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Ernesto SABATO (Argentine)

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Ernesto SABATO (Argentine) Empty Ernesto SABATO (Argentine)

Message  Invité Dim 30 Nov 2008 - 14:45

De : Sarah-Émilie Envoyé : 2003-01-03 15:15

Le tunnel, de Ernesto Sabato.

Un Argentin. J'ai lu ce livre dans mon cours de littérature étrangère, en deuxième session de bac (il y a 9 ans... déjà?). Je compte le relire pour en discuter avec vous... je me rappelle que j'avais beaucoup aimé cette confession d'un peintre meurtier.

Pour en savoir plus: Sabato par Sabato (le lien d'où est tiré les infos est au bas de la citation).

J´ai un respect véritablement sacré pour l´art et la littérature parce que ce sont les deux seuls moyens par lesquels il est possible d´atteindre l´absolu de la condition humaine. Durant mon existence tumultueuse, j´ai commencé par peindre ces petites choses que l´on gribouille dans la tendre enfance, puis une fois en faculté, j´ai fait un doctorat en sciences-physique pour essayer de mettre un peu d´ordre platonique dans mon chaos intérieur, sans pour cela cesser d´écrire ni de peindre. En 1938 j´ai reçu une bourse pour aller travailler au Laboratoire Curie, dirigé à l´époque par Irène Joliot-Curie. Mais la nuit, je me réunissais avec les surréalistes, au Select, puis au Dôme. A cette époque, j´écrivais aussi un roman, La fuente muda, que j´ai fini par brûler par la suite comme c´était presque toujours mon habitude. Tout ceci peut sembler plein de contradictions, mais l´être humain est essentiellement contradictoire. D´ailleurs je ne suis pas le seul à avoir connu les affres de telles contradictions, et pour cela il suffirait d´évoquer le chapitre de Lautréamont : «Oh, mathématiques sévères !»

Quand la guerre a éclaté, j´ai regagné l´Argentine et, pour respecter les engagements que j´avais pris, avec la bourse, envers le professeur Houssay, le prix Nobel, j´ai enseigné pendant deux ans la physique et plus particulièrement la théorie de la relativité. Ensuite J´ai abandonné la science pour toujours, raison pour laquelle il m´a aussitôt retiré son salut ; il en est même allé jusqu´à dire que j´étais en train de sombrer dans la folie. C´est pourquoi nous avons décidé, Matilde et moi, de partir nous réfugier, avec notre fils Jorge Federico, âgé alors de quatre ans, dans une cabane perdue dans les sierras de Córdoba, loin de cette civilisation technique que je déteste tous les jours un peu plus. Là j´ai écrit un livre, une sorte d´adieu à la science, intitulé Uno y el Universo, pendant une année très dure avec les quatorze degrés sous zéro d´un hiver particulièrement rigoureux. Ce livre arbitraire et polémique reçut, à ma grande surprise, le Premier Prix de Littérature accordé chaque année par la municipalité de Buenos Aires. Il fut publié en 1945, sous de «dictionnaire» qui par exemple disait à la lettre G , «Gengis Kant, philosophe allemand barbare et conquérant». Après un peu plus d´une année, nous nous sommes installés dans un faubourg de Buenos Aires, au milieu d´arbres et de plantes. J´y vis depuis plus d´un demi-siècle, j´y ai écrit mes autres libres et c´est sans aucun doute l´endroit où je vais mourir. C´est ici que j´ai écrit Le Tunnel et commencé un long roman intituléHéros et tombes. La rédaction de ce roman m´a demandé plusieurs années pleines de confusions et variations. J´ai d´ailleurs écrit l´une d´entre elles, leRapport sur les aveugles, sans vraiment savoir ce que je voulais dire ; elle a pour ainsi dire surgi de mon inconscient, ce qui a donné lieu à de nombreuses exégèses et autres interprétations psychanalitiques, jungiennes, lacaniennes, etc...Le livre a été publié en 1961.

