs, d'arbustes, etc...qui parviennent à pousser malgré l'aridité des lieux; de géologie, dans les massifs montagneux, les plaines de sables ou de cailloux, il fait parler les pierres et remplit ses poches de cailloux. Au milieu de ses trouvailles, il révèle l'Histoire de cette terre qui n'a pas toujours été si austère ni inaccueillante: le Sahara, à une époque reculée, regorgeait de verdure, d'animaux, de vie. Et l'Homme aussi a laissé des traces; des peuples ont vécu là, qui ont échangé de l'or, du sel, des esclaves.
Au fil de son récit, il raconte ses pérégrinations à dos de chameau (inexact: il marche le plus souvent à pied), dans le sable brûlant, ou par des froids intenses; sur un ton souvent enjoué d'ailleurs, malgré quelques souffrances endurées. Il intercale ses réflexions sur l'Homme et son devenir, sur les religions (il est croyant -protestant-); il est extrèmement sensible aux dégâts que le progrès inflige à la nature, aux animaux. Il en veut terriblement à l'Homo Sapiens (dans un dessin, il a d'ailleurs rayéSapiens!) qui impose sa suprématie sur le Monde, qu'il soumet à sa guise en détruisant tout autour de lui. Le discours devient philosophique, écologique; sa réflexion, d'une grande sagesse, est toujours d'actualité.
Profondément humaniste, il se réfère aux Sages anciens qu'ils soient musulmans, chrétiens, protestants, hindouistes, etc... Pour lui, il y a de la place pour toutes les religions et ces religions peuvent tout à fait s'inscrire en harmonie avec la Nature, pour peu que les hommes politiques ne perdent pas la raison et ne se jettent dans d'absurdes et dévastatrices guerres idéologiques ou religieuses (au moment où il écrit, un conflit nucléaire est-ouest est toujours possible). Il y a là un beau message de paix et de tolérance.
Le désert pour lui est source de méditation, dans une sorte de quête mystique, jusqu'à avoir la vision d'un ange venu lui parler. Souvenirs et réflexions d'un personnage hors du commun qui a parcouru les sables africains du nord au sud et d'ouest en est, sont réunis dans un livre empreint d'une grande sagesse. On ne peut s'empêcher d'être captiver par son impressionnante culture quand il raconte tant l'histoire des pierres que les personnages historiques. Des dessins de l'auteur illustrent des pages; des poèmes agrémentent la fin de chaque chapitre.
Note: 5/5
Souvenirs d'un saharien -Récit-
Dans "Méharées" Théodore Monod racontait comment, venu sur les côtes de Mauritanie en 1923 à l'occasion d'une mission océanographique, il a découvert le désert et a succombé à ses attraits.
Dans "L'émeraude des Garamantes", qui est la suite en quelque sorte, il revient un instant, dans un court chapitre, sur son enfance à Paris à deux pas du Jardin des Plantes, puis reprend le fil de ses souvenirs d'explorations qui l'ont conduit à arpenter les plus grands déserts Africains, à partir de Dakar en 1939, jusqu'aux années 1980.
Pour le scientifique multi-cartes qu'est Théodore Monod, ces contrées inhospitalières recèlent des trésors: de botanique, dans la présence insoupçonnée (du moins pour le commun des mortels) de quantité de plantes, de fleurs, d'arbustes, etc...qui parviennent à pousser malgré l'aridité des lieux; de géologie, dans les massifs montagneux, les plaines de sables ou de cailloux, il fait parler les pierres et remplit ses poches de cailloux. Au milieu de ses trouvailles, il révèle l'Histoire de cette terre qui n'a pas toujours été si austère ni inaccueillante: le Sahara, à une époque reculée, regorgeait de verdure, d'animaux, de vie. Et l'Homme aussi a laissé des traces; des peuples ont vécu là, qui ont échangé de l'or, du sel, des esclaves.
Au fil de son récit, il raconte ses pérégrinations à dos de chameau (inexact: il marche le plus souvent à pied), dans le sable brûlant, ou par des froids intenses; sur un ton souvent enjoué d'ailleurs, malgré quelques souffrances endurées. Il intercale ses réflexions sur l'Homme et son devenir, sur les religions (il est croyant -protestant-); il est extrèmement sensible aux dégâts que le progrès inflige à la nature, aux animaux. Il en veut terriblement à l'Homo Sapiens (dans un dessin, il a d'ailleurs rayé
Profondément humaniste, il se réfère aux Sages anciens qu'ils soient musulmans, chrétiens, protestants, hindouistes, etc... Pour lui, il y a de la place pour toutes les religions et ces religions peuvent tout à fait s'inscrire en harmonie avec la Nature, pour peu que les hommes politiques ne perdent pas la raison et ne se jettent dans d'absurdes et dévastatrices guerres idéologiques ou religieuses (au moment où il écrit, un conflit nucléaire est-ouest est toujours possible). Il y a là un beau message de paix et de tolérance.
Le désert pour lui est source de méditation, dans une sorte de quête mystique, jusqu'à avoir la vision d'un ange venu lui parler. Souvenirs et réflexions d'un personnage hors du commun qui a parcouru les sables africains du nord au sud et d'ouest en est, sont réunis dans un livre empreint d'une grande sagesse. On ne peut s'empêcher d'être captiver par son impressionnante culture quand il raconte tant l'histoire des pierres que les personnages historiques. Des dessins de l'auteur illustrent des pages; des poèmes agrémentent la fin de chaque chapitre.
Note: 5/5
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Re: Théodore MONOD (France)
géromino Mar 25 Avr 2017 - 16:21
"Plongées profondes - Bathyfolages" J'ai lu 2000 190 pages
A la découverte des abysses
Paru originellement chez Julliard en 1954 sous le titre "Bathyfolages, plongées profondes"
En 1947, le professeur Auguste Piccard (père de Bertrand Piccard, initiateur du Solar Impulse) invite Théodore Monod à participer aux essais du premier bathyscaphe, le FNRS-2. Ce sera un échec. La mauvaise préparation et l'accumulation de problèmes techniques mettront fin au seul essai du prototype; profondeur atteinte: 25 m.
Quelques années plus tard, en 1953, c'est une nouvelle équipe, dotée d'un nouvel appareil, le FNRS-3, qui tente pour la seconde fois une plongée expérimentale au large de Dakar. C'est cette fois-ci une réussite. Le 14 aout est atteinte la profondeur de 2100 m. D'autres essais auront lieu début 1954; le FNRS-3 dépassera les 4000 m de fond.
Théodore Monod délaisse ses chers déserts pour leur préférer une plongée en eau profonde; une sorte de retour à ses premiers amours océanographiques. Il raconte avec humour et facéties les aventures des premiers explorateurs des fonds marins. Un petit livre entre journal de bord et documentation technique (assez pointue parfois!). Le bathyscaphe n'aura plus de secrets pour vous si dans l'avenir cet engin devient, comme Monod se plaisait à le prédire avec son humour pétillant, un moyen de locomotion aussi banal que votre voiture! Laissez-vous porter par l'aventure et le récit de Théodore Monod à la fois distrayant et instructif.
Note: 4/5
A la découverte des abysses
Paru originellement chez Julliard en 1954 sous le titre "Bathyfolages, plongées profondes"
En 1947, le professeur Auguste Piccard (père de Bertrand Piccard, initiateur du Solar Impulse) invite Théodore Monod à participer aux essais du premier bathyscaphe, le FNRS-2. Ce sera un échec. La mauvaise préparation et l'accumulation de problèmes techniques mettront fin au seul essai du prototype; profondeur atteinte: 25 m.
Quelques années plus tard, en 1953, c'est une nouvelle équipe, dotée d'un nouvel appareil, le FNRS-3, qui tente pour la seconde fois une plongée expérimentale au large de Dakar. C'est cette fois-ci une réussite. Le 14 aout est atteinte la profondeur de 2100 m. D'autres essais auront lieu début 1954; le FNRS-3 dépassera les 4000 m de fond.
Théodore Monod délaisse ses chers déserts pour leur préférer une plongée en eau profonde; une sorte de retour à ses premiers amours océanographiques. Il raconte avec humour et facéties les aventures des premiers explorateurs des fonds marins. Un petit livre entre journal de bord et documentation technique (assez pointue parfois!). Le bathyscaphe n'aura plus de secrets pour vous si dans l'avenir cet engin devient, comme Monod se plaisait à le prédire avec son humour pétillant, un moyen de locomotion aussi banal que votre voiture! Laissez-vous porter par l'aventure et le récit de Théodore Monod à la fois distrayant et instructif.
Note: 4/5
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Re: Théodore MONOD (France)
géromino Jeu 26 Mar 2020 - 23:10
Quelques mots au sujet de Théodore Monod:
Il est né en 1902 à Rouen, dans une famille protestante (son père était pasteur). En 1921, il obtient une licence de sciences naturelles qui comporte trois spécialités: géologie, botanique, zoologie. Un doctorat de science suivra en 1926.
En 1938, il est directeur de l'Institut français d'Afrique noire.
En 1948, il accompagne Auguste Piccard dans la première plongée (profondeur modeste -25 mètres, mais expérimentale) en bathyscaphe (au large de Dakar).
En 1922, il travaille en Mauritanie; il y ressent les premiers émois du désert. En 1927, il participe à une expédition scientifique reliant Alger à Dakar. Dès lors, il ne cessera plus de sillonner le Sahara dans plus d'une centaine d'expéditions à dos de chameau, ou même le plus souvent, à pied. On le surnommera Le Fou de désert.
A 91 ans, il décide d'une dernière méharée "à l'ancienne" (en décembre 1993 et janvier 1994). Il veut retraverser la Majâbat al-Koubrâ, une des portions les plus arides du Sahara, qu'il a déjà arpentée cinq ou six fois.
Théodore Monod a consacré sa vie à la défense de l'Humain, en militant pour l'écologie et le respect de l'Homme, des animaux et de la nature dans son ensemble. A chaque fois qu'il a pu, il a protesté activement, que ce soit contre les nazis, l'arme nucléaire, la guerre en Algérie, etc...
Il a laissé une oeuvre littéraire abondante; naturellement dans le domaine scientifique, où ses écrits le font considérer comme un éminent spécialiste auprès de la communauté des chercheurs du monde entier. Mais ses textes, souvent empreints de réflexions philosophiques et humanistes le font tout autant apprécier du commun des lecteurs.
Il est décédé à l'âge de 98 ans, le 22 novembre 2000.
Il a été à l'honneur sur le forum en 2014. Vous pouvez retrouver la rubrique ICI
Il est né en 1902 à Rouen, dans une famille protestante (son père était pasteur). En 1921, il obtient une licence de sciences naturelles qui comporte trois spécialités: géologie, botanique, zoologie. Un doctorat de science suivra en 1926.
En 1938, il est directeur de l'Institut français d'Afrique noire.
En 1948, il accompagne Auguste Piccard dans la première plongée (profondeur modeste -25 mètres, mais expérimentale) en bathyscaphe (au large de Dakar).
En 1922, il travaille en Mauritanie; il y ressent les premiers émois du désert. En 1927, il participe à une expédition scientifique reliant Alger à Dakar. Dès lors, il ne cessera plus de sillonner le Sahara dans plus d'une centaine d'expéditions à dos de chameau, ou même le plus souvent, à pied. On le surnommera Le Fou de désert.
A 91 ans, il décide d'une dernière méharée "à l'ancienne" (en décembre 1993 et janvier 1994). Il veut retraverser la Majâbat al-Koubrâ, une des portions les plus arides du Sahara, qu'il a déjà arpentée cinq ou six fois.
Théodore Monod a consacré sa vie à la défense de l'Humain, en militant pour l'écologie et le respect de l'Homme, des animaux et de la nature dans son ensemble. A chaque fois qu'il a pu, il a protesté activement, que ce soit contre les nazis, l'arme nucléaire, la guerre en Algérie, etc...
Il a laissé une oeuvre littéraire abondante; naturellement dans le domaine scientifique, où ses écrits le font considérer comme un éminent spécialiste auprès de la communauté des chercheurs du monde entier. Mais ses textes, souvent empreints de réflexions philosophiques et humanistes le font tout autant apprécier du commun des lecteurs.
Il est décédé à l'âge de 98 ans, le 22 novembre 2000.
Il a été à l'honneur sur le forum en 2014. Vous pouvez retrouver la rubrique ICI
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Re: Théodore MONOD (France)
géromino Dim 29 Mar 2020 - 0:10
"Majâbat al-Koubrâ" Actes Sud 1996 250 pages
(en collaboration avec Marc de Gouvenain)
En 1958 Théodore Monod a écrit "Majâbat al-Koubrâ, contribution à l'étude de 'L'Empty Quarter' ouest-saharien", un "important volume inaccessible d'ailleurs à la majorité des lecteurs par son caractère technique". Ce présent volume serait donc une relecture "allégée" de plusieurs épisodes ayant eu lieu dans cette portion de désert, augmentée de la toute dernière méharée de Théodore Monod, effectuée en 1993/94.
