Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Elizabeth BOWEN (Irlande)

2 participants

Aller en bas

Elizabeth BOWEN (Irlande) Empty Elizabeth BOWEN (Irlande)

Message  gallo Mar 2 Déc 2008 - 17:58

De : sereinejulie1 (Message d'origine) Envoyé : 12/03/2005 16:04

Elizabeth BOWEN - Les cœurs détruits
Collection 10/18, 537 pages

1937. Portia, jeune fille de seize ans, récemment orpheline, est acceuillie à contrecoeur par son demi-frère et sa femme dans leur luxueuse et émotionnellement stérile maison de Londres. Perdue dans le monde de Thomas et d'Anna Quayne, elle cherche la consolation dans son amour pour Eddie, l'ami et protégé d’Anna. Son innocence et sa naïveté sont un défi pour les Quaynes et leurs amis qui trouvent son ardent désir de cadrer avec sa nouvelle famille et ses observations aiguës troublantes.

Ce roman suit le cours désastreux de la relation entre Portia et Eddy et c’est au travers le contraste entre leurs deux natures qu’Elizabeth Bowen exploite ses idées à propos de la déception tout en exposant de main preste et adroite, la cruauté qui se terre derrière les ‘’apparences civilisées et convenables’’ de la société conventionnelle. Elle est une bonne romancière qui combine le sens de l’humour avec un talent et une passion étonnante pour deviner et pénétrer les motivations humaines.

Ce n’est pas un roman simple et léger, ni un livre de plage que le lecteur pourrait se contenter de parcourir rapidement les passages difficiles. C’est un récit intense et parfois intellectuellement complexe. Les descriptions de Bowen du parcours interne et psychique d'une jeune adolescente sont brillantes mais exigent souvent une deuxième lecture. Ce n'est pas dû à son écriture qui peut sembler morne ou trop énigmatique mais plutôt q’Elizabeth Bowen sonde l’inconscient avec un relent de dimension métaphysique. C'est le génie de ce récit; l'intensité n'est pas dans le complot, mais dans l'exposition subtile des observations de Bowen sur l’être humain.

Lire Elizabeth Bowan c’est entrer, avec plaisir et intérêt dans le monde des irlandais de l’époque, de découvrir un segment de la société anglaise entre la Première guerre et la Deuxième Guerre mondiale qui étouffe et suffoque par le manque presque complet de compassion. C’est découvrir une création artistique articulée autour du romantisme féminin du début du siècle. Bref, une belle promenade dans le boisé littéraire classique d’une histoire de passion, de malentendus et d’atrophie émotionnelle. La perle : elle a rencontré Virginia Woolf et il s’en est découlée une belle amitié. Wow. Définitivement, je lirai d'autres oeuvres de cette auteure! 4.25

__________________________________________________

BOWEN, Elizabeth

(Dublin, 1899 — Londres, 1973). Dorothea Cole. Élevée dans un collège du Kent, elle a ensuite vécu entre « Bowen's Court », somptueux domaine donné à l'un de ses ancêtres par Cromwell, et dont elle héritera en 1930, Dublin, Londres, la France et l'Italie. En 1923, elle se fait connaître par un recueil de nouvelles (elle en donnera six autres, échelonnés de 1926 à 1965) et en 1927, elle publie The Hotel, premier de ses dix romans où dans une esthétique marquée par les maîtres victoriens elle explorera sans relâche les territoires infinis des incertitudes et des émerveillements du cœur. Dernier automne (1929), La Maison à Paris (1935), Les Cœurs détruits (1938), portrait d'une « jeune fille en fleurs » dans un monde brillant et cruel. L’Ardeur du jour (1949), singulière histoire d'amour et d'espionnage, située dans le Londres des années de guerre, qui avait déjà servi de décor aux nouvelles du Pacte avec le diable (1945) ; dans Les Petites filles (1964), trois anciennes camarades de classe retrouvant la trace d'une mystérieuse aventure d’adolescence, rouvrent également les blessures d'autrefois et son dernier livre Eva Trout (1968), évoque le cours d'une vie qu'aucun amour ne remplit. « S'il existe un écrivain qui peut nous consoler de la perte de Virginia Woolf. c'est bien Miss Bowen. » (Stephen Spender, 1947). Elizabeth Bowen observatrice subtile, perceptive et pleine d’esprit de la vie sociale et de l’environnement de la haute classe en a fait un de ses thèmes favoris.


De : Papiillon_vole Envoyé : 21/01/2006 14:42

Un monde d’amour d’Elizabeth Bowen
10/18 – 2005 – 223 pages.

Quelque part dans le sud de l’Irlande, dans les années cinquante. Trente ans auparavant, Lilia a été fiancé à Guy qui est mort au cours de la guerre de 14-18. Quelques années après, elle a épousé Fred, avec lequel elle s’occupe du domaine de Montefort, propriété de la cousine Antonia. Cet été-là, toute la famille se réunit dans la maison. C’est un été caniculaire qui exacerbe les désirs. Un soir, Jane, la fille aînée de la maison, découvre au grenier un paquet de lettres d’amour. Elle devine que c’est Guy qui les a écrites, mais à qui étaient-elles destinées ? Peu importe : par ses lettres Jane va s’éveiller au sentiment amoureux, mais surtout fait renaître le fantôme de Guy et son cortège de secrets..

Un joli roman au style démodé (parfois un peu abscons...) et au charme suranné. Deux jours d’été où il ne se passe rien : tout est dans les non-dits, les regards, les soupirs, la mémoire, les souvenirs, les amours passées, réels ou imaginaires. Un été dont personne ne sortira indemne, pour le meilleur ou pour le pire…

Ma note : 3,5 / 5


De : Mousseliine Envoyé : 26/03/2006 19:57

Elizabeth BOWEN -Les coeurs détruits
10/18, 1994, 444 pages

C'est un roman de moeurs où l'auteure, Elizabeth Bowen, scrute les faits et gestes de ses personnages, et ce sans complaisance mais sans non plus méchanceté. Elle observe et commente. Un peu comme Edith Wharton. Elle y va de quelques vérités bien assénées sur la société et ses conventions, qu'on prend plaisir à souligner.

Le personnage central est Portia, jeune orpheline de 16 ans qui a été recueillie par son demi-frère, Thomas, et Anna, la femme de ce dernier. Mais Portia est une indésirable, à peine supportée, et Portia s'en doûte. Avec Anna, cela a dérapé le jour où celle-ci s'est mise à lire le journal de Portia, car dans ce journal elle se voit comme elle est, et ce n'est pas vraiment joli. Et à Thomas, Portia lui rappelle ce père honteux, ce père qui a commis l'adultère, qui a eu un enfant, Portia, avec une autre femme que la sienne, et qui s'est vu obligé de quitter sa famille pour épouser l'autre. Le couple infernal évolue à Londres. Il est entouré, ou plutôt Anna est entourée d'amis qui lui ressemblent en quelque sorte, des gens d'une certaine classe, étouffés par les convenances. On sent une tension, un drame se prépare...

On ne s'embête pas dans ce roman, l'histoire est prenante, facile à lire, et un genre qui ne se démode pas. J'aime beaucoup découvrir les moeurs d'une société à travers la littérature. Quoique avec l'Angleterre on a l'impression que c'est toujours un peu pareil d'un auteur à l'autre : une société rigide, éprise de conventions et d'apparences et une écriture très classique, presque trop parfaite. Mais c'est bien fait ici. Et quoique je ne suis pas férue de littérature anglaise, j'ai bien apprécié cette lecture et je suis surtout très contente d'avoir faire la connaissance d'Elizabeth Bowen, une auteure que je relirai.

Un extrait : "Depuis son arrivée à Londres, elle avait observé le monde et la vie avec une sorte de désespoir : n'agir que suivant des intérêts, vouloir aller toujours plus vite, toujours plus loin - même les gens qui s'attardent sur les ponts paraissent avoir une raison de s'arrêter; pas un oiseau ne semble voler complètement à l'aventure. Elle était seule à ignorer le secret de tous ces rouages : les gens savaient ce qu'ils faisaient - elle n'en pouvait douter, tous les regards qu'elle rencontrait étaient vigilants et avertis. Il lui paraissait impossible qu'il n'y eût pas, dans toutes les têtes, sauf dans sienne, un plan général préconçu. Et son désir de le comprendre était si vif, que tout regard, tout geste, tout objet, avait pour elle une signification diplomatique : rien qui ne dût être interprété."

Note : 4/5
gallo
gallo

Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Elizabeth BOWEN (Irlande) Empty Re: Elizabeth BOWEN (Irlande)

Message  Lacazavent Jeu 28 Avr 2011 - 16:10

Un monde d' amour d' Elizabeth Bowen
(Points, Les grands Romans / 241 pages)


Elizabeth BOWEN (Irlande) Arton21903-89e78



La propriété de Montefort en Irlande a perdu son faste depuis la mort de Guy. Y règne désormais une atmosphère délétère; malgré leurs efforts, Lilia et la tante Antonia peinent à cacher leur mésentente. Les lettres d'amour découvertes par la fille de Lilia au fond d'une malle réveillent soudain la demeure de sa torpeur asphyxiante et dévoilent au grand jour des secrets jusque-là bien gardés.


Un livre qui n'a pas tenu toute ses promesses. La narration traine un peu et manque parfois d'intérêt. Il a de nombreux non dits, sous -entendus, de phrases contenues dans l'attitude d'un corps, d'un visage. La lecture en est parfois rendue difficile ajouté à cela un style et une écriture un brin vieillotte. Cependant ce roman n'est pas sans posséder un certain charme. Les personnages sont vraiment attachant, j'ai beaucoup aimé la façon avec laquelle Elizabeth Bowen leur fait peut à peu prendre de l'importance.
C'est une auteure que je suis contente d'avoir découverte, j'espère que ses autres œuvres me séduiront davantage.

3,5/5

_________________
Lectures en cours :  Indépendance de Richard Ford  ([i]Frank Bascombe T2) $

Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Lacazavent
Lacazavent
Admin

Nombre de messages : 5581
Age : 38
Location : France
Date d'inscription : 25/10/2008

http://quandlappetitvatoutva.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum