Orson Scott CARD (Etats-Unis)

De : 2550Chimère (Message d'origine) Envoyé : 30/04/2004 19:06

ENCHANTEMENT de Orson Scott CARD
(505 p/ed l'Atalante)

Résumé : Dans sa 10ème année, Ivan découvre au coeur de la forêt ukrainienne une jeune fille endormie. Effrayé par une créature malfaisante tapie dans les feuillages, il s'enfuie. Des années plus tard, après s'être expatrié aux états unis avec sa famille, il revient en Ukraine pour poursuivre des recherches sur les langues slaves anciennes. Il retourne dans la forêt et la jeune fille endormie est toujours là ainsi que son gardien. Mais cette fois-ci il ose franchir le pas et embrasse la belle. Le voilà forcé de suivre la jeune fille chez elle dans l'Ukraine du 9ème siècle où Baba Yaga la sorcière y fait des ravages...

Mon avis : Enchantement est le titre qui convient tant on est pris par le charme de l'histoire et ce dès le début. 505 pages en moins de 2 jours. Un vrai marathon. J'ai pas pu le lâcher ce bouquin du début à la fin. Voilà une variation sur le thème de le Belle au bois dormant qui est loin d'être soporifique loin de là.
J'ai particulièrement apprécié le fait que l'auteur présente des détails qui apparaissent comme superflus ou accessoires et qui en fait se révèlent être de la plus extrême importance (en dire trop sur le sujet ce serait un gâchis). On va de surprise en surprise avec ce roman et c'est un vrai régal.
Et puis, c'est une merveilleuse histoire d'amour entre deux jeunes gens qu'un fossé culturel de 10 siècles séparent ce qui engendre bien des malentendus au départ. Et que dire du sens de l'humour de l'auteur qui ressort dans des expressions comme :
"Ivan le Manchot et l'Ours magique" cela ne lui semblait pas les bons éléments d'un conte de fées, surtout le passage ou Ivan se carapatait en tenant son bras inutile et en pleurnichant sur l'injustice d'un sort qui l'opposait seul à un ours magique (extrait).
ou encore : J'ai dix ans et m'avez toujours appelé Vanya. Dans mes dossiers scolaires, sur mes papiers d'identité, mon nom est Ivan Petrovitch Smetski ; et vous me dites maintenant que je m'appelle en réalité Itzak Schlomo. Mais je suis quoi alors ? Un agent secret juif ? (extrait).
Et en plus, il a une maman formidable ce jeune homme (sis, si lisez vous allez voir).

Ma note : 4/5


De : 2550Chimère Envoyé : 01/05/2004 13:47
J'aurais dû faire commercial moi...
Alors pour satisfaire la curiosité de Mousseline.

Card est un des rares auteurs de sf qui ne soit pas américanocentriste. Il sait que le monde existe hors des frontières des états unis. Dans La voix des morts qui fait suite à La stratégie Ender, l'action principale a lieu sur un monde baptisé Lusitania et on y parle portugais et pas "américain".

Du coup et bien oui, l'Ukraine c'est important parce que le folklore ukrainien est mis en avant dans le livre. Le héros prépare une thèse sur l'origine des contes en langue proto slave par exempleet cela devient un élément important dans le récit.

Je ne suis pas une grande spécialiste de l'Histoire, mais, la description du 9ème siècle m'a semblé très réaliste avec juste un soupçon de surnaturel.
C'est un peu comme la cuisine. Il faut mettre suffisamment d'épice (la magie) pour relever un plat mais pas trop pour ne pas cacher le goût naturel des aliments. Et là, c'est le bon dosage.

Et puis une partie de l'histoire ce déroule dans notre siècle également et c'est aussi dans la même ambiance, un récit réaliste saupoudré d'un peu de magie épicée.

Alors Mousseline, satisfaite du service après vente ?


De : Attrition- Envoyé : 23/05/2004 19:44
Salut, je fais rarement des critiques car je lis surtout des livres qui ont été suggérés ici et donc plusieurs fois critiqués. Mais pas cette fois, alors voici ma 2ème contribution à ce forum!

La Stratégie Ender (Ender's Game), de Orson Scott Card.

Une menace guette la terre, l'invasion par une autre race est imminente. La terre avait absolument besoin d'un sauveur… Sa soeur Valentine qu'il adorait était trop gentille, son frère Peter qu'il craignait était trop cruel mais Ender, à la fois sensible et capable de tuer, se révélait comme étant celui sur qui tous les espoirs reposaient.