Marc de Gouvenain a collationné ici plusieurs textes de Théodore Monod ainsi que des éléments de conversation qu'il a eu avec lui. Théodore Monod relate ses périples dans un désert des plus arides qui soit sur Terre. Les observations sont parfois assez techniques, mais qu'importe. On peut ne pas tout assimiler l'écriture parfois très scientifique et se laisser happer par la magie du dépaysement. On peut laisser de côté le langage obscur et spécialisé de la science et ne retenir que la beauté sauvage et irréelle d'une contrée hostile, aride, inhospitalière. Le pays de la soif, de la sécheresse, fait d'ondulations de sable modelées par le vent, de dunes, de cailloux. Les rares puits qu'on peut rencontrer proposent une eau infecte, parfois saumâtre, parfois tellement minérale qu'elle vous tord les boyaux. Mais ici, elle représente la vie -la survie, même. Dire que ce désert a été par le passé un théâtre de vie verdoyant, peuplé de gazelles, de girafes, d'hippopotames... L'eau coulait des torrents, des fleuves; à profusion. La verdure était abondante.
Théodore Monod nous emporte dans son "diocèse" qu'il a arpenté lors de plusieurs missions en tant que chercheur et explorateur. C'est lui qui a nommé ainsi cette contrée. La majâbat al-Koubrâ signifie "la Grande traversée", entre Mali et Mauritanie, une aire affreusement aride et sablonneuse de 1000 km sur 500; sans point d'eau.
C'est ici qu'il souhaitera faire sa dernière méharée, à 91 ans; un voyage commencé 70 ans plus tôt. La lecture de cette dernière expédition serre le coeur. La marche à pied lui est devenu trop pénible (il est à moitié aveugle), alors le vieux monsieur se résigne à monter sur le chameau. Mais la position est inconfortable à son âge et il peine à tenir en selle sur sa monture. Il ne veut surtout pas être un poids pour le reste de l'expédition; il contient sa souffrance en silence. Dans son journal quotidien, il n'a perdu ni son enthousiasme ni son auto dérision. La gravité de ces derniers instants dans le Sahara subliment une vie consacrée à sa passion: le désert.
Pas de note
J'ai omis de signaler que ce livre m'avait été chaudement recommandé par Franillon. Son souvenir n'était jamais très loin de chaque page tournée.
(en collaboration avec Marc de Gouvenain)
En 1958 Théodore Monod a écrit "Majâbat al-Koubrâ, contribution à l'étude de 'L'Empty Quarter' ouest-saharien", un "important volume inaccessible d'ailleurs à la majorité des lecteurs par son caractère technique". Ce présent volume serait donc une relecture "allégée" de plusieurs épisodes ayant eu lieu dans cette portion de désert, augmentée de la toute dernière méharée de Théodore Monod, effectuée en 1993/94.
Marc de Gouvenain a collationné ici plusieurs textes de Théodore Monod ainsi que des éléments de conversation qu'il a eu avec lui. Théodore Monod relate ses périples dans un désert des plus arides qui soit sur Terre. Les observations sont parfois assez techniques, mais qu'importe. On peut ne pas tout assimiler l'écriture parfois très scientifique et se laisser happer par la magie du dépaysement. On peut laisser de côté le langage obscur et spécialisé de la science et ne retenir que la beauté sauvage et irréelle d'une contrée hostile, aride, inhospitalière. Le pays de la soif, de la sécheresse, fait d'ondulations de sable modelées par le vent, de dunes, de cailloux. Les rares puits qu'on peut rencontrer proposent une eau infecte, parfois saumâtre, parfois tellement minérale qu'elle vous tord les boyaux. Mais ici, elle représente la vie -la survie, même. Dire que ce désert a été par le passé un théâtre de vie verdoyant, peuplé de gazelles, de girafes, d'hippopotames... L'eau coulait des torrents, des fleuves; à profusion. La verdure était abondante.
Théodore Monod nous emporte dans son "diocèse" qu'il a arpenté lors de plusieurs missions en tant que chercheur et explorateur. C'est lui qui a nommé ainsi cette contrée. La majâbat al-Koubrâ signifie "la Grande traversée", entre Mali et Mauritanie, une aire affreusement aride et sablonneuse de 1000 km sur 500; sans point d'eau.
