Iris MURDOCH (Royaume-Uni)

Iris Murdoch - Pâques sanglantes
(Gallimard, 2002, 380 pages)

Nous sommes à Dublin en 1916, sur un fond noir et menaçant, la révolte irlandaise est très près car la date est fixée pour le lundi de Pâques à douze heures. Dans la famille Bellman, deux générations forment deux clans et s'affrontent, Christopher et sa soeur Kathleen, les plus jeunes Frances et son fiancé Andrew qui sont des patriotes nationaliste et catholiques. Il y a aussi la tante Millie, une jolie femme aux moeurs légères se donnant à tous les hommes de la famille, on la suit dans tout le roman car elle sera la cause de beaucoup de dégats par son avidité à profiter de la vie, elle veut tout savoir et se mêle aux rebelles ce qui n'arrangera rien pour eux. On peut considérer cette femme comme une déséquilibrée, destructrice par sa bêtise... La tension monte au fil des pages dans une atmosphère mélancolique et on se demande comment tout cela va se terminer. C'est bien pour cela que je l'ai lu jusqu'au bout.

Un livre dur à lire avec des personnages pour lesquels on a de la sympathie, une atmosphère assez pénible mais de belles descriptions de Dublin à cette époque. Millie avec cette attirance pour les hommes de sa famille frôle l'inceste. Des drames évidemment, on s'en doute en lisant le titre de cet ouvrage... Je ne pense pas lire encore cette auteure, j'avais voulu lire ("Le rêve de Bruno") mais j'ai abandonné à la page 100...

Note : 4/5
(Lalyre)

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Iris Murdoch est né à Dublin en 1919. Elle a fait des études à Londres, ancienne élève de Ludwig Wittgenstein, elle a longtemps enseigné la philosophie à Oxford. Elle s'est ensuite principalement consacrée à une oeuvre romanesque et théâtrale dont les nombreux titres, aujourd'hui reconnus internationalement, sont traduits en français dont "La mer, la mer" pour lequel elle a obtenu le Booker Prize en 1978. Elle est décédée en février 1999.



Auteur du mois Septembre 2008
Iris MURDOCH

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Something special

Résumé
Dublin, fin des années 50. Yvonne, une jeune femme, vit avec sa mère et son oncle et ne semble pas particulièrement pressée d'épouser Sam, un respectable jeune homme qui la courtise. Elle ne voit en lui "rien de spécial, rien de particulier". Elle sort pourtant un soir avec lui dans un bar (respectable pour les femmes) et il lui avoue qu'il a quelque chose de spécial ("something special") à lui montrer. Intriguée, elle le suit dans le parc St. Stephen, espérant secrètement qu'il sortira une bague de fiançailles ("something special") et lui fera sa demande en mariage. Mais Sam ne l'a emmené là que pour lui montrer un arbre déraciné au clair de lune. Déçue, elle lui crie qu'elle déteste son arbre et s'enfuit pour rentrer à la maison. Pourtant, une fois arrivée auprès de sa mère, elle lui annonce qu'elle a décidé d'épouser Sam qui, s'il ne lui a rien montrer de particulier, s'est révélé, lui, particulier ("something special").

Commentaire
Cette nouvelle datée des années 30 a été redécouverte après la mort de l'auteur (1919-1999); quasiment inédite, elle n'avait été publié que dans une anthologie parue au Japon dans les années 50.
J'ai beaucoup aimé et admiré l'habilité de l'auteur a introduire progressivement un climat de tension qui culmine à la scène dans le parc. L'histoire semble a priori banale et pourtant elle est... spéciale (c'est mauvais, je sais). Une nouvelle qui raconte le décalage qui peut exister entre nos désirs, nos rêves et leurs réalisations.

5/5

(éd. Chatto & Windus, 1999)

La mer, la mer
1978, 684 pages

Charles Arrowby, célèbre acteur de théâtre, quitte Londres et sa vie mondaine pour se réfugier seul dans une vieille bicoque isolée sur le bord de la mer. Il espère profiter de cet isolement pour réfléchir sur la vie, écrire ses mémoires, s’adonner à des plaisirs gastronomiques simples, tout en nageant parmi les vagues et arpentant les rochers de la côte. Il croît même apercevoir un serpent de mer et soupçonne que sa maison pourrait être hantée. Il n’a toutefois pas le temps d’enquêter sur ces événements étranges, car sa solitude est continuellement brisée par un défilé de femmes et d’amis de son passé. L’ermite se retrouve rapidement aux centres de tourments de cœurs; l’isolement a plutôt amené nombre d’intrigues et d’aventures.

Ce roman est très long, malgré qu’il ne s’y passe, en fin de compte, peu de choses. Le style et le rythme évoluent toutefois, tout comme le personnage principal, du calme et de la sérénité initiale jusqu’aux questionnements et hébétudes de la fin. Le défilé de ses anciennes compagnes permet à Arrowby de réfléchir sur les différentes époques de son passé, surtout que les compagnes sont très différentes l’une de l’autre. En bref, j’ai trouvé ce livre très intéressant, mais je l’ai lu en plusieurs périodes.

Booker Prize 1978

4/5

le réaliste-romantique