Dans ce livre, catégorisé comme science-fiction mais qui selon moi est plus proche d'un roman psychologique, nous suivons le développement d'un enfant qui se fait "modeler" pour qu’il devienne le plus grand commandant de l'histoire de la terre. Il sera isolé et placé dans des situations difficiles où il ne pourra compter que sur lui-même. Il sera pousser à faire des choses terribles comme tuer un autre enfant. Ils sacrifieront son innocence pour qu'il les sauve..

Voilà un petit aperçu général de l'histoire. Je ne lis pas beaucoup de science-fiction mais je dois dire que c'est de loin le meilleur que j'ai lu. J'ai adoré au plus au point, un gros 4.75 /5. Le seul hic est que la description de quelques-uns de ses entraînements est plutôt ennuyeuse mais l'histoire ne l'est jamais.

Si vous n'avez jamais lu de sci-fi, c'est le livre parfait pour commencer. Il est considéré comme un incontournable de la sci-fi et a gagné le prix Hugo et Nebula en 1986. Je trouve qu'Ender est en quelque sorte le Harry Potter de l'espace, mais en mieux

4.75 / 5


De : 2550Chimère Envoyé : 21/09/2005 12:02
Orson Scott CARD : LES CHRONIQUES D'ALVIN LE FAISEUR
Le septième fils/Le prophète rouge/L'apprenti
ed L'atalante/893 p
trad Patrick Couton

LE SEPTIEME FILS
1er tome des chroniques d'Alvin, où sont introduit le cadre (une amérique parallèle où règne la magie), les personnages (la famille d'Alvin, Alvin lui même) et les adversaires (Le défaiseur et son disciple involontaire Le révérend Throwe) et les alliés (Peggy et Mot pour Mot). Bref un tome d'introduction qui donne envie d'en savoir plus sur la suite de l'affaire. Et surtout Alvin parviendra t-il à survivre à tous les accidents liés à l'eau qui le poursuivent et à la fatalité de sa mort entrevue par le talent de Peggy ?

Bienvenu dans un monde où les charmes sont tout ce qu'il y a de plus naturel. Où on peut être sourcier, torche (voir les avenirs possibles des individus et connaître tous leurs secrets) et aussi faiseur (mais c'est un talent très mystérieux). Où bien entendu être le septième fils d'un septième fils c'est être disposé à avoir de grands pouvoirs. On y rencontre aussi des éléments familiers comme la guerre entre français et anglais, la vie des pionniers, le conflit avec les indiens (appelés Rouges dans le récit) et l'esclavage des noirs.Ce mélange entre les deux est une réussite et de bon augure pour la suite.

Ma note : 3,5/5

LE PROPHETE ROUGE
C'est à partir du moment où Alvin part faire son apprentissage à la forge de Conciliant Smith à Hattrack que commence véritablement l'histoire. On y croise deux frères indien dont l'un est un prophète qui a vu se construire une cité de Cristal. Son autre frère préfère devenir un roi guerrier et faire fuir l'homme blanc du continent. Alvin et son frère Mesure vont se retrouver au coeur d'un conflit particulièrement violent et Alvin va comprendre qu'il est destiné à bâtir cette fameuse cité de cristal que lui a montré le prophète.

Ici commence, les premières aventures non familiale du petit Alvin qui fait son premier pas sur son chemin de faiseur. Le récit se fait plus rapide et le suspens est bien aménagé. Le frère d'Alvin arrivera t-il à temps pour éviter le désastre ? Et puis, on retrouve quelques figures historiques communes comme La fayette et Bonaparte. Vous savez le général corse devenu empereur ? Bien entendu sa réussite est due à ce qu'il possède un talent magique particulier et ça les livres d'Histoire oublient trop souvent de le mentionner.

Ma note : 4/5

L'APPRENTI
Alvin devient donc l'apprenti de Conciliant Smith et se lie d'amitié avec Arthur Stuart jeune métis noir dont la mère esclave est morte en s'enfuyant avec lui. Le défaiseur est toujours à l'ouvrage et se trouve un autre disciple prêt à le servir.
Alvin quitte l'enfance et devient peu à peu adulte mais surtout il découvre la nature de son vrai talent de faiseur et comment il va pouvoir bâtir cette cité de cristal.