C'est ici qu'il souhaitera faire sa dernière méharée, à 91 ans; un voyage commencé 70 ans plus tôt. La lecture de cette dernière expédition serre le coeur. La marche à pied lui est devenu trop pénible (il est à moitié aveugle), alors le vieux monsieur se résigne à monter sur le chameau. Mais la position est inconfortable à son âge et il peine à tenir en selle sur sa monture. Il ne veut surtout pas être un poids pour le reste de l'expédition; il contient sa souffrance en silence. Dans son journal quotidien, il n'a perdu ni son enthousiasme ni son auto dérision. La gravité de ces derniers instants dans le Sahara subliment une vie consacrée à sa passion: le désert.
Pas de note
J'ai omis de signaler que ce livre m'avait été chaudement recommandé par Franillon. Son souvenir n'était jamais très loin de chaque page tournée.
Dernière édition par géromino le Dim 29 Mar 2020 - 14:44, édité 2 fois
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Re: Théodore MONOD (France)
Awara Dim 29 Mar 2020 - 8:57
Même si ce livre semble difficile d'accès, tu donnes envie de le découvrir, Geromino.
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Re: Théodore MONOD (France)
géromino Dim 29 Mar 2020 - 14:39
Awara, pour accéder au monde (ici saharien) de Théodore Monod, il faut, à un moment ou un autre passer par le langage bien spécifique de son activité. Pas toujours suffisamment clair pour un lecteur non féru de sciences. Mais c'est quand il nous fait partager son aventure humaine et sa philosophie de vie qu'il trouble l'âme. C'est ce que je retiens de ce grand personnage.
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Re: Théodore MONOD (France)
Dkois Ven 27 Aoû 2021 - 9:32
MAJÂBAT AL-KOUBRÂ
Théodore MONOD
Babel 270 Pages
Résumé (Source Actes Sud)
Après soixante-dix ans d’expéditions chamelières, c’est dans la Majâbat al-Koubrâ, le désert des déserts, que Théodore Monod a voulu accomplir sa dernière méharée (1993-1994). L’ouvrage que voici en donne le récit. Mais il livre aussi le journal inédit d’une méharée plus ancienne (1954-1955) de Théodore Monod. On trouvera enfin, revisitée par l’auteur avec le concours de Marc de Gouvenain, une description scientifique de cette région si désertique qui nous révèle pourtant, à travers ces pages, des caractéristiques et des singularités passionnantes.
Mon avis
Bien difficile à donner.
Côté strictement littéraire c’est une franche déception. C’est en revanche la belle découverte d’un personnage hors du commun : Théodore Monod.
Les 150 premières pages sont en fait le résultat d’études géographique et géologique d’un désert Saharien réservées aux érudits. C’est loin d’être mon cas. Toujours friand de connaissance je ne suis pas hostile à ce genre de découverte, mais à la seule condition que cela soit vulgarisé. C’est très loin d’être le cas. Aussi, je me suis senti totalement étranger à la narration avec comme conséquence un profond ennui et une vive intention d’abandonner.
La seconde partie relate une première expédition à dos de chameau dans les années 50, puis cette même expédition 40 ans plus tard, alors que notre aventurier atteint les 90 ans. Mon attention s’est alors mise en alerte, mais bien vite elle retomba.
Théodore est un chercheur, un savant, qui comme beaucoup d'autres personnages de son rang, est passionné, voir obsédé, par un besoin de découverte et de connaissance. Il est admirable dans ce domaine. Mais cette qualité dépasse en tout point ses qualités littéraires. Et quand il commence à relater sa vie, ses sensations, ses sentiments, il est aussitôt rattrapé par l’observation d’une pierre, d’une plante, ou du moindre grain de sable. Comme j’aurai aimé, et c’est à cela que je m’attendais de cette lecture, lire les mémoires d’une vie exceptionnelle, qui lors de cette dernière expédition auraient relaté des souvenirs de voyages, de joies, de regrets, … bref tout ce qui compose une vie. Et Dieu sait si la sienne due être riche…
Beaucoup de respect pour ce personnage qui n’enlève rien à la déception de cette lecture qui manque beaucoup d'humanisme.
Ma note 2.5 / 5
Théodore MONOD
Babel 270 Pages
Résumé (Source Actes Sud)
Après soixante-dix ans d’expéditions chamelières, c’est dans la Majâbat al-Koubrâ, le désert des déserts, que Théodore Monod a voulu accomplir sa dernière méharée (1993-1994). L’ouvrage que voici en donne le récit. Mais il livre aussi le journal inédit d’une méharée plus ancienne (1954-1955) de Théodore Monod. On trouvera enfin, revisitée par l’auteur avec le concours de Marc de Gouvenain, une description scientifique de cette région si désertique qui nous révèle pourtant, à travers ces pages, des caractéristiques et des singularités passionnantes.
Mon avis
Bien difficile à donner.
Côté strictement littéraire c’est une franche déception. C’est en revanche la belle découverte d’un personnage hors du commun : Théodore Monod.
Les 150 premières pages sont en fait le résultat d’études géographique et géologique d’un désert Saharien réservées aux érudits. C’est loin d’être mon cas. Toujours friand de connaissance je ne suis pas hostile à ce genre de découverte, mais à la seule condition que cela soit vulgarisé. C’est très loin d’être le cas. Aussi, je me suis senti totalement étranger à la narration avec comme conséquence un profond ennui et une vive intention d’abandonner.
La seconde partie relate une première expédition à dos de chameau dans les années 50, puis cette même expédition 40 ans plus tard, alors que notre aventurier atteint les 90 ans. Mon attention s’est alors mise en alerte, mais bien vite elle retomba.
Théodore est un chercheur, un savant, qui comme beaucoup d'autres personnages de son rang, est passionné, voir obsédé, par un besoin de découverte et de connaissance. Il est admirable dans ce domaine. Mais cette qualité dépasse en tout point ses qualités littéraires. Et quand il commence à relater sa vie, ses sensations, ses sentiments, il est aussitôt rattrapé par l’observation d’une pierre, d’une plante, ou du moindre grain de sable. Comme j’aurai aimé, et c’est à cela que je m’attendais de cette lecture, lire les mémoires d’une vie exceptionnelle, qui lors de cette dernière expédition auraient relaté des souvenirs de voyages, de joies, de regrets, … bref tout ce qui compose une vie. Et Dieu sait si la sienne due être riche…
Beaucoup de respect pour ce personnage qui n’enlève rien à la déception de cette lecture qui manque beaucoup d'humanisme.
Ma note 2.5 / 5
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Re: Théodore MONOD (France)
géromino Ven 27 Aoû 2021 - 18:26
Dkois, je ne suis pas réellement étonné de ton avis. Et tout ce que tu en dis est très juste. Théodore Monod, je ne peux pas expliquer. Les termes qu'il emploie sont souvent obscurs, très techniques quand il parle de ses pierrailles, mais je trouve qu'il y a une telle musique qui s'en dégage que j'absorbe ses laïus avec facilité (sans tout comprendre, je te rassure!) et je plonge dans son univers avec bonhomie. Et puis rien que de parler de désert, je fonds! Et Théodore en parle à merveille, infatigablement!
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Re: Théodore MONOD (France)
Dkois Dim 29 Aoû 2021 - 7:55
Géromino : Je ne pense pas que cet ouvrage soit le meilleur pour découvrir l'oeuvre de Monod. La première partie de ce livre (150 pages /270) est beaucoup trop technique. La seconde est plus intéressante pour un lecteur comme moi qui suis plus à la recherche d'émotion et de réflexion. Mais je crains fort qu'à tout donner à sa passion il n'en ait oublié de penser à autre chose et a lui-même pour commencer. Si tu as un livre de cet auteur prouvant le contraire je suis preneur. Le personnage est trop intéressant pour l'abandonner si rapidement.
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Re: Théodore MONOD (France)
géromino Dim 29 Aoû 2021 - 12:39
DKOIS, je ne sais pas s'il y a un ordre à suivre dans les livres de Théodore Monod. Je n'en ai pas lu beaucoup, mais j'ai l'impression qu'ils sont tous d'une approche différente. Et chaque écrit amène à mieux connaître le personnage, indépendamment, une petite touche à chaque fois. Je te proposerais bien L'émeraudes des Gamarantes, ou L'hippopotame et le philosophe (plus imposant), -à disposition sur simple demande 
- et aussi de te référer à la rubrique Auteur du mois de mai 2014 où quelques livres ont été lus. Je trouve le personnage pas toujours facile à suivre, mais tellement attachant!
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