Don DELILLO (Etats-Unis)

De : nimbus (Message d'origine) Envoyé : 07/11/2003 22:18

Don Delillo: "Chien galeux"
Actes Sud. 1978 265 pages.
Traduction Marianne Véron.

C'est un roman paradoxal, mais intéressant!
Pendant la lecture, on aime puis on déteste, ensuite on déteste et l'on aime.... Arrivé au bout on se dit "il y a quand même quelque chose dans ce livre!"
Ce quelque chose, c'est l'écriture, c'est le style de l'auteur!
Dans le genre roman noir, urbain, sociologique, je ne pense pas avoir rencontré mieux. Prenez Ellroy, Fante , Hammett,.... mixez le tout,gardez le meilleur, ....vous obtenez DeLillo !

L'histoire et les personnages ne sont pas interessants : que des tordus et malades, pourris par le progrès et le pouvoir, attirés par un soi-disant film pornographique tourné dans le bunker d'Hitler, juste avant l'anéantissement.

En définitive: DeLillo est un auteur qu'il FAUT lire,......mais choisissez bien l'ouvrage!
Note : 4 / 5

Wow ! Un message de 2003 !
On voit que c'est un auteur beaucoup lu.
Ce qui en est dit pour "chien galeux" est aussi valable pour "Cosmopolis" que j'ai lu il y a peu. Assez court, mais ça ne se lit pas facilement - ce qui n'est pas un défaut pour moi, en raison de la qualité du style et des descriptions. Il s'agit d'une journée d'un super trader dans sa "limo" dans un embouteillage à New-York sur fond de cataclysme boursier - tiens tiens !

Il y a des scènes absolument superbes, comme l'enterrement d'un rappeur. On n'est pas vraiment dans l'action mais ce feu d'artifices de réflexions, l'opulence exacerbée, les échanges de valeurs à des vitesses inconcevables donnent certainement à méditer.

Je n'en sais pas assez pour le comparer à Ellroy. Sûr que ce serait intéressant de comparer leurs visions de l'époque Kennedy, que Delillo expose dans "Libra", un assez gros bouquin et Ellroy dans "American Tabloïd" et "American Death Trip" (curieux titre pour une traduction !) - que j'ai lus en noircissant deux feuilles A4 rien qu'avec les noms des personnages pour (un peu) m'y retrouver. Mais c'est somptueux !

Don DeLillo est né le 20 novembre 1936 et a vécu toute son enfance dans le Bronx, à New York. Fils d’immigrés italiens, il a reçu une éducation catholique jusqu’à l’université de Fordham. N’ayant pas trouvé de travail dans l’édition à sa sortie des études, il devient concepteur-rédacteur dans une agence de publicité. Il arrête son travail en 1962 non pas dans le but de devenir écrivain mais «pour ne plus travailler»! Il écrit néanmoins essais, pièces de théâtre, scénarios et surtout plus d’une dizaine de romans. Aujourd’hui, DeLillo est un auteur de renommée internationale et a reçu de grandes distinctions littéraires comme le National Book Award, le PEN/Faulkner Award et le Jerusalem Prize 1999.

Romans

End Zone (1972)
Great Jones Street (1973) - rééd. 2011
L'Étoile de Ratner (Ratner's Star, 1976)
Joueurs (Players, 1977)
Chien Galeux (Running Dog, 1978)
Amazons (1980) (sous le pseudonyme de "Cleo Birdwell")
Les Noms (The Names, 1982)
Bruits de fond (White Noise, 1985)
Libra (Libra, 1988)
Mao II (Mao II, 1991)
Outremonde (Underworld, 1997)
Body Art (The Body Artist, 2001)
Cosmopolis (Cosmopolis, 2003)
L'Homme qui tombe (Falling Man, 2007)
Point Oméga (Point Omega, 2010

Il a écrit aussi des pièces de théâtre.

(J'ai lu, 2006, 190 p.)

Cosmopolis

Il y a des livres que j'ai vraiment beaucoup aimés, des coups de coeur, mais leurs auteurs me laissent pratiquement indifférente parce que probablement que je les aimés simplement pour les histoires et les personnages. Mais il y a des livres pour lesquels c'est l'auteur qui m'accroche, pour son style et ses idées.

C'est le cas avec Don DeLillo que je lis d'ailleurs pour la première fois. "Cospomolis" m'a interpellée.