C'est toujours avec plaisir que l'on se plonge dans un monde à la fois familier dans ce que l'on sait de l'histoire de l'amérique et totalement décalés par l'usage de talents magiques particuliers des personnages. Et puis, enfin se profile une histoire d'amour compliquée, des ennemis acharnés à la perte du héros et un début du vrai pouvoir d'Alvin (impressionnant le dit pouvoir). Que de bonnes espérances pour la suite donc.

Ma note : 4,5/5


De : 2550Chimère Envoyé : 23/09/2005 19:48
Orson Scott CARD : LE TRESOR DANS LA BOITE
ed L'Atalante/360p
trad : Arnaud Mousnier-Lompré

Résumé : Quentin Fears perd sa soeur Lizzy qu'il adorait quand il avait dix ans. Ving ans plus tard, devenu millionnaire mais vivant dans la solitude, il fait la connaissance de Madeleine en qui il reconnaît la femme de ses rêves. Mais Madeleine semble hésite à lui faire connaître son étrange famille établie dans une vieille demeure sur les berges de l'Hudson. Cette famille est liée à un terrible secret et Quentin pourrait bien être le seul obstacle face à un pouvoir obscur et malfaisant.

Mon avis : Du fantastique pur sucre avec morts revenus parmi les vivants, sorcières, succube, maison hantée bref la totale. Le récit surprend toujours le lecteur par une péripétie inattendue (on croit avoir identifier l'ennemi sauf, que ce serait trop simplepar exemple). Les personnages ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être. On y trouve quelques doses d'humour. Difficile cependant d'être pris aux tripes comme pour les oeuvres sf et fantasy de l'auteur néanmoins. Un roman fantastique de bonne facture à qui il manque juste la petite étincelle. Mais, l'ensemble tient bien la route et se laisse lire facilement.

Ma note : 3,5/5


De : docguillaume Envoyé : 18/10/2007 15:48
La stratégie Ender Orson Scott CARD

L'histoire :

Par deux fois, la Terre a repoussé l'invasion de créatures nomnées les doryphores. Parce qu'une troisième guerre semble inéluctable dans les années futures, les chefs de la Flotte Internationale recrutent des enfants pour qu'ils deviennent les commandants de la prochaine guerre. Parmi ces enfants se trouve Ender. A six ans, il se distingue par son intelligence hors norme. Recruté, il part pour l'école de la Guerre qui se trouve en orbite terrestre. Ender est destiné à être le commandant qui dans plusieurs années mènera la guerre contre les doryphores. A l'Ecole, il manifeste très vite de grandes aptitudes dans les entraînements de bataille réalisées dans une salle en apesanteur. Un talent qui l'isole vite des autres élèves, qui parfois manifestent une grande jalousie à son égard, d'autant que les militaires qui dirigent la Flotte Internationale font tout pour qu'Ender devienne un commandant. Des manipulations dont Ender est bien conscient.

Mon avis :

Oeuvre magistrale de science-fiction. L'histoire en tant que telle ne paraît pas passionnante lorsqu'on lit le résumé,détrompez-vous. C'est un livre véritablement prenant que j'ai dévoré en quatre jours, ayant beaucoup de mal à le lâcher. Car Ender est un personnage saisissant d'intelligence, capable de s'extraire de toute situation. Le livre parle beaucoup des batailles entre armées d'élèves qui se font dans une salle en apesanteur. Ender élabore des stratégies, et il est extraordinairement doué pour ça. J'ai vraiment adoré ce bouquin de S.F. La menace d'une guerre contre les doryphores, à laquelle s'ajoute une instabilité sur Terre est stressante. On se demande si Ender va réussir à devenir le commandant de la guerre contre les doryphores, le véritable sauveur de l'humanité.
Ruez-vous sur ce livre vraiment excellent, très bien écrit, jamais ennuyeux. L'auteur a un talent fou et ce n'est certainement pas le dernier livre de lui que je lirais.

Note : 4.75/5


De : wisewill Envoyé : 26/10/2007 18:59

La stratégie Ender - Orson Scott CARD

Pour ce livre, je ne reviendrai pas sur l'histoire très bien résumée par docguillaume (merci à toi en passant).

