Chistiane ROCHEFORT (France)
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Chistiane ROCHEFORT (France)
Auteur française
1917-1985
1917-1985
Les stances à Sophie
1963
Céline accepte de laisser de côté sa vie d'expédients et de plaisirs facile pour une vie rangée, à la demande de son amoureux. Elle accepte même le mariage, de fréquenter sa belle-famille, de se fringuer et se coiffer "normalement" et de se mettre à des activités plus "féminines" telles le shopping, la tapisserie et la peinture. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas par amour? Toutefois, elle réalise que les compromis et les efforts sont à sens unique, que la Céline cachée crie au secours. Lui reste-t-il un peu de vie, ou bien est-elle pétrifiée en bourgeoise?
Le ton révolté et légèrement argotique m’a déplu, et le propos n’est plus tellement d’actualité, mais la lecture m’a quand même plu. J’ai ben aimé suivre les manigances et manipulations de Céline pour obtenir des compensations de son mari. Pour Noël, vise le vison…
3,5/5
le réaliste-romantique
Réaliste-romantique- Nombre de messages : 3255
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Chistiane ROCHEFORT (France)
Il y a des auteurs qui m'évoquent irrémédiablement ma jeunesse. A la fin de mon adolescence, j'ai beaucoup aimé les romans de Christiane Rochefort, je les ai acheté à la suite et je crois à peu près tous lus. Il avaient un ton très moqueurs envers la morale bourgeoise, et bien qu'écrits, pour la plupart, quelques années avant que je les lise, ils paraissaient aussi frondeurs et d'actualité que s'ils avaient été publiés la veille.
Christiane Rochefort a lancé un ton et une liberté de parole au sujet des choses de l'amour, bien réjouissantes. Puis je suis passée à d'autres auteurs, et j'ai oublié combien ces livres m'avaient amusée. Alors ils ont certainement beaucoup vieilli, et peuvent paraître aujourd'hui bien timorés et bien convenables mais si certaines d'entre vous veulent lire une des auteures qui ont lancé "la cause des femmes", et qui en même temps écrivaient des petites histoires humoristiques et sensuelles, je vous conseille :
Le repos du guerrier, printemps au parking, les petits enfants du siècle, archaos ou le jardin étincelant, et celui dont a parlé le Réaliste-Romantique.
Christiane Rochefort a lancé un ton et une liberté de parole au sujet des choses de l'amour, bien réjouissantes. Puis je suis passée à d'autres auteurs, et j'ai oublié combien ces livres m'avaient amusée. Alors ils ont certainement beaucoup vieilli, et peuvent paraître aujourd'hui bien timorés et bien convenables mais si certaines d'entre vous veulent lire une des auteures qui ont lancé "la cause des femmes", et qui en même temps écrivaient des petites histoires humoristiques et sensuelles, je vous conseille :
Le repos du guerrier, printemps au parking, les petits enfants du siècle, archaos ou le jardin étincelant, et celui dont a parlé le Réaliste-Romantique.