New York, avril 2000. Eric Packer, 28 ans, a fait fortune dans la finance, il est connu et reconnu partout. Eric Packer est pris dans un embouteillage monstre dans sa limousine blanche avec le chauffeur qu'il ne regarde jamais, son garde du corps et différentes personnes qui viendront le rejoindre durant la journée : son analyste financier, sa directrice financière, sa spécialiste en recherche et analyse conceptuelle, son médecin, sa femme... Sa limousine est pratiquement son bureau. Le monde financier prend toute une dégringolade. Eric Packer spécule sur le yen et se réjouit de perdre toute sa fortune.

Il se passe beaucoup de choses durant cette journée. Eric Packer voit sa voiture se faire pratiquement démolir durant une manifestation, assiste à une rave, fait trois fois l'amour avec des femmes différentes, regarde le cortège funéraire d'un rappeur connu, est figurant dans un film. Des personnalités connues se font assassiner, les données financières changent d'une seconde à l'autre ou plutôt d'un millionième de seconde à un millionnième de seconde...

Cette journée est un condensé de la vie ultra moderne à New York. L'information est omniprésente. Le capitalisme est poussé l'extrême. La limousine avance de quelques rues à la fois et par le fait même on visite New York mais pas comme un touriste. New York devient presque un personnage en soi. C'est extrême. Tout va trop vite, c'est le chaos.

"Là il y a avait trois rangées de données courant simultanément à une bonne trentaine de mètres au-dessus de la rue. Informations financières, valeurs en bourse, marchés des devises. L'action ne ralentissait pas. La course infernale des chiffres et des symboles, les fractions, les décimales, le signe du dollar stylisé, le flux continu des mots, des informations multinationales..."

"C'est aussi le fleuron de la pensée capitaliste. La destruction mise à exécution. Il faut éliminer sans pitié les vieilles industries. Il faut revendiquer par la force de nouveaux marchés. Il faut réexpédier les marchés anciens. Détruire le passé, construire le futur."

Don DeLillo a des points communs avec mon cher Paul Auster. Mais l'univers crée par DeLillo du moins pour ce qui est de "Cosmopolis" est glacial, il n'y a pas d'émotions. A noter que DeLillo a dédié "Cosmopolis" à Paul Auster et que les deux auteurs sont de bons amis.

Don DeLillo comme Paul Auster n'est pas un auteur pour tout le monde, faut se sentir concerné. Pour ma part, ça me rejoint tout à fait et je ne manquerai pas de lire "Outremonde".

"Il comprenait ce qui manquait, l'instinct prédateur, la sensation d'intense excitation qui le portait à travers ses jours, le simple et enivrant besoin d'être."

Très très ravie d'avoir lu enfin Don DeLillo, je ne m'attendais pas à faire une telle rencontre. Une prochaine lecture pourra me dire si je peux parler d'auteur âme soeur ou pas...

Note : 4,25/5


A noter que David Cronenberg adapte "Cosmopolis", le film sortira en 2012, je suis alors d'autant plus ravie d'avoir lu ce roman.

Un livre incompréhensible.

Je n'irai pas jusqu'au bout.

Jamais lu Don deLillo peut être un jour ..

Moi aussi, j'aimerais bien.

Awara je le note dans mes à lire un jour si nous sommes motivées en 2018 pourquoi pas !

Don DeLillo est un auteur que j'aimerais lire depuis longtemps, mais qui passe pour un peu "exigeant". C'est pour cette raison que je repousse sans cesse ma lecture (et aussi parce que j'ai 1000 livres à lire  ...). Du coup, je serais intéressée par une lecture commune, pendant laquelle on pourrait se motiver les uns les autres... 


Patience: c'est bête, mais je suis exactement comme toi, je n'aime pas DU TOUT les grands formats chez Actes Sud, étrangement et inexplicablement étroits...  Je ne comprends pas pourquoi ce format, mais en tout cas, je n'en achète jamais... Beurk.

Très bonne idée cette lecture commune de Don DeLlilo en 2018. 
Pour des oeuvres complexes, c'est bien de pouvoir s'épauler.

Il semble qu'il y aura beaucoup de lectures communes en 2018!!   

Espérons que l'on s'y tienne... 

Je compte sur vous pour le rappeler en 2018. !