Mon avis :

C'est un roman à 100% dans la mentalité de la SF d'avant garde. Je dis cela car on y retrouve une intrigue assez bien menée et un personnage qui évolue dans un monde en lien toujours étroit avec une réalité politique (dans ce livre, elle sera religieuse dans d'autres) qui apporte de la profondeur aux pérégrinations de notre sujet Ender.
J'ai été aspiré par l'histoire, et pas possible de m'en défaire. Le rythme de la narration apporte à des faits parfois peu indispensables à l'histoire (je pense à quelques batailles en salle d'entrainement) une valeur indispensable au déroulement de l'histoire. L'auteur sait d'ailleurs accélérer l'histoire si bien qu'entre le début du livre et la fin, il s'est écoulé 20 ans.

Pour les non connaisseurs de SF, je vous supplie de commencer par celui-ci.

5/5

La Stratégie Ender:

Dans le futur, une invasion extra terrestre menace la terre, Ender un petit garçon de 6 ans surdoué part à l'école de guerre pour se préparer à vaincre l'ennemie.

Mon résumé est court, mais avec tout ceux au dessus^^

Ce livre, est MON livre. Je l'ai lu et relu des millions de fois, je le connais par coeur! Offert par mon cousin, il y a déjà une bonne dizaine d'années, il a été mon premier livre de SF, et le plus marquant! Il est visionnaire, et en avance, quand on sait que la nouvelle qui a servit de base au livre (très proche de la version finale, elle s'appelle Fin de partie) a été écrite en 77, et que Card parle déjà du web et de forums de discussion dans la version finale de 85, moi je dis wahouwah! On s'attache tellement à Ender et à ses camardes de l'école de guerre, le livre en devient hyper crédible!! Un sacrée leçon de SF.

La voix des morts:

Il s'agit de la suite des aventures de Ender, je n'ai plus envie d'en dire afin d'éviter de spoiler!

Une fois de plus le livre est parfait, et pourtant la suite des aventures de Ender est bien différente du premier! Mais, là aussi l'imagination est telle!!

Bref je pourrai enchainer avec Xénocide, (on laisse tomber les enfants de l'esprit, le tome 4 de Ender est vraiement le plus mauvais...), et surtout avec le parallèle, la Stratégie de l'ombre, qui elle se tient presque plus en quadrilogie!!

Bref Orson, je mangerai tout le temps, j'ai aussi lu une planète nommée trahison, les maitres chanteurs, la série des Alvin, Enchantement, et le secret dans la boite ainsi que patience d'imakulata... Bref en réalité dès que j'ai eu lu Ender, j'ai aps eu le choix j'ai lu tout ce que Orson Scott card pouvait me donner!!

J'ai Le septième fils dans ma PAL qu'un ami m'a prêté, mais je note aussi La stratégie d'Ender de cet auteur que je ne connais pas encore !

Ukraine. Ivan, dix ans, et ses parents décident de prendre la route pour les USA. Mais avant, ils font un détour chez le cousin Marek, censé leur fournir les papiers nécessaires. En se promenant dans la forêt, Ivan croit apercevoir une jeune fille endormie. Il s’enfuit. Des années plus tard, pour ses études, Ivan retourne en Ukraine afin de faire des recherches pour sa thèse. Il se retrouve une nouvelle fois face à la jeune fille de la forêt. Mais cette fois, il ne s’enfuit pas. Il s’approche, et se retrouve face à un ours qu’il doit combattre s’il veut atteindre la fille.

Voilà une histoire vraiment originale. On se retrouve dans un autre siècle avec Ivan qui, lui, est obligé de s’adapter à ce monde si différent du sien. Cette adaptation ne va pas se faire facilement, pour notre plus grand plaisir, et Ivan va ainsi se retrouver dans des situations très embarrassantes et loufoques. On retrouve une princesse, une vilaine sorcière… Ce livre est amusant, mélange de nombreuses émotions, comme pour un conte de fées. Très imaginatif.

Note : 4,5/5

Résumé Officiel

Au coeur de la forêt ukrainienne, le petit Ivan découvre une jeune fille endormie sur un autel.

Une présence inquiétante le pousse à s'enfuir. Mais il reviendra, des années plus tard, embrasser celle qui hante ses rêves les plus fous. Malheur à lui: l'espace et le temps s'en trouvent magiquement chamboulés... Une réinterprétation libre et magistrale de La Belle au bois dormant.


