Elsa SOLAL (France)

Olympe de Gouges : « Non à la discrimination des
femmes » par Elsa Solal






C’est un petit livre destiné à la jeunesse mais que j’ai lu
avec beaucoup d’intérêt d’une traite. Avec de très jolis passages, le début est
une belle description de Montauban sous la neige, Elsa Solal nous entraîne sur
les pas de Olympe de Gouges. Fille illégitime d’un marquis, elle se marie jeune
et monte à Paris à 22 ans. Complètement autodidacte, elle se fabrique un nom et
réussit à se faire connaître grâce à une belle énergie et une ouverture
d’esprit au-delà de toutes les conventions sociales. Ce livre nous la rend
vivante, vibrante. Toutes ses indignations l’amènent à imaginer les futures
maternités qui seraient financées par une sorte d’Impôt Sur la Fortune, et elle
écrit La Déclaration des Droits de la Femme. Elle a été tout ce qu’une femme
peut-être dans une vie : bâtarde, mariée, mère, veuve, courtisane,
écrivain, amante et surtout libre. Emprisonnée, elle écrit à son fils une
lettre : « je lègue mon cœur à la patrie, ma probité aux hommes, ils
en ont besoin. Mon âme aux femmes, mon désintéressement aux ambitieux, ma
philosophie aux persécutés, ma religion aux athées, ma gaieté franche aux
ennuyeux. » Tout un programme, mais certainement une femme qui adorait la
vie au point de la perdre : « Mourir pour accomplir son devoir. C’est
prolonger sa maternité au-delà du tombeau ».
Le livre se termine par un rappel historique sur les droits
des femmes. En 1789, il faut tout de même noter que la femme est renvoyée dans
la sphère domestique malgré la Déclaration des Droits de la Femme d’Olympe de
Gouges soutenue par Condorcet. Le code napoléonien renforce encore l’exclusion
des femmes. Il faudra attendre 1865, et le mouvement des suffagettes repris
plus tard par Emmeline Pankhurst pour
voir des avancées significatives. C’est au royaume Uni que le droit de vote est
obtenu en premier en 1918 à partir de 30 ans seulement, il fallait rester
raisonnable ! En France, c’est seulement en 1944, qu’ on obtient le droit
de vote. Quelques grandes figures du
féminisme sont évoquées, quelques chiffres troublants comme la parité à
l’assemblée nationale (577 hommes pour 107 femmes) et 80% de ceux qui gagnent
moins du Smic sont des femmes.
Elle parle de Diam’s figure de proue du RAP féminin et
porte-parole de la vie des filles dans les cités. La dernière page du
livre donne des adresses internet pour
en savoir plus de sos femmes au planning familial. C’est extrèmement bien fait
et devrait utilement passer dans les mains des 14, 18 ans pour continuer le
travail.

Bonjour Flop, j'ai trouvé ta critique très intéressante et fort bien écrite. Je l'ai lu aussi « de couverte en couverte » comme on dit par nous, et d'un seul trait. C'est une fonctionnaire française amie qui me l'a laissé.
Très intéressant, si l’on n’est pas tout à fait un macho poilu. Remarque qu'il pourrait être aussi instructif pour eux, bien qu'écrit délibérément pour les jeunes filles !

Certains passages sont remarquables littéraires. Il est vrai qu’Elsa Solal est à la fois romancière et auteur de théâtre. J'ai déjà lu un de ses autres bouquins, il y a pas mal de temps, je ne me souviens plus de son titres, il faudrait que je recherche dans mon fouillis de livres. Le souvenir que j'en ai gardé c'est qu'il était très bon, une légende d'Armor sous teinte de quête du graal.

flop-itude a écrit:je profite délicieusement des bruits nocturnes de l'été: grenouilles et chouettes en plein bal).

Dit moi Flop, es-tu sûr qu'il s'agit d'un bal et non pas d'un diner champêtre, ou les chouettes se tapent les grenouilles comme festin ?

Je sais aussi qu' Elsa Solal milite assez fortement pour les droits des femmes et la protection des jeunes filles.

Continue bien à profiter délicieusement de ces symphonies nocturnes de la nature