zeta- Admin
- Nombre de messages : 4465
Location : Gironde - France
Date d'inscription : 25/12/2008
Christiane Rochefort
ARCHAOArchaos, ou le jardin étincelant
(page perso orange)
(page perso orange)
Entre la fin des temps barbares et le commencement des temps barbares, le pieux roi d'Archaos s'efforce d'obtenir un fils de la reine Avanie. Comme il dit, quel malheur d'avoir à passer par une femme pour ca. Mais quand enfin il y arrive, quel malheur pour transmettre le patrimoine qu'il faille faire des enfants : car il a produit deux démons jumeaux. Govan et Onagre par des voies tortueuses, avec la complicité de leur mère, du mage Analogue, et celle, moins volontaire du moine Erostas, pousseront le triste roi à la castration et à l'abdication. Après quoi, il devient tout à fait charmant. Dans le pays d'Archaos gouverné par l'absurde, où Govan évite quatre guerres, institue un conseil qui comprend tout le monde et se réunit partout, réduit les marchands à la misère et à l'exil, apprivoise le prophète Jérémias venu faire la révolution, tout est gratuit et tout le monde fait ce qu'il veut, mais attention, sous le regard de Dieu. Et n'allez pas croire que c'est facile dit l'abesse Onagre à l'évêque Anasthème. ainsi Archaos dérape vers l'utopie et échappe au sens de l'histoire. De la géographie aussi et donc ne saurait être retrouvé sur les cartes, mais seulement dans une autre dimension : celle du dedans
Il est paru en 1972, Délirant et joyeux, même dans ses horreurs (on y trouve bigotterie, tentative d'infanticide, meutres, viols, inceste, chagrins inconsolables d'amour, guerres, trahisons, et j'en passe... comme dans les meilleurs contes!), ce livre retrace une période de l'histoire du Royaume d'Archaos, période volontairement effacée de l'Histoire par tous les Manipulateurs ayant la haine de la Liberté. Pour qui sait (ou accepte d'y...) lire entre les lignes, c'est une brillante parabole des conflits à l'oeuvre dans notre jardin intérieur, ainsi que dans toute société où quelques "Irresponsables" prétendent contester les Pouvoirs. Les "réalistes" de tout poil diront qu'Archaos n'existe pas. Mais c'est faire bien peu de cas de la poésie! Car de fait, Archaos existe bien ici ou là par la volonté de ceux qui pensent que la Vie est trop courte pour la rendre infernale, aussi bien à soi-même, qu'aux autres. ·(...) Et ne suis-je pas prisonnière dans ma propre maison? dans la maison des hommes, ne suis-je pas prisonnière depuis le jour où la nuit est venue? Geôlier, tu es prisonnier aussi, dans une prison, tout le monde est prisonnier, patate! Mais un geôlier, il ne pense pas à s'évader. (...) Perds un peu, perds un peu la mémoire, et tu te souviendras, de toi, de moi, du chaud du froid, de maintenant, oublie d'avoir raison et tu comprendras tout Perds un peu Tu ne perdras que ta prison Tu ne perdras que ta prison Perds un peu ta raison Perds un peu ta raison." Archaos est une pierre dans le jardin de tous ceux:
etc... liste non exhaustive! L'abus de "Dieu" dans Archaos peut s'expliquer par le cadre "médiéval" de l'oeuvre. Cependant il n'y joue à y regarder de plus près qu'un rôle de figuration., le rôle principal étant dévolu à son alter pas tellement ego, l'Amour de la Vie autrement nommé Désir. Pour avoir voix au Conseil, ne faut-il pas prouver qu'on a su donner du plaisir à quelqu'un(e)? Attention: anti-freudien en diable! Adeptes de la sublimation dans le travail, renoncement, macération ou autres masochismes s'abstenir... Vous l'aurez compris, l'oeuvre est d'essence libertaire, avec un brin de fouriérisme. En effet, le "bordel" y tient une place non négligeable, mais ce n'est pas un lieu d'exploitation d'êtres humains par d'autres. C'est un lieu de fraternité, de fête païenne, et d'ailleurs on n'y parle nullement de rétribution des services. De plus, la "bordelle" est le pendant féminin de l'institution. "Archaos" n'étant pas une bible (puisque précisément la période du "règne" d'Eremetus a disparu de l'Histoire et de laLittérature), cet ouvrage suscite plus d'interrogations qu'il ne donne de réponses (ce qui est le propre d'un bon livre, n'est-ce pas?) Archaos se termine-t-il bien ou mal? Seuls se poseront la question ceux qui n'auront pas compris qu'Archaos continue à s'écrire chaque minute de chaque jour dans le coeur et les actes de tous les hommes et femmes s'évertuant à faire exister un peu plus d'improbable bonheur sur cette terre de souffrances. La langue de Christiane Rochefort est dans cette oeuvre, comme souvent dans les autres, superbe (enfin, moi je trouve!) elliptique, insolente et pétillante. 5/5 |
Garanemsa- Nombre de messages : 445
Age : 78
Location : Belgique/Liège
Date d'inscription : 28/10/2008
Christiane Rochefort
Le repos du guerrier (1958)
Christiane Rochefort
Je pense que presque tout le monde a vu ou a entendu parler de ce livre, mais plus du film avec Brigitte Bardot. A l’époque il a un peu choqué la bonne société.