L'histoire

Ivan embrasse la belle au bois dormant. Il est le prince. Celui qui se mariera et aura beaucoup d'enfant dans le conte... mais, chez Card, pour parvenir à ce petit détail de l'histoire, Ivan va devoir affronter bien d'autres aventures ! Ici, ce baiser est un point de départ, au lieu d'être une fin.

Lorsque j'ai ouvert ce livre, je m'attendais à tout sauf à cela. Je pensais que l'auteur aurait réécrit le conte, en le déplaçant dans le temps. Pas qu'il se serait servi de ce conte pour nous narrer des us et coutumes de la Russie ancienne, y ajouter des légendes de ces contrées, oubliées ou inconnues de notre part et les confronter à l'Amérique moderne !

Ainsi il donne à la méchante sorcière, le nom de Baba Yaga, qui n'est autre qu'une sorcière dans la mythologie slave. Dans la plupart de ces contes, elle est représentée comme une vieille femme affreuse et cruelle qui mange des êtres humains principalement des enfants. Card nous en donne une version largement aussi cruelle, avec d'étonnants pouvoir tirés d'un Dieu Ours.

Là aussi, l'auteur se base sur de la mythologie, puisque l’Ours a, en effet, fait l’objet de cultes chamaniques plusieurs dizaines de millénaires avant notre ère et laissé des traces dans l’imaginaire et les mythologies jusqu’au Moyen Age Chrétien. Il donne au sien, toutefois beaucoup plus de puissance et de force. Je ne connais pas assez les contes et légendes slaves pour y retrouver la base utilisée...

Mais, ce ne sont que des personnages qui gravitent dans l'histoire, et que l'on suit, par moment. Ils font partis du décor, de la trame, et ne sont que des éléments narratifs donnant à cette épopée une raison d'être. Comme si vivre dans un monde inconnu ne suffisait pas !

Alors certes, étant férue de littérature fantastique, ce sont ces points qui auraient dû me satisfaire. Mais bizarrement ce sont ceux qui m'ont laissé le plus pantoise. Bon, la magie de Katerina et de (chut, je ne vais pas tout vous dire...) est bien pensée, avec simplicité et se basant, ici encore, sur les coutumes ancestrales. L'ail m'a fait sourire. Card nous abreuve de ce genre de petits détails, qui rendent le livre très riche, en finalement peu de pages.

J'ai préféré l'étude de comportement, les réactions des deux héros. Surtout de Ivan. Le voir se dépatouiller dans un monde austère, lui le petit américain habitué a faire son footing autour de l'université. Le voir apprendre les rudiments d'une vie moyenâgeuse. Toute cette partie m'a plu. Il souffre, il endure, mais résiste. Katerina devra son tour apprendre à vivre dans un siècle bien différent. Leur relation, basée sur une acceptation un peu rapide de mariage, va évoluer lentement, nous donnant une très belle étude relationnelle. L’auteur étudie les troubles que chacun peut éprouver en se retrouvant dans le monde de l’autre, à une époque et un pays complètement opposés. Aimer l'autre sous entend l'accepter tel qu'il est !

Je déplore les facilités. Ivan parle forcément la bonne langue, ou presque. Ses parents sont mais avec celui qui va pouvoir le sauver, au bon moment... Il va réussir à créer l'arme quasi parfaite avec des constituants que l'on trouve justement au bon endroit. Bien sûr si l'on valide le fait que tout était prédestiné, que le passé et le présent sont intimement liés... tout cela prend plus d'ampleur et devient un peu moins tiré par les cheveux.

Toutefois, je n'ai pas trouvé à ce livre la magie enchanteresse que j'y attendais.

Le style

Fort heureusement le style est là. Je doute que j'aurais poursuivi la lecture sans cette façon attirante d'écrire, de narrer, de nous entrainer. Des décors expliqué simplement, sans lourdeur, des personnages crédibles et bien définis. Une ambiance générale bien cadrée, avec un respect de la chronologie, même si l'histoire fait des allez-retour dans le temps. C'est un peu compliqué dit ainsi, mais... en gros l'histoire est suivie comme les héros la vive et sans retours en arrière.

Orson scott Card nous donne tout au long de cette intrigue complexe, une note d'humour, parfois cynique, fort agréable. Des petites pointes, des réflexions bien pesées (j'ai beaucoup aimé les dissertions acerbes de l'Ours), des dialogues épineux... bref, un humour caustique savamment dosé.

