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Augustina BESSA-LUIS (Portugal)

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Augustina BESSA-LUIS (Portugal) Empty Augustina BESSA-LUIS (Portugal)

Message  Mousseline Mer 29 Oct 2008 - 4:35

De : Eireann561 (Message d'origine) Envoyé : 2006-03-12 04:14

Un chien qui rêve

Note 4,5.

Une vie, un amour, un livre.
Très belle histoire d’amour d’une écrivain, auteur de 50 romans, pour ma première incursion dans la littérature portugaise.
Léon est un homme relativement aisé et oisif, blasé. Il est entouré de «La bande», groupe d’hommes baroques et décadents aussi futiles qu’inutiles. Il dépense une fortune pour un vague héritage, va à Londres pour s’habiller, puis après une jeunesse de plaisirs, par convenance ou par ennui, il décide de se marier avec une jeune fille de condition modeste. Mais elle meurt après quelque années de mariage.
Ce récit ressemble à plusieurs spirales tournant sur elles-mêmes, s’entrecroisant pour nous ramener en arrière ou nous projeter vers le futur, et nous découvrons cet amour qui fut grand et qui grandit encore après la mort de Maria.
Puis la découverte d’un manuscrit de Maria bouleverse de nouveau l’existence de Léon.
Une question l’obsède, Maria est-elle la jeune manifestante qui s’était réfugiée chez lui au plus fort de la révolution des Œillets ? Plus personne ne peut dorénavant répondre à cette question. Le succès en librairie «Du chien qui rêve», le manuscrit de Maria, occupe l’esprit de Léon et lui fait connaître le monde de l’édition et des arts.
Mais inexorablement Léon vieillit, ses amis sont morts, il lui reste son amour pour Maria.
Cette œuvre m’a remis en mémoire la révolution des «Œillets» au Portugal, une des plus pacifistes qui soit, il me semble.
Je reconnais avoir été dérouté par l’écriture et la construction de ce livre. Mais au final, j’ai été emballé et fasciné par cette histoire, hors norme.
Extraits :
Une petite ville où tout le monde se connaît, rien de tel pour étudier la nature humaine. Exprimée de cette façon, la réflexion semble peut convaincante et entachée d’une douteuse philosophie.
-Il se dit cela comme dans un rêve, tout entier retourné au temps ou il avait pris la décision d’épouser Maria Pascoal en dépit du fait qu’elle ne répondait pas aux canons de la Bande.
-Si vous remportez le prix, lui dit Amalio, ce sera davantage en raison de vos manques que grâce à ce que vous possédez.

Bibliothèque portugaise. Editions Métailié.





De : Eireann561 Envoyé : 2006-08-11 15:47

La Sibylle
Agustina BESSA-LUIS
Note 4,5

Lady-Farmer.

Deuxième œuvre de cet écrivain portugais que j’avais découverte avec «Le rêve d’un chien». Je ne rêve pas mais je suis de nouveau sous le charme. Une très grande dame de la littérature et une superbe découverte pour moi.
Nous sommes dans le nord du Portugal, Germa se souvient de sa belle sœur, Joaquina Augusta Quina qui est décédée. Elle se rappelle de cette femme qui avait à la fin du XIXème siècle, alors qu’elle n’était qu’une adolescente de faible constitution et sans éducation, prise en charge la bonne marche de la maison familiale. Face à l’inertie des hommes hâbleurs et tentés par la fuite vers les villes, elle doit faire preuve de ruse et de fermeté. De pingrerie et de largesse quand cela est nécessaire, tour à tour adorée ou haïe, elle restera célibataire et fidèle à ses convictions et à sa condition de femme de la terre. Elle refusera les simagrées nécessaires pour faire partie d’une petite bourgeoisie de campagne. Mais elle se pliera au code paysan, ce qui lui vaudra, non pas l’amitié mais le respect de ses voisins. Elle se tiendra à l’écart des troubles politiques ; sur le tard pour meubler sa solitude ou par peur de vieillir elle adoptera un enfant, Custodio, fils d’une comtesse qui lui semble de la famille. Celui-ci en grandissant se révélera un être veule et égoïste, incapable et dépensier.
Des personnages à foison pour accompagner toute la vie de Quinta, de paysans anarqueurs et querelleurs, en propriétaires terriens ruinés, qui semblent descendre de mariages consanguins depuis de nombreuses générations. Mais quel beau portrait de femme que celui de Quina, quelle volonté pour s’imposer dans ce monde où encore une fois les hommes ont un très mauvais rôle. Comme Custodio, beau comme un ange, méchant comme un diable, stupide et inconscient, dont le comportement gâchera la vieillesse de Quinta qui perdra tout son jugement devant cet enfant puis cet adolescent.
Une belle écriture, très raffinée. Des descriptions parfois cruelles mais très proches de la vérité d’un monde en pleine crise de mutation. Un livre très fourni en détails et une superbe histoire, une femme que l’on regrette de quitter, mais la vie est ainsi faite.
Il me semble que je vais lire d’autres ouvrages de cette dame.
Extraits :
-Elle était ce résultat final des dégénérescences, l’artiste, le produit de la nature le plus gratuit, qui peut se définir comme une inutilité immédiate.
-Il ne pouvait concevoir la femme que pour deux raisons : la beauté ou l’importance financière.
-L’irrémédiable n’a pas besoin d’être soupesé.
-Elle y trouva une femme mince et jolie, avec cet air de langueur qui est déjà un glissement vers la vieillesse, qui a renoncé à prétendre à la fragilité pour être déjà une décrépitude.
-Stupide jusqu'à l’invraisemblable, on aurait dit qu’il inventait ses propres mésaventures dans l’intention de faire rire tout le village.
-Ils meurent enfants, après avoir assimilé tout le savoir des adultes.

Titre original : A Sibila. (Portugal)

Editions Métailié.
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