Geneviève Le Theil, jeune bourgeoise bcbg, va en province pour régler une affaire d'héritage. A l'hôtel, elle entre par erreur dans une chambre voisine, et y découvre un homme agonisant. Le suicidé est sauvé par cette erreur.
Celui-ci va s’attacher à sa bienfaitrice involontaire et elle va découvrir avec lui le monde des sens,un attachement, mais pas attachement appelé amour. Car il est tourmenté, exigeant, violent, cynique et utopique. Il veut faire admettre à Geneviève qu’elle est dirigée par son appétit sexuel.
Bof je dirais, pour les deux pour ma part ; mais il faut noter cependant qu’il y a une grande différence entre le film (1962 de Roger Vadim) et le livre. Le film semblerait plutôt montrer la belle Brigitte Bardot aux côtés du héros Robert Hossein ainsi que l’oubli d’autres personnages important du livre. Le film a eu un parfum de scandale, mais sans plus.
C’est pour moi un livre qui colle bien avec l’époque, une certaine recherche après les années d’après guerre, le désir de s’embourgeoiser, mais dilemme entre la vie a jour le jour avec le plaisir, et retour à une normalité, qui tue elle aussi.
Etant donné que j’ai pu comparer les deux, je préfère le livre qui lui aussi nous laisse en le refermant des questions sur nous-mêmes.
3.5/5
Christiane Rochefort
Je pense que presque tout le monde a vu ou a entendu parler de ce livre, mais plus du film avec Brigitte Bardot. A l’époque il a un peu choqué la bonne société.
Geneviève Le Theil, jeune bourgeoise bcbg, va en province pour régler une affaire d'héritage. A l'hôtel, elle entre par erreur dans une chambre voisine, et y découvre un homme agonisant. Le suicidé est sauvé par cette erreur.
Celui-ci va s’attacher à sa bienfaitrice involontaire et elle va découvrir avec lui le monde des sens,un attachement, mais pas attachement appelé amour. Car il est tourmenté, exigeant, violent, cynique et utopique. Il veut faire admettre à Geneviève qu’elle est dirigée par son appétit sexuel.
Bof je dirais, pour les deux pour ma part ; mais il faut noter cependant qu’il y a une grande différence entre le film (1962 de Roger Vadim) et le livre. Le film semblerait plutôt montrer la belle Brigitte Bardot aux côtés du héros Robert Hossein ainsi que l’oubli d’autres personnages important du livre. Le film a eu un parfum de scandale, mais sans plus.
C’est pour moi un livre qui colle bien avec l’époque, une certaine recherche après les années d’après guerre, le désir de s’embourgeoiser, mais dilemme entre la vie a jour le jour avec le plaisir, et retour à une normalité, qui tue elle aussi.
Etant donné que j’ai pu comparer les deux, je préfère le livre qui lui aussi nous laisse en le refermant des questions sur nous-mêmes.
3.5/5
Garanemsa- Nombre de messages : 445
Age : 78
Location : Belgique/Liège
Date d'inscription : 28/10/2008
Re: Chistiane ROCHEFORT (France)
"Le repos du guerrier" Le livre de poche 1984 286 pages
Une succession immobilière entraîne Geneviève Le Theil dans une petite ville de province. A l'hôtel où elle est descendue, elle se trompe de chambre et sa clef ouvre malgré tout la porte voisine de la sienne. Un homme gît sur le lit: tentative de suicide par absorption de médicaments. L'homme est emmené à l'hôpital. Le lendemain, Geneviève se permet de passer à l'hôpital prendre de ses nouvelles. Il s'appelle Renaud, se porte bien... et la vie de Geneviève vient de basculer...