Il y avait un aveugle dans Le Tunnel; il y en eut un autre dans mon troisième et dernier romanL´Ange des ténèbres, publié en 1974. Ma vue se dégradant constamment, les médecins m´ont interdit la lecture et l´écriture, écriture que je continue à pratiquer sur ma machine à écrire, avec une sorte de mémoire digitale. Dès ce jour, je ressentis une joie immense parce que je ne pouvais faire autre chose que la peinture, autorisée de par sa taille. Et ainsi je finis ma vie en retrouvant la passion de mon enfance.



De : Cryssilda_ Envoyé : 2005-02-13 10:06

Héros et tombes de Ernesto Sabato
Editions Point, 469 pages

L'histoire : Le titre original est Alejandra, et tout pousse à croire que c'est autour d'Alejandra que tourne le roman. Donc on découvre tout d'abord Alejandra, personnage énigmatique, on ne sait pas trop qui elle est et ce qu'il lui arrive... tout le reste du roman tourne autour de gens qui la cotoient... et on se retrouve dans des histoires très étranges de sectes...

J'ai été très prise par la première partie du roman, où l'on découvre un monde assez étrange, très floux... on suit les personnages à l'aveuglette, mais on bout d'un moment, je trouve que ça tourne en rond, on s'attend à ce que les personnages vont faire... La deuxième partie, la narration du père, m'a bien plue elle aussi, j'aime les personnages totalement fous, éblouïs par leur coyance, mais là je m'attendais à des clefs que je n'ai pas trouvé... et puis la troisième partie, là je me disais : bon je vais enfin connaître la clef de l'histoire, hé bien non ! Et qu'est-ce que je l'ai trouvée ennuyeuse... ça me va pas du tout quand il y a de longs passages historiques, c'était interminable.. du coup j'ai refermé le livre en faisant un gros ouf ! Finalement, je reste sur ma fin, je n'ai pas compris vraiment Alejandra, je n'ai pas compris vraiment l'histoire du père et de sa secte... bref je n'ai pas compris vraiment le but final du livre...

Ma note : 2/5

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Ernesto SABATO (Argentine) Empty Re: Ernesto SABATO (Argentine)

Message  géromino Lun 19 Mar 2012 - 18:55

"Le tunnel" éd Points 1995 140 pages (1ère parution en 1948)

1946, Argentine

Juan Pablo Castel est artiste peintre, personnage solitaire, rongé par l'anxiété et l'extrême difficulté à communiquer avec le monde et les gens qui l'entourent. Lors d'une exposition, personne ne semble s'intéresser vraiment à l'un de ses tableaux. Seule une jeune femme, qui n'est en rien critique d'art, remarque un élément particulier du tableau qui pour le peintre a une importance capitale, car ce détail lui suggère un sentiment de solitude, d'angoisse, de vide. Castel voit en cette femme le seul individu capable de comprendre son mal-être et en tombe amoureux. Paranoïaque, prisonnier de sa névrose, il n'accepte pas que Maria ne se donne pas exclusivement à lui. Son désespoir est tel que par jalousie il va tuer la seule personne qui lui accordait de l'intérêt.

Voilà toute l'histoire; désolé il n'y a pas de suspense: le narrateur l'annonce dès la première phrase: "Il suffira de dire que je suis Juan Pablo Castel, le peintre qui a tué Maria Iribarne; je suppose que le procès est resté dans toutes les mémoires et qu'il n'est pas nécessaire d'en dire plus sur ma personne."

Mais justement, Castel ne va parler que de lui! Il va expliquer son incapacité à communiquer avec autrui, sa paranoïa, ses angoisses; sa solitude en fait. Il va démontrer la logique qui l'a amené à commettre son crime. Il nous décrit ses doutes, ses suspicions (fondées ou pas...), ses analyses bancales, qui créent dans son esprit torturé, la confusion et l'ambiguïté.

Un roman considéré comme un chef d'oeuvre par Albert Camus et Graham Greene! L'auteur plonge dans la conscience humaine en proie à la profonde détresse. Très déconcertant parce qu'extrèmement réaliste!

Note: 4/5

_________________
                                                                                                                                                                              

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