Le héros principal est finalement attachant, les adjuvants sont bien dépeints sans toutefois prendre trop de place, et la méchante sorcière est franchement détestable, ce qui est une belle réussite.

Au final

Le résumé, puis la couverture de ce livre m'en ont donné une vision bien différente de celle que j'ai découvert par la suite. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire... mais je ne regrette pas cette lecture. Je pense lire les chroniques d'Albin le faiseur, car la plume de Orson scott Card m'a touché, même si ce livre n'est pas un coup de coeur.

Notation 3/5

Enchantement

Quatrième de couverture :


"Au cœur de la forêt ukrainienne, le petit Ivan découvre une jeune fille endormie sur un autel. Une présence inquiétante le pousse à s'enfuir. Des années plus tard, Ivan revient sur les lieux. Cette fois, il ose embrasser la belle... et se retrouve précipité mille ans auparavant, dans un monde parallèle où la sorcière Baba Yaga fait peser une terrible menace. Une réinterprétation libre et magistrale de La Belle au bois dormant, par l'un des auteurs de fantasy les plus talentueux au monde."
Mon avis :

Lorsque le petit Ivan découvre une clairière où dort une jeune femme
sur un piedestal, il pense à la réveiller, mais un gardien mystérieux
l'en empêche. 15 ans plus tard, alors que le jeune
garçon a migré avec sa famille aux USA, Ivan retourne en Ukraine
pour son mémoire d'université et en profite pour retourner à la
clairière. Rien n'a changé, même jeune femme et toujours cette
présence inquiétante. Seulement, cette fois-ci, Ivan embrasse la
jeune fille pour la réveiller et l'épouse aussitot car c'est le seul
moyen de se débarasser de l'Ours qui garde la princesse.

Et Ivan se retrouve avec une lourde responsabilité : devenir le roi
du royaume de Taina et le liberer de l'emprise de l'affreuse Baba Yaga.
Le hic ? Ivan se retrouve en 890, à une époque à
laquelle il ne comprends pas et où les autres ne le comprennent pas
et où Ivan réussit juste à passer pour un gringalet non respecté des
autres guerriers.



Malgré un petit manque d'action, j'ai beaucoup aimé ce livre et ai
trouvé l'idée très intéressante. A travers une libre réécriture de La
Belle aux bois dormant, l'auteur en profite pour donner
une réflexion sur les contes populaires (en particulier ceux de la
Russie et des contes juifs) sur les sociétés et également sur la magie
et les anciens Dieux dans le monde actuel. De plus,
l'idée de confronter les deux époques est très bonne. Lorsque Ivan
se trouve dans le royaume de Taïna, on se sent aussi perdus que lui.

Bien sûr, je crois que tout est fait pour qu'on s'attache à Ivan.
Certes, c'est vrai qu'il ne se rebelle pas vraiment, mais comme il lui
tombe dessus quelque chose auquel il n'a rien demandé, on
lui pardonne. Pour ma part, j'ai trouvé qu'Ivan était quelqu'un de
très humain, sensible et attentif. Quant à Katerina - la princesse - je
l'ai moins aimé, je l'ai trouvé méprisante vis-à-vis
d'Ivan même si son jugement sur celui-ci évoluera au fil du livre.
Je tiens aussi à faire part d'un point qui m'a un peu génée, c'est la
rapidité avec laquelle Katerina s'adapte à notre monde.
Pourtant entre 1990-1992 et 890, tout a changé. Et cette facilité
d'adaptation rend la difficulté d'adaptation d'Ivan encore plus
flagrante.

Mention spéciale à Baba Yaga. J'avais plaisir à entendre des contes
où elle apparaissait lorsque j'étais petite, j'ai eu un grand plaisir à
la retrouver ici. Et pour une méchante, c'en est une.
Impitoyable, odieuse, elle tire sa joie et sa force de la douleur
des autres.



Enfin, le style d'écriture m'a conquise. L'auteur écrit à la 3eme
personne, mais le point de vue omnicient passe d'un point de vue d'un
personnage à un autre. J'ai trouvé que cela donnait une vue
d'ensemble des personnages mais on peut s'y perdre facilement si on
saute des lignes en voulant aller vite.



En bref, Enchantement est une lecture qui m'aura enchantée (notez le
jeu de mot ^^), je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été
transportée tout au long de ma lecture.

Ma note : 4/5