Ils ne se quitteront plus. Mais ce que Geneviève ignore à ce moment-là, c'est que Renaud est alcoolique et que leur relation va tourner au cauchemar.
Un film, dont je n'ai pas de souvenirs, a été adapté de ce roman (de Roger Vadim avec Brigitte Bardot et Robert Hossein -1962).
J'ai mis un peu de côté l'aspect "crédible" de la situation à certains moments, pour privilégier la relation en elle-même entre Renaud et Geneviève. Et je me suis dit "pourquoi pas". En effet, l'amour est tout à fait capable de générer des destins auxquels on ne s'attend pas (donc oui pour l'histoire en question, mais avec des réserves...).
En deux mots: Renaud est un macho grossier, dépendant gravement à l'alcool, capable d'user de violence (et même d'en abuser), égoïste comme pas permis, artiste (perdu...) à ses heures, à tendance suicidaire. Il a trouvé la femme "idéale" en la personne de Geneviève, éperdument amoureuse, prête à sacrifier son existence pour son amour, et ses revenus pour le fournir en bouteilles. La première partie est de loin la plus poignante: Geneviève accepte sa déchéance. La seconde m'a plus vite lassé (à part la fin, encore que je lui trouve de vilains faux accents un peu trop pathétiques).
Je ne regrette pas du tout cette lecture malgré mon avis en demie-teinte. Il ne faut pas oublier que ce livre est sorti en 1958, et qu'il a dû faire un beau remue-ménage à ce moment-là! Rien que pour cela, c'est déjà une curiosité.
Bon, d'accord, il faudrait que je vois le film...
Note: 3,5/5
Une succession immobilière entraîne Geneviève Le Theil dans une petite ville de province. A l'hôtel où elle est descendue, elle se trompe de chambre et sa clef ouvre malgré tout la porte voisine de la sienne. Un homme gît sur le lit: tentative de suicide par absorption de médicaments. L'homme est emmené à l'hôpital. Le lendemain, Geneviève se permet de passer à l'hôpital prendre de ses nouvelles. Il s'appelle Renaud, se porte bien... et la vie de Geneviève vient de basculer...
Ils ne se quitteront plus. Mais ce que Geneviève ignore à ce moment-là, c'est que Renaud est alcoolique et que leur relation va tourner au cauchemar.
Un film, dont je n'ai pas de souvenirs, a été adapté de ce roman (de Roger Vadim avec Brigitte Bardot et Robert Hossein -1962).
J'ai mis un peu de côté l'aspect "crédible" de la situation à certains moments, pour privilégier la relation en elle-même entre Renaud et Geneviève. Et je me suis dit "pourquoi pas". En effet, l'amour est tout à fait capable de générer des destins auxquels on ne s'attend pas (donc oui pour l'histoire en question, mais avec des réserves...).
En deux mots: Renaud est un macho grossier, dépendant gravement à l'alcool, capable d'user de violence (et même d'en abuser), égoïste comme pas permis, artiste (perdu...) à ses heures, à tendance suicidaire. Il a trouvé la femme "idéale" en la personne de Geneviève, éperdument amoureuse, prête à sacrifier son existence pour son amour, et ses revenus pour le fournir en bouteilles. La première partie est de loin la plus poignante: Geneviève accepte sa déchéance. La seconde m'a plus vite lassé (à part la fin, encore que je lui trouve de vilains faux accents un peu trop pathétiques).
Je ne regrette pas du tout cette lecture malgré mon avis en demie-teinte. Il ne faut pas oublier que ce livre est sorti en 1958, et qu'il a dû faire un beau remue-ménage à ce moment-là! Rien que pour cela, c'est déjà une curiosité.
Bon, d'accord, il faudrait que je vois le film...
Note: 3,5/5
_________________
Challenge "Book around the States": 20/50
géromino- Nombre de messages : 5628
Age : 59
Location : Finistère, FRANCE
Date d'inscription : 07/